Du rififi à la Femafoot

Les forces en présence A l’appel à  candidature, lancé le 5 juillet dernier par la Femafoot dont l’élection de son nouveau Comité Exécutif est prévue pour les 5 et 6 octobre 2013 à  Mopti, trois poids lourds du football malien ont fait acte de candidatures le 5 août dernier: le président sortant, Hamadoun Kola Cissé, qui souhaite rempiler, le revanchard Boukary Sidibé dit « Kolon », président du Stade malien de Bamako, qui était par ailleurs son ancien premier vice-président et le candidat malheureux de l’Assemblée générale de Tombouctou en 2009, le général Boubacar Baba Diarra, Président du Djoliba AC. Si dans un premier temps, les candidats Boubacar Baba Diarra et Boukary Sidibé « Kolon » ainsi qu’un grand nombre d’acteurs du football malien s’étaient constitués en « Collectif du 11 juillet » pour protester contre le renvoi de l’Assemblée générale élective à  Octobre 2013 (au lieu de juillet), ce collectif connaà®tra le départ de Boukary Sidibé « Kolon », à  la suite de sa rencontre avec Hammadoun Kola Cissé. Ce qui aura pour conséquence l’apparition de ces trois tendances dont les têtes d’affiches sont les trois candidats précités. Le ping-pong pré-électoral Dès la réception des différents dossiers de candidatures, ceux de Boubacar Baba Diarra et de Boukary Sidibé « Kolon » avaient été rejetés. La commission de recours saisie, validera celui de Boukary Sidibé « Kolon » et rejettera celui de Boubacar Baba Diarra pour un « e » à  la place d’un « a ». Ce qui fera monter au créneau l’équipe de Boubacar Baba Diarra (Kassoum Coulibaly «Yambox», Salaha Baby, Abdoulaye Abba, Mamadou Diallo, Sékouba Diogo Kéita) lors d’une conférence de presse et surtout la saisie de la FIFA, l’instance suprême du football mondial. Lassé de ces multiples interventions dans les affaires du football malien, le Secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke, a adressé une correspondance au secrétariat de la fédération malienne de football, les invitant à  recevoir la candidature du général Boubacar Baba Diarra en ces termes: « Nous sommes dès lors d’avis qu’il soit donné à  la liste sanctionnée de corriger ce qui s’apparente à  des erreurs administratives » tout en demandant  » que des élections démocratiques aient lieu avec l’ensemble des acteurs du football malien » dans le courrier datant du 26 août dernier. Il exprimera aussi son incompréhension sur la décision du rejet de la liste du général Boubacar Baba Diarra :  » Enfin, nous ne comprenons pas pourquoi le rejet d’une personne sur une liste devrait forcément invalider l’ensemble de la liste ». Ce courrier de la FIFA remet donc en course le général Boubacar Baba Diarra, qui se dégage comme étant le candidat favori à  la présidence de la fédération malienne de football. De la légitimité des commissions électorales et de recours? L’intervention de la FIFA pour une simple validation de dossiers de candidatures de renouvellement du bureau fédéral sonne comme un désaveux des instances chargées de l’organisation de ces élections. Cela interroge sur la légitimité et l’impartialité de ces instances, dont les décisions viennent d’être remises en question. Il appartient donc à  la fédération malienne de football de veiller à  ce que ces échéances électorales ne contribuent à  raviver des tensions issues des Assemblés générales: de juillet 2009 à  Tombouctou (élection de Hamadoun Kola Cissé) et celle du novembre 2011 (exclusions de Boukary Sidibé « Kolon », Sékou Massiré, Hamalla Nimaga…du bureau fédéral). C’est là  que la phrase du Secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke prend tout son sens et reste à  méditer: « Comme nous l’avons déjà  souligné dans notre dernier courrier du 3 juillet 2013, nous souhaitons des élections sereines et transparentes qui nous paraissent d’autant plus nécessaires à  un moment o๠le football doit également servir d’exemple au vu de la situation actuel du pays »

FemaFoot:: ça ne tourne pas si rond pour « Kola »

