Louis Michel : « Les résultats ne pourront pas être contestés »

Dès lors, en cas de victoire au premier de l’un ou l’autre des candidats; la contestation est-elle possible ? Pour le chef de la mission d’observation de l’UE, au regard de l’observation du scrutin de dimanche par les observateurs déployés par l’Union européenne, la conclusion est évidente : le scrutin a été plus que transparent. On suppute alors qu’aucun des candidats que Louis Michel dit bien connaà®tre et avoir rencontré, ne fera de contestations, en cas de proclamation de victoire de l’un d’entre eux. Malgré tout, les inquiétudes demeurent, au vu des tendances qui agitent la capitale.  » L’Union européenne, devra en tout cas s’assurer du respect des résultats », précise Louis Michel. A cause de cette transparence constatée, les résultats ne pourront pas être contestés ». Un taux de participation à  la hausse De sa longue expérience de député européen, mais surtout d’observateur électoral sur d’autres pays, Louis Michel ajoute n’avoir jamais senti une telle fierté de voter : « Le Mali a connu une journée électorale historique, on a senti la fierté du peuple malien, la sérénité et le calme à  part quelques incidents mineurs ». Référence faite à  une petite manifestation à  Kidal o๠il s’est rendu dimanche dans la matinée pour observer le vote. Et même si beaucoup d’électeurs ne se sont pas rendus aux urnes dans cette région sensible du Nord Mali, le taux de participation, réitère, le chef de la mission UE a tourné autour de 50% en certains endroits et pour d’autres bureaux, il pouvait atteindre plus de 60%… Pari réussi donc ! La mission se félicite de ce premier tour. Les observateurs UE il faut le rappeler ont été déployés sur tout le territoire, sauf au nord pour des raisons de sécurité. la visite éclair de Louis Michel à  Kidal, visait donc à  créer une symbolique. Du reste, si nos amis européens, se félicitent de l’engouement des Maliens à  aller voter, une chose est de choisir son président, une autre est de proclamer le vainqueur du scrutin.  » La centralisation des résultats apparaà®t homogène sur toute l’étendue du territoire malien », ajoute Louis Michel. On espère que l’optimisme des membres de la mission d’observation de l’UE, est le même que celui partagé par les candidats : « Ils connaissent tous les conditions du scrutin auquel ils ont participé », conclut Louis Michel.

Louis Michel, Chef observateur UE : « Pas d’incident majeur pour ce premier tour »

Interrogé sur sa présence à  Kidal, pour ce jour de vote, Louis Michel a affirmé qu’aucune tension n’ était perceptible dans le fief des rebelles du MNLA : « Nous n’avons pas constaté d’incidents majeurs, sauf peut être une petite manifestation de jeunes PRO MNLA, qui ont tenté de dissuader les citoyens. C’était mineur. » Sur le vote, Louis Michel a précisé que le taux de participation a été plutôt faible dans le nord du Mali. Il y a eu au total 12700 cartes retirés, et 20 000 réfugiés qui n’ont pas eu leur carte.  » Il n’y en pas tellement qui sont venus voter avant midi », a constaté le chef des observateurs européens sur place. A Bamako, la participation a été beaucoup plus forte. L’ambiance était plutôt sereine. D’après les observateurs répartis à  Bamako, le srcutin s’est globalement bien passé. Il faut plus de temps pour se rendre compte. Je pense que le scrutin était transparent mais je serai beaucoup précis lorsque les observateurs m’auront fait leur compte rendu », a déclaré Louis Michel face à  la presse La satisfaction était là  pour les votants, ont constaté la plupart des observateurs de l’Union européenne qui vont maintenant faire le point de cette première journée. D’ici là , le dépouillement a commencé sous l’œil vigilant des observateurs.

Observateurs électoraux : « Satisfecit à la mi journée »

Michèle Striffler, Député européen, Chef de la Délégation pour la Mission d’observation électorale de l’Union Européenne] « Nous avons fait beaucoup de bureaux de vote depuis ce matin. L’ambiance est bonne et les gens sont fiers et heureux d’aller voter. Tout se passe bien pour le moment et la plupart des gens nous remercient d’être là . On sent l’affluence et je crois que les élections servent à  cela. Il n’y a aucune raison que ça se passe mal. D’ailleurs, il y’a Louis Michel, notre chef qui est à  Kidal pour avoir un regard sur ce qui se passe là  bas. On ne peut malheureusement pas aller partout, mais nous sommes globalement répartis dans le Sud du pays » Dans le centre de vote de Yirimadio ancien village, un observateur de l’Union Européenne nous explique les difficultés de dizaines d’électeurs de ce centre : « J’ai mis ces hommes et femmes en contact avec le coordinateur des bureaux de vote pour qu’ils s’expliquent. Sinon à  part cet incident tout se passe dans ce centre de vote. J’ai observé dans les bureaux de vote ici. Il y en a 26 en tout. Je vais bientôt prendre le chemin pour d’autres bureaux de vote et continuer les travaux » souligne-t-il. Mamadou Dabo, observateur de l’Observatoire pour la démocratie et la gouvernance (ODG) Il y’a en tout une grande affluence. Et quelques petits problèmes. On trouve des cas de personnes qui ont leurs noms affichés devant le bureau mais qu’on ne trouve pas sur les listes à  l’intérieur. C’est le premier cas ce matin. Deuxièmement à  la prote, il y a des gens qui signent des mandats pour faire entrer des délégués dans les bureaux. Je ne sais pas trop de quel parti ils sont mais ce sont des situations qui sont délicates. Et qu’il faut surveiller. Quelques petits soucis pour les votants Bakary Coulibaly, agent électoral  » On est arrivé à  7h. Tout se passe bien ici dans notre bureau de vote. Au groupe scolaire 2. Depuis le début du vote, il y a à  peu près 70 personnes qui ont voté. Mais nous devrions avoir 499 votants d’ici la fin de la journée dans ce bureau » Sékou Cissé, est marabout et a voté ce matin au Groupe scolaire 2 de Magnambougou. S’il a accompli son devoir, il aurait aimé être mieux aiguillé par des agents électoraux pour simplifier le vote.  » Vous savez quand on est pas instruit, il est difficile de voter. Il y a tellement de bureaux de vote ici et il faut trouver dans lequel voter. Mais en tout cas, j’ai voté. Je connais le candidat pour lequel j’ai voté. J’ai apposé ma main là  o๠il y avait sa photo ». Adama est étudiant, il fait partie de ceux qui n’ont pas pu identifier leur bureau de vote « je suis déçu. Je me suis déplacée pour voter car c’est important pour moi mais je ne retrouve pas mon bureau. Je suis ici depuis l’aube. Je vais continuer à  chercher et j’espère vraiment retrouver mon bureau avant la fermeture » tonne-t-il.

Présidentielle J- 7, Kidal sous haute tension

L’attaque a eu lieu samedi dans les secteur de Tessalit. Des hommes armés ont surgi et enlevé 5 agents électoraux de nationalité malienne et l’adjoint au maire de Tessalit et les ont acheminé vers la frontière algérienne. Une attaque qui survient après les violences de cette semaine entre sympathisants du MNLA et communautés noires. Des actes qui ont conduit à  la mort de quatre personnes et fait plusieurs blessés. Alors que la campagne électorale, bat son plein et entre dans sa dernière semaine, des velléités identitaires resurgissent. Du côté des autorités, c’est d’abord un officiel de l’administration qui a pointé du doigt le MNLA de tout faire pour empêcher le scrutin du 28 juillet. Cheick Bouaré, a déclaré sur RFI : « Je confirme l’enlèvement de certains membres des équipes de diffusion des cartes Nina (Numéro d’identification nationale, NDLR). Les membres des équipes se sentaient menacés depuis trois jours, et passaient donc la nuit au camp militaire d’Amachach. Et ce matin, quand ils sont arrivés en ville, ils ont été appréhendés par des éléments armés du MNLA à  Tessalit. Le MNLA est contre l’élection présidentielle à  Tessalit. Ils ont rencontré la population et ils l’ont menacée de représailles. Ils s’en sont pris aux membres de la commission, parce que sans distribution des cartes Nina, il n’y aura pas d’élection. » En réponse, le MNLA, par la voix de son porte parole, Mahamadou Djéri Maiga, interrogé sur RFI, nie avoir perpétré cet acte. Le groupe séparatiste accuse même les autorités et certains candidats qui n’auraient aucune chance, de vouloir saboter l’élection du 28 juillet à  leur dépends. L’accord préliminaire du 18 juin signé à  Ouagadougou prévoyait le  » cantonnement » des hommes du MNLA et l’arrivée de quelques 200 militaires maliens, à  Kidal, pour permettre un retour de l’administration et bonne tenue du vote. Malgré la récente visite du gouverneur Kamissoko, le 10 juillet, la tension persiste au nord du Mali. Un candidat Tiébilé Dramé, s’est lui désisté cette semaine, et retiré sa candidature en mentionnant les lacunes du processus électoral à  Kidal. Il souligne par ailleurs, la violation des termes de l’Accord de Ouagadougou, qui était censé permettre l’élection sur tout le territoire malien. L’enlèvement des agents électoraux en charge de la distribution des cartes NINA à  Tessalit et environs, risque de perturber les derniers jours avant le scrutin du 28 juillet. Il est à  craindre une nouvelle montée de tension, malgré la présence des soldats de la Misma sur place.

Mali: des agents électoraux et un élu enlevés au nord de Kidal

Cinq personnes -quatre agents électoraux et un élu- ont été enlevées samedi par des hommes armés à  Tessalit, dans la région de Kidal (nord-est du Mali), a affirmé à  l’AFP un responsable administratif local. « Quatre agents électoraux et un élu de Tessalit, tous de nationalité malienne (…), ont été enlevés samedi par des hommes armés » dans cette localité à  environ 200 km au nord de Kidal, a déclaré ce responsable au gouvernorat de Kidal. Selon lui, « ils étaient à  la mairie de Tessalit pour organiser la distribution des cartes d’électeurs » en vue du premier tour de la présidentielle prévu le 28 juillet. « Actuellement, le gouverneur est en réunion de crise à  Kidal pour voir ce qu’il faut faire. On n’a toujours pas de nouvelles des personnes enlevées », a ajouté le même responsable. Une source militaire africaine sur place a confirmé l’enlèvement, sans donner de précisions sur le nombre d’otages. « Des agents électoraux et un élu ont été enlevés samedi à  Tessalit », a-t-elle indiqué sans plus de détails. L’identité des preneurs d’otages n’est pas encore connue. « Tout porte à  croire que c’est un coup du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, rébellion touareg) qui ne veut pas d’élection », a affirmé un fonctionnaire au ministère de la Sécurité. Le MNLA contrôlait depuis février Kidal, y refusant la présence de l’armée et de l’administration maliennes, jusqu’à  la signature, le 18 juin, d’un accord à  Ouagadougou (Burkina Faso) entre les autorités maliennes, le MNLA, et un autre groupe armé touareg. Cet accord a permis le cantonnement dans la ville des hommes du MNLA, qui s’est fait en parallèle avec l’arrivée le 5 juillet de 150 soldats maliens suivi d’un retour de l’administration. Ces enlèvements surviennent au lendemain de violences dans la ville de Kidal entre Touareg et Noirs, ayant fait selon un bilan officiel quatre morts et plusieurs blessés, avec également des pillages et incendies. Le Mali se prépare à  tenir le 28 juillet le premier tour de la présidentielle, censé amorcer la réconciliation, rétablir l’ordre constitutionnel interrompu par un coup d’Etat en mars 2012, et après l’intervention de l’armée française en janvier 2013 qui a permis de chasser les islamistes occupant le nord du pays.

