Le parti CARE a Kurukanfuga : retour aux sources du Mandé

A Kurukan fuga, en 1236, l’empereur Soundjata Keita avait réuni les siens pour établir ce qui allait régir la vie du grand ensemble du Mandé avec l’établissement de la fameuse Charte du KurukanFuga après l’historique bataille de Kirina en 1235. Cette charte est basée essentiellement sur l’organisation sociale, politique et culturelle du Mandé. On peut aujourd’hui affirmer que C’’est l’une des plus anciennes constitutions du Monde. Pour le président de CARE, qui a choisi ce lieu historique pour émettre sa Nouvelle déclaration de politique, Cheik Boucadary Traoré, il est possible de refonder la gouvernance politique à  partir de notre culture en l’occurrence à  partir de la charte de Kurukanfuga. Extraits : La nouvelle déclaration Pour Cheikh Boucadary Traoré, en lisant cette déclaration au public, venu l’accueillir à  Kurukanfuga, il n’est désormais plus possible ni acceptable de laisser la majorité des Maliens en dehors de la conception et de la mise en œuvre des politiques publiques. «Â En définitif, l’objectif est de susciter l’émergence d’un système fondé sur l’auto- organisation, la confiance, l’imagination et l’initiative et la réflexion collective sur le sens et la finalité de l’action publique », a ajouté le leader du parti CARE. A signaler que le président Cheik Boucadary Traoré, a été accueilli dans une liesse populaire à  Kurukanfuga près de la ville de Kangaba.

Le cousinage à plaisanterie : facteur d’unité nationale au Mali

Qu’est ce que le cousinage à  plaisanterie ? Depuis ces temps lointains, le peuple du Mali est uni par un lien sacré, à  savoir le cousinage à  plaisanterie « SINAGUYA » qui nous permet de régler nos différends. Le “cousinage à  plaisanterie” qui naà®t entre deux communautés (et même à  l’origine entre deux individus), laisse la liberté à  tous de s’assimiler à  un groupe social afin d’user de facilités. A la fois école de maà®trise de soi, de rhétorique, de dépassement de soi, de bonne humeur, de conduite surveillée, le cousinage à  plaisanterie est aussi un garde-fou pour la société qui la pratique: on y a recours de façon directe ou indirecte mais il est efficace pour obtenir ce que l’on ne pourrait obtenir par des relations ordinaires. Comment est venu le cousinage à  plaisanterie ? Quant Soundiata Keita fut proclamé le roi du grand Manding après la bataille de Kirina en 1235, une Charte de 44 articles fut adoptée à  l’issue des discussions appelée la charte du Mandé ou Kurukanfuga : Aucun domaine de la vie des hommes n’ y a été occulté : l’organisation sociale, les droits et les devoirs de la personne humaine, l’exercice du pouvoir, les droits patrimoniaux et extrapatrimoniaux, la place des femmes dans la société, la famille, la gestion des étrangers, la préservation de la nature, la conservation et la transmission de l’histoire, tout y est passé. Parmi les sujets débattus et les résolutions adoptées, beaucoup continuent d’avoir un impact sur la vie quotidienne de tous les peuples de culture mandingue. C’’est le Sanankunya ou cousinage à  plaisanterie. Le Sanankunya ou cousinage à  plaisanterie a un champ d’action plus étendu parce qu’il est intimement lié au nom patronymique des clans concernés. Entre eux, les Sanankuns (les cousins à  plaisanterie) ont tous les droits et peuvent tout se permettre, à  la limite de la décence bien évidemment. Ils n’ont pas besoin de se connaà®tre d’ailleurs et la seule évocation de leurs patronymes respectifs suffit à  décrisper les situations les plus délicates. Au Mandé le « Sanankunya » ne fut pas un phénomène imposé à  telle ou telle tribu vis-à -vis de telle ou telle autre. Il s’est établi selon les affinités entre les clans et les tribus au fil de leur existence quotidienne et a fini par s’imposer avec le temps. Au