Kidal : arrestation de l’ancien commissaire islamique d’Ansar Dine

A Kidal, on le connait sous le nom de « Mortalla ». Al-Housseini ag Ahayare a été arrêté dimanche à  son domicile avec plusieurs personnes. Selon des témoignages sur place, les Français sont arrivés en commando par les airs, via deux hélicoptères, pour encercler la maison du suspect. Les Français suivaient de près les activités de cet entrepreneur trop tranquille. Ce Touareg originaire du Tamasna était le commissaire politique d’Ansar Dine à  Kidal durant l’occupation de la ville par les jihadistes. A leur départ, il n’a pas bougé et est resté à  Kidal, o๠il faisait de la réhabilitation de maisons et du commerce avec l’Algérie. Sur place, on parle de lui comme d’un homme effacé et secret. Soupçon d’implication dans l’attentat de décembre Selon nos informations, l’individu, membre du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA) est fortement soupçonné d’être impliqué dans l’attentat contre la banque BMS, à  Kidal, en décembre dernier. Deux soldats africains de la Minusma avaient été tués dans l’attentat. Plusieurs indices importants, dont des téléphones et une importante somme d’argent, ont été retrouvés chez lui. Al-Housseini ag Ahayare était en contact étroit avec Cheikh Haoussa, un proche de Iyad ag Ghali. « Mortalla » est soupçonné d’être un facilitateur des activités terroristes à  Kidal. « Il n’a pas été arrêté par hasard, les Français savaient très bien qui ils allaient cueillir », commente un habitant de Kidal. « Mortalla » a été transféré à  Gao par les Français et remis aux services maliens.

Quand Mara ira à Kidal…

La partie n’est pas de tout repos pour le nouveau premier ministre Moussa Mara. Après la présentation et l’adoption la semaine dernière de sa Déclaration de politique générale(GPG), le premier ministre a multiplié les rencontres pour procéder à  l’exégèse de ce qu’on pourrait appeler le viatique de son séjour à  la Primature. Revoilà  Moussa Mara ce début de week-end. Hier lundi mai 2014, il était l’invité de l’émission Grand Dialogue du Studio Tamani. Face aux journalistes, le successeur de Oumar Tatam Ly a eu l’occasion de revenir sur les grandes lignes de son grand oral devant les députés. Comme devant les représentants du peuple le vendredi dernier, C’’est un Moussa Mara, calme et flegmatique, qui a disserté sur les mesures urgentes à  mettre en œuvre par son gouvernement. Au nombre de celles-ci, figure la hausse « remarquée », dans les tout prochains jours, des agents de l’Etat. De quoi faire bondir de joie ces sous-payés de la sous -région qui piaffaient d’impatience. Les fonctionnaires percevront-ils enfin un vrai salaire au lieu d’un perdiem comme aimaient à  dire les Maliens qui ont le sens de l’humour ? En route pour Kidal Pour rester en phase avec le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, qui a décrété 2014 année de la lutte contre la corruption, l’ancien maire de la commune IV du district de Bamako a annoncé l’accélération de la lutte contre la corruption, cette gangrène de l’Administration malienne. Autre révélation faite par M. Mara au Studio Tamani, C’’est le voyage qu’il compte entreprendre dans la région de Kidal dans le courant de ce mois de mai. Toujours sous le contrôle des rebelles touaregs, Kidal continue d’échapper à  l’exercice de la souveraineté du Mali. Les Maliens se rappellent le pied de nez fait à  l’ancien premier ministre, Oumar Tatam Ly, contraint d’annuler in extremis sa visite à  Kidal par les rebelles qui ont envahis le tarmac de l’aéroport. l’incident malheureux, du mois de novembre 2013, avait suscité un tollé général dans le pays. Pis, il avait contribué à  crisper les relations entre le Mali et la communauté internationale à  travers la Minusma avant de connaitre un dégel ces derniers temps. La prochaine visite de Moussa Mara permettra sans doute de savoir si les lignes ont bougé ou pas.

Marche à Bamako : trois sympathisants de Sanogo arrêtés

Ils ont été cueillis comme des malfrats par les policiers dans leur course pour s’échapper avant d’être conduits au commissariat du 1er arrondissement. Il s’agit de Rokia Sanogo, Présidente du mouvement populaire du 22 mars, Mohamed Tabouré et un autre jeune militant. On leur reproche d’avoir infiltré la marche du collectif pour la défense de la République, pour indexer la libération d’Amadou Haya Sanogo, détenu en prison et qui médite à  son sort à  la gendarmerie du camp de Faladié. «Nous portons plainte contre le gouvernement pour l’arrestation de notre mentor, le général Amadou Haya Sanogo » scandaient ces trois là  au niveau du monument de l’indépendance. C’’est alors qu’un policier remarqua l’agitation de ces sympathisants de Sanogo, loin de l’objet même de la marche. Mohamed Bathily dit Ras Bath, le porte du collectif, a ensuite précisé que leur marche n’avait rien n’avoir avec l’arrestation de Sanogo à  plus forte raison sa libération. Il faut rappeler que la marche a quitté la place de la liberté jusqu’au monument de l’indépendance. Ils étaient quelques centaines de jeunes à  dénoncer la situation de Kidal en rejetant toute négociation avec les groupes armés. Autre leitmotiv : dénoncer le jeu de la communauté internationale, principalement de la France, sur la gestion de Kidal. Ledit collectif est composé de l’Association des Sofas de la République, du Syndicat National des Transporteurs et Commerçants Détaillants, du Réseau National des Handicapés du Mali, de l’Association des Tailleurs du Mali, du Réseau “lahidouton” et beaucoup d’autres organisations sympathisantes, républicaines, attachées à  l’intégrité territoriale du Mali et au respect de sa souveraineté. Selon le porte-parole du collectif Mohamed Bathily dit Ras Bath, pour une fois les Maliens se reconnaissent dans la politique de leur Gouvernement sur le cas de Kidal du fait que celui-ci agit conformément à  la volonté populaire, en hissant la souveraineté comme crédo principal. Pour les fauteurs de trouble du MP22, il faudra en répondre avec les forces de l’ordre.

Macky Sall rend hommage aux deux soldats sénégalais tués au Mali

Le président Sall a indiqué qu’il entend donner les moyens aux forces armées sénégalaises pour leur permettre d’assumer leur mission régalienne de paix et de sécurité, au Sénégal et à  l’étranger. Pour le chef de l’Etat sénégalais, « aller combattre le terrorisme au Mali, C’’est aussi faire preuve d’une sécurité préventive ». Les deux soldats sénégalais, un caporal-chef et un soldat de première classe, Ousmane Fall et Cheick Tidiane Sarr, ont été tués à  Kidal samedi suite à  un attentat à  voiture piégée qui fait également sept blessés dans le camp sénégalais. « Ces deux soldats étaient partis défendre la paix et la sécurit é du peuple frère et ami, celui du Mali », a souligné le président Sall. Le contingent sénégalais de la MINUSMA comprend près de 600 militaires et gendarmes.

