Adame Ba Konaré : « Rien ne tombe droit du ciel ! »

Dans quelques jours, le monde célèbre le 8 mars, dédié à  la promotion de la femme, avec pour thème « Planète 50-50 d’ici 2030 : Franchissons le pas pour l’égalité des sexes ». Au Mali, le combat pour cette égalité a récemment connu quelques succès, dont la loi sur le quota dans les instances dirigeantes. Adam Ba Konaré, écrivain, historienne, ancienne Première dame du Mali (1992-2002) et présidente du musée de la femme Muso Kunda de Bamako, a été de ce combat et continue de s’investir pour que les femmes maliennes jouent leur partition dans le développement du pays. Dans une interview exclusive, l’auteur de l’Os de la parole (2000), Quand l’ail se frotte à  l’encens (2006), et du Petit précis de remise à  niveau sur l’histoire africaine à  l’usage du président Sarkozy (2008). les femmes du Mali, d’Afrique et du monde ! Journal du Mali : Vous êtes l’une des rares intellectuelles maliennes, féministe et panafricaniste reconnue. Quel regard portez-vous sur la condition de la femme hier et aujourd’hui, en particulier en Afrique et au Mali ? Adame Ba Konaré : Un regard plutôt optimiste. Je constate que les femmes sont de plus en plus entreprenantes. Leur présence au sein du gouvernement, de nombreuses directions et de toutes les institutions de la République, C’’est déjà  un acquis. On peut aisément imaginer que cette tendance va se renforcer car le ton est, partout dans le monde, à  une montée en flèche des femmes au sein même des institutions internationales. Cette année, pour le 8 mars, il est question de l’égalité des sexes, avec l’horizon 2030 pour y arriver. Pour vous, C’’est un combat éculé ou un engagement réaliste ? Cela dépend du contenu que l’on veut mettre dans l’égalité des sexes. Sur le plan juridique, s’il s’agit de l’égalité des droits, on ne peut que s’en réjouir et souhaiter qu’il n’y ait aucune entrave à  cette évolution. Je pense cependant qu’il serait dommageable que la femme se laisse déposséder des prérogatives qui ont été les siennes jusque-là . La femme est définie comme gardienne des valeurs. Pendant longtemps, on s’est gargarisé de cette sentence. La femme est le pivot du système social. Sans elle, une maison, voire une société peut difficilement fonctionner. Elle centralise toutes les activités de ces différentes sphères. Une maà®tresse de maison agréable, accueillante, soucieuse du bien-être des uns et des autres est une image particulièrement gratifiante, tellement gratifiante qu’y renoncer serait perdre le capital d’investissement engrangé tout au long des siècles. Elle ne devrait pas s’en laisser déposséder au nom de l’égalité des sexes. Certains ne pensent pas que cet objectif d’égalité-parité sera atteint. Quelles sont selon vous les conditions pour y arriver ? Les conditions, C’’est de la faculté de lutte des femmes, de leur capacité à  rester vigilantes, à  ne pas baisser la garde, à  rester sur une ligne continue de défense de leurs droits qui peuvent donner du contenu à  cet objectif. Rien ne tombe droit du ciel. l’organisation en groupes de lobbying face aux décideurs est assurément une voie à  emprunter. L’instruction, l’éducation et la formation des femmes sont également essentielles. De nombreuses jeunes « leaders » féminines émergent ces dernières années au Mali. l’auteure du « Dictionnaire des femmes célèbres du Mali » se reconnait-elle dans leur combat ? Je constate comme vous qu’effectivement beaucoup de « leaders » féminines émergent au Mali. Elles sont sûrement à  encourager voire à  féliciter pour leur esprit d’engagement dans les voies qu’elles empruntent. Toutefois je leur conseille d’avoir toujours à  l’esprit le souci de la persévérance dans tout ce qu’elles entreprennent et l’exigence du travail bien fait, de la rigueur pour aller de l’avant. De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer les violences conjugales. Pensez-vous, comme certaines femmes, que C’’est un fait social à  accepter ? Sinon, quelles stratégies pour lutter contre ? Bien sûr que C’’est un phénomène à  condamner ! Il est d’ailleurs planétaire. Ce phénomène n’est pas spécifique au Mali. Quelles stratégies pour lutter contre ? Difficile d’en tracer tant cette violence, multiforme du reste, est souvent difficile à  expliquer. Il y a des sanguins qui dès que leur taux d’adrénaline monte, n’arrivent plus à  se contrôler, d’autres qui sont cyniques, qui programment leur violence et ses modalités. Il arrive aussi qu’à  un moment donné de leur parcours, certains couples n’arrivent plus à  se sentir et basculent dans la violence. Il n’est donc pas aisé d’établir une fiche de soins spécifiques applicables dans tous les cas de violence. La dénonciation, les thérapies psychologiques envisagées pour les couples, le rôle de la société, de la famille, leur assistance pour accompagner surtout les jeunes couples, les rencontres de sensibilisation sur le fléau, sont autant de pistes à  creuser et à  affiner, à  côté des dispositifs juridiques qui ont l’avantage d’exister mais qui malheureusement n’enrayent pas le fléau. Les « femmes intellectuelles » de votre trempe se font de plus en plus rares. Qu’est-ce qui pourrait être le ou les frein (s) à  l’émergence d’une nouvelle génération ? Théoriquement, il ne devrait pas y avoir de frein. Je suis moins catégorique que vous, mais je pense que l’impact des époques sur les destinées intellectuelles est énorme. àŠtre intellectuelle, s’affirmer dans une société clivée entre hommes responsables et femmes sous leur encadrement, démontrer qu’être femme n’était pas un handicap, qu’être femme africaine ne signifiait pas vivre cloitrée dans sa maison sous la dictature du mâle comme C’’était la croyance au temps colonial et même post-colonial, était l’un des challenges à  relever à  mon époque o๠vraiment les femmes intellectuelles et de plus engagées, se comptaient sur le bout des doigts. Les femmes étaient tout juste bonnes à  éduquer et à  soigner. Ce n’est pas un fait de hasard si les premières intellectuelles féminines étaient soit sages-femmes, assistantes sociales ou institutrices et monitrices. De nos jours on trouve des femmes intellectuelles dans toutes les sphères de la science. Les lignes semblent bouger dans notre pays. Une loi sur le quota de femmes dans les instances de la République a été récemment votée. à€ bulletin secret… Qu’en pensez-vous ? Il y a là  de quoi faire plaisir aux femmes. C’’est un pas de plus car ce n’est pas d’aujourd’hui que datent les questions sur les quotas devant être accordés aux femmes au sein des institutions. Le débat a constamment été soulevé au sein de l’ADEMA, dès la mise en place de son premier bureau en 1991 mais il n’a pas pu se concrétiser. Les femmes ont occupé des portefeuilles ministériels par le passé, jadis considérés comme monopole des hommes. Rappelez-vous que la transition démocratique de 1991-1992 conduite par le Lieutenant-Colonel Amadou Toumani Touré, alias ATT, a donné au Mali sa première femme gouverneur de région (le District de Bamako), laquelle femme gouverneur, Mme Sy Kadiatou Sow en l’occurrence, a été ministre des Affaires étrangères quelques années plus tard sous la mandature du président Konaré. Le Mali, à  l’instar de nombreux pays dans le monde, est confronté au phénomène de la radicalisation religieuse. Cela vous semble-t-il une menace pour l’émancipation de la femme ? Je pense très sincèrement que ce qui pose problème dans cette question sur l’islam, C’’est le manque de débats francs, le confinement des uns et des autres dans des cases définies : radicaux islamistes d’un côté, laà¯cs républicains de l’autre, en oubliant que dans ce pays qu’est le Mali, l’islam a été introduit dès les premiers temps islamiques, dès le 10ème siècle, si l’on en croit les chroniqueurs de Tombouctou, en ce qui concerne Gao par exemple. Refouler le débat sur l’islam, C’’est donc un comportement frileux. On devrait multiplier les cercles d’échanges autour de l’islam et les femmes en revenant aux fondamentaux. Lorsque l’on connaà®t le rôle joué par les femmes aux côtés du prophète Mahomet (PSL), que ce soit sa première épouse Khadija, la première à  s’être convertie, sa fille Fatima ou son épouse Aisha qui sera plus tard très impliquée dans la vie du califat, l’on se rendra compte que l’islam n’est pas une religion d’exclusion des femmes, bien au contraire. Le Coran est également émaillé de passages sur la protection des plus faibles, parmi lesquels les femmes. C’’est tout ça qui doit être exhumé, pour un dialogue franc et érudit en lieu et place d’incantations contre-productives. Pour répondre à  votre question, je pense que de la confrontation d’idées et d’informations entre ce qu’on appelle « radicaux » et islamistes modérés, voire pouvoirs publics, sortira une lumière pouvant guider les uns et les autres. Le pays a traversé une crise sans précédent, mais la grande majorité des intellectuels, dont vous qui êtes une voix qui compte, est restée silencieuse. Pourquoi ? Vous savez, pour être franche, je crois que lorsque l’on a occupé la position que J’ai occupée, C’’est-à -dire Première dame, la sagesse recommande de s’imposer un devoir de retenue sur tout ce qui concerne les questions nationales parce que les amalgames sont vite faits. Même ma position d’intellectuelle ne saurait banaliser ce fait. Cela ne signifie pas que je suis indifférente aux évènements dramatiques et souvent stupéfiants que traverse le Mali, ce pays qui nous est commun à  tous, ni que je n’en souffre pas. Dans tous les cas, être historien demande du recul pour noter, analyser, apprécier et intervenir au moment idoine, ce qui échappe à  l’actualité brûlante. Sur le plan littéraire, qu’êtes vous devenue depuis votre sortie contre les propos de Nicolas Sarkozy en 2008 ? Un ouvrage en préparation peut-être…? Disons que J’engrange. Je n’arrête pas de réfléchir, de prendre note, d’observer, d’essayer de comprendre les évènements que nous vivons depuis 2012, en remontant le temps, et surtout, je refuse de me satisfaire des propos faciles visant à  gommer le passé tels que « le Mali n’a jamais connu de situations comparables à  celles qui se passent aujourd’hui », « les peuples du Mali ont toujours vécu en symbiose, dans la fraternité des C’œurs et d’esprit. » Je dirai plutôt : sauvons ce qui est à  sauver en terme de cohésion sociale, mais à  travers une démarche rigoureuse, la plus incisive et la plus objective qui soit, pour interroger le passé, afin d’en tirer toutes les leçons qu’il faut. Alors, seulement alors, en remontant le temps, l’on pourrait exhumer les zones de lumière qui unissent les Maliens. Pour l’heure et en attendant, je me dédie au second volet de mon combat intellectuel et militant qui n’est autre que ma dédicace aux questions touchant les femmes et qui vont dans le sens de leur promotion et de leur revalorisation. Je m’emploie à  les accompagner dans leur combat pour plus de bien-être, dans des secteurs gratifiants pour elles et en donnant le coup de pouce leur permettant de pousser plus loin leurs ambitions, leur prise en charge, leur émancipation, à  travers la formation et la revalorisation de leur savoir-faire entre autres. Cette ambition, je l’ai matérialisée à  travers un centre, le Centre de formation et de production pour les Femmes Kadiatou Thiam, du nom de ma défunte mère. Ce projet n’est que le pendant du Musée de la femme que J’ai initié en 1994, pour justement donner un support matériel au « Dictionnaire des femmes célèbres du Mali », que vous citiez tantôt. Le centre Kadiatou Thiam est le deuxième poumon de mon projet féministe. Pour terminer, laissez-moi souhaiter Bonne fête des femmes à  toutes

