Cameron et Sarkozy, nouveaux rois de la Libye

Ils ont jugé bon se se rendre en Libye pour donner des leçons au pays de Khaddafi qui reste introuvable. Ils, David Cameron, le premier ministre britannique et le président Français Nicolas Sarkozy, sont arrivés à  Tripoli pour une visite éclair de quelques heures… Dans la capitale, ils sont accueillis en héros puisqu’on peut voir un peu partout des affiches scandant des remerciements : « Merci Sarkozy » ou encore  » Thank you Britain! » sur les murs de la capitale, informe Reuters ce jeudi. Au programme des deux dirigeants, la visite d’un hôpital à  Tripoli et une rencontre avec les dirigeants du CNT, avant une conférence de presse face aux journalistes. Là  encore, Sarkozy ne s’est pas privé de fustiger le régime libyen. »Le colonel Kadhafi doit être arrêté et tous ceux qui sont inculpés par des juridictions internationales doivent rendre des comptes pour ce qu’ils ont fait », a déclaré un Sarkozy visiblement sûr de lui. Pendant ce temps, le guide reste caché. Face à  tous ceux qui affirment que les intérêts français sont dirigés vers le pétrole libyen, Sarkozy répond « qu’aucun accord entre les nouvelles autorités libyennes et la France pour le partage des richesses de la Libye n’ a été évoqué, et que la France ne demandait aucune préférence ». Voilà  de quoi calmer la polémique, même s’il est indéniable que la France touchera les dividendes de cette guerre éclair contre un régime qu’elle n’a pas toujours désavoué. Après Tripoli, Sarkozy et Cameron ont pris la direction de Benghazi, siège de l’insurrection libyenne, o๠ils prendront la parole en « héros », sur la Place de la Liberté pour y donner des leçons de démocratie. Elle a bon dos cette démocratie occidentale, alors que des centaines de panafricanistes convaincus crient à  l’injustice et à  la main mise de l’Occident sur la souveraineté des peuples africains… Au même moment, des massacres sont perpétrés en Syrie, dans l’indifférence presque totale…

Chute de Khaddafi : l’indignation des Intellectuels

Au Mali, la majorité des populations s’indigne contre l’invasion de la Libye par les forces occidentales. Voici quelques réactions. Aminata Dramane Traoré : altermondialiste et ancienne ministre de la culture «Â Je suis profondément choquée de constater la froideur avec laquelle on peut larguer des bombes sur un pays, détruire les recettes des populations parce qu’ils sont contre le pouvoir en place. l’Irak est désormais à  nos portes, et nous devons tirer le maximum d’enseignements de ce qui se passe en ce moment en Libye. Ils sont en train de se concerter non pas sur ce qu’il faut en tirer des condamnations, mais sur ce que sera l’après Kadhafi. Je n’ai jamais eu confiance en cette Communauté Internationale. Elle porte aujourd’hui son vrai nom : C’’est en réalité une Coalition internationale contre des peuples comme le nôtre. Ils agissent au nom de la Démocratie. Mais qu’est-ce que C’’est que la démocratie en fait ? Parce qu’eux n’ont jamais été démocrates en fait. Ces Occidentaux ne sont pas des démocrates, ce sont des prédateurs. Il faut qu’on arrête de nous parler de démocratie. Ils prétendaient protéger les populations civiles, C’’était un mensonge. Car ils n’ont rien à  cirer de ces populations civiles. Ce sont leurs intérêts économiques qui les préoccupent ». Il s’agit d’une agression barbare contre le peuple libyen. Ils ne sont pas arrêtés que lorsqu’ils ont obtenu ce qu’ils voulaient : c’est-à -dire détruire toutes les infrastructures, tout ce que ce pays a réalisé. Et de faire partir Kadhafi. C’’est une occasion pour tous les autres peuples d’ouvrir grandement les yeux. Déjà  nous sommes à  un tournant grave de l’évolution du monde. Ils refusent d’admettre que leur modèle ne soit pas accepté par les populations. Car, C’’est contraire à  nos valeurs de société. C’’est pour cela qu’ils instrumentalisent la colère des peuples pour faire partir les dirigeants dont on ne veut plus. Tout le monde l’a vu, alors qu’on tue en Libye, de l’autre côté, dans les pays amis, on laisse faire… Les peuples africains doivent se réveiller face à  cette agression d’une autre époque. Dr Etienne Oumar Sissoko : Economiste-Assistant à  l’Université de Paris Ouest-La-Défense-Nanterre Le seul objectif de la guerre en Libye, était la prise du contrôle du pétrole libyen par les pays occidentaux, avec la France en tête. Sinon o๠était l’OTAN lorsque toute la Guinée s’était levée en 2007 et en 2009 ? Cela ne fait aucun doute. Loin de moi l’idée de dire que Kadhafi est un saint, mais en 42 années de règne il a fait passer la Libye d’un des pays les plus pauvres au monde à  un statut de pays le plus développé d’Afrique et du monde Arabe. A cela s’ajoute le nombre colossal d’investissements dans des pays pauvres comme le Mali. En marge de tout cela, C’’est encore une victoire des  lâches larbins à  la solde de l’impérialisme occidental sur un autre leader nationaliste africain. On vient une fois de plus démontrer que l’Afrique n’est pas indépendante, et que plus grave ce sont les Etats unis, la France, l’ONU ou encore l’OTAN qui déterminent et qui doivent diriger tel ou tel pays. Il y a lieu de désespérer de ces institutions qui disent incarner des valeurs africaines. Qui en vérité, n’ont aucun pouvoir. Comparables à  des marionnettes, ces « institutions » dansent au rythme du son des tam-tams occidentaux. La chute de Kadhafi est une humiliation pour l’Union africaine, et donc pour l’Afrique. Pr. Balla Konaré : Chargé de cours à  la Faculté des sciences juridiques et politiques, FSJP Ce qui s’est passé en Libye est une situation absolument répugnante et une arrogance vulgaire indescriptible. C’’est un processus qui s’étendra sur d’autres pays africains, et la vigilance doit être de mise sur le continent, particulièrement au Mali o๠on assiste de plus en plus à  une forte présence des forces françaises à  Mopti, (en 5ème région du pays) au nom d’une prétendue lutte contre le terrorisme. Si l’Afrique était consciente du danger de l’invasion impérialisme et de la nécessité d’être unie, elle devrait envoyer des troupes en Libye pour soutenir le peuple face à  un ennemi plus fort. Il n’y a pas de doute, la guerre en Libye est un complot judéo-chrétien avec la complicité (malheureusement) du mouvement wahhabite, pour qui «Â Kadhafi n’est pas un musulman ». Le mobile de l’invasion n’est pas l’instauration de la démocratie, encore moins la protection des populations, mais plutôt le pétrole de ce pays. En clair, C’’est une guerre des intérêts économiques. Et le cas libyen est le début d’un processus. Victor Sy : Enseignant, ancien camarade politique de Modibo Keà¯ta Cette guerre, nous l’avons vue venir, depuis les agissements de l’Occident dans certains pays africains, comme en Côte d’Ivoire. l’exemple libyen est véritablement le témoignage que la recolonisation est en marche. Et face cette menace la jeune africaine est fortement interpellée. Il faut une prise de conscience et un soulèvement des peuples africains contre l’impérialisme. Dr Oumar Mariko : Député à  l’Assemblée nationale, secrétaire général du parti SADI C’’est une tragédie conçue et mise en exécution en Libye par les forces impérialistes. Il s’est déroulé sur cette partie du continent africain un film hollywoodien, une aventure d’occupation coloniale préparée et dirigée la France, la Grande Bretagne, les Etats Unis et l‘OTAN. Les marchés, les contrats, les réunions de concertation entre les pays impérialistes envahisseurs se tiennent précipitamment pour organiser le partage des contrats de reconstruction juteux, les autorisations d’exploitation et d’exploration d’hydrocarbures et les rôles à  jouer pour perpétuer la domination. Les concertations commerciales sont prioritaires sur la protection des droits de l’homme qui est l’alibi le plus rationnel pour occuper la Libye. Les maà®tres du monde préparent les factures afin de soumettre la Libye à  un endettement éternel. Après être intervenu directement en Côte d’Ivoire, l’impérialisme réédite ses exploits d’assassinats des leaders indomptables qui mettent l’intérêt de leur peuple avant tout : Modibo Keà¯ta, arrêté le 19 novembre sous l’intrusion des services de renseignement français et assassiné le 16 mai 1977 par les putschistes, Amilcar Cabral, leader intraitable sur la question de l’indépendance de la Guinée Bissau et du Cap Vert, abattu en Guinée sous la supervision des services de renseignement portugais, Patrice Lumumba, lui, a été enlevé et assassiné sous la barbe des casques bleus avec l’appui direct des impérialistes belges, américains et français, etc. Aujourd’hui l’invasion, le massacre des populations civiles, la destruction des infrastructures, la chasse à  l’homme et aussi à  la femme, l’appel pour l’assassinat du Guide Mouammar et des membres de sa familles ainsi que de ses proches, passent en direct sur les chaines de télévision et n’offusquent pas les grandes consciences européennes imposant leur modèle de pensée et d’être au reste du monde. l’arrogance est manifeste et est révoltante. Adama Coulibaly : Assistant parlementaire à  l’Assemblée nationale, 2ème Vice-président de la jeunesse URD La chute de Kadhafi est une faute qui lui incombe fondamentalement. La guerre en Libye est la conséquence des erreurs militaires et stratégiques de Mouammar Kadhafi. Depuis quarante ans, le «Â Guide de la révolution libyenne » travaille au développement de son pays. Mais depuis quarante ans, il n’a pas été capable de mettre en place une vraie armée de métier qui puisse faire face à  tous les dangers venant de l’extérieur. C’’est incompréhensible la facilité avec laquelle les rebelles ont pris la 2ème ville de Libye (Bengazi) en quelques jours. On a vu des avions militaires de Kadhafi qui ont bombardé cette ville. Après, les combats au sol ont été menés par les mercenaires. Kadhafi a des armements, mais il n’a pas de militaires. De ce fait, la Libye reste un pays stratégiquement vulnérable. Aucun développement n’est durable s’il n’y a pas une armée pour sécuriser le territoire national. Cette guerre en Libye est un problème sur le plan des relations internationales. La souveraineté de l’Etat libyen, en tant qu’entité de la Communauté internationale, n’a pas été respectée. Pour l’Occident, les relations entre Etats sont de nature sauvage. Par conséquent, l’activité internationale des Etats occidentaux n’est guidée que par la recherche de l’intérêt. l’ONU a du mal à  faire respecter le droit international. Cette institution est devenue un outil au service de l’Occident. Sur le plan stratégique, la guerre en Libye déclenche la course aux armements. Des pays en Afrique et en Asie pourront, dans les jours à  venir, accorder une attention particulière aux questions militaires et stratégiques. Cette situation ne permet pas d’avoir un monde sûr.