100 jours d’IBK : Un premier round difficile…

La difficulté de gouverner survient lorsqu’on cristallise les espoirs d’un peuple entier. Un peu à  l’image d’un Barack Obama qu’un deuxième mandat a fini de blanchir les cheveux. Pour Ibrahim Boubacar Keita, élu avec 77, 62% des voix le 11 Août dernier face à  son rival Soumaila Cissé, fini le temps des slogans de campagne, des tournées à  l’intérieur du pays, nous sommes dans le présent o๠l’exécutif doit primer. Alors qu’approche la fin d’un processus électoral, présidentielle et législative couplées, pour restaurer l’ordre constitutionnel au Mali, le plus dur reste de prendre les bonnes décisions dans le feu des critiques. IBK semble l’avoir compris face à  un peuple particulièrement difficile à  gouverner. Les attentes sont nombreuses et portent d’abord sur la sécurité toujours fragile au nord, la réforme d’une armée en pleine reconstruction, la relance de la machine administrative et économique sans oublier les autres chantiers comme l’éducation, la santé ou l’assainissement. Si un seul homme ne peut tout faire, le temps est une donnée précieuse pour évaluer, critiquer et tirer le bilan d’une gouvernance post-crise bien difficile. Sécurité et souveraineté à  Kidal Sur la gestion de Kidal, le président IBK essuie déjà  les critiques, et nos concitoyens acceptent mal que le sauveur d’hier soit devenu le gendarme du Mali. La France de Hollande a son mot à  dire, parce qu’elle a encore 3000 hommes Serval au Mali, même si elle avait annoncé un retrait progressif pour atteindre 1000 soldats fin décembre 2013. Mais les attaques rebelles, les attentats suicide à  répétition, dont le dernier à  Ménaka, ainsi que l’assassinat de deux journalistes français au Nord risquent de changer la donne.  » Il faut qu’on se le dise et qu’on le reconnaisse, le Mali ne s’appartient plus à  l’heure actuelle », confie un diplomate. De son côté, le président Keita essaie tant bien que mal d’incarner cette « autorité d’Etat », que la souveraineté confisquée du Mali écorne volontiers. Face au voisin nigérien qui a orchestré avec brio la libération des quatre otages d’Arlit, le Mali d’IBK apparaà®t affaibli… Le rôle de la Minusma au Mali Avec une force de près de 5600 hommes déployés au Nord du Mali et un personnel administratif concentré à  Bamako .sous l’autorité de Bert Koenders, on discerne encore mal l’efficacité de cette mission intégrée, multidimensionnelle des Nations Unies au Mali) et l’utilité de ces énormes pick-ups estampillés UN qui parcourent la capitale. La récente visite de Ban Ki Moon au Mali n’a au fond servi qu’à  souligner « le manque criard de moyens et d’argent ? » de cette force, plus préoccupée à  sécuriser son personnel que les Maliens du Nord ou des ministres en visite à  Kidal accablés de jets de pierre. Oumar Tatam Ly, le discret Premier ministre en a fait les frais, sans pouvoir atterrir à  Kidal récemment. La Minusma n’a pas non plus empêché le kidnapping de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, sauvagement assassinés le 2 novembre à  Kidal. Malgré tout, cette force onusienne reste désirée au Mali, selon un ministre.  » Tant que la menace djihadiste persistera, les forces armées maliennes (FAMA) devront coopérer avec les forces étrangères », admet t-il. La réforme des FAMA et le cas Sanogo Après 100 jours d’exercice, l’autre grosse épine dans le pied d’IBK, c’est le cas Sanogo, que le pouvoir a commencé à  « évacuer ». Après la mutinerie du 30 septembre, l’opération « Saniya », a permis de nettoyer Kati, de mutins revanchards et déterminés à  en découdre avec le capitaine promu général sous la transition. « Que la hiérarchie prévale ! Que les chefs militaires s’assument », aura déclaré IBK, au terme d’un discours fortement applaudi. Mais l’arrestation récente du Général, convoqué à  trois reprises par le juge d’instruction Yaya Karembé irrite certains partisans de l’ex junte. La procédure judiciaire divise même les Maliens, qui voient là  un risque de déstabilisation des forces armées en pleine reconstruction. Des irréductibles pensent même que dans l’armée, l’on craint encore Sanogo et qu’IBK doit son pouvoir au Général déchu, mais c’est oublier le plébiscite du peuple, qui a accordé plus de 77% du suffrage au candidat IBK, au 2è tour de la présidentielle du 11 Août. Et omettre que deux républiques, l’une à  Koulouba, l’autre à  Kati ne peuvent cohabiter désormais. Mais surtout, la leçon à  retenir de l’arrestation de Sanogo est que l’histoire ne répéte plus le syndrome du Coup d’Etat militaire… Du reste, la réforme de l’armée a déjà  débuté. D’abord par la Mission de l’Union européenne qui a déjà  formé 2 bataillons  » Elou » et « Waraba » et en forme un 3è. Du côté de Koulouba, on a nommé de nouvelles têtes aux postes de commandements de l’armée, peu à  peu débarrassée des hommes du Général en réhabilitant des figures comme Didier Dackouo ou El Hadj Gamou, héros de la libération du Mali. Et d’après, le ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maiga, cette reconstruction de l’armée passe aussi par le renforcement des capacités opérationnelle des FAMA, le statut des militaires, leur carrière, leur formation et enfin l’implication de cette armée dans la sécurité régionale au Sahel notamment… Le développement du Nord, la réconciliation nationale, et le… MNLA Les déclarations de guerre du MNLA, dont la dernière, émise depuis Ouagadougou ne font plus mouche et n’ébranlent pas la ferme volonté du gouvernement d’IBK de privilégier l’option dialogue. Mais jusqu’o๠? Si la levée des mandats d’arrêts contre d’anciens chefs rebelles a irrité une bonne partie de l’opinion, le pouvoir actuel est accusé de compromissions, en trop cédant aux exigences du groupe rebelle, qui contrôle un pan de Kidal. Entre la France et les rebelles du MNLA, l’équation reste complexe pour IBK et son gouvernement qui avance prudemment et assume ce qu’il appelle des mesures de « confiance ». La création d’un ministère de la réconciliation nationale semble avoir plu à  l’opinion, même si les fréquentes montées de tension à  Kidal, Ménaka, Tombouctou et ailleurs dans le nord, menacent le processus de dialogue et de réconciliation entamé lors des Assises du Nord, les 1er et 2 novembre dernier. Si certains chefs rebelles jugent encore illégitime ce gouvernement, d’autres prônent des concertations régionales avant les grandes messes à  Bamako, pour s’entendre entre nordistes. La Commission « Dialogue et Vérité » doit s’atteler à  ce chantier. Entretemps, le nord fait toujours face à  son développement, tiraillé entre les revendications sécessionnistes d’une part et les groupes djihadistes qui opèrent dans le désert, en planifiant attaques et kidnapping d’étrangers. L’armée malienne devra s’opérationnaliser très vite et de manière efficiente pour agir à  Kidal à  défaut de la Minusma ou de Serval qui n’ont pas vocation à  rester indéfiniment dans notre pays. Trouver l’argent pour relancer la machine économique et convaincre les bailleurs de décaisser IBK voyage t-il trop ? Cette question est revenue plusieurs fois. Mais les voyages du président participent aussi de la restauration de l’image d’un pays, fortement entamé par la crise du Nord et les attaques rebelles ou islamistes, plaide un officiel. Il faut rassurer les partenaires, chercher les bailleurs pour relancer la machine économique. La conférence de Suivi de la Réunion des donateurs de Bruxelles à  Bamako, a permis de faire le point sur les promesses de dons exprimés il y a un an. Sur les 3 milliards et quelques promis au Mali, il faudra échelonner, justifier, décaisser au rythme des bailleurs. « Ce qu’il faut comprendre, c’est que tout l’argent ne peut être décaissé de suite, il faut des projets, des conventions et des signatures », explique cette chargée d’affaires à  l’Ambassade d’Allemagne, dont la coopération avec le Mali, reste l’une des plus stables à  ce jour. L’Education, la santé, l’assainissement et la décentralisation En dehors des principaux chantiers évoqués plus hauts, d’autres secteurs restent à  promouvoir, l’éducation, la santé, la promotion des femmes, mais aussi l’environnement et les changements climatiques. Le Mali vient de recevoir un peu plus de 2 milliards de francs pour son démarrer son Fonds Climat et s’adapter aux effets négatifs du changement climatique. Un bon point. Pour le nouveau président, la tâche reste herculéenne, et il faudra parfaire le processus de décentralisation pour lequel des Etats Généraux ont eu lieu en octobre 2013, et envisager autrement le développement local en donnant plus de moyens et de compétences aux collectivités territoriales dans les 8 régions du Mali. On note cependant un petit changement dans la communication gouvernementale, un aspect qui gagnerait à  être poursuivi, car après tout, la gouvernance, c’est aussi cette relation qu’entretient jour après jour, le chef de l’Etat avec son peuple qui l’a élu au suffrage universel direct. Un deuxième round commence !

Pour la libération de Kidal, des Bamakois ont battu le pavé

Cette marche de protestation, sous une escorte sécuritaire impressionnante, a débuté à  la Mairie du District de Bamako pour prendre fin à  la place de l’indépendance. Tout au long du chemin, les marcheurs scandaient : « Libérer Kidal, libérer Kidal… ». Et sur leurs banderoles et pancartes, on pouvait lire entre autres : « A bas Hollande; A bas la politique de la France à  Kidal ; A bas le soutien de la France au Mnla ; la France n’a pas d’ami, ni ennemi, la France ne vise que ses intérêts ». Au point de chute de la marche à  la place de l’indépendance, le Collectif pour la défense de la souveraineté de l’Etat du Mali à  Kidal, initiateur de la manifestation, a lu une déclaration. Selon le collectif, l’objectif de cette marche est la libération sans condition et sans delai de la région de Kidal. « Prendre le contrôle total et effectif de Kidal » « Si le Mnla sont vos alliés politiques et économiques, sachez monsieur François Hollande, Monsieur les présidents de la CEDEAO que pour le peuple malien, le MNLA n’est qu’une association de criminelle, de trafiquants de drogue qui n’ont droit de citer ni dans la mosquée, ni à  l’église, ni dans le temple dans l’honneur », a déclaré le coordinateur du collectif, Mohamed Bathily dit Ras Bath. En effet, le collectif a demandé et sans délai au Président de la République, Ibrahim Boubacar Keà¯ta, d’instruire à  l’administration et à  l’armée malienne, symbole de l’autorité de l’Etat, leur déploiement partout sur le territoire malien et spécifiquement de prendre le contrôle total et effectif de Kidal ou tout autre endroit occupé par les groupes armés et sbires. Pour le Collectif, « IBK doit défendre les intérêts du peuple malien en faisant en sorte Kidal soit totalement libérer et la France doit cesser de défendre le MNLA car l’Azawad ne sera jamais Soudan du Sud et Kidal ne sera jamais Juba » Bref, les initiateurs ont réclamé la liberté de circulation de l’armée malienne dans toute la région de Kidal sans entrave et exiger la sécurisation du Gouvernorat, de l’antenne de l’ORTM et de tous les autres édifices publics de Kidal par les forces de défenses et de sécurités maliennes. Une autre marche pour la libération totale de Kidal, cette fois-ci organisée par le Mouvement Anti – MNLA, est prévue demain, jeudi 28 novembre 2013.

Pourquoi tout le monde lâche le MNLA

«Ne nous ne méprenons pas : les discours d’Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK) depuis son élection n’ont rien changé à  la situation désastreuse qui prévaut à  Kidal, déclare un haut gradé malien du ministère de la Défense. IBK collabore étroitement avec la France, comme à  l’époque d’ATT. Aujourd’hui, le MNLA a été déchu par la France. Paniqué par l’exécution des deux journalistes français, il était prévisible dans un premier temps que le MNLA quitte Kidal. On peut espérer un désarmement par la suite. Un processus logique, qui ne signifie pas dissolution du mouvement rebelle». Le 10 novembre dernier, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) informait, dans un communiqué officiel, «l’opinion nationale et internationale qu’il s’est engagé à  quitter le gouvernorat et la Radio de Kidal le 14 novembre 2013, selon les termes de l’accord-cadre signé, sous l’égide de la communauté internationale, par le MNLA en juin 2013 à  Ouagadougou». Cet engagement entre dans le cadre de «l’accord préliminaire à  l’élection présidentielle et aux négociations de paix de Ouagadougou». La débandade chez les indépendantistes Une décision qui a bouleversé les partisans et certains décideurs du MNLA. «A Kidal, cette nouvelle a troublé la population. Certains habitants veulent quitter la région puisqu’ils craignent des représailles de la part de l’armée malienne quand elle sera sur place, à  la place du MNLA, affirme un vétéran du mouvement. l’épisode de juin dernier, qui nous a obligés à  interpeller des habitants noirs de Kidal, a marqué tout le monde. Depuis que le MNLA a annoncé le retrait de Kidal, une vague d’indignation s’est abattue sur nous, comme si la décision nous appartenait». Ce témoignage rejoint l’étonnante déclaration d’un haut cadre du MNLA et ancien membre du gouvernement malien qui nous avait confié, il y a quelques mois, que le projet du MNLA devra attendre quelques années : «l’Azawad devra patienter. Ce n’est pas encore le jour de gloire de notre cause, ceci ne veut pas dire que nous sommes des traà®tres. Nos différentes alliances et divisions au sein du groupe nous ont fragilisés et décrédibilisés auprès de notre jeune nation. Nous patienterons encore pour que l’Azawad se libère.»

Kidal: le MNLA évacue deux bâtiments publics

« Les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), conformément à  leurs engagements, ont libéré ce jeudi le gouvernorat et la radio de Kidal », a déclaré à  l’AFP Abdoulaye Bathily, numéro deux de la mission de l’ONU au Mali (Minusma). D’après lui, ces bâtiments ont été évacués après discussion avec des partisans du MNLA, qui protestaient contre cette décision et ont saccagé une partie du gouvernorat et d’autres édifices publics proches. Ce matin encore, des femmes et des jeunes se sont rassemblés devant le quartier administratif de Kidal. Des tentes ont été dressées dans la rue, en face du gouvernorat. Ces militants du MNLA sont en rupture avec leurs leaders politiques, ils refusent que leur mouvement libère ces bâtiments publics. « Des documents administratifs anciens ont été brûlés, des tables, des chaises ont été volées ou détruites, il n’y a pas eu de destructions graves », a indiqué à  RFI, un responsable d’ONG qui était sur place. A la mi-journée, « les lieux ont été évacués par des éléments armés du MNLA », affirme un habitant. « La colère des populations est légitime, affirme un cadre du MNLA. Notre mouvement multiplie depuis des mois les concessions mais l’Etat malien ne bouge toujours pas. Nous avons expliqué aux habitants de Kidal qu’il fallait quitter les lieux, ce qu’ils ont fait ». Une longue réunion s’est ensuite tenue en début d’après-midi sur la base française Serval pour tenter de trouver une solution. Signe que le dossier est sensible, le chef militaire de la Minusma, le rwandais Jean Bosco Kazura, et le numéro deux de l’organisation onusienne, le sénégalais Abdulaye Bathily, ont fait le déplacement depuis Bamako à  Kidal pour discuter directement avec le MNLA Selon la radio mondiale, les leaders du mouvement ont remis gouvernorat mais en échange ils souhaitent des compromis sur la sécurisation de Kidal. Quant à  la radio, outil capital pour informer et passer des messages, le MNLA exige de pouvoir diffuser ses messages dès qu’il le souhaite.

