Ban-Ki Moon à Bamako: sécurité au Sahel au menu

Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations Unies est à  Bamako pour une visite de deux jours. Il est accompagné d’une délégation de haut niveau comprenant le président, du groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, la présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, le Commissaire au développement de l’Union européenne, Andris Piebalgs, et le président de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka. La visite du Secrétaire général s’inscrit dans le cadre d’une tournée dans la région du Sahel afin de discuter de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel avec les représentants des pays de la région. La délégation a rencontré le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita ainsi que les membres de son gouvernement et a échangé sur les questions sécuritaires, humanitaires et la mise en place d’un mécanisme de coordination de l’action à  mener au Sahel. « Ce que je suis venu vous dire, c’est que nous sommes à  vos côtés. La communauté internationale est solidaire des Sahéliens. Nous devons dépasser les frontières institutionnelles et soutenir à  l’échelle de la région les initiatives portant sur la situation politique, la sécurité, le développement, l’aide humanitaire. C’est maintenant qu’il faut agir », a déclaré M. Ban lors de la rencontre avec les autorités maliennes. « Nous sommes déterminés à  collaborer avec les gouvernements de la région et les organisations régionales et sous-régionales pour régler les problèmes de la région. Nous sommes déterminés à  collaborer avec les gouvernements et les institutions pour aider le Sahel, une terre dévastée par la sécheresse. Ensemble nous pouvons changer ce tableau. Nous pouvons vous aider à  progresser plus vite. Le Sahel peut avancer et avancera si seulement il reste uni », a ajouté le patron de l’ONU. Dans son discours, le président malien a affirmé que son pays était « résolument engagé à  jouer son rôle », en soulignant la nécessité d’actions concertées pour faire face aux menaces au Sahel. Cette visite au Mali sera également l’occasion pour le Secrétaire général de constater le travail effectué par la Minusma depuis son établissement en juillet dernier.

Nations Unies : IBK ou le plaidoyer pour le Mali…

Cette réunion annuelle de l’ONU réunit tous les chefs d’Etats de la planète et sert d’exutoire pour nos dirigeants. En effet, chacun est invité à  prendre la parole pour évoquer les grandes questions de géopolitique, et l’avenir de la planète, secouée par de nombreux conflits et mouvements rebelles. Le Sahel ensuite, parce qu’au coeur des grands enjeux de sécurité, et siège d’une menace djihadiste de plus en plus persistante, fera aussi l’objet d’une réunion annexe à  New York. Si la nébuleuse Al Qaeda continue de préoccuper les Américains, la poussée islamiste radicale fait craindre le pire au moyen Orient mais aussi dans la Corne de l’Afrique, récemment illustrée par l’attaque de Shebab Somaliens, dans un centre commercial de Nairobi au Kenya. Sans oublier l’utilisation d ‘armes nucléaires et chimiques, avec la Syrie sur le banc des accusés et ses nombreuses victimes innocentes gazées. Petit signe positif tout de même, le nouveau président iranien Hassan Rohani, a promis d’utiliser le nucléaire à  d’autres fins, tandis que son prédécesseur, Ahmadinejad était honni pour son bellicisme, mais, entre puissants, on hésite encore à  intervenir en Syrie pour mettre fin à  la répression sanglante du régime de Bachar El Assad, avec en face la réponse toute aussi barbare des rebelles de l’Armée syrienne libre, relayés en contre-bas par des mouvements djihadistes aux intérêts obscurs… L’Amérique, la France ont du souci à  se faire; mais l’Afrique aussi, confrontée au règne de la terreur et des rebellions identitaires et sécessionnistes. En Somalie, les shebabs, au Nigéria, Boko-Haram, la LRA en Ouganda et enfin, le Sahel, C’œur de toutes les convoitises et trafics en tous genres, a pendant plus d’un an, vu le Mali plongé dans une crise socio-sécuritaire sans précédents. C’est conscient de cette menace latente et malgré l’opération Serval, dont se félicite François Hollande, héros des Maliens, qu’Ibrahim Boubacar Keita devra faire un plaidoyer face à  la communauté internationale pour son pays. Au Mali, des poches de résistance djihadiste demeurent à  Gao, Kidal ou encore Tessalit, o๠des islamistes se sont tout simplement fondus dans la nature. Le terrorisme international a encore de beaux jours devant lui. In Amenas en Algérie et Westgate à  Nairobi au Kenya en sont de tristes exemples.