Mali : le domicile de l’ex-président Oumar Konaré cible d’une attaque

M. Konaré, président du Mali de 1992 à  2002, était absent de son domicile situé à  la sortie est de Bamako, mais son épouse, l’historienne Adame Ba Konaré, était présente avec notamment ses petits-enfants. Ils sont tous hors de danger, selon un membre de la famille. « Dans la nuit de vendredi à  samedi, plus de dix personnes habillées en civil, ont coupé l’électricité dans le secteur, escaladé les murs et tiré à  l’intérieur de la résidence de M. Konaré », a expliqué à  l’AFP, un élément de la garde officielle mis la disposition de l’ancien président. « Pour le moment, on ne connaà®t pas les auteurs et les commanditaires. Mais ils voulaient aussi tuer. Nous avons riposté en légitime défense, C’’est à  ce moment qu’un des assaillants a été tué », a ajouté la même source. « Tout est allé vite. La lumière a été coupée dans la résidence, on a entendu des coups de feu et la garde de la résidence a riposté », a expliqué la même source. La gendarmerie malienne, qui a ouvert une enquête, a retrouvé sur l’assaillant tué « au moins un téléphone portable », a appris l’AFP de source officielle. « Oui, nous avons retrouvé effectivement au moins un téléphone portable. Les enquêtes se poursuivent. Nous savons déjà  que les assaillants ont attaqué les lieux en constituant un groupe qui est arrivé côté nord de la résidence, un autre groupe est arrivé côté fleuve Niger », a confirmé une source proche de la gendarmerie nationale. Depuis son départ volontaire du pouvoir en 2002, Alpha Oumar Konaré évite de commenter l’actualité politique malienne.

Kati : le capitaine Amadou Konaré et le colonel Youssouf Traoré aux arrêts

Oui les masques tombent sur les raisons de la mutinerie manquée de la garnison de Kati du lundi dernier. Des militaires avaient tiré des coups de feu, saccagé les locaux du comité de réforme et de suivi de l’armée avant de blesser et enlevé momentanément le colonel Mohamed Diallo. Ces incidents malheureux et honteux seraient orchestrés par le capitaine Amadou Konaré et le colonel Youssouf Traoré, tous deux membres de l’ex-junte. Le premier est introuvable pendant que le deuxième est aux arrêts depuis hier matin vers 11 heures après s’être caché depuis le lundi. Que voulaient ces deux officiers ? Selon nos informations, le capitaine Amadou Konaré, ancien numéro deux de l’ex-junte n’était plus en odeur de sainteté avec le désormais général Sanogo depuis belle lurette. Il n’aurait pas digéré le fait de n’être pas promu général ou à  défaut colonel-major. Quant au colonel Youssouf Traoré, récemment au centre d’une tentative d’empoisonnement du général Sanogo, en veut à  Amadou Haya Sanogo depuis le retour à  l’ordre constitutionnel. Un retour, selon nos sources, qui n’a jamais été du goût du colonel Traoré. Ce sont pour toutes ces raisons que les deux officiers mécontents ont manipulé des militaires, tout aussi mécontents de ne pas bouger en grade, de semer le trouble. Ce qui a occasionné les mouvements du lundi dernier avec la blessure du colonel Mohamed Diallo. Aux dernières nouvelles, l’officier supérieur touché au pied à  été évacué hier en direction de la France. Les militaires impliqués dans les mouvements seront, nous indiquent-on, recherchés arrêtés et traduits devant la justice.

Egypte : Alpha Oumar Konaré dirigera le Groupe de Haut niveau de l’UA

La dégradation de la situation en Egypte inquiète la communauté internationale et l’Union Africaine prend ses responsabilités. La Présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Dr Nkosazana Dlamini-Zuma, a en effet annoncé, aujourd’hui, la constitution d’un Groupe de haut niveau de l’UA pour l’Egypte. Le groupe se compose d’Alpha Oumar Konaré, ancien Président de la République du Mali et ancien Président de la Commission de l’UA, qui en assurera la présidence, de Festus Mogae Gontebanye, ancien Président de la République du Botswana, et de Dileita Mohamed Dileita, ancien Premier Ministre de la République de Djibouti. Le Groupe sera assisté par une équipe d’experts. Le Groupe a pour mandat d’interagir avec les autorités au pouvoir et les autres parties prenantes égyptiennes, afin d’établir un dialogue politique constructif de nature à  favoriser la réconciliation nationale, ainsi que d’appuyer les efforts déployés en vue d’une transition qui conduirait à  un retour rapide à  l’ordre constitutionnel, à  la préservation des acquis de la Révolution de janvier-février 2011 et à  la consolidation du processus démocratique dans le pays. Le Groupe se réunira à  Addis Abéba dans les prochains jours, et projette de se rendre, par la suite, en Egypte pour des contacts initiaux avec les autorités et les autres parties prenantes. La décision de créer le Groupe fait suite aux communiqués de presse publiés par la Présidente de la Commission, les 3 et 4 juillet 2013, et dans lesquels elle a réitéré le plein appui de l’UA aux aspirations du peuple égyptien, telles qu’exprimées lors de la Révolution de janvier-février 2011, et son engagement à  contribuer à  un règlement pacifique de la crise actuelle, notamment par l’envoi d’une délégation de personnalités africaines de haut rang. Création d’un Forum consultatif international sur l’Egypte Par ailleurs, la Commission est en train de prendre des dispositions pour l’organisation rapide, au siège de l’UA, de la réunion inaugurale du Forum consultatif international sur l’Egypte (FCI-à‰gypte), dont la création a été décidée par la réunion susmentionnée du CPS. Le FCI regroupera l’Egypte et les partenaires bilatéraux et multilatéraux concernés, y compris la Ligue des à‰tats arabes et les Nations unies, afin de faciliter une action coordonnée en appui à  une transition conduisant à  la restauration de l’ordre constitutionnel, à  l’approfondissement du processus démocratique et à  la mobilisation d’une aide économique et financière qui soit à  la mesure des besoins de l’à‰gypte et des défis auxquels le pays est confronté. Dans l’intervalle, la Présidente de la Commission réitère son appel à  toutes les parties prenantes égyptiennes pour qu’elles fassent preuve de la plus grande retenue, renoncent à  la violence et s’abstiennent de tout autre acte susceptible d’aggraver la tension et de compliquer davantage les efforts visant à  promouvoir une solution inclusive et consensuelle à  la crise.

