Kidal, le calme avant la tempête ?

Les affrontements meurtriers des 21 et 22 juillet à Kidal, entre la CMA et le Gatia, ont occasionné de nombreuses victimes et poussé des familles à fuir cette zone d’instabilité. Un calme relatif règne dans la ville tenue totalement par la CMA tandis que le Gatia s’est replié à une centaine de kilomètres de Kidal, et se réorganiserait en vue d’une prochaine attaque.

Depuis deux jours, les affrontements ont cessé à Kidal et la ville porte les traces des combats intenses que se sont livrés CMA et GATIA. Un calme relatif est revenu, mais, pour la population, les jours à venir, ne semblent pas porteurs d’un quelconque apaisement. « Pour l’instant la situation est calme, mais nous sommes toujours inquiets, car le GATIA se réorganise et ils ont dit qu’ils allaient revenir, et la CMA a renforcé ses positions à l’intérieur et à l’extérieur de la ville », explique cet habitant joint au téléphone.

L’âpreté des combats a décidé beaucoup de famille a quitter la ville, « Elle parte vers la brousse, vers Tessalit, vers l’Algérie. Beaucoup ont quitté, et d’autres continuent de partir », ajoute ce même habitant.

Les stigmates des affrontements se lisent dans différents endroits de la ville, en particulier vers le gouvernorat et le fort, position tenue par le CMA, où les combats ont été les plus intenses et se sont soldés par un repli tactique du GATIA laissant la villa à La CMA. « On ne peut pas dire que la CMA a eu le dessus pendant les combats, le GATIA a été à court de munitions, il n’avait pas d’endroit pour se replier avec leurs blessés, leurs renforts n’étaient pas arrivés, ils étaient désorganisés et sont rentrés dans le combat sans y être préparé », analyse une source proche des mouvements.

Quant au nombre de victimes, résultant de ces deux jours d’affrontements, il est difficile à établir, chaque camp ayant sa propre estimation des blessés et des morts. « L’hôpital de Kidal a enregistré une soixantaine de blessés, dont 4 décédés suite à leur blessure. Le Gatia fait état de 25 blessés et une douzaine de morts. La CMA quant à elle, dit avoir enregistré 14 morts de son côté, et Il y a eu quelques pertes de civils dû à des balles perdues » indique cet employé d’une ONG local.

Suite au repli du Gatia, hors de la ville, des perquisitions ont été menées par la CMA, pour déloger les derniers combattants du Gatia qui pouvait se cacher. Le mouvement Imghad a accusé la CMA de malmener les populations qui lui sont acquises.

Selon un cadre de la CMA, l’hypothèse d’une future attaque n’est pas à exclure. « Nos informations nous rapportent que le GATIA a mobilisé une quarantaine de véhicules, et qu’il serait à une centaine de kilomètres de Kidal. La vérité c’est que Gamou a des jeunes qui travaillent dans le narcotrafic sous ses ordres, et il ne les contrôlent pas sur le terrain. Les chefs politiques peuvent s’entendre mais lui ne sait pas contrôler ses hommes, c’est pour cela qu’il y a eu des affrontements à Kidal », indique-t-il.

Le calme relatif, qui règne à Kidal depuis deux jours, pourrait faire place à une nouvelle tempête. La Minusma qui malgré son nouveau mandat « robuste », n’est pas intervenu pour faire cesser les combats et protéger les habitants, serait en discussion avec les deux camps pour essayer d’apaiser la situation.

Combats intenses à Kidal, entre Gatia et HCUA

En fin d’après-midi, des combats, qui ont toujours cours au moment où ces lignes sont écrites, opposaient le GATIA et le HCUA. Une altercation survenue mardi soir entre deux combattants de ces deux groupes armés, et le refus par la CMA de laisser passer un convoi du Gatia, aujourd’hui en fin d’après-midi, aurait mis le feu aux poudres et plonger les deux mouvements dans des affrontements.

La paix qui régnait sur Kidal depuis la signature de l’accord de Niamey entre la CMA et la Plateforme aura été de courte durée. Si le soulagement avait parcouru la population à son annonce, 3 jours plus tard, ce jeudi 21 juillet en fin d’après-midi, les rafales de balle, et les tirs à l’arme lourde, en ont effacé la portée pacificatrice.

Le feu qui a embrasé les troupes du Gatia et du HCUA, ce jeudi 21 juillet vers 17h, est parti d’une vive étincelle, une altercation entre deux cousins de la tribu Imghad, l’un appartenant au HCUA et l’autre au GATIA, une dispute sur leur appartenance à leurs mouvements respectifs qui a dégénéré. Le combattant du HCUA a alors tiré sur son cousin du GATIA, qui est tombé raide mort. Un frère d’armes du Gatia, alerté, a alors fait feu sur le tireur du HCUA, le tuant lui aussi. « Les familles se sont réunis et elles se sont pardonnées, mais les gens du HCUA n’ont rien voulu entendre, alors même que les frères de la victime ont donné leur pardon. Ils veulent que le combattant du GATIA soit arrêté. Ils ont entretenu un climat de tension et de revanche depuis mardi, explique une source, jointe au téléphone.

Aujourd’hui aux alentours de 17 h, un convoi du GATIA s’est présenté à la porte nord de la ville. Des membres du HCUA et de la CMA, posté au checkpoint, lui ont barré la route et l’on interdit de passer, le ton est monté et la CMA a fait feu sur le convoi, déclenchant le début des affrontements. « Il y a des combats des 4 côtés et à l’intérieur de la ville depuis maintenant 2 h, ça n’arrête pas, des deux côtés les gens sont déterminés », confie cette source, difficilement jointe au téléphone, sa voix étant parfois couverte par les détonations dûs aux affrontements.

Les délégations de la CMA et de la Plateforme qui ont participé aux négociations de Niamey, sont arrivés en ville pour essayer de pacifier la situation. Joint au téléphone, Azaz Loudag-Dag, chef de la communauté Imghad, confie : Nous lançons des appels à l’apaisement, il faut que le calme revienne, nous comptons mettre en œuvre des initiatives pour que le conflit cesse et que la paix soit de retour ».

Selon nos informations, le ministre de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat, Mohamed Ag Erlaf, serait mobilisé pour trouver une solution viable qui pourrait faire taire les armes.

Sur place, les gens sont reclus chez eux, « la population pensait que le conflit entre ces deux groupes était réglé avec le processus de Niamey. On ne sait pas quand ça a s’arrêtera, mais si Barkhane ou la Minusma n’agisse pas, ça risque de continuer. » déplore inquiet cet habitant.

Après l’accord signé à Niamey, Kidal peut-elle enfin souffler ?

La Plateforme et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) sont parvenus à un accord, signé dimanche dernier, à Niamey au Niger, qui entérine leur coprésidence pour la gestion socio-économique et sécuritaire de la ville, la mise en place des autorités intérimaires et des patrouilles mixtes conformément aux accords d’Alger. A Kidal, la nouvelle a été accueilli avec soulagement et la tension semble retomber entre les deux mouvements belligérants.

Kidal, la ville bastion, la capitale économique et politique, concentrant toutes les attentions car qui la tient, possède les rênes de toute la région et même de tout le Nord, va peut-être pouvoir souffler. Après 3 jours de négociation, le conflit qui couvait depuis plusieurs mois, entre les deux groupes armés, concernant la gestion socio-économique et sécuritaire de la ville, a finalement trouvé une issue positive dimanche dernier sous la médiation du Niger, à Niamey. « Les différentes forces ont compris qu’il n’y avait pas d’intérêt pour elles d’aller vers l’affrontement, elles y perdraient beaucoup d’hommes et le camp qui serait vaincu perdrait définitivement la main sur Kidal, c’était donc un gros risque à prendre », indique cet officiel proche du dossier. L’accord signé stipule que les deux mouvements partageront la gestion administrative de la ville, coopéreront au niveau sécuritaire, notamment sur les checkpoints qui seront gérés de concert et oeuvreront à « faire baisser la tension à Kidal ».

Très attendu, cet accord a été accueilli avec un grand soulagement à Kidal, car il succédait à 24 h d’extrême tension. « Avant que la nouvelle ne tombe, il y a avait une rumeur comme quoi les négociations avaient échoué, on disait même que Gamou avait gifflé Alghabass Ag Intalla. C’était très tendu en ville, jusqu’à 18 h. Les gens étaient anxieux car les groupes armés étaient positionnés sur la ligne de front qui est située à la sortie de Tessalit. Le jour même, d’autres renforts du HCUA étaient arrivés en ville, la situation était très grave. Quand la nouvelle est tombée, tout le monde l’a accueilli avec beaucoup d’enthousiasme, même les plus radicaux du MNLA étaient contents », explique cette source.

Aujourd’hui, même si les combattants armés ne se sont pas retirés, l’hostilité palpable entre partisans des deux mouvements est retombée. L’heure est à l’attente, des délégations, d’une part, qui devront dès leur retour, jeudi 21 juillet, mettre en application de façon concrète cette cogestion de la ville et ensuite, la mise en place des autorités intérimaires. « Les gens sont quand même optimiste quant à l’application de cet accord entre les deux mouvements. Ils ont souffert, ils veulent maintenant quelque chose qui leur amène plus de cohésion. Même la jeunesse qui est enrôlée dans les différents mouvements est dans cette tendance », souligne un habitant, joint au téléphone. « En réalité, Gamou n’est pas intéressé par le poste de président du conseil régional pour les autorités intérimaires. Tout ça était plus pour mettre la pression sur la CMA afin  d’amener l’égalité, entre eux, au niveau de la gestion de la ville et de sa gestion sécuritaire », ajoute ce proche du GATIA.

Un calme relatif semble succéder aux tensions vives qui régnaient en ville depuis des semaines, même si on déplorait, mardi soir, la mort de 2 combattants, du GATIA et du HCUA, lors d’une altercation pour divergence politique.

Kidal : Un véhicule de la Minusma explose sur un IED, aucune victime.

Un véhicule de la Minusma a explosé sur une bombe improvisée ce matin à Kidal. Les passagers ont réchappé à la forte explosion grâce au blindage du véhicule.

Un véhicule de la Minusma blindé escorté par deux gros véhicules eux aussi blindés a explosé ce matin à l’entrée de l’oued d’Aliyou à Kidal. Le véhicule ciblé a subi l’explosion au niveau des roues avant creusant un petit cratère.

Auparavant , au même endroit deux véhicules de la Minusma avaient subi le même type d’attaque. « Le procédé est le même, ils entèrent l’explosif improvisé (IED) qui est relié à un fil, quelqu’un suit le fil, quand il voit le véhicule ciblé, il appuie sur une batterie qui déclenche l’explosion », explique un habitant du quartier, joint au téléphone. Les passagers ont réchappé à l’explosion grâce au blindage du véhicule. « Ce type de véhicule est blindé car généralement à l’intérieur, il y a du personnel civil, les chefs, escortés par deux gros véhicules blindés et armés, conçus pour résister aux mines », explique une source locale.

Cette attaque a eu lieu sur une des voies très fréquentée de Kidal, qui relie le quartier Aliyou, non loin du camp de la Minusma et de la maison de Iyad Ag Ghali, au reste de la ville. Un hélico de la force Barkhane patrouillait le ciel de Kidal, après l’attaque, pour surveiller la zone. L’attaque n’a pas été revendiquée , mais à la réunion de Niamey, qui tente actuellement d’apaiser les tensions entre le GATIA  et le HCUA, le GATIA a accusé le HCUA d’être responsable de l’attaque.

