IBK à Konna : rendre hommage aux fils de la Nation

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita doit se rendre la semaine prochaine à  Mopti. Dans la venise malienne, Ibrahim Boubacar Kéita doit procéder à  l’inauguration de l’hôpital Sominé Dolo à  Sévaré. l’inauguration des installations de l’Energie du Mali S.A (EDM S.A) ainsi que des visites dans certains cercles de la région meubleront la tournée du chef de l’Etat. l’étape de Konna sera l’un des moments forts de la visite présidentielle à  Mopti, la 5ème région du Mali, du 17 au 19 mars. Ibrahim Boubacar Kéita doit certainement y rendre un hommage national appuyé aux militaires tombés sur le champ de l’honneur. Une visite de la première personnalité de la République, dans la ville martyre de Konna vaut sa symbolique. En effet Konna demeure désormais un haut lieu de l’histoire contemporaine du Mali depuis la bataille décisive du 11 janvier 2013. Date à  laquelle un coup d’arrêt a été porté à  la progression des forces djihadistes vers Bamako, grâce à  l’intervention française, Serval, appuyée par les militaires maliens. C’’est à  Konna o๠mourut, le 11 janvier 2013, le premier soldat français, le lieutenant Damien Boiteux auquel un monument à  son effigie rend hommage. Des militaires maliens y ont également laissé la vie sans compter les nombreux blessés lors de cette bataille décisive. La visite du président interviendra presque deux mois après le festival des Arts et de la Culture de Konna pour la Paix, tenu du 17 au 19 février 2014.

Tous à Konna pour célébrer la paix

C’est l’agence de communication « Africa Scène » qui est à  l’origine de ce projet. Réunir à  Konna, qui, il y a un an, était aux mains des djihadistes, les Maliens, leurs amis, le monde, pour célébrer la paix. Pour rappel, c’est à  Konna qu’à  débuter la contre-offensive des « troupes alliées franco-maliennes » contre les groupes islamistes armés qui avaient attaqué et pris la ville le 10 janvier 2013. La chute de Konna a été un véritable choc pour les Maliens qui ont réalisé la proximité de la menace djihadiste avec la capitale. Bamako a d’ailleurs aussitôt appelé la France à  la rescousse pour venir à  bout des ennemis puissamment armés. Konna est finalement et définitivement libérée le 17, après cinq jours de violents affrontements qui ont fait « une centaine de morts » dans les rangs des combattants djihadistes venus du Nord. Le soldat français Damien Boiteux perdra la vie lors de la bataille de Konna. Pour le promoteur du festival, Abou Guitteye, il s’agit avant tout de faire de la ville de Konna un lieu pèlerinage et de communion pour la paix, de sorte que les scènes de violence qui s’y sont produites appartiennent à  jamais au passé. L’occasion sera également belle pour replacer la région de Mopti au coeur de l’actualité touristique malienne, elle qui a été frappé par la baisse de la fréquentation, à  cause des problèmes de sécurité dans la bande sahélo-saharienne. Pour ce faire, de nombreuses activités sont prévues. Il s’agit entre autres d’une visite du site, d’une exposition de quelques 500 artisans, de conférences, pour ne citer que cela. Environ 15000 visiteurs sont attendus sur les trois jours. Le budget prévisionnel d’une centaine de millions de FCFA a causé des insomnies aux organisateurs, tant les partenaires ont fait défaut. Mais le challenge de l’organisation a finalement été relevé. Ce qui explique la réduction des ambitions, la manifestation passant d’une semaine comme initialement prévu à  3 jours. Challenge sécuritaire également pour les organisateurs qui promettent que toutes les mesures sont prises pour assurer un festival riche et agréable. Plus-value de cette activité, la création de centaines d’emplois dans une zone qui reste encore meurtrie. Un bel exemple de solidarité et de courage que ce Festival dont la première édition s’ouvrira ce vendredi.