L’Occident crée la « nouvelle Libye »

Le président français, Nicolas Sarkozy, peut enfin célébrer sa victoire sur le régime défunt de Mouammar Kadhafi. Six mois après avoir galvanisé les puissances étrangères à  adopter la Résolution 1973, ordonnant les frappes de l’OTAN sur la Libye, le chef de l’Etat français a réuni hier, jeudi 1er septembre, les dirigeants de 63 pays. Objectif : l’avenir de la Libye. l’heure des comptes La communauté internationale s’est donc retrouvée dans la capitale française pour engager, autour de la France et de la Grande-Bretagne, la transition démocratique de la «Libye libre», sur fond d’ultimes combats entre la rébellion et le dernier carré des fidèles du colonel Mouammar Kadhafi. «Nous allons tourner la page de la dictature et des combats et ouvrir une ère nouvelle de coopération avec la Libye démocratique», a résumé le chef de l’Etat français cité par les médias français. Tout auréolé du succès, longtemps incertain, de la coalition dont il fut l’un des fers de lance, Nicolas Sarkozy est décidé à  « réussir la transition et éviter les ratages», selon l’expression de ses proches, qui ont marqué celle qui a suivi la chute de Saddam Hussein en Irak. Pour y parvenir, le président Sarkozy a élargi le format de sa conférence en y invitant, outre la trentaine de membres du «groupe de contact» qui ont soutenu les frappes aériennes, les pays qui y étaient jusque-là  hostiles ou ont jugé que l’opération de l’OTAN dépassait le cadre fixé par les Nations unies. Sur les 50 milliards de dollars des avoirs libyens gelés par les puissances, la conférence de Paris a débloqué 12 milliards pour le Conseil national de transition, CNT. A ce jour, seuls trois enveloppes d’1,5 milliard de dollars ou d’euros chacune ont été libérées des comptes américains, britanniques et français. Très réticentes (au début) la Chine, la Russie et l’Afrique du Sud, qui souhaitent la fin des opérations de l’OTAN, n’ont accordé qu’au compte-goutte les demandes de déblocage de fonds. Et d’autres pays, comme la Pologne, ont suggéré une fin de la guerre en échange de leur aide. Jusque-là , la coalition, France en tête, s’y est opposée. «L’opération militaire durera tant que Kadhafi représentera une menace», a réitéré hier le président français au cours d’une conférence de presse. La réunion de Paris sonne comme l’heure du partage du gâteau, sans doute. Même si Paris a précisé que le «business» ne figurait pas à  son ordre du jour. Hier, les discussions se sont déroulées sur fond de compétition autour du juteux «gâteau» de la reconstruction. Selon le très sérieux quotidien français « Libération », la France aurait conclu un accord avec le CNT lui attribuant 35% du pétrole libyen. Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a déclaré sur la radio française « RTL » qu’il n’avait «pas connaissance» d’un tel accord, mais a jugé «logique et juste» que les pays engagés aux côtés de la rébellion soient privilégiés dans la période de reconstruction. A huit mois de la fin de son mandat, Nicolas Sarkozy entend aussi profiter du rôle moteur de la France en Libye pour peaufiner son image présidentielle. ATT loyal jusqu’au bout La conférence de presse a enregistré l’absence remarquée du président sud-africain, Jacob Zouma. En visite à  Oslo (à  Norvège) le chef de l’Etat arc-en-ciel (cité par RFI) a mis en garde contre « les initiatives parallèles », et a réitéré sa position pour un dialogue pacifique dans la sortie de crise. Pour lui, l’ONU et l’Union africaine restent les deux organisations en charge de ce dossier. La position de Jacob Zuma rejoint ainsi celle adoptée, dès le début de la crise, par le président malien Amadou Toumani Touré. Si ATT a accepté de prendre part à  la réunion de Paris, il s’est surtout refusé de reconnaitre le CNT libyen comme organisation légitime. Cette déclaration du président malien intervient quelques jours après la publication d’un communiqué du gouvernement réaffirmant son soutien à  Mouammar Kadhafi et au peuple libyen. Dans ce communiqué, rendu public le mercredi 24 août, le gouvernement du Mali avait en effet exprimé sa « préoccupation » face aux derniers évènements en Libye. ATT et son gouvernement, ont ainsi réitéré leur « fidélité aux valeurs démocratiques universelles et aux positions qu’il a toujours défendues dans le cadre du Comité Ad Hoc de l’Union Africaine sur la Libye. Comme pour dire que « nouvelle Libye » se dessine sur fond de division entre les Etats. Mais pour combien de temps ?