Un mort dans des violences à Kidal

Tout serait partie d' »une rumeur selon laquelle des renforts de l’armée malienne étaient arrivés à  Kidal. On a alors entendu des civils scander « Vive l’armée, Vive le Mali », d’autres répliquant « Vive l’Azawad » « Il y a eu des coups de feu entre un groupe de Touareg accusés d’être du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, rébellion) ou proches du MNLA, et des populations noires », selon une source militaire africaine, qui confirme qu' »il y a eu au moins un mort ». Interrogé par l’AFP à  Bamako, le Colonel Diaran Koné, du ministère malien de la Défense, a parlé « de quatre morts, et de beaucoup de blessés », chiffres qui n’ont pas été confirmés par d’autres sources. « J’ai vu le corps ensanglanté d’un jeune homme, de moins de 30 ans. Il a été atteint à  l’abdomen, sur le flanc gauche. Il y avait beaucoup de blessés. Des véhicules et des biens des personnes se réclamant du Mali ont été détruits », a indiqué un agent de la santé sous couvert de l’anonymat. Un témoin, cité par l’AMAP, assure que la victime « a été abattue à  bout portant » par un autre jeune homme pro-MNLA. Les violences auraient commencé vers 21 heures et des coups de feu ont été entendus à  trois reprises. Les forces onusiennes et françaises ont mis du temps avant de venir disperser les protagonistes en procédant à  des tirs en l’air et des arrestations. Vive tension ce vendredi Au cours de ces affrontements, il y a également eu des saccages, particulièrement de boutiques appartenant à  des personnes originaires de Gao. « Actuellement, un calme précaire règne ici, toutes les boutiques des commerçants sont fermées », a déclaré ce matin un proche du gouverneur de la région. Le Colonel Diaran Koné a appelé « la communauté internationale » a reconnaà®tre « la violation » par le MNLA de l’accord de paix entre la rébellion touareg et le gouvernement malien de transition, signé le 18 juin à  Ouagadougou. La population, quant à  elle est à  présent dans la crainte d’autres violences. Des dizaines de civils auraient trouvé refuge depuis hier nuit au camp militaire de la ville. « Nous craignons ce genre de tension entre les différentes ethnies qui ont vécu ensemble pendant des années dans la même ville. à‡a risque de dégénérer. La sécurité ne se partage pas entre deux armées rivales dans une même ville », indique un élu de la région. Les parents du jeune homme tué n’entendent pas laisser le crime impuni. Aux dernières nouvelles, la situation est très tendue à  Kidal ce vendredi. Kidal était occupée depuis février par les rebelles touareg du MNLA, jusqu’à  leur cantonnement qui s’est fait en parallèle à  l’arrivée le 5 juillet de quelque 150 soldats maliens, conformément à  l’accord de Ouagadougou. L’arrivée des soldats maliens dans la ville, o๠le gouverneur se trouve depuis lundi pour préparer la présidentielle, avait déjà  provoqué des tensions entre partisans et opposants à  la présence de l’armée.

Plus que 27 candidats,Tiébilé Dramé se retire

C’est face à  la presse nationale et internationale que Tiébilé Dramé, candidat de l’Alliance Maliba et président du parti PARENA a annoncé le retrait officiel de sa candidature. Le 7 juillet dernier, il avait saisi la cour constitutionnelle pour demander un décret de report de l’élection présidentielle. Mais devant le silence des sages de la Cour constitutionnelle, Tiébilé Dramé a retiré cette requête pour manifester son incompréhension face au processus électoral. Pour lui,  » il n’y aura pas d’élections digne de ce nom à  Kidal le 28 juillet « . Alors que les accords de Ouagadougou dont il fut l’un des artisans et négociateurs, sous l’égide du Président par intérim, prévoyait de réunir les conditions pour la tenue du scrutin sur l’ensemble du territoire, Tiébilé Dramé déplore la précipitation avec laquelle les autorités ont amorcé le processus électoral :  » A Kidal, précise t-il, les conditions de tenue de l’élection sont loin d’être réunies. L’armée a amorcé son retour le 5 juillet, et l’administration a amorcé son retour le 10 juillet. A la date du 25 juin, il n’y avait pas de liste électorale à  Kidal, ni d’administration, ni de représentants de l’état dans les communes ». Nous avons estimé que vouloir maintenir l’élection présidentielle au 28 juillet, c’est vouloir priver les populations maliennes de leur droit constitutionnel de participer au choix du premier magistrat du pays ». Répondant à  la question d’un journaliste, Tiébilé Dramé estime que certains responsables français accumulent les maladresses, en mettant la pression pour la tenue de cette élection.  » La France, reconnaà®t-il, nous aidé, mais on peut tout aussi bien aider un pays sans écorcher sa dignité » Difficultés techniques, impréparation La loi du 21 Mars qui institue la carte NINA, comme l’unique document de vote, affirme Tiébilé Dramé, ne comporte pas indication du lieu de vote, ce qui d’après lui, va créer, un cafouillage le jour du scrutin ». Dans les villages, beaucoup d’électeurs ne sont pas recensées, tout comme à  l’extérieur en France dans les foyers et autres lieux de résidence des Maliens, ajoute t’il. A Kidal, le problème majeur réside en l’établissement des listes électorales. Selon lui la récente visite du gouverneur Kamissoko à  Kidal, ne visait qu’à  faire acheminer des listes établies et révisées en quelques heures, à  la hâte à  la Direction Générale aux élections à  Bamako avant le délai du 11 juillet. Mais surtout, Tiébilé Dramé pointe du doigt, le retour non effectif de l’administration à  Kidal, encore moins celui de l’armée. C’est pourquoi, le désormais ex candidat du PARENA, veut attirer l’attention des pouvoirs publics et l’opinion internationale sur les risques d’une élection précipitée. Pour lui, il faudrait s’en remettre aux experts, à  la DGE, qui savent que trois mois supplémentaires suffiraient à  parachever le processus. Mais si beaucoup lui reprochent une certaine naà¯veté d’autant qu’il fut l’un des artisans des Accords de Ouagadougou, Tiébilé Dramé insiste sur le fait que se retirer de l’élection était la seule façon pour lui de tirer la sonnette d’alarme. Il n’appelle pas non plus au boycott !

Le candidat IBK se rend à Kidal

Accompagné de plusieurs cadres du Nord dont l’ancien ministre Soumeylou Boubèye Maà¯ga, président de ASMA, de Aly Ould El Mocktar de Tombouctou et de Sidi Mohamed Ag Attya de Kidal, il rencontrera à  Kidal, outre la chefferie traditionnelle et les notabilités de Kidal, précise le communiqué. Le candidat animera ensuite un meeting devant ses partisans, militants et sympathisants sur la grande place de la cité de l’Adrar des Ifoghass. Le communiqué ajoute qu’en se rendant le « premier à  la rencontre des Maliennes et des Maliens à  Kidal qui focalise toutes les attentions et toutes les passions, moins d’une semaine après le retour de l’administration à  travers le gouverneur, le candidat IBK prouve son attachement à  l’unité nationale et à  l’intégrité territoriale ainsi qu’à  la paix et la réconciliation nationale ».

Pas de tension à Kidal, selon Adama Kamissoko

Il n’y aura passé que quelques heures mais c’est confiant que le gouverneur de la région de Kidal a regagné Bamako hier soir. Adama Kamissoko a tenu un point de presse ce vendredi 12 juillet au ministère de l’administration territoriale. C’est à  bord d’un avion de la Minusma que le gouverneur a fait le déplacement de Kidal. Une visite qui a été relayée par tous les médias, tant la question de Kidal reste névralgique dans la résolution définitive de la crise au Mali. L’objectif de la rencontre avec la presse était de donner des éclaircissements sur sa visite et mettre un terme aux fausses informations qui circulent sur la situation dans cette région. « Je n’ai pas vu de tension à  Kidal » Vive tension à  Kidal. C’est la raison évoquée par les médias internationaux pour expliquer que le gouverneur ait raccourci son séjour préalablement prévu pour deux ou trois jours. Adama Kamissoko affirme ne pas avoir constater de tension dans sa région à  son arrivée. « Je n’ai pas vu de tension à  Kidal. D’ailleurs tout les populations s’organisent pour voter rapidement pour qu’on puisse sortir de cette situation exceptionnelle. Je remercie le doyen Intallah qui sensibilise la population dans ce sens ». Poursuivant son intervention, il précise que l’objet de sa visite à  Kidal était d’aller recenser les problèmes et de retourner rendre compte au ministre de l’administration territoriale. Il s’agissait aussi d’installer l’administration dans la vile de Kidal. Ce qui a été fait. A la question de savoir s’il y a eu des manifestations du MNLA à  son arrivée, le gouverneur répond d’avoir vu quelques femmes et les enfants aux abords de la route scander des slogans favorables au MNLA. Mais pas de tension perceptible. Aucun incident n’a d’ailleurs émaillé cette visite. « J’ai rendu visite rendu visite à  l’armée malienne et aux militaires de la MINUSMA composée des béninois et sénégalais. La situation de l’armée malienne n’est pas mauvaise » affirme –t-il. Citant quelques problèmes d’ordres matériels pour l’organisation de l’élection, le gouverneur regrette l’absence de l’électricité. « Il n’y a pas de courant à  Kidal , l’Energie du Mali(société distributrice, ndlr) n’est pas fonctionnelle » soutient –t-il. En ce qui concerne l’installation de ces agents hors du Gouvernorat, Adama Kamissoko explique que cela n’est pas possible pour l’instant. Le bâtiment a en effet servi de quartier général pendant huit mois aux islamistes puis au MNLA. Il a besoin d’être refait avant que l’administration puisse y revenir. «A quant votre retour définitif à  Kidal ?» lui demande n journaliste. En réponse, le gouverneur assure qu’il votera à  Kidal le 28 juillet. Il invite les maliens à  la patience. La région de Kidal compte 36000 électeurs. De milliers de déplacés de cette région reviennent dans leur ville depuis la signature d’un accord entre la Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et le gouvernement du Mali en juin dernier.

