Nfaly Kouyaté, « Konkoba » dans l’âme

Il a grandi en Guinée, puis s’est envolé en Belgique pour faire le conservatoire de musique. Multi-talents, Nfaly Kouyaté interpelle par cette recherche constante de ses racines, à  travers son entreprise culturelle Namun Group. Ténor, Nfaly est le descendant d’un « Konkoba », un grade supérieur de griots, initié sur l’art de la chasse, les secrets de la forêt, l’orientation par la nature, et la connaissance de l’histoire et des instruments. «Du 12è siècle à  nos jours, précise Nfaly, il n’y a eu que cinq griots « Konkoba », quatre d’entre eux ont disparu faute d’héritiers ». Pour Nfaly, la chance s’en est mêlée. Il a donc été initié par son grand frère, lui-même initié par le père (Konkoba Kouyaté) avant sa disparition à  Siguiri. Et depuis, Nfaly Kouyaté, dont les yeux brillent à  l’évocation de ses ancêtres, s’attache à  transmettre cette connaissance à  travers la musique, l’art, les instruments, le spectacle mais aussi l’apprentissage constant. Namun GROUP, une entreprise culturelle née en Belgique Pour lui, Bruxelles est la capitale du monde, mais Nfaly Kouyaté a besoin des autres pour s’épanouir, alors, direction l’Afrique sous toutes ses couleurs. C’’est donc l’objectif de Namun Group, cette entreprise culturelle qu’il a crée avec plusieurs composantes. Compositeur, arrangeur, joueur de Kora, de balafon, chanteur, Nfaly Kouyaté enseigne à  la Namun School, le chant, le gospel et l’histoire de la musique de son pays. D’autres professeurs y donnent aussi des cours de Kora, de balafon, de danse. Parfois des stages ou Master class ont lieu avec des artistes de passage dans la capitale belge, tel Feu Kélétigui Diabaté récemment. « A chaque fois que des artistes passent, ils font un saut à  la Namun School, véritable plaque culturelle en Europe, dans le but de promouvoir les artistes », ajoute Nfaly. l’autre composante de Namun Group, ce sont les médias et la production audiovisuelle, le management d’artistes, l’évènementiel, qui a conduit en 2012, au lancement, à  Bruxelles du tout premier festival panafricain des Arts, le Festi Konkoba . Si le festival avait lieu à  Bruxelles, il s’est désormais transposé à  Siguiri en Guinée et permet de faire découvrir de jeunes talents, avec des sommités de la musique internationale qui viennent chanter et servir d’exemple aux jeunes talents en herbe. C’’est une fusion totale qu’offre le Festi’Konkoba de Siguiri, qui mêle des influences folk, rock et jazz à  des sonorités africaines avec en prime l’initiation des jeunes. Tout récemment, le festival a braqué des projecteurs sur le Mali et l’artiste a entamé un périple en terre du Mandé. De l’eau pour Siguiri… Un autre projet important pour Nfaly, C’’est de faire couler l’eau comme une rivière magique au C’œur de Siguiri, dans la région de Kankan en Haute Guinée. « Nous nous sommes rendus compte que les postes de santé étaient très pauvres, et qu’il n’y avait pas assez de matériel pour assister les malades ». Creuser donc des puits, avec l’aide des Rotary Clubs, l’Unicef et d’autres partenaires, l’idée est d’aller encore plus loin. Le besoin est immense. Il faudrait 102 puits rien que pour Siguiri… Nfaly espère donc, à  côté de ses activités culturelles, apporter son petit grain de sel, pour améliorer le quotidien de ces Guinéens, laissés pour compte par le gouvernement. De passage au Mali, Nfaly qui nous a rendu visite à  la rédaction, souhaite davantage se faire connaà®tre. « Je pense que le Mali est incontournable si l’on veut émerger. Et le Mali compte des musiciens de talent comme Rokia Traoré, Habib Kouyaté, Toumani Diabaté, Bassékou Kouyaté, qui sont tous des amis » Pour celui qui a produit cinq albums solos, dont l’excellent [iKora Strings ] avec Mamady Keita, le but est de nouer un lien fort et permanent avec ses racines africaines après avoir parcouru les scènes européennes, été nominé deux fois aux Grammy Awards. «Il faut que je revienne à  la maison!», conclut l’artiste dont les yeux brillent à  l’idée d’orchestrer un grand show sur une scène à  Bamako un jour.

Le fruit d’une rencontre au Mali

Romain Malagnoux, qui est un grand admirateur du musicien Bassékou Kouyaté, s’est rendu au Mali il y a quelques années. Il y a fait les rencontres qui donneront vie à  l’album. C’est avec le fils de Bassékou Kouyaté, Moustafa Kouyaté, que l’idée de l’album prendra forme. Le disque sera enregistré en grande partie à  Bamako, avec des proches de la famille Kouyaté, raconte Romain Malagnoux. « Quand je suis arrivé à  Bamako en fait, j’ai rencontré Bassékou au Festival du désert et finalement, on a la chance qu’il ait participé à  l’album, il participe sur deux chansons. Il y a la mère de Mustafa aussi Amy Sacko qui participe aussi, une magnifique chanteuse et sa tante aussi Diamy Sacko et le balafonniste Kélétigui Diabaté qui en fait, lui, c’est vraiment un maà®tre du balafon, il a fait des choses vraiment magnifiques », dit-il. Le disque sera officiellement lancé vendredi à  l’occasion d’un spectacle. Ce dernier a été mis en scène par Bertrand Alain dans le cadre d’une résidence artistique à  l’Ampli de Québec Sur scène, musiciens et danseurs seront réunis pour faire entendre les chansons dansantes, du blues malien et des ballades chantées en français et en bambara.