« Wifi Fou » ou l’Internet pour tous

Initié par la « Global Shapers Community » de Bamako, ce projet qui sera opérationnel à  partir du mois d’août dans le district. C’’est à  la faveur d’un point de presse que l’information a été donnée ce samedi par le « Hub » (pôle GP) de Bamako. Selon le chef du projet, Toumani Sidibé, « Wifi Fou » a pour objectif de faciliter l’accès des jeunes et des femmes de quelques quartiers défavorisés de Bamako aux technologies numériques et notamment à  internet afin de leur ouvrir des opportunités jusque-là  limitées. Outre les locaux qui seront équipés d’un routeur wifi pour multiplier les possibilités d’accès dans les environs, les initiateurs développeront des stratégies pour intéresser les jeunes à  ces nouveaux moyens de communication. Seuls 3% des maliens ont accès à  Internet L’accès à  internet est en passe d’être décrété comme un droit fondamental en raison de nombreuses ressources qu’il met gratuitement à  la disposition des internautes. Mais jusqu’à  présent et surtout en Afrique, il reste réservé à  une élite du fait du prix encore élevé des équipements et du manque de formation à  l’outil informatique. Ainsi, seulement 3% des maliens ont accès à  internet comparativement à  un taux de 80% au Japon et en France et 90% en Suède selon l’UNICEF. Autant de raison qui expliquent la mise en œuvre de ce projet qui coutera 35 930 000 F cfa la première année et 19 900 000 F cfa les années suivantes (jusqu’à  5 ans). Les initiateurs comptent sur le soutien des entreprises locales et d’autres organisations basées au Mali pour le financement ce projet. Les avantages du projet, selon le président fondateur des « Global Shapers » de Bamako, Birama Kanaré, sont énormes. Il visera entre autre à  compenser le manque de ressources pédagogiques dans les écoles, à  occuper sainement les jeunes et leur éviter les mauvaises fréquentations qui sont sources de beaucoup d’autres problèmes, assurer l’accès à  l’information libre. Par ailleurs, « Wifi Fou » permettra aux femmes d’avoir accès à  des outils élémentaires pour améliorer leur éducation, et réduire les inégalités d’accès à  Internet…l’extension du Projet aux régions du Mali, est subordonnée à  la création d’autres « hubs ». Qu’est ce que la « Global Shapers Community » La « Global Shapers Community »est une communauté de jeunes rattachée au Forum Mondial de Davos, une organisation à  but non lucrative fondée en 1971 à  Davos en Suisse par Klauss schwab. Il est composé de jeunes de moins de 35 ans et travaille à  améliorer la situation des populations autour d’elle. Le Forum de Davos réunit chaque année au mois de janvier des dirigeants d’entreprise, des responsables politiques du monde entier ainsi que des intellectuels et des journalistes, afin de débattre des problèmes les plus urgents de la planète, y compris dans les domaines de la santé et de l’environnement. Les Shapers sont organisés en un réseau de centres locaux basés dans chaque grande ville du monde. Ils organisent des événements et activités qui génèrent un impact positif au sein de leur communauté locale.

Alpha Oumar « Baba » Konaré : « Assez d’entendre des leaders politiques incapables salir le travail d’une vie. »

« Le sentiment qui est le mien en ce moment est celui d’un abandon intime. Fils de Alpha Oumar Konaré, et de Adame Ba Konaré, je réponds à  ceux qui pointent mon père de l’index, d’opérer la démarche suivante dans leur logique et de demander aux nouvelles autorités ce qu’ils pensent nécessaire. s’ils pensent vraiment qu’il est un assassin comme J’ai pu le lire, un anti-démocratie, un corrupteur/corrompu, un marionnettiste caché derrière ATT durant ces dix dernières années, une marionnette de ATT pour faire perdurer son envie de pouvoir…s’ils pensent tout cela, et autant d’autres choses viles à  son sujet, alors, oui, qu’ils demandent à  ce qu’on l’on arrête lui aussi. Comme je suis là  également, qu’ils demandent à  ce qu’on m’arrête, de même. Que ce qui doit arriver arrive. Assez d’entendre des leaders politiques incapables, haineux, assoiffés de pouvoir salir le travail d’une vie. Depuis son enfance, mon père s’est préparé à  travailler pour le Mali. Arrivé à  la fonction de commandeur en chef, il a effectué sa tâche, puis s’est tu, afin de laisser son successeur continuer la stabilisation du pays. Il aurait pu aller plus loin, mais il ne l’a pas fait, donc arrêtons de spéculer. Telle était sa volonté, et ça, C’’était pour le mieux. (…) Pendant dix années, des politiques ont envenimé le débat politique, l’ont ramené à  des considérations triviales, rapides et superficielles, sans vision à  long terme pour un futur calme. Ils ont instrumentalisé des jeunes, les ont mis dans les rues, ont tenté d’éprouver les institutions de l’état en espérant les déstabiliser et semer le chaos. La démagogie a toujours profilé derrière cela. Parmi ces personnes auto-proclamées championnes de la démocratie, combien n’ont pas participé à  la mascarade de multipartisme prévalant sous l’ère ATT ? Est-ce bien ATT qu’il faut accuser là  ? (…) Ceux qui ont combattu le « régime AOK » vers la fin, et durant l’exercice d’ATT, parmi lesquels des personnes que J’estimais plus que tout en grandissant, parmi lesquels des parents proches que J’ai aimés, et que J’aime plus que tout même maintenant…ces gens, je ne pense plus jamais pouvoir les récupérer au niveau personnel. Ils ont trahi dix ans au minimum de combat commun, ils ont voulu se mettre en avant, et s’agripper au pouvoir. Pourtant, je ne les condamne pas. Je n’ai plus la force de leur en vouloir d’avoir trahi le travail pensé ensemble, d’avoir trahi le sang qui coule dans nos veines, de ne pas avoir été là  pour la patrie tel qu’ils l’avaient promis, de ne pas avoir été là  pour moi et ma famille au moment o๠nous avions besoin les uns des autres. (…) Je dois dire que ma parole dans ce message est mienne, et elle n’engage que moi. Je ne vois de bandits ni dans le CNRDRE, ni dans le MNLA, mais dans d’autres groupes. Dans ces deux mouvements que je cite, je vois des jeunes personnes éprises de liberté et de valeurs, proposant une solution qui ne peut faire l’unanimité, du fait de sa violence, et de son aliénation de notre à‰tat. Je suis contre le conflit armé face au MNLA, je suis contre la mort de maliens, loyalistes ou rebelles, ou mutins. Au delà  de ça, je suis contre toute perte de vie humaine, quelque soit son origine sociale, ethnique, nationale, religieuse. Je suis pour le dialogue, pour le respect, pour les idées de générosité et de bienveillance. A partir de cela, J’ai été, et je suis encore contre l’envoi de soldats maliens au nord du pays pour combattre le MNLA. Les autres groupes, eux sont autre chose. Le MNLA peut nous aider, les africains peuvent nous aider, les occidentaux peuvent nous aider. Il en va de notre bien. (…) Loin de moi l’idée de coller de manière systématique, simpliste, inquisitoire et irréfléchie tous les malheurs du Mali sur le régime déchu. Mais je pense que nous sommes dans un moment o๠il faudra prendre des décisions, et mieux vaut savoir ce qui n’allait pas, afin de ne pas le refaire. Des choses peuvent être reprochées à  tous les gouvernements qui ont régné au Mali, mais dans un à‰tat de Droit, et dans une volonté de progrès, il faut tirer clairement des conclusions, mais ne pas détruire la dynamique d’évolution nécessaire à  l’enracinement de la démocratie. (…) Pour ma part, J’espère qu’à  l’issue de cette période de troubles que notre pays vit actuellement, nous saurons réfléchir de nouveau à  ce que signifie notre identité malienne, et permettre à  chacun d’atteindre son objectif du bonheur sans freiner autrui, et sans entrer dans une volonté d’imposer des idéologies rigides. Je pense à  une fédéralisation comme prochaine étape, par exemple. Merci à  tous les braves, militaires, civils, qui se mettent au devant de la scène, non pas pour glaner quelque intérêt, mais pour protéger des vies, assurer un semblant de normalité aux masses, et faire que nous ne nous sentions pas étrangers sur les terres o๠nous avons grandi, et o๠nous nous sommes aimés. (…) Dougoukolo Alpha Oumar « Baba » Konaré