La violence de l’explosion a été entendue dans toute la ville, faisant vibrer les fenêtres et les portes. « C’était une très forte explosion ! Hier (mercredi) il y a eu un véhicule des soldats guinéens de la Minusma qui a sauté sur une mine, mais ça n’a pas fait autant de bruit qu’aujourd’hui », indique cette même source. « Les gens ont eu peur car ils sont déjà inquiets avec ce qui se passe entre les mouvements, en ajoutant cette explosion, ça fait beaucoup, conclut-il.

Duel pour la gestion de Kidal

Après la signature du document d’ « Entente » fin juin à Bamako, entre le gouvernement et les groupes armés, les chefs des différents mouvements s’en sont retournés à Kidal. Mais le calendrier établi pour la mise en place des autorités intérimaires semble suspendu à la résolution d’un conflit entre GATIA et HCUA, Plateforme et CMA.

À Kidal, l’« Entente » signée entre le gouvernement et les groupes armés n’est pas du tout palpable sur le terrain. Deux mouvements armés, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA) et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) sont au bord de l’affrontement. La gestion sécuritaire, socio-économique de la ville de Kidal et de sa région, ainsi que l’attribution des postes des futures autorités intérimaires, sont les enjeux de la discorde. « C’est très tendu ici en ville, on entend chaque jour des tirs d’armes de sommation et d’armes lourdes, les gens craignent un affrontement après la fête de l’Aïd, s’il n’y a pas de négociation ou d’initiative pour instaurer un dialogue », explique une source locale. Ce sont des centaines de combattants armés qui affluent vers la ville, une bonne partie étant positionnée devant le bâtiment du gouvernorat. « Bilal Ag Chérif et son mouvement, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), ne semblent pas vouloir prendre partie. De toute façon, c’est un chef politique, il n’a pas une grande aura ici. Ce sont plutôt les chefs militaires du HCUA, comme Cheick Ag Aoussa et Mohammed Ag Najim pour le MNLA, qui ont le dernier mot », indique cette même source.

Nécessité d’un dialogue Cette tension entre mouvements découlerait du non-respect des engagements qui ont été signés entre groupes armés à Anéfis, sur le partage régional du pouvoir. La Plateforme et le GATIA s’estiment lésés dans ce partage, et la mise en place des futures autorités intérimaires qui auront la charge d’administrer la région a accentué les tensions. « Les autorités intérimaires ne pourront être mises en place tant qu’il n’y aura pas un dialogue entre les deux parties. Même si l’administration revient demain, s’il y a un affrontement, qui va assurer la sécurité ? C’est ça le problème… », déplore un habitant. Pour la population, la crainte d’un affrontement imminent occulte la mise en œuvre des dispositions du document d’ « Entente », qui devrait débuter le 15 juillet prochain. « Les gens n’ont plus le cœur de croire à la résolution de ce conflit, il fait très chaud, il n’y a pas d’eau, et si jamais il y a un affrontement, ce sera catastrophique. Ils sont plus obnubilés par ce qui se passe dans leur quotidien », résume un commerçant.

« Entente » à Bamako, bras de fer entre Gatia et CMA à Kidal

Tandis que les chefs des groupes armés sont tous à Bamako, depuis dimanche, pour entériner le document d’Entente avec le gouvernement et prendre part à l’anniversaire de la signature de l’Accord de paix et de réconciliation. Ce début de semaine a vu un fort regain de tension entre le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA) et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), occultant par là même ce qui se passe dans la capitale malienne.

Le partage de la gestion socio-économique et sécuritaire de Kidal et des villes de la région, semble encore être au coeur des tensions entre mouvements armés à Kidal. Le pillage, de l’entrepôt de vivre du Programme Alimentaire Mondial (PAM), le 6 juin dernier, a été un point d’orgue dans les tensions vives qui règnent entre ces deux groupes. Le Gatia se sentant lésé dans ce partage qui bénéficie majoritairement à la CMA. Depuis, la situation va en se dégradant. Le Gatia a établi deux checkpoints de sécurité autour de Kidal, sur la route venant de Gao et sur celle menant à Tessalit, un autre checkpoint a été dressé à Tessalit. «  À présent ils contrôlent et taxent les camions qui desservent les villes en vivre, les camions qui quittent Gao et surtout ceux qui viennent d’Algérie. Ce n’est pas pour les bloquer, ils les arrêtent et leur font payer des taxes. Ça a fortement déplu à la CMA et ça a rehaussé le niveau des tensions qui existaient déjà déjà entre eux », révèle une source locale. Le Gatia a indiqué que ces checkpoints étaient des mesures de sécurité car le quartier de Kidal qu’ils contrôlent se trouve sur cet axe. Dimanche soir, au plus fort des tensions, des salves de tir à l’arme lourde ont raisonné dans la ville de Kidal, provenant des deux camps. Ces tirs avaient pour but d’intimider l’adversaire et de mettre les armes à niveau, en vue d’un éventuel conflit. Des renforts ont rallié la ville, des deux côtés, et les combattants patrouillaient en tenue et en arme, faisant craindre à la population l’imminence d’un affrontement.

Sur place, confrontée à la dure réalité du carème, à la chaleur, à l’absence de courant électrique et aux tensions entre groupes armés, la population ne semblent pas touchée par les tractations des chefs à Bamako. « On en entend parler sur les réseaux sociaux, sinon les gens ici ne commentent même pas ce qui se passe là-bas», indique cet habitant. La préoccupation première de la majorité, c’est qu’il n’y est pas d’affrontement. « Ce qui est en train de se jouer c’est plus un bras de fer entre le Gatia et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), pour avoir le leadership. Même si les autorités interimaires determineront qui dirigera, il va y avoir des oppositions vives, pour trancher qui de la CMA ou de la Plateforme aura la gestion de la ville. C’est une bataille de poste », confie cet employé d’une ONG locale.

À Kidal, les services sociaux ne sont plus présents depuis 2012, il n’y a pas d’école, pas d’hôpitaux, la ville ne connaissait pas ces problèmes avant la crise. « Le retour de l’administration et de l’armée, la majorité des gens le souhaite. Mais la majorité reste silencieuse car elle craint la minorité qui dirige. Dans cette minorité, une petite partie ne souhaite pas un retour de l’État, mais maintenant ils sont perdus. Leur chef, Bilal Ag Achérif, est arrivé à Bamako dimanche dernier, pour participer à l’anniversaire de l’Accord. Depuis, ils disent que Kidal est vendu, et ils n’ont plus d’espoir sur personne. Que ce soit chez les groupes armés ou dans la population, les gens sont devenus fatalistes », conclut cette source.

Un projet solaire à Kidal !

La crise de 2012 a eu plusieurs conséquences sur la vie des populations du nord du Mali. Dans la région de Kidal, l’accès aux services sociaux de base est devenu difficile pour les habitants. L’accès à l’eau et à l’électricité constituent en grande partie les difficultés majeurs des riverains. Malgré les avancées significatives dans le processus de paix en cours, les défis sont multiformes. Selon certaines Organisations Non Gouvernementales (ONG)sur place, une grande partie des ménages se trouvent en dehors des réseaux de distribution d’électricité et demeurent sans éclairage la nuit. Cette situation d’obscurité favorise le banditisme et l’insécurité en général, selon les mêmes sources.

Face à cette situation, l’Ambassade du Canada à travers l’Unité Médiation (entité créée par la MINUSMA dans le but d’accompagner la mission dans son mandat d’appui à a pleine mise en oeuvre de l’Accord pour la Paix et Réconciliation) a initié un projet d’illumination solaire afin de permettre à plusieurs familles d’éclairer leur concessions. Le projet est prévu dans le cadre des activités des dividendes de la paix dans la région de Kidal. Pour Radia Achouri, porte parole de la Minusma, les bénéficiaires directs sont les 2000 familles intéressées par le projet. « L’éclairage permettra l’illumination une fois la nuit tombée, tout en garantissant aux jeunes élèves la possibilité d’étudier lors de la prochaine rentrée scolaire », a-t-elle précisé.

En effet, le projet cherche à combler le déficit d’éclairage des ménages et des centres de santé dans les quatre cercles de Kidal. Il sera exécuté dans les communes des cercles et bénéficiera en priorité aux ménages, avec des enfants scolarisés, afin de leur permettre d’étudier la nuit et aussi d’inciter les parents à inscrire leurs enfants lors de la prochaine rentrée scolaire. Quatre ONG sont chargées d’exécuter le projet, tel que l’ONG AFORD, pour le cercle de Kidal financé par le Canada. Il est prévu également,  3 projets à Impact rapide (QIPs) de 300 kits (alimentaire, scolaire, etc.) dans les cercles de Tessalit, Abeibara et Tinessako. Il faut rappeler que ledit projet est financé par le Canada, dans son ensemble à hauteur de 168 millions de Fcfa, explique Radia Achouri.

Face à l’absence de l’Etat dans cette partie du Mali, la MINUSMA rassure les uns et les autres du bon déroulement du projet dans cette partie du territoire malien ou l’autorité de l’État n’est pas effective.

Examens scolaires : Kidal hors-concours

La période des examens scolaires a commencé depuis le 30 mai, les élèves planchent actuellement leur BT1 et BT2, tandis que d’autres se préparent aux épreuves du Bac. La seule académie « hors-concours » est celle de Kidal. Depuis la crise, le secteur éducatif y est à l’abandon, mais des signes de changement sont perceptibles.

Depuis 4 ans, élèves et étudiants de Kidal ne sont plus concernés par les examens scolaires. Il y a actuellement 6 écoles ouvertes dans la ville de Kidal : trois medersas et trois écoles classiques. Ces établissements dispensent des cours qui ne sont pas homologués par l’État et les professeurs qui enseignent ne suivent pas le programme national. « Ce qui est problématique, ce sont les dossiers scolaires qui ont disparu », explique cet employé d’une ONG. Certains élèves ont réussi à obtenir, à Gao, des attestations de scolarité reconnue par l’État, grâce au zèle de directeur d’écoles qui ont pu sauvegarder des dossiers scolaires pendant la crise alors que tout avait été saccagé. « Mais ça ne concerne qu’une dizaine d’élèves du primaire », ajoute-t-il.

La majorité des élèves du secondaire et supérieur sont déscolarisés et désoeuvrés, mais d’autres parviennent à suivre une scolarité tout à fait normale . « Ce sont des enfants privilégiés, qui partent faire leurs études à Gao, à Bamako, dans les régions du sud, où à l’extérieur : au Burkina, au Niger et en Algérie, ce sont généralement les enfants des chefs rebelles », révèle une source locale. « C’est ça le paradoxe, ils ont refusé que l’école rouvre normalement mais en même temps ils envoient leurs enfants étudier ; donc ce sont les enfants des pauvres qui restent sans éducation depuis des années », maugrée cet habitant.

Depuis 3 ans, le grand frère algérien fournit des centaines de bourses, en place du gouvernement malien, pour que des élèves du Nord-Mali puissent venir étudier en Algérie. Ces bourses sont distribuées avec l’accord du ministère de l’éducation malien, qui recueille ces aides et les acheminent. Elles sont réceptionnées par la CMA qui en gère la répartition de façon consensuelle. « Les bourses de l’année dernière ont été vendus par les gens de la CMA, à hauteur de 2 millions chacune, cette affaire a fait beaucoup de bruit, et cette année, c’est une commission d’éducation, nouvellement créé, qui s’en occupe », révèle cette source.

Vers un retour de l’école malienne à Kidal ?

La toute récente entente entre les groupes armés et le gouvernement concernant les autorités intérimaires devraient permettre, du 1er août au 30 septembre, le redéploiement des services techniques de l’éducation. Sur le terrain, on œuvre déjà à la réouverture des écoles pour la rentrée 2016. Une commission d’éducation locale de la ville de Kidal, a effectué des rapprochements avec l’État et des partenaires comme l’Unicef, pour donner, pendant les vacances, des cours de rattrapage aux élèves du primaire qui pour la plupart ne sont plus scolarisés depuis 3 à 5 ans. Des professeurs locaux devraient dispenser ces cours et des recrutements sont prévus. Le gouvernement travaille aussi avec des partenaires, à la mise en place de cantine scolaire afin que les élèves restent sur place durant la journée d’étude. Ces actions, si elles sont menées à terme, devraient pemettre de réinsérer dans le programme scolaire national ces élèves trop longtemps déscolarisés.