Hamadoun Kolado Cissé se dit un homme heureux. Lors de la 41ème Assemblée générale extraordinaire de la Fédération malienne de football, le président n’a pas manqué d’évoquer tout le travail accompli à  la tête de l’organisation. « Kola », comme on l’appelle, a s’est dit on ne peut plus satisfait de ce qui a été réalisé sous sa férule en faveur du football malien. « A un an de la fin de notre mandat, nous pouvons bien tenir la tête haute et constater l’exécution des engagements tenus », avait-il alors déclaré. Et de citer en exemple, l’organisation réussie du Championnat national de Ligue I et de la Coupe du Mali. A l’internationale, le Mali s’est hissé au rang de 3ème africain à  l’issue de la Coupe d’Afrique des nations. Des succès « à  la base de nos bonnes prestations en Coupes Africaines Interclubs, se réjouissait-il avant de conclure que le football malien se porte bien ! ». « C’est un combat qui commence » Cependant, dans les rangs même de la Fédération, tous ne partagent pas son optimisme. Certains acteurs ne voient pas ce bilan du même œil et pour le président de la « Jeanne d’Arc », les résultats obtenus sont plutôt décevants. « Il est en train de faire croire au monde sportif que les résultats de notre équipe nationale ainsi que ceux du Djoliba et du Stade malien de Bamako en Coupe CAF sont à  son actif. Pas du tout ! Ce sont les présidents de ces clubs et les jeunes qui ont travaillé pour avoir ces résultats » affirme Seydina Oumar Sow. Même l’Assemblée Générale extraordinaire n’a pas grâce à  ses yeux. Selon lui, les conditions d’organisations de ces assises laissaient à  désirer. « Je ressens un dégout par rapport au monde du football malien. Malgré la présence d’éminents juristes dans le Comité Exécutif, les délais ne sont jamais respectés. Aussi, on a refusé la parole à  tous ceux qui pouvaient apporter quelque chose au football malien» explique-t-il. Un autre président de club, venu de Sikasso s’insurge quant à  lui contre l’adoption du rapport financier par la majorité des délégués qu’il juge corrompu et à  la solde de Hamadoun Kolado Cissé. « Ce rapport devrait être transmis aux délégués 21 jours avant les assises mais ça été fait une semaine avant les travaux ». Quant au rapport d’audit, poursuit-il, il était truffé de zones d’ombre. Un cadre du « Stade malien » d’ajouter que Kola a toutes les chances de partir. « Il partira parce que C’’est un combat qui commence et on le combattra jusqu’au bout. Cette situation ne peut plus perdurer ! Nous mettrons tout en œuvre pour le faire partir ». Une véritable déclaration de guerre contre celui dont la gestion financière de la Fédération est depuis longtemps sujette à  polémique.

Femafoot : à défaut du consensus, l’urne a parlé !

Il a battu ses challengers, le colonel Boubacar Baba Diarra et Moussa Konaté du Club Olympique de Bamako. « La franchise, la tolérance et le travail bien fait seront les trois éléments essentiels de ma mission ». Ce sont les premiers mots du nouveau président. Ainsi, pour la 1ère fois de l’histoire du football, l’urne a parlé pour départager trois candidats à  la présidence. Le duel annoncé entre le colonel Baba Diarra et Kola n’a donc pas eu lieu. Hammadoun Kola Cissé avait une majorité écrasante qui permettait de gagner dès le premier tour : « Il est donc important que le nouveau comité exécutif se mette au travail pour faire face à  l’environnement hostile. Notre sport roi doit retrouver dans un bref délai ses lettres de noblesse afin de mieux rentabiliser ce phénomène social mondial. C’’est une équipe compétente avec des jeunes qui est capable de donner du souffle nouveau. Le Mali du football a souffert de l’amateurisme, du clivage, des chantages etc ».  » Nous devons nous retrouver aujourd’hui autour de l’essentiel, c’est-à -dire s’attaquer au développer du sport roi.  » Le Mali possède actuellement l’une des meilleures installations sportives de l’Afrique de l’Ouest. Cela devrait permettre à  l’ensemble des pratiquants de s’épanouir dans les conditions idoines. Les acteurs du football malien doivent comprendre qu’une collaboration des différentes parties est synonyme de réussite. Il est temps que nous regardions dans la même direction pour l’intérêt de notre pays. Chacun doit se mettre en cause afin qu’il serve autrement son pays à  travers le football. Unis, nous pouvons aller loin, construire l’avenir du football, faire des résultats.