Pédro Kouyaté, le chant du chasseur

« J’aime le côté gnawa, le bordel, les verres cassés… ». Avec son sourire ravageur d’enfant terrible, le Malien Pedro Kouyaté, quarantaine alerte, s’impose en homme libre. Libre est sa musique ; libre sa stature ; libre son discours… Sur la scène Mandingue du festival Musiques Métisses, du 17 au 19 mai dernier, à  Angoulême, ce « sans étiquette », virtuose du kamele ngoni (le « luth des griots »), esprit à  la voix éraillée, a laissé libre cours à  ses harmonies intérieures, à  ses dissonances, sa joie, sa foi et son chamanisme, sublimés par l’écrin de son groupe, le Mandinka Transe Acoustique : Nelson Hamilcaro à  la basse, Florent Dupuit au saxophone, Renaud Ollivier à  la batterie. Inouà¯e, sa musique prend source à  celle, mystique, des chasseurs mandingues, dans le village de sa mère, à  300 km de Bamako. « Au gré d’initiations, de rites multiples, à  force de patience, J’ai intégré leur confrérie secrète » confie-t-il. Et Pédro aux yeux de braise, Pédro l’intarissable, de narrer la magie envoûtante et détaillée de cette société, que les gens de la ville considèrent parfois comme un rassemblement de « bouseux » : « Lors des veillées de chasse, ils transposent le chant des oiseaux, les attitudes animales. Moi-même, sur scène, J’effectue des pas de danse de bêtes : la girafe, le faisan… A la manière des fables de la Fontaine, nous décrivons les animaux, pour traduire les comportements humains ». Quant à  la musique des chasseurs, elle possède l’âme : « Cette musique, C’’est celle de la terre : chamanique, bouddhiste… Tout est dedans. à€ travers, elle, l’Afrique entière te prend aux tripes. » Une musique sans ornières à€ partir de cette souche, Pédro construit son arbre, plein de feuilles qui bruissent au vent. Aux côtés de grandes stars de la musique mondiale, il a fait ses armes : au sein du Symmétric Orchestra de Toumani Diabaté ; aux côtés de Boubacar Traoré, aux percussions ; ou encore en compagnie d’Archie Shepp… Soit, au total, quasi deux décennies à  effectuer ce qu’il appelle son « étude de faisabilité », avant de lancer son propre projet en 2007. Dans son Mandinka Transe Acoustique, tout l’irrigue : les envolées free jazz, les ballades hypnotiques o๠vient scander sa voix et accoster sa poésie, les digressions électriques du kamale ngoni… Comme un chasseur en goguette, libre de tous mouvements, il traque les sons du monde, collectés dans sa besace. Dans son bouillon éclectique et profondément original, il synthétise les racines, modernise le son de la terre, celui du feu, de l’eau, de l’air : « les choses essentielles de la vie, celles qui reviennent et ne se perdent jamais », résume-t-il. Désireux de rester à  l’écart du showbiz et des carcans de l’industrie musicale, Pédro Kouyaté, trois albums à  son actif (One, Twoyou et Live) fait tout lui-même : promo, communication, contact des journalistes… Surtout, entre un concert dans la célèbre salle parisienne du New Morning et une tournée au Japon, il continue inlassablement, à  se produire sur cette scène qui l’inspire tant, qui répond à  l’appel de sa liberté : les couloirs du métro… Parce que « la parole mange l’homme », Pédro ne saurait trop s’engager politiquement, même si, comme ses compatriotes, il en appelle à  l’unité de son pays. l’essentiel est ailleurs : dans son attitude sans faux-semblants, dans sa puissance d’interprétation, dans son énergie contagieuse, dans sa nature sauvage et sans ornière, propice à  l’émergence de toutes les rêveries, de toutes les créations…

« Mali de A à Z’’ : un Guide touristique pour découvrir le Mali

Le livre préfacé Yéhia Ag Mohamed Ali, ministre de l’Artisanat et du tourisme a été révélé au public, le mardi 28 mai 2013 à  l’hôtel Salam en présence de ce dernier. Ce livre conçu et élaboré par l’Espace Communication du Monde (ECM) à  l’initiative de Mme Cissé Fatimata Kouyaté, promotrice de l’agence de voyage ‘’Timbuctour », retrace les valeurs culturelles traditionnelles du Mali. Les paysages fascinants des quatre coins du Mali sont illustrés par des images parlent d’elles-mêmes. La spécificité de ce livre est que les réalités maliennes, la culture du Mali y sont mises en exergue de la lettre A à  Z. Par exemple la lettre A comme « Azalai », B comme « Bamanan » et « Bozo », C comme « Cauris » et « Caà¯man » et « Cola » ; D comme « Débo » et « Dogon » ; E « Essakane », F comme « Fort de Médine » etc. Ainsi, tous mots qui sonnent malien, tous ces symboles sont répertoriés et expliqués dans le guide. Selon le ministre de l’Artisanat et du tourisme, il s’agit de susciter la curiosité pour inciter à  la rencontre du Mali en vue de découvrir ses traditions, ses paysages, mais surtout son peuple chaleureux et accueillant, conformément à  ses valeurs d’hospitalité, de Jatigiya. « Je souhaite ardemment que le lecteur de ce lexique devienne le visiteur du pays dogon, du mandé, du Khasso, le dégustateur du silence du Sahara ou des nuits étoilées du Delta central du fleuve Niger, celui qui se délecte de notre musique sur les berges de nos fleuves ou sur les places des villages, dans les sables du désert ou de nos stades, ou celui qui savoure l’ambiance du « grin » autour d’un de thé », dit le ministre dans la préface, manifestement visité par la muse. Quant à  Mme Cissé Fatimata Kouyaté, elle a déclaré qu’en cette période d’hibernation relativement dure pour les agences de voyages, nous avons décidé de produire ce produit touristique à  travers notre agence de communication. La brochure est vendue à  10.000 FCFA.

Fati Kouyaté, reine des Tamani d’Or

Si Safi Diabaté a été sacrée meilleure artiste féminine de l’année, Nampé Sadio a remporté le Tamani du meilleur artiste masculin. C’était à  l’occasion de la 9ème édition du festival international de la musique du Mali qui s’est déroulée, le vendredi 23 décembre, au Centre international de conférence de Bamako, sous la présidence du Secrétaire général du ministère de la Culture, El Hadj Koà¯ta. a cérémonie de remise des trophées aux meilleurs artistes de l’année s’est déroulée, le vendredi 23 décembre, dans la salle desmille places du Centre international de conférence de Bamako (CICB). C’est le Secrétaire général du ministère de la Culture, El Hadj Koà¯ta qui a présidé cette soirée en présence des représentants des sponsors notamment Racine Thiam du service de communication de la société Orange-Mali. La marraine de cet événement, Babani Koné était accompagnée pour la circonstance par son époux Hamadou Dagamaà¯ssa. Initié depuis neuf ans par Fousseyni Traoré, ce festival est désormais inscrit dans l’agenda culturel des fêtes de fin d’année au Mali. Cette présente édition a été une réussite grâce aux différents partenaires comme l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) Orange-Mali, le sponsor officiel de l’événement. Pour cette 9ème édition, une dizaine de trophées ont été décernés aux artistes maliens et étrangers. Ainsi, le Tamani d’Or du meilleur artiste de l’année au Mali a été décerné à  Fati Kouyaté, la fille de la doyenne de la musique malienne, Tata Bambo Kouyaté et de Modibo Kouyaté. Fati était en compétition avec Nampé Sadio et Safi Diabaté. Si le premier a été sacré meilleur artiste masculin de l’année, la seconde a remporté le tamani du meilleur artiste féminin. Le Tamani de la révélation de l’année est revenu à  Massaran Kouyaté. Coumba Sira Koà¯ta, l’épouse du producteur M’Baye Boubacar Diarra, a reçu le Tamani du meilleur clip vidéo. Le Tamani du meilleur artiste d’inspiration traditionnelle a été décerné à  Affel Bocoum. Pour avoir été parmi les meilleures ventes du monde, la délégation générale des Tamani lui a décerné un trophée. Les artistes étrangers comme Mahawa Traoré de la Côte d’Ivoire, Bonsa du Burkina Faso, Ramouneth Sambieni du Bénin et Maliyaro du Niger ont été récompensés chacun par le Tamani du meilleur artiste de leur pays. Cette soirée qui a pris fin aux environs de 1h 20 mn, a été agrémentée par des prestations d’artistes. Il s’agit de Coumba Sira Koà¯ta, Coumba Tounkara, Fousseyni Fakoly, Fati Kouyaté ainsi que les artistes étrangers. Il faut rappeler que plusieurs artistes maliens ont déjà  remporté le Tamani d’Or à  l’image de la diva du Wassoulou, Oumou Sangaré, Adja Soumano , Djénéba Seck, Babani Koné, Salif Kéà¯ta, feu Mangala Camara …