Kidal: l’admnistration revient, le MNLA fait des siennes

Ce jeudi 11 juillet, le gouverneur de Kidal, la plus haute autorité de la région, est revenu dans « sa » ville . Avec comme principale mission de tout mettre en oeuvre pour rendre possible le scrutin du 28 juillet. A l’arrivée du gouverneur, une centaine de militants pro-Azawad, le nom donné à  la région par les Touaregs, ont manifesté pacifiquement au bord du tarmac de l’aéroport. Adama Kamissoko n’a cependant pas boudé son plaisir d’être de retour. « Rentrer à  Kidal, c’est une joie pour moi et c’est une fierté pour le Mali et pour tous les Maliens, confie M. Kamissoko au micro de RFI. «Nous venons pour pouvoir organiser les élections avec nos compatriotes qui sont là , nos sœurs, nos frères, ensemble pour élire un président de la République», a-t-il ajouté Mission « impossible »? D’après un diplomate en poste à  Bamako, la mission du gouverneur ne doit durer que 2 à  3 jours. Il s’agit, dans un premier temps de mettre en place une équipe en vue de l’élection présidentielle. M. Kamissoko est en effet accompagné de son directeur de cabinet, son conseil aux affaires juridiques, le sous-préfet. «Dès qu’on rentre en ville, nous allons commencer à  travailler sur les listes électorales et la distribution des cartes Nina. Ce qu’on peut dire aux populations, c’est qu’elles doivent venir chercher leurs cartes ». Dix techniciens de l’administration malienne, appuyés par des membres des Nations unies, qui devront, dans l’urgence, travailler sur ces listes électorales. Comme le gouvernorat sert de QG au MNLA, le gouverneur devrait se replier sur la base de Serval. Le MNLA torpille l’accord de Ouaga Depuis l’arrivée pacifique des 150 soldats de l’armée malienne dans la ville de Kidal, conformément à  l’esprit de l’accord de Ouagadougou, signé le 18 juillet, les membres du MNLA se sont livrés à  de nombreux actes de provocation à  l’encontre des militaires maliens. « Nous sommes assaillis par les bandits armés qui viennent jusqu’à  l’enceinte de notre camp d’accueil pour proférer des insanités contre le Mali et son armée. Ils sont plus d’une centaine d’éléments incontrôlés et armés qui s’agitent. La petite unité béninoise demeure impuissante et la force française nous conseille de ne pas répondre aux provocations. C’’est vraiment désolant », déclare un soldat malien. Les entorses aux décisions de Ouaga sont nombreuses. Ainsi, « depuis samedi, le MNLA a mobilisé femmes et enfants à  Kidal pour jeter des pierres sur les populations noires, sur les militaires africains et maliens. Conséquences 3 militaires de la MINUSMA blessés » a rapporté l’AFP citant un habitant de Kidal. Trois véhicules de l’armée malienne, dont une ambulance ont par ailleurs pris à  partie par les manifestants armés de cailloux. C’’est une grave violation de l’accord de paix de Ouagadougou signé le 18 juin entre rebelles touareg et le gouvernement de transition du Mali, avait déclaré dimanche soir le lieutenant-colonel Diarran Koné, de l’armée malienne. Le groupe rebelle s’oppose également à  l’entrée à  Kidal du colonel touareg, El Hadj Gamou et de ses éléments au motif qu’ils ne sont pas de la même tribu.

Présidentielle 2013 : Tiébilé Dramé, le choix de l’Alliance Maliba

Tiébilé Dramé est un homme d’expériences. Chercheur, membre d’ONG, médiateur de la crise malgache en 2009 et consultant pour les Nations Unies, il a récemment été nommé émissaire spécial du gouvernement de transition chargé d’établir un dialogue inclusif avec les groupes armés du nord Mali en vue de la bonne tenue de l’élection présidentielle du 28 juillet 2013. Discussions qui ont conduit à  la signature le 18 juin 2013 de l’Accord préliminaire de Paix de Ouagadougou . Né le 9 juin 1955 à  Nioro du Sahel, il étudie à  l’Ecole normale supérieure de Bamako puis obtient un DEA en histoire à  Paris. Ancien de l’UNEEM, (l’union nationale des élèves et étudiants du Mali), il fera la prison au nord du Mali à  Bougheà¯ssa, Ménaka et Talataye, ensuite il connaà®tra l’exil en France pour s’être opposé au régime de Moussa Traoré. Chercheur à  Amnesty Internatonal, il rentre au Mali au début des années 90 et devient ministre des affaires étrangères sous la transition de 1991 à  1992, après la chute de Moussa Traoré. En 1995, après un désaccord avec le CNID de Mountaga Tall, il fonde avec d’autres militants le parti pour la Renaissance nationale (PARENA) dont il deviendra le président en 1997. Il se présente pour la première fois à  l’élection présidentielle en 2002, et récolte 4,02% des voix. En 2007, nouvelle participation à  la présidentielle de 2007, mais son score ne sera que de 3,04%… Fin observateur politique, Tiébilé Dramé a beaucoup œuvré en faveur des populations du nord, après le coup d’état du 22 Mars 2012, à  travers la « Coalition pour le Mali, une plateformes d’associations, destinée à  faire entendre la voix des peuples du nord. Il est aussi l’un des ceux qui au lendemain du coup d’Etat ont réclamé le retour à  l’ordre constitutionnel sur toute l’étendue du territoire national. C’est sans doute pourquoi il réclame un report de l’élection présidentielle de Juillet 2013. Motif, les listes électorales de la région de Kidal, n’ont pas été établies, de quoi priver une partie du territoire du choix du futur président de la république. Le programme politique de Tiébilé Dramé, qui représente l’Alliance Maliba à  cette élection 2013, met en exergue des enjeux cruciaux tels que la sécurité nationale, la souveraineté alimentaire et industrielle, la santé avec la lutte contre le paludisme et une refondation de l’université malienne en crise depuis de nombreuses années. Fondateur du journal  » Le Républicain », Tiébilé Dramé est aussi le gendre de l’ancien président Alpha Oumar Konaré .

Kidal : les militaires maliens se déploient progressivement

Des sources militaires concordantes indiquent que les officiers maliens et certains gendarmes et policiers sont déjà  à  Kidal pour baliser le terrain aux militaires maliens. Les accords préliminaires prévoient en effet en son article 10le déploiement progressif de l’armée malienne à  Kidal. Idem pour le retour de l’administration malienne à  Kidal. Le dimanche dernier une mission constituée majoritaire de responsables militaires maliens et de la MINUSMA s’est rendue à  Kidal pour définir les modalités de retour des forces armées et de sécurité maliennes dans la 8 eme région administrative. Une autre vague des militaires maliens est arrivée à  Gao en début de cette semaine en transit pour Kidal. Selon des sources militaires à  Gao, ces militaires sont des éléments qui constitueront la force de securité mixte avec les militaires de la force internationale. La même source indique que ces militaires ont pris la route le mercredi 26 juin pour grossir le rang d’un groupe présent dans le cadre de la mission de la MINUSMA pour baliser le terrain. Par ailleurs, de Kidal on apprend que dans les rangs des rebelles, tout le monde ne partage pas l’accord de Ouaga. Ainsi, certains rebelles touaregs armés seraient dans la logique d’en rendre difficile la matérialisation en procédant au recrutement des jeunes dans leur rangs. D’autres refusent le cantonnement et prétendent aller vivre avec leur parents aux villages. Et cela sans remettre leurs armes, alors que le désarmement était également une clause de l’accord. Les exactions auraient également repris à  l’endroit des populations « noires ».

A Tombouctou, IBK rend hommage aux populations et salue l’armée malienne

Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK), ancien Premier ministre, a entrepris à  partir de vendredi 21 juin 2013 une tournée dans le nord du Mali. l’objectif était pour lui de s’imprégner de la situation réelle après le drame de l’occupation, auprès des autorités locales, des notabilités traditionnelles, des leaders religieux et des populations. Il a précisé que ces rencontres ne sauraient entrer dans le cadre de la campagne électorale, qui n’est pas encore ouverte. Accompagné de personnalités de la société civile, et de membres de son parti, le Président du Rassemblement pour le Mali (RPM), a démarré cette tournée à  Tombouctou, o๠il a atterri dans la matinée, accueilli par les notables de la ville et de nombreux militants et sympathisants. Dès son arrivée, Ibrahim Boubacar a salué le patriotisme des populations qui ont résisté pendant l’occupation du territoire par les groupes islamistes armés, et les a encouragés à  rester unis pour réussir le défi de la reconstruction nationale. La délégation a rencontré les autorités administratives de la région, notamment le Gouverneur, le Colonel Manga, avec lequel l’ancien Premier ministre a eu un échange fécond sur le retour des réfugiés et de l’administration dans la ville de Tombouctou et le reste de la région. IBK et sa délégation ont ensuite été reçus par l’ensemble des notables et des imams de la ville de Tombouctou, chez l’Imam de la Grande Mosquée, le Cheikh Issaouti, derrière lequel IBK a fait la prière du vendredi. Tous les hôtes du Président du RPM se sont dits très sensibles à  la démarche et à  l’approche humaine, ainsi qu’à  la vision responsable de l’homme d’Etat. IBK, a aussi tenu à  rencontrer les forces armées et de sécurité au camp militaire de Tombouctou. l’ancien Premier ministre nationale a salué le sens du devoir et l’esprit de sacrifice des soldats maliens, et les a remerciés pour le travail accompli avec courage et abnégation aux cotés des forces africaines et françaises. La délégation s’est envolée pour Mopti en fin de journée, d’o๠elle devait ensuite rejoindre Gao le samedi 22 juin. Communication RPM

A Ouagadougou, accouchement difficile pour un accord crucial

Lancées le 8 juin, les négociations devaient être bouclées en trois jours en vue de permettre la tenue dans la ville de Kidal de la présidentielle prévue le 28 juillet dans tout le Mali, élection cruciale selon la communauté internationale. Mais elles ont traà®né en longueur entre le centre de conférences de Ouaga 2000, quartier huppé de la capitale burkinabè, et un grand hôtel à  300 mètres de là , o๠les débats font rage du matin jusque tard dans la nuit. Le chef de la diplomatie burkinabè Djibrill Bassolé est patient. Eternelles lunettes et voix posée, celui qui a déjà  joué plusieurs fois les « facilitateurs » pour le compte de son président Blaise Compaoré (déjà  médiateur durant la longue crise ivoirienne, notamment) enchaà®ne conciliabules, réunions et points de situation devant des journalistes sans se départir de son style pondéré. « Il a le sens de l’écoute », dit à  l’AFP l’un des diplomates (ONU, Union africaine, Union européenne, France, entre autres) qui l’appuient dans ses efforts. De l’écoute, il en faut pour rapprocher les positions des émissaires de Bamako et de la délégation conjointe touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). Chef de la délégation de Bamako, Tiébilé Dramé, conseiller spécial du président malien Dioncounda Traoré, a montré qu’il pouvait se montrer rugueux: le régime malien a obligé en début de semaine à  renégocier un premier projet d’accord qui avait été accepté par les rebelles. « Nous sommes pour la paix, mais une paix qui défende les intérêts du Mali », lance l’ancien ministre. Cependant, parmi les négociateurs internationaux, beaucoup s’interrogent sur son « agenda ». Car l’émissaire du pouvoir malien de transition est aussi candidat à  la prochaine présidentielle. Bamako « sous la pression de l’opinion Certains n’hésitent pas à  y voir l’explication de sa fermeté dans les discussions: l’opinion malienne est peu encline aux concessions, tant elle est remontée contre les rebelles touareg qui ont ouvert en 2012 les portes du nord du Mali aux groupes islamistes armés liés à  Al-Qaà¯da. l’expression revient d’ailleurs en boucle: les représentants de Bamako se disent « sous la pression de l’opinion ». En pleins débats à  Ouagadougou, Tiébilé Dramé prend même le temps d’intervenir lui-même sur des forums de sites internet maliens pour livrer sa vision d’une solution. Il sait prononcer les mots qui vont droit au coeur de nombre de ses compatriotes : « bientôt le drapeau malien flottera sur Kidal », promettait-il samedi, à  la veille d’une importante réunion sur un nouveau projet d’accord. Les représentants touareg donnent nettement moins de la voix. Emmenés par Mahamadou Djeri Maà¯ga (MNLA) et Algabass Ag Intalla (HCUA), un transfuge du groupe islamiste Ansar Dine, ils sollicitent plutôt sans cesse le ministre burkinabè des Affaires étrangères et les diplomates qui l’épaulent. Les concertations en interne se succèdent parmi la pléthore de négociateurs (une bonne trentaine) du bloc MNLA-HCUA. Des cadres touareg réfugiés depuis des mois à  Ouagadougou les rejoignent pour discuter, analyser, décortiquer propositions et contre-propositions. Les dà®ners souvent s’éternisent. Les mouvements touareg l’assurent sans relâche: ils ne seront pas « un obstacle pour les élections ». Mais la volonté de Bamako de désarmer leurs combattants sitôt les soldats maliens revenus à  Kidal les hérisse. Cantonnement d’accord, mais en gardant les armes à  portée de main: la méfiance règne, et chaque camp ramène l’autre à  ses exactions des derniers mois. Les mouvements armés touareg se sont installés fin janvier à  Kidal, à  la faveur de l’opération militaire française dans le nord du Mali qui a délogé les groupes jihadistes, dont le MNLA fut un temps l’allié avant d’être balayé par eux. Depuis lors, la question de Kidal est devenue de plus en plus centrale, jusqu’à  conditionner la tenue de la présidentielle. Dans un climat si tendu, la solidarité existe quand même. Un collaborateur de Tiébilé Dramé et deux représentants de la médiation ont accompagné samedi à  Kidal, pour un rapide aller-retour à  bord d’un avion militaire français, un négociateur des groupes touareg qui venait de perdre sa mère.