même moment, il a fini par imposer une ligne de conduite, une discipline à  plusieurs générations de mandénkas, même après la désintégration de l’empire mandingue à  la fin du 15ème siècle. . Son rôle dans la société malienne Lorsque deux personnes se rencontrent, elles commencent par les interminables salutations. Dès lors que l’on s’est reconnu cousins à  plaisanterie, on commence à  se vanner mutuellement. Cela brise la glace et limite le risque de frictions et de fâcheries. Le fait de se reconnaà®tre cousins à  plaisanterie avec celui qui l’on vient d’avoir un accrochage en voiture par exemple, permet d’éviter que le ton monte et que la situation s’envenime. Par exemple les Traoré et les Diarra font le cousinage à  plaisanterie, les Coulibaly sont presque cousins à  plaisanterie de beaucoup de personnes. Il y’a aussi le cousinage à  plaisanterie entre les bozos et les dogons, entre peuhls et forgerons etc…

Dossier régions : Interview de Bakary Keita, Président du Conseil de Cercle de Kangaba

En cette période de tension entre les pays industrialisés et les pays émergents après la conférence sur le réchauffement climatique à  Copenhague, nous nous sommes rendus à  85 km de Bamako pour nous informer sur la protection de l’environnement dans cette zone du Mali. Nous avons rencontré le premier responsable des collectivités pour connaà®tre les raisons de la coupe du bois abusive et des alternatives exploités après une vive tension entre les populations. Avec notre interlocuteur toujours sur pied d’œuvre pour répondre aux sollicitations des 60 villages du cercle, nous avons aussi abordé des sujets sur le tourisme, la décentralisation, le projet de la nouvelle route pour ne citer que ceux-ci. Nous vous invitons à  découvrir Kangaba et ses réalités avec son Président du Conseil de Cercle. Journaldumali.com : Bonjour veuillez-vous présenter à  nos lecteurs Bakary Keita : Je me nomme Bakary B. KEITA connu sous le nom de Monsieur Bouh ou Naà¯da Bouh. Enseignant de formation, je suis aujourd’hui Président du conseil de Cercle de Kangaba. Marié, polygame, père de 7 enfants. Journaldumali.com : Comment vous êtes venu aux affaires ? Bakary Keita : l’histoire est un peu longue mais pour être concis, je dirai que J’ai aimé la politique depuis que J’étais simple enseignant. C’’était au temps de l’UDPM (l’union démocratique du Peuple Malien. J’étais le chargé des sports de l’UNJM (ndlr : Union Nationale des Jeunes du Mali) dans le cercle. Après l’instauration du multipartisme, je suis venu à  la politique. C’’est à  l’issue d’une élection que je me suis retrouvé au conseil de cercle. D’abord je fus conseiller communal de Minindian en 1999 à  ma première mandature. J’ai été à  la même année, délégué au conseil de cercle. Je fus aussi 2e vice président au cours du même mandat. à€ travers les élections en 2004, J’ai été reconduit conseiller communal, délégué au conseil de cercle et cette fois ci, Président du conseil de cercle. Journaldumali.com : Qu’est ce qui vous a poussé à  vous maintenir à  ce poste ? Votre conviction Bakary Keita : Ma conviction dans cette mission est que personne d’autre ne peut développer notre pays ou nos localités à  notre place. Il faut donc quelqu’un qui connaisse le terrain et la mentalité des populations. Qui soit aussi capable de les motiver dans le cadre de leur propre développement. Voilà  donc les quelques points qui m’ont motivé à  réaffirmer ma disponibilité à  ce poste et J’avoue que J’ai réussi parce que J’ai eu la confiance des populations, chose qui ne date pas d’aujourd’hui. Faut il préciser que je suis natif du terroir ? Je ne me suis donc jamais mis à  la marge des activités socio – économique et culturelle de cette population. Je n’ai jamais créé la différence entre mes frères qui ne sont jamais passés par les bancs