Willy Kouyaté, Initiateur et Président de l’école de boxe la « Willy Promotion, Boxing Club M.A »

La Peace and Sport, placée sous le Haut Patronage de Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II de Monaco, a été créée en 2007 par le Médaillé Olympique et Champion du Monde de Pentathlon Moderne Joà«l Bouzou, actuel Président de l’organisation. Véritable initiative mondiale au service de la paix, Peace and Sport intervient dans les zones rendues vulnérables par l’extrême pauvreté, les séquelles des conflits ou l’absence de cohésion sociale. Pour cela, Peace and Sport encourage la pratique du sport structuré et de ses valeurs comme instrument d’éducation des jeunes générations, et comme vecteur de stabilité sociale, de rapprochement et de dialogue entre les communautés. Du 1er au 3 décembre 2010, Willy Kouyaté a donc tenu, à  Monaco, à  participer aux débats au plus haut niveau, afin d’œuvrer à  la construction d’une Paix Durable à  travers le monde. Willy Kouyaté a ainsi présenté, à  cette occasion, son école de boxe. Il a partagé, et échangé ses propres conclusions sur la boxe et le monde du sport avec d’une part, des personnes exceptionnelles, et d’autre part, des Champions de la Paix, athlètes internationaux de haut-niveau, ayant souhaité soutenir les communautés les plus défavorisées à  travers le sport. Ainsi, on peut donc voir Willy Kouyaté en charmante compagnie : – Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II de Monaco ; – Monsieur Joà«l Bouzou, Président de l’organisation, Monaco ; – Tatiana Golovin, joueuse de tennis professionnelle, France ; – Jack Brewer, footballeur américain de la NFL, Etats-Unis ; – Wilson Kipketer, champion du monde demi-fond, Danemark ; – Paula Radcliffe, Championne du monde, longue distance, Grande-Bretagne ; – Sidiki Sidibé, joueur professionnel, Basket, France ; – Yelena Isinbayeva, Championne Olympique, Championne du Monde, Saut à  la perche, Russie. Les membres de cette famille majestueuse sont très engagés dans la cause de la Paix par le Sport. Force est de constater que ces personnes représentent des modèles, des héros et des sources d’inspiration pour la jeunesse du monde entier. Ils mettent un peu de leur temps, de leur notoriété, de leur expérience d’athlète, de leurs compétences ou de leurs moyens au service de projets de promotion et de construction de la paix par le sport. Ils participent également à  sensibiliser les décideurs politiques et économiques et à  changer les mentalités. Joà«l Bouzou, Fondateur de Peace and Sport, a souligné que « construire la Paix Durable par le Sport n’est pas une utopie. C’’est une Vision. Et je dirais même que C’’est un Combat. Sans doute le plus beau combat que le sport puisse livrer… ». » Pour plus d’informations, veuillez vous rendre à  l’adresse suivante : http://www.ffboxe.comews-12490-willy_kouyate_a_l_organisation_peace_and_sport.html

Présidentielle Guinéenne : Alpha Condé s’allie avec Lansana Kouyaté

Initialement prévue pour le 18 juillet, la date du second tour de l’élection présidentielle guinéenne n’est toujours pas connue. Mais, les alliances se nouent de plus en plus. La semaine dernière, Cellou Dalein Diallo a obtenu une grande prise avec les soutien de l’ancien premier ministre Sidya Touré de l’UFR et de Ibrahim Abé Sylla. Ils ont respectivement obtenu 13% et 5% à  l’issue du premier tour. Ce lundi 02 Août, l’opposant historique Alpha Condé réussit à  se rallier avec l’ancien premier ministre Lansana Kouyaté et Papa Koly Kourouma. Ils ont totalisé tous les deux, 12,7% de suffrages lors du premier tour du 27 juin. Alpha Condé mise également sur les milliers d’abstentions et les votes invalidés. Une alliance murement réfléchie Le leader du Parti de l’espoir pour le développement national a murement réfléchi avant de prendre cette décision. Il explique : «Â nos choix ont été guidés tout d’abord par le vote de nos militants consultés à  la base, à  l’intérieur et à  l’extérieur du pays. Le président du PEDN que je suis, ne ménagera aucun effort auprès du professeur Alpha Condé pour que notre campagne soit victorieuse ». Il n’en faut pas plus au doyen de l’échiquier politique guinéen pour commencer sa campagne de séduction d’Alpha Condé. Alpha Condé se dit convaincu de sa victoire au second tour et rappelle le taux d’abstention et les votes annulés du premier tour. Il accuse Cellou Dalein Diallo et Sékou Sylla, le président de la commission électorale nationale indépendante, d’avoir «subtilisé et caché les procès verbaux et refusé de les transmettre à  la Cour Suprême». Les dés sont jetés, les électeurs attendent le second tour avec un léger empressement. Mais certainement pas comme au premier o๠les guinéens sont sortis nombreux pour la première fois depuis 52 ans. Le premier tour était majoritairement un vote communauté, mais les données changent cette fois-ci avec les différentes alliances. Les politiques ne se sont pas alliés sur la base des appartenances ethniques, plustôt en fonction des intérêts politiques de chaque camp. Le match s’annonce serré entre les deux hommes qui ne se feront pas de cadeaux.