Vers une suspension de l’aide humanitaire à Kidal ?

Lundi 6 juin, à Kidal, au nord du Mali, un entrepôt de vivre stockant des denrées humanitaires du Programme alimentaire mondial (PAM) a été pillé par des habitants. Ces denrées devaient répondre aux besoins alimentaires d’environ 11 000 personnes peuplant les 11 communes de Kidal. Les tensions entre groupes armés, sur place, mettent aujourd’hui en péril l’aide humanitaire vitale pour les populations.

À Kidal, tout le social est géré par des commissions (commission santé, commission énergie, etc.) dirigées par la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) monopolise certaines de ces commissions, comme celle des œuvres sociales qui gère la distribution des dons humanitaires, qui proviennent d’ONG ou de l’État. Cette gestion constitue un point de tension entre le groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA) appartenant à la Plateforme et la CMA. Quand le GATIA a fait son retour à Kidal, il y a quelques mois, le mouvement a exigé une gestion à part égale des commissions administrées par la CMA, cette répartition était convenu entre les deux mouvements depuis les accords d’Anéfis. Dans un premier temps, des membres de la Plateforme ont été placés dans chaque commission. Il devait y avoir une représentativité à part égale entre les deux mouvements, mais la CMA a continué à monopoliser certaines commissions, comme celle en charge de l’humanitaire.

Avec l’échec du Forum de Kidal et la méfiance que se portent ces deux mouvements la situation est rapidement devenu explosive, et les tensions larvées entre les deux mouvements ce sont déplacées sur le terrain humanitaire. « La CMA détourne une majeure partie des dons alimentaires qu’elle revend sur les marchés locaux ou par camion jusqu’à Gao », révèle cette source, « Ça constitue une grande manne pour eux, ils ont pu se faire pas mal de liquidités, on dit qu’ils l’utilise pour payer leurs combattants » ajoute-t-il. Le GATIA de son côté lutte pour que les dons soient partagés en part égale pour les démunis. Deux secteurs qui sont peuplés par des Imghad (la tribu dont sont majoriatirement issus les membres du mouvement GATIA) ne reçoivent pas les dons alimentaires comme les autres secteurs de Kidal, « ils ne sont pas parvenus à s’entendre, ils se sont opposés plusieurs semaines là-dessus jusqu’au pillage de l’entrepôt lundi dernier », explique cet habitant.

Lundi 6 juin au matin, des pick-ups de la Plateforme sont partis se positionner devant l’entrepôt, rapidement rejoint par des combattants de la CMA. Les échanges ont été très tendus. Ne parvenant pas à s’entendre avec la CMA, des combattants du GATIA ont ouvert les portes de l’entrepôt et ont laissé les gens piller les vivres. Hommes, femmes, enfants et même certains combattants de la CMA se sont précipités et se sont servis. « C’est le besoin qui a amené les gens à faire ça, surtout en ce début de ramadan. Ces aides sont destinées aux gens mais finalement, avec la CMA, il n’en bénéficie pas et quand c’est partagé les gens ne reçoivent que quelques kilos. J’espère que ça ne va pas continuer comme ça, les gens ont apprécié, mais ça ne doit pas continuer », déclare un commerçant.

Une réunion devait se tenir vendredi dernier, entre les différents mouvements pour établir les mesures à prendre, dans la concertation. Cette réunion n’a pu avoir lieu et a été repoussée à une date ultérieure, les tensions demeurant très vive entre les deux mouvements. « la violence est contenue, mais si une coup de feu échappe entre eux, c’est la garantie d’un conflit », explique cette source. La Plateforme a créé, fin de semaine dernière, sa propre coordination qui s’occupera de l’aide humanitaire en parallèle à celle de la CMA. Les organisations humanitaires, sur le terrain, ne s’y retrouvent plus, ils sont à présent obligés de passer par deux commissions rivales, plus une autre association créée par le député de Tin-Essako, pour la gestion et l’acheminement des vivres. Sur place, la situation est très confuse, et certains organismes humanitaires menacent de suspendre leurs aides s’ils n’ont pas des garanties de pouvoir travailler de façon efficace et en toute sécurité.

Les tensions entre CMA et Plateforme se crispent à un moment où les pourparlers entre mouvement armés et gouvernement sont en dents de scie, concernamant l’application de l’Accord de paix et réconciliation, notamment sur les autorités intérimaires et la Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR). De plus, la situation dans le région de Kidal reste fragile, depuis la mort de plus d’une dizaine de soldat appartenant à la mission onusienne et à l’opération barkhane. Ces derniers ont d’ailleurs entrepris, depuis plusieurs semaines, la construction d’un camp dans le fief même des djihadistes à Abeibara, « La pression mise par l’opération barkhane a permis d’arrêter de nombreux djihadistes, mais la situation est très tendu là-bas , des gens ont fui la zone, et à cause de l’action des forces françaises les djihadistes seraient en train de de se déplacer vers Tombouctou », conclut cette source.

DDR : la course à l’armement

Paradoxalement, le processus de Désarmement-Démobilisation-Réinsertion (DDR) dont on attend toujours le démarrage, est synonyme au nord du Mali de réarmement d’une certaine frange de la population. Une situation qui complique davantage la donne sécuritaire sur le terrain.

Il faut rappeler qu’au terme de l’Accord pour la paix et la réconciliation, les ex-combattants doivent déposer les armes et se faire enregistrer afin de bénéficier du processus de DDR. Pour le gouvernement, il s’agit d’une priorité. Mais pour les groupes armés, en particulier les signataires de l’accord, la priorité c’est l’installation des autorités intérimaires. Les dissensions sur ce sujet ont entraîné un blocage dans la mise en œuvre de l’accord et donc du processus DDR, surtout en ce qui concerne l’enregistrement des hommes. « Il y a une question d’organisation. Il faudrait d’abord qu’il y ait un lieu où cantonner les gens, puis assurer la sécurité, l’eau, l’électricité. Il n’y a rien de tout cela, et ça va prendre du temps. Si l’on croise les bras en attendant le cantonnement, ça va créer des problèmes », explique un cadre de la CMA, joint par téléphone.

Des centaines de jeunes, pour la plupart au chômage, se sont rapprochés des groupes armés pour se faire recenser. « Certains sont prêts à payer pour voir leur nom apparaitre sur la liste d’un des mouvements », explique notre source. « Les mouvements n’ont pas le nombre de combattants qu’ils annoncent », assure un autre interlocuteur. Pour exemple, le MNLA a annoncé une « première liste d’environ 9 000 hommes, alors que ses effectifs dépassent difficilement les 900 combattants. Il y a donc de la marge pour intégrer ces jeunes » dont certains viendraient même de Bamako et pour lesquels le DDR représente une véritable aubaine. Or, la condition principale pour le combattant est la présentation de son arme. C’est là que le bât blesse car, c’est un véritable marché de l’armement qui s’est installé dans la région avec comme corollaire, des jeunes gens désœuvrés, sans le sou, et qui se livrent à toutes sortes de délits pour survivre. « En ce moment il y a beaucoup de problèmes à Kidal avec des vols de motos, des braquages de boutiques. Tant qu’il n’y a pas de cantonnement  et qu’on ne retire pas leurs armes à ces jeunes, la situation ne va pas s’améliorer », affirme un habitant de Kidal.

Accord de paix d’Alger : l’enjeu « Kidal ».

Si aujourd’hui Kidal revenait de gré ou de force au Mali, cette histoire de rébellion dans le septentrion Malien qui nous mine depuis un moment déjà serait un mauvais souvenir, et nous serons épargnés du cinéma pour le moins inepte et insipide qu’on nous impose au quotidien avec d’un côté la Coordination des Mouvements de l’Azawad, qui malgré la signature de l’accord de paix tient mordicus à l’idée de séparation au-delà des apparences, et travaille d’arrache-pied à cette fin, et de l’autre, le gouvernement Malien, qui, comme un homme groggy ayant reçu un véritable uppercut, s’aplatit, se fait spectateur de sa propre déchéance, et ne jure que par un accord bidon aux conséquences graves pour la nation malienne.

En apparence toutes les parties veulent la paix, je dis bien en apparence. Certes, l’accord de paix a permis de faire taire les armes, mais l’on comprendra aisément qu’à part cela, rien de clair ne se fait dans le sens d’une avancée pour l’intégrité, l’unité du Mali et des Maliens. L’on a comme l’impression que tout est fini. Adieu Kidal, désormais, il faut compter le Mali sans Kidal considérée aujourd’hui comme une enclave autonome aux mains de la CMA

Duperie, hypocrisie, coups bas…

Pour un accord dont la mise en œuvre est plus qu’urgente, avec comme objectif, la récupération de Kidal, la réconciliation des Maliens, la résorption de la menace djihadiste, de l’insécurité rampante, il est clair que le spectacle qu’on nous offre aujourd’hui est lamentable. L’on se dépêche lentement dans l’implémentation, sans compter les multiples crocs en jambe et autres fourberies qui jalonnent le processus. Le temps joue contre le Mali, et plus la situation perdure, difficile sera la sortie de crise et surtout la récupération de Kidal.

Les lignes sont brouillées à tous les niveaux donnant l’impression d’un sur place ou souvent même d’une régression. Un semblant de paix où Kidal est toujours coupée du reste du Mali depuis 2012, avec des occupants qui n’ont aucunement l’intention de s’effacer, et œuvrent « intelligemment » à l’atteinte de leur objectif. Mais c’est surtout le sentiment d’abandon, de défaitisme, de manque de réalisme des dirigeants Maliens qui fait mal et n’augure rien de bon pour la suite. Si ce n’est pas de la haute trahison ça …

Malgré la signature de l’accord de paix, il est clair que les questions de fond demeurent, et pire le constat sur le terrain, la manière dont les choses se déroulent n’incitent pas à l’optimisme. La paix est très fragile et rien ne nous dit que les hostilités ne seront pas ouvertes après, quand on sait que le cas Kidal, contrairement à ceux que beaucoup pensent est loin d’être résolu. Il faut le dire, Kidal est toujours coupée du Mali et c’est la CMA qui l’administre aujourd’hui. C’est cela la vérité. La CMA va-t-elle accepter l’Etat Malien de rependre son dû in fine ?

Des comportements et agissements qui intriguent.

Il est évident que La CMA souffle le froid et le chaud à la fois, pour dire finalement que cette histoire d’Accord de paix ne concerne que ceux qui y croient sinon leur objectif reste et demeure la séparation qu’importe le contenu qu’on lui donnera !