et moi. C’’est donc vous dire que je prends régulièrement part à  leurs activités. Journaldumali.com : Compte tenu des difficultés que vous rencontrez sur le terrain, parlez nous d’une expérience qui vous a le plus marqué dans votre parcours à  la présidence du conseil de cercle. Bakary Keita : Effectivement comme vous le dites, la mission d’un élu n’est pas toujours facile. Au regard de la complexité des textes et surtout un enseignant qui se retrouve au poste d’administrateur sans passer par une école d’administration, ce n’est vraiment pas facile. Alors le travail se fait avec une grande délicatesse et avec tact. C’’est après avoir pris connaissance des actes posés par mes prédécesseurs, que je me suis inspiré de leurs expériences pour ensuite apporter des améliorations afin de relever les défis du moment. Parmi ces défis il y avait assez de conflits dans le cercle de Kangaba entre différentes couches de la communauté. Sachez toute fois que Kangaba est une zone à  80% agricole. Parmi ses grandes activités il y a aussi la pêche et l’élevage étant donné que le fleuve Niger passe par ici. Il y avait donc à  ce moment un conflit terrible entre agriculteurs et éleveurs et ensuite entre transhumants et chasseurs. Face à  cette délicate situation, J’ai initié un espace d’échanges entre les différentes parties afin d’avoir un terrain d’entente, C’’est ce qui a donné naissance à  la convention locale qui est aujourd’hui un outil efficace pour la gestion de conflits et la gestion des ressources naturelles. Il faut reconnaà®tre que l’exercice a été très difficile mais au finish, il y a eu un compromis sans incident major. C’’est ce qui m’a beaucoup réconforté dans mon cours et C’’est toujours d’actualité. D’ailleurs, je profite de votre micro pour dire que nous sommes actuellement à  la recherche de financement pour l’élaboration d’une nouvelle convention locale axée principalement sur le secteur de la pêche. b Journaldumali.com : Qui étaient les autres acteurs dans l’élaboration de la dite convention locale qui est pourtant sortie d’un conflit entre 3 acteurs que sont les éleveurs, les agriculteurs et les chasseurs ? ] Bakary Keita : Cette convention qui a été élaborée avec l’appui de plusieurs partenaires, a impliqué entre autres : les services techniques de l’Etat, les pêcheurs, les exploitants forestiers, bref toutes les couches qui contribuent au développement du cercle. Journaldumali.com : Quel est l’impact du transfert de compétence et ses difficultés dans votre cercle ? Bakary Keita : En matière de transfert de compétence de nos jours, on peut dire qu’il n’y a que trois secteurs qui ont été réellement transférés mais pas les ressources. Les deux transferts doivent donc se suivre. C’’est un véritable problème que nous rencontrons ici. Il faut cependant reconnaà®tre qu’il y a un changement au fil du temps depuis le début de la décentralisation. Par ailleurs, il y a certaines autorités de tutelle qui ont bien compris la décentralisation et qui lui sont vraiment favorables. Par contre, d’autres demeurent très allergiques à  celle-ci. Et ce sont ces derniers qui empêchent les collectivités à  assurer la mobilisation des ressources et même à  leurs mises à  dispositions aux collectivités. Journaldumali.com : Des sources fiables ont témoigné qu’il y avait des tonnes de chargement de bois qui venaient régulièrement de Kangaba. Est-ce avec votre consentement ou peut être votre complicité ? [b Bakary Keita : BBK : Je dirai que J’en veux aux services techniques de l’Etat en charge de la protection de l’environnement. Je le dis à  qui veut l’entendre, Kangaba fait parti aujourd’hui des dernières réserves du Mali en matière de ressources naturelles. Nous avons élaboré cette convention locale pour permettre aussi aux exploitants forestiers de mener leurs