Michel Sidibé, un éternel optimiste à la tête d’ONUSIDA

Présent à  Bamako, Michel Sidibé qu’on ne présente plus a répondu à  nos questions à  l’occasion de l’investiture du Président Ibrahim Boubacar Keita. Entretien : Michel Sidibé, on peut dire que vous êtes l’un des grands ambassadeurs du Mali à  l’extérieur, vous venez d’assister à  l’investiture du Président IBK, quels sont vos impressions ? Michel Sidibé : Permettez-moi tout d’abord de réitérer mes vives félicitations au Président Ibrahim Boubacar Keita pour sa brillante élection. C’’est également l’opportunité de rendre hommage à  Soumaila Cissé qui s’est rendu chez son ainé pour le féliciter renforçant ainsi la dynamique de réconciliation et d’unité nationale qui guide désormais le Mali. C’’est un symbole très fort rarement vu dans le monde. Comme vous le savez, le Mali était tout près du chaos. Mais grâce à  l’engagement de tout le peuple malien, avec l’appui de la France, de la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), du Tchad, de la communauté internationale et des Nations Unies, le Mali a pu sauvegarder l’intégrité de son territoire et retrouver son unité qui étaient menacée a un moment donné. Je voudrais humblement me joindre au Président pour exprimer ma gratitude à  tous ceux qui ont soutenus le Mali dans cette épreuve difficile que le pays vient de traverser.En tant que citoyen Malien, je tire donc une légitime fierté et un sentiment de grande satisfaction a l’issue de l’élection présidentielle. Etre présent à  l’investiture du Président IBK était pour moi un immense plaisir et J’ai pu être témoin de la communion nationale lors de la cérémonie d’investiture. Ce fut un moment de grande émotion. La nomination d’Oumar Tatam Ly est unanimement saluée. Quel est votre avis sur ce profil de cadre à  la Primature ? Le Premier Ministre Oumar Tatam Ly est un jeune frère brillant ayant donné la preuve de ses compétences et de sa probité dans de nombreuses instances internationales. Je ne doute pas qu’avec le soutien de tout le peuple malien et sous le leadership du Président de la République, il saura mener une action vigoureuse de redressement des instances nationales pour remettre le pays en marche. Le Mali sort d’une crise, qui a gelé tous les fonds d’aide et de développement notamment en matière de santé, êtes-vous optimiste avec le retour annoncé de la coopération USA Sans aucun doute. J’en veux pour preuve la conférence des donateurs pour le développement du Mali qui s’est tenue en mai 2013 et qui a permis la mobilisation de 4 milliards de dollars conditionnés à  la restauration de la légitimité de l’Etat et de ses institutions. C’’est désormais chose faite. Cette mobilisation internationale est indispensable pour soutenir les efforts de développement dont l’impact doit être bénéfique a chaque malienne et chaque malien, notamment les plus pauvres. Nous devons atteindre un développement soutenu et équitablement réparti pour permettre une paix durable et la stabilité sur le long terme. L’affaire du Fonds Mondial avait un temps agité le secteur de la santé au Mali, la page est-elle définitivement tournée à  Genève ? C’’est une histoire triste mais ancienne. Le Mali a reconnu ses erreurs et les a corrigées. Des mesures vigoureuses ont été prises à  l’époque et les procédures judiciaires et administratives sont en cours. Je dois dire que J’ai été très meurtri par cette situation et J’ai fait de mon mieux dans les limites de mes fonctions pour qu’on trouve la solution la plus juste. Je m’efforce d’assumer ce devoir de justice envers les plus démunis sur l’ensemble de la planète. Que ce soit ici au Mali ou ailleurs, nous avons un devoir de solidarité envers les malades, et notamment les malades du SIDA. Il nous faut démontrer à  chaque instant que les ressources qui sont allouées à  la santé et à  tous les autres secteurs sont utilisées avec obligation de résultats et dans la plus grande transparence. Le peuple malien n’était en rien responsable de la situation, il ne devait par conséquent pas être