Soussaba Kouyaté ou la passion du maquillage artistique

Fille du célèbre acteur et comédien panafricain Sotigui Kouyaté, Soussaba est poursuivie malgré elle, par le succès de son père. Elle regrette «Â partout o๠je vais, toutes les portes s’ouvrent à  moi non pas parce que je bosse bien, mais plus tôt parce que je suis la fille de Sotigui. Cette situation me désole vraiment car j’ai parfois l’impression de ne pas être reconnue et traitée en fonction de mes qualités. » Artiste de C’œur et de sang Soussaba, affectueusement appelée Soussa, est né le 15 octobre 1973 à  Ouagadougou (Burkina Faso). Elle est issue d’une famille polygamique de neuf (9) enfants dont elle est la première fille. Prédestinée à  une carrière de sociologie, la petite griotte optera finalement pour le maquillage, malgré les réticences de son père. Elle explique que «Â mon papa était contre le fait que je sois dans ce milieu. Si ça ne tenait qu’à  lui, je ne serais jamais entrée dans cet univers artistique. » De la couture au maquillage En 1989, après l’obtention de son BEPC à  Ouagadougou, Soussa est piquée par la crise d’adolescence. Elle n’avait que 16 ans lorsqu’elle refuse de poursuivre ses études. N’ayant plus goût pour les études académiques, le père de la maquilleuse l’envoie en France l’année suivante pour des études de haute couture. Il l’amènera voir les meilleurs écoles de couture mais rien de tout ceci n’enchantera guère la jeune fille. Au bout de trois mois de cours de couture, elle décide de retourner au Burkina Faso. Une carrière prometteuse A son retour au pays, Soussaba restera deux longues années sans aller à  l’école. Un jour, alors qu’elle est installée devant la télé, son grand frère vient lui faire une proposition. Il s’agit notamment du cinéaste Dany Kouyaté, fils ainé de la famille. Il l’interpelle en lui disant « Soussaba, puisque tu n’arrives pas à  te décider, tu refuses tout ce qu’on te propose et tu ne veux pas non plus continuer les études. Alors moi je te propose de faire un stage de maquillage sur le tournage de mon film ‘l’héritage du griot’. Tu verras après si ça t’intéresse ou pas. » Elle fait ainsi ses premiers pas dans cette carrière de maquilleuse en 1994. Soussa avoue qu’à  la fin du tournage, elle était tellement passionnée qu’elle a déposé une demande de stage à  la direction nationale du cinéma de Ouagadougou. Et tout est parti de là . Son amour pour le métier la poussera à  faire deux années de stage non rémunéré à  l’actuelle direction Générale des programmes du cinéma du Burkina Faso. Néanmoins durant ce laps de temps, elle était entre le bureau et le terrain o๠elle a rencontré les plus grands maquilleurs du pays, de la sous région. Elle a notamment travaillé avec Mariam Sidibé qui lui mettra sa première houppette entre les mains. s’ajoute Ami Zouré, l’une des plus grandes maquilleuses du continent. Elle apprendra énormément auprès de ces figures africaines du maquillage. Un face à  face finalement agréable En 1997, Soussaba Kouyaté demande un stage de maquillage sur le plateau de maquillage du cinéaste malien Cheick Oumar Sissoko. Il lui sera accordé pour la durée du tournage de « la genèse », grâce à  l’appui d’Ami Zouré. Le film a été tournée à  Hombori (nord du Mali). Une situation inattendue attendait Soussa à  son arrivée sur le plateau de tournage. Dès qu’elle arrive, elle voit son père Sotigui. Les premiers mots qu’il prononcera C’’est « qu’est-ce que tu fais là  ? » La fille de son père répond immédiatement par la même question en précisant être venue travailler. Dès cet instant, il comprend à  quel point sa fille tient à  ce métier et lui promet de l’aider dans sa formation. « Je n’y croyais pas au départ parce que je m’attendais à  une remontrance. Et au départ ça n’a pas été facile parce qu’il en a voulu à  mon frère. Lui reprochant le fait de m’avoir encouragé à  intégrer ce monde du show biz oà¹, il n’était pas évident que je gagne ma vie. » Cependant, le vieux sage du cinéma africain voyant sa fille se battre corps et âme pour ce qui la passionnait vraiment, a finalement décidé de lui payer des études dans l’une des plus grandes écoles de maquillage en France. Elle y décroche son diplôme à  la fin de l’année 2000. En 2001, elle devient Mme Ouloguem Soussaba Kouyaté. Pour la petite histoire, elle a rencontré son mari par le canal de son père avec qui travaillait ce dernier. Elle a trois enfants de 14, 8 et 5 ans. Elle essaye de gérer autant que possible sa vie de femme mariée. Son mari est selon ses dires, très compréhensif et la soutient dans son job. Néanmoins, Soussaba reconnait qu’il n’est pas toujours facile de gérer la maison parce qu’elle et son mari son tout le temps partis. Les enfants sont avec leur grand-mère à  Bamako. Mais, durant les vacances, toute la famille se retrouve à  Bamako o๠elle est basée. Un prénom coûte que coûte l’unique chose que la maquilleuse déplore, C’’est le fait qu’elle soit poursuivie par la célébrité de son père. « J’ai parfois l’impression que les gens m’apprécient non pour ce que je fais, mais plus tôt pour ce que je suis, la fille de Sotigui Kouyaté. C’’est une situation qui me déplait vraiment parce que je ne sais pas si ce que je fais est bien ou non. » Pour contrer cette situation, Soussa a trouvé le moyen de maquiller les choses. Ainsi, elle se fait appeler uniquement Soussaba Ouloguem, évitant de mettre en exergue son nom de jeune fille. Malgré tout, elle reste une maquilleuse de talent. Soussaba Kouyaté a été chef maquilleuse sur plusieurs plateaux de tournages et a maquillé de grandes vedettes dont : Sotigui Kouyaté, Dani Glover, Eric (acteur principal du film Lumumba). Elle est présentement chef maquilleuse pour la caravane de l’intégration africaine qu’elle suit depuis bientôt trois mois.