Serval, le bon samaritain du Mali

Parent éloigné du lion, faux cousin du guépard, le Serval, qui fait penser au chat, a sauvé le Mali. Seulement, ce félin africain au cou long ne se laisse pas facilement avoir comme le chat. Il voit au loin, entend avant tout le monde, perçoit vite et prend ses dispositions pour soit attaquer sa proie ou se mettre à  l’abri. Grand sur pattes d’environ 60 centimètres, long de presque 105 centimètres et pouvant peser jusqu’à  26 kilogrammes, le Serval marque vite son territoire, tenez-vous bien en urinant presque toutes les deux minutes. Serval, le bon samaritain du Mali Bien des mois après le début de l’intervention française au Mali, on peut dire merci à  cet animal qui préfère chasser à  la nuit tombée. On comprend à  présent pourquoi les MIG 21 ont nuitamment donné l’assaut en janvier dernier. La proie repérée, le Serval attend la pénombre pour entrer en action. Avec des sauts de six mètres de long et trois mètres de haut, ce redoutable chasseur enregistre un taux de succès global en termes de chasse nocturne qui dépasse la moyenne. l’opération Serval n’est pas appelée à  durer au vu de sa dénomination d’autant que le Serval n’aime pas les zones arides. Il dévore les petites proies et obstrue les grandes. Hum, est-ce à  dire que les hommes de l’opération Serval n’ont pas trop de temps à  consacrer aux seconds couteaux ? Depuis douze maintenant, en tous cas, ils traquent les grands noms du désert comme Moctar Belmokhtar. Le Mali peut scruter l’avenir avec espoir, beaucoup d’espoir d’autant que le Serval ne cède jamais face à  sa proie. Petits, frêles et squelettiques narcotrafiquants, cachez –moi vos longues barbes ébouriffées et vos encombrants boubous, le Serval nage, saute, escalade, court et frappe fort. Pourquoi ne pas lui dédier un satisfécit pour l’immense travail déjà  abattu ! Merci Serval !

A Konna, hérénana…

A Konna, située en plein centre du Mali, les stigmates de la récente guerre sont encore là . Des traces d’obus, de balles, de combats entre les djihadistes et l’armée française et malienne, en janvier 2013, il en aura fallu de peu, pour que l’espoir s’y éteinge à  jamais. Après la libération, une association dénommé Ntola Sarama, a décidé d’y apporter un souffle de paix et de bonheur. En langue bamanan, «Â Ntola », veut dire le bâton du berger et «Â Sarama » la finesse. Pour Moctar Sow, président fondateur de l’association, le tennis ballon est une discipline, qui rassemble, en divertissant et en faisant la promotion de la paix. Un esprit sain dans un corps sain, dans un environnement sain Le tennis ballon, C’’est donc cette discipline qui fait fureur partout. «Â Toutes les grandes stars du football comme Lionel Messi, Diego Maradona, Zinedine Zidane y jouent », explique Moctar Sow. Pour la pratiquer, il faut un filet, un ballon et un ou plusieurs joueurs de part et d’autres. Il suffit ensuite de taper le ballon au-delà  du filet avec le pied, sans les mains, pour marquer un but dans le camp adverse. Le tennis ballon allie les règles du volley-ball et du football, d’o๠le nom, «Â Soccer Tennis » en anglais. Sur le plan mondial, le réseau Futnet, en a fait un sport adulé, et chaque année les championnats mondiaux réunissent plusieurs pays, dont le dernier à  Montréal, au Canada. Les enfants de Konna font leur développement durable Les enfants de Konna ont eux aussi été initiés au Tennis ballon. Et en dehors des matche, ils sont déjà  très sensibles à  leur environnement. En visite à  Konna, l’association Ntola Sarama, leur a tout simplement demandé d’aller ramasser tous les sachets plastiques qui traà®nent dans la nature et de les rassembler. En échange, ils auront un ballon pour jouer au tennis ballon. Moctar Sow, a eu une idée brillante. Un ballon contre un sac de déchets plastiques. Ces déchets seront ensuite traités par les femmes et les jeunes pour fabriquer des sacs, des nattes ou même des poubelles artisanales. Comme quoi, rien ne se perd, tout se recycle. Il suffit d’un peu de savoir-faire et de compréhension mutuelle. Dans cette initiative, les femmes ont trouvé une activité génératrice de revenus et les enfants un moyen de préserver la nature. C’’est la composante humanitaire et développement des activités de l’association qui n’entend pas s’arrêter là . «Â Nous allons organiser un grand marathon à  Bamako et une journée portes ouvertes dans une école de la capitale.», s’enthousiasme Moctar Sow. Là , les enfants joueront au tennis ballon et apprendront à  sauvegarder leur environnement, grâce au sport. Ntola Sarama récompensé à  Monaco Pour avoir initié cette discipline dans le quotidien des enfants de Konna, l’association Ntola SARAMA, qui fait du sport et de la paix, un combat commun, a été invité à  Monaco, au Forum international « Peace and Sport » pour y recevoir un prix. C’’est donc en compagnie de Mme Keita Aminata Maiga, première dame du Mali, que la délégation malienne y a séjourné pour recevoir la distinction. « Mon pays revient de loin et a traversé des moments difficiles, mais grâce à  l’association Ntola Sarama et ses activités, des enfants ont retrouvé le sourire et les hommes et les femmes, une lueur d’espoir. C’’est à  ça que sert le sport au service de la paix ! », a déclaré la première dame à  Monaco. Il est certain qu’on a pas fini d’entendre parler de l’association Ntola Sarama…

Exactions, qu’on arrête d’indexer le Mali !