Crise en Libye : l’impossible compromis

C’’est la principale conclusion que l’on peut tirer après le déroulement des derniers évènements. l’impossibilité d’un retour à  la paix est désormais une réalité. Alors que les initiatives se multiplient pour une sortie de crise, l’Occident (les forces alliées France, USA et Angleterre), ne veulent rien entendre. Le président sud-africain Jacob Zuma est arrivé à  Tripoli lundi 30 mai pour rencontrer Mouammar Kadhafi afin de tenter d’obtenir un cessez-le-feu au nom de l’Union africaine. Selon Pretoria, il ne s’agit en aucun cas d’encourager Mouammar Kadhafi à  quitter le pouvoir. La question pourtant divise les dirigeants africains. Cette visite du président Zuma visait, en effet, à  relancer la feuille de route de l’Union africaine. Pour l’UA, «Â le problème auquel nous faisons face en Libye, est un problème politique. Par conséquent, nous ne pensons pas qu’une solution militaire soit appropriée ». Le président Jacob Zuma se rendait donc en Libye pour remplir la mission de l’Union africaine, qui consiste à  identifier une issue pacifique et négociée au problème libyen ». Au même moment l’arrogance s’exprime de la plus belle manière sur le sol libyen. Car, les bombardements s’intensifient en soutien aux rebelles. Alors que l’Otan accélère ses frappes en Libye, la situation est toujours très critique dans la ville de Misrata o๠d’intenses combats ont repris dimanche 8 mai 2011. Insurgés et forces de l’OTAN sont gênés dans leur tentative de libérer la ville par la présence de tireurs embusqués. Objectif, faire partir Kadhafi Tout est dit, « l’irakisation », prélude à  la partition, est inéluctable. l’objectif des Etats unis et de leurs alliés est d’y installer un régime fantoche et placer leur marionnette afin de faire main basse sur les réserves pétrolières de la Libye estimées à  plus de 44 milliards de barils ; de renforcer l’hégémonie d’Israà«l et de faire une répétition générale pour la grande agression en préparation contre le l’Iran, le Vénézuela, et la Bolivie, etc. Comme lors de la guerre d’Irak en 1990 ou de l’invasion américaine en 2003, ce sont les milieux les plus ultraconservateurs et réactionnaires du Congrès et du Département d’Etat américains transformés en porte-parole des lobbies pétroliers, du complexe militaro industriel et bancaire et puissamment soutenus par les médias, qui donnent la charge. En clair, les bombardements sur le sol libyen ne cesseront jamais tant que les alliés n’auront pas chassé Kadhafi du pouvoir. Il n’y a pas de doute, l’objectif de l’application de la résolution 1973 du Conseil de sécurité n’est donc pas de « protéger les civils libyens ». Mais de s’attaquer à  un régime avec lequel leurs intérêts sont menacés.

Wade laisse tomber son ami Kadhafi

C’’est ce qu’on appelle un lâchage en règle. Connu pour être l’un des alliés inconditionnels de Mouammar Kadhafi en Afrique subsaharienne, le président Abdoulaye Wade tourne le dos au Guide libyen. Le président du Sénégal a reconnu jeudi 19 mai 2011 le Conseil national de transition (CNT), en rébellion ouverte contre le régime de Tripoli, comme «opposition historique et légitime» chargée de préparer la mise en place d’institutions républicaines à  travers des élections libres et démocratiques. La délégation libyenne, reçue au palais présidentiel à  Dakar, était composée d’Ali Zeidan, membre du CNT et envoyé spécial de son président, et de Mansour Sayf Al-Nasr, également membre du CNT, chargé de la coordination des relations avec la France, ainsi qu’un certain… Bernard-Henri Lévy. Même s’il s’est fait très discret et s’est refusé à  toute déclaration devant la presse, le philosophe le plus médiatique de France, qui a joué un rôle important dans la décision du président Nicolas Sarkozy d’intervenir militairement en Libye, a convaincu Wade de lâcher le Guide. Redoutable animal politique, Wade n’a pas eu besoin de chercher loin pour trouver une explication à  ce qui, vu de Tripoli, ressemble à  un coup de poignard dans le dos en affirmant «rester fidèle à  une position qui a toujours été la [sienne] bien avant [son] accession à  la magistrature suprême, lorsque des chefs d’Etat faisaient appel à  [sa] médiation pour dialoguer avec les opposants plus habitués à  créer des mouvements de libération armés à  l’étranger au lieu de mener une opposition interne». Et comme pour enfoncer un clou de plus dans le cercueil de son ex-ami, Abdoulaye Wade a déclaré qu’il a pris «bonne note du fait que, pour le CNT, toute solution d’avenir passe par le départ de Mouammar Kadhafi», ce qu’il a déjà , lui-même, conseillé à  ce dernier, «considérant que le processus engagé est irréversible». Virage à  180° Cette prise de position de Wade apparaà®t comme un virage à  180 degrés. En effet, quand le régime de Tripoli a commencé à  réprimer dans le sang l’insurrection libyenne, le président sénégalais Abdoulaye Wade et son homologue guinéen Alpha Condé, après un entretien téléphonique commun avec Kadhafi, avaient jugé utile d’exprimer leur «solidarité et celle des peuples sénégalais et guinéen avec le peuple libyen contre toute atteinte à  ses acquis concrétisés par la révolution du 1er septembre 1969 et son guide au profit du peuple libyen et des peuples du continent africain». Vraisemblablement, avec la tournure que prennent les événements en Libye, avec un Guide affaibli par les bombardements de l’Otan et les défections en série de piliers du régime, Wade, qui a souvent eu le nez creux, a compris peut-être que l’heure était venue de prendre ses distances avec un allié très encombrant. Wade-Kadhafi: des relations en dents de scie Wade a toujours entretenu des relations très ambiguà«s avec le régime libyen. Dans les années 80, alors farouche opposant au régime du président Abdou Diouf, Wade avait été inculpé pour «atteinte à  la sûreté de l’Etat» dans le cadre de l’affaire dite des «armes libyennes». En clair, on lui reprochait de vouloir renverser le pouvoir de l’époque avec l’appui d’un «Guide» qui passait pour être un expert en déstabilisation. Ainsi, une fois arrivé au pouvoir en 2000, C’’est naturellement que Tripoli a été l’une des premières destinations du président Wade, qui comptait beaucoup sur la manne financière libyenne et un Guide réputé très généreux avec ses amis. Mais las de voir le robinet à  pétrodollars couler à  flots, Wade avait profité en 2001 d’une maladresse commise par Tripoli pour provoquer un clash en accusant les autorités libyennes de s’adonner à  un trafic de mannequins sénégalaises. Quelques gros chèques plus tard, Wade s’était calmé et la lune de miel avec la Libye s’était poursuivie. Au point que par le biais du Fonds libyen d’investissement, le Guide, qui s’est entre temps proclamé «roi des rois d’Afrique», avait promis d’ériger à  Dakar la «tour Mouammar Kadhafi», estimée à  250 millions de dollars, censée être la plus élevée en Afrique de l’Ouest. Mais là  aussi, malgré la pose en grande pompe d’une première pierre, la capitale sénégalaise attend toujours son World Trade Center.