Journalistes de RFI tués au Mali : le scénario de l’assassinat se précise

Dans l’enquête sur l’assassinat, samedi 2 novembre, de deux journalistes français de RFI près de Kidal au Mali, le procureur de la République à  Paris, François Molins, a confirmé hier mercredi que l’homme soupçonné d’avoir planifié l’enlèvement s’appelle Bayes Ag Bakabo, comme l’avait affirmé une source sécuritaire malienne. Selon le magistrat, ce Touareg serait un trafiquant de stupéfiants lié à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique. Cette organisation terroriste avait revendiqué, la semaine passée, les meurtres de Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Bayes ag Bakabo «fait l’objet d’intenses recherches» Le haut magistrat a évoqué des «soupçons très précis» pesant sur Bayes ag Bakabo. «Il a été vu circulant au volant du pick-up qui a servi à  enlever les deux journalistes et en train d’acheter 140 litres d’essence la veille ou l’avant-veille de l’enlèvement», a déclaré le procureur lors d’un point sur l’enquête au parquet de Paris. Bayes ag Bakabo «fait l’objet d’intenses recherches» a ajouté François Molins. Sa présence parmi les quatre ravisseurs de Ghislaine Dupont et Claude Verlon ayant pris part à  l’enlèvement est «l’hypothèse privilégiée», a-t-il ajouté, confirmant qu’Abdelkrim Targui, qui dirige une katiba (unité combattante) d’Aqmi pourrait être le commanditaire du rapt et des assassinats. Deux hypothèses pour expliquer l’assassinat Le procureur a dessiné «deux hypothèses (qui) apparaissent plausibles» pour expliquer l’assassinat des deux journalistes de RFI. Une fois que le véhicule dans lequel ils se trouvaient est tombé en panne, à  une douzaine de kilomètres de Kidal (nord du Mali), «soit les deux otages ont essayé de profiter de ce moment pour essayer de fuir», «soit les ravisseurs n’ont pas voulu gêner ou ralentir leur fuite et ont préféré exécuter leurs victimes plutôt que de les laisser derrière eux, comportement malheureusement déjà  rencontré chez Aqmi, significatif du peu de respect que ses membres ont pour la vie humaine». François Molins a précisé que Ghislaine Dupont a été touchée par trois balles dont une première a été mortelle au niveau de la poitrine. Claude Verlon a été touché de sept balles. Aucune de ses balles n’a été tirée à  bout touchant. Le parquet de Paris avait ouvert une enquête le 2 novembre, jour des assassinats, pour «enlèvements suivis de mort en relation avec une entreprise terroriste».

Assaleck et Tako: réfugié et déplacée à la quête du bonheur!

« J’ai laissé mes deux parents, mes frères et sœurs à  Kidal ». La vie en France n’est pas rose, non plus. « Ici, C’’est autre chose, le marché du travail est saturé. Je n’arrive à  exercer mon métier de journaliste que très ponctuellement. Le chômage est partout, même ceux qui ont de l’expérience n’arrivent pas à  trouver du travail à  plus forte raison, moi. Vraiment je me débrouille de temps en temps pour trouver quelque chose à  faire sinon C’’est très dur » confie-t-il. Pour Emmanuel Ekouli, un Camerounais qu’Assaleck a rencontré lors de son voyage en France, « C’’est un garçon sympathique, et je crois qu’il a beaucoup d’avenir. l’Europe est dur, mais je pense qu’il va s’en sortir et retourner au pays la tête haute ». Joint au téléphone à  la veille de la tenue des Assises nationales sur le Nord, Assaleck s’exprime en ces termes pour justifier la tenue de cette rencontre : « C’’est une opportunité d’ouverture car cela va faciliter le dialogue. Il faut que les populations à  la base soient concernées. Généralement, il y a du favoritisme dans le choix des personnes représentées lors de ces discussions. Je crois qu’il faut revoir cela et discuter davantage des questions relatives à  la justice et à  l’éducation ». Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 90% des déplacés internes souhaitent retourner dans leur localité d’origine. La Commission Mouvement de Populations (CMP) a publié un rapport le 30 octobre dernier qui fait état de 283.726 personnes déplacées sur l’ensemble des régions du Mali dont près de la moitié ont pu retourner. Toutes les conditions sont-elles réunies pour leur retour? Le samedi 02 novembre 2013, deux journalistes français de RFI ont été assassinés à  Kidal. Le ministre de la réconciliation nationale et du développement du Nord Cheick Oumar Diarrah a affirmé sur les ondes de Radio France Internationale (RFI) que Kidal n’est pas sécurisée. « Lors de notre passage dans cette ville nous avons été victimes d’un attentat que nous avons minimisé. La région de Kidal ne bénéficie pas de sécurité suffisante pour permettre aux journalistes de s’y rendre ». «Je souhaite, du fond du C’œur, retourner à  Kidal. Avec un peu de stabilité, je serai le premier à  y être. Cette partie du Mali a besoin de nous tous ainsi que de toute l’Afrique. On serait plus utile là -bas. Ce n’est pas pour faire l’éloge des Touaregs mais J’aimerais que les gens n’oublient jamais que nous sommes les seuls Africains qui ne souhaitent pas immigrer lorsqu’il y a la paix chez nous. Ce désert je ne pourrai, pour aucun paradis sur cette terre l’échanger, ni l’oublier ». Marié, Assaleck Ag Tita rêve de revoir « tous les frères et sœurs maliens se donner la main à  nouveau et dans la paix». Quant à  Tako, elle est âgée de 26 ans et a vécu toute son enfance chez sa tante dans la ville de Tombouctou. Il y a un an et demi, quand des combats ont éclaté elle a repris le chemin de Bamako avec sa tutrice. « Ma tante est rentrée avec ses enfants, moi je voudrai travailler ici et rester avec ma mère et mon grand-père qui ne veulent pas non plus que je reparte » relate-t-elle. Titulaire d’un diplôme d’une école de santé, Tako est stagiaire dans le laboratoire d’un centre de santé à  Bamako. En plus de ces acquis, elle a pu bénéficier d’une formation de l’APDF à  l’endroit des femmes et filles déplacées. Cette initiation en activités génératrices de revenus (AGR) a concerné l’apprentissage de la teinture, de la savonnerie et du séchage de légumes. « Moi personnellement, je préfère la teinture. Je voudrais ouvrir ma propre entreprise un jour et apprendre aussi ce métier à  d’autres personnes. Tel est mon souhait le plus ardent » explique-t-elle. 1,80 pour 60 kilogrammes, Tako Kéà¯ta a une pensée pour ses frères et sœurs retournés au Nord « je vais rester ici. Mais je sais aussi que C’’est difficile pour ceux qui sont partis, la vie est chère ». Selon une déplacée retournée à  Diré, Fanta Diabaté, cette dernière a suivi la formation de l’ADPF en compagnie de Tako « C’’est une fille qui a de l’avenir, elle parle peu et se consacre au travail qu’on lui donne » décrit-elle. Tako est célibataire et sans enfant et souhaite « rencontrer quelqu’un à  Bamako, un jour ».

Kidal : le Mnla finira t-il par tenir ses promesses ?

Les locaux du Gouvernorat et de la Radio nationale de Kidal sont toujours occupés par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Et cela, en violation de l’accord préliminaire de Ouagadougou, signé le 18 juin 2013. Il y a peu, une délégation restreinte du Comité de Suivi et d’Evaluation de l’Accord préliminaire de Ouagadougou a rencontré la coordination politique du MNLA, du HCUA et du MAA, à  Ouagadougou le 8 novembre 2013. De cette concertation, le MNLA a promis de libérer les 2 structures, le 14 novembre prochain. Le groupe armé tiendra t-il ses promesses ? Depuis la signature de l’accord préliminaire de Ouagadougou, le 18 juin 2013. Le constat est clair, le MNLA viole les termes de l’accord : tout d’abord, il occupe les deux lieux stratégiques du pouvoir : le gouvernorat et les locaux de la radio télévision nationale. Alors que la résolution 2.100 du conseil de sécurité des Nations-Unies et l’accord préliminaire interdisent à  un groupe armé d’occuper les locaux d’un Etat souverain. Cantonnement ineffectif Ensuite, dans l’accord préliminaire les groupes armés doivent être cantonnés. Mais, le MNLA règne en maitre absolu à  Kidal (leur drapeau flotte sur toute la ville), et coupe la route aux bergers et emportent le bétail. La semaine dernière seulement, les rebelles ont attaqué, à  Ménaka, une position des forces armées du Mali.  De leur côté, les autorités maliennes ne croient plus aux annonces du groupe armé et préfèrent voir des actes : «Â Comment voulez-vous négocier avec un gouvernement que vous humiliez en tenant les lieux de pouvoir », explique Cheick Oumar Diarra, ministre de la réconciliation nationale, qui «Â prend acte » de la décision annoncée par le MNLA. «Â Ils disent qu’ils s’exécuteront le 14. Nous attendons le 14 pour voir que la décision a été exécutée », prévient-il cependant. Pour Cheick Oumar Diarra, «Â si la décision est exécutée, ce sera une étape vers le lancement d’un dialogue constructif ». Si cette décision était respectée, cela permettrait aux autorités administratives de mener à  bien leur mission et s’impliquer dans le processus de la réconciliation nationale. Parce que l’autorité de l’Etat doit s’exercer sur toute l’étendue du territoire, y compris à  Kidal. La pression de la communauté internationale pourrait-elle pousser le MNLA à  libérer le Gouvernorat et la télévision nationale ?

Kidal : quelle marge de manoeuvre pour IBK ?