La propagande médiatique continue. Depuis le déclenchement de l’opération Serval, les médias, lorsqu’il y a des périodes de creux aliment, véhiculent une forme de propagande qui dessert l’armée malienne, déjà  suffisamment éprouvée par une guerre, tombée soudainement et qui aura des conséquences durables sur le spopulations qui la vivent. Exactions, massacres, règlements de comptes sur les populations touarges ou d’origines touaregs du reste, des Maliens. Exactions décrites, soupesées, rapportées par des organismes comme Human Right Watch, alors que tout commence à  peine. l’homme s’appelle Philippe Bolopion, il travaille à  New York pour Human Right Watch et dans ce reportage diffusé par l’émission Envoyé Spécial, il est suivi par les caméras de télévision, à  Sévaré, Konna aux premières heures de l’opération Serval. Nous verrons ensuite l’homme évoluer dans Sévaré, à  la recherche de preuves d’exactions, à  la rencontre de populations Bellas (touaregs noirs), à  visiter des lieux bombardés. A la vue d’un corps calciné, il s’écrira : «Â On voit bien que C’’est un jeune enfant soldat, que lui est arrivé ? Pourquoi les restes de son corps gisent dans ce bâtiment détruit ? Pourquoi n’a-t-il pas droit à  des funérailles dignes ? » Philippe Bolopion a-t-il la preuve concrète que ce corps a été victime d’exactions de la part de l’armée malienne ? s’il a été enfant soldat, alors il aura choisi la guerre. Puis on verra ce fameux puits, d’o๠s’échappera une odeur nauséabonde et des corps flottants ? Comment les identifier ? Qui les a mis la ? Autant de questions qui demandent un examen minutieux, une expertise médico-légale et pas de simples supputations de la part d’un salarié de Human Right Watch ! Et à  la guerre comme à  la guerre, tout est permis. Triste à  dire, mais les exactions font partie de l’horrible réalité de la guerre. Les massacres, les règlements de compte, de part et d’autre, l‘esprit de vengeance de tout individu qui a vu sa famille tuée. Et que dire de cette vidéo o๠l’on voit les jihadistes exhiber les corps massacrés de soldats maliens après l’invasion de Konna en Janvier dernier ? Human Right Watch a-t-il prévu un rapport, une enquête approfondie sur cela ? Philippe Bolopion s’est-il rendu à  Aguelhok ? Non cela fait plus scandaleux d’indexer les militaires maliens, déjà  dépassés par cette guerre, qu’ils n’ont pas choisi. Alors qu’on arrête d’indexer nos soldats. Vous travailleurs des ONG, défenseurs ou enquêteurs des Droits de l’Homme, aidés par les médias occidentaux, laissez cette finir cette guerre et après, on fera les comptes. Si vous n’avez pas de quoi remplir vos rapports quotidiens, alors laissez la page vierge et creusez davantage, pour comprendre la réalité d’une guerre qui ne peut se résumer à  des exactions, mais au vécu de tout un peuple, d’une nation, envahie par des jihadistes, qui ont décidé d’y imposer la charia et son lot d’horreurs. Qu’on arrête d’indexer le Mali !