Ouaga-Bamako: des négociations en cours sur le sol malien

Accorder les violons pour arriver dans les prochains jours à  un accord entre le Mali et le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA). Telle est la mission de l’escouade de diplomates qui est arrivée à  Bamako ces dernières vingt-quatre heures. On attendait pour lundi un aboutissement des discussions, il semble que les choses soient un peu plus compliqué. Rien de grave, en tout cas, a laissé entendre le Général Pierre Buyoya qui s’est exprimé dans la soirée du mercredi au nom de la médiation. S’exprimant au nom de cette médiation, le Général Pierre BUYOYA a laissé entendre qu’elle était en consultation auprès du Président de la République par intérim et du Gouvernement malien. Il a affirmé qu’il n’y a pas, à  vrai dire, de points d’achoppement à  propos du pré-rapport de Ouagadougou et que, de toute façon, la négociation se poursuivrait. Le chef de la MINUSMA a conclu son entretien avec la presse par une note positive et disant sa foi en le succès des négociations de Ougadougou. Les entretiens de cet après-midi entre le Pr. Dioncounda TRAORE et la médiation internationale ont duré près de sept heures d’horloge.

Bamako refuse de signer l’accord accecpté par le MNLA et le HCUA

Finalement, il n’y aura pas d’accord entre le gouvernement malien et les rebelles touaregs qui occupent Kidal, dans la partie nord du pays. Du moins, la signature ne se fera pas cette semaine comme l’espérait la médiation burkinabè. Même les diplomates et partenaires internationaux (ONU, Afrique de l’Ouest, Union européenne, France, entre autres) qui se sont dépêchés, le 12 juin, à  Bamako n’ont pas réussi à  convaincre le président malien de la transition, Dioncounda Traoré. « Nous avons l’espoir d’aboutir dans quelques jours à  un accord », a tenté de rassurer Pierre Buyoya, chef de la force africaine déployée au Mali (Misma), à  la sortie d’une longue discussion de six heures avec le chef de l’à‰tat malien. Cet accord doit permettre un retour de l’armée malienne dans la ville de Kidal (nord-est), auparavant refusé par les mouvements armés touaregs, dans la perspective de la présidentielle prévue le 28 juillet dans tout le Mali, une élection jugée cruciale par la communauté internationale. Le chef de la diplomatie burkinabè, Djibrill Bassolé, et ses soutiens avaient fait cette visite impromptue, mercredi, dans la capitale malienne pour tenter d’arracher le feu vert de Bamako au compromis conclu avec les rebelles touaregs, issu des négociations menées avec des émissaires des deux camps depuis le weekend dernier à  Ouagadougou. La signature de l’accord entre la délégation des autorités maliennes, conduite par l’ex-ministre Tiébilé Dramé, et la délégation conjointe touarègue du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), était initialement attendue mardi dans la capitale du Burkina Faso. « Dès [jeudi], nous allons poursuivre les négociations à  Ouagadougou », a indiqué le chef de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma). Selon lui, l’entretien mené avec le président Traoré n’avait « pas du tout pour but de signer un document » le jour même. Pourtant beaucoup, y compris le chef de la diplomatie française Laurent Fabius – qui soutenait le « bon texte » mis au point – espéraient bel et bien l’épilogue pour ce mercredi. « Toutes les parties ont décidé de faire un effort pour aboutir à  une paix globale », a ajouté l’ancien président burundais. Blocage Selon des participants, si des avancées ont pu être enregistrées, les négociations bloquent toujours en particulier, du côté des autorités maliennes, sur le cantonnement et le désarmement des rebelles. Les groupes touaregs désarmer leurs éléments seulement une fois un accord final signé avec les autorités maliennes légitimes installées après la présidentielle, et conférant un « statut particulier » à  l’Azawad, terme par lequel les autonomistes désignent la région septentrionale du Mali. Mais, les autorités maliennes considèrent que le désarmement doit se faire dans la foulée du regroupement des combattants. Les discussions achoppent également sur la question des mandats d’arrêt lancés par la justice malienne contre des chefs du MNLA : ce mouvement en réclame la levée, mais Bamako y tient au nom de la lutte contre l’impunité. « On ne peut pas passer sous silence tous les crimes commis par les groupes armés », a expliqué un officiel malien.