Deux mois à  peine après son investiture, le 4 septembre, le président Ibrahim Boubacar Keita, élu pour sa fermeté ou pour l’autorité qu’il est censé incarner aux yeux des Maliens, fait déjà  l’objet de toutes les critiques. L’assassinat des deux reporters de RFI, ont provoqué des larmes chez « Kankelentigui », à  tort ou à  raison, un fait qui irrite certains et n’étonne pas d’autres. « Nous n’avons pas élu IBK pour qu’il pleure sur les antennes de RFI », clame ce journaliste local. Du côté de la présidence, on s’en défend. « Nous étions dans le registre de l’émotionnel, il faut comprendre et vous allez voir que très vite, après cet incident malheureux, les lignes vont bouger à  Kidal », commente ce membre du protocole. Kidal, o๠justement, les lignes semblent vouloir bouger, depuis l’incursion de l’armée malienne, ce vendredi dans la nuit. Une colonne parmi laquelle figure le Gal Gamou. Est-ce un début de réponse du Mali aux rebelles du MNLA, qui ont un contrôle évident sur Kidal ? Il faut dire que les dernières décisions des autorités n’étaient pas de nature à  rassurer les Maliens et montrent que les Accords de Ouagadougou du 18 juin ne trouvent toujours pas leur application. L’administration absente à  Kidal, le refus des groupes armés de se cantonner, et la récente levée des mandats d’arrêts contre d’anciens chefs rebelles, soupçonnés d’accointance avec Ancar Dine ou Aqmi, a crée l’incompréhension chez beaucoup. « C’est une décision de justice et la justice est à  la base de tout. Si le gouvernement malien lui même va à  l’encontre de cette justice et lève des mandats qu’il a lui même pris, cela relève de la compromission avec des groupes armés aux intentions multiples », souligne André Bourgeot, anthropologue et spécialiste du Sahel. Souveraineté en jeu Du coté des autorités, on assume ce qu’on appelle des mesures de confiance, pour dit-on, mener à  bien les négociations futures avec le MNLA, le HCUA ou encore le MAA, des mouvements plus ou moins radicaux, selon les évolutions de l’actualité. « N’oubliez pas que le Mali subit également la pression de la France et a été libéré grâce à  l’opération Serval. Se défaire de cette tutelle n’est pas chose aisée », commente un diplomate de la Minusma. « Il faut d’autant plus œuvrer dans le sens du dialogue et avec hauteur », poursuit notre interlocuteur. Du reste, Mohamed Aly Bathily, le ministre malien de la justice, a affirmé haut et fort que « si cela s’avérait nécessaire, d’autres prisonniers seraient libérés », en marge de la réunion de suivi sur la situation au Mali le 2 novembre. Une déclaration qui en rajoute à  l’inquiétude populaire. IBK serait-il acculé face aux derniers évènements au point d’en arriver aux larmes ? « Je m’étonne qu’IBK pleure pour deux journalistes de RFI et pas pour les naufragés de Konna, est-cela le patriotisme ? », témoigne Ousmane étudiant. « Ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est la réponse que les autorités doivent donner aux agissement du MNLA et de ses alliés sur le terrain. Tout reste à  prouver, même une éventuelle complicité du MNLA dans l’assassinat des deux journalistes », commente cet éditorialiste. » Or le président IBK n’accumule pas les bons points ces jours-ci. On rappelle volontiers que Zahabi Ould Sidi Mohamed, son ministre des affaires étrangères, est certes un ancien fonctionnaire international mais aussi un ancien rebelle. Tout comme trois ressortissants du Nord, ex chefs rebelles, sont désormais candidats aux législatives, sous les couleurs du RPM, et accusés de chercher une impunité. En outre, les assises du nord qui se sont tenues à  Bamako les 1er, 2 et 3 novembre, estiment beaucoup, auraient du avoir lieu au Nord d’abord entre communautés locales et non entre « bourgeois de Bamako » pour paraphraser un confrère. S’il existe un fossé évident entre les revendications des membres du MNLA et les principes de Bamako, il y a trop de compromissions de la part du pouvoir malien. On apprécie malgré tout la manière dont IBK a géré l’après mutinerie de Kati, même si les conditions actuelles de résidence du Gal Sanogo, font encore les choux gras de la presse. Sans tomber dans la surenchère ou céder à  la stigmatisation des communautés du nord, la situation reste très tendue à  Kidal o๠des affrontements ont opposé l’armée malienne et le MNLA depuis ce vendredi. Jusqu’o๠ira cette nouvelle montée de tension ? Et quelle réponse donnera le pouvoir malien pour rassurer le peuple ?

L’armée malienne à l’assaut de Kidal

Dans la nuit du jeudi au vendredi, des centaines de militaires maliens sont arrivés dans la ville de Kidal. Parmi eux, le fameux général Gamou, que les chefs du MNLA ne voulaient pas voir dans la ville. Sur les réseaux sociaux, beaucoup de témoins font état de combats entre les forces armées maliennes et les éléments du MNLA. Ainsi, aux environs de 14h, Mountaga Touré publie sur Twitter « accrochage à  l’instant, à  70 kms de Menaka, entre armée malienne et le MNLA qui parle d’embuscade ». Informations aussitôt relayée par de nombreuses personnes et des journalistes locaux. « Ca chauffe à  Menaka »,écrit Abdou Diarra, toujours sur Twitter. Nombreux sont les Maliens à  avoir réclamé une réaction ferme des autorités maliennes après l’assassinat de deux journalistes français, le 2 novembre dernierà  Kidal. La ville échappe toujours au contrôle de l’armée malienne qui n’y a que quelques dizaines d’hommes cantonnés dans un camp. L’administration a également beaucoup de mal à  s’y redéployer, le gouverneur n’a toujours pas pu récupérer ses locaux, occupés par des hommes du MNLA. Impuissance ou complicité des forces étrangères? L’armée française, à  travers la force Serval et les contingents de la MINUSMA y assurent la sécurité et officiellement « empêchent la situation de dégénérer ». Mais pour de nombreux observateurs, il s’agissait surtout de maintenir un statut quo au profit des rebelles touareg qui restent les vrais maà®tres sur le terrain. En témoigne leur dernier coup d’éclat, une attaque à  la grenade de l’agence de la Banque Malienne de Solidarité(BMS). Avec le drapeau de l’Azawad, la république qu’ils souhaitent implanter au nord du Mali, première raison du déclenchement de la crise politico-sécuritaire qui a plongé le Mali dans des troubles et contraint des centaines de milliers de personnes à  quitter leur maison et se réfugier plus au sud ou hors du pays. Les lignes sont-elles en train de bouger au Nord? C’est l’interrogation de tous en ce vendredi, tant l’attente est grande au sein de l’opinion publique malienne. Le fait que des hommes armés aient pu venir en plein Kidal, enlever deux personnes et les exécuter sans qu’aucune des forces en présence ne puisse les en empêcher a sans doute pousser les autorités à  l’action. Reste maintenant à  savoir si le monde va à  nouveau se laisser distraire par les cris d’orfraie du MNLA.

Comment Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont croisé la mort à Kidal

Lorsque Claude Verlon et Ghislaine Dupont arrivent à  Bamako le vendredi 25 octobre, ils sont heureux à  l’idée de faire des sujets sur la réconciliation nationale dans le cadre de la grande opération spéciale que préparait RFI les 7 et 8 novembre à  Bamako.  » On a tellement bossé dessus, on voulait montrer que les populations du Nord Mali sont pour la paix et l’unité », confie leur collègue Christine Muratet lors de la cérémonie funèbre organisée avant le rapatriement de leurs corps à  Paris. Ghislaine Dupont et Claude Verlon n’en sont pas à  leur premier coup d’essai. Habitués de l’Afrique, des terrains sensibles comme le Congo Kinshasa d’o๠Ghislaine fut expulsée en 2006 ou encore la Côte d’Ivoire pendant la crise politique, ils ont souvent travaillé ensemble. Les deux reporters en étaient à  leur deuxième voyage au Mali, après l’élection présidentielle de Juillet o๠ils avaient couvert le vote à  Kidal. « J’ai voyagé avec eux, j’ai beaucoup discuté avec Ghislaine et Claude dans l’avion « , témoigne Ousmane Ndiaye, l’un des correspondants de TV5 Monde à  Bamako. Ce dernier reste très ému par leur mort et n’a pas souhaité en dire plus. Direction Kidal Sur place, Ghislaine Dupont et Claude Verlon entament rapidement les démarches pour se rendre à  Kidal le vite possible. Samedi 26 octobre, le lendemain de leur arrivée, on les verra au Parc National de Bamako, à  la journée des Nations Unies. Ils y étaient pour prendre contact et rencontrer la Minusma, et organiser leur voyage à  Kidal :  » Ils ont demandé à  ce que nous les transportions jusqu’ à  Kidal, confie cette chargée de l’information. Nous avons accepté et leur avons fait signé un document nous désengageant, car une fois à  Kidal, ils seraient responsables de leur propre sécurité. J’avais encore ces documents sur la table, samedi, lorsqu’on m’a appelé pour m’informer de leur enlèvement », poursuit-elle, émue. Ghislaine Dupont et Claude Verlon étaient-ils trop pressés d’arriver à  Kidal ? C’est l’avis d’un journaliste malien, qui les connaissait : » Lorsqu’elle arrive à  Bamako, Ghislaine Dupont prend du temps pour se reposer, voir des amis, mais cette fois, elle avait hâte d’aller au nord ». Confiante en la mission, elle avait depuis Paris, contacté des responsables du MNLA. Quelques jours plus tard, les deux reporters sont à  Kidal. Ils y sont à  l’aise et testent leur matériel devant foules et témoins, rencontrent les autorités et des responsables locaux. Sur place, la présence des deux français est vite repérée.  » S’ils se sentaient en confiance », confie en sourdine Mme Chekchik, l’épouse d’un membre influent de la communauté touareg, c’est que le MNLA a du leur dire, venez, nous contrôlons Kidal, et vous n’avez rien à  craindre. Et turbans sur la tête ou pas, à  Kidal, chacun sait qui est qui… ». Affirmation osée, mais qui va dans le sens de tous ceux qui accusent le groupe rebelle d’être complice de l’enlèvement des deux journalistes français. Du reste, qu’Ambéry Ag Ghissa déclare avoir été sommé de  » rentrer » au moment o๠les deux français sont enlevés, continue d’étonner. Et l’autre thèse qui évoque l’arrivée imprévue des deux reporters, chez Ambéry Ag Ghissa, est plus qu’improbable… Flou autour de l’enlèvement Comment Ghislaine Dupont sont -ils arrivés au domicile d’Ambéry Ag Ghissa sans escorte ? Comment ont-ils pu sortir de la maison du responsable du MNLA et se faire enlever sans qu’aucune intervention n’ait eu lieu. Ambéry Ag Ghissa, haut responsable politique du MNLA vit-il sans garde rapprochée ? Autant de zones d’ombres qui laissent penser que les deux français étaient suivis, épiés et attendus. Mais l’alerte sera vite donnée après leur enlèvement. « Une patrouille au sol et deux hélicoptères Serval, qui ont décollé de Tessalit, ont entrepris de prendre en chasse les ravisseurs », précise l’état major français. « Kidal est une petite ville et il n’y a pas mille et un chemins pour sortir de la ville.  » Lorsque les Français disent qu’ils n’ont pas établi de contact visuel, cela laisse place au doute », affirme un militaire de la Minusma en poste à  Bamako. Ghislaine Dupont et Claude Verlon, selon une première thèse, ont été tués par balle puis abandonnés à  quelques mètres du véhicule des ravisseurs à  12km au nord de Kidal. L’enquête avance, et la katibat, qui aurait organisé le coup étant identifiée comme celle d’Abdelkrim El Targui, réputé sanguinaire, laisse penser qu’ils « auraient été égorgés ». Sont-ils morts à  cause de la panne du véhicule ou parce que les ravisseurs s’estimant poursuivis , ont préféré les exécuter froidement ?  » C’est en général la technique d’AQMI et chaque fois qu’il y a une opération visant à  libérer les otages, et qu’elle tourne mal, AQMI exécute les otages », précise cet expert du Sahel. Victimes collatérales La mort de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon aurait-elle pu être évitée ? Les questions demeurent mais toujours d’après cet expert du Sahel, les ravisseurs auraient pu vouloir prendre les deux français comme monnaie d’échange. On sait désormais qu’Iyad Ag Ghali, l’ex chef d’Ancar Dine, a été un médiateur dans la libération des 4 otages d’AREVA. On l’accuse d’avoir fui avec l’intégralité du butin et Targui son cousin, chef de la katibat « El Ansar », d’avoir voulu prendre les deux français comme monnaie d’échange potentielles pour calmer les ardeurs de tous ceux qui ont été impliqués dans la libération des otages d’Areva. Leur mort résulterait alors du mécontentement de certains bandits qui n’auraient pas eu leur part du butin. En outre, un autre suspect, Bayes Ag Bakabo, serait impliqué dans l’enlèvement des deux journalistes puisque c’est son véhicule, une totoya pick up beige, dans laquelle des preuves auraient été retrouvées, qui aurait servi à  l’opération, puis été abandonné à  quelques kilomètres du corps de Ghislaine Dupont et Claude Verlon.L’enquête elle se poursuit et plusieurs suspects ont été appréhendés. Mais qu’en est-il de l’interview que les deux journalistes ont réalisé avec Ambéry Ag Ghissa ? Que se sont-ils dit ? La direction de RFI a t-elle pu récupérer ces enregistrements ? De ces éléments, on ne sait rien pour le moment… Sauf que leur contenu pourrait apporter de nouveaux éclaircissements dans l’affaire…