L’armée malienne relève la tête

a nouvelle s’est répandue vendredi dans Sévaré et Mpoti comme une délivrance: l’armée malienne a repris Konna. La ville était tombée, huit jours plus tôt, entre les mains des milices islamistes, laissant craindre une offensive générale sur le Mali et déclenchant l’intervention française. «C’est un soulagement», assure Amoudou, barman qui, il y a peu encore, avait caché ses bouteilles d’alcool, s’attendant au pire. Le colonel Didier Dacko affiche, lui aussi, une mine satisfaite, juste barrée par un pli soucieux. «Nous avons totalement repris Konna. Il reste juste quelques opérations de nettoyage, de ratissage», explique l’officier en charge des opérations sur ce front. Selon lui, l’attaque a été lancée il y a deux jours. Harcelés par les bombardements aériens français, les djihadistes avaient choisi de se réfugier dans la savane. «Nous nous sommes heurtés à  forte partie. Ils s’étaient cachés dans la brousse à  une quinzaine de kilomètres de la cité.» Les tirs, surtout à  l’arme légère, auraient duré plusieurs heures, faisant quatre blessés et un mort dans les rangs de l’armée malienne. En face, les pertes restent inconnues. «Nous avons détruit au moins six pick-up et sans doute tué des hommes.» Jeudi, à  la tombée de la nuit, les soldats maliens ont pu reprendre pied dans Konna, devenue une ville ouverte. «Mais il faut encore faire attention. Il est possible que des islamistes se soient fondus dans la population civile et attendent pour intervenir.» «Sans les Français rien n’était possible» Cette première victoire, après une longue succession de défaites, a tout de même été fêtée. à€ la sortie du camp Ba Lobo Bakary, au centre de Sévaré, des 4 à— 4 Toyota neufs entrent et sortent. Sur l’un, les hommes, bonnet noir sur la tête, serrent le poing d’un air gaillard. Le colonel se garde bien d’afficher un tel enthousiasme. L’homme a trop d’expérience. Lors de la débandade de l’armée malienne, il fut l’un des rares commandants maliens, avec Ould Meidou et El Hadj Ag Gamou, à  tenir ses positions aussi longtemps qu’il fut possible. Alors il préfère aujourd’hui être prudent. «C’est un symbole. Le début de la reconquête du Nord.» Il sait que les islamistes rencontrés n’étaient sans doute pas les plus hargneux. Depuis plusieurs jours, des fuites de miliciens au nord vers Douenza avaient été signalées. «Contrairement à  ce que l’on dit souvent, les islamistes n’ont pas offert une énorme résistance», souligne-t-il. Il sait aussi que l’appui des forces françaises fut nécessaire. «Il a même été substantiel», lance-t-il, sans en dire plus. Selon Bala Coulibaly, le secrétaire de la préfecture de Konna, «ce sont les Français et les Maliens ensemble qui sont entrés en ville». L’homme, recherché, a dû vite quitter sa ville. «Je suis parti le samedi en moto, car c’était trop dangereux pour moi.» Ses administrés le tiennent depuis au courant. «Jeudi soir, ils ont tous vu entrer dans la ville des soldats blancs et des soldats maliens à  pied. Mais, il n’y avait pas de combats. Les islamistes étaient partis. Ils entraient simplement.» Tous ont aussi entendu le survol d’hélicoptères pendant la nuit. «C’est les Français qui nous ont aidés. Sans cela, rien n’était possible.» La nuit précédant sa fuite, il a assisté aux premiers bombardements de l’aviation française sur Konna. «Ils ont touché le rond-point à  l’entrée de la ville et aussi le logement du sous-préfet, o๠s’étaient installés les islamistes», explique-t-il. La scène semble l’avoir un rien traumatisé. «Un enfant qui voulait aller voir ce qui se passait a été tué, explique-t-il. Mais tout ça, maintenant, c’est du passé.» Il attend pour rentrer chez lui. «La route n’est pas encore sûre. Il y a encore des balles et des embuscades.» Par Tanguy Berthemet, envoyé spécial

Le Drian : la ville de Konna n’a « pas encore été reprise » par les forces maliennes