le premier à  en subir les effets. Je suis heureux de voir que le Fonds mondial ait décidé de reprendre sa coopération avec le gouvernement malien et de financer à  nouveau les programmes vitaux pour la santé de nos populations : 58 millions d’Euros pour la lutte contre le VIH/SIDA soit 38 milliards de francs CFA et 50 millions d’Euros pour la Tuberculose et le paludisme soit près de 33 milliards de francs CFA. Cinq ans de plus à  la tête d’Onusida,  quels objectifs comptez-vous atteindre dans la lutte contre le VIH Sida ? Je suis honoré que le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon ai décidé de renouveler mon mandat de Directeur exécutif de l’Onusida avec rang de Secrétaire général adjoint pour cinq nouvelles années. Je voudrais le remercier ici ainsi que l’ensemble du personnel de l’ONUSIDA. Aujourd’hui, il faut percevoir le sida comme une épidémie multiple, car chaque région du monde présente des spécificités. En Russie, par exemple, l’infection par le VIH concerne surtout les personnes qui s’injectent des drogues. Ce n’est pas la même épidémie qu’en Afrique du Sud, o๠il faut concentrer les efforts sur les jeunes filles et lutter contre les violences qui leur sont faites. En comprenant bien la nature de chaque épidémie, on peut investir de manière efficace. Grâce à  cette approche et avec l’appui de la recherche, je suis persuadé qu’il sera possible d’offrir un traitement à  toutes les personnes qui ont en besoin et de faire disparaà®tre les transmissions entre la mère et l’enfant d’ici à  2015. On dira peut-être que je suis un éternel optimiste, mais je pense que l’on se dirige actuellement vers la fin, non pas du VIH, mais du sida. Cela signifie que le virus continuera d’exister, mais que les gens ne seront pratiquement plus malades à  cause de lui. Vous avez beaucoup œuvré pour l’accès et la réduction du prix des médicaments antirétroviraux en Afrique, aujourd’hui, l’objectif est-il atteint ? Des avancées historiques ont été réalisées pour assurer un accès à  des médicaments et à  des technologies abordables et pour faciliter la recherche et le développement. Le prix d’un traitement antirétroviral de première intention est passé de plus de 10 000 dollars par personne et par an en 2000 à  moins de 116 dollars aujourd’hui pour le traitement de première intention le moins cher recommandé par l’OMS. Les prix des traitements de deuxième intention restent cependant beaucoup plus élevés. Comme vous le savez certainement, les dirigeants africains sont très engagés à  accélérer la production locale de médicaments abordables et de qualité. l’Union africaine à  même adopté un Plan pour la fabrication de médicaments en Afrique et élaboré un business plan avec plusieurs partenaires.. Ce qu’il faut faire aujourd’hui, c’est avoir une vision continentale avec des pôles d’excellence, faire en sorte que l’on puisse avoir le capital et que chaque pays ne commence pas à  produire les ARV. Parce que si chaque pays commence à  produire son propre médicament, il ne sera pas concurrentiel et n’arrivera pas à  s’intégrer dans le marché global..Donc, cette initiative est une bonne initiative, mais les leaders politiques africains doivent venir ensemble pour avoir trois ou quatre pôles d’excellence pour la fabrication du médicament, le faire aussi de façon stratégique en emmenant des partenaires comme ceux du Nord, comme les pays émergents pour qu’au moins cela soit compétitif En dehors d’Onusida, Michel Sidibé, quels sont vos loisirs et espaces de détente lorsque vous êtes à  Bamako ? D’abord être chez moi, voir et revoir ma famille et mes amis. C’’est vital pour moi. Je ne passe pas trois mois sans revenir me ressourcer au pays. Par ailleurs J’aime lire, écouter de la musique (J’ai des goûts très éclectiques et suis très ouvert à  la jeunesse et à  son inventivité musicale, entre autres). La pratique du Sport est évidement à  la fois un plaisir et une nécessité. Je suis quand même un ancien joueur du «Â Stade malien ». Vous voyez tout cela ne date pas d’aujourd’hui.