Adam Bâ Konaré sur la mort de Kadhafi : « La partition de l’Afrique est en marche ! »

La mort du Guide libyen, Mouammar Kadhafi, continue de faire des vagues d’indignations dans les milieux intellectuels africains. Interrogée sur la question par nos confrères de RFI dans l’édition «Â Afrique Midi » de ce lundi 24 octobre, l’ancienne Première Dame n’a pas changé sa position. Selon Adama Bâ Konaré, «Â l’assassinat d’un chef d’Etat africain en exercice par les puissances occidentales rappellent les circonstances de la pénétration française sur le continent ». «Â Les évènements en Libye, poursuit l’historienne malienne, constituent les prémisses de la dégradation, et de la liquidation de l’Union africaine ». «Â C’’est choquant ce qu’on a vu en Libye. On a instrumentalisé ce sujet. Kadhafi n’était forcément un personnage parfait. Mais il avait une face positive : celle d’un panafricaniste qui a travaillé pour son peuple », a déclaré l’épouse de l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré. Qui s’indigne face à  «Â l’acharnement de l’OTAN » dont les bombardements ont entièrement détruit les principales villes du pays. «Â Je suis inquiète. Hurlons notre inquiétude » Cette intervention l’ex Première Dame du Mali sur les antennes de la radio française à  propos de la question libyenne, intervient après une autre sortie aux premiers mois de l’intervention de l’OTAN. Adam Bâ Konaré, qui garde une position tranchée contre ce qu’elle qualifie de «Â recolonisation de l’Afrique », interpelle les Africains face à  leur destin. «Â Alors qu’ils clament urbi et orbi l’unité de leur continent, qu’ils ont créé une organisation -l’Union Africaine – pour affirmer leur volonté d’union, mieux faire entendre leurs voix, compter davantage et s’imposer, les Africains, mystérieusement et incompréhensiblement, en ces temps graves o๠quelque part le sort de leur continent se joue, restent silencieux » avait dénoncé Mme Konaré. Qui regrette qu’ «Â une fameuse Communauté internationale, qui n’a d’international que la volonté des puissances occidentales, s’agite pour expulser un «Â dictateur africain », au grand mépris de l’avis des chefs d’Etat africains et des Africains ». «Â Je suis inquiète. Hurlons notre inquiétude, Africains, clamons nos opinions, nos appréciations. Mobilisons-nous pour défendre notre continent meurtri et bafoué », incite l’historienne, pour qui «Â la partition de la Libye est en marche ». «Â La Libye est sous les feux de forces étrangères en quête de gloriole personnelle et de défense de leurs propres intérêts. De quelle légitimité politique, de quelle crédibilité morale, ces puissances qui ne tiennent pas leurs engagements, qui affament les peuples, pillent les ressources des pays, peuvent-elles se prévaloir ? » s’interroge-t-elle. Avant asséner que le pétrole et le gaz libyens ne sont pas absents de leurs motivations ». Bref, pour l’ex Première Dame, le dossier libyen est «Â une humiliation pour l’Afrique ». Les Etats africains qui ont soutenu l’Occident dans cette aventure ont-ils conscience de cet enjeu ?

De la médiocrité à la boucherie : le règne de Moussa Traoré au Mali (1968-1991)