Lors d’une conférence de presse mardi en fin de journée, le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a précisé que, contrairement à  ce qui avait été annoncé dès le premier jour de l’opération le 11 janvier, la ville de Konna n’a pas encore été reprise par les forces maliennes. La ville était depuis samedi considérée comme n’étant plus aux mains des djihadistes. Cette ville du centre du pays, dont la chute avait déclenché l’intervention des forces françaises au Mali, constituait le premier objectif de l’opération. « Sur le fuseau Est, nous avons pu stopper l’offensive et les moyens des groupes terroristes, qui se sont répartis entre Douentza et Gao, et à  cette heure, la ville de Konna n’a pas encore été reprise par les forces armées maliennes », a-t-il déclaré lors d’un point de presse. Jean-Yves Le Drian a également souligné que sur « le fuseau Ouest », les groupes terroristes qui ont pris lundi la ville de Diabaly étaient encore « très présents » et qu’ils « menacent le sud » du pays. Le ministre a également précisé que 1 700 soldats français étaient actuellement impliqués dans l’opération Serval, dont 800 sur le terrain au Mali. Il avait un peu plus tôt annoncé une augmentation « progressive » du nombre de soldats présents sur place, de 750 à  2 500, comme le révélait Le Monde ce lundi (édition abonnés). Hollande : « Nous n’avons pas vocation à  rester au Mali » S’exprimant lors d’une visite aux Emirats arabes unis, François Hollande a assuré que la France n’avait « pas vocation à  rester au Mali ». « Cette opération a trois buts, a expliqué François Hollande à  Abou Dhabi. D’abord, arrêter l’agression terroriste qui consistait à  aller chercher, y compris jusqu’à  Bamako, le contrôle du pays. Ensuite, sécuriser Bamako, o๠nous avons plusieurs milliers de ressortissants. Enfin, permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale, mission confiée à  une force africaine qui aura notre appui et sera bientôt sur le terrain pour accomplir cette tâche. » « Que faire des terroristes ? Les détruire, a-t-il ajouté. Les faire prisonniers, si possible. » « Nous n’avons pas vocation à  rester au Mali, a assuré le chef de l’Etat. La France ne doit intervenir en Afrique que de manière exceptionnelle, à  titre exceptionnel et en temps limité, et c’est ce que nous ferons ». « Cela n’a rien à  voir avec des pratiques d’un autre temps », a ajouté M. Hollande, en réponse aux critiques sur la résurgence de la « Françafrique ». Interrogé sur le sort des otages français détenus par les groupes islamistes, François Hollande a affirmé qu’il ne « dirait rien ». « Non pas que je ne pense rien, j’y pense à  chaque instant, mais j’ai considéré, y compris pour leur libération, que l’intervention était la seule solution, et que nous ferons tout pour qu’ils puissent être libérés, a-t-il ajouté. Ceux qui les ont capturés, détenus, doivent réfléchir. Il est encore temps de les rendre à  leur famille. » Les premiers soldats nigérians déployés dans les vingt-quatre heures Les premiers éléments de 900 soldats nigérians qui doivent être envoyés au Mali y seront déployés dans les vingt-quatre heures, dans le cadre d’une force africaine qui a pour but d’aider le pays à  lutter contre les islamistes. « Le président a approuvé le déploiement d’un bataillon et, dans les prochaines vingt-quatre heures, une compagnie du bataillon va être déployée », a déclaré le colonel Yerima aux journalistes, ajoutant que le Nigeria prévoyait d’envoyer 900 soldats au total, soit 300 de plus que prévu initialement. Peu avant, les chefs d’état-major de l’Afrique de l’Ouest avaient entamé à  Bamako une réunion extraordinaire « pour libérer » le nord du Mali des groupes islamistes armés qui l’occupent depuis neuf mois. « Nous nous retrouvons aujourd’hui pour parler essentiellement de l’engagement (…) auprès de nos frères d’armes du Mali, pour, bien entendu, libérer le nord du Mali », a déclaré le général Soumaà¯la Bakayoko, chef d’état-major de l’armée ivoirienne, lors de la cérémonie d’ouverture de la rencontre. Les forces africaines se déploieront « d’ici une semaine », a déclaré le premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, devant l’Assemblée nationale. Des frappes réussies dans la nuit de lundi à  mardi François Hollande a annoncé à  Abou Dhabi que de nouvelles frappes dans la nuit ont « atteint leur objectif ». La France va « continuer à  avoir des forces au sol et dans les airs », a ajouté le président français, selon qui le déploiement des forces de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) « va prendre une bonne semaine ». « Des avions [français] ont mené cette nuit des frappes sur la zone de Diabali : au moins cinq islamistes ont été tués et plusieurs blessés », a indiqué une source sécuritaire. Un habitant d’une localité voisine a déclaré avoir vu des islamistes armés en fuite après ces frappes. Des blindés sont arrivés à  Bamako La colonne d’une quarantaine de blindés français venue de Côte d’Ivoire est arrivée dans la nuit de lundi à  mardi à  Bamako. Ces éléments de la force Licorne, basée à  Abidjan, ont quitté la capitale de Côte d’Ivoire lundi matin et ont passé la journée