Libye : Khaddafi acculé

Mardi des frappes aériennes ont touché deux bâtiments officiels, les bureaux des services de sécurité intérieure et le siège de l’organe de lutte contre la corruption, tous deux situés non loin de la résidence du colonel Kaddafi, au centre de Tripoli. Outre les raids aériens dont la capitale libyenne est la cible quasi quotidienne, l’Otan a mis en place une campagne psychologique avec des messages radiodiffusés et des tracts pour appeler les soldats à  la désertion. l’Alliance encourage les civils et les troupes fidèles au colonel à  se tenir à  l’écart des installations militaires. à€ la frontière tunisienne dans le sud, huit rebelles libyens ont été tués et 15 blessés lors d’affrontements entre les troupes de Mouammar Kaddafi et les insurgés. Le gouvernement tunisien a menacé de saisir l’ONU après de nouvelles chutes d’obus libyens sur son territoire. D’après un responsable de la Croix-Rouge sur place, près d’une vingtaine d’obus sont tombés mardi dans ce secteur. De son côté, la Russie, qui a maintenant des relations avec le régime libyen, a demandé à  des émissaires de Kaddafi en visite à  Moscou d’appliquer la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU et de cesser toute action contre la population civile. Elle a également indiqué avoir appelé Tripoli à  « coopérer avec l’ONU pour permettre de livrer l’aide humanitaire sur tout le territoire libyen ». « à‰rosion » dans le camp du « Guide » La Cour pénale internationale (CPI) a émis lundi un mandat d’arrêt contre le colonel, son fils Seif el-Islam et le chef des renseignements libyens Abdallah Al-Senoussi. Les trois hommes sont accusés de crimes contre l’humanité. « Les preuves recueillies montrent que Mouammar Kaddafi a personnellement commandé des attaques contre des civils libyens non armés », a affirmé Luis Moreno-Ocampo. Le procureur de la CPI a précisé que le colonel avait commis ces « crimes dans le but de préserver son autorité absolue ». Des accusations niées par le porte-parole du régime, Moussa Ibrahim. Par ailleurs, le ministre libyen du pétrole, Choukri Ghanem, figure éminente du régime, a quitté la Libye le l4 mai pour la Tunisie voisine. La rébellion ne sait pas encore s’il allait les rejoindre, mais pour le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français, Bernard Valero, si cette défection se confirme, C’’est une nouvelle preuve de « l’érosion » qui frappe l’entourage de Mouammar Kaddafi. Moins de deux mois après le début de l’intervention de l’Otan en Libye, le bilan reste mitigé. l’aviation libyenne « aurait été anéantie avec plus de 80 % des appareils hors service » et « l’armée de terre aurait subi de lourdes pertes », a déclaré le ministre français de la Défense, Gérard Longuet. Mais d’après la CPI et l’ONU, depuis le début du soulèvement, le 15 février, les violences dans le pays ont fait des milliers de morts, et elles ont poussé 750 000 personnes à  fuir. (avec AFP)

Libye : Khadafi accepte la feuille de route de l’Union Africaine

Le « Guide » libyen a accepté dimanche la « feuille de route » qu’étaient venus lui proposer plusieurs chefs d’à‰tat africains pour mettre fin aux affrontements. Les représentants de l’Union africaine doivent maintenant tenter de convaincre les insurgés, ce qui paraà®t peu probable. l’Union africaine (UA) veut donner une chance à  la diplomatie pour résoudre le conflit libyen. Dimanche, quatre présidents africains (le Sud-Africain Jacob Zuma, le Malien Amadou Toumani Touré, le Mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, le Congolais Denis Sassou Nguesso) et un ministre des Affaires étrangères (l’Ougandais Henry Oryem Okello) ont donc passé plusieurs heures sous la tente du « Guide » libyen. « La délégation du Frère Leader a accepté la feuille de route comme nous l’avons présentée », a déclaré Jacob Zuma aux journalistes, dans la résidence de Mouammar Kaddafi de Bab al-Aziziya. l’UA va réclamer la fin des bombardements de l’Otan Ladite feuille de route prévoit la « cessation immédiate des hostilités », la facilitation de l’acheminement de l’aide humanitaire et le début d’un dialogue « entre les parties libyennes » en vue d’une période de transition. Pour « donner une chance à  un cessez-le-feu », Jacob Zuma a indiqué qu’un « appel sera lancé à  l’Otan pour qu’il cesse ses bombardements ». Le président sud-africain devait quitter la Libye dimanche soir, mais les autres membres de la délégation tenteront ce lundi de réussir la partie la plus délicate de leur médiation : convaincre les insurgés. Ils doivent rencontrer leurs représentants à  Benghazi dans la journée. Ces derniers avaient déjà  fait savoir par le passé qu’ils refusaient tout cessez-le-feu impliquant le maintient au pouvoir de Mouammar Kaddafi ou de ses fils. Le commissaire à  la paix et la sécurité de l’UA, Ramtan Lamamra, n’a pas indiqué si ce départ avait été évoqué par les chefs d’à‰tat avec le « Guide ». « Il y a eu des discussions avec le leader, a-t-il déclaré. Mais je ne peux pas parler de ces discussions, d’abord parce que je n’étais pas une partie et puis je pense qu’il faut garder la confidentialité. » Mystérieux « mercenaires algériens » Parallèlement, sur le terrain, les combats se sont poursuivis, notamment à  Ajdabiya (est) et Misrata (ouest), faisait 23 morts depuis samedi, selon des sources médicales et insurgées. l’insurrection affirme par ailleurs avoir tué trois mercenaires algériens et en avoir capturé 15 autres à  Ajdabiya. l’Otan poursuit par ailleurs ses frappes aériennes. l’alliance atlantique affirme avoir détruit au moins 26 chars des troupes gouvernementales dimanche, 12 près d’Ajdabiya et 14 près de Misrata, plus d’autres armes lourdes dans l’après-midi de dimanche. La coalition ne veut pas lever le pied : les frappes continueront « jour et nuit », a affirmé un responsable de l’Otan. (avec AFP)

Bamako marche pour Khaddafi !