Mali : les secrets d’une guerre éclair

Ce lundi 14 janvier 2013, dans le salon vert qui jouxte le bureau du chef de l’Etat, le débat est intense. François Hollande a réuni le deuxième conseil de défense depuis le déclenchement de l’intervention au Mali, trois jours plus tôt. Les principaux protagonistes de la plus importante action militaire menée par la France depuis un demi-siècle sont présents : Jean-Yves Le Drian, Laurent Fabius, le général Puga, conseiller militaire du président, l’amiral Guillaud, chef d’état-major des armées, et les patrons des services secrets. Tous sont d’accord sur un point : malgré la mort d’un officier français, le début de l’opération Serval est un succès. Les frappes des Mirage 2000 et des hélicoptères ont stoppé la descente des djihadistes vers le sud. Mais, sur la suite de l’intervention, les opinions divergent. A la table du conseil, deux logiques s’affrontent. « L’amiral Guillaud souhaitait concentrer tous les efforts vers un seul but : frapper Aqmi le plus fort et le plus loin possible, dit un important responsable français. Le président, lui, voulait aussi des victoires symboliques, la prise de villes, pour rassurer l’opinion publique. » Il y a un autre différend. « L’état-major imaginait une guerre façon Otan, dit un officiel de haut rang. C’est-à -dire lancer l’offensive vers le nord une fois seulement toute la logistique parvenue sur le terrain. » Obsédé par le risque d’enlisement, François Hollande veut, lui, rogner sur les délais au maximum, mener une « guerre à  la française ». Le 14 janvier, l’amiral Guillaud prévient que l’acheminement du matériel et des 4 000 hommes au Mali va prendre deux semaines. Il ajoute qu’il prévoit de libérer une seule ville, Gao, la plus facile à  prendre. « Non, il en faut deux, dit François Hollande, Gao et Tombouctou. » L’amiral répond que cela ne pourra se faire que fin février. « Fin janvier », ordonne le président de la République, qui refuse toute pause. Un pari risqué – qui sera gagné grâce à  plusieurs facteurs. Les amis à  la rescousse L’aide des alliés est indispensable. « Avec ses moyens propres,assure un officier, l’armée française ne serait pas parvenue à  tenir les délais fixés par le président. » Elle manque cruellement d’avions de transport et de moyens de renseignement. Le drone Harfang n’est pas encore opérationnel. Pour suivre les déplacements en temps réel des 2 000 djihadistes, les militaires n’ont que des ULM et de vieux appareils Atlantic. Les Britanniques viennent immédiatement à  leur rescousse. Dès le lendemain des premières frappes, ils mettent un avion de renseignement dans le ciel malien. Les Etats-Unis sont moins rapides. Un mois avant, Jean-Yves Le Drian a bien obtenu, en secret, un accord de principe pour le déploiement de drones américains, en cas d’intervention. « Mais certains drones dépendaient de la CIA, d’autres du Pentagone et le superavion de surveillance, Global Hawk, d’un commandement en Italie », raconte un haut responsable. Il faut coordonner le tout. Si bien que, pendant une semaine, les militaires français n’ont pas d’images de l’ennemi vingt-quatre heures sur vingt-quatre. « Pour les avions-cargos, on a loué des Antonov 124 à  des sociétés privées russes et ukrainiennes, dit une source à  la Défense, mais il n’y en avait pas assez. » Les Belges et les Allemands en fournissent quelques-uns, mais pas suffisamment. Après trois semaines de tergiversation, la Maison-Blanche accepte de mettre des C-17 à  la disposition de Paris. « Les alliés nous ont fait gagner trois semaines dans le déploiement des forces et deux semaines dans les frappes », estime-t-on au ministère de la Défense. Les erreurs des djihadistes L’intervention est d’autant plus rapide que les djihadistes font de mauvais choix tactiques. « Nous avions prévu que la prise de Tombouctou durerait cinq jours, confie-t-on à  la Défense. Mais ils ont fui et, en un jour, tout était fini. » « S’ils avaient décidé d’organiser la résistance à  Gao et Tombouctou, il nous aurait manqué deux compagnies », précise un officier. Les djihadistes n’ont pas non plus l’idée de poser des bidons vides sur la route. »Nous aurions dû envoyer une équipe de déminage pour s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’engins explosifs. A chaque fois, cela nous aurait retardés de plusieurs heures. » « Pendant quelques jours, ajoute un autre responsable, nous tenions le pays avec seulement trois compagnies d’infanterie. S’ils nous avaient harcelés, nous aurions beaucoup souffert. » Mais, à  part une brève embardée vers l’ouest, les djihadistes choisissent de filer vers leur citadelle de l’Amettetaà¯, au nord. « Ils ont cru que nous ne les attaquerions pas là -bas », conclut-il. Tuer Sanogo ? Alors qu’ils commencent à  tenir le pays, une question taraude les Français. N’ont-ils pas là  l’occasion de régler l’épineux problème Sanogo ? Le capitaine de l’armée malienne, auteur du coup d’Etat de mars 2012, gène bigrement Paris. Il risque de vouloir reprendre le pouvoir et de mettre à  mal toute la stratégie de l’Elysée. Que faire de lui ? « Le tuer ? Certaines capitales africaines nous l’ont demandé, et nous nous sommes interrogés, reconnaà®t un responsable français. Mais on ne l’a pas fait de peur d’aggraver la situation politique. » On préfère le neutraliser. On lui donne un titre ronflant, président du Comité de Suivi de la Réforme de l’armée. Des Africains lui proposent un exil doré. En vain. Sanogo reste. Les encombrants journalistes Très vite, la France doit gérer un autre problème : l’information. Les journalistes reprochent à  l’armée de les empêcher d’aller dans les zones de combat. Paris rejette la faute sur l’armée malienne, « qui a peur des enlèvements ». Non sans raison : « On a intercepté des communications qui indiquaient que, lors de leur raid du 9 février à  Gao, les djihadistes voulaient prendre des journalistes en otage », révèle un officiel français. Ce n’est pas toute la vérité. Furieux d’avoir à  agir aussi vite, les militaires refusent de s’encombrer de la presse. Avec le pouvoir politique, c’est donnant-donnant : on fonce, mais sans journalistes. De toute façon, quoi montrer ? Menée surtout par les forces spéciales, la guerre se résume à  des accrochages violents entre des petits groupes, alors le ministre gonfle l’importance des opérations. « Quand Le Drian annonçait une offensive, ça se résumait à  trois véhicules blindés », dit un militaire. Sus au Quai-d’Orsay ! Début février, une autre guéguerre fait rage à  Paris. Depuis la chute de Gao et de Tombouctou, le ministère de la Défense n’en démord pas : les diplomates sont trop mous, ils ne feraient rien pour régler le dossier de la réconciliation entre le pouvoir central malien et le mouvement indépendantiste du Nord. Du coup, les militaires redoutent de se retrouver coincés longtemps au Mali, à  cause d’un abcès de fixation, à  Kidal, troisième ville du Nord, tenue par les séparatistes touaregs du MNLA. « Fin janvier, la France pouvait exiger du pouvoir à  Bamako qu’il négocie avec ces rebelles, assure-t-on à  la Défense. A ce moment-là , le président Traoré aurait signé n’importe quoi. » Pourquoi avoir laissé passer cette opportunité ? « Vous vouliez que l’on fasse comme Foccart ? », demande, agacé, un haut diplomate, en référence au « Monsieur Afrique » de De Gaulle. La querelle entre la Défense et les Affaires étrangères se solde le 21 mars par la désignation d’un bouc émissaire : l’ambassadeur de France à  Bamako, Christian Rouyer, qui est débarqué. « Il ne convenait pas pour un tel poste en Afrique,juge un officiel, il aurait été parfait comme ambassadeur en Finlande. » La victoire des militaires est complète puisque ce sont eux qui soufflent le nom de son successeur, Gilles Huberson, un ancien de Saint-Cyr qui a déjà  pris langue avec le MNLA. Le MNLA, un allié gênant Les diplomates ont du mal à  digérer les reproches des militaires : si Kidal pose problème, disent-ils, c’est parce que le MNLA est protégé par la DGSE . « Les services secrets ont besoin de ces Touaregs parce qu’ils ont des liens avec les preneurs d’otages », lâche un responsable français. Pour la chasse aux djihadistes aussi, ils sont utiles, du moins le croit-on. A ce sujet, Jean-Yves Le Drian reconnaà®t que les Français « se coordonnent » avec le groupe touareg dans la guerre contre Aqmi. En vérité, « entre le MNLA et la France, il y a un deal historique : parce que c’était une force laà¯que qui a pour ennemis les terroristes islamistes, la DGSE les aide depuis dix ans », admet un haut responsable français, confirmant ce que « le Nouvel Observateur » avait révélé il y a un an. A Bamako, la mise sous protection française du MNLA agace. On reproche aux « libérateurs » de s’être alliés à  ces rebelles considérés comme responsables de la crise. Une attitude jugée d’autant plus incohérente que, selon un officielmalien, « le MNLA a vendu à  la France plus de beurre qu’il n’avait de lait ». De fait, au Quai-d’Orsay, on reconnaà®t qu' »ils ont été moins utiles qu’on ne l’avait espéré », notamment pour préparer l’assaut dans l’Amettetaà¯. 700 djihadistes tués C’est là , tout au nord du Mali, dans une vallée de 10 kilomètres sur 20, que débutent, en mars, les affrontements les plus violents. L’Ametteta௠est la citadelle des djihadistes. « Depuis trois ans, nous avions repéré qu’ils s’y étaient sédentarisés », dit un responsable. Il y a là  400 personnes, des jardins potagers et un important stock d’armes prises à  l’armée malienne en 2012 et « un peu en Libye ». « Ils avaient mis en place des canons, des lance-roquettes, mais ils ne savaient pas s’en servir, explique un officier. L’Ametteta௠a été leur péché d’orgueil. Ils ont affirmé que ce serait la mère de toutes les batailles et ils ont perdu. » Selon le ministère de la Défense, 130 djihadistes ont été tués durant ces combats-là . Aqmi y a subi une très lourde défaite militaire et psychologique. « Il a perdu la face vis-à -vis des leaders d’Al-Qaida. Et pour les jeunes tentés par le djihad, le Sahel est désormais beaucoup moins attractif que la Syrie », affirme la même source. Mais la menace n’est pas totalement écartée pour autant. Depuis le début de l’opération Serval, 600 à  700 djihadistes sont morts. Il en reste donc plus de 1 000 dans la nature. O๠? « Une moitié s’est fondue dans la population et a renoncé (provisoirement ?) au combat ; l’autre s’est dispersée plus au nord ou dans les pays limitrophes », assure une source au ministère de la Défense. Nos amis tchadiens Dans ce combat inachevé, les alliés tchadiens ont été « très utiles », reconnaà®t-on à  la Défense. C’est de N’Djamena que décollent les Mirage 2000 qui frappent les djihadistes dès le 11 janvier. Et 2 000 soldats tchadiens, seules troupes de la région aguerries au désert, sont employés au nettoyage de l’adrar des Ifoghas, le bastion d’Aqmi. Ils vont payer le prix fort : au total, 38 morts contre 6 côté français. Ont-ils servi de chair à  canon ? Nul ne l’admettra, bien sûr. A Paris, on voit dans ce nombre élevé de tués le résultat d’une « erreur tactique ». « Les Tchadiens ont voulu prendre imprudemment un piton et des tireurs les ont alignés. » A N’Djamena, on invoque « une culture de combat basée sur le risque et sur l’homme ». Quoi qu’il en soit, le président tchadien saura tirer les dividendes de son alliance avec Paris. Alors qu’il accueillera en héros les 700 premiers soldats de retour au pays, il arrêtera des opposants sans que l’Elysée ne proteste bien fort. Guéguerre à  l’Onu La France ne s’embarrasse pas de détails. Elle est pressée de partir et veut passer au plus vite le témoin à  une force de l’ONU. Les Américains acceptent à  une condition : que la France conserve sur place des troupes antiterroristes. « Pas plus de 300 hommes », dit Paris, qui veut que cette force dite « parallèle » soit commandée par un Français et que celui-ci ne prenne pas ses ordres à  l’ONU. A New York, les fonctionnaires tiquent. Ils veulent plus de soldats français et un commandement onusien. Un compromis est trouvé le 25 avril. Une résolution du Conseil de Sécurité crée une force de maintien de la paix de 12 600 hommes, la Minusma, et une force d’appui d’environ 1 000 soldats français. Sous commandement national, ces derniers interviendront « à  la demande du secrétaire général des Nations unies », mais « notre feu vert ne sera pas automatique », précise-t-on à  Paris. Comprenne qui pourra. Autre imbroglio toujours en suspens : le choix du commandant de la Minusma. Le président tchadien réclame le poste pour son fils adoptif, qui vient de rentrer duMali . A Paris, « on souhaite que ce soit un Africain… compétent ». Des élections au forceps La France devrait bientôt tourner la page de la guerre – du moins le croit-elle. La force onusienne doit se déployer le 1erjuillet. Le but : sécuriser l’élection présidentielle prévue pour le 28 juillet. Bien qu’elle s’en défende, la France a imposé ce calendrier très serré. Hollande se dit « intraitable » sur le sujet. Quitte à  ne pas entendre tous ceux qui jugent ce scrutin prématuré (qui va se dérouler en plein ramadan !). Le secrétaire général de l’ONU a émis de sérieux doutes quant à  sa faisabilité et sa légitimité. « Il n’a pas une meilleure connaissance du Mali que nous », répond un diplomate français. »Seul un gouvernement légitime pourra mener la réconciliation », argumente un autre. Et puis les Etats-Unis subordonnent la reprise de leur aide au Mali au retour d’un pouvoir démocratique à  Bamako. Mais le sera-t-il ? Des négociations entre rebelles et pouvoir central ont enfin commencé. Le président par intérim, Dioncounda Traoré, a promis à  Paris qu’il »ne reconquerrait pas Kidal [le sanctuaire des rebelles touaregs] par les armes ». Mais il a récemment changé de ton : »L’armée doit être à  Kidal avant le premier tour », a-t-il dit, laissant ainsi planer le spectre d’une nouvelle guerre civile. Le pire des scénarios pour la France.

Ag Ghissa: « Les populations nomades ne se sentent plus concernées par le Mali »

Ag Ghissa est membre de la délégation touareg, dont la principale composante est le MNLA, qui négocie depuis le 1er juin, au Burkina Faso, à  Ouagadougou, avec l’émissaire de Bamako, Tiébilé Dramé, sous les auspices du médiateur burkinabé, les conditions d’organisation de l’élection présidentielle malienne du 28 juillet et le statut de la ville de Kidal, contrôlée aujourd’hui par les seuls touareg et dont Bamako exige le retour sous le drapeau malien. Qu’attendez-vous de cette négociation au Burkina Faso, qui signe les premiers contacts officiels entre votre mouvement et le Mali depuis votre conquête militaire du nord du Mali en 2012 ? L’idée est de poser les bases d’un dialogue qui pourrait, nous l’espérons, permettre d’évoquer le principe d’un cessez-le-feu avec Bamako. Mais, la priorité sera de voir dans quelle mesure l’élection présidentielle peut être organisée le 28 juillet, comme cela est voulu par la France et le Mali. Pour qu’une élection se tienne, il faut des votants, des candidats et de la sécurité, or, dans tout le nord du pays, il n’y a aucun de ces trois éléments. Les populations nomades ne se sentent plus concernées par le Mali. Nous n’avons plus de marque de respect à  montrer au Mali au regard de ce qui a été fait contre nous depuis cinquante ans. En imposant ce calendrier électoral, avez-vous le sentiment que la France veut tordre le bras des acteurs de la crise malienne pour se sortir d’un piège d’enlisement, et conserver le bénéfice politique d’une intervention perçue comme réussie ? Cinq mois après son intervention militaire, la France s’est enlisée sur le terrain diplomatique. Elle est arrivée au maximum de ce qu’elle pouvait faire et elle veut vite passer la main à  la communauté internationale. Mais son erreur politique, c’est d’avoir servi de cheval de Troie à  l’armée malienne en lui permettant de remettre les pieds à  Tombouctou, Gao et Ménaka. En agissant ainsi, Paris a remis Bamako en scène. Nous ne sommes pas dupes, Paris ne veut pas voir dans toutes ses ex-colonies de la région surgir des revendications territoriales comme la nôtre. Il n’y a qu’à  penser à  la Casamance. La France se dit : « si on lâche sur l’Azawad, la région va exploser », c’est l’héritage d’un découpage colonial arbitraire. Mais le Mali et la France justifient cette reconquête par l’intégrité territoriale d’un Etat, un droit reconnu et défendu par les textes internationaux. Vous vous mettez hors la loi ? Pourquoi la France tient-elle tant à  l’intégrité territoriale ? Nous ne l’avons pas touchée, nous avons renoncé, en 2012, à  l’indépendance. Le droit international n’agit que pour les Etats et jamais pour les peuples. Nous, Touaregs, sommes nés avant le droit international. Quand les Etats-Unis ont conquis leur indépendance en arrachant leur terre aux Britanniques, il était o๠le droit international ? Et maintenant, Washington est le gendarme du monde. A moins que la France et la communauté internationale ne se liguent contre le MNLA, on ne doit plus lui tordre la main. Nous avons déjà  fait beaucoup. Vous allez négocier avec Bamako, et pendant ce temps, l’armée malienne reprend peu à  peu le contrôle de territoire que vous aviez conquis, par la force, comme Ménaka et Anéfis, récemment. Elle semble désireuse de remonter vers Kidal que vous administrez. Accepterez-vous de lâcher Kidal ? Nous avons dit à  l’ONU, qui est venue nous voir, que nous souhaitions que le Mali ne dépasse pas les limites actuelles. S’ils remontent à  Kidal, l’ensemble de la population fera front. Nous sommes prêts à  discuter, mais pas à  tout lâcher. Si nous acceptons, que nous restera-t-il après pour négocier ? Nous sommes de bonne foi. Vous avez aidé la France dans sa guerre contre les islamistes depuis l’offensive du 11 janvier. Pensez-vous que cela suffise pour faire de vous un acteur politique à  part entière face au processus validé par la communauté internationale de restauration de l’autorité de l’Etat malien ? La vérité officielle, c’est l’Etat du Mali ! Nous fondons, pour notre part, beaucoup d’espoir sur le fait d’avoir abandonné notre revendication d’indépendance. C’est une concession majeure, qui ne peut rester lettre morte. Et il est inutile de cantonner la réponse politique à  des questions de développement et d’argent si les milliards promis doivent, de nouveau, ne bénéficier qu’au sud du pays et nous laisser dans une situation injuste, qui est la source de nos révoltes. Il faut que la réponse soit politique. Nous n’accepterons rien en deçà  d’un fédéralisme bien pesé. Si le Mali revient avec son idée de décentralisation, qui ne nous donne aucun statut particulier, cela ne sert à  rien. Finalement, après avoir combattu les islamistes, la France doit gérer un conflit insoluble depuis cinquante ans entre les Touareg et le pouvoir de Bamako pour pouvoir se désengager. Cela ressemble à  un piège… Les plaies entre le nord et le sud sont très profondes, surtout à  Kidal. Depuis l’indépendance, on a l’impression que l’armée malienne veut surtout faire souffrir cette région. Pour que les casques bleus et l’ONU viennent ici le 1er juillet, il faut la sécurité. Or tant que nos droits ne seront pas protégés dans des conditions acceptables, rien ne pourra se faire, et donc la France sera obligée de continuer à  s’impliquer si elle ne veut pas perdre le bénéfice de son engagement. On entend, à  Paris, qu’à  Kidal, un simple drapeau malien, quelques gendarmes maliens et des bureaux de vote suffiraient pour apaiser les esprits. Est-ce imaginable ? Non, ce serait du bricolage. Si le MNLA est contraint, par la France et le Mali, de céder sur Kidal et sur ses revendications, faut-il craindre que vous alliez rejoindre les rangs des islamistes en guerre contre Paris et Bamako ? Si aucune des demandes du MNLA ne devait être satisfaite, vous verriez le contraire se produire. Les pick-ups de ceux que nous affrontons aujourd’hui, Ansar Dine (devenu MIA), le Mujao et AQMI, se couvriraient de drapeaux de l’Azawad, les couleurs touareg et du MNLA.