Comment comprendre que pendant que les uns et les autres s’investissent pour la mise en œuvre de l’accord, la CMA en toute arrogance, se permet de célébrer le quatrième anniversaire de son pseudo « indépendance », comme d’ailleurs elle l’a toujours fait depuis 2012 ? Leur drapeau flotte jusqu’à présent à Kidal et tout le monde s’en accommode visiblement, gare à celui qui prendra le risque d’exhiber un quelconque symbole du Mali. On interdit l’Etat du Mali à Kidal sans que personne ne lève le petit doigt et cela perdure malgré la signature de l’accord de paix avec son contenu pour autant clair. On se fend de communiqués alambiqués et provocateurs en brocardant au passage l’Etat du Mali. Aucune protestation ! On s’érige en administrateur autonome de Kidal, et traite avec la MINUSMA pour toutes questions touchant Kidal au vu et su de tout le monde sans qu’on s’en émeuve. On organise gaillardement des rencontres entre groupes armés communautaires à Kidal devenue depuis fief des rebelles. L’Etat du Mali, invité comme les autres sur son propre territoire par la CMA (humiliation suprême), encaisse et se fait tout petit laissant les groupes armés prendre toutes sortes d’initiatives. Pour la CMA, nul doute, Kidal et le Mali font deux. Des gens sont manipulés à Kidal pour s’attaquer à la grande MINUSMA, him self . L’Etat du Mali méconnaissable avec tous les grands discours qu’on nous gave, se tient coït, la Communauté internationale ne bronche pas. Auréolée de tant de « victoires » à elle seule, la CMA se voit pousser des ailes et n’hésitera plus à s’en prendre à quiconque oserait se mettre sur son chemin fut elle communauté internationale. Avec tous ces éléments, dire que Kidal n’est plus pour le Mali ne saurait être un mensonge ! Réveillons-nous, sinon demain, il sera trop tard !

Il ne s’agit point de faire la guerre, d’user de la force pour remettre les choses en l’état, mais de faire en sorte, ce qui n’est pas encore le cas, que l’Etat du Mali soit respecté dans son entièreté, dans sa souveraineté, Kidal incluse dans les meilleurs délais. Ce préalable s’impose absolument et les autorités Maliennes se doivent d’être intransigeantes à ce niveau. Pour se faire respecter par les autres, il faut se respecter déjà. L’Etat du Mali doit faire preuve de responsabilité dans tous les sens du terme. Il ne doit jamais se départir de son honneur, de sa dignité et ne doit jamais faiblir quel que soit la situation. Il y a des limites à ne pas franchir. L’accord de paix a bon dos, on le brandit quand ça arrange, sinon les objectifs des uns et des autres sont très clairs. Le Mali, Etat souverain, même vaincu par la CMA, ne doit pas et ne saurait se rabaisser au même niveau qu’un simple groupe rebelle hors la loi ou pire s’aplatir honteusement. L’arme la plus efficace pour le Mali, reste le Droit à condition que les autorités Maliennes œuvrent intelligemment… le courage aussi, car n’est pas responsable qui veut !

Le cas Iyad Ag Aly.

Ennemi public n°1, recherché par les services secrets des grandes puissances Occidentales, Iyad Ag Aly continue pour autant de faire la pluie et le beau temps au nez et à la barbe des gendarmes du sahel. De qui se moque-t-on ? Veut-on réellement mettre hors d’état de nuire ce personnage, qui constitue à dire d’experts un maillon essentiel dans ce bordel made in Sahel ? La pacification de la bande sahélo saharienne passe par la neutralisation d’Iyad Ag Aly et de son mouvement terroriste ANSAR EDDINE. C’est une donnée intangible connue de la communauté internationale. Barkhane est sur le terrain, la MINUSMA aussi, sans compter les services secrets occidentaux qui pullulent la zone. Avec tout cela Iyad Ag Aly est bien vivant et ne chôme surtout pas. On le signale tantôt en Algérie, tantôt en Mauritanie et à Kidal même. Il revendique des attentats, menace tout le monde et le terroriste n’est nullement inquiété. Toute cette hypocrisie donne à vomir ! C’est là qu’il faut comprendre qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.

Il faut le dire, le problème du nord n’est pas un problème touareg. La preuve, il y a des non Touaregs dans la CMA, et mieux ils sont nombreux, les Touaregs qui ne sont pas avec ces gens et aspirent plutôt à la paix et à l’unité dans un Mali pluriel. Il s’agit ni plus ni moins d’une minorité qui a décidé de vivre du business de la rébellion, du terrorisme et visiblement ça leur réussit bien. D’ailleurs, la métastase se répand, le pays s’embrase avec des foyers de tension un peu partout. Le cas du centre du Mali inquiète. La région de Mopti, point névralgique, et stratégique entre le Nord et le Sud du pays n’est pas en reste. Une situation dangereuse, qui fait oublier Kidal désormais tombée dans l’escarcelle de la CMA, à l’abri des « soubresauts », alors que les armes crépitent dans le centre du Mali amenant l’Etat Malien à parer au plus pressé. Et si tout cela était une diversion soigneusement mise en branle pour la cause des séparatistes de la CMA ?

Que Dieu préserve le MALI !

Makan DIALLO

Docteur en Droit Privé

Avocat inscrit aux Barreaux de Paris et du Mali

Aéroport de Kidal : les femmes ont levé le camp

C’est vendredi 29 avril au soir, que les femmes menées par Zeina, femme du N°2 du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), qui occupaient depuis une quinzaine de jour l’aéroport de Kidal, ont levé le camp.

« elles ont été approchées par des leaders de la CMA qui leur ont demandé de partir. Elles ont dit qu’elles resteraient vigilantes quant à  la satisfaction de leurs doléances. Mais les gens ici savent que ces revendications ne viennent pas d’elles », confie cette source. Ces évènements ont érigé Zeina en femme leader du clan HCUA à  Kidal, face à  Aminatou, la soeœur du député d’Abeibara, Ahmada Ag Bibi, désormais ex-leader des femmes, auparavant à  la tête de ces marches de protestation. Cette dernière était opposée à  la manifestation de Kidal et l’occupation de l’aéroport qui s’en est suivi. Ces tensions qui existent depuis longtemps entre le MNLA et le HCUA, sont aussi présentent en interne au sein du MNLA. La récente démission du porte-parole pour l’Europe, Moussa Ag Assarig, a révélé ces dissensions, « Ce qu’a souligné Moussa Ag Assarig n’est pas faux mais il n’est pas écouté, il y a des gens de Kidal qui s’accaparent les pouvoirs au sein du MNLA. Lui n’est pas de Kidal mais de la région de Gao et il vit en France, sa démission n’a pas eu d’effet », explique un observateur local.

Au lendemain des manifestations, l’aéroport de Kidal est presque complètement détruit et sera inutilisable pour un bon moment. Des 4/4 et une dizaine d’hommes de la CMA lourdement armés assurent désormais la sécurité des lieux. Il faudra quelques dizaines de millions de Fcfa pour réparer les dégâts et faire repartir l’activité aéroportuaire. La Minusma semble la seule organisation sur place capable de payer les dégâts. Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint des nations-unis pour la paix au Mali, arrivé dimanche dernier en hélicoptère à  Kidal, a déclaré qu’il est nécessaire de trouver un accord entre les différentes parties qui pourraient garantir que des événements comme la manifestation de Kidal ne se reproduisent pas.

Pour rappel, l’aéroport de Kidal est aussi utile aux populations qu’à  la Minusma et à  Barkhane, il sert à  acheminer les personnes, du matériel, des médicaments mais aussi à  faire atterrir les gros porteurs militaires et leurs chargements. Les manifestations, même si c’était leur but, ne seront pas parvenus à  stopper Barkhane dans sa traque. à€ Kidal, Tessalit ou Abeibara, les Français sont lancés dans une opération pour traquer les coupables responsables de la mort des 3 militaires français qui ont explosé sur une mine, sur la route de Tessalit. Chaque jour, ils survolent Kidal en hélicoptère. Samedi dernier une opération menée par la force Barkhane, à  Akomass située à  environ 80 km de Kidal, à  permis l’élimination d’Attiyoub Ag Eghya et l’arrestation de Assafagh Ag Attiyoub, tous deux djihadistes d’Ansar Dine, le mouvement qui a revendiqué la mort des Français. « Les opérations de ratissage par Barkhane continuent, elles montrent leur efficacité et sont appréciées par la majorité. Il y a ceux que ça dérange car ils ne sont pas très habitués à  ça et aussi parce que certains coopèrent avec les djihadistes. Les français ne savent pas qui est qui, donc ils fouillent un peu tout le monde », confie une source locale.

La tension des dernières semaines est un peu retombée sur la ville-bastion, une autre séquence s’ouvre, et en dehors des problèmes inhérents aux différentes parties : groupes armés, Minusma ou Barkhane, les populations doivent aussi faire face à  l’écrasante chaleur de la saison chaude qui a asséché les nappes phréatiques et causé une pénurie d’eau.

L’Unicef condamne les perturbations scolaires dues aux mouvements populaires au Nord-Mali.

l’UNICEF a condamné, la réquisition de plusieurs enfants pour participer à  des rassemblements populaires, comme lors de la manifestation de Kidal, le 18 avril dernier. Fran Equiza, représentant de l’UNICEF au Mali a déclaré, « Les efforts consentis pour ramener des milliers d’enfants à  l’école dans le nord du Mali risquent d’être réduits à  néant si les enfants dont le retour est encore fragile, sont retirés des salles de classe ». Dans le Nord, on n’est pas vraiment étonné, « à€ chaque fois qu’il y a une manifestation on part chercher les élèves et certains enseignants, pour gonfler la foule », témoigne cet habitant de Kidal. Depuis 2012, la situation de l’éducation dans ce bastion du Nord est catastrophique. Une centaine d’élèves contre des milliers avant 2012, sont scolarisés dans des classes de fortunes assurées par des enseignants qui ne sont pas professionnels. « Il n’y a pas d’école sérieuse à  Kidal. Certaines personnes qui enseignent n’ont qu’un niveau de cours préparatoire. Depuis que la CMA a refusé que l’école malienne revienne il n’y a pas vraiment d’école », explique ce père de famille. il y a 3 mois un compromis entre la CMA et l’à‰tat a autorisé certains des enseignants de l’école malienne à  tenir classe, mais cela concerne le premier cycle seulement et le programme n’est pas suivi… « La situation est meilleure à  Aguel’hoc ou Tessalit car ces villes ont le soutient d’ONG locale, ici il n’y a rien. », déplore un résident. La plus plupart des chefs des différents mouvements mettent leurs enfants dans des écoles privées à  Gao, Ségou ou Bamako, ou dans des pays voisins comme l’Algérie ou le Burkina. Il n’y aurait à  Kidal que 6 classes informelles au niveau de la grande école qui se trouve au centre-ville. Une grande medersa dispense une éducation coranique à  nombre d’élèves, dont certains sont des des dignitaires des mouvements. Globalement les enfants ont quitté la voix des études depuis 4 ans et les parents préfèrent les envoyer dans ces écoles de fortunes plutôt que les laisser oisifs, dans la rue.

Resultats préliminaires sur la manifestation violente à Kidal

Bamako, 26 avril 2016 – L’équipe d’enquête interne de la MINUSMA mise en place afin d’établir les faits concernant une manifestation violente qui a eu lieu le 18 avril dernier à  l’aérodrome de Kidal, au Mali, a remis le 26 avril son rapport préliminaire au Représentant spécial du Secrétaire Général et Chef de la MINUSMA, M. Mahamet Saleh Annadif.

 Le 18 avril 2016 avait débuté une manifestation sur la Place de la Liberté à  Kidal. Selon les premières informations disponibles, la foule, qui comprenait des enfants, s’était ensuite dirigée vers l’aérodrome de Kidal o๠la manifestation a dégénéré. Les manifestants, dont certains étaient munis notamment de cocktails Molotov, s’étaient alors introduits par effraction sur la piste sécurisée par la MINUSMA, saccageant et mettant le feu aux installations sécuritaires, un incident qui a fait deux morts et plusieurs blessés parmi les manifestants.