Crimes de Kidal : le pont du verlan

Ils sont venus au Mali pour juste informer. Ils en sont repartis sans vie. Ghislaine est devenue le PONT de deux mondes antagonistes. Claude confirme pour sa part que ces deux mondes parlent un VERLAN différent. Triste sort. Tragique sort que cette mort par balle de deux journalistes courageux et professionnels jusqu’au dernier soupir. Ils n’ont jamais voulu faire du journalisme au chéquier en se contentant d’interviewer des autorités confortablement installées dans les salons douillés de Bamako et prêtes à  pérorer sur ce qui se passe dans le septentrion malien. Ghislaine tissait sa laine pour verrouiller l’information recueillie à  la source. Claude l’épaulait pour refuser la fin décrétée de cette guerre lâche qui n’en est qu’à  son aube dans le nord du Mali. Ces écrits ne sont pas une ode pour Claude et Ghislaine. Non, ils tirent la sonnette d’alarme d’autant que rien ne justifie cette tuerie barbare. Un stylo, un micro et une caméra ne peuvent s’opposer à  un fusil. Les auteurs de ce double crime le savent mais que valent nos écrits et notre indignation devant ces criminels froids obnubilés par le fric et les fesses et agissant sous le coup de la foi ? Nos mots sont du Verlan pour ces criminels sinon ils auraient compris que Ghislaine constituait un Pont entre leurs revendications et la communauté internationale. Dommage, ils ne pouvaient pas comprendre, ils ne comprennent pas. Ils ne connaissent que le langage des armes et la politique du bas de ceinture. Un fait demeure : les confrères sont partis, nous perdons en eux deux professionnels chevronnés, deux êtres charmants et attachés à  un journalisme de qualité. Une exigence s’impose : tous doivent accepter que la crise malienne est loin de connaitre son épilogue, autrement dit les djihadistes ne lâcheront rien et utiliseront tous les interdits pour se faire entendre. Il faut oser le dire : la pacification du septentrion malien ne se fera pas sans la France et ses partenaires Onusiens obligés de ne plus ménager le MNLA et ses phalanges. La vérité est une pilule amère qui confrontée à  la réalité indexe une race couvée et des mouvements à  décapiter faute de quoi d’autres Ponts s’effondreront et des «Â Ver » plus longs seront déclamés pour pleurer d’autres Ghislaine et Claude dans cet enfer des caà¯ds connus de KIDAL. Que dalle ! Comme le dit si bien Patrick BRUEL «Â je casse ma plume » devant ces crimes infâmes le temps de voir la France prendre la main pour sauver un Mali qui n’a pas encore pris la pleine mesure de la détermination des tueurs du camp adverse. DIOP Makhtar

Hommage à Ghislaine Dupont et Claude Verlon à Paris

Lors de cette cérémonie d’environ 90 minutes sur les antennes de Radio France Internationale (RFI) et sur rfi.fr, journalistes, personnalités politiques françaises et maliennes et amis ont rendu un dernier hommage aux deux journalistes. Pour Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, « Cet assassinat est un crime contre l’amitié entre l’Afrique et la France, dont RFI est un symbole ». Après avoir rassuré RFI et l’ensemble de la presse, il a encouragé les journalistes à  poursuivre leur travail. « Vous faites un travail formidable reconnu dans le monde entier, ce travail doit continuer et J’en suis sûr que ce qu’aurait voulu Jean et Claude » a t-il poursuivi. « Beaucoup de Maliens et beaucoup d’Africains ne connaissaient pas de visu Ghislaine et Claude mais je pense que leurs voix étaient très proches de nous » a déclaré, pour sa part, Jean-Marie Sangaré, ministre malien de la communication. Durant la cérémonie, le public a suivi des extraits de reportage réalisés par Ghislaine et Claude, des vidéos de souvenirs ainsi que des messages des auditeurs. Envoyés spéciaux de RFI au Mali, Ghislaine Dupont,57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, ont été assassinés à  Kidal le 2 novembre dernier.

Incontrôlable Kidal…

C’est tout le contraire qui semble se profiler avec la récente levée des mandats d’arrêts contre des chefs rebelles, les accointances avec les maà®tres du nord qui prévalent dans le jeu du rapport de force entre Bamako et les représentants du Nord. Certains parlent même d’un modèle à  la « ATT » qui perdurerait et risquerait de saper définitivement l’autorité de l’Etat. Si les forces françaises et onusiennes sont sous représentées à  Kidal, l’armée malienne l’est encore plus. La question qui est sur toutes les lèvres est bien sûr celle du contrôle de Kidal o๠courent de nombreux groupes armés et mouvements touareg, d’obédience plus ou moins extrême. Si les uns optent pour le jeu politique, d’autres nouent des alliances contre nature avec AQMI, au risque de saper le dialogue entamé. Plus rien n’étonne du MNLA, qui équivaudrait pour beaucoup à  Ançar Dine ou à  AQMI, ou au MUJAO. Les cartes sont bel et bien brouillées. Kidal demeure donc l’inconnue, ce désert aride o๠seuls les hommes bleus savent se repérer et fuir. Fuir avec deux otages français, sur environ 12 km, même poursuivis, traqués jusqu’à  les tuer et les abandonner en plein sable. La capitale de l’Adrar des Ifoghas fait partie de ces villes sur liste rouge. Kidal, l’incomprise, reste encore sous le contrôle d’éléments armés, tandis que la Minusma, l’armée malienne et Serval y sont en sous effectifs. Et tentent de sécuriser le coin. Des rues poussiéreuses, un horizon incertain, des hommes enturbannés. Parmi lesquels il est difficile d’identifier qui est qui. Détail esthétique, mais qui a son importance, lors d’une prise d’otages rapide, et qui empêche de distinguer l’agresseur. Kidal, « C’’est la seule zone, o๠la souveraineté de l’à‰tat n’est pas effective. Les troupes de l’armée malienne ne patrouillent pas à  Kidal », confesse le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Soumeylou Boubèye Maà¯ga, au lendemain de l’assassinat tragique de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, qui y préparaient une opération spéciale RFI. Et ces derniers s’y sentaient en confiance, à  tel point qu’ils se sont rendus au domicile d’un membre du MNLA, sans peur et sans imaginer qu’ils puissent être des cibles potentielles. Kidal, ils la connaissaient, la percevaient d’une certaine façon. Erreur de jugement ? Observés ? Suivis ? Ils l’étaient certainement. Attendus, épiés, puisque dès qu’ils sont sortis du domicile d’Ambéry Ag Ghissa, ils ont été tout de suite cueillis et emmenés. Le reste est connu. Cibles de choix, cibles traquées, beaucoup pointent du doigt le MNLA. Qui sait si Ambéry Ag Ghissa ne les a pas vendu ?, affirment certains. Etaient-ils détenteurs d’une information pouvant mettre à  mal le MNLA ? O๠ont-ils été utilisés comme des martyrs par une mouvance terroriste, afin de toucher la France en plein C’œur. AQMI, on le sait mène une guerre sans merci à  la France depuis l’opération Serval. L’exécution rapide de Ghislaine Dupont et Claude Verlon sonne t-elle comme une nouvelle bataille engagée par les ennemis de la France, sur le sol malien ? Que les forces en présence n’aient pas pu intercepter le véhicule est une chose, mais que des otages soient pris dans cette vaste zone désertique n’est pas nouveau. Plus que jamais, la vigilance ne saurait être baissée même lorsque des otages ont été libérés. Une guerre sans merci oppose désormais la France aux puissances du mal dans le Sahel, celle médiatique contre celle de la terreur. Laquelle est la plus nocive ?

Assassinat des journalistes de RFI: la traque se poursuit

« Une dizaine de suspects ont été interpellés dans la région de Kidal, après l’assassinat des deux journalistes » de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, a indiqué une source à  la gendarmerie de Gao, la grande ville du nord du Mali. « Nous commençons à  avoir des éléments à  ne pas négliger », a-t-elle ajouté. Selon cette source, « les services maliens et français travaillent ensemble » dans la traque des assassins des deux journalistes qui avaient été enlevés à  Kidal peu avant d’être tués à  une dizaine de kilomètres de la ville. A Paris, l’entourage du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a démenti qu’il y ait eu des interpellations: « Pour nous, France et Serval, aucune arrestation ». Mais les militaires français disposent « d’indications permettant de remonter la trace » des meurtriers des deux reporters français, selon une source proche de M. Le Drian. Selon le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, interrogé par la radio RTL à  Paris, des « opérations pour identifier un certain nombre de personnes dans des campements » ont été lancées dimanche et étaient toujours « en cours » lundi. « A l’heure actuelle, nous n’avons pas de certitudes sur les auteurs, mais nous allons tout faire pour retrouver et punir les assassins » a t-il poursuivi. Ouverture des enquêtes judiciaires Les autorités maliennes et françaises ont ouvert à  Paris et à  Bamako des enquêtes judiciaires. A l’issue d’une réunion de crise hier dimanche 3 novembre à  la présidence, le porte-parole du gouvernement, Mahamane Baby, a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire. Des magistrats français sont attendus ce lundi à  Bamako. Les corps de Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été ramenés de Kidal (1.500 km au nord-est de Bamako), via Gao, par un avion militaire français dimanche soir à  l’aéroport à  Bamako. Leur rapatriement en France devait être organisé ce lundi. Le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, se rendra cet après-midi à  l’Aéroport International de Bamako-Sénou pour saluer la mémoire de deux journalistes.