Un « accord intérimaire » au centre des négociations de Ouagadougou

Les négociations entre le pouvoir malien et les rebelles touareg occupant Kidal, dans le nord-est du Mali, ont commencé samedi sous l’égide de la médiation burkinabè, qui a appelé à  une cessation des hostilités en vue de la présidentielle en juillet. Devant les délégations des deux parties réunies à  Ouagadougou, le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, médiateur pour l’Afrique de l’Ouest, a jugé qu’une cessation des hostilités créerait « les conditions de sécurité indispensables à  la tenue d’élections libres et transparentes ». Le scrutin présidentiel, dont le premier tour est fixé au 28 juillet, est réclamé avec insistance par les partenaires du Mali, France en tête, pour sortir le pays de l’ornière. Sur le terrain, les hostilités ont brièvement repris cette semaine quand l’armée malienne a délogé mercredi, après des combats meurtriers, les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) de la localité d’Anefis, à  une centaine de kilomètres au sud de Kidal. Elle partait ainsi à  l’offensive quelques jours après des arrestations à  Kidal de membres des communautés noires par le MNLA, actions qualifiées d' »épuration raciale » par le régime malien. Cependant, les alliés de Bamako faisant pression pour une solution négociée, l’armée n’a pas continué sa marche vers Kidal. Redéploiement Il s’agit à  Ouagadougou de s’entendre sur « le redéploiement de l’administration générale, des services sociaux de base, des forces de défense et de sécurité au nord du Mali et en particulier à  Kidal, selon des modalités pacifiques qui seront à  négocier », a souligné M. Compaoré, sans s’avancer sur ces modalités ni le calendrier. Le MNLA et un autre groupe touareg, le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), ont refusé jusqu’à  présent à  l’armée et à  l’administration maliennes d’entrer dans Kidal. Ils exigent la sécurisation du scrutin par la Minusma, la force de l’ONU qui doit prendre à  partir de juillet le relais de la mission panafricaine déployée au Mali (Misma). Selon le chef de l’Etat burkinabè, les pourparlers se poursuivront une fois les nouvelles autorités légitimes installées à  l’issue de la présidentielle, « en vue de l’établissement d’une paix définitive et d’un développement durable et inclusif dans le nord du Mali », région irrédentiste depuis des décennies. Les mouvements touareg armés se sont installés fin janvier à  Kidal, berceau de leur minorité ethnique, à  la faveur de l’intervention militaire française contre les groupes islamistes armés liés à  Al-Qaà¯da, qui occupaient tout le Nord malien depuis 2012 et auxquels les rebelles avaient été un temps alliés. Projet d’accord Les discussions de Ouagadougou dureront tout le week-end, a indiqué le chef de la diplomatie burkinabè Djibrill Bassolé, afin de parvenir lundi à  un « document » qui scellerait un accord intérimaire. Le président Compaoré a reçu samedi tour à  tour la délégation de Bamako, conduite par l’ancien ministre Tiébilé Dramé, et la délégation conjointe MNLA-HCUA. Il leur a remis un projet d’accord devant servir de base aux discussions. Une rencontre directe entre les parties adverses n’est pas programmée pour l’heure. Le médiateur régional a reçu ensuite un regroupement de mouvements « patriotiques », dont la milice d’autodéfense loyaliste Ganda Koy, puis le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA). C’est un geste en direction de M. Dramé: l’émissaire des autorités maliennes avait fait reporter le lancement des négociations, initialement prévu vendredi, en réclamant à  la dernière minute que le MAA et Ganda Koy prennent part aux discussions. Discussions « inclusives » Selon la médiation, il n’est toutefois pas question que ces deux groupes, qui n’ont pas d’ancrage à  Kidal, soient directement impliqués dans les négociations. Pourtant, devant la presse, le chef de la délégation de Bamako a assuré que les discussions seraient « inclusives » et concerneraient « tous les groupes armés du nord du Mali ». La situation créée par les mouvements touareg à  Kidal, o๠environ 200 soldats français sont en outre stationnés à  l’aéroport de la ville, suscite une exaspération croissante au sein de l’opinion et de la classe politique maliennes. Une coalition de partis et d’organisations politiques avait d’ailleurs appelé à  une marche samedi à  Bamako pour réclamer la « libération de Kidal ». Mais le rassemblement a été annulé. D’importantes forces de sécurité étaient présentes sur le site prévu dans le centre de la capitale, mais pas de manifestants. L’état d’urgence en vigueur au Mali interdit toute manifestation pouvant troubler l’ordre public.

Début des négociations entre l’Etat et les mouvements indépendantistes touareg

C’est un marathon qui débute ce 07 juin à  Ouagadougou. Les élections de juillet en ligne de mire, les discussions entre l’à‰tat du Mali et les mouvements armés touareg doivent trouver une solution pour mettre un terme au conflit armé qui a débuté en janvier 2012 et réunifier le territoire malien. Cette rencontre survient alors que des combats opposent depuis mercredi les forces maliennes aux Touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) à  Anefis, à  100 km de Kidal, leur dernier bastion du nord-est du Mali. Décidées le 27 mai, ces discussions sont placées sous la médiation du président burkinabé Blaise Compaoré. Le point essentiel des échanges sera la « libération » de la ville de Kidal. Les Touareg refusent le retour de l’armée et de l’administration malienne dans la ville. L’armée de Bamako a quant à  elle promis de reprendre d’ici l’élection présidentielle du 28 juillet la ville de Kidal, dont les hommes du MNLA s’étaient emparés début février après la fuite des djihadistes face à  l’avancée des forces françaises. Un accord pour le 10 juin Tiébilé Dramé, émissaire de Bamako pour le nord du Mali, et la délégation conjointe du MNLA et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), autre groupe armé touareg occupant Kidal participent aux négociations. Le président burkinabè « va rencontrer les différentes parties et par la suite il y aura les pourparlers directs », a précisé une source proche de la médiation initiée par la CEDEAO. Selon des acteurs de ces discussions, l’objectif est de trouver un compromis d’ici le lundi 10 juin. Tiébilé Dramé s’est dit confiant quant aux résultats de ces négociations. « Je sens qu’un consensus est en train de voir le jour et je suis optimiste sur la signature d’un accord le 10 juin à  Ouagadougou », a-t-il affirmé. Pour l’heure, le MNLA continue de rejeter les appels du gouvernement et de Paris à  déposer les armes et d’affirmer qu’il résisterait à  toute tentative de reconquête de sa place forte de Kidal. Les séparatistes touaregs se disent toutefois prêts à  des négociations à  condition que soit reconnu le droit à  l’autodétermination du nord du Mali, que le MNLA appelle l’Azawad (« le pays des pâturages », en langue tamachek).

Kidal: à quoi jouons-nous?

D’aucuns affirment que la grande muette est déjà  présente à  Kidal, d’autres disent qu’elle n’est qu’à  quelques encablures de la ville. D’après le capitaine Modibo Traoré, l’un des porte-parole de l’armée malienne, « l’armée fait désormais la reconnaissance de la zone s’étendant entre Kidal et Anefis. Un petit groupe de militaires peut aller jusqu’à  35 km de Kidal et revenir en arrière. L’armée ne serait pas en mesure d’attaquer Kidal aujourd’hui, car il faut que la zone d’Anefis soit d’abord sécurisée». Le Chef de la diplomatie malienne avait déclaré lors d’une conférence de presse qu’«il est hors de question que les groupes armés continuent d’exister. Nous serons disposés à  discuter avec ceux qui déposeront les armes. Dans le cas contraire, nous serons obligés d’utiliser d’autres moyens que nous jugerons utiles pour reconquérir Kidal». A la veille des négociations officielles entre le gouvernement malien et le MNLA, qu’est-ce qui a pu motiver l’exécutif à  aller à  l’offensive ? Est-ce les récents évènements survenus à  Kidal o๠le MNLA affirme détenir des officiers du service de renseignement ? Est-ce les exactions commises par les rebelles et l’expulsion des jeunes à  « peau noire »? Est-ce une planification de longue date ? La promptitude avec laquelle la France a réagit face à  l’avancée des islamistes en janvier dernier a été saluée par tous. Pour que François Hollande mérite totalement le prix de l’Unesco pour la paix qui lui a été décerné, il devrait faire autant à  Kidal. Lors de la remise de ce prix, il a appelé au désarmement des groupes armés. La présence de l’armée française à  Kidal devrait en principe aider au désarmement de ces groupes. Pourquoi n’était-elle pas intervenue lors des exactions commises par le MNLA le weekend dernier contre de paisibles citoyens? Aujourd’hui C’’est comme si la France fait face à  un dilemme et joue à  la prudence pour des questions d’intérêts certainement. Qu’en sera-t-il du dialogue qui débute entre le gouvernement et le MNLA ce vendredi 7 juin à  Ouagadougou ? Wait and see !