sur la route, avant d’arriver dans la partie militaire de l’aéroport de Bamako vers 3 heures du matin (4 heures à  Paris). Des engins, notamment des blindés légers, vont dans un premier temps être cantonnés dans la capitale malienne avant d’être engagés dans les combats qui opposent depuis vendredi ce qui reste de l’armée malienne, appuyée par des soldats des forces spéciales et l’aviation française, aux islamistes armés qui occupent depuis neuf mois le nord du Mali. Un dispositif aérien renforcé Le nombre d’avions de combat basé à  N’Djamena, dans le cadre du détachement Epervier présent au Tchad depuis 1986, a été porté à  huit : deux Mirage F1CR et six Mirage 2000D. Trois avions ravitailleurs C135 sont également mobilisés, en plus des appareils de transport. Des Rafale mis en état d’alerte peuvent intervenir directement depuis la France, comme cela a été le cas dimanche près de Gao (nord du Mali), o๠quatre de ces chasseurs ont détruit des camps d’entraà®nement et des dépôts logistiques des groupes islamiste armés. Six d’entre eux stationnés à  Abou Dhabi sont notamment mobilisables. François Hollande a indiqué mardi que le Maroc et l’Algérie avaient « autorisé le survol de [leurs territoires] par un certain nombre de nos avions ». Des hélicoptères de combat, notamment des Gazelle équipés de missiles Hot et de canon de 20 mm, ont également été engagés dans la région de Konna. Le dispositif de renseignement a été renforcé avant le début de l’opération. Un satellite européen d’observation de la Terre, Pléiades 1B, permettant de balayer les zones de crise et de conflit, est notamment en orbite depuis début décembre. 150 000 réfugiés et 230 000 déplacés, selon l’ONU Des djihadistes ont évacué lundi les grandes villes du nord du Mali qu’ils occupaient, après des bombardements des forces françaises, mais ils ont pris la localité de Diabaly, à  400 km au nord de Bamako. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies, le nombre de personnes déplacés dans le pays est proche de 230 000, a précisé le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Quant au nombre de réfugiés chassés par le conflit au Mali, il approche les 150 000 personnes dans les pays voisins. Le HCR a recensé 54 100 réfugiés maliens en Mauritanie, 50 000 au Niger, 38 800 au Burkina Faso et 1 500 en Algérie. Par ailleurs le Programme alimentaire mondial, qui distribue de la nourriture au Mali via plusieurs ONG, a souligné qu’il lui manque un financement de 129 millions de dollars (95 millions d’euros) pour répondre aux besoins. Paris regrette l’absence des autres membres de l’UE Le ministre des relations avec le Parlement français, Alain Vidalies, a déploré mardi l’absence de partenaires européens de la France. « On ne peut pas dire que la France est toute seule », a assuré le ministre sur LCI, mais « il y a des absences qui sont un peu regrettables, c’est-à -dire qu’on peut constater en Europe un mobilisation un peu minimale », a-t-il déclaré. « Il va y avoir des rencontres, on espère que les choses vont s’améliorer, notamment aujourd’hui, ce serait bien », a poursuivi M. Vidalies. « La France n’a pas choisi d’aller toute seule, ce sont les événements qui ont dicté cette réponse », a assuré le ministre. L’ancien ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, a estimé que l’Europe, dont les « intérêts vitaux » sont concernés, devrait s’engager davantage au Mali, o๠la France va mener « une opération longue et difficile ». Au Mali, a-t-il poursuivi, « il y a de la criminalité, des trafics de drogue et du terrorisme politique. Tout ceci est dirigé contre nos démocraties et pas seulement contre la seulement la France ». La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a annoncé la tenue d’une « réunion exceptionnelle » des ministres des affaires étrangères de l’Union, probablement jeudi. Il s’agira de « dresser le bilan des possibles actions de l’UE en appui au Mali », a expliqué Mme Ashton, soulignant l’importance d’une « réponse internationale unifiée ». L’Italie a exprimé son soutien à  l’opération française au Mali, lors d’une conversation téléphonique entre les ministres français et italien des affaires étrangères, Laurent Fabius et Giulio Terzi, a-t-on appris mardi à  la Farnesina. L’Italie, indique-t-on, partage avec la France et ses autres partenaires européens l’objectif de la stabilité du Mali et la lutte pour l’éradication des mouvements terroristes. On rappelle à  la Farnesina que l’Italie a toujours été active pour promouvoir la mission européenne d’entraà®nement militaire de l’armée malienne. L’Organisation de la coopération islamique appelle à  un « cessez-le-feu » Le secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) a appelé mardi à  un « cessez-le-feu immédiat ». Dans un communiqué, Ekmeleddin Ihsanoglu a appelé à  un retour aux négociations entre autorités maliennes et islamistes qui étaient parrainées par le Burkina Faso. M. Ihsanoglu s’est dit « profondément préoccupé » par la situation au Mali, exhortant « à  la retenue toutes les parties en conflit » et souhaitant une « solution pacifique du conflit ». L’OCI, basée à  Jeddah, en Arabie saoudite, regroupe 57 pays.