Sotigui Kouyaté : Un baobab du cinéma africain est tombé

Sotigui Kouyaté est né le 19 juillet 1936 à  Bamako (Mali). Il était marié et père du réalisateur Dany Kouyaté. Issu d’une famille de griots, il a pratiqué le métier de ses parents durant une longue période avant de s’exiler au Burkina Faso dans les années 1960. Au pays des hommes intègres, Sotigui enseigne pendant quelques années dans des écoles primaires avant de se lancer dans une carrière footballistique. Il sera désigné capitaine de l’équipe nationale du Burkina jusqu’en 1966, début de sa carrière artistique. En 1966 donc, il crée sa propre compagnie de théâtre avec le soutien de son ami et réalisateur burkinabé Boubacar Dicko. Début d’une carrière cinématographique riche et variée Acteur, chanteur, danseur et musicien, Sotigui Kouyaté débute sa carrière cinématographique en 1968 avec ‘protection des récoltes’ de Jean David. Après s’être fait connaà®tre du grand public burkinabé et sur le plan international, l’homme revient sur scène avec le long métrage comique du français Thomas Gillou ‘black mic maC’’ réalisé en 1986. Le film connaà®tra un franc succès. Une année plus tard, il apparaà®t dans ‘y’a bon les blancs’ de Marco Ferreri, puis ‘un thé au Sahara’ de Bernard Bertolucci’ en 1989. Le public découvrira un talent hors du commun avec un homme qui incarne la sagesse et impose le respect. Le théâtre dans la peau Notons qu’en 1985, le griot mandingue a joué dans une multitude de pièces de théâtres avec le réalisateur Peter Brook. Parmi ces pièces nous avons “Qui est là ? “ ; “l’homme qui prenait sa femme pour un chapeau” ; “Antigone“ ; “Hamlet“ ; “Le costume de Thierno Bocar“… Sotigui Kouyaté fait une fabuleuse dans le long métrage ‘Keita, l’héritage du griot’ de son fils Dany Kouyaté en 1995 o๠il détient le rôle principal. Cinq ans plus tard, l’acteur revient sur scène avec le rôle principal dans ‘little Sénégal’ du franco-algérien Rachid Bouchareb. Il tourne dans des films tels : ‘la genèse’ du réalisateur malien Cheick Oumar Sissoko, ‘le maitre des éléphants’ de Patrick Grand Perret’, ‘IP5′ de Jean Jacques Beineix aux côté d’Yves Montand, ‘tombés du ciel’ de Philippe Loiret, etc. Le mandéka théâtre de Bamako En 1997, le vieux Kouyaté créé avec Alioune Ifra N’Diaye, Jean Louis Savot Duvauroux et Habib Dembélé, la mandéka théâtre du blonba. C’’est une structure de promotion et de création artistique et littéraire. C’’est donc avec le mandéka théâtre qu’il fera la mise en scène de la pièce de théâtre ‘Antigone’ en 1998. l’artiste se plaisait à  dire « je ne suis passé par aucune école de théâtre, si ce n’est la grande école de la rue. » C’’est dire à  quel point ses talents artistiques impressionnaient plus d’un. C’’était un artiste complet, bourré de talents et qui imposait le respect. Un prix plus que mérité En 2009, Sotigui Kouyaté reçoit l’ours d’argent du meilleur acteur, dans ‘London river’ de Rachid Bouchareb. Ce prix venait comme une sorte de remerciement pour des années d’efforts et de durs labeurs dont l’artiste a pu faire montre. Le ministre burkinabé de la culture, Mr Phillipe Sawadogo estime que « la disparition de ce géant du 7è art est une grande perte pour l’Afrique et le monde. Sotigui est l’un des plus grands sages de la culture qui ont apporté la renaissance aux arts vivants en Afrique.» Pour sa part, le cinéaste burkinabé Gaston Kabore rend un vibrant hommage à  « un homme extraordinaire, un géant de la comédie. » Au festival de Cannes 2008

Seydou Badian Kouyaté à propos du 26 Mars :  » Ils nous ont imposé leur démocratie et nous avons accepté mécaniquement ! « 

Né en 1928 à  Bamako, Seydou Badian Kouyaté fait ses études primaires à  Bamako, avant de s’envoler pour Montpellier o๠il passe le BAC en 1948. Il y poursuit ensuite des études à  la Faculté des Sciences de 1948 à  1949 et à  la Faculté de Médecine (Doctorat) de 1942 à  1955. Son premier roman, Sous l’Orage (1953), qui traite des rapports des anciens avec l’administration coloniale est suivi de La mort de Chaka, une pièce en cinq tableaux dénonçant le colonialisme. Médecin au Soudan français (actuel Mali) en 1955 à  Bougouni, puis successivement ministre du Plan et de l’Economie Rurale en 1957, du Développement de 1962 à  1966, ministre à  la Présidence de 1966 à  1968. Il sera détenu après le coup d’état du 19 novembre 1968. Déporté à  Kidal, il est libéré en 1975 seulement. Il s’installe alors à  Dakar jusqu’à  son retour au Mali en 1991. Seydou Badian Kouyaté est l’auteur des paroles de l’hymne national malien : Pour l’Afrique et pour toi, Mali. On lui doit également deux romans, Le Sang des masques et Noces Sacrées, ainsi qu’un essai Les Dirigeants africains face à  leurs peuples pour lequel il obtient le Grand prix littéraire d’Afrique. A l’occasion du 26 Mars, il a bien voulu recevoir chez lui à  Bamako. Rencontre avec un érudit, un humaniste chaleureux Que pensez-vous de la célébration du Cinquantenaire du Mali ? C’est une occasion pour nous de réfléchir. Qu’avons nous fait, qu’avons nous réussi pour le Mali et quelles ont été nos succès et nos échecs en cinquante ans d’indépendance ? Aujourd’hui, que devons-nous faire pour aller de l’avant. Donc 2010, C’’est l’heure de la réflexion et de la confrontation des idées. Il faut que la jeunesse Malienne évite d’être complexée ! Justement, quel espoir pour cette jeunesse confrontée à  la faillite de l’école et au chômage ? En ce qui concerne la faillite de l’école, il faut d’abord former les formateurs et les études doivent être prises au sérieux, vous le savez très bien, il y a des élèves qui ne connaissent absolument rien. En l’occurrence les filles avec leurs notes sexuellement transmissibles(NST), je ne l’ai pas inventé. De plus, il faut que les parents d’élèves laissent les enseignants faire leur travail. Il faut que les parents acceptent que les enseignants donnent quelques taloches aux élèves. Nous, nous avons été cognés à  l’école et nous remercions nos enseignants pour ce geste salutaire pour l’école malienne. Si vous frappez un élève aujourd’hui, on vous traà®ne au tribunal, un système imposé par les occidentaux. Nous avons tous été frappés à  l’école mais aujourd’hui, on ne sait plus à  quel saint se vouer ? Il ne faut surtout pas faire une comparaison entre les blancs et nous. Quant à  l’insécurité actuelle au Mali, cela doit nous amener à  réfléchir. Parce que nous sommes entrain d’imiter l’occident, je suis qu’on rétablisse la peine de mort. Le respect du gendarme est le commencement de la sagesse ! Seydou Badian Kouyaté à  propos des économies africaines « Nous avons privatisé toutes les banques sous la pression de la banque mondiale et du FMI y compris les grandes usines Maliennes. Aujourd’hui les universités sont devenues des fabriques à  chômeurs. A notre époque, nous allions chercher les jeunes en Europe pour leur donner du travail. J’allais en France, aux Etats Unis pour chercher les jeunes cadres qui disaient préparer leur thèse et je leur disais, venez je vous donne du travail. Mais aujourd’hui, plus personne n’ose dire les choses telles qu’elles sont. Moi je suis un vieillard qui a fait son temps et proche de la mort alors, je ne cherche plus l’argent. Les gens ont aujourd’hui peur de parler, de peur de perdre quelques privilèges amassées. Voilà  l’état des choses aujourd’hui. Que reste t-il des idéaux démocratiques démocratiques de Mars 91 ? De quelle démocratie parlez-vous ? Celle de l’argent ? La démocratie des riches. Aujourd’hui, un illettré milliardaire peut devenir président de la république du Mali. Il suffit de donner de l’argent aux électeurs et distribuer des voitures aux hommes indignes et les griots vont chanter tes éloges. C’’est le règne de la décadence dans notre démocratie. Nous sommes intellectuellement complexés ! D’une manière ou d’une autre, l’Occident nous a tous rendus complexés. J’ai mes convictions et je mourrai avec, et en mon âme et conscience, j’ose le dire, les Africains ont été complexés à  partir du discours de la Baule. Mitterrand a donné l’ordre et nous avons tous tendu vers le pluralisme. J’étais à  Paris, interviewé par France-Culture et je leur ai dit : « Faites attention, les Africains peuvent se réunir eux-mêmes et trouver des formules pour inventer leur propre démocratie. » Avec cette idée de pluralisme, les tribus vont s’ériger en partis politiques, les religions également, vrai ou pas ?. La preuve on s’entretue partout en Afrique. Et pourtant, on peut trouver une autre formule pour ne pas imiter systématiquement les Blancs. Le cas d’Israà«l et de la Palestine est édifiant. Quant le premier ministre Israà«lien est parti aux Etats-Unis, il a d’abord cherché à  avoir la bénédiction du Lobby juif très puissant aux Etats-Unis, avant de rencontrer Obama. Et pourquoi Israel n’a pas été condamné par le Conseil de Sécurité des Nations-unies face à  la colonisation de Jérusalem ? Hein ? Vous avez été en Israà«l? J’ai été en Israà«l quand le pays n’avait que neuf ans en 1957, avec le président Modibo Keita, Sala Niaré et à  l’époque, Modibo Keita était encore un ministre français avec la loi cadre. J’y ai rencontré des grands cadres Israéliens qui disaient à  Modibo Keita comment Israel pouvait se rapprocher du monde arabe. Mais aujourd’hui, il faut voir leur arrogance. La question de la dictature comme solution me parait d’actualité, car aujourd’hui,tout le monde court derrière la Chine qui n’a pas fait son progrès dans la démocratie. Dà®tes moi combien de partis politiques il existe en Chine ? Un seul, mais au Mali, il y en a plus d’une centaine. Un parti, C’’est un projet ! Est-ce que tous les partis ici ont des projets ? De qui se moque t-on ? Mais si tu commences à  dénoncer ces choses, on te coupe tes salaires, tes pensions, mais moi qu’on me coupe la langue ! Etes-vous fier de l’hymne national du Mali, votre œuvre ? Je suis fier parce que J’ai fait cet hymne pour l’éternité. Au carrefour de l’indépendance, J’ai vu monter le drapeau et je me suis arrêté pour regarder pendant que les motocyclistes passaient. Un policier me conseillait de partir et pour cause, le nombre de motos et de voitures qui circulaient près de moi, pouvait être dangereux. « Nous sommes tous responsables de l’état actuel du Mali, et nous avons été lâches parce que que nous avons laissé faire. Votre démocratie n’a servi à  rien, à  cause de la pauvreté généralisée. Aujourd’hui les pensions des vieux servent à  faire vivre leurs enfants chômeurs qui n’ont pas trouvé d’emploi. Nous devons réfléchir et trouver nous-mêmes une formule adaptée à  notre société !