La situation sécuritaire reste précaire au Mali, selon Ban Ki-moon

La situation reste précaire au Mali en dépit des gains obtenus sur le terrain face aux djihadistes par l’armée française, les forces de sécurité maliennes et la force africaine de l’Afisma, estime le secrétaire général des Nations unies. « La situation reste indécise, avec des affrontements sporadiques entre groupes armés et la poursuite d’attaques asymétriques dans les trois régions du Nord », souligne Ban Ki-moon dans le rapport de l’ONU. « En outre, la progression des FDSM (forces de défense et de sécurité du Mali) en direction du nord vers Kidal et les accrochages meurtriers avec des éléments du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, séparatiste touareg) le 5 juin ont exacerbé les tensions et accru la volatilité de la situation dans la région », dit-il. Pour réduire ces tensions, le gouvernement de Bamako et le MNLA ont entamé samedi des discussions pour tenter de parvenir à  un cessez-le-feu dans le nord du pays avant l’élection présidentielle du 28 juillet. Le Conseil de sécurité de l’Onu a unanimement approuvé en avril la création de la Minusma, une force de maintien de la paix de l’Onu de 12.600 hommes au Mali, à  compter du 1er juillet. Le déploiement de cette force sera soumis à  un examen préalable par les Quinze, à  la fin juin, de la sécurité au Mali. Ban indique que les troupes africaines censées passer en juillet sous commandement de l’Onu n’ont pas encore atteint les normes de l’Onu en matière d’équipement et de logistique. « Les unités déployées de l’Afisma ont obtenu un délai de grâce de quatre mois pour atteindre les normes requises », déclare le secrétaire général. « Il reste des écarts critiques concernant les hélicoptères d’attaque et de soutien et les unités de renseignement. » Violations des droits de l’Homme et menace régionale Ban Ki-moon souligne que « même si les capacités opérationnelles des groupes armés ont été réduites, les attaques de ces derniers mois au Mali et dans la sous-région montrent qu’ils ont conservé la capacité de représenter une menace significative ». Le mandat de la Minusma prévoit que la force onusienne sera appuyée par un contingent français pour combattre, le cas échéant, les groupes armés djihadistes. Ban déplore la poursuite de violations de droits de l’homme dans le Nord-Mali, à  la fois par les troupes maliennes et les groupes rebelles. Le rapport note une diminution des actes de représailles contre les membres des communautés arabes et touareg, accusés de complicité avec les insurgés, mais ce risque reste important à  Tombouctou. Il souligne aussi que la situation au Mali représente une menace régionale en mettant en avant « le risque de voir des éléments armés se déplacer vers des pays voisins pour mener des attaques terroristes et des activités criminelles ». Des djihadistes chassés du Nord-Mali par les soldats français de l’opération Serval et leurs alliés africains se sont apparemment repliés sur le sud de la Libye, d’o๠ont été lancées les attaques meurtrières du 23 mai dernier au Niger contre une base de l’armée nigérienne et une mine d’uranium gérée par le groupe français Areva. De même, François Hollande a jugé « probable » que des islamistes du Sud libyen soient impliqués dans l’attentat qui a visé fin avril l’ambassade de France à  Tripoli.

Mali: le dialogue avant l’intervention militaire, souligne Ban Ki-moon

Une intervention militaire africaine avec le soutien logistique de pays occidentaux, dont la France, est en cours de préparation afin de reprendre le nord du Mali aux groupes islamistes armés. Ils s’en sont emparés à  la faveur de la déstabilisation du pays par le coup d’Etat de l’armée fin mars dernier dans la capitale, Bamako (sud). Les djihadistes d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (AQMI), Ansar Dine et du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest) ont accompagné les Touaregs dans leur offensive avant de les chasser. Le 13 novembre, l’Union africaine a demandé au Conseil de sécurité le feu vert pour l’envoi d’une force militaire de 3.300 hommes dans le nord du Mali. « Aider le gouvernement et le peuple malien » Ban Ki-moon note dans son rapport que le Nord du Mali « risque de devenir un refuge permanent pour les terroristes et réseaux criminels organisés ». Une « action urgente est nécessaire pour aider le gouvernement et le peuple malien à  réunifier leur pays, permettre un retour rapide à  l’ordre constitutionnel, priver Al-Qaà¯da et ses affiliés d’une plate-forme qui leur permet de menacer l’Etat malien », a-t-il ajouté. Le secrétaire général de l’ONU préconise une feuille de route pour la transition politique, comprenant un dialogue avec les Touaregs. S’il y a « des groupes terroristes et réseaux criminels avec lesquels aucun dialogue n’est possible », Ban Ki-moon se dit « tout à  fait conscient que si une intervention militaire dans le Nord n’est pas bien conçue et exécutée, elle pourrait aggraver une situation humanitaire déjà  extrêmement fragile et entraà®ner également de graves violations des droits de l’homme » tout en risquant de « ruiner toute chance d’une solution politique négociée à  la crise », écrit-il. Par ailleurs, observe M. Ban, « des questions fondamentales sur la façon dont la force (militaire) sera dirigée, entretenue, entraà®née, équipée et financée restent sans réponse ». Les plans pour mettre sur pied la force internationale et renforcer les forces de sécurité maliennes « doivent être davantage aboutis », estime-t-il.