Des soldats maliens sont entrés dans Kidal

L’information a été donnée par le porte-parole de l’armée malienne, le colonel Souleymane Maà¯ga. Selon lui, des militaires maliens sont arrivés ce jeudi à  Kidal (extrême Nord-Est du Mali), ville contrôlée par deux groupes armés. Ils seraient une cinquantaine de militaires, une petite unité de reconnaissance, partie préparer le terrain au reste de la troupe. Il semble que du côté de l’armée malienne, on souhaite confier la mission de la reconquête de Kidal au bataillon Waraba, formé en ce moment par une mission d’instructeurs européens. Le groupe de 50 militaires occupe pour l’instant, le camp militaire qui était tenu par les troupes tchadiennes. Kidal, le dernier bastion La question de la libération de Kidal est véritablement le dernier verrou dans l’organisation des prochaines élections et en particulier la présidentielle prévue le 28 juillet prochain. Les plus hautes autorités du pays et désormais de nombreux maliens expriment la nécessité de réunifié tout le territoire avant la tenue du scrutin. Mais faire « tomber » Kidal va-t-il être aussi facile? Pas sur. Surtout qu’au même moment o๠les troupes avancent, des négociations sont censés s’ouvrir entre le Mali et les groupes armés avec à  leur tête le MNLA. Hier mercredi, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA, islamistes dissidents) et le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA, rebelles autonomistes touareg), qui contrôlent en partie Kidal, avaient demandé que les soldats maliens et ouest-africains ne pénètrent pas dans la ville et sa région, avant qu’une « solution politique » ne soit trouvée avec Bamako. Les Maliens, en général, sont plutôt contents du fait que l’armée ait lancé l’offensive. Cette avancée des soldats maliens vers la localité de Kidal, chef lieu de la région de l’Adrar des Ifogas réjouit la population ici a Bamako.« J’encourage nos braves soldats. Que Dieu les protège et leur donne la force pour remplir cette mission de reconquête du territoire national. Il ne faut surtout pas s’arrêter à  Anefis, prenez Kidal et Tessalit », a confié Mamadou Guindo, un chauffeur de minibus de Bamako à  Afrik.com. Tout comme lui, beaucoup d’habitants de la capitale malienne pensent que Kidal ne devrait pas être une exception au Mali.

L’armée malienne aux portes de Kidal

Anefis, 100 km au sud de Kidal. La localité est tombée ce mercredi 5 juin aux mains de l’armée malienne après des combats qui l’ont opposée depuis 5h30 GMT aux combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). « Nos troupes ont eu des accrochages dans la zone d’Anefis, face à  des bandits armés qui ont subi beaucoup de pertes en véhicules et en hommes », a déclaré le porte-parole de l’armée malienne Souleymane Maà¯ga. L’information a été confirmée par le MNLA. « L’armée malienne a attaqué nos positions ce matin à  Anefis, elle a décidé ce matin de régler la situation par la guerre et le gouvernement malien assumera toutes les conséquences », a déclaré à  l’AFP Mahamadou Djeri Maà¯ga, vice-président du MNLA qui se trouve à  Ouagadougou pour des négociations avec Tiébilé Dramé, émissaire du régime de transition malien, sous l’égide de la médiation burkinabè. Les français toujours à  Kidal « Nous n’avons jamais voulu régler la situation par la guerre mais, comme c’est ainsi, nous allons nous défendre jusqu’au bout », a également déclaré Mahamadou Djeri Maà¯ga qui a demandé « une fois de plus au médiateur d’amener les autorités de Bamako à  la raison ». La France a lancé ce mercredi un appel aux « groupes armés » du nord du Mali, les invitanrt à  « déposer les armes ». Paris dont les soldats ont libérer les villes sous occupation islamiste aux côtés des troupes maliennes, réaffirme son soutien aux « efforts des autorités maliennes pour réinstaller leur administration au nord du pays ». « Il ne peut et ne doit y avoir au Mali qu’une seule armée » qui a « vocation à  se déployer sur l’ensemble du territoire », assure le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Philippe Lalliot. Ce « redéploiement » doit s’effectuer « de manière pacifique » et « c’est pourquoi nous appelons les groupes armés à  déposer les armes et à  poursuivre les discussions avec les autorités maliennes », ajoute-t-il. Le MNLA, qui occupe Kidal depuis le départ des islamistes armés chassés fin janvier par l’intervention militaire française au Mali, refuse, depuis, la présence de l’armée et de l’administration maliennes dans la ville, compromettant la tenue dans tout le pays du premier tour de l’élection présidentielle du 28 juillet. Des informations avaient annoncé le retrait des soldats français et tchadiens de la ville. Selon des sources militaires, les militaires français, dont l’intervention a permis le retour de la rébellion touareg avec laquelle ils collaborent, restent basés à  l’aéroport de Kidal.

MNLA : jusqu’où?

Le Mnla fait encore parler de lui. Après avoir bu le calice jusqu’à  la lie suite à  la chasse dont il a fait l’objet, en juin 2012, par ceux-là  mêmes avec qui il avait pactisé contre le Mali (le Mujao), le groupe indépendantiste se remet en selle. Et ce, en faisant de Kidal sa base privée, disons sa chasse gardée. En effet avant l’intervention française, le groupe n’était que l’ombre de lui-même. Seuls les groupes islamistes Ançar dine et Mujao dictaient leur loi au nord du Mali. Curieusement après la déroute de ces groupes, le Mnla s’est retrouvé maà®tre de Kidal. Et Comment ? La question vaut la peine d’être posée et mérite une réponse sans ambigà¼ité. « Il y a anguille sous roche » Le retour en grâce du Mnla n’est pas sans intriguer les Maliens qui se demandent pourquoi un groupe de bandits, loin d’être représentatifs des Touarègues, peut se payer le luxe d’occuper une partie du pays et avoir l’outrecuidance d’interdire son accès aux militaires. Et se perdre en élucubrations sur fond de propagandes sur les chaà®nes internationales dont RFI surtout et France 24. Il n’y a pas de fumée sans feu, dit-on. Quel est donc ce feu qui a donné la fumée Mnla ? Sans hésiter, beaucoup de Maliens désignent la France qui a bloqué les militaires maliens aux portes de Kidal après les succès de Tombouctou et de Gao. l’absence d’une position claire française et sa volonté de sécuriser les élections par des militaires français le cas échant, ont fini de convaincre les Maliens sur une espèce de duplicité du pays de François Hollande. En plus d’interdire l’accès de Kidal aux militaires maliens, le Mnla a le toupet de commettre, depuis quelques jours, des exactions à  l’encontre d’autres Maliens. Comble de l’audace, ils ont arrêté des Maliens sur leur propre territoire sous prétexte qu’ils sont des espions à  la solde du Mali. Une attitude pour le moins révoltante et provocatrice. Mais curieusement qui laisse de marbre une certaine opinion internationale prompte à  pousser des cris d’orfraies pour dénoncer de prétendues exactions des militaires maliens. A tirer sur la queue de l’âne, il y a des limites. Trouver vite une réponse à  cette question éviterait d’ouvrir la boà®te de Pandore. Les amis, soutiens et autres parrains du Mnla sont avertis !

La situaton se dégrade à Kidal

La tension régnait depuis plusieurs jours dans la capitale de la huitième région du Mali, occupée depuis plus d’un an par des groupes armés. Les éléments du MNLA qui ont repris le contrôle de la ville depuis l’intervention militaire française du début d’année redoutent un assaut des troupes maliennes, tenues à  l’écart par le groupe indépendantiste. Les prochaines élections ont renforcé l’enjeu de la libération de la ville et du retour de l’administration malienne. Des officiers maliens arrêtés Selon plusieurs sources, la situation s’est largement détériorée ces dernières heures. Plusieurs personnes ont été accusées par le MNLA d’être des « espions » à  la solde de Bamako. Elles auraient été arrêtées dont des militaires. Le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) a revendiqué l’arrestation d’au moins huit capitaines de l’armée malienne à  Kidal. « Plusieurs dizaines de personnes » ont été interpellées, les enquêtes à  leur sujet continuent. « Les militaires maliens et les personnes liées aux services de renseignements maliens seront considérés comme des prisonniers, annonce un représentant du mouvement indépendantiste touareg. Ils sont détenus à  la gendarmerie du MNLA de Kidal. Les autres seront libérés », assure cette source. Dans le même temps, la population noire de la ville se sent de plus en plus menacée. Plusieurs témoignages font état du pillage de deux commerçants Songhaà¯, de peau noire, ce samedi, par des hommes du MNLA. « C’’est faux, aucune boutique ni aucune maison n’a été pillée», affirme le MNLA, qui ajoute que le mouvement ne remettra « en aucun cas en cause notre légitimité avec ce type d’actes irresponsables ». La population « noire » se terre Le groupe armé rappelle qu’il entend éviter tout affrontement entre les populations et qu’il compte assurer la sécurité des personnes de teint noir. Reste que selon plusieurs témoignages, de Songha௠mais aussi de Touaregs noirs, nombreux sont ceux qui se sentent menacés et n’osent plus sortir de chez eux. RFI a joint un doyen de la communauté songhaà¯. Il est caché avec ses proches, la peur au ventre, dans sa maison. Il témoigne que « depuis 6h30 du matin, des groupes du MNLA ont envahi tous les quartiers de Kidal, en ramassant toutes les peaux noires, en leur disant qu’ils soutiennent le gouvernement de Bamako, donc ils vont les enfermer tous et ils vont les rapatrier sur Gao». Il ajoute que cette situation dure depuis trois jours et que « actuellement, tout le monde est caché dans les maisons ». Les membres du groupe dissident, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), ont offert leur protection. Selon le témoin de RFI, ils sont venus armés jusqu’aux dents et ont laissé un numéro de téléphone o๠les joindre en cas de problème.

Les groupes touaregs refusent toujours l’armée malienne à Kidal

A l’issue de discussions engagées mardi au Burkina Faso, pays médiateur dans la crise malienne, des délégations du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) ont scellé le rapprochement de leurs organisations et adopté une position commune sur la présidentielle. « L’armée malienne n’a pas de rôle à  jouer dans le système électoral et dans les élections présidentielles », a déclaré devant la presse Mossa Ag Attaher, porte-parole du MNLA, qui s’exprimait au nom des deux groupes. Ces élections « doivent être sécurisées par les forces de la Minusma », la force onusienne de maintien de la paix censée se déployer en juillet, a-t-il poursuivi, affirmant que « les exactions continuent tous les jours contre les populations touareg et arabes dans les zones contrôlées par l’armée malienne ». « Nous pensons que nous pouvons, avec la communauté internationale, avec la médiation, avec la Minusma, organiser l’élection présidentielle sans que l’armée malienne soit à  Kidal », a insisté M. Attaher. La Minusma doit se déployer à  partir du 1er juillet et absorber la Misma, la force africaine mise en place après l’intervention lancée par la France, en soutien à  l’armée malienne, et qui a permis depuis janvier de reprendre le nord du Mali aux islamistes liés à  Al-Qaà¯da qui occupaient la région depuis 2012. Grâce à  cette intervention, les autorités maliennes ont rétabli leur souveraineté sur le Nord, à  l’exception de Kidal, o๠domine le MNLA, rébellion touareg autonomiste et laà¯que, qui fut l’an dernier alliée aux islamistes dans la région avant qu’ils ne l’en évincent. « Conditions favorables » Le gouvernement de transition de Bamako, fixant cette semaine au 28 juillet le premier tour de la présidentielle, a souligné que le scrutin devait se dérouler sur tout le territoire national, alors que l’occupation de Kidal suscite la colère d’une bonne partie de l’opinion et de la classe politique maliennes. Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, s’est réjoui du rapprochement entre le MNLA et le HCUA, auquel poussait Ouagadougou. Les prochaines négociations entre les mouvements touareg et Bamako « vont bientôt aboutir à  une normalisation et à  la création des conditions favorables à  la tenue des élections », a-t-il estimé, saluant une « bonne volonté de part et d’autre ». « Il faut bien sûr régler les modalités pratiques, en particulier la question relative au retour de l’armée à  Kidal », a-t-il toutefois admis, sans se prononcer sur un calendrier. Dans l' »accord-cadre » sur lequel ils se sont entendus, le MNLA et le HCUA, qui se rendront dorénavant « à  la table des négociations comme un seul mouvement » selon M. Attaher, sont allés au-delà  de la question de Kidal et de l’élection. Ils ont en effet appelé à  un « cessez-le-feu » avec Bamako sous l’égide de la communauté internationale. Ils ont aussi réclamé une résolution de l’ONU leur garantissant le « retrait de l’armée malienne du territoire de l’Azawad » (nom qu’ils donnent à  tout le Nord malien) et la reconnaissance d’un « statut juridique spécifique » à  cette région. Ils plaident à  terme pour le « droit à  l’autodétermination du peuple de l’Azawad », sans évoquer l’indépendance, revendication à  laquelle avait renoncé il y a plusieurs mois le MNLA, qui en était le fer de lance. Les deux mouvements ont enfin souhaité la libération de « tous les +Azawadiens+ détenus par les autorités maliennes ». Médiateur au nom de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le président burkinabè Blaise Compaoré avait engagé lundi des discussions avec les autorités maliennes et les mouvements touareg, qui doivent déboucher prochainement sur un « dialogue direct » intermalien sous ses auspices.