Il est des chefs qui savent perdre le pouvoir avec élégance. Tel n’a pas été le cas de Moussa Traoré, ancien président du Mali, renversé après avoir fait subir ce qu’il faut bien appeler une véritable boucherie à  son pays. Son itinéraire n’a guère été à  la mesure de l’image que l’on a du peuple malien: un peuple-nation, pauvre, avec une tradition millénaire de dignité. Lui-même avait dit un jour : « Ce peuple a du ressort ». Mais il l’a oublié. Les Maliens vont désormais construire la démocratie sans lui. Et en se promettant de ne plus jamais subir l’ordre des faiseurs de coups d’à‰tat. Il n’avait pas tenté de fuir. Et ce n’est pas à  l’aéroport ni en essayant d’y parvenir que Moussa Traoré a été arrêté, dans la nuit du 25 au 26 mars 1991. L’ancien président malien et son épouse, « l’impératrice Mariam » – sobriquet qui la désignait à  l’impopularité -, ont tout bêtement été appréhendés dans leur palais de Koulouba, au nord de Bamako. La veille, s’étant enfin résigné à  recevoir le comité de coordination des formations démocratiques venu lui proposer de démissionner, il n’avait même pas admis sa responsabilité dans le massacre. Il avait seulement répété en hurlant : « Je ne suis pas un assassin ! Je ne démissionnerai pas! Je ne démissionnerai pas ! » à‰berlués, les dirigeants de l’opposition ont préféré partir. Le ministre-secrétaire général de la présidence, Django Sissoko, court à  travers les jardins du Palais, les rattrape et les supplie de revenir. En vain. Le sort de « Balla » – sobriquet de tous les Moussa – est scellé. Me Demba Diallo, président de l’AMDH (Association malienne des droits de l’homme), qui fait figure « d’autorité morale », nous dira le lendemain, lundi 25 février, au téléphone : « On ne peut même plus discuter avec lui. Il est buté et il n’a rien compris. L’ordre de grève illimitée est maintenu, jusqu’à  sa démission. » Dans l’armée, c’est la honte : des soldats ont tué, en masse, des Maliens. De jeunes officiers se concertent. Leurs supérieurs hiérarchiques sont les deux meilleurs amis de Moussa : le général d’aviation Mamadou Coulibaly, ministre de la Défense, et le général Sékou Ly, ministre de l’Intérieur, lui doivent tout. Les jeunes décident donc de passer à  l’action, pour l’honneur. à€ leur tête, le lieutenant-colonel des commandos parachutistes Amadou Toumani Touré que ses hommes désignent par ses initiales, ATT. Les paras n’ont pourtant pas bonne réputation au Mali. Bien au contraire : c’est au « camp para» de Djikoroni qu’on « tabassait » les opposants. Mais, pour laver également cette réputation de leur camp, les « paras », vont renverser la situation. En fin d’après-midi, la garde du palais de Koulouba est discrètement remplacée. L’aide de camp de Moussa Traoré, le lieutenant-colonel Oumar Diallo, lui-même officier parachutiste, est alors mis au parfum. Dans la nuit de ce mois de ramadan, Moussa Traoré et son épouse ont dà®né tard. Ils se préparent à  se coucher quand des officiers font irruption dans leurs appartements : « Monsieur le Président, pour votre propre sécurité, nous devons vous arrêter. Veuillez nous suivre. » Très calme, le général ne fait qu’un commentaire : « Je m’en remets à  Dieu. » Et il est emmené dans les locaux de la Sécurité, au centre de Bamako. Ainsi se termine un règne médiocre de plus de vingt-deux ans. Car, plus que de la famine, les Maliens, si fiers de leur grandeur d’antan, ont surtout souffert de la médiocrité de leurs dirigeants. Avec leur humour assassin, les cadres maliens qui, depuis vingt ans, observaient « une grève intellectuelle », en refusant de s’engager dans quoi que ce soit, disaient de leur président : « Quand on le voit, Balla peut passer pour un bon Malien : il a de l’allure dans ses grands boubous, il est grand, il est presque beau. Mais dès qu’il parle, c’est la catastrophe. » Moussa Traoré est d’ailleurs devenu chef de l’à‰tat par hasard. Soldat avant tout, fils de soldat, il n’a jamais fréquenté que les écoles militaires. Né le 25 septembre 1936 à  Sebetou, dans le cercle de Kati, il a fait toutes ses études à  l’école des enfants de troupe de Kati, avant de s’engager, à  18 ans, dans l’armée française. Il sert en Guinée, au Sénégal, en Mauritanie, en France, et parvient au grade de sergent-chef. Il n’est pas brillant, mais travailleur, discipliné, athlétique, courageux physiquement. Bref, un bon sous-officier, qui réussit le concours d’entrée à  l’à‰cole d’application des officiers de Fréjus, dans le sud de la France. Il en sort sous-lieutenant, en 1960, quand le Mali accède à  l’indépendance. Moussa Traoré est affecté à  Kati, comme instructeur des sous-officiers. L’armée malienne a été sollicitée par l’ONU pour faire partie des Finuc (Forces internationales des Nations unies au Congo) mises sur pied pour intervenir dans l’ex-Congo belge. Moussa Traoré fait partie du contingent. à€ son retour au pays, il retrouve son poste à  Kati, sous les ordres du capitaine Yori Diakité. Le Mali a changé, Modibo Keita aussi. En 1966, le bureau politique du parti unique de fait, l’US-RDA (Union soudanaise, section du Rassemblement démocratique africain) est remplacé par un Comité spécial révolutionnaire qui lance une « révolution culturelle » menée sans discernement par la milice. Moussa Traoré est l’instructeur des miliciens, qui vont briller par leurs exactions. Y compris contre l’armée. De jeunes officiers – déjà  – se concertent. à€ leur tête, trois capitaines : Yoro Diakité, Charles Samba Cissoko, Malik Diallo. En deuxième ligne, onze lieutenants, dont Moussa Traoré et un certain Tiékoro Bagayoko. Ils sont, en tout, quatorze à  décider de prendre le pouvoir en arrêtant le grand Modibo. Mais au moment de passer à  l’acte, les plus gradés hésitent. Finalement, c’est le lieutenant Tiékoro Bagayoko qui se propose pour arrêter Modibo Keita, tandis que le lieutenant Moussa Traoré se voit bombarder président du CMLN (Comité militaire de libération nationale). « Personne ne voulait devenir chef de l’à‰tat, nous assurera-t-il quelques années plus tard. Il en fallait bien un ! Les capitaines se sont débinés, alors j’ai été désigné. Mais c’est quand même le capitaine Yoro Diakité qui a été nommé Premier ministre. » Dix ans passent. Moussa ne sait toujours pas parler. Il bégaie quand il s’énerve. Et les occasions ne lui manquent pas. En réalité, Balla n’a pas le pouvoir. Yoro Diakité éliminé, c’est un tandem redoutable qui dirige le pays : Kissima Doukara, ministre de l’Intérieur, et Tiékoro Bagayoko, directeur général des services de sécurité. Deux camps sont face à  face : les « faucons» Kissima et Tiékoro, et les « colombes », parmi lesquels sont alors classés Baba Diarra, vice-président du CMLN, ou encore Filifing Cissoko, secrétaire permanent. Entre les deux, le président Moussa Traoré ne tranche jamais. On tranchera à  sa place. Début 1978, plus puissants que jamais, Kissima Doukara et Tiékoro Bagayoko sont tentés de confirmer leur pouvoir en renversant un Moussa « qui ne fait rien, qui ne vole même pas » (du moins pas encore … ). Leur complot est éventé et leurs adversaires somment le président d’agir. Le 28 février 1978, Moussa Traoré convoque tout simplement à  la maison du Peuple – siège de la présidence – les deux hommes, mais séparément. L’un après l’autre, ils se présentent et sont ligotés puis enfermés dans les toilettes présidentielles. Un homme a mené l’opération, un colonel qui n’a même pas participé au coup d’à‰tat de 1968 : Sékou Ly, gouverneur de Bamako. Moussa Traoré ne l’oubliera pas. Débarrassé des « faucons », il se dit prêt à  rétablir la démocratie. Il décide de mettre enfin en application une Constitution approuvée par référendum en 1974. C’est à  cette époque qu’il nous déclare : « Je ne vais pas rater le rendez-vous avec l’histoire. Je n’ai pas peur de la démocratie, je vais l’instaurer. » Et, en 1979, il instaure… le parti unique. Cette fois, « Balla » se croit vraiment président. Il a même troqué son uniforme de para contre des boubous richement brodés. Il présente bien, il a de la classe. Mais dès qu’il parle ou agit, on découvre qu’il n’a pas beaucoup pensé. Il vit encore à  l’intérieur du camp de l’armée de l’air à  Djikoroni et la présidence est toujours installée à  la maison du Peuple. Moussa Traoré mène un train de vie simple. Pour entrer dans son bureau, il suffit presque de frapper à  la porte, de le saluer et de s’installer. L’homme est direct, brave, transparent. Moussa est soldat et agit comme tel. Il va droit au but. Sauf qu’il n’en a pas pas ! Il n’aime pas ceux qu’il appelle « les intellectuels », en fait « ceux qui ont des diplômes et qui méprisent les militaires ». à€ la tête de son parti unique et de l’à‰tat, Moussa Traoré croit vraiment qu’il a le pouvoir et qu’il a été réellement élu et réélu « parce qu’il est aimé de son peuple ». Il peut tout. Il lui reste à  tout posséder. Son épouse va s’en charger. Mariam Traoré a de la jugeote. Elle a des enfants, des frères, une grande famille ; il faut « préparer l’avenir ». Elle « fait des affaires », crée des sociétés confiées à  des prête-noms qui, courageusement, emportent l’essentiel des marchés d’à‰tat. Son propre frère, surnommé « Ramos », devient directeur général des Douanes. Moussa Traoré connaà®t bien les douaniers : « Voilà  des gens, a-t-il l’habitude de dire, qui peuvent ne pas percevoir de salaires pendant plusieurs mois et qui arrivent à  vivre bien et à  entretenir leur famille. » Son beau-frère Ramos ne fait pas exception. Le président veut donner l’exemple du Malien entrepreneur. Il cultive des bananes, élève des vaches, dans son ranch situé à  30 km au sud-est de Bamako. Il se fait aussi commerçant. Quand ses bananes sont mûres, toutes les autres bananes disparaissent du marché. Ses vaches normandes produisent beaucoup de lait. Le seul lait que les Bamakois trouvent sur le marché. Mais, en dehors de ses célèbres boubous bleus ou blancs, il lui manque encore quelques signes extérieurs de « classe ». Il a bien, aux à‰tats-Unis, dans la banlieue de Washington, « une petite résidence » o๠vivent ses enfants, par ailleurs amateurs de voitures de luxe. Mais à  Bamako, il n’a pas de palais. Le palais de Koulouba est inoccupé depuis la chute de Modibo Keita en novembre 1968. On dit que les fétiches de l’ancien président le hantent encore. Mais Moussa Traoré ne peut pas continuer à  habiter dans un camp militaire. Alors que, décemment, il ne peut pas se faire construire un nouveau palais dans un pays qui figure parmi les plus démunis du monde, il fait restaurer entièrement l’ancien palais présidentiel, au milieu des années quatre-vingt. Les travaux permettront peut-être de débusquer les éventuels fétiches. Mais les esprits, eux, ont la vie dure. En 1990 – son chiffre fétiche est le 10 -, croyant avoir recouvert le mauvais sort sous le luxe clinquant dont il a paré le palais de Koulouba, Moussa Traoré décide enfin d’y emménager. Les Bamakois ricanent : « Balla est fou ! à‡a ne va pas lui porter chance. » Mais Balla ne mesure plus sa force ni la fidélité de ses partisans. Il ne voit rien, il n’écoute personne. Quand la presse, qui a conquis sa liberté grâce à  la persévérance d’hommes courageux comme Oumar Alpha Konaré, et les associations démocratiques qui se créent l’invitent à  accepter le multipartisme, il ne comprend pas. Ses proches n’en veulent pas : ni son épouse Mariam, ni son beau-frère Ramos, ni son ami intime Sékou Ly. Il proclame que « le multipartisme ne fait pas partie de la tradition malienne », cependant que renaissent les anciens partis politiques. Début janvier 1991, il fustige ceux qui réclament liberté et démocratie, en promettant de « leur tresser des couronnes de feu ». Et, il tient parole. Ayant nommé ministre de l’Intérieur le général Sékou Ly, il croit mater ceux qui crient « Liberté ! », en les faisant tuer. Moussa Traoré a oublié comment « fonctionnent » les Maliens : fiers jusqu’au suicide, ils peuvent passer pour apathiques alors qu’ils s’emmurent dans leur fierté. Quand ils ont décidé d’agir – et de renaà®tre -, plus rien ne peut les arrêter. Partager

Adame Ba Konaré : « Mobilisons-nous pour défendre notre continent meurtri et bafoué »