 La MINUSMA, a immédiatement diligenté une enquête préliminaire interne selon les procédures applicables des Nations Unies, afin de déterminer les faits et circonstances de ce grave incident au cours duquel des vies humaines ont été perdues. Les premières constatations n’ont, à  ce stade de la procédure, pas permis de déterminer l’origine des tirs meurtriers avec certitude. Cette enquête se poursuit et sera complétée dans les meilleurs délais par une deuxième phase plus approfondie qui devrait permettre d’établir les causes exactes de l’incident et de dégager des responsabilités éventuelles à  la lumière des éléments que les enquêteurs auront pu recueillir.
 l’enquête préliminaire indique que les Casque bleus ont effectué des tirs de sommation alors que, repliés dans un container, des manifestants y mettaient le feu. Des postes d’observation ont également été enflammés par les manifestants. Afin de protéger ses installations et son personnel de la violence de la foule, les forces de maintien de l’ordre de la MINUSMA ont également utilisé du gaz lacrymogène afin de disperser les manifestants, puis se sont retirés quand la situation est devenue incontrôlable. 

 « La MINUSMA déplore et regrette profondément les pertes en vies humaines et les blessures occasionnées suite cet événement . Cependant, le recours à  la violence, sous quelque forme que ce soit, envers nos forces, ainsi que la destruction de nos installations au niveau de l’aérodrome sont inacceptables. Ce sont des actes délictueux qui n’honorent personne et bénéficient avant tout aux ennemis de la paix, à  moins que les instigateurs de ces manifestations soient eux-mêmes contre la paix. La MINUSMA est par ailleurs vivement préoccupée par l’instrumentalisation d’enfants lors de telles manifestations violentes et la condamne vigoureusement », a déclaré M. Annadif. «Nous allons donc procéder à  une investigation plus approfondie pour établir les faits exacts car malheureusement, aucun des éléments recueillis dans le cadre de l’enquête préliminaire n’a pu établir avec certitude la provenance des tirs meurtriers, ni le, ou les auteurs. A cet effet, nous aurons besoin de la pleine coopération de toutes les parties pour compléter l’investigation », a-t-il souligné. La MINUSMA regrette les retombées négatives de ces évènements sur les efforts engagés pour venir en aide aux populations. « Cette piste d’atterrissage de Kidal est un élément essentiel pour l’approvisionnement de l’aide humanitaire, le soutien aux populations locales, ainsi que pour les opérations de la MINUSMA et des forces partenaires. Une fois de plus, plusieurs mois de réhabilitation et de lourds moyens financiers seront nécessaires avant de la rendre opérationnelle, pénalisant lourdement les populations du Nord dans l’acheminement des dividendes de la paix. La MINUSMA ne pourra pas renouveler la réhabilitation de l’aérodrome sans des garanties politiques et sécuritaires. Après avoir été dévastée, la piste est à  présent occupée », a précisé le RSSG, tout en encourageant la coopération effective de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) pour assurer la sécurisation de la zone de l’aéroport. En conclusion, M. Annadif a réitéré l’engagement continu de la MINUSMA à  soutenir la stabilisation du Mali et la mise en œuvre de l’Accord de paix conformément à  son mandat.

Kidal : 5 jours après la manifestation, l’aéroport toujours aux mains des manifestants

Depuis jeudi, une vingtaine de femmes ont dréssés des tentes sur la piste d’atterrissage de l’aéroport de Kidal contrôlé par des manifestants et s’y sont installés de jour comme de nuit. Elles ont exprimé, hier, une liste de doléances parmi lesquelles : La remise à  la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) de toutes les personnes détenues par la force Barkhane qu’elles soient coupables ou non, l’arrêt immédiat des perquisitions de domicile par les forces françaises, la reconnaissance par la Minusma des deux victimes décédées lors de la manifestation de lundi dernier, l’évacuation urgente par les forces onusiennes des blessés et la délocalisation de l’aéroport de Kidal loin des habitations de la ville. Selon une source sur place, « Ces femmes sont instrumentalisés par leurs maris, des gens du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). Tous les gens qui ont été arrêté sont liés au narco-traffic ou avec les djihadistes, ils veulent faire cesser les arrestations de Barkhane parce qu’ils trempent dans beaucoup de choses. Ils souhaitent aussi devenir leader par rapport au MNLA. ». Pour cet autre, « C’est la Minusma qui a provoqué ce vide et les femmes en ont profité. La Minusma ne sécurise ni ne maà®trise la situation à  l’aérodrome. », conclut-il. Sur place on attend les résultats de l’enquête onusienne qui doivent déterminer les circonstances ayant mené à  la mort des deux jeunes abattus lors de la manifestation de lundi. Même si pour beaucoup, il ne fait aucun doute que les balles mortelles ont été tirées par les forces de la Minusma qui tentaient d’empêcher des manifestants de prendre le contrôle d’un de leurs véhicules armés. « ils disent qu’ils sont en train d’enquêter mais ils ont déjà  toutes les images. Il y a un grand ballon gonflable au-dessus du camp, une sorte de drone statique équipé de caméra, ce ballon-là  regarde tout ce qui se passe en ville et aux alentours », confie un habitant. à€ Kidal, l’occupation de l’aéroport inquiète. Une majorité pense que sa fermeture est néfaste pour la ville, « Les personnes qui voyagent utilisent l’aéroport et les vols de la Minusma. Les médecins, les médicaments, viennent par ces vols. Depuis que l’aéroport est fermé, ce sont les hélicos de la Minusma qui font le lien entre ici et Gao, ces hélicoptères ne peuvent prendre que 22 personnes environ, les voyages sont devenus restreints », maugrée un commerçant. Au sein des mouvements la tension est montée d’un cran, le MNLA accepte mal que deux de ses jeunes, instrumentalisés par le HCUA, soient mort. « Il y avait des véhicules qui emmenaient les gens à  la manifestation un peu partout en ville, ils sont passés dans les écoles, ils ont fermé les classes pour les emmener là -bas », révèle un témoin qui était à  la manifestation. De plus, le fait que les femmes du HCUA occupent l’aérodrome leur donne une plus grande notoriété par rapport aux femmes du MNLA. Zeina Wallet llady, la femme de Cheick Ag Aoussa le N°2 du HCUA et ex-chef militaire du groupe djihadiste Ansar Dine, est d’ailleurs à  la tête de ces femmes qui campent sur la piste d’atterrissage de l’aérodrome. La Plateforme, quant à  elle, ne semble pas impliquée dans les évènements. Ses membres n’ont pas participé aux marches de protestation. « Il y a deux individus du Gatia qui ont été arrêté par Barkhane vers Aguel’hoc, ça n’a pas suscité de marche n’y rien. », ajoute cet habitant du quartier Aliou. On ne sait pas à  l’heure actuelle qu’elle sera l’issu de ce bras de fer entre la minorité influente qui manifeste et les forces étrangères, mais on craint sur place que ces événements déclenchent une nouvelle source de radicalisation des populations qui ne viendrait qu’envenimer une situation déjà  très préoccupante.

Kidal: tension toujours vive

Selon les informations en provenance de la ville, certains des manifestants de lundi occupent toujours la piste de l’aérodrome et y plantent même des tentes. Cela malgré l’ouverture d’une enquête par la mission onusienne pour situer les responsabilités. En effet, le 18 avril dernier, une manifestation avait débuté sur la place de la liberté à  Kidal. La foule s’est ensuite dirigée vers l’aérodrome de la ville o๠la manifestation a dégénéré. Les manifestants dont certains munis de cocktails Molotov, se sont introduits par effraction sur la piste sécurisée par la MINUSMA, saccageant et mettant le feu aux installations sécuritaires. Lors du point de presse hebdomadaire de ce jeudi 21 avril, le porte-parole de la MINUSMA, a déclaré que ces manifestations ont un lien avec les activités de leurs partenaires. En effet, la force française Barkhane avait mené des arrestations menées dans le cadre de l’enquête concernant la mort militaires français survenue la semaine dernière. Au lendemain des événements, soit le 19 avril, le représentant spécial adjoint du secrétaire général pour le pilier politique, Monsieur Koen Davidse, et le commandant de la force de la MINUSMA, le général de division Michael Lollesgaard, s’étaient pourtant rendus à  Kidal o๠ils ont rencontré des leaders de la CMA, de la plateforme et des membres du comité de gestion de Kidal. Ils ont demandé aux acteurs de continuer à  agir en faveur du processus de paix et de soutenir les efforts de reconstruction de l’aéroport de Kidal. Aujourd’hui, selon la Minusma, ce qui est important, C’’est le retour du calme et la réouverture de l’aérodrome qui est l’axe stratégique pour développement de la ville, a expliqué le porte-parole.

Manifestation sanglante à Kidal : le HCUA mis en cause

Lundi 18 avril, des manifestants, quelques dizaines de personnes pour la plupart des jeunes, se sont massées devant l’aéroport de Kidal pour protester contre la vague d’arrestations d’une dizaine de suspects par la force Barkhane, dans le cadre de la lutte antiterroriste. Des slogans anti-barkhane ont fusé, accompagnés de jets de pierres, puis des coups de feu ont éclaté. « Les manifestants ont voulu s’en prendre à  un véhicule armé de la MINUSMA pour en arracher la mitrailleuse. C’’est ce qui a déclenché les coups de feu », explique un habitant présent lors de la manifestation. Le bilan faisait état deux morts et d’une dizaine de blessés dont 3 cas graves. Une enquête diligentée par la MINUSMA devra faire la lumière sur les circonstances ayant mené à  la mort des deux victimes. Dans le chaos, des manifestants sont parvenus à  rentrer dans l’aéroport, occasionnant beaucoup de dégâts, « les gens ont tout saccagé, ils ont arraché les barbelés qui entourent l’aéroport, emportés des tonnes de ciment et pillé ce qui pouvait être emporté », révèle une source locale. Une réunion d’urgence a été organisée au camp de la MINUSMA, en présence de responsables de la CMA, et des forces onusienne et française. Un communiqué de la MINUSMA, puis un autre de la CMA, condamnant les actions des manifestants et appelant au calme, ont été diffusés le jour même, suite à  cette réunion. Au lendemain des évènements, la tension était un peu retombée sur la ville et le but poursuivi par les manifestants semblait plus clair : « cette manifestation était organisée par des jeunes et des femmes du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). Elle visait à  faire pression sur Barkhane pour stopper les arrestations et dans un deuxième temps, faire pression pour que les personnes arrêtées soient libérées, car la plupart sont du même clan que Cheick Haoussa, le numéro 2 du HCUA », révèle cette même source. L’aéroport de Kidal est pour le moment fermé à  tout trafic, la MINUSMA devant procéder à  une inspection des sols pour détecter la présence de mines qui auraient pu être enfouies durant le chaos de la fusillade. Sur place, ces évènements ont amené une grande tension entre le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le HCUA. « Les deux jeunes qui sont morts sont du MNLA. Ils étaient à  l’école quand ils ont été amenés jusqu’à  la manifestation par des anciens leaders du MNLA qui se sont joints à  la femme de Cheick Haoussa, ce qui a créé des conflits entre les femmes et les jeunes des deux mouvements », décrit cet habitant. De plus, selon nos informations, l’un des otages de l’équipe du CICR, libéré dimanche dernier, beau-frère de Cheick Haoussa, aurait été un meneur dans les évènements survenus lundi. à€ sa libération, cet employé du CICR, était porteur d’un message des ravisseurs destiné à  la force Barkhane, demandant la libération des personnes arrêtées en échange des otages de la Croix-rouge. Enfin, et toujours selon notre source, ce guide, également apparenté à  Cheick Haoussa, serait actuellement détenu à  Gao, car il est soupçonné de connivence avec les ravisseurs. Pour rappel, quatre employés (trois humanitaires locaux et un chauffeur) du CICR ont été enlevés le 13 avril dernier à  Abeà¯bara, au nord de Kidal.

Manifestation anti-Minusma à Kidal: ça dégénère!