Abdoulaye Konaté, Directeur Général du CNAM de Bamako :  » Malgré le départ de certains enseignants, nous avons l’essentiel pour former »

La grogne est perceptible dans le rang des enseignants au niveau du conservatoire des Arts et Métiers Balla Fasséké Kouyaté de Bamako.Aux arriérés de salaires s’ajoutent l’inertie et le manque de dialogue fécond avec la direction. Grogne des enseignants Excédés, certains professeurs ne sont pas passés par 4 chemins et ont purement et simplement claqué la porte de l’établissement. Ainsi, l’absence totale de conditions de travail et d’incessantes plaintes ont ouvert la voie à  des départs d’enseignants au niveau du Conservatoire national des Arts et Métiers multimédias de Bamako. Les filières qui souffrent du départ de leurs professeurs, sont entre autres, la section multimédia et danse. Approché par nos soins, le Directeur général de l’établissement a reconnu qu’effectivement l’établissement souffre du départ de certains professeurs, et de certaines difficultés. Avec ses 30 étudiants à  l’ouverture (en 2002)? le conservatoire national en compte aujourd’hui 217. Ce qui du point de vue de M. Konaté, est de nature à  accroà®tre la charge et les demandes. Pourtant la création de cette école (il y’a 7 ans) avait été grandement saluée. D’autant qu’elle avait fait miroiter l’image d’un véritable réceptacle de la culture universelle. Le conservatoire des Arts est un établissement public, fonctionnant à  90% sur budget de l’Etat. O๠se situe la responsabilité ? Contrairement à  l’opinion publique qui croit que la faute est imputable à  la Direction, Abdoulaye Konaté a, sans ambages, indiqué que la responsabilité se situe ailleurs. A entendre les propos du premier responsable de l’établissement, on a l’impression qu’il minimise le problème : « Il n’y a pas le feu à  la maison », rétorque-t-il, ce n’est pas qu’on n’a pas de professeurs, nous en avons à  suffisance. Mais il faut que ces deniers soient dans les conditions requises pour accomplir leur travail ». Grâce à  la coopération entre le Mali et de nombreux pays, l’établissement recevait des enseignants de nombreux pays. « Les professeurs français interviennent exclusivement dans le cadre de la coopération. Ils nous appuient dans tous les domaines de la formation, et ne sont pas payés par l’Etat malien », ajoute Konaté. Fonds alloués Feignant de reconnaà®tre que la responsabilité de toutes ces difficultés se situe à  son niveau, le directeur de l’établissement s’est rétracté en indexant le trésor public qui aurait adopté de nouvelles stratégies dans le décaissement des fonds. Avec le nouvel système, dit-il, le trésor public effectue le décaissement des fonds destinés aux heures supplémentaires, par trimestre. Ce qui engendre inéluctablement une situation de crise et des arriérés de salaires.  » Les difficultés actuelles sont dues à  un problème de décaissement Nous sommes en pourparlers pour décanter la situation et déjà  nous avons frappé à  toutes les portes et saisi qui de droit pour changer les choses ». Autoformation Pour Konaté, le système de l’auto-formation devra être une exigence chez les étudiants. « Même en l’absence du professeur, les étudiants ont la latitude de se livrer à  des exercices de recherche. Pour quelqu’un qui veut travailler, il a tout à  sa disposition ici dans l’établissement. Nous fondons beaucoup d’espoir sur la constitution d’un corps professoral entièrement malien ». En attendant que la direction de l’établissement trouve de nouveaux enseignants à  même d’exercer dans des conditions aussi draconiennes (manque de professeurs, heures creuses…), les étudiants eux sont astreints à  prendre leur mal en patience. En tout cas, tant que des mesures ne seront pas prises pour régler la question d’heures supplémentaires des étudiants, et la régularisation des contrats, les départs en cascade se poursuivront au niveau de cet établissement de renom.