Kidal : Zone de non droit

l’émotion, la colère et l’incompréhension sont les sentiments les plus partagés au Mali et ailleurs après l’assassinat sauvage de nos confrères de Radio France internationale(RFI), Ghislaine Dupont et Claude Verlon à  Kidal le samedi dernier. Cet assassinat des deux professionnels aguerris des médias, au delà  de l’indignation qu’il suscite, remet à  jour la lancinante question de Kidal. l’Adrar des Iforas considérés de l’aveu même du ministre malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maà¯ga, comme une zone de non-droit. Le président de la République du Mali Ibrahim Boubacar Kéita, avait, il y a juste quelques jours, déploré la situation à  Kidal o๠des militants du MNLA occupent le gouvernorat et la station régionale de l’ORTM pendant que les représentants de l’Etat rasent les murs en se confinant dans les locaux de la mairie. Un aveu d’impuissance au plus sommet qui vient malheureusement corroborer le sentiment général d’indignation et d’incompréhension des Maliens suite au traitement permissif accordé au MNLA. Excédés, des Maliens avaient vite conclu vite à  une espèce de collusion ou encore un accord tacite entre la France et la MNLA autour de la région concernée. Restaurer l’autorité de l’Etat à  Kidal l’assassinat odieux des journalistes de la radio mondiale va sans doute amener la France et même la communauté internationale à  revoir leur copie vis-vis de la gestion réservée à  Kidal. En termes clairs, il s’agira de permettre à  l’Etat malien d’exercer sa pleine souveraineté à  Kidal au même titre que les autres régions du nord libérés grâce à  l’opération Serval en janvier dernier. Il s’agira aussi de mettre, ipso facto, de contraindre le MNLA de rentrer dans sa coquille et de se mettre sous la férule de l’Etat central conformément d’ailleurs à  l’esprit des accords de Ouagadougou dont ils sont signataires. Loin d’être cantonnés, les groupes armés circulent dans la région tout en la terrorisant. Ceci est une nécessité urgente au regard de ce qu’on pourrait appeler la réorganisation des groupes jihadistes à  partir de Kidal. Disons le net : il est difficile aujourd’hui d’opérer une dichotomie possible entre le MNLA, Ançar dine et autres groupes jihadistes tant la région de Kidal est devenue aujourd’hui la plaque tournante des groupes armés de toutes espèces. En effet le groupe indépendantiste n’existait plus au moment de la libération des régions du nord notamment de Kidal. Ce qui veut dire que les ‘’régents » de Kidal ne sont ni plus ni moins que des jihadistes, des islamistes qui, sentant le roussi, se sont recyclés avant de rebondir comme C’’est le cas actuellement. Par MNLA aujourd’hui il faut, sans exagérer, voir tous ceux qui ont à  un moment donné semé la désolation au Mali et qui ne sont pas prêts à  abandonner cette funeste entreprise. La France comme la communauté internationale doivent comprendre, in fine, que le mouvement est le cheval de Troie des jihadistes, islamistes et des narcotrafiquants. Sans anticiper sur les conclusions des enquêtes sur l’assassinat des confrères de RFI, on voit mal comment on pourrait innocenter le MNLA dont quand on sait que les journalistes ont tété enlevés devant la porte d’un de ses responsables après une interview. Troublantes coà¯ncidences.

Ghislaine Dupont et Claude Verlon, tués à Kidal

La nouvelle a été confirmée par le Quai d’Orsay. Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les deux journalistes français de RFI enlevés samedi 2 novembre à  Kidal, ont été tués. Leurs corps sans vie ont été retrouvés à  12 kilomètres du lieu du rapt, selon le préfet de Kidal et plusieurs sources touarègues. Ils avaient été enlevés dans l’après-midi devant le domicile d’Ambéry Ag Rissa, un représentant du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). « Ambéry Ag Rissa a entendu un bruit suspect dans la rue, des coups de crosse portés contre le véhicule de nos reporters. Il a alors entrouvert sa porte et a vu les ravisseurs embarquer nos deux journalistes dans un véhicule 4×4 beige », indique RFI sur son site Internet. Toujours selon ce témoin, les ravisseurs « étaient enturbannés et parlaient tamachek », la langue des Touareg. Ils ont ensuite « sommé M. Ag Rhissa de rentrer chez lui et ont forcé le chauffeur des journalistes à  se coucher à  terre ». Ce dernier a « entendu Claude Verlon et Ghislaine Dupont protester et résister. C’est la dernière fois que les journalistes ont été vus », selon RFI. Une malheureuse première C’est la stupeur dans le monde de la presse. C’est la première fois que des journalistes sont tués au Mali. Ousmane Ndiaye du Courrier Internationale a déclaré, sur TV5Monde, être « sous le choc ». Les autorités maliennes n’ont pas encore communiqué officiellement sur ce drame et on ne connait pas pour le moment les circonstances dans lesquelles il est survenu. C’était la deuxième mission des reporters de RFI dans cette ville. Ils s’étaient déjà  rendus à  Kidal au mois de juillet pour couvrir le premier tour de l’élection présidentielle. Ghislaine Dupont, journaliste expérimentée, est spécialiste de l’Afrique à  RFI depuis des années. Ils avaient quitté Bamako pour Kidal mardi, en vue d’émissions spéciales sur le Mali devant passer sur RFI les 7 et 8 novembre.

Gouverneur Adama Kamissoko: » Le climat est serein à Kidal »

Journadumali.com : O๠en sommes-nous avec la situation à  Kidal ? Adama Kamissoko: Les discussions sont en cours pour que le gouverneur puisse regagner son bureau. à‡a ne va pas tarder, C’’est une question de jour. Il faut signaler que ce n’est pas seulement le gouvernorat, il y a des écoles, des directions régionales détruites qu’on doit réparer. Quelles sont vos attentes par rapport à  ces assisses? Nous espérons et comptons beaucoup sur ces assisses. Quand on parle de réconciliation au Mali, je pense que la région de Kidal est beaucoup concernée. Quel est le climat à  Kidal? Le climat est serein et calme. Les forces maliennes font des patrouilles internes et externes. l’Etat est entrain de prendre des mesures. Il y a deux jours seulement nous avons signé un contrat avec les différents acteurs du Nord pour rétablir l’ordre. La délégation ministérielle avait été caillassée? Non la délégation ministérielle n’a pas été caillassée, il y a eu quelques enfants incontrôlés qui ont échappé aux forces de l’ordre de la Minusma qui assurait la sécurité la délégation.

IBK à propos de Kidal en marge du sommet de la CEDEAO

A l’issue du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UEMOA et celui de la CEDEAO auxquels il a pris part dans la capitale sénégalaise, le président de la République, Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéita, a accordé vendredi 25 octobre un entretien à  la presse malienne (ORTM, Africable, AMAP) au cours duquel, il a salué l’intervention de la CEDEAO au Mali qui a contribué à  mettre fin au calvaire du peuple malien. Au cours du même entretien, le chef de l’Etat s’est dit heureux de l’engagement renouvelé de la CEDEAO aux côtés de notre pays dans sa lutte contre le terrorisme dans la partie nord. IBK a aussi évoqué le renforcement de l’effectif de la MINUSMA dans notre pays, estimé à  aujourd’hui environ 6000 hommes. Sur la situation sécuritaire au Nord et singulièrement celle de Kidal: «Â J’en ai profité aussi pour remercier aussi l’UEMOA que la CEDEAO, particulièrement la CEDEAO pour la part prise dans le salut du Mali. Vous savez que dès l’abord la CEDEAO s’est engagé à  soutenir le Mali par des décisions qui au regard de l’histoire peuvent être réputées avoir été heureuses ; en tout cas dont l’aboutissement a été la fin du calvaire du peuple malien. Dans les termes que vous savez : l’appel à  l’intervention Serval, laquelle intervention a été presque conjointe avec celle des forces des troupes de la CEDEAO au sein de la Misma, plus tard érigée en Mimusma. De tout cela, je pense qu’il il était de bon ton que reconnaissance soit faite à  l’entité Communautaire pour son engagement ; je ce que fais de bien bonne grâce. Je pense également le sommet a été l’occasion aussi pour le président Faure Gnassimbé de passer le relais à  notre frère Thomas Yayi Boni du Bénin pour ce qui concerne la présidence de l’Uemoa ; pour l’instant, la CEDEAO, elle continue sous l’égide du frère Alassane Ouattara. Au total C’’est donc une grande satisfaction que je tire de cette première participation à  deux sommets importants de qualité économique : l’Uemoa et la CEDEAO. J’en ai en même temps également profité pour dire combien je suis désolé d’avoir concentré tous les efforts de la CEDEAO, et également presque de l’Uemoa, sur les questions sécuritaires, en raison de ce qui avait lieu chez nous : la tragédie que notre peuple a vécu a concentré tous les efforts de la CEDEAO pendant presque plus u an. C’’est donc la reprise de la vocation économiques de ces deux entités qui a été conduite de fort belle façon. Voilà  ce que nous avions eu à  C’œur de réussir ici à  Dakar. Dans le communiqué, il est appelé un renforcement de la Minusma par la Communauté internationale. Un commentaire ? Un commentaire heureux. Cela pose simplement la constance de l’engagement de la CEDEAO auprès du Mali. Chacun le sait maintenant surtout depuis l’intervention du coordinateur du système des Nations unies au Mali qu’il souhaité le personnel de la Misma au Mali soit renforcé d’environ six milliers d’hommes. C’’est une information qui est dans le public, depuis au moins une semaine, ce n’est pas nouveau. Chacun sent que le mouvement Jihadiste veut reprendre du poil de la bête. On a signalé des regroupements au sud libyen qui n’augure rien de bon pour nos Etats, aussi bien le Mali que nos Etats frères du Niger et les autres. On sait le projet jihadiste. Les documents retrouvés à  Tombouctou au niveau de la Radio ont édifié le monde sur la réalité dans ce domaine, les vrais et les faux nés. J’ai profité pour informer mes homologues à  fond sur ce qui est de la situation dans le nord du pays, singulièrement à  Kidal que je trouve inadmissible, insoutenable, intolérable ; et qui ne saurait prospérer, très clairement.  » Je souhaite désormais que ces différents mouvements soient considérés comme des mouvements des groupes armés », a déclaré le chef de l’Etat. Par rapport aux élections législatives dont le premier tour est prévu pour le 24 novembre, le président de la République estime qu’il n’y a pas de problème à  ce niveau. « Le communiqué issu du sommet de la CEDEAO s’est surtout félicité de la bonne tenue de l’élection présidentielle au Mali qui incarne désormais la dignité malienne retrouvée. Nous avons pris une place qui est la nôtre au sein de la communauté internationale. C’est le retour du Mali au sein de la communauté internationale d’une manière décisive et ferme », a-t-il dit.