Entre calme, espoir et inquiétude à Bamako

«Il y a des raids en permanence. Il y en a en ce moment, il y en a eu cette nuit, il y en aura demain», a déclaré le ministre, soulignant que l’avancée des groupes armés n’est pas «totalement empêchée». Pendant ce temps, à  près de 700 km de là , dans la capitale Bamako, la population reste partagée entre l’espoir de la reconquête et la crainte des jours à  venir. l’espoir règne à  Bamako, parce que la libération de Konna donne du baume au C’œur à  une population qui attend depuis neuf mois que les deux tiers nord du pays soient libérés, et aussi parce que cette première victoire est peut-être aussi un premier pas décisif. La ville est calme, parce que les combats se déroulent à  plusieurs centaines de kilomètres. Les rues ne sont pas vides, les gens circulent, les marchés sont remplis. Bref, la vie continue presque normalement. Presque normalement, car C’’est aussi l’inquiétude. l’issue et la durée des combats sont évidemment encore incertains, et donc sources de préoccupations. Surtout, l’état d’urgence a été décrété dans tout le pays, ce qui signifie que des perquisitions peuvent avoir lieu jour et nuit et en tous lieux. Le gouvernement a pris soin de le rappeler, dans un communiqué diffusé hier en fin de journée. Autre précision apportée par le gouvernement, les autorités sont dorénavant susceptibles de prendre toutes les mesures appropriées, pour assurer le contrôle de la presse, des radios et des télévisions. Les soldats français à  Bamako Désormais, les soldats français sont aussi positionnés en nombre dans la capitale malienne. Ils sont arrivés samedi à  l’aéroport. Ce sont des hommes qui appartiennent au groupement tactique interarmes, le fameux GTIA, comprenant des forces françaises justement prépositionnées en Afrique, notamment en Côte d’Ivoire et au Tchad. Un bon accueil leur a été réservé. Une partie de ces troupes va rester à  Bamako – environ 200 – et l’objectif sera d’assurer la sécurité des ressortissants français, mais de sécuriser également la ville elle-même. Une autre partie des troupes devrait rapidement aller se positionner au Nord, avec dans un premier temps comme mission, après avoir stoppé l’avancée des jihadistes, de stabiliser le front. Sanogo sort de son silence Le capitaine Amadou Haya Sanogo, président du Comité militaire de suivi des réformes des forces de défense et de sécurité du Mali, ex-chef de la junte qui a opéré le coup d’Etat du 22 mars 2012, s’est exprimé au micro de la Radio Télévision malienne, pour exprimer sa joie après l’intervention française, à  l’occasion d’une visite aux blessés à  l’hopital : « Nous nous félicitons d’avoir l’assistance française à  nos côtés aujourd’hui et qui a joué un rôle prépondérant, capital, dans le soutien aérien, et pour ces opérations aujourd’hui. à€ l’instant o๠je vous parle, je parle ravi, pour la simple raison que les dégâts – secret militaire oblige je ne parlerai pas de tout ça aujourd’hui à  la télévision -, mais je dirai quand même merci à  tous nos partenaires qui sont à  notre chevet aujourd’hui ».

Après l’offensive jihadiste, Dioncounda Traoré demande une aide militaire à la France

Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, après avoir officiellement sollicité une aide militaire de la France pour contrer l’offensive jihadiste, doit s’adresser à  la nation, dans la soirée du vendredi 11 janvier, à  la télévision nationale. Sur le terrain, des renforts sont venus grossir les rangs de l’armée malienne à  Sévaré. Le geste en dit long sur l’urgence de la situation au Mali. Quelques heures à  peine après la chute de Konna aux mains des islamistes radicaux, le président malien par intérim Dioncounda Traoré a demandé, jeudi 10 janvier, une aide militaire rapide de la France pour repousser la progressions des groupes jihadistes. Jeudi soir, des consultations sur le Mali ont eu lieu au Conseil de sécurité. « Les décisions françaises seront annoncées à  Paris demain (vendredi, NDLR) », a déclaré l’ambassadeur français auprès de l’ONU Gérard Araud. La demande d’aide malienne est contenue dans deux lettres. L’une est adressée au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et l’autre au président français François Hollande. Selon des diplomates du Conseil de sécurité, la lettre adressée aux autorités françaises est une « demande d’aide militaire ». « La France est l’amie du Mali et se tient aux côtés de son peuple et de ses autorités, en particulier dans les circonstances actuelles », s’est contenté de souligner Gérard Araud. De son côté, le gouvernement malien a annoncé que le président Traoré s’adressera vendredi à  la Nation. Selon une source au palais de Koulouba, cette intervention, diffusée à  la télévision publique ORTM, est prévue à  20h00 GMT. Dans une déclaration adoptée jeudi par ses 15 pays membres, le Conseil de sécurité a demandé un « déploiement rapide » de la force internationale au Mali devant « la grave détérioration de la situation sur le terrain ». Il a en outre appelé les à‰tats membres à  « aider les forces de défense et de sécurité maliennes à  réduire la menace représentée par les organisations terroristes et les groupes affiliés » qui contrôlent le nord du pays. Urgence « Pour le moment, le Conseil a envoyé un message pour dissuader les terroristes d’avancer vers le sud du Mali, en direction de la capitale Bamako », a déclaré M. Araud, qualifiant cette offensive des groupes islamistes d’attaque terroriste. « Si ce message n’est pas entendu, a-t-il ajouté, le Conseil pourrait se réunir de nouveau ce week-end pour réagir plus fermement. La survie du gouvernement malien et la protection des civils sont désormais en jeu, il est donc urgent d’agir contre cette menace ». Pour l’ambassadeur français, la percée des islamistes, qui ont pris jeudi la localité de Konna (centre), peut être interprétée comme « soit une démonstration de force dans le cadre de la négociation politique, soit une décision d’avancer vers le Sud avant l’arrivée de la force africaine ». Le déploiement de cette force de quelque 3 000 hommes a été autorisée par le Conseil de sécurité le 20 décembre prendra dans les faits plusieurs semaines, voire plusieurs mois. L’ambassadrice américaine Susan Rice a également indiqué que Bamako avait demandé un soutien extérieur, en particulier de la part de la France. Décrivant la lettre du président Traoré à  François Hollande, elle a expliqué : « Elle disait en résumé : « au secours la France » ! ». « Il y a eu au sein du Conseil un consensus clair sur la gravité de la situation et le droit des autorités maliennes de rechercher toute l’assistance possible », a-t-elle ajouté. Renforts Par ailleurs, l’armée malienne organise la résistance dans la région de Mopti. Jeudi, des avions militaires transportant des armes et des soldats étrangers sont arrivés à  Sévaré, o๠l’armée dispose d’un aéroport gros porteur et d’un poste de commandement opérationnel. Aucune indication précise n’a toutefois pu être obtenue sur le nombre et la provenance de ces avions, armes et soldats étrangers. Un des témoins travaillant à  l’aéroport a évoqué la présence de Blancs parmi les soldats. « J’ai vu atterrir des cargos C-160 (avions de transport militaire, NDLR). Ils ont débarqué des armes et des hommes. Certains hommes avaient la peau blanche », a affirmé ce travailleur de l’aéroport de Sévaré (plus de 650 km au nord de Bamako). « Les avions ont fait plusieurs rotations à  l’aéroport de Sévaré o๠ils ont déposé du matériel et des hommes », a expliqué un autre travailleur de l’aéroport. Un troisième témoin a signalé la présence, parmi les avions arrivés jeudi, d’un appareil de l’armée malienne, sans en préciser le type. Sollicité par l’AFP au sujet de ces informations, le ministère malien de la Défense a répondu qu’il apporterait les éclaircissements nécessaires lors d’une conférence de presse prévue vendredi. L’arrivée d’hommes et d’avions à  Sévaré a été confirmée par un responsable malien. Selon lui, en plus de l’avion de l’armée malienne, évoqué par un des témoins, des avions d’un pays européen non précisé se sont également posés avec des hommes et du matériel à  Sévaré. D’après un expert international, il s’agit d’une mission d’assistance qui était prévue avant les récents affrontements entre militaires et islamistes. (Avec AFP)

Hollande annonce que la France est « prête à arrêter l’offensive des terroristes »

Lors de ses vœux aux diplomates, vendredi 11 janvier à  l’à‰lysée, le président François Hollande a déclaré que la France était désormais « prête à  s’engager aux côtés de ses partenaires africains pour arrêter l’offensive des terroristes ». L’appel du président intérimaire malien Dioncounda Traoré a été entendu par l’à‰lysée. Jeudi soir, après plusieurs heures de combats à  l’arme lourde et la prise de Konna par les islamistes radicaux, l’hôte du palais de Koulouba a lancé un appel à  l’aide à  son partenaire français. Dans une lettre envoyée à  François Hollande, il sollicite l’aide militaire rapide de la France pour contrer l’offensive des jihadistes vers le sud du pays, encore sous contrôle de Bamako. Vendredi matin, lors de ses voeux aux diplomates à  l’à‰lysée, le président français a répondu favorablement à  cette demande. « La France répondra (…) strictement, dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, à  la demande d’aide militaire des autorités maliennes face aux groupes islamistes armés ». « Je le dis devant vous, nous sommes devant une agression caractérisée qui met en cause l’existence même du Mali », a-t-il ajouté. D’après le quotidien français Libération, la brusque détérioration de la situation au Mali a été évoquée vendredi matin, à  l’à‰lysée, lors d’un Conseil restreint de défense réuni en urgence avant les voeux aux diplomates. à‰taient réunis autour du président François Hollande le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et celui de la Défense, Jean-Yves Le Drian.