C’était, disent-ils, pour témoigner non seulement leur reconnaissance pour les bienfaits de Kadhafi, mais aussi lui apporter leur soutien massif. L’itinéraire de la marche est partie de la Place de l’Indépendance, près de la Primature, au Monument des martyrs. Présidé par El Hadj Mohamed Macki Bah qui se trouve être, par ailleurs, le président de l’Union des jeunes musulmans du Mali (UJMMA), la Coalition était composée d’une trentaine d’associations dont certaines n’ont rien à  voir avec l’Islam. Selon M Bah, cette marche de soutien au Guide Mouammar Kadhafi se veut, avant tout, une manifestation de solidarité envers un bienfaiteur de la Ummah Islamique. Et pour cause, dit-il, le Guide de la Révolution libyenne soutient financièrement et matériellement plusieurs associations religieuses ou non.  » Le Colonel Kadhafi a beaucoup investi dans la construction de mosquées, de médersas et de centres culturels du Mali. Beaucoup de jeunes Maliens ont été également formés dans les universités et autres grandes écoles en Libye… ». Comme le témoigne un haut responsable religieux, la Libye de Mouammar Kadhafi pourvoit au payment mensuel des salaires de quelque 500 maà®tres de médersas dans notre pays. Plusieurs associations dont des fondations ont bénéficié des largesses du Guide. En terme d’investissements au Mali, il faut rappeler que la Libye de Mouammar Kadhafi a injecté plusieurs milliards F CFA dans l’économie malienne et cela dans presque tous les secteurs d’activité. Inutile de dire que les relations officielles entre le Mali et la Libye sont excellentes et ce n’est pas pour rien que l’Union africaine a choisi le président ATT pour siéger au sein du panel des chefs d’Etat chargé de la gestion de la crise libyenne. Déclaration de protestation C’est fort de tout cela que les organisateurs de la Grande ont marché hier avec au dessus des têtes, des pancartes de soutien et de solidarité au Guide. Juste avant la marche d’hier, la Coalition- créée dimanche 20 mars à  l’initiative de l’UJMMA- a remis aux autorits maliennes, aux ambassadeurs de France, de Grande Bretagne, au Délégué de l’Union européenne et au PNUD une déclaration dont nous vous proposons le contenu. » Face aux agressions et aux violences de l’intervention militaire occidentale que subit actuellement le peuple libyen nous, patriotes Africains membres de la Coalition Malienne de Soutien à  la Grande Jamahiriya Libyenne Contre l’Ingérence Occidentale, avons opté, ce vendredi 25 mars 2011, à  travers un meeting et une marche pacifique de soutien au peuple libyen et au Guide de la révolution Mouammar Kadhafi pour : « protester contre l’attitude de la France, de l’Angleterre, des USA, et des autres pays alliés en coalition; condamner fermement la croisade contre la Libye; dénoncer l’attitude de la Ligue Arabe; exiger l’arrêt des hostilités; condamner la résolution des Nations Unies prise contre le régime Mohammed Kadhafi. Depuis le samedi 19 Mars, le constat est amer, des frappes aériennes et maritimes ont eu lieu sur la population libyenne, dont l’objectif est de mettre fin au régime légitime du Colonel Mouammar Kadhafi. A cet effet, nous interpellons toute la Communauté Internationale et nous demandons à  l’Union Africaine, au Conseil de Sécurité des Nations Unies, à  la Ligue des Etats Arabes et à  toutes les Organisations Internationales d’intervenir pour arrêter ce génocide des forces de croisade sous le commandement de la France et des Etats Unis d’Amérique. D’après Nicolas Sarkozy  » le seul objectif est de venir en aide à  un peuple en danger de mort, on ne fait que protéger la population civile de la folie meurtrière d’un régime qui, en assassinant son propre peuple, a perdu toute légitimité », mais pour nous il s’agit bel et bien là  d’une agression militaire impérialiste à  caractère néo-colonialiste contre la Libye au nom d’une démocratie sans dignité. En cette période difficile et critique de l’histoire de la Libye, le peuple malien exhorte tous les pays africains ainsi que tous les peuples épris de paix, de stabilité et de liberté à  tout entreprendre pour arrêter les attaques terroristes et barbares que le peuple libyen subit. Nous estimons qu’il s’agit tout simplement d’une guerre de conquête coloniale des Etats-Unis, de la France et de ses alliés de l’Union Européenne pour mettre la main sur les immenses richesses pétrolières de la Libye en vue de freiner sa croissance économique contrairement à  la noble vision souveraine du Guide de la révolution, notre frère Mouammar Kadhafi. Les actions panafricanistes de Kadhafi sont à  saluer, il s’agit, entre autres, de la création de l’Union Africaine, née des cendres de l’OUA en 1999 à  Syrte en Libye; le financement de l’Union Africaine en tant que bailleur principal; les investissements de la Libye constituent une part considérable des secteurs du tourisme et de l’hôtellerie de beaucoup de pays subsahariens; le domaine agricole n’échappe guère aux actions panafricanistes de développement de Mouammar Kadhafi. Les investissements de la Libye en Afrique vont à  l’encontre des intérêts occidentaux, alors qu’une éventuelle chute de Mouammar Kadhafi provoquera des milliers de pertes d’emplois dans nos pays. Justement, ce sont les investissements divers qui sont mal perçus par les Occidentaux. Les Africains doivent réagir En tout cas, si le peuple africain assiste sans réagir à  l’acharnement des Occidentaux contre le régime de Kadhafi, elle le regrettera amèrement. L’Union Africaine connaà®tra le même sort que l’OUA dissoute pour faute de leadership et de ressources financières, capables de supporter ses actions de paix et d’intégration économique à  l’échelle du continent. Alors nous, Coalition Malienne de Soutien à  la Grande Jamahiriya Libyenne Contre l’Ingérence Occidentale, nous réitérons notre engagement à  soutenir la Libye face aux agresseurs et envahisseurs occidentaux et nous condamnons fermement avec toute la rigueur requise les attaques de la France et de ses alliés. En conclusion, nous lançons un appel vibrant pour dire, haut et fort, à  la France et à  toute la coalition que nous soutenons fortement la Libye ainsi que le Guide de la révolution libyenne, notre frère Mouammar Kadhafi « . Cette marche semble être le premier fruit grandeur nature du show médiatique de l’historienne malienne, Mme Adam BA KONORE qui a éveillé la conscience des Africains et redonner courage et espoir à  certains, à  travers son article « cri au africains ».