Ceux qui n’ont pas la liberté d’expression se battent pour l’obtenir ; ceux qui l’ont n’en usent pas. Telle me semble être le paradoxe de l’Afrique. Alors qu’ils clament urbi et orbi l’unité de leur continent, qu’ils ont créé une organisation -l’Union Africaine – pour affirmer leur volonté d’union, mieux faire entendre leurs voix, compter davantage et s’imposer, les Africains, mystérieusement et incompréhensiblement, en ces temps graves o๠quelque part le sort de leur continent se joue, restent silencieux. Une fameuse Communauté internationale, qui n’a d’international que par la volonté des puissances occidentales, s’agite pour expulser un «Â dictateur africain », au grand mépris de l’avis des chefs d’Etat africains et des Africains. l’Afrique est exclue d’un débat qui aurait dû être prioritairement le sien. Mais l’Afrique se tait : les chefs d’Etat se taisent ; les classes politiques et les sociétés civiles sont aphones ; même les «Â ELDERS » (le comité des sages africains) sont muets. Les quelques tentatives d’expression sont peu visibles. Nous avons appris, alors que d’autres grandes puissances – l’Allemagne, la Russie, la Chine, le Brésil, l’Inde – se sont abstenues, que trois pays africains, en l’occurrence l’Afrique du Sud, le Gabon et le Nigéria, ont voté, dans le mépris souverain de la résolution adoptée à  Addis Abeba par le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine, pour la résolution du Conseil de Sécurité des Nations-Unies sur la zone d’exclusion aérienne en Libye, pour des frappes ciblées, contre un pays africain. A aucun moment, les puissances occidentales n’ont fait référence à  l’appartenance de ce pays à  l’Afrique. l’Union africaine, en tant qu’institution, était absente à  la réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Tout au long du débat, C’’est de ligue arabe qu’on a parlé et là  aussi, C’’est un pays arabe qu’on livre aux Occidentaux, en utilisant d’autres pays arabes. Insidieusement, on insiste sur la participation arabe, le parapluie arabe. Ce samedi, une réunion s’est tenue à  Paris regroupant des pays européens, arabes et nord-américains. A son honneur, l’Union Africaine a refusé d’aller à  cette rencontre. Quatre avions français, notamment, furent immédiatement déployés dans le ciel libyen : deux Rafale et deux Mirage. Puis ce fut le carnaval macabre, baptisé «Â Aube de l’odyssée », une coalition de cinq armées, frappant depuis les airs et la mer Méditerranée : France, Grande-Bretagne, Etats-Unis d’Amérique, Italie, Canada. Une véritable armada : en ce samedi déjà , 111 missiles Tomahawk furent tirés par des navires de guerre et des sous-marins britanniques et américains contre des sites libyens. Des grêles plus drus sont attendus. On nous assène solennellement que «Â le seul objectif est de venir en aide à  un peuple en « danger de mort », « au nom de la conscience universelle qui ne peut tolérer de tels crimes », qu’on ne fait que «Â protéger la population civile de la folie meurtrière d’un régime qui, en assassinant son propre peuple, a perdu toute légitimité. » (Dixit Nicolas Sarkozy.) Pendant ce temps, le mouroir palestinien est là Â ; il ne suscite nulle compassion de la part de notre fameuse communauté internationale et ne heurte nullement la «Â conscience universelle. » Un Internaute du site du journal «Â Le Figaro » écrivait: «Â je ne comprends pas. En Libye, des rebelles armés, ça s’appelle des «Â civils » et il faut les protéger. En Palestine, des gamins ramassent des pierres, ça s’appelle des terroristes. Comprend pas la différence de traitement. » Oui, cette différence de traitement, il faut qu’on nous l’explique. Il faut que l’on nous explique la politique de «Â deux poids deux mesures », non seulement en Palestine, mais aussi dans la situation des immigrés, et de bien d’autres situations dans le monde. Africains, la Libye est sous les feux de forces étrangères en quête de gloriole personnelle et de défense de leurs propres intérêts. De quelle légitimité politique, de quelle crédibilité morale, ces puissances qui ne tiennent pas leurs engagements, qui affament les peuples, pillent les ressources des pays, peuvent-elles se prévaloir ? Le pétrole et le gaz libyen sont-ils absents de leurs motivations? Ne veut-on pas régler aussi ses comptes à  Kadhafi pour des marchés non tenus, et pour avoir exigé un dédommagement au titre de la colonisation à  l’Italie, l’ancienne puissance coloniale ? De quelle révolution parlent-elles ? Qui ne se souvient de leurs amitiés et de leurs embrassades avec ceux qui sont tombés, Ben Ali et Hosni Moubarak ? Qui a déroulé le tapis rouge à  Khadafi dans sa capitale ? Qui lui a proposé des armes sophistiquées ? Dans quelles banques sont déposés ses fonds? Africains, la partition de la Libye est en marche. Bientôt peut-être, flottera, à  Benghazy, le drapeau de la Cyrénaà¯que, enjeu réel de toutes ces agitations, aux couleurs de la monarchie. A qui le tour demain ? Quel autre mets va nous servir cette organisation au fonctionnement anachronique que sont les Nations-Unies avec des privilèges datant d’une autre époque, notamment ce fameux droit de véto obsolète ? Africains, un de nos proverbes dit : «Â si tu tues ton chien méchant, celui d’autrui te mordra. » Africains, sont révoltantes, au plus haut point, les appétences bellicistes des Grands de ce monde, qui le pressurent selon leur volonté, tout simplement parce qu’ils en ont les moyens. Le plus paradoxal est qu’il ne se trouve, parmi leurs entourages, aucune voix pour en appeler à  la mesure, à  la sagesse, pour mettre le pointeur sur les conséquences de leurs actes sur le reste de l’Afrique et du monde. l’Afrique peut-elle continuer à  n’enregistrer qu’humiliations sur humiliations ? Malgré ses méthodes souvent étranges, le caractère contestable de ses théories, Khadafi n’aura-t-il pas été l’un des chantres de l’unité africaine ? N’a-t-il pas essayé d’apporter plus de ressources à  maints pays africains que nombre de puissances qui aujourd’hui le condamnent ? N’a-t-il pas soutenu les mouvements de libération et la lutte contre l’apartheid en Afrique ? Lui qui n’aime pas les partis n’a-t-il pas aidé des partis politiques en Afrique ? Certes tout cela ne saurait le dédouaner d’actes répréhensibles qu’il a pu commettre, tel que le soutien à  des mouvements terroristes ou la violence contre des populations civiles mais son sort peut-il être décidé en dehors de l’Afrique ? Certainement non. Je suis inquiète. Hurlons notre inquiétude, Africains, clamons nos opinions, nos appréciations. Mobilisons-nous pour défendre notre continent meurtri et bafoué. Ne laissons pas le monopole de l’expression à  nos seuls chefs d’Etat ; prononçons-nous en tant qu’opinion publique, à  travers nos partis politiques, nos sociétés civiles, nos intellectuels, nos jeunes et nos femmes. Surmontons nos peurs, nos misérables petits tas d’intérêts personnels pour nous tourner vers l’Afrique et seulement vers l’Afrique. Osons barrer la route à  la désintégration de notre continent, afin d’éviter sa recolonisation. Osons barrer la route au sectionnement de l’Afrique en Afrique noire et Afrique blanche. l’Afrique est une et indivise, de Tripoli au Cap, de Dakar à  Djibouti. Bamako, le 20 mars 2011.

Don de sang : AJIRA montre l’exemple

Donner du sang, un acte de solidarité Ce samedi, le Centre National de Transfusion Sanguine s’est vêtu de ses beaux atours pour vivre l’opération don de sang d’AJIRA. S’inscrivant en droite ligne des activités du mois de la solidarité, cette opération a réuni de nombreux jeunes. Plus d’une centaine de personnes y ont participé. La mobilisation des jeunes pour les dons de sang a toujours été difficile. Cette fois cependant, les jeunes ont semblé réaliser le caractère salvateur du don de sang. Démarrée depuis 8h00, l’opération a duré toute une journée. Cet acte de solidarité fraternelle a même enregistré la participation des médias présents à  l’évènement. L’initiative a reçu le soutien de plusieurs entreprises (dont notamment Radisson Hôtel, et Djigué SA) ont apporté leur soutien matériel. AJIRA, association citoyenne Depuis sa création, AJIRA n’est jamais demeuré en reste des actes de solidarité. Il faut rappeler que chaque année, dans le cadre du mois de la solidarité, AJIRA procède à  une collecte d’objets (chaussures, fournitures scolaires, médicaments…) qu’elle fournit aux couches nécessiteuses de la population bamakoise et de Koulikoro. Selon son président, Birama Konaré, l’Association a prévu d’étendre son champ d’intervention à  l’intérieur du pays. Car pour lui, « il nous faut être solidaire les uns envers les autres ». Il a par ailleurs indiqué que cette opération sera pérennisée au grand bonheur des patients. « Chaque fois qu’une personne donne son sang, non seulement il sauve des vies, mais aussi, il incite les autres personnes à  faire autant ».