Nord du Mali: des islamistes ont tiré des obus sur Gao

Des islamistes ont tiré lundi matin des obus sur Gao, principale ville du nord du Mali, a annoncé à  l’AFP un responsable du commandement de l’armée malienne dans la ville, sans pouvoir préciser s’il y avait des victimes. Les islamistes ont lancé de loin des obus sur la ville de Gao. Pour le moment, je ne peux pas dire s’il y a des victimes ou pas, a déclaré à  l’AFP ce responsable de l’état-major de l’armée malienne à  Gao sous couvert d’anonymat. Cette information a été confirmée par des témoins. Des troupes ont été tout de suite dépêchées vers l’endroit d’o๠venaient les tirs d’obus, a ajouté la même source. Selon deux habitants de la ville interrogés par l’AFP depuis Bamako, ces tirs d’obus venaient de la sortie nord de Gao, qui mène vers la localité de Bourem. J’ai entendu les tirs d’armes lourdes vers la sortie de Bourem. J’ai vu un militaire malien couché par terre. je ne sais pas s’il est mort ou blessé, mais il a été touché , a déclaré, Maha Touré, infirmier dont le domicile jouxte la mosquée de Gao située dans le nord de la Ville. Un autre habitant qui circulait en motocyclette dans le même secteur, a affirmé avoir vu des soldats maliens et français se diriger vers l’endroit d’o๠venaient les tirs d’obus. Les Français se déplaçaient à  bord d’un véhicule blindé lourd, selon lui. Ces tirs sur Gao se produisent neuf jours après une attaque suicide à  Tombouctou, l’autre grande ville du nord du Mali, qui a fait au moins deux morts parmi des civils, blessé sept soldats maliens et tué les quatre auteurs de l’attaque, selon le gouvernent malien. Aqmi a revendiqué cette attaque et affirmé que 16 soldats maliens ont été tués.

La parole au peuple : « Trop, c’est trop! »

Les Bamakois ont écouté avec satisfaction le président IBK lors de son adresse à  la Nation ce mercredi soir. Les décisions prises vont dans le bon sens, de l’avis général, mais il faut serrer la vis encore plus fort, pour mettre un frein définitf à  l’insécurité tant dans le nord du pays qu’à  Kati. Naman Toure, agent commercial, ne comprend pas pourquoi on parle toujours de négociations avec les groupes armés du nord. « Le président IBK doit lancer un ultimatum de 24 heures pour dire aux rebelles de déposer les armes et de laisser les revendications qu’ils font pour diviser ce pays. C’est seulement par la guerre que ce problème peut être réglé ». Quant aux militaires maliens, « ils doivent oublier leur affaire de grade et aller se battre. l’intérêt de la nation doit être leur priorité ». Kadija, communicatrice: « Le temps des discours est fini, il faut passer à  l’action. Dissoudre le Comité Militaire pour la réforme des forces de sécurité et de défense n’est pas la solution. Il faut prendre des sanctions, radier ceux qui posent des actes d’indiscipline aggravée. On ne peut pas continuer à  passer l’éponge. Les gens doivent comprendre qu’ils doivent faire face à  leurs responsabilités ». Pour Boubacar Diané directeur des études à  l’ISC-BS, nos militaires doivent savoir que les « fusils qu’ils ont en main ont été achetés avec l’argent de Maliens pour les protéger et sauvegarder l’intégrité territoriale. Personne ne doit prendre ces fusils pour faire sa propre loi ou pour revendiquer. L’armée C’’est la discipline et si la discipline ne règne pas, rien n’est possible ». En ce qui concerne le nord et le retour des attaques des groupes armés, M. Diané, « le président doit montrer à  ces bandits, ces terroristes que le Mali ne peut pas jouer continuellement à  ce jeu. Donner de l’argent pour calmer leurs revendications et finalement être prisonnier de leur chantage ». Oumar Maà¯ga, enseignant:  » Les événements qui se sont passés à  Kati et dans le nord du pays sont des actes qui doivent être considérés comme des actes de trahison nationale ». Il est catégorique, il ne fallait même pas discuter avec les rebelles. « Leur attaque montre qu’ils sont là  seulement pour semer le désordre. Il faut qu’ils répondent de leurs actes ». En ce qui concerne les incidents de Kati « trop c’est trop! il faut de véritables sanctions. Il faut radier tous les indisciplinés. C’est vraiment trop honteux cette image qu’ils donnent de notre armée ». « Donc je demande aux Maliens de soutenir notre président pour qu’il puisse prendre ses responsabilités et mettre fin à  tout ces problèmes ».

Adresse à la Nation de Son Excellence Ibrahim Boubacar KEÏTA

Mes chers compatriotes, Comme vous le savez, J’étais hors du pays pour porter votre salut et dire votre gratitude aux amis du Mali qui avaient accouru, dans un élan sans précédent, à  son chevet, quand il en avait le plus besoin. A New York, à  la faveur de la 68ème Assemblée Générale des Nations-Unies, J’ai dit votre estime à  la Communauté Internationale. J’y ai surtout annoncé le retour du Mali sur la scène mondiale. Un Mali qui a tiré les leçons de sa crise et qui est déterminé à  être un partenaire sûr du monde. Parce que sa glorieuse Histoire l’y invite. Parce qu’il est fondateur de civilisations et parce que je ne me méprends pas sur la signification du vote qui me vaut le redoutable et insigne privilège de parler au nom du grand peuple que vous êtes. A Paris, mes échanges avec le Président François HOLLANDE me permettent de compter sur l’accompagnement de la France pour la résolution de notre crise multidimensionnelle. Hélas, ma visite parisienne a dû être écourtée à  la veille d’un dialogue qui s’annonçait fécond avec le Parlement Français. J’ai dû interrompre cette importante mission de mobilisation internationale pour le Mali à  cause des évènements de Kati, Kidal et Tombouctou. Mes chers compatriotes, Me sachant, vous imaginez aisément l’indignation et l’humiliation que me causent les évènements dont Kati est le triste théâtre depuis lundi. Une investigation est en cours sur les raisons et les acteurs de cette gifle à  la nation au moment, je le répète, o๠les soldats d’autres nations, quittant leurs pays et leurs familles, sont sur notre sol, pour nous défendre, et cela parfois jusqu’au sacrifice suprême. Si nous voulons demeurer un pays d’honneur, cet honneur nous commande en toute humilité d’être attentifs aux déséquilibres, à  l’iniquité et d’une manière générale aux dysfonctionnements dans l’armée. Pour l’armée républicaine promise et attendue comme pour les autres segments de la nation, il n’est guère de salut en dehors de l’ascenseur républicain. C’est-à -dire le mérite, la prévisibilité, l’équité et la justice. Mais je ne saurais tolérer l’indiscipline et l’anarchie. Je veux renouveler ici tous mes engagements pour l’avènement de la nouvelle République et la nouvelle armée. J’ai d’ailleurs instruits au gouvernement de procéder sans délai à  la liquidation des comptes et l’établissement du procès verbal de dissolution du Comité Militaire Pour la Reforme des Forces de Sécurité et de Défense. Que la hiérarchie prévale ! Que les chefs militaires s’assument ! Que la chaà®ne de commandement se fasse obéir ou qu’elle s’avoue impuissante et incompétente, alors ce qui doit être fait le sera, et ce sans délai. Je n’ai pas été porté à  la tête de ce pays pour l’affaiblir, le trahir, le piller, en faire la risée du monde ou le laisser aller à  la dérive. Je suis là  pour servir avec foi, ardeur et détermination constantes ce peuple du Mali qui me fait confiance, une confiance totale et sans faille. Rien ne me divertira donc de mon devoir. Aucun danger, aucun risque, aucune intrigue. l’Etat de droit, le pays porteur des plus belles opportunités ne sera pas facile à  construire. Mais, pour qu’il soit demain, il faut que nous en posions le socle dès aujourd’hui. Je n’ai pas promis, non plus, un pays clé en main, vous le savez. Mes chers compatriotes, Tant que je resterai investi de votre confiance, J’assumerai mes très hautes fonctions en toute sérénité et avec une inébranlable détermination. Je le redis et je veillerai à  ce que cela soit ! Je le redis aux auteurs des évènements honteux de Kati. Mais je le redis également à  ceux qui, à  Kidal, continuent le chantage, la violence et la violation de l’accord du 18 juin 2013 à  Ouagadougou. Nous avons eu suffisamment d’illustrations que l’Etat central n’est pas celui de nos vœux. Nous avons voulu, avec la réforme de la décentralisation que je peux qualifier de réforme majeure de la 3ème République, remettre les communautés au centre et à  la fin de nos politiques. Je travaillerai, sans relâche, à  la stratégie d’un développement local qui rendra Kidal, Tombouctou, Gao, Mopti, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Kayes et le District de Bamako en responsabilité totale de leur développement dans un Etat éclairé, riche, pertinent et fier de sa diversité. Les états généraux de la décentralisation incessamment attendus tireront toutes les leçons de notre dispositif de gouvernance, en faisant appel à  toutes les compétences internes et y compris celles internationales. C’’est une opportunité irremplaçable pour évaluer le passé et projeter un futur inclusif. Ma main reste tendue. Laissons de côté la kalachnikov et venons à  ce dialogue. Je prends à  témoin la Communauté Internationale, l’offre de paix ira de pair avec une volonté farouche de défendre le Mali, l’honneur du Mali, les soldats du Mali, les populations du Mali, toutes ethnies confondues Les corps déchiquetés, les maisons effondrées, les mêmes horreurs qui peuplèrent le passé récent, doivent cesser. Aux familles endeuillées de Tombouctou, J’adresse mes condoléances et celles de la Nation. Pour les blessés de Tombouctou et de Kidal, je prie pour leur prompt rétablissement. Enfin à  vous tous, compatriotes, amis et partenaires du Mali, je redis avec force : notre Peuple n’aspire qu’à  vivre en paix, mais une paix dans l’honneur et la dignité ! Notre Peuple n’aspire qu’à  son développement pour être enfin contemporain de son siècle! Vive la vaillante armée nationale du Mali qui ne saurait jamais être une armée sans honneur ! Dieu veille sur le Mali éternel ! Vive le Mali !