Libye : Pas d’accord du G8 sur une intervention militaire

La France a admis n’avoir « pas convaincu » les autres grandes puissances du G8 de la nécessité d’une intervention militaire contre les forces de Mouammar Kaddafi en Libye. « Pour l’instant, je ne les ai pas convaincus », a admis le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé sur la radio Europe 1. Lundi soir, lors d’un dà®ner avec ses homologues des à‰tats-Unis, Russie, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Canada, Japon, il a plaidé une nouvelle fois pour la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne et des frappes ciblées en Libye, pour aider les insurgés à  résister contre l’assaut des forces de Mouammar Kaddafi. « Nous avons peut-être laissé passer une chance » Il semblait résigné à  l’idée que Benghazi, le fief de l’insurrection, ne retombe entre les mains du dictateur. « Aujourd’hui, nous n’avons pas les moyens militaires [de l’empêcher] puisque la communauté internationale n’a pas décidé de s’en doter », a-t-il déclaré. Avec des regrets, Alain Juppé a affirmé : « Si nous avions utilisé la force militaire la semaine dernière pour neutraliser un certain nombre de pistes d’aviation et les quelque dizaines d’avions dont [Mouammar Kaddafi] dispose, peut-être que le renversement qui se produit actuellement en défaveur de l’opposition ne se serait pas produit. » « Nous avons peut-être laissé passer une chance de rétablir la balance », a-t-il ajouté. à€ Tripoli, le « Guide » libyen se délecte de l’avancée de ses troupes. Les rebelles « n’ont plus d’espoir, désormais c’est une cause perdue pour eux », a-t-il déclaré au quotidien italien Il Giornale. Pour les insurgés, il n’y a que « deux possibilités : se rendre ou fuir », prophétise-t-il. « Kaddafi marque des points », a concédé Alain Juppé. Mais le chef de la diplomatie française a affirmé que d’autres mesures allaient être prises par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui tient une réunion ce mardi. Parmi celles-ci, « un embargo maritime » ou encore « une zone d’exclusion aérienne […] même s’il n’y a pas de consensus là -dessus ». Convaincu que tout ceci « ne peut pas se faire si les pays arabes ne prennent pas pleinement leurs responsabilités », il a affirmé que le président français Nicolas Sarkozy, allait organiser une rencontre en tant que président du G8/G20 avec la Ligue arabe et l’Union africaine. (Avec AFP)

Libye : Khaddafi reprend le contrôle

Le guide Libyen reprend le contrôle. Les forces de Kadhafi ont gagné du terrain face aux rebelles mardi, reprenant Zouara (ouest de Tripoli), dernier bastion de l’opposition dans l’ouest de la Libye, avant d’attaquer Ajdabiya, verrou stratégique vers l’est du pays. Succès également sur le front diplomatique pour le dirigeant libyen, les pays du G-8 n’ayant pas pu s’entendre à  Paris sur une intervention militaire internationale dans son pays. Fort de ses avancées sur le terrain, Moammar Kadhafi a pratiquement déclaré victoire mardi, estimant dans le quotidien italien « Il Giornale » que l’insurrection était désormais à  court d’options. « Il n’y a plus que deux possibilités: se rendre ou fuir », a-t-il affirmé. Les forces loyalistes ont d’abord repris mardi Zouara, ville située à  une cinquantaine de kilomètres à  l’ouest de Tripoli, renforçant la mainmise de Kadhafi sur la région s’étirant entre la capitale et la frontière tunisienne. Les soldats de Moammar Kadhafi ont également frappé Ajdabiya, pilonnant la ville par les airs et au sol par des tirs de missiles et d’artillerie. Alors que les insurgés n’avaient fortifié que l’entrée ouest de la ville, les forces loyalistes les ont surpris en attaquant également par le Sud. L’opposition a rapidement été dépassée, et les chars de Kadhafi ont pu entrer dans Ajdabiya. « Ils n’ont pas les armes, mais ils ont la volonté de se battre », a déclaré à  propos des rebelles le lieutenant-colonel Mohammed Saber, un officier de l’armée ayant fait défection. Il s’exprimait par téléphone alors que résonnaient en arrière-plan les bruits des explosions et des tirs d’artillerie. Ahmed al-Zwei, porte-parole des insurgés, a, lui, expliqué que des missiles tirés depuis la mer et des bombes larguées par les avions de l’armée atteignaient Ajdabiya. Ce revers à  Ajdabiya pourrait avoir de lourdes conséquences pour l’opposition, la ville étant le verrou de l’est du pays, qu’elle contrôle désormais depuis plusieurs semaines. Si l’armée de Kadhafi parvenait à  reprendre effectivement le contrôle de cette cité de 140.000 habitants, la voie pourrait alors être ouverte vers Benghazi, bastion de la rébellion, o๠s’est installé le Conseil national libyen de transition (CNLT), instance regroupant les opposants à  Kadhafi. La télévision libyenne a affirmé que la bataille d’Ajdabiya était déjà  remportée, assurant que les soldats loyalistes contrôlaient « totalement » la ville et étaient en train de la « nettoyer des bandes armées ». A Tripoli, plusieurs centaines de partisans de Kadhafi se sont rassemblés sur la place Verte pour fêter cette annonce. Dans le même temps, les pro-Kadhafi maintenaient le blocus de Misrata, troisième plus importante ville de Libye et dernière position majeure de l’opposition dans l’ouest. « Nous sommes à  court d’antibiotiques, de matériel chirurgical et d’équipements jetables », a confié un médecin de la ville. « Nous nous sentons tellement isolés ici. Nous implorons la communauté internationale de nous aider dans ces moments très difficiles ». Mais, les ministres des Affaires étrangères du G-8, réunis à  Paris, n’ont pas réussi à  s’entendre. La France et la Grande-Bretagne n’ont pas obtenu le soutien des autres pays, ni à  des frappes aériennes ciblées ni à  la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne, les diplomates des grandes puissances s’en remettant finalement au Conseil de sécurité de l’ONU pour prendre de nouvelles sanctions contre Tripoli. Celui-ci envisage d’accroà®tre les pressions pour inciter Khaddafi à  partir. En route vers Benghazi Désormais, c’est vers Benghazi que se dirige les forces Pro Khaddafi qui envisagent une offensive pour déboulonner les dernières résistances, alors que les insurgés continuent à  réclamer l’option militaire. Après 30 jours d’insurrection armée, le colonel est en voie de reprendre le contrôle de son pays. Au gran dam de la communauté internationale.