VIDEO: Gao se moblise pour Kidal

Femmes, jeunes, enfants, personnes âgées. Ils sont tous descendus dans les rues de Gao pour manifester leur attachement à  un Mali Un et Indivisible. Et surtout pour la libération totale de la vile de Kidal, toujours contrôlée par les éléments du mouvement National de Libération de l’Azawad. Les manifestants ont interpellés le Président français sur la gestion de cette situation, la France « soutenant » le MNLA et proposant de sécuriser grâce à  ses troupes les élections.

Gao: des milliers de personnes interpellent François Hollande sur Kidal

« Nos pensées aux victimes et non aux bourreaux », « Pas d’élections sans confiance », « Président François Hollande, merci pour la liberté, maintenant la justice », pouvait-on lire sur des pancartes brandies lors du rassemblement organisé par des groupes de jeunes et de femmes sur la place centrale de Gao. « Les banderoles qui s’adressaient à  François Hollande, c’était pour lui dire: tu as libéré le Mali des terroristes, maintenant libère Kidal, sinon avec toi, le Mali va divorcer brutalement », a commenté pour l’AFP Ousmane Maà¯ga, l’un des membres de la coordination de la jeunesse de Gao, plus grande ville du Nord. L’intervention militaire française qui a débuté le 11 janvier au Mali a permis, aux côtés d’autres armées africaines, de chasser en grande partie les jihadistes liés à  Al-Qaà¯da du nord du pays, mais la ville de Kidal reste occupée par la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Le MNLA et de petits groupes alliés, revenus à  Kidal à  la faveur de l’intervention de l’armée française toujours présente sur l’aéroport de la ville et qui collabore avec la rébellion touareg, s’opposent à  la venue de l’armée malienne dans la région. Le premier tour de la présidentielle, prévu le 28 juillet, doit se tenir sur toute l’étendue du territoire malien, y compris Kidal, mais cela ne pourra se faire qu’en présence de l’administration et de l’armée maliennes dans la ville, estime l’écrasante majorité des Maliens. Des négociations sont actuellement en cours à  Ouagadougou pour tenter de parvenir à  un accord sur le vote à  Kidal le 28 juillet. L’attitude de la France, soupçonnée de collusion avec le MNLA à  Kidal, est de plus en plus ouvertement critiquée dans la presse malienne et par certains hommes politiques. Les habitants de Gao ont profité du rassemblement pour dénoncer leurs conditions de vie. « Il n’y a pas d’électricité, pas d’eau, et nous avons l’impression que l’Etat malien nous abandonne », a déclaré Oumou Touré, d’une association de femmes de Gao.

La question de Kidal toujours en suspens

C’est presque un ouf de soulagement général qui a traversé les acteurs de la crise au Mali, à  l’annonce officielle par les autorités maliennes de la tenue du premier tour de l’élection présidentielle le 28 juillet. La confirmation de ce scrutin, sur lequel repose de nombreux espoirs de normalisation de la situation, répond notamment à  la demande pressante de Paris, qui s’était dit « intraitable » sur le calendrier électoral. Pour François Hollande, le Mali doit se doter d’un président légitime, qui ait autorité pour entreprendre la transition. Cependant de nombreux observateurs regrettent la précipitation de ce scrutin : les problèmes logistiques restent importants, la situation sécuritaire n’est pas stabilisée, les tensions communautaires ne sont pas éteintes et surtout, la situation de Kidal n’est pas réglée. Le nom de cette ville du Nord du Mali est sur toutes les lèvres depuis des mois. Les rebelles touaregs du MNLA (Mouvement de libération nationale de l’Azawad) et du MIA (Mouvement islamique de l’Azawad, une dissidence des islamistes d’Ansar Dine), qui tiennent la ville, refusent que l’armée et l’administration malienne y pénètre. Difficile du coup d’y organiser un vote… Or l’élection doit se tenir sur l’ensemble du territoire, pour éviter tout risque d’aggravation de la situation. Laurent Fabius, qui s’est rendu à  Bamako dans la soirée du mardi 29 mai, a réaffirmé que « pour la France, il est évident qu’il ne peut y avoir deux pays dans un même pays. Les dispositions seront prises pour qu’à  Kidal, on puisse voter comme partout ailleurs ». Pour résoudre ce problème principalement, des discussions ont été entamées depuis lundi à  Ouagadougou avec le médiateur et président burkinabé Blaise Compaoré. Pression de Bamako Comment donc parvenir à  un accord ? Compaoré est à  pied d’œuvre, avec les autorités maliennes et les Touaregs. L’opération devrait se dérouler par étapes. Selon une source à  l’AFP, il y aura des consultations séparées, puis des discussions avec les partenaires (France, ONU et Union africaine) et enfin un dialogue direct. Le MNLA a envoyé le chef Bilal Ag Cherif, Bamako sera représenté par Tiébilé Dramé et le MIA par son secrétaire général, Algabass Ag Intalla, au nom du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), organisation qui veut fédérer tous les groupes armés encore installés dans le Nord. Cette dernière a indiqué qu’elle ne s’opposerait pas à  la tenue d’élections, afin qu’un « pouvoir légitime » puisse être installé, ainsi qu’un « président élu », avec qui « il y aura des négociations sur l’avenir de l’Azawad ». Le MNLA de son côté avait indiqué se tenir prêt à  permettre la tenue du scrutin mais a réclamé qu’il soit sécurisé par l’ONU et non par l’armée malienne. L’entrée des militaires semblaient donc, voici quelques jours, une option encore écartée. Sauf que lundi, le chef de l’Etat malien par intérim, Dioucounda Traoré, de passage à  Paris, s’est voulu plus ferme et a assuré que « l’armée malienne doit être à  Kidal avant le premier tour […] Nous sommes déjà  engagés dans un processus de dialogue. Kidal sera libérée ». Réelle intransigeance ou simple coup de pression avant le début des négociations ? Cette déclaration a en tout cas froissé quelque peu les Touaregs à  qui a été proposé que seule l’administration malienne pénètre dans la zone, provisoirement. Un compromis possible L’enjeu à  Ouagadougou doit, a priori, se concentrer sur un accord intérimaire. « Cela peut-être une solution transitoire, le temps du scrutin », admet une source diplomatique française. « Il y a une urgence, ce sont les élections. Cela implique une administration civile qui puisse fonctionner sans avoir la peur au ventre. Ensuite on pourra avoir quelque chose de plus complet… », explique la même source. Et de reconnaà®tre : « Il n’y aura certainement pas un transfert général de compétences du jour au lendemain entre le MNLA qui exerce réellement sur la zone et le retour plein à  la souveraineté malienne dans toutes ses formes ». Paris, impatient de voir reprendre les négociations, se dit enfin « relativement optimiste » depuis que le médiateur est entré dans les discussions. Selon une autre source proche de l’Elysée, « les autorités maliennes ont donné des signes forts de vouloir pousser le dialogue et la réconciliation avec des groupes comme le MNLA ». Avant d’ajouter : « il y a aussi une compréhension du côté du MNLA qu’il faut que leurs revendications soient raisonnables ». Le rôle de la France Reste à  savoir quel sera le rôle de la France dans l’organisation de ces élections. Toujours en première ligne, même sur le plan politique, elle devrait jouer un rôle de supervision, bien qu’elle se défende de toute implication dans les affaires maliennes. « Dans certaines régions compliquées, l’administration malienne doit être transportée et aidée. Le mandat des Nations unis n’est pas un mandat de supervision des élections, mais la sécurisation sera le fait de la Minusma installée », explique une source diplomatique avant de préciser : « On aidera si nécessaire ». Si les Maliens restent reconnaissants envers François Hollande pour son intervention, la France supporte quelques critiques sur son indulgence envers le MNLA, désigné par les populations comme les principaux responsables de la crise. La France a en effet toujours ménagé un acteur encombrant mais précieux. Fins connaisseurs de la région, les Touaregs ont proposé leur aide pour aider la France à  débusquer les djihadistes, voire pour retrouver les otages français. De nombreux membres du MNLA séjournent souvent en France, alors même que des mandats d’arrêt ont été lancés contre eux par Bamako. Paris a toujours démenti tout traitement particulier. « Les discussions à  Ouagadougou vont permettre à  d’autres groupes que le MNLA de s’exprimer. Tous ont vocation à  participer au dialogue ». Reste un problème non résolu pour la France : le désarmement des groupes touaregs. Au quai d’Orsay, on indiquait qu’il était nécessaire que le MNLA dépose les armes et pourquoi pas, que le mouvement devienne un parti politique. Cette hypothèse n’a pour l’instant pas été reprise et des mesures de cantonnement ne sont pas l’ordre du jour. « La ligne des Touaregs fluctue, mais il est certain que nous ne pouvons pas souhaiter un parti armé », indique un responsable diplomatique. « Nous souhaitons que toutes les forces qui se disent politiques soient désarmées pour qu’elles puissent entrer dans un cadre démocratique. Si le MNLA devenait un parti politique, ce serait positif ». Si un accord n’est pas trouvé à  Ouagadougou, le calendrier électoral pourrait être chamboulé.

A Kidal, un soldat français blessé par un snipper

Appartenant à  un régiment d’infanterie qui devait rentrer en France cette semaine, il a été touché par un seul impact, tiré vraisemblablement par un sniper, selon les premiers éléments recueillis par les gendarmes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui se sont rendus sur place après avoir été prévenus par l’armée française. « C’estla première fois que nous sommes confrontés à  un cas de snipper » Le MNLA est un mouvement touareg, à  qui la France a laissé pour l’instant la charge du contrôle de la région de Kidal. Une seule balle a été tirée. Elle a atteint le soldat alors que le véhicule dans lequel il se trouvait était en mouvement à  moins de cent mètres du campement français. Le tireur pourrait avoir trouvé abri derrière le mur d’une des maisons en terre rouge qui entoure le no man’s land d’une centaine de mètres qui enserre le camp. Les voisins immédiats disent n’avoir entendu aucun coup de feu. « C’est la première fois que nous sommes confrontés à  un cas de sniper dans tout le Mali, a indiqué au Monde Abi Ag Ahmeida, numéro deux de la gendarmerie de la ville. A Kidal, nous avons déjà  eu trois attentats-suicides, contre un poste du MNLA, contre un point d’eau o๠venaient les soldats tchadiens et contre le marché ; si c’est un sniper expérimenté il peut avoir tiré de loin. » Après les attentats-suicides, un dispositif de sécurité avait été mis en place en amont des points d’entrée de la ville afin d’empêcher les infiltrations de véhicules piégés. Les assaillants ont opté cette fois-ci pour une stratégie moins visible. Vers 17 heures, les Français avaient positionné un blindé et bloqué la route pour débuter une opération de fouille des lieux. Contacté par Le Monde, le responsable de la communication du dispositif « Serval », basé à  Bamako, s’est refusé à  tout commentaire.