Présidence de la Femafoot : Hammadoun Kola Cissé élu pour 4 ans

En remportant haut la main les élections avec 40 voix sur 41 à  pourvoir, l’ancien président de la ligue de Mopti, Hammadoun Kolado Cissé a renvoyé définitivement le colonel Boubacar Baba Diarra à  la retraite sportive La 39ème session ordinaire du conseil national de la FEMAFOOT s’est tenue le week- end dernier à  Tombouctou. Le point focal de ce conseil était l’élection d’un nouveau comité exécutif de la FEMAFOOT. Après les discours du président sortant Salif Keà¯ta et du représentant des présidents d’honneur Tidiani Médian Niambélé, la journée fut entièrement consacrée à  la vérification des mandats. A ce niveau, les délégués ont eu à  trancher sur trois cas : La Ligue de football de Ségou, dont le bureau nouvellement élu a été contesté par les membres de l’ancien bureau. l’ASKO : Le mandat du président Makan Keà¯ta a été mis en cause par les autres membres du comité directeur dudit club. La ligue de football de Tombouctou : Un membre de la ligue a fortement contesté le mandat du président et du secrétaire général. Au moment o๠les délégués doivent voter, ce sont plusieurs personnes qui demanderont aux différents protagonistes de s’unir autour de la candidature de Hammadoun Kolado Cissé. Ce dernier ne pouvait faire autrement qu’accepter la ligne de conduite de son comité de pilotage. Il fallait attendre des heures pour qu’ils regagnent la salle de l’assemblée régionale de Tombouctou afin que le vote se déroule. Le clan Hammadoun Kolado Cissé avait la majorité absolue Avant même le jour de l’élection, l’enfant de la Venise malienne avait une certitude : la victoire dès le premier tour à  tout prix. Cela était à  sa portée car, il avait le soutien des ligues de (Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal) et certains clubs de première division comme (le Stade Malien de Bamako, Stade Malien de Sikasso, Al Farouk, AS Bakaridjain, Usfas). Soit un total de 26 voix sur les 41 à  pourvoir. Il n’avait pas de concurrence entre l’homme et les autres prétendants au perchoir de la fédération malienne de football. Le candidat Boubacar Baba Diarra voulait à  tout prix rester Il a souhaité rester à  tout prix membre du comité exécutif de la fédération. Les doyens d’age du conseil sont intervenus plusieurs fois auprès du clan Hammadoun Kolado Cissé. Ceux-ci ont fait comprendre qu’il est temps que l’homme s’en aille à  la retraite sportive car il n’a pas le profil d’un dirigeant de fédération. Cette situation l’a obligé, lui-même, à  intervenir auprès du candidat Cissé pour qu’il garde son poste de 2e vice président. En réalité l’homme n’avait réellement avec lui que deux ligues (Kayes et Bamako) et les équipes du Djoliba AC, Jeanne d’Arc soit 8 voix. Lorsqu’il s’est rendu à  l’évidence, le colonel s’est retiré avant la proclamation des résultats. Il s’est rendu à  l’hôtel en catimini. Moussa Konaté et ses amis devraient sortir autrement : On se demande si le président du club Olympique de Bamako avait compris qu’il n’avait aucune chance de remporter le scrutin. Pour la simple raison que ses alliés se comptaient du bout des doigts. Le premier responsable des verts n’avait aucune ligue mais pouvait se contenter des clubs. Il s’agit du CS Duguwolofula, Onze Créateurs, COB. Au sortir de ses assises, l’ensemble du monde sportif malien a accepté la victoire éclatante du président de la ligue de Mopti qui aura la lourde charge de diriger pour les quatre ans à  venir notre sport roi. Les coulisses d’une élection Après le départ des délégués de Tombouctou, le comptable de la fédération a passé un mauvais quart d’heure. En effet, les notes d’hôtels n’étant pas réglées, il a fait l’objet d’une plainte et a été interpellé pendant quelques heures. Pour le cas de la ligue de football de Ségou, compte tenu de la fin du mandat de l’ancien bureau, ce dernier a été débouté de sa requête. A l’ASKO, le comité directeur du club avait désigné le secrétaire général comme délégué. Le président Makan Keà¯ta ne l’entendait pas de cette oreille. Finalement, ce dernier a cédé sa place à  son segal pour « l’intérêt du club ». La journée du Samedi 11 Juillet n’a pas suffit pour trancher le litige de la ligue de Tombouctou. A 22 heures, les délégués se sont séparés et ont donné aux tombouctiens la matinée du Dimanche pour s’entendre sur les noms des mandants. Finalement, Tombouctou sera représenté par son président et son secrétaire général. Après la vérification des mandats et la mise en place de la commission d’investiture, les opérations de vote débutèrent. A l’issue du scrutin, Hamadoun Kola Cissé a été élu avec 40 voix sur 41. Une équipe de 19 membres a été choisie par le nouvel élu.