Libye : L’Union Africaine met en place un panel

l’Union africaine (UA) a désigné les présidents du Mali, Amadou Toumani Toure, de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma, de l’Ouganda, Yoweri Museveni, de Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, et du Congo, Denis Sassou Nguesso, pour former le nouveau panel de haut niveau pour résoudre la crise en Libye. Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA s’est prononcé contre une intervention militaire étrangère pour mettre fin à  la crise dans ce pays. A la place, l’UA a déclaré qu’elle allait déployer un comité de haut niveau pour aider à  négocier un accord de paix entre le gouvernement libyen et les forces rebelles), a t-on appris après la réunion d’Addis Abeba, qui portait également sur la crise Ivoirienne. Exit l’intervention militaire La réunion des chefs d’Etat des pays membres du CPS qui a duré de jeudi soir à  vendredi matin, a rejeté toute intervention militaire en Libye au moment o๠l’Occident envisage l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne. ‘Le conseil réaffirme son engagement ferme à  respecter l’unité et l’intégrité territoriale de la Libye, ainsi que son opposition à  toute forme d’intervention militaire étrangère’, a déclaré le Commissaire de l’UA pour la paix et la sécurité, Ramtane Lamamra, à  l’issue de la réunion. Cette annonce survient au lendemain de la rencontre, à  Bruxelles, des ministres de la Défense de l’OTAN qui ont reporté toute décision d’instauration d’une zone d’exclusion aérienne en Libye en attendant les éclairages des Nations unies. Le conseil a décidé de «mettre en place un comité ad hoc de haut niveau de l’UA’ qui a pour objectif de travailler à  la ‘cessation immédiate des toutes les hostilités’ et de piloter la crise, a indiqué M. Lamamra. Il a ajouté que la crise libyenne ‘représente une sérieuse menace pour la paix et la sécurité du pays et pour toute la région’. Il a aussi exprimé la solidarité de l’UA avec la Libye, avant de souligner la légitimité des aspirations du peuple libyen à  la démocratie, aux réformes politiques, à  la justice, à  la paix et à  la sécurité, mais aussi au développement économique et social. La Libye est membre du CPS de l’UA et son ministre des Affaires étrangères, Moussa Koussa, a participé à  la réunion qui a également débattu de la crise ivoirienne.

Libye : le crépuscule d’un tyran

Elle est apparue tel un masque sépulcral sur son visage hagard, bouffi, ravagé, lors des discours incohérents qu’il a ânonnés sur fond de décombres, au cours de la dernière semaine de février. La folie meurtrière qui envahit les dictateurs aux abois n’aura pas épargné Mouammar ­Kaddafi, ce boucher d’hommes, cannibale de son propre peuple, guide dévoyé mué en cavalier de l’Apocalypse. à€ côté de la révolution libyenne, ses sœurs tunisienne et égyptienne ressemblent à  des promenades de santé au jardin des Hespérides. Ici, le chef ne fuit pas, il tue. Et les Libyens, ceux que l’insurrection n’a pas libérés, figurent autant d’otages aux mains d’un psychopathe – même si, parmi eux, certains sont encore consentants. La folie, donc. Cet homme est fou, sans qu’il s’agisse chez lui d’une circonstance atténuante mais d’un état mental à  l’œuvre depuis des décennies, dont le point d’orgue actuel ne surprend pas ceux qui, comme nous, croyaient déjà  le connaà®tre. De ce dérèglement des sens, nous savions en effet tous les symptômes. Le côté hypocondriaque, la peur de survoler la mer au point qu’il se droguait pour ne pas céder à  la panique, ces yeux qui fuient sans cesse et ne se posent que sur l’horizon, ces tirades hallucinées de poète ­médiocre décrivant ses escapades en enfer, ses longues périodes de silence au milieu d’une phrase, son obsession du flamenco et des courses de chevaux, sa mégalomanie galopante, sa garde-robe affolante de chanteur d’opérette, son attirance incontrôlée pour les femmes, amazones de sa garde moulées dans leurs treillis, nurses ukrainiennes, journalistes girondes prêtes à  tout pour une interview, ses humeurs de vizir et de roi des rois des tribus d’Afrique, sa tente caà¯dale climatisée et son troupeau de chamelles au lait viagresque qui le suivaient aux quatre coins du continent, ses caprices de vieille star botoxée, sa violence enfin, omniprésente, consubstantielle. Tous, à  l’instar des chefs d’à‰tat qui l’ont fréquenté, nous le savions « erratic » – comme l’écrivent les diplomates américains dévoilés par WikiLeaks – et potentiellement dangereux. Pourtant, Mouammar Kaddafi n’a pas toujours été ce spectre cauchemardesque et confus, éructant de haine, saisissant d’une main tremblante des brouillons de notes éparpillées, appelant ses partisans à  « dératiser » la Libye « maison par maison », menaçant son peuple d’un bain de sang, visiblement dépassé par les événements et sonné par l’humiliation, que les téléspectateurs ont reçu comme un uppercut au soir du 22 février. Le jeune officier nassérien de 27 ans qui s’empare du pouvoir le 1er septembre 1969 a le regard ardent, la beauté svelte et le nationalisme panarabe chevillé au corps. Ce n’est que vingt ans plus tard, lorsqu’il se proclame guide éternel d’une révolution qui a commencé à  dévorer ses propres enfants, que l’on se prend à  douter de son équilibre. Certes, depuis le discours de Zwara en 1973 et la création des Comités populaires, on sait que le personnage est capable de tuer. En particulier les « chiens errants », ces opposants en exil dont une vingtaine seront assassinés dans les rues des capitales européennes. Mais le tueur a de si beaux yeux que sa révolution fascine encore les tiers-mondistes. C’’est à  partir du début des années 1980 que la machine s’emballe. Au cours de cette décennie sanglante marquée par le bombardement américain de Tripoli, Kaddafi et ses proches seront directement liés à  environ 150 actions de type terroriste à  travers le monde, dont deux avions commerciaux abattus avec leurs passagers (Pan Am et UTA), qui se solderont par un millier de morts. Décennie meurtrière, mais aussi décennie d’échecs cinglants pour le tyran sur le plan militaire : en Ouganda et au Tchad, sa légion expéditionnaire est mise en déroute. Rendu furieux par l’humiliation, Kaddafi se venge partout o๠il le peut, surtout contre ceux qui, à  l’époque, osent dénoncer ses crimes. Le siège de Jeune Afrique est ainsi visé par un colis piégé en plein C’œur de Paris, en mars 1986. Le tournant du 11 septembre Les années 1990 seront celles des sanctions et de l’embargo imposés par la communauté internationale. La Libye en sort exsangue, et son « Guide », blessé à  deux reprises lors d’attentats, définitivement paranoà¯aque. Parano mais suffisamment malin pour saisir au bond la balle du 11 septembre 2001. Afin d’éviter le sort de Saddam Hussein, dont les images l’obsèdent, il se rend aux Américains, livre ses armes de destruction massive ainsi que les noms et adresses de tous les mouvements terroristes qu’il a hébergés et financés. C’’est au prix de la trahison de ce qui lui restait d’idéal qu’il négocie sa survie : « Nous devons nous conformer à  la légalité internationale même si elle est truquée, expliquait-il déjà  le 1er septembre 2002, sinon, nous serons tous égorgés. » Tous ? De plus en plus nombreux sont les Libyens qui renâclent à  suivre le colonel dans sa folie. Car la levée des sanctions a mis à  nu l’incurie d’un régime qui n’a plus le prétexte de l’embargo pour masquer sa gestion désastreuse de secteurs clés comme l’économie, la santé et l’éducation. Peu à  peu, le pacte de l’à‰tat providence et la synthèse fragile entre les tribus, les multiples services de sécurité et la fonction publique (qui emploie plus du tiers des Libyens), sur fond de redistribution de la rente pétrolière, s’effritent. Le petit Livre vert et la troisième théorie universelle deviennent objet de dérision. Plus personne ne croit en la révolution. Surtout pas la jeunesse, dont les aspirations deviennent de plus en plus individualistes et mondialisées : voyager, s’exprimer, travailler. Et qui, avec dégoût, regarde une mafia tribale (les Gueddafa) et surtout familiale se vautrer sans limites dans l’argent du pétrole. Dans un premier temps, cette fracture se traduit par un effondrement moral : les jeunes Libyens se noient dans l’alcool illicite, la drogue, le foot à  la télé et les rêves de sexe interdit dans les bordels de Malte ou de Beyrouth. Dans le racisme aussi, comme un dérivatif empoisonné à  l’absence totale de libertés politiques : le début des années 2000 sera marqué par de nombreux pogroms contre les immigrés africains, venus d’un continent que le peuple libyen dans sa majorité rejette précisément parce qu’il symbolise à  ses yeux les ambitions délirantes du « Guide » honni. Cette révolte autodestructrice, il a fallu les révolutions tunisienne et égyptienne pour lui donner un sens et une pureté. Privé de l’un et de l’autre, Mouammar Kaddafi n’a plus que la mort à  distribuer, avant, peut-être, de la retourner contre lui. à€ 68 ans, son destin et les images de catacombes que nous recevons en rappellent irrésistiblement un autre : celui de Hitler dans son bunker.