Littérature : Birama Konaré de retour avec : « Les marguerites ne poussent pas dans le désert »

l’écriture dans le sang Né le 17 juillet 1982 à  Paris, Birama Konaré à  l’image de son père Alpha Oumar Konaré, de sa mère Adame Ba Konaré et sa sœur aà®née Kadiatou Konaré, a trouvé sa place dans l’écriture. En 2004, il obtient un Bachelor en communication des médias. Deux ans plus tard, il décroche un master en communication. Son premier livre « la colline sur la tête » sorti en 2003, est une autobiographie, un journal intime qu’il gardait jalousement jusqu’au jour o๠sa mère lui suggère d’en faire une publication. Il y relate ses vécus, ses crises d’adolescence, son mal être…alors que son père Alpha Oumar Konaré est président du Mali. Sorti au début de ce mois aux éditions Jamana, « les marguerites ne poussent pas dans le désert » est un assemblage de six nouvelles. Les thèmes évoqués sont relatifs aux faits sociaux et aux réalités du Mali profond. Il s’agit entre autres du mariage forcé, de la crise scolaire, du chômage, de la migration, de la polygamie et de la difficile condition des femmes dans la société malienne. Chacune des nouvelles porte le nom du personnage principal. Une manière pour l’auteur de permettre à  chacun de s’identifier à  travers les vécus et expériences des personnages en cause. Sira Guèye Cette première histoire relate la vie d’une femme désespérée, méprisée par son mari malgré tout le sacrifice consenti après une dizaine d’années de mariage. Mariée à  cet homme qu’elle a secrètement aimé depuis sa tendre enfance, Sira ne connaà®tra jamais le bonheur d’être heureuse auprès de l’élu de son C’œur. Leur union a été scellée depuis ses sept ans oà¹, les deux familles ont décidé d’unir leurs enfants comme C’’est souvent le cas dans notre société. La belle Sira Guèye après des études de médecine bien remplie, se retrouve finalement contrainte à  rester à  la maison et s’occuper de ses trois garçons. Elle sacrifie sa carrière de médecin au profit d’une vie au foyer. Espérant d’année en année que son mari arrivera un jour à  l’aimer réellement. Malheureusement pour elle, le destin lui réservera un sort terrible. Elle échappe un jour, à  une tentative d’assassinat mais, son mari lui brisera la colonne vertébrale. Elle restera handicapée toute sa vie et refusera d’aider la police à  mettre son mari sous les verrous, au nom de l’amour. Un amour aveugle, un amour pur malgré la non réciprocité. Marguerite Jenepo Marguerite Jenepo est une jeune diplômée de droit de l’université de Bamako. Elle a toujours fait l’impossible pour devenir un haut cadre du pays en bossant très dur à  l’école. Toujours première de sa classe jusqu’à  l’obtention de sa maà®trise de droit, Marguerite ne se doutait pas le destin lui réservait un sort particulier. Après la fac, la jeune diplômée de 26 ans traà®ne de services en services sans trouver d’emploi. En fin de compte, elle se lance dans le commerce de Bazin entre le Mali et le Sénégal. Ce job lui réussira jusqu’à  assurer la survie de sa famille. Elle était devenue comme on dit, le pilier sur qui, tout le monde comptait. Malgré les insultes dont elle faisait l’objet de la part des voisins la qualifiant de prostituée, elle continuait toujours à  bosser dur sans se soucier du qu’en dira-t-on ? Elle rêvait de faire partir ses frères et sœurs dans les meilleures écoles à  l’étranger. Cependant, le sort lui joue un mauvais. Son père tombe malade et elle est obligée d’investir toutes son économie pour la prise en charge médicale de ce dernier. Mais il rendra l’âme. Elle se voit donc obligé de fuir et tout abandonner. Elle tente l’aventure de l’Europe d’abord par les voies normales qui ne lui réussiront guère. Ensuite par le ‘dougoumasira’, la clandestinité. Elle se retrouve finalement délaissée en plein désert, à  la frontière entre le Mali et l’Algérie, par ses guides qui les dépouillent elle et ses compagnons de fortune. Marguerite reste prisonnière de cette vaste étendue de sable, avec ses désillusions. Marguerite Tembely Au Mali, les mariages entre certaines ethnies sont strictement interdits au risque de se voir maudit par la foudre des anciens. Ce sera le cas entre cette belle femme bozo du nom d’Alimatou Kampo et un jeune instituteur dogon Aly Tembely. Malgré les avertissements des sages du village, Aly s’entête à  épouser sa bien aimée. Celle-ci intègre la société dogon et s’accommode à  leurs coutumes et traditions. Mais malheureusement, elle perdra la vie en donnant naissance à  une fillette, Mercedes Tembely. Son père lui donne ce nom parce que la Mercedes qui devait transporter sa femme a refusé de démarrer et elle n’a donc pas survécu à  des heures d’attente insupportable. Est-ce la sanction des anciens qui est tombée ? Bintou Coulibaly Le mariage forcé est un fait récurrent dans toute société africaine. Cette nouvelle relate l’histoire d’une belle jeune fille d’une vingtaine d’année, donnée en mariage à  son vieil oncle de 40 ans son aà®né. Celui-ci a déjà  une première épouse qui lui a donné une dizaine de gosses plus âgés que la pauvre Bintou qui n’a pour seul amour que Samba Diallo. Ce dernier parti étudier à  l’étranger, lui a fait promettre de l’attendre jusqu’à  son retour. La vie de Bintou se transformera en cauchemar lorsqu’elle osera dire non devant le maire. Du jamais vu au Mali. Elle se fait tabasser par le maire, le mari, les témoins et on l’oblige à  signer l’acte de mariage. Mais, une tragédie arriva le soir à  l’hôtel o๠devaient se tenir les noces. Elle se jette du 16e étage de l’immeuble. Sinaya La polygamie est l’un des phénomènes assez fréquents dans notre société. La famille Coulibaly à  l’image d’un bon nombre de familles africaines, n’échappe pas à  la règle. Ses deux épouses Maimouna et Djènèba sont comme on dit, chien et chat. Cependant, elles auront deux fils d’un même âge qui malgré les dissensions de leurs mères, s’aiment d’un amour pur. Mais avec le décès du vieux du sida, les deux femmes s’accusent mutuellement d’avoir jeté des sorts à  ce dernier. La seconde contaminée, tombe malade. La première étant épargnée grâce au fait qu’elle n’a plus eu de rapports intimes avec son mari depuis la venue de la seconde. Les deux jeunes garçons Fousseyni et Lassina se sont jurés de ne jamais se faire de mal quoi qu’il arrive.

Construction d’une école à Haïti : Adama Ba Konaré appelle à la solidarité.

Après le lancement de son communiqué pour mobiliserr des fonds pour Haà¯ti, l’ex-première dame de notre pays vient, dans la même logique, d’u ANIMERne conférence de presse vjesant à  fAire une meilleure connaissance avec Haà¯ti: C’était le 13 février dernier à  la Maison de la Presse du Mali, en présence de grandes personnalités dont Tiéoulé Dramé et Younouss Hamed Dicko, Adama Samassékou. Pourquoi la solidarité avec Haà¯ti? Un fr croire Adame Ba Konaré, présidente de la Fondation Partage, les raisons Nombreuses SONT, mais surtout : « La solidarité est un devoir humain « . Et , panafricaniste Adame Ba Konaré affirme que la solidarité avec Haà¯ti est juste un devoir de reconnaissance et de justice. D’o๠l’initiative d’ouvrir uNE souscription pour récolter des fonds AFIN de construire uNE école en Haà¯ti. Les bonnes volontés pourront faire Leur contribution sur un compte ouvert à  la BDM Auprès et Une ad hoc sera installée à  la Commission Fondation Partage. Haà¯ti sous perfusion de la communauté internationale L’historienne Adame Ba Konaré Dans son exposé est une aide à  l’invité Une Meilleure connaissance d ‘Haà¯ti. Selon Mme Konaré, Haà¯ti est un pays au destin particulier. En deux siècles, Haà¯ti (qui FUT La Première République noire du monde) aura connu 22 constitutions, 38 présidents dont six Ont Leur mandat «achevé, 3 assassines présidents, des coups d’Etat, des explosions de violence, des Radicales Haines, de grandes révoltes populaires, concernent Mme Konaré. Pratiquement, at-elle dit, Haà¯ti vit sous la perfusion de la communauté internationale et des Etats-Unis, depuis le retour de René Préval. Depuis 2004, l’ONU Entretient 9 000 hommes avec pour mandat officiel de sécuriser le pays et de l’ancien Nationale Une police. L’école de La Renaissance Aider Haà¯ti, c’est Reconnaà®tre aux intellectuels haà¯tiens Leur combat de défense de la race noire. Car selon le pr. Adame Ba Konaré Haà¯ti est «La Mecque, la Judée de la race noire, le pays (…) Doit aller o๠en pèlerinage, Au Moins Une fois dans sa vie, tout AYANT homme du sang africain Dans les artères, La voiture c’est Que le Nègre S’est fait homme; là  c’est Qu’en brisant ses fers, IL a irrévocablement Condamné à  l’esclavage. »Encore que d’après Mme Ce sont les intellectuels haà¯tiens Qui Ont prolongé Le mouvement panafricaniste« germé Dans ce Qu’on une appelé le triangle anglophone … Qui a marqué CERTAINS Chefs d’Etats Africains, à  savoir: Kwame Nkrumah, Jomo, Konaré Kenyatta, etc Autant de raisons et relations de qui, aux dires de l’historienne Mme Konaré, nous LIENT au peuple haà¯tien et nous Appellent à  un devoir de compassion et de générosité. Pour qu ‘Haà¯ti se relève du séisme meurtrier Qui l’a frappée le 12 janvier 2010 et fait près de 217 000 morts et 300 000 Blessés et handicapés. Par ailleurs, Les différentes personnalités Présentes (certaines dont Ont deja fait des contributions) Ont apprécié l’initiative du Professeur Adame Ba Konaré. Au-delà  des contributions, des témoignages et félicitations, dont Ceux de MKonaté aà®tre, Au nombre des invités de marque, et Qui a suggéré que l’école Qui sera construite, porte le nom de «L’école de la Renaissance».