Edito : Réponse à Mr Ban Ki Moon

Ils viennent de couper la main d’un voleur à  Ansongo, à  défaut de n’avoir pu sectionner celle du voleur de Gao, le week-end dernier. Ils avaient promis qu’ils imposeraient la charia au Nord Mali, ils font pire et remettent au goût du jour le règne de l’obscurantisme. Ils, ce sont eux les extrémistes de tout bord. Mujao, Ansar Dine, Aqmi, Boko Haram, des illuminés, sortis tous droits des cavernes de l‘ignorance, de savants manipulateurs et prétendus négociateurs, maà®tres dans l’art de tromper leur ennemis. N’est-ce pas ainsi qu’ils ont dupé le MNLA en prenant possession du Nord Mali et jetant aux orties le rêve de l’Azawad… Et C’’est avec un sourire carnassier qu’ils ont accueilli le médiateur de la CEDEAO, un exercice qui au-delà  des déclarations de bonne foi, leur fera un peu plus de publicité dans les médias internationaux et confirmera leur suprématie dans les régions nord du Mali. Pour le médiateur de la CEDEAO, la ballade aura été courte, mais inefficace. Et dans les salons feutrés de l’ONU à  New York, Ban Ki Moon se fend d’une nouvelle recommandation de l’institution qu’il dirige, engluée dans une léthargie sans nom. Mieux, le chef de l’institution onusienne, recommande, je dis bien, recommande des sanctions ciblées contre les «Â fous d’Allah » ! Comme si les extrémistes avaient besoin de voyager aux quatre coins de la planète. Sans les pétro-dollars de Khaddafi, ils ont depuis longtemps trouvé d’autres sources de financement occultes. Franchement, Ban ki Moon se moque t-il des populations du nord Mali ? A défaut d’une intervention militaire dont les contours restent toujours imprécis et conditionnée à  la stabilisation politique de Bamako, il est de bon ton de faire des discours stériles à  la Tribune de New York. D’après notre cher secrétaire général, les progrès faits à  Bamako pour restaurer l’ordre constitutionnel restent limités, à  l’heure o๠la formation du nouveau gouvernement de transition, n’est qu’une question de jours… Et si vous nous disiez toute la vérité Mr Moon ? Et si vous nous disiez que le sort du Mali ne presse pas plus que celui de la Syrie, o๠vous êtes empêtrés depuis des mois ? En réalité, l’urgence que vous semblez vouloir évoquer en parlant de sanctions, ne fait que masquer l’inaction d’une institution soumises aux diktats internationaux du commerce extérieur. Mais pire que cela, le vent de l’extrémiste religieux souffle sur l’Afrique d’est en ouest, sans que personne ne puisse l’arrêter désormais. Combien de temps encore faudra-t-il craindre que ce «Â nord Mali ne soit entrain de devenir un refuge pour les éléments criminels et terroristes »., dà®tes vous. Rectificatif, il l’est depuis des décennies maintenant, que vous le vouliez ou non. Il ne vous reste plus qu’à  nous délivrer UN mandat pour une intervention ciblées au Nord Mali. Alors de véritables négociations pourront s’amorcer face à  des occupants qui constatent chaque jour la faiblesse des victimes en face et repoussent les limites de l‘innommable. En témoigne les lapidations et autres destructions du patrimoine sacré des civilisations perdues, mais surtout, un mépris profond et pour l’être humain, dans sa plus simple expression.