Crises Ivoirienne et Libyenne : Le silence coupable d’ATT

Que cache le silence du président ATT, face aux crises ivoirienne et libyenne, et qui secouent la sous région ouest africaine, alors que les médiations Africaines n’ont jusqu’ici rien donné. Indifférence ou inquiétude ? De l’analyse des deux situations, il ressort que le silence de ATT est coupable . A à  la rencontre régionale de l’Union Africaine, au sujet de la crise ivoirienne, le Mali a brillé par son absence. Le président malien se tait à  cause des liens étroits qui l’unissent à  ces personnalités politiques. Le jeu de la diplomatie requiert des critères de choix. En effet, si intérêts il y à  défendre, le Mali ne devrait-il pas s’afficher et énoncer clairement sa position. Surtout que l’opinion publique connaà®t ces intérêts avec ces deux pays. Selon une source proche de la présidence, ATT aurait souhaité ne pas être là  en ce moment de crise chez ses « amis ». La preuve, il n’a rien dit après l’éclatement de la crise ivoirienne (qui jusqu’à  preuve de contraire n’a pas connu son dénouement), encore moins par rapport à  la situation libyenne. Le fait que Kadhafi ait transformé son pays en « boucherie » au prétexte de sauver son fauteuil, aurait pu interpeller le Mali. Au même moment, on apprend le retour de ressortissants maliens de Libye. ATT s’inquiète t-il vraiment du sort des siens ? Non, le silence lui sied davantage. Le pouvoir des aà®nés Au sujet de Gbagbo, il faut signaler qu’il est celui qui jouit du statut de « Grand-frère » auprès de ATT. En aucune manière il ne pouvait décrié. Dès lors ATT s’est attiré les soupçons. Ce n’est pas pour rien que le président de la République du Mali a été accusé (à  tord ou à  raison) d’être celui là  même qui a aidé Gbagbo à  payer ses fonctionnaires le mois dernier. Ces accusations se justifiaient pas le fait que des émissaires du président ivoirien sortant auraient nuitamment été reçus par le président Touré. « Heureusement » qu’il est lui même intervenu pour couper court aux folles rumeurs sur le sujet qu’il a publiquement démenti. S’agissant de la Libye. A l’instar de la plupart des chefs d’Etat africains, le Mali sous ATT, « mange dans la main du révolutionnaire libyen ». Ainsi, nombre de projets et réalisations dans les secteurs de l’hôtellerie, de l’agriculture, des hydrocarbures…à  travers le Mali sont à  l’actif l’illustre bienfaiteur. Serait-ce la stratégie de ce dernier pour se voir suffisamment soutenu en cas d’éventuel soulèvement de son peuple contre lui ? En tout cas, de l’extérieur, les nations semblent comprendre que tout roule à  merveille pour le citoyen libyen. Et pour cause, la forte « générosité » de Kadhafi à  l’endroit des autres pays, notamment ceux de l’Afrique noire, est cruciale, au point de faire perdre de vue la souffrance du peuple libyen écrasé sous le joug d’une dictature qui ne dit pas son nom.

Libye : L’hypothèse d’une intervention militaire

l’opposition appelle à  l’aide 6000 morts, C’’est le dernier bilan des répressions en Lybie. Alors que Khaddafi résiste aux assauts des insurgés, et promet la guerre à  ses dissidents, les opposants au régime, qui contrôlent toujours l’est du pays, ont demandé une aide à  la communauté internationale par la voie de leur porte parole : a déclaré le porte-parole de l’insurrection, Abdelhafez Ghoqa, à  Benghazi. a-t-il ajouté en réponse à  l’implication des mercenaires, d’origine africaine, auxquels Khaddafi aurait fait appel. Ainsi apprend t’on que des convois de Touaregs ont quitté les villes de Gao et de Kidal au nord du Mali et du Niger voisin, pour porter secours au guide. Mais face à  cette nouvelle menace, Khaddafi ne désarme pas et déploie des avions de chasse à  l’assaut des insurgés, et a riposté lors d‘un long discours : «Â  Nous ne pouvons pas permettre aux Américains ou à  l’Occident d’intervenir en Libye. S’ils le font, ils doivent savoir qu’ils se jettent dans un enfer et une mer de sang pire que l’Irak ou l’Afghanistan. Nous distribuerons les armes par millions et ce sera un nouveau Vietnam », La communauté internationale prudente, une mission de paix envisagée Face à  l’hypothèse de l’intervention militaire, le consensus n’existe pas. La communauté internationale elle se veut prudente sur une telle option et qui risquerait de perturber l’équilibre déjà  fragile de la région. A Washington, de hauts responsables militaires ont indiqué qu’il n’y avait pas de consensus jusque là  à  l’Otan sur une intervention militaire et que la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne serait « extraordinairement » compliquée. Quant à  la secrétaire d’Etat Hillary Clinton a invité à  la prudence en soulignant que les Etats-Unis, même s’ils n’écartent aucune option, étaient encore « loin d’une décision » sur une zone d’exclusion aérienne. Si cette mesure pourrait être soutenue par la Ligue arabe, cette dernière a réaffirmé mercredi son opposition à  une intervention militaire. Alors que la répression s’intensifie à  Benghazi, chef lieu de l’insurrection, l’on apprend que le président vénézuelien, Hugo Chavez aurait eu des échanges avec le guide, pour l’envoi d’une mission de paix en Libye, une information relayée sur le compte Twitter du ministre de la communication vénézuélien