Une fusillade a éclaté, dans la matinée, à  l’aéroport de Kidal entre un petit groupe de manifestants qui entendait protester contre la vague d’arrestations menées par la force Barkhane la semaine dernière à  Kidal dans le cadre de la lutte anti-terroriste. Pour rappel, 3 militaires français de la force Barkhane, ont été tués la semaine dernière au passage de leur véhicule sur une mine. Suite à  cette attaque, Barkhane a mené une vague d’arrestation dans la ville qui s’était conclue par l’interpellation de 8 membres du MNLA dont deux haut gradés. La manifestation a quelque peu grossi en arrivant devant l’aéroport de Kidal, certains jeunes armés ont tenté de forcer le passage en ouvrant le feu, les forces de la Minusma ont riposté. On déplorait, selon une source sur place, une dizaine de blessés et 2 morts côtés manifestants. Ces derniers ont réussi à  pénétrer dans l’enceinte de l’aéroport, nouvellement refait à  neuf, et ont incendié des générateurs. « La Minusma a riposté en tirant des gaz lacrymogènes » révèle une source sur place. La fusillade était toujours en cours au moment o๠ces lignes ont été écrites. à€ Kidal, les boutiques et une partie des marchés sont restés fermés. « les gens sont surpris, ils ne s’attendaient pas du tout à  ça, parce que c’était une toute petite manifestation au début…La population s’est enfermée et les gens ils guettent ce qui se passe à  leurs fenêtres », explique un habitant. LA CMA et la Plateforme, en présence en ville et qui en gèrent la sécurité, ne sont pour le moment pas intervenu selon un observateur sur place. Aux dernières nouvelles, la manifestation partie avec quelques dizains d’individus est en train de grossir. Des femmes et des jeunes gens sont venus rejoindre le flot qui tient tête aux éléments de la Minusma positionnés sur place.

Koïna Ag Ahmadou, un homme de consensus de retour à Kidal

Fils du terroir. C’’est ainsi qu’on peut qualifier le successeur d’Adama Kamissoko, qui occupait le poste de gouverneur depuis le 2 mai 2013. Kel Tamasheq, natif de Kidal, capitale de la 8ème région, partisan du vivre-ensemble, Koà¯na Ag Ahmadou prend fonction dans un état d’esprit positif. La difficulté de la tâche n’effraie pas celui qui est connu comme agent de l’éducation mais aussi acteur social dans la région depuis les années 90. Titulaire d’un Master 2 en Ingénierie et conseil en formation obtenu à  l’université de Rouen en France, plusieurs fois directeur d’académie, à  Kidal et ailleurs, ce professeur de biologie, a successivement été chef de section formation et animation au programme FIDA mis en œuvre dans la région de Kidal entre octobre 1993 et décembre 1995, puis responsable des programmes de l’USAID (développement de l’éducation de base), du programme d’appui au système éducatif décentralisé (PASED) et du programme d’appui à  la décentralisation, déconcentration de l’éducation (PADDEM) pour la région de Kidal. Avant d’atterrir au ministère de l’à‰ducation nationale comme chef de division vie scolaire à  la direction nationale de l’enseignement secondaire général (DNESG). Sa connaissance de sa région et des communautés qui y vivent le confortent quant à  sa vision de l’avenir pour Kidal. Membre fondateur et vice-président de l’association TEMEDT, qui œuvre pour la consolidation de la paix, le développement, la protection et la promotion des droits humains, il est convaincu qu’avec les jalons posés par l’accord d’Anéfis, les relations intercommunautaires ou inter-mouvements vont aller en s’améliorant. « à€ mon poste, il s’agira de consolider ces acquis. à€ un moment donné, ces communautés ont eu des problèmes. Mais, je suis issu de ce terroir et je peux dire qu’en ce moment, la priorité est de poursuivre les explications sur les termes des accords, et la sensibilisation pour que cette hostilité envers l’à‰tat soit dissipée. Cela a en fait déjà  commencé » assure le nouveau gouverneur. Le Forum de Kidal de fin mars ? Il y voit un bon augure car « il s’est passé sans heurts et les discours qui y ont été tenus ont été appréciés, ils n’ont fait aucun amalgame et vont dans la droite ligne de la cohésion de la mise en œuvre de l’accord ». D’un naturel conciliant, comme l’affirment ses désormais ex-collaborateurs de la DNESG, Koà¯na Ag Ahmadou devra également faire preuve de fermeté pour garantir le retour effectif de l’autorité de l’à‰tat dans la région de Kidal. Même si la situation évolue dans le bon sens, selon sa propre analyse, on peut parier qu’il aura fort à  faire dans les prochains mois, notamment pour contrebalancer la main mise du clan des Ifoghas dans la gestion de la région.

Un forum de la CMA à la place du forum de Kidal

Le forum de Kidal qui devait se tenir du 27 au 30 mars aura lieu mais sous une forme tronquée puisque la Plateforme et l’à‰tat malien n’y seront pas présents. « Le forum va se tenir mais il ne va réunir que la CMA, ça va être en quelque sorte un forum inter-CMA », confie un habitant sur place. Des invités venus d’autres localité o๠la CMA est présente devraient y participer. Les organisateurs de la CMA ont fait courir le bruit, sur la radio locale ainsi que sur les réseaux sociaux, « qu’il y aura une grande surprise ! ». Ce forum « restreint » devrait débuter demain dimanche à  8h du matin. On ne sait pas à  l’heure actuel ce qui y sera débattu, mais il semble peu probable que les thèmes initiaux : la restitution du processus d’Anefis et sa consolidation et la mise en place d’une autorité intérimaire qui assurera le retour de l’à‰tat à  Kidal, seront discutés, Les différents partis n’étant pas parvenu à  s’entendre. à€ l’intérieur de Kidal, un dispositif sécuritaire impressionnant a été mis en place. « La sécurité a été très fortement renforcé autour du stade ou doit se tenir l’évènement, à  l’intérieur de la ville et même à  l’extérieur. De nombreux véhicules armés de mitrailleuses ont été positionnes par la CMA. Le Gatia a aussi renforcé ses positions à  Kidal ainsi qu’à  30 km aux alentours. Toutes les forces du Gatia cantonnées à  Menaka et dans d’autres localités ont convergé vers kidal », révèle une source sur place. Ce déploiement sécuritaire n’est a prioiri pas là  pour parer à  une attaque terroriste éventuel de Iyad Ag Ghali, car selon cette source, « Des organisateurs de la CMA sont partis rencontrés, il y a environ 1 semaine, des représentants de Iyad Ag Ghali, qui leur ont affirmé qu’ils n’ont pas l’intention de nuire au forum ». En ville la tension entre CMA et membres de la Plateforme est montée d’un cran. La population sur place craint des affrontements. Ce forum « nouvelle version » devrait être le point d’orgue d’une semaine agitée, notamment pas la tenue du forum des femmes, en milieu de semaine,en présente de Nina Wallet Intallou, qui visait à  impliquer les femmes dans le processus de paix de l’accord et qui s’est transformé en joutes verbales voire physique. Certaines femmes appréciant peu que Mme Intallo de la tribu Idnane, soit à  la tête de ce forum. Plus d’informations sur la situation sur place à  suivre.

Kidal, la grande inconnue

Le Forum de Kidal, qui devait se tenir dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas, en présence de la Plateforme, de la CMA et de l’État malien, a été reporté à une date ultérieure. Sur place, c’est la confusion. Cette ville bastion chargée d’histoire, qui a vu naître la majorité des conflits armés du Nord-Mali, semble encore hésiter entre défiance vis-à-vis de Bamako, et réconciliation

Nouvelle péripétie dans le long processus vers la paix. Le Forum de Kidal, prévu depuis plusieurs semaines pour se tenir du 27 au 30 mars, devait marquer le retour de l’administration, symbolisé par une participation effective des autorités maliennes, représentées au plus haut niveau par le Premier ministre Modibo Keïta, et sceller la paix des braves entre les différents groupes armés, a été reporté sine die. Selon une source sur place, malgré cette décision, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme (groupes armés pro-gouvernementaux) tiennent des discours diamétralement opposés. « Ici, la CMA assure que le Forum est toujours maintenu à la date prévue, tandis que la Plateforme dit qu’il va être reporté, voire annulé », affirme un habitant joint sur place.

Confusion et incompréhension  Résultat, à Kidal les populations ne savent plus à quel sein se vouer. « Quand la CMA part à Bamako, elle se dit favorable à l’État, et quand elle est ici, elle dit à une partie de l’opinion qu’elle est toujours dans la logique de l’Azawad », souligne cet habitant du quartier Aliou. Depuis une semaine, le courant électrique est coupé, « le moteur du groupe électrogène doit être réparé pour la tenue du forum », assure pourtant un cadre de la CMA. Quant à l’eau, elle commence à se faire rare, ce qui, associé à la très grande chaleur, contribue à une tension de plus en plus palpable dans la ville, surtout depuis l’annonce de la tenue du Forum, et de son report. « La CMA a fait courir le bruit dans Kidal que le gouvernement ne serait qu’invité lors du Forum, et ne prendrait pas part aux négociations entre les groupes. L’État a fait savoir qu’en tant que financier du forum, qui se déroulera sur son territoire, il ne compte pas être un simple invité », précise un élu local. Conséquence de ces cafouillages, l’État et la Plateforme se sont, pour le moment, retirés de l’organisation du Forum. Plusieurs chefs des groupes armés font depuis plusieurs jours la navette entre Bamako et Kidal pour lever les incompréhensions. Lundi 21 mars au soir et dans la journée de mardi, une délégation menée par Nina Wallet Intallou, viceprésidente de la Commission vérité justice réconciliation (CVJR) et ancienne égérie de la rébellion, est arrivée à Kidal, en provenance de Bamako. Certaines femmes, menées par Zeina, la femme de Cheik Haoussa, l’un des leaders du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et proche du terroriste Iyad Ag Ghaly, ainsi qu’Aminatou, la sœur du dé- puté de Kidal, élu du Rassemblement pour le Mali (RPM) et proche du HCUA, ont tenté de les agresser. Hostiles au Forum et à toute forme de reconnaissance de l’État malien, ces groupuscules ont sé- questré quelques membres de la délégation, avant de les libérer et de les sommer de retourner à Bamako. « Le problème à Kidal, ce n’est même pas les gens qui souhaitent la partition ».

Les origines de la division  Selon Mohamed, natif de Kidal âgé de 35 ans, « le fond du problème, c’est un conflit tribal entre Imghad, la tribu vassale du général Gamou, et les Ifoghas, la tribu noble qui dirige le HCUA et sa structure chapeau la CMA, incarnée par la famille Intallah. Ils ont ramené leur conflit interne au niveau national et ils se battent pour diriger la ville de Kidal et toute la région ». Un simple conflit communautaire serait donc à l’origine de l’embrasement répété du Nord du Mali, et des blocages qui empêchent un retour de la paix et de l’État sur l’ensemble du territoire, notamment dans cette région du septentrion. À l’en croire, la confusion qui règne actuellement serait exacerbée par le budget de 400 millions de francs CFA alloués par l’État pour l’organisation du Forum, et qui ont été divisé entre la Plateforme et la CMA. Même si l’on ne sait pas à l’heure actuelle quand se tiendra l’événement, pour le professeur Naffet Keïta, fin connaisseur de la région, l’enjeu est clair : « un partage des postes entre les communautés est désormais nécessaire pour qu’elles arrêtent de s’affronter. C’est ce qui devrait être validé en prélude à la mise en place de l’administration transitoire ». En attendant, sur Kidal, comme un symbole des divergences actuelles, flottent les drapeaux du Groupe d’autodéfense Touareg, Imghad et alliés (GATIA), du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), du Mouvement des arabes de l’Azawad (MAA), et du HCUA. Reste à savoir si les couleurs de ces différents mouvements pourront, dans un futur hypothétique, se fondre dans le vert-jaune-rouge du drapeau national.