Kadiatou Konaré :  » La littérature malienne ne me fait plus rêver « 

L’amour du livre Après la création de la maison d’édition : «Â Cauris » en 2001, celle qu’on appelle affectueusement «Â Atou », se bat sur tous les fronts pour rehausser l’image de la femme. C’’est ainsi qu’entourée de femmes convaincues et pleinement engagées pour la cause féminine, elle a réussi à  monter une association dénommée «Â Image au Féminin ». Très courtoise et affable, Atou est ouverte et reste très à  l’aise avec tous ceux qui l’approchent (même pour la toute première fois), et n’hésitent pas à  partager ses convictions avec eux. Elle reconnaà®t être née dans le livre, d’o๠son choix d’être éditrice. Né d’un père homme politique et d’une mère historienne, Kadiatou Konaré a choisi d’emboà®ter le pas aux siens en se positionnant autrement. Aujourd’hui, elle est l’une des grandes figures du monde des lettres Maliens. Du livre à  l’édition Son idée de créer une maison d’édition n‘était pas évidente au départ. La création de Cauris édition est le fruit d’un hasard, raconte t-elle. «Â Je suis tombéE dans l’édition, mais bien avant, je suis tombée dans le livre et j’ai grandi avec. Et tout mon parcours, qu’il soit familial ou scolaire, m’a orienté vers le livre ». Sa toute première œuvre éditée est intitulée : «Â le Mali de talents ». «Â Il y a une petite dizaine d’année, J’ai eu l’idée de faire un livre sur le Mali, mon pays. Au moment ou J’avais beaucoup avancé dans la concrétisation du projet, mon éditeur (un français) m’a opposé son incapacité de parachever le travail. Alors, l’idée m’est toute suite venue de créer moi-même une structure pour le faire. Voilà  comment est né Cauris édition ». Je ne pouvais pas abandonner le projet, vu que J’avais énormément avancé dans sa matérialisation, après avoir engagé une équipe sur le terrain… ». Ainsi, juste après la publication du «Â Mali de talents » en 2001, l’éditrice s’est convaincue de la nécessité de pérenniser la structure, en la mettant au service des œuvres littéraires tous azimut. «Â Editer signifiait pour moi de rendre hommage au livre ». Autant Kadiatou Konaré exerce dans le livre, autant elle fait une large ouverture sur tout ce qui a trait à  l’identité de l’Afrique et du monde. « Dans tout ce que Cauris Edition a eu à  publier, très peu de place était accordé à  la littérature ». l’édition est une chaà®ne de métiers, dans laquelle se côtoient écrivains (ou auteurs), dessinateurs, imprimeurs, photographes, ceux qui font les maquettes, les agents commerciaux… Tout cela reste, bien sur, coordonné par un chef d’orchestre, l’éditeur. Créer des liens entre l’Afrique et le monde, à  travers Cauris Editions l’une des missions que s’est assignée « Cauris édition », C’’est d’être un pont entre le Mali et l’extérieur, entre l’Afrique et le reste du monde. « Cauris édition se veut une passerelle ». En plus de la littérature, Cauris Edition s’investit dans la publication d’autres d’œuvres : les essais, les guides touristiques, bref, tout ce qui contribue à  parler du continent africain ». Par ailleurs, elle reconnaà®t que le Mali est un grand pays de lettres Pour avoir produit des sommités dans le domaine tels que Seydou Badian, Amadou Ampathé Bah, Massa Makan Diabaté… Pour Kadiatou Dramé Cauris Edition se veut un instrument au service de tous. l’éditrice pense qu’on ne peut pas parler d’œuvres littéraires sans prendre en compte les besoins du lectorat.  » Le lectorat malien est entrain de rompre avec les œuvres littéraires, pour des raisons dues certainement au manque de créativité en la matière  » Manque de créativité littéraire Se démarquant de toute forme de jugement, Kadiatou Konaré pose un constat amer sur la littérature de son pays : « La littérature de mon pays ne me fait pas tant rêver. J’en suis frustrée. Car, en réalité, je voudrais autre chose en terme de créativité, d’innovation ». Elle reconnait cependant qu’il est important pour les maliens de lire ce qui est produit à  l’échelle nationale, car C’’est en cela que s’affirme l’identité culturelle. Quant aux frustrations, Kadiatou Konaré dira qu’elles sont d’abord intellectuelles, ensuite matérielles et financières. « Faire des livres, demande énormément de moyens financiers, et malheureusement, C’’est un métier ou la rentabilité n’est pas aussi réelle et évidente. Cauris et le cinquantenaire La structure entend marquer le Cinquantenaire du Mali par des écrits. « Nous projetons de consigner dans des ouvrages les faits marquants du Mali indépendant. Cela me semble urgent. Car l’on ne saurait passer sous silence les 50 ans du Mali ». Des projets de livre sur les grands témoins du cinquantenaire, un dictionnaire du cinquantenaire, les hommes et les femmes qui ont fait le cinquantenaire, des bibliographies sur les pères de l’indépendance, à  savoir Modibo Keita, Mamadou Konaté…sont entre autre projets de « Cauris Editions ». Une maison à  soutenir.

Mandé Sidibé est mort

L’ex Premier ministre du Mali, Mandé Sidibé est décédé ce matin à  Paris o๠il recevait des soins. Il était marié et père de quatre filles. Parcours Il est né en 1940, dans le village de Bafoulabé. Fils de Mamadou Sidibé, un commandant de l’armée française, il a été élevé à  Bamako. Plus tard, il poursuit sa scolarité au Lycée Terrasson de Fougères et part en France pour ses études supérieures. Diplômé en Sciences Economiques, Mandé Sidibé fera l’essentiel de sa carrière dans les grandes banques maliennes et africaines. Il était dernièrement le Président du Conseil d’administration d’Ecobank. Un homme de finances Lorsqu’il rentre au Mali dans les années 60, il travaille d’abord à  la BRM, la banque de la République Malienne. Ensuite, il intègre le FMI en tant qu’économiste au département Afrique. D’ou il obtient un MBA à  la George Washington University en 1974. En 1985, Mandé Sidibé rejoint la BCEAO(Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest), o๠il est chargé des politiques monétaires, de même qu’il exerce aussi le rôle de conseiller spécial du Gouverneur de la Banque. En 1992, il est nommé Directeur de la BCEAO pour le Mali et devient aussi l’un des conseillers attitrés du président Konaré. En 2000, ce dernier le nomme Premier ministre. Ce sera un bref intermède de deux ans dans la carrière de ce financier de formation et d’âme et qui rendra sa démission en 2002. Rattrapé par le virus de la politique, il se présente en 2002 à  l’élection présidentielle en tant que candidat indépendant, faute d’avoir été investi par son parti, mais il ne remporte que 2% des suffrages, en se classant 9è sur la liste des candidats à  la fonction suprême. Notons qu’il a été vice-président de l’Adema, fonction qu’il a quité en 2008. Retour dans le monde des finances En 2006, Mandé Sidibé, est nommé Président du conseil d’administration d’Ecobank, la banque privée de droit africain, présente dans 27 pays. Une fonction qu’il exercera jusqu’à  son décès. Mandé Sidibé est aussi le frère de l’actuel premier ministre Modibo Sidibé. On le disait homme courtois et discret, toujours aimable. Ses proches le savaient malade, mais ne s’attendaient à  le voir partir si vite.Paix et Salut à  l’âme de ce pionner africain de la finance.