Le véritable rôle du griot dans la société malienne

Sociologie d’un groupe endogame Les griots politiques appartenant à  une caste sont socialement autorisés à  interpréter en public un répertoire d’épopées et de poèmes de louanges. Souvent, ils sont également la mémoire généalogique des familles importantes selon les aires culturelles. On peut citer le plus célèbre d’entre eux, l’illustre Balla Fasséké Kouyaté, griot de l’empereur Soundjata Keita. Dans ces aires culturelles différentes, le plus grand groupe endogame auquel appartiennent les griots est désigné par le terme de . Parmi les , les diverses activités économiques ne se chevauchent pas. Par exemple, le forgeron (numu) travaille le métal et sculpte le bois, tandis qu’un maroquinier (garangè) ne travaille que le cuir. Un funè ou fina est mime et poète de louanges musulmans. Le griot est un artisan de la parole impliqué dans la médiation et la communication, à  la fois entre les individus et les groupes entre les personnes de l’ici-bas et celles de l’au-delà . Familles de griots De nombreuses familles exercent le métier de griot, dont les . Tous les membres d’une famille de griots ne font pas de représentations publiques, n’ayant pas le même talent ni les mêmes aptitudes Une formation longue Comme les familles de griots sont endogames, de nombreux griots ont grandi en écoutant les représentations de leurs parents ou de griots en visite. Au Mali, les enfants sont autorisés à  assister aux représentations publiques, et s’ils montrent un quelconque talent pour jouer d’un instrument ou pour chanter de la poésie, leurs familles les encouragent à  développer ce potentiel. Un jeune homme peut commencer à  jouer d’un instrument de musique tel le ngà²ni, sorte de banjo à  quatre cordes, ou bien le balan, un xylophone fait main, et s’il est talentueux, il peut devenir l’apprenti d’un parent en dehors de sa famille directe. Trois modes d’expression Les griots peuvent utiliser trois modes d’expression dans le cadre d’une représentation : la narration, la chanson et l’accompagnement musical. Un homme seul peut se vanter d’exercer les trois talents, déclamer, chanter et jouer mais un maà®tre chanteur peut aussi se contenter de déclamer la narration et interpréter éventuellement certaines des chansons comprises dans l’épopée. Les griots femmes (jeli-musu), qui habituellement ne narrent jamais les récits, peuvent chanter les chansons d’une épopée en solo ou en chœur avec d’autres femmes lorsqu’elles s’intercalent entre les phrases narrées par le maà®tre chanteur. Les rôles traditionnels du griot Comme tous les nyamakalaw, les griots participent aussi bien de la sphère sociale que de la sphère économique. Dans le système de croyances mandingue, la parole du griot est censée avoir non seulement un pouvoir de persuasion mais aussi un pouvoir occulte (nyama). C’est pourquoi une formule sera toujours récitée lorsqu’on gratifie le griot après sa performance : (éloigne le pouvoir occulte !). La gratification du griot est donc perçue comme nécessaire pour neutraliser le nyama. Ce processus donne au griot professionnel un moyen de subsistance. Le rôle traditionnel dévolu au griot implique sa maà®trise de la parole. En tant qu’artisan de la parole, il est un arbitre du passé et du présent, remplissant les fonctions d’historien et d’interprète/analyste de l’histoire de la nation, du groupe économique, du village et/ou de la famille  » hôte « , en fonction de ses propres rattachements. Une autre mission du griot consiste en la négociation et la préservation de coutumes et de valeurs sociales. Parce que les griots appartiennent à  une caste et parce toute fonction politique leur est interdite, ils sont libres d’exprimer publiquement leurs opinions sur les comportements sociaux sans pour autant avoir à  en subir de représailles. Rites et traditions Les griots interviennent également lors des principaux rites de passage mandingues, dans les mariages et dans les cérémonies islamiques d’attribution du nom. Ils y récitent des poèmes de louange et certains épisodes tirés de récits épiques. Ils ont un rôle important en tant que médiateurs officiels dans le cas de disputes entre groupes. En effet, ils arrivent à  établir une précieuse communication indirecte entre familles, entre personnes, ou entre des anciens qui se disputent au village. Ici aussi, puisqu’ils n’ont pas le droit d’occuper un poste politique, ils ont l’autorisation sociale de rendre un avis impartial sans être soupçonnés de le faire dans le but lucratif, même s’ils sont rémunérés pour leur peine. Cette médiation peut être indirecte dans le sens o๠tout au long des négociations, le griot rencontrera chaque groupe séparément, facilitant ainsi une résolution du conflit sans qu’il n’y ait de frictions inhérentes en face à  face. De nouveaux rôles, de nouvelles situations Le rôle des griots contemporains est complexes et parfois ambigu. Ils ont évolué avec la société. Des différences régionales existent par rapport à  ce que l’on attend des griots ou ce qui leur est permis. Depuis quelques années, les griots mandingues se produisent sur scène en Europe et aux à‰tats-Unis, chantant des compositions traditionnelles ou récentes et jouant de la kora, du ngà²ni et du balafon. Certains ont des résidences aussi bien en pays mandingue qu’en Europe ou aux Etats-Unis. Aujourd’hui avec l’avènement de la démocratie, les griots participent pleinement à  l’amélioration du paysage politique au Mali, une manière de consolider à  la cohésion sociale et la paix durable en tant membre de a société civile selon Monsieur Ben Sherif Diabaté.