Iyad Ag Ghali ou la négociation impossible

Au moment des négociations à  Alger, il était clair pour tous qu’aucune discussion n’était possible avec les groupes terroristes qui avaient occupé le septentrion malien de 2012 à  2013. Depuis, l’accord a bien été signé sans eux et le processus de sa mise en œuvre avance tant bien que mal. Mais les attaques terroristes répétées et les menaces hypothèquent ce processus que beaucoup craignent de voir s’enliser. D’o๠les voix de plus en plus nombreuses qui demandent l’inclusion des djihadistes d’origine malienne. Dernière en date, celle de l’Amenokhal (chef traditionnel) de la tribu des Ifoghas de Kidal, Mohamed Ag Intallah. Intégrer les djihadistes maliens dans le processus de paix et de réconciliation équivaut aujourd’hui à  négocier avec Iyad Ag Ghali, Amadou Kouffa et autres. Cette option va à  l’encontre de la position officielle jusque-là  arrêtée aussi bien par le gouvernement, le Président Ibrahim Boubacar Kéà¯ta s’étant d’ailleurs publiquement opposé à  toute forme de négociation avec le chef d’Ançar Dine, que par la communauté internationale. On se souvient que lors de sa visite à  Bamako le 19 février dernier, le Premier ministre français, Manuel Valls, déclarait que l’ancien rebelle était la deuxième cible prioritaire de la force Barkhane, après l’Algérien Moktar Belmoktar, réitérant ainsi l’exclusion de tout dialogue avec les groupes terroristes. Cette option a pourtant ses défenseurs. Au nombre desquels Tiébilé Dramé, président du parti pour la Renaissance nationale (PARENA), ainsi que des leaders religieux qui multiplient les sorties pour que le « cas Iyad » soit posé. « De toutes les façons, tous les conflits finissent par la négociation. Si l’on veut en finir avec cette histoire au nord, et avoir la paix, il vaut mieux parler avec lui et les autres djihadistes maliens », assure l’un d’eux sous anonymat. Les initiatives sont ainsi de plus en plus nombreuses pour plaider cette « cause ». Le ministre de la Réconciliation, Zahabi Ould Sidi Mohamed, lui-même ancien chef rebelle pendant les années 1990, a ainsi déclaré sans citer de nom, qu’il aurait été sollicité pour négocier avec Iyad, l’argument principal étant que les cadres du Haut conseil pour l’unicité de l’Azawad (HCUA), signataire de l’accord, ne sont autres que les anciens lieutenants d’Iyad Ag Ghali. Ouvrir la porte à  celui qui menace aujourd’hui le processus de paix avec des attaques répétées contre les populations et les soldats de l’ONU, ou continuer sans lui au risque de voir le processus s’enliser ? Tel est l’enjeu. Mais si le dialogue avec Ançar Dine venait à  se concrétiser, nombre de questions essentielles demeureraient. La première étant les termes mêmes de la négociation. Jusqu’ici, les ambitions du leader djihadiste sont toujours d’instaurer un à‰tat islamique avec la charia pour règle et rien ne porte à  croire qu’il y ait renoncé. Sans compter qu’on lui prête d’autres activités telles que le trafic de drogue, qui ne saurait s’accommoder d’un retour d’un à‰tat fort dans le septentrion. Alors, si inviter Iyad dans l’accord peut aider au retour de la sérénité, en particulier dans la région de Kidal, le prix qu’il pourrait réclamer, la paix contre la charia, risque fort de rendre la transaction impossible.

Exclusif / Maire de Kidal: « Pour leur sécurité, les populations se débrouillent »

À Kidal, le communiqué conjoint de la CMA et de la Plateforme, suivant l’entrée du GATIA dans la ville, a été suivi d’une attaque terroriste le 12 février, visant le camp de la Minusma, relançant la question du défi sécuritaire dans la région. Le maire RPM « sans pouvoir » de Kidal, Arbakane Ag Abzayack, s’exprime sur cette situation.

Journal du Mali : Quelle est la situation à  Kidal actuellement ?

Arbakane Ag Abzayack : La situation à  Kidal est calme. Les populations sont dans l’attente d’une paix totale, dans l’esprit de l’accord signé. Si la cohabitation est effective entre la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme, la cohésion sera possible, les choses iront mieux et cela pourra encourager les réfugiés à  rentrer au pays, ainsi que le redémarrage effectif de l’administration.

Depuis l’attaque du camp de la mission onusienne à  Kidal, la ville est-elle plus sécurisée par la Minusma ?

La Minusma se sécurise elle-même d’abord, ce qu’elle a déjà  du mal à  faire. Il n’y a aucun check-point à  Kidal à  part ceux de la Minusma qui donnent sur son camp. Elle ne sécurise rien pour le moment. Normalement, la protection des populations sur le territoire relève de sa mission. On ne devrait donc pas avoir besoin de la démarcher pour ça. […] Pour leur sécurité, les populations se débrouillent donc elles-mêmes. Moi, je suis maire et je fais de même, je n’ai pas d’armes, je n’ai pas d’éléments armés avec moi, j’essaye de ne pas avoir de problèmes.

Kidal reste donc un point de haute tension malgré l’accord ?

Oui c’est une poudrière, surtout si on parle des armes, des masses d’armes, dans la ville ou aux alentours. Cela est dû à  un conglomérat de mouvements armés : les mafias, les narcotrafiquants, les salafistes, c’est une vraie « salade composée » de différentes catégories de personnes. Tout le monde est là . Je pense que ces gens veulent que la situation reste ainsi puisque ça leur permet de continuer leur trafic. La Minusma ou Barkhane ont la volonté de sécuriser cette zone mais peut-être que cela les dépasse. La situation nécessite d’y mettre plus d’efforts, en tout cas.

Quelles sont les attentes de la population sur place par rapport aux derniers événements ?

Le souhait le plus cher de la population maintenant c’est la mise en application rapide de l’Accord pour la paix et la réconciliation, qui passe nécessairement par le DDR (Désarmement, démobilisation et réintégration) et le cantonnement. Tant que ça ne sera pas fait, on n’en sortira pas. C’est ce qu’on attend le plus. On ne peut pas avoir d’autres souhaits tant que ce n’est pas effectif. On ne peut pas penser au développement, même pas à  l’école.

Après l’entrée du GATIA dans la ville, le gouvernement est resté muet. Que pensez-vous de cette attitude de Bamako ?

Je pense que quelque part ça les arrange. Qui ne dit mot consent, comme disent les Français. Mais je pense que cela ne s’est pas fait sans l’assentiment des Français, justement. Parce que je sais qu’un général qui commande l’opération Barkhane au Tchad était à  Gao environ trois semaines avant que les troupes du GATIA entrent dans Kidal, et je sais qu’il a rencontré certains éléments de la Plateforme à  Gao. Je me demande si les Français ne sont pas derrière tout ça.

Kidal: deux casques bleus guinéens tués, plus de 30 blessés

La Mission onusienne a de nouveau été visée, une semaine après l’attaque de sa base de Tombouctou qui avait fait un mort dans les rangs de l’armée malienne. Revendiquée par Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), la même vers laquelle vont les soupçons pour cette nouvelle offensive. « Notre camp à  Kidal a été attaqué ce vendredi tôt le matin par des terroristes. Nous avons riposté, mais deux Casques bleus ont été tués, et 30 autres blessés », a déclaré à  l’AFP une source sécuritaire au sein de la Minusma. Les « terroristes ont attaqué à  l’aide de roquettes. Il y a au moins deux heures d’échanges de coups de feu », a indiqué cette source. Confirmant l’information, un militaire guinéen de la Minusma a précisé que les Casques bleus tués appartenaient à  ce contingent. Trente autres personnes ont été blessées dont « sept sont dans un état grave », a ajouté le militaire guinéen de la Minusma.

Le gouvernement a dit non

Le gouvernement du Mali, par la voix de son porte-parole a rejeté hier mercredi l’ouverture de nouvelles négociations souhaitées mardi par les groupes armés de la Coordination des mouvements de l’ Azawad (CMA) à  l’issue d’une rencontre entre ces derniers et la médiation internationale à  Kidal. Face à  la presse, le ministre Choguel Kokala Maà¯ga, a exprimé la position du gouvernement malien, « en attendant sa signature, exclut toute idée d’ouvrir de nouvelles négociations sur le contenu de l’ accord de paix paraphé le 1er mars dernier » et « appelle la médiation internationale à  ses responsabilités en tant que garant du processus de paix ». Face à  ce que des observateurs qualifient d’impasse, les autorités de Bamako indiquent qu’il est important que toutes les parties fassent des compromis pour que la paix revienne au Mali. Pour rappel, l’accord de paix a été paraphé à  Alger le 1er mars 2015, après plusieurs mois de discussions, par la médiation dans toutes ses composantes et par toutes les parties à  l’exception de la CMA. Les mouvements de l’Azawad demandent un statut juridique et politique pour le nord du Mali. Ce que ne prévoit pas le préaccord tel que paraphé par le gouvernement malien le 1er mars dernier. Déclaration interprétative Cet accord est le fruit de plusieurs mois d’intenses négociations et a été paraphé par la médiation dans toutes ses composantes et par toutes les parties, à  l’exception des séparatistes de la CMA » a encore déclaré le ministre. Autrement dit, il est question désormais d’une déclaration interprétative de l’accord, C’’est à  dire qu’on pourrait y ajouter des annexes mais on ne saurait l’ouvrir pour modifier ne serait-ce qu’une seule disposition. Alors même que les regards sont tournés vers le Mali, la situation du nord n’a malheureusement pas jusqu’ici débouché sur un compromis entre les rebelles et le gouvernement du Mali. En attendant chaque jour parait incertain pour le gouvernement dans sa quête de trouver un accord de paix définitif. l’accord « est aujourd’hui soutenu par l’ensemble de la communauté internationale », a indiqué le Ministre Maà¯ga. Qui a rappelé qu’il y a des sanctions prévues à  l’encontre de ceux qui mettraient à  mal le processus de paix en cours.