Violence au Nord : le Mali doit s’imposer

A peine investi et alors qu’un pré-dialogue s’était engagé à  Bamako, il y a quelques jours entre le président IBK et les groupes armés du nord, la violence surgit de nouveau à  Tombouctou et Kidal, comme un message des rebelles, ils portent bien leurs noms, aux autorités maliennes. « Dialoguer oui, mais sous quelles conditions ? « On vous laisse croire qu’on veut dialoguer mais on contrôle la situation sur le terrain… » c’est un peu la stratégie à  répétition du MNLA, principal cheval de Troie de la rébellion au Nord. S’y ajoute les djihadistes de tous bords et l’infernal AQMI qui a revendiqué l’attentat de Tombouctou, samedi dernier. La question reste complexe. Le terrain demeure violent et inquiétant pour les populations de Gao, Kidal, Tombouctou et Tessalit… Alors qu’un bataillon de l’armée malienne monte au Nord pour prêter main forte, on est en droit de se demander si le dialogue va réellement aboutir ? Faut-il une solution forte ? Frapper un grand coup pour montrer à  ces assaillants ce qu’est l’Autorité de l’Etat, slogan de campagne du Président IBK. Prendre des initiatives à  l’instar des partenaires comme la France, pour montrer qui commande. Mener l’offensive. Avec ou sans Serval et en dépit de la Minusma… Des premières rébellions de 1963 à  nos jours, le dialogue, la négociation, les accords ont prévalu, mais à  chaque fois, les rebelles ont violé la trêve. Ce qui nous amène à  nous poser de nouvelles questions. Pour de nouvelles solutions. N’eut été l’état de déliquescence de notre armée, la riposte eût été forte, comme le chante un hymne en boucle sur les antennes de la télévision nationale… On voudrait y croire, en finir une bonne fois pour toutes avec ces sécessionnistes de toujours. Que veulent les groupes armés, que veut le MNLA, dont l’un des chefs Ibrahim Ag Assaleh, ne semble pas clair dans sa démarche. Avis aux autorités maliennes qui doivent opter pour la prudence, voire la méfiance même face aux groupes armés rebelles du nord, dont les vrais chefs de file, se cachent sous de bonnes intentions. L’enfer, c’est les autres…

Kidal sous contrôle après des échanges de tirs

Des hommes armés ont lancé, dimanche 29 septembre, une attaque en fin de journée contre les troupes gouvernementales maliennes dans le centre de la ville de Kidal, au nord du pays. D’après des responsables au gouvernorat de Kidal, chef-lieu de région situé à  plus de 1 500 km de Bamako, l’armée a échangé des tirs pendant près de deux heures avec les assaillants. L’armée contrôlait la ville o๠les tirs n’étaient plus entendus aux environs de 20 heures locales (22 heures à  Paris). Les tirs ont fait un nombre indéterminé de blessés, a indiqué un des responsables sous couvert d’anonymat, qui n’était pas immédiatement en mesure d’apporter des précisions. « Les tirs ont cessé. L’armée malienne contrôle ses positions », a déclaré la même source, évoquant un renfort des soldats de l’opération militaire française Serval et de la mission de l’ONU au Mali, la Minusma, autour de la mairie de Kidal, o๠réside le gouverneur de la ville. Elle a toutefois précisé que les militaires français et africains « ne sont pas intervenus lors des échanges de tirs ». Kidal est un fief du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), rébellion touareg ayant déclenché en janvier 2012 une offensive contre l’armée malienne dans le Nord qui a ouvert la voie à  la crise la plus grave de l’histoire du pays. ECHEC D’UN ATTENTAT SUICIDE Aprsè l’intervention française, en janvier, le MNLA, qui avait été évincé du terrain par les jihadistes, a pris le contrôle de Kidal en février, y refusant la présence des armée et Administration malienne jusqu’à  la signature, en juin, d’un accord avec le gouvernement malien et deux autres groupes armés (un touareg, un arabe) ayant leurs bases dans le Nord. Cet accord paraphé à  Ouagadougou avait permis le cantonnement des hommes du MNLA et l’arrivée, début juillet, de soldats maliens, puis de l’Administration. Mais le 26 septembre, les trois groupes armés signataires de l’accord ont annoncé qu’ils suspendaient leur participation aux discussions prévues avec le gouvernement malien, l’accusant de ne pas respecter ses engagements. Les autorités maliennes ont assuré être toujours disposées au dialogue. Les échanges de tirs avaient été précédés, dans l’après-midi, d’une explosion. Une source au gouvernorat et une source militaire africaine au sein de la Minusma avaient affirmé qu’elle avait été provoqué par un kamikaze ayant accidentellement manipulé sa ceinture explosive, se tuant sans faire de blessé. Le gouverneur et le responsable anonyme au gouvernorat ont indiqué qu’il n’y pas eu de mort. L’explosion s’est produite dans un entrepôt désaffecté utilisé comme arsenal par les jihadistes.

Kidal : une visite gouvernementale perturbée

La visite d’une délégation de trois ministres a été perturbée à  Kidal hier, dimanche 15 septembre. « A l’arrivée des ministres, des jeunes encadrés par des éléments du MNLA ont empêché l’avion de se poser. Grâce aux efforts de la Minusma (force de l’Onu au Mali), l’avion s’est finalement posé », a affirmé un responsable du gouvernorat de Kidal. Plus tard dans la journée, le convoi qui transportait le ministre de la Réconciliation nationale, Cheick Oumar Diarrah et les ministres de l’Administration du territoire, le Général Moussa Sinko Coulibaly et de la Sécurité, Colonel Sada Samaké, a essuyé des jets de pierre. « Des pierres ont été jetées sur le convoi officiel. Les vitres d’un véhicule transportant un ministre ont été brisées. Deux grenades ont été lancées en ville cet après-midi par des inconnus mais il n’y a pas eu de victime », a ajouté un collaborateur du gouverneur de la région de Kidal. A cause de ces incidents, la délégation officielle n’a pas pu effectuer son programme initial à  Kidal o๠elle devait organiser plusieurs rencontres sur la paix. La délégation a dû regagner la capitale le même jour, en fin d’après-midi. Ces incidents surviennent après de violents affrontements entre rebelles et militaires maliens mercredi 11 septembre dans le nord-ouest du pays. Le bilan, selon l’armée malienne faisait état de trois blessés légers dans leurs rangs et trois « bandits » tués, et une dizaine arrêtés. Ces affrontements étaient les premiers depuis la signature d’un accord de paix mi-juin entre Bamako et la rébellion touareg. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a dans un communiqué rendu public ce lundi, déploré « l’incident survenu à  Kidal le dimanche 15 septembre. » M. Bert Koenders, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali et Chef de la Minusma a rappelé « la nécessité de parvenir à  un climat apaisé dans la région de Kidal en particulier, et sur l’ensemble du territoire malien. Il a invité toutes les parties et toutes les communautés du pays à  travailler de concert au succès des pourparlers pour aboutir à  l’établissement d’une paix globale et définitive, et ce, conformément à  la Résolution 2100 (2013) du Conseil de sécurité et à  l’Accord préliminaire de Ouagadougou. »

Manifestation pro-MNLA à Kidal

Le fief de la rébellion touareg du MNLA a été le théâtre ce mardi 06 août d’une nouvelle démonstration de leurs partisans. Une centaine de partisans du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), ont manifesté dans les rues de Kidal pour exiger la libération de combattants du MNLA détenus à  Bamako. « Nous marchons aujourd’hui pour demander que le Mali libère les combattants touareg du MNLA emprisonnés à  Bamako. Les accords de Ouagadougou prévoient ces libérations », a déclaré à  l’AFP, Moussa Ag Mohamed, un jeune habitant de Kidal. L’accord de Ouagadougou signé le 18 juin entre le gouvernement malien de transition et la rébellion touareg a permis le cantonnement de combattants du MNLA dans la ville et le retour début juillet de soldats maliens à  Kidal, occupée depuis février par les rebelles. Il prévoit aussi des « mesures de confiance », dont la libération de personnes « détenues du fait du conflit ». Les manifestants ont également réclamé le départ de la ville des hommes du colonel El Hadj Ag Gamou, officier touareg de l’armée malienne. Lui et les soldats de son unité sont considérés comme « des traà®tres » par le MNLA. Parmi les manifestants, certains criaient « Vive l’Azawad! » (nom donné par les Touareg au nord du Mali) , d’autres scandaient « El Hadj Gamou, dehors » ou bien « Libérez nos prisonniers politiques », selon des témoins. Le drapeau de l’Azawad était également visible parmi les manifestants, selon une source africaine de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), présente à  Kidal aux côtés de l’armée malienne et de soldats français de l’opération Serval.

Louis Michel : « Les résultats ne pourront pas être contestés »

Dès lors, en cas de victoire au premier de l’un ou l’autre des candidats; la contestation est-elle possible ? Pour le chef de la mission d’observation de l’UE, au regard de l’observation du scrutin de dimanche par les observateurs déployés par l’Union européenne, la conclusion est évidente : le scrutin a été plus que transparent. On suppute alors qu’aucun des candidats que Louis Michel dit bien connaà®tre et avoir rencontré, ne fera de contestations, en cas de proclamation de victoire de l’un d’entre eux. Malgré tout, les inquiétudes demeurent, au vu des tendances qui agitent la capitale.  » L’Union européenne, devra en tout cas s’assurer du respect des résultats », précise Louis Michel. A cause de cette transparence constatée, les résultats ne pourront pas être contestés ». Un taux de participation à  la hausse De sa longue expérience de député européen, mais surtout d’observateur électoral sur d’autres pays, Louis Michel ajoute n’avoir jamais senti une telle fierté de voter : « Le Mali a connu une journée électorale historique, on a senti la fierté du peuple malien, la sérénité et le calme à  part quelques incidents mineurs ». Référence faite à  une petite manifestation à  Kidal o๠il s’est rendu dimanche dans la matinée pour observer le vote. Et même si beaucoup d’électeurs ne se sont pas rendus aux urnes dans cette région sensible du Nord Mali, le taux de participation, réitère, le chef de la mission UE a tourné autour de 50% en certains endroits et pour d’autres bureaux, il pouvait atteindre plus de 60%… Pari réussi donc ! La mission se félicite de ce premier tour. Les observateurs UE il faut le rappeler ont été déployés sur tout le territoire, sauf au nord pour des raisons de sécurité. la visite éclair de Louis Michel à  Kidal, visait donc à  créer une symbolique. Du reste, si nos amis européens, se félicitent de l’engouement des Maliens à  aller voter, une chose est de choisir son président, une autre est de proclamer le vainqueur du scrutin.  » La centralisation des résultats apparaà®t homogène sur toute l’étendue du territoire malien », ajoute Louis Michel. On espère que l’optimisme des membres de la mission d’observation de l’UE, est le même que celui partagé par les candidats : « Ils connaissent tous les conditions du scrutin auquel ils ont participé », conclut Louis Michel.