Conservatoire Balla Fasséké Kouyaté : les inscriptions en cours

Etablissement d’enseignement supérieur, le CAMM, assure la formation artistique et professionnelle de créateurs des domaines variés. Il s’agit entre autre des arts plastiques, de la danse, de la musique du théâtre et des métiers multimédias. C’’est aussi un établissement public à  caractère culturel, scientifique et technologique avec une capacité d’accueil de 300 étudiants environs. Les études durent cinq ans. Pour y accéder comme étudiant, il faut être soit titulaire du bac ou du diplôme de l’institut national des arts (INA). En effet, depuis la décénnie 90, le Mali regorge de talentueux artistes dans tous les domaines de l’art. Un besoin de perfectionnement se faisait de plus en plus sentir. C’’est ce qui va pousser le cinéaste et ancien ministre de la culture Cheick Oumar Sissoko à  envisager ce projet de création. Ainsi, avec l’aide de partenaires techniques et financiers et celui de l’état malien, le conservatoire Balla Fasséké Kouyaté ouvrira ses portes. De la création à  nos jours, le CAMM enregistre chaque année, de nouveaux arrivants. l’accès se fait sur concours. Le nombre d’étudiants s’élève pour cette année 2009 à  256, répartis entre toutes les filières d’études. Les étudiants se disent satisfaits des cours dispensés et espèrent que le Mali sera une référence mondiale en matière d’art. Le théâtre est la dernière discipline incluse au conservatoire. Débuté en 2007, il est enseigné par de grands talents de l’univers théâtral malien tel Aguibou Dembélé, Lamassa Traoré, Kardjigué Laà®co Traoré, Ousmane Sow … Il est vrai que l’INA propose une bonne formation d’acteur mais, le Mali avait besoin d’une forme d’art plus développée. Il est donc certain que la création du CAMM permettra d’aller dans ce sens. Le professeur d’expression corporelle Aguibou Dembélé explique « la 1ere promotion en 2007, regroupait 7 étudiants bacheliers et 3 issus de l’INA. Nous avons donc deux niveaux un peu différents, avec des étudiants qui découvrent pour la 1ere fois les conventions du théâtre et d’autres qui les ont déjà  assimilées. l’important étant de reprendre les bases afin que celle-ci soient comprises par tous ». La danse contemporaine est une discipline qui accueil chaque année, différents intervenants en provenance de plusieurs continents. Le célèbre professeur de danse contemporaine, l’antillaise Kettly Noel dispense des cours depuis 2004. Le jeune danseur sud africain de 26 ans, Yvan, est l’un des enseignants invités de la CAMM. Yvan estime que les l’enseignement est de qualité mais, l’emploi du temps est trop chargé pour les étudiants. Ils ont besoin de plus de temps de repos afin d’acquérir certaines notions élémentaires. Ils sont en tous cas très motivés et assidus. Le directeur du CAMM, Abdoulaye Konaté songe à  une amélioration considérable de l’institution pour la rentrée prochaine. « Nous essayerons de mettre le plus à  l’aise possible les étudiants et repartir équitablement les emplois du temps. » Précise M. Konaté. Le Multimédia : La section multimédia est opérationnelle depuis la création du CAMM en 2004. l’Union Européenne a créé un programme d’aide à  la culture, géré par le programme sectoriel d’investissement culturel (PSIC) au Mali. Le CAMM a bénéficié en 2007, de cette aide. Et cela, grâce au PSIC. Selon le concepteur et installateur du studio numérique image et son du CAMM, Benoit Bruwier, ce type d’outil est fondamental pour un tel conservatoire. La section multimédia est équipée de 4 postes son, 4 postes images et tout le numérique nécessaire. Les étudiants apprennent les dessins animés, la vidéo, les images virtuelles, les images de synthèse et même la production en tout genre. Pour pouvoir créer et distribuer efficacement, ce qui est d’ailleurs l’objet de la communication multimédia, Benoit Bruwier estime qu’il faut faire la différence au niveau de la création. Il faut dire que cette différence a bien été créée après 5 ans de dur labeur. Pour ceux qui voudraient intégrer le conservatoire, les inscriptions ont lieu jusqu’au 10 septembre 2009 au conservatoire.

Fatoumata Diawara, la princesse Soninké

C’’est sa tante Djénéba Diawara, une grande actrice malienne, qui l’élève. A 14 ans, la petite Fatoumata accompagne sa tante sur le tournage du long métrage « Tafé fanga » du réalisateur Adama Drabo. Ce dernier lui propose immédiatement un rôle dans le film. C’’était en 1996. Sur ce même plateau, se préparait « La genèse » de Cheick Oumar Sissoko. Fatoumata Diawara est d’emblée sélectionnée pour figurer dans ce film. Là , elle fera la rencontre de Balla Moussa Keita, Salif Keita, et Sotigui Kouyaté. Ensemble, ils vont se concerter pour écrire, une adaptation de la pièce de Jean Anouilh « Antigone » et dont le rôle principal sera joué par Fatoumata Diawara. La voici lancée dans le monde du cinéma. Un succès en continu… En 2001, Sotigui Kouyaté prépare le film de son fils Dani « le rêve du python ». Fatoumata se verra attribuer le premier rôle du film. La princesse soninké Sia Yatabaré. Un film qui la fera connaà®tre au-delà  des frontières africaines et qui tournera pendant deux ans. En 2002, l’illustre compagnie de théâtre française Royal de Lux fait une tournée à  Bamako pour sélectionner de jeunes talents. Fatoumata Diawara passe l’audition avec succès. « Ils ont tout de suite craqué sur moi », précise-t-elle. Commence alors une tournée qui va durer six ans en Asie , en Corée, Viêtnam), aux Etats Unis et en Europe. Fatoumata revient en 2007 à  Bamako pour l’Opéra du Sahel. La même année, elle est récompensée pour son rôle dans « Il va pleuvoir sue Conakry » du guinéen Cheikh Fantamady Camara et qui remporte le Prix RFI du public au Fespaco 2007. Après toutes ces expériences, Fatoumata Diawara se lance dans la réalisation. Elle veut aussi produire son propre film qu’elle est entrain d’écrire. Et qui devrait bientôt sortir… Du cinéma à  la musique… Il y a cinq ans la princesse soninké se découvrait également un talent de musicienne. ‘La musique est venue à  moi naturellement’,.explique t-elle. Au début, elle jouait à  la guitare dans les bars et les petits restos tous les soirs avec des amis. De là , elle s’est fait un public et a écrit son propre répertoire. Le public français est très friand de sa musique car il vient à  ses concerts, notamment au Baiser Salé, une salle parisienne mythique dans le quartier des Halles. Lors d’une tournée au Mexique, Fatoumata Diawara fait la rencontre de la chanteuse américaine D.D. Bridgewater. Elle figurera ensuite sur l’album de la diva du jazz. Entre 2007 et 2008, Cheick Tidiane Seck lui propose d’être sa choriste, car il est littéralement tombé sous le charme de sa voix. Après cette tournée, il l’envoie auprès de Oumou Sangaré, avec qui elle signe quelques titres sur le dernier album. Une artiste engagée Fatoumata écrit elle même ses textes. Elle évoque la situation des enfants victimes d’exploitation, la violence faites aux femmes marginalisées, qui selon elle, sont le pilier de la société malienne… Présente à  Bamako pour le festival Dahoula 2009, initié par la styliste Awa Meité, elle y représentait la diaspora française. C’’est Cheick Tidiane Seck qui lui a proposé de venir montrer ses talents musicaux au public malien, un talent trop exploité par les occidentaux selon le roi du Mandingroove. Fatoumata Diawara vit aujourd’hui France.