Sondage Mali-Mètre : Kidal, Gao et Ménaka s’expriment

Il y a quelques mois, Mali Mètre avait publié les résultats de son 5è sondage sur le Mali. Cette fois, il s’intéresse à  trois villes du nord. Gao, Ménaka et Kidal, dont l’accès avait été rendue impossible aux enquêteurs par l’insécurité régnante. « D’o๠l’idée de compléter le dernier sondage Mali Mètre par un numéro spécial, explique Jan Falhbusch, représentant de la Fondation Friedricht Ebert au Mali. Que pensent donc les Maliens, de la situation socio-politique, des négociations d’Alger, des capacités opérationnelles des FAMa, des mouvements armés, de Barkhane et de la Minusma ou même du Président de la Répuublique etc. Au regard des évènements et du contexte changeant, il fallait ajuster et revoir l’idée que se font les Maliens de leur pays et de sa gouvernance, ajoute Abdrahamane Dicko, chargé de programme. Mais ce Mali Mètre Spécial a été réalisé bien avant les derniers troubles à  Gao ou même le changement de gouvernement. A l’époque, Moussa Mara était encore Premier ministre et 69% des sondés à  Ménaka faisaient confiance au Président IBK. Un chiffre plutôt positif lorsqu’on sait que Ménaka est le bastion de la dernière rébellion du MNLA. Contre 41% seulement d’acquis à  Kidal. Nouvelles données Pour le Spécial Mali Mètre, à  Kidal, près de 200 citoyens ont été sondés. A Ménaka, environ 180 personnes et à  Gao, la plus grande ville du nord, pas moins de 380 personnes. De façon globale, il ressort une inquiétude vive chez les populations du nord, qui voient en le Mali, un grand patient très « malade ». Cela en relation avec les grands défis socio-économiques qui touchent les régions du Nord, avec le retour progressif de l’administration ou des services sociaux de base. Pas tout à  fait satisfaisant, estiment 62% des sondés à  Kidal ou 49% à  Gao. Cette insatisfaction est liée au chômage des jeunes, à  l’accès à  l’éducation, à  la santé et enfin l’insécurité. Des négociations d’Alger Sur les négociations d’ Alger, les habitants de Kidal, o๠règne l’un des principaux groupes à  la table des négociations, à  savoir le HCUA, il y a près de 94% des personnes en faveur de la tenue des pourparlers, contre 79% à  Gao et 63,5% à  Ménaka. Ce qui dénote d’une volonté des populations d’en finir avec les rébellions au Nord. Parmi eux, une majorité estime que ce sont les groupes signataires de Ouaga, qui doivent participer aux négociations, tandis qu’ à  Ménaka, on estime que l’ensemble des groupes doivent s’asseoir à  Alger. Enfin, sur l’intégrité du territoire nationale, la majorité des sondés estiment qu’il faut préserver cet aspect pour l’unité du pays. Même si à  Kidal, 70% des habitants sont contre toute forme de régionalisation pour favoriser le développement économique. Un autre point d’interrogation est la manière dont sont conduites les négociations. A Kidal, on a plus confiance aux groupes et autorités coutumières, tandis qu’à  Ménaka, on pencherait du côté des autorités maliennes et chefs religieux. Les divergences de vue sont là , mais de façon générale, le travail de justice doit se faire, pour arriver au pardon, à  la réconciliation et à  la paix, pensent une majorité des sondés sur l’ensemble des trois villes. Grosse préoccupation des habitants de ces régions du Nord. La sécurité bien sûr. A Kidal, la majorité (75%) fait confiance aux groupes armés et milices locales pour les sécuriser, tandis qu’à  Gao, on compte beaucoup plus sur les forces étrangères comme Barkhane ou les Tchadiens. De façon globale, la Minusma est très mal perçue dans les trois régions, encore plus depuis les incidents de Gao. Appréciation de la gouvernance et des priorités l’appréciation du président de la République n’a pas trop bougé depuis le dernier sondage. IBK cristallise encore plus de 60% de satisfaction à  Gao et Ménaka. Mais à  Kidal, il n’a que 41% d’intentions favorables à  son égard. Quant à  la gouvernance et aux défis du gouvernement actuel, la majorité des enquêtés ( 81%° pointent du doigt la lutte contre la corruption, et les injustices. Viennent ensuite la lutte contre l’insécurité, environ (76%) notamment à  Kidal, alors qu’ à  Gao et Ménaka, la réconciliation nationale et la lutte contre le chômage sont les défis de l’heure. Ce sondage Mali Mètre n’est qu’une cartographie du moment et remonte à  l’équipe gouvernementale précédente. Il précède le 6è sondage Mali Mètre, à  paraà®tre au mois de Mai 2015 ; Pour Jean Falhbusch, sa crédibilité se base sur une très grande transparence des méthodes de sondage et d’obtentions de résultats, tout comme, il demeure une référence, dans un pays, o๠il existe très peu de sondages d’opinion.

Kidal : Nouvelle attaque terroriste sur les Casques bleus

L’attaque a fait sept blessés , quatre ayant eu des blessures légères et trois autres, souffrant de fractures, seront transportés à  l’hôpital de la MINUSMA à  Gao. La zone o๠l’explosion a eu lieu à  été immédiatement sécurisée et une investigation par des experts de la MINUSMA sur la nature de l’explosif utilisé est en cours. La MINUSMA, tout en souhaitant un prompt rétablissement aux soldats blessés, condamne avec vigueur cette ignoble attaque terroriste sur les Casques bleus, qui sont venus au Mali dans le seul but d’apporter assistance aux autorités et au peuple maliens. La MINUSMA réitère son appel aux acteurs présents sur le terrain impliqués dans le processus de paix en cours de se conformer à  l’engagement qu’ils ont pris en septembre 2014 à  Alger de prévenir les attaques sur les casques bleus. La MINUSMA lance encore une fois un appel pour que les responsables de ces crimes soient identifiés et répondent de leurs actes devant la justice.

Kidal : le nouvel Aménokal est là

Le nom du nouvel Aménokal (chef traditionnel) des Ifoghas est désormais connu. Il s’agit de Mohamed Ag Intallah. Il remplacera ainsi le regretté Intallah Ag Attaher qui aura passé plus de 50 ans au trône. Le fils aà®né a finalement été préféré à  son très influent cadet, Alghabass Ag Intallah, qui avait du mal à  cacher ses prétentions pour cette place tant convoitée et respectée. l’on indique que Mohamed a bénéficié du droit d’aà®nesse. On prête à  ce député du Rassemblement pour le Mali (RPM), à  tort ou à  raison la capacité de pouvoir agir dans le sens de faire évoluer positivement les choses notamment les pourparlers inclusifs inter-maliens d’Alger dont la reprise est prévue en janvier 2015. Un préjugé favorable dont ne bénéficierait pas visiblement son frère Alghabass Ag Intallah qui a fricoté avec les jihadistes d’Ançar Dine dans l’occupation des régions du nord du Mali. Il s’est ensuite recyclé dans le très influent Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) dont on sait les liens étroits avec les terroristes ou autres jihadistes. l’Aménokal est une importante autorité morale de la capitale des Ifoghas qui est, sans exagérer, au début et à  la fin de tout dans cette zone. Une véritable tour de contrôle pour reprendre l’expression utilisée par notre confrère de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM), Sory Ibrahim Kéita, il est, au risque de faire ombrage au gouverneur, consulté par toutes les différentes autorités et visiteurs de marque de la région.

UE au Mali: Kidal dans la planification pour 2015

Accompagné de M. Andrzej Bielecki et de Mme Cécile Tassin, respectivement, conseiller politique et chef de coopération, l’Ambassadeur Richard Zink a dressé le bilan des actions de l’UE au Mali en 2014 et dégagé les priorités et perspectives pour 2015. l’UE au Mali a atteint en 2014 environ 151milliard FCFA d’investissement dans les domaines humanitaire, sécuritaire, et dans la coopération au développement. Selon Mr Zink, le Mali est aujourd’hui l’un des principaux bénéficiaires du soutien européen, preuve de l’attachement de l’Union au développement et à  la paix au Mali. Priorités et perspectives de l’UE au Mali pour 2015 Les objectifs de l’UE au Mali pour l’année 2015 sont d’abord, de terminer les projets en cours depuis 2014 telle que la poursuite des travaux de la route Goma Coura-Tombouctou et celle reliant Tominian à  la frontière du Burkina Faso. C’’est aussi, la poursuite de la mission EUTM (Mission de formation de l’Union européenne au Mali) jusqu’en 2016 et enfin venir en aide aux populations les plus vulnérables. l’UE Mali entend en outre appuyer le dialogue inclusif et supporter les efforts de la médiation devant permettre la réconciliation nationale et appuyer les initiatives gouvernementales en matière de régionalisation, de réforme de la justice et de lutte contre la corruption. l’éducation est également au C’œur des priorités, « On est persuadé qu’il faut augmenter la compétitivité, on rentre également dans des questions d’éducation(…) tout ça ce sont des programmes en vue de générer des emplois » a dit l’ambassadeur, Richard Zink, avant d’attirer l’attention sur les défis à  relever en ce sens, « Un pays qui a une croissance démographique de 3,6% a un défi incroyable ». Kidal, une des priorités de 2015 La région de Kidal qui reste le bastion des rebelles n’est cependant pas oubliée dans le plan d’action de 2015 de l’Union Européenne au Mali. En effet, dans le domaine coopération au développement, des fonds ont été prévus pour la construction de la route Bourem-Kidal. Une initiative qui serait certainement salutaire et symbolique pour cette région difficile d’accès. C’’est ce qu’a signifié l’ambassadeur Richard Zink, ‘’Nous voudrions bien mettre en pratique les projets prévus à  Kidal, mais il est primordiale qu’il y ait une atmosphère de paix », a-t-il dit avant d’insister sur le fait que des partenaires sont encore réticents pour des raisons de sécurité.

Le HCUA sur le pied de guerre contre les troupes alliées

Ce qui devait être une rencontre de restitution à  sa base des conclusions du pourparler d’Alger aura été finalement une incitation à  la révolte et la haine contre les forces basée dans la région de Kidal de la part du second fils du patriarche des Ifoghas Intallah Ag Mohamed, 85 ans. « Nous allons nous battre pour l’érection de l’Etat de l’Azawad, puisque la Minusma et la France se sont retournées contre nous. Elles veulent nous imposer un document qui ne répond pas à  nos aspirations. Nous allons organiser une marche de protestation de toute la communauté touareg pour marteler notre désapprobation du document », a insisté Algabach Ag Intallah Le successeur désigné du vieillard Intallah à  la tête de la communauté Ifoghas va plus loin, en demandant membres du HCUA et à  la jeunesse désœuvrée de la région de venir prendre des armes à  leur niveau pour organiser la défense de l’intégrité du territoire qu’il considère comme celui de l’Azawad. Le colonel déserteur de l’armée malienne, Nazim et d’autres officiers rebelles se sont rendus ce vendredi à  Anefis, en vue de mettre le dispositif de défense en place. Leur objectif est de s’attaquer aux forces de la Minusma et de la France pour changer le cours des choses. Le patriarche des Ifoghas, Intallah Ag Mohamed devra très bientôt le tablier. Il a choisi son fils Algabach pour le succéder au détriment même de son ainé Mohamed Ag Intallah, alors que Iyad Ag Rhaly s’impose au yeux de cette communauté comme l’héritier naturel du vieux Intallah pour prendre les rênes de la tribu Ifoghas. C’’est l’équation Iyad qui fait donc peur à  la fratrie Ag Intallah, Mohamed et Algabach qui ont une peur bleue du leader d’Ancardine. Ils veulent offrir un statut particulier à  Iyad Ag Rhaly, pour asseoir une serenité au sein de la communauté Ifoghas. Car l’Algerie a été très claire, il n’y aura point d’Etat autonome à  sa frontière, sinon elle l’absorbera. Cette décision algérienne est tributaire de la position des Idnanes algériens qui sont assimilables aux juifs américains par leurs influences au niveau de la haute sphère politique. Mieux en termes de représentativité, les Imrades dont est issu le Général Elhadj Gamou sont beaucoup plus nombreux. Ceux ci sont cependant marginalisés par les séparatistes Ifoghas C’’est d’ailleurs cette division qui a fait clasher la visite du Premier Ministre à  Kidal. Car il a été demandé à  Mohamed Ag Intallah de préparer la visite et celui-ci avait eu toutes les assurances de la part du MNLA, à  travers sa marâtre, notamment la dernière épouse du vieux Intallah, qui est la tante maternel de Bilal Ag Cherif. Un autre facteur favorable au Mali est le fait que de nombreuses interrogations sur la cartographie du supposé Etat de l’Azawad, taraudent les esprits des émissaires des groupes armés séparatistes. Les leaders non kidallois commencent à  comprendre qu’ils sont en train de se battre pour la cause des Ifogas de Kidal, au détriment des intérêts des autres communautés. Les Kalansars de Tombouctou de Nina Wallet, (sœur de Oumou Sall) sont en train d’entrevoir les voies et moyens pour rejoindre la plate forme des groupes d’autodéfense favorables à  l’unité du Mali. Les autres communautés qui composent le MNLA ont aussi pris conscience des rôles secondaires qu’ils assument au sein du mouvement séparatiste. Car ce sont les Ifoghas ont toujours les beaux rôles en faisant prôner leurs intérêts au niveau politique, alors que les autres fils des autres communautés se font tuer aux combats. Les Chabanamas de Kidal, les Oulimidingues de Menaka sont d’ailleurs de cet avis