exploitations sans nuire à  l’environnement. Mais ce fut le contraire. C’’est pourquoi nous avons demandé par la suite, l’arrêt strict du charbonnage dans la convention locale. Pour celui qui a connu Kangaba à  cette période, la zone était devenue très désolante. Tout avait été ravagé. Et pire, les 80% des sommes perçues qui vont dans la caisse de l’Etat pour l’exploitation de la forêt n’ont pas servi à  remplacer les bois coupés. Pour faire face à  cela, nous collectivités, avons tenté de créer un cadre de concertation pour faire recours à  notre convention, afin d’essayer de freiner cette coupe abusive du bois. Ainsi nous avons mobilisé les différents comités de vigilance créer dans tous les villages, pour qu’ils veillent scrupuleusement à  l’environnement. Et les camions une fois appréhender, qu’ils saisissent le maire et que celui-ci vérifie l’authenticité de leur autorisation de coupe. En cas d’irrégularité, les camions sont immédiatement déchargés. Ces produits déchargés sont mis à  la disposition des services des eaux et forets et le délégué à  l’environnement de la mairie. Par ailleurs la coupe du bois vert est strictement interdite à  l’absence d’une assurance de reboisement par l’exploitant. Lorsque nous menions ce combat, nous étions très mal compris des services techniques et des autorités de tutelle mais nous n’avions pas fléchi pour autant. Aujourd’hui ce dégât s’est beaucoup amoindri et nous continuons de réfléchir sur un cadre d’échange pour la mise en œuvre des textes législatifs en la matière. Je confirme que la coupe du bois s’est beaucoup atténuée et que les zones détruites sont en régénération. Journaldumali.com : Bientôt l’axe Bamako – Kangaba – Djoulafondo sera dotée pour la première fois d’une route goudronnée. Quelles sont vos impressions par rapport à  cela ? Bakary Keita : : D’abord je salue cet acte courageux et glorieux du chef de l’Etat. Nous l’avions sollicité et il nous a accepté avec son gouvernement. A la réalisation de cette route, nous serons obligés de nous assumer pour la simple raison que cette route arrive aussi avec ses conséquences. Vu que nous sommes à  proximité de Bamako et sur une zone plate, il faut s’attendre à  des problèmes tels que les accidents de la circulation, le banditisme… Donc réfléchir à  la construction d’un centre de santé plus performant et renforcer le dispositif sécuritaire. Avant même l’avènement de cette nouvelle route, il faut savoir que la ville de Kangaba a déjà  son schéma directeur qui nous permet d’orienter les actions. Je vais donc entreprendre les mêmes actions dans les autres communes qui longent cette nouvelle route. Journaldumali.com : Vous savez mieux que moi que Kangaba est une ville historique du Mali. C’’est ici que la grande sœur de la charte universelle des droits de l’homme à  vu le jour. Je veux parler de la charte de kurukanfuga en 1236. C’’est ici qu’il y a aussi la case sacrée qui a été construite par Mansa Sèma, localement appelé « Kaaba Blonw » (âgée de plus de 8 siècle), sans parler du balafon mystique de Soumangourou Kanté pour ne citer que ceux-ci. Mais il y a un paradoxe ici, C’’est le manque d’infrastructure pour une si grande potentialité touristique. Par quoi pouvez-vous expliquer cela ? Bakary Keita : Je crois que le manque d’infrastructure est dû à  l’enclavement. Kangaba est bien un site touristique, je dirai même plein de site touristique mais le problème était lié à  l’accès à  la zone. C’’est ce qui faisait que les touristes avaient des difficultés à  se rendre ici. Pour faire un financement il faudrait s’attendre à  ce qu’on y gagne après ! Lorsque la route sera achevée, chacun voudra investir à  cause de la potentialité et du désenclavement du cercle. à‡a ne sera plus la seule affaire des collectivités mais aussi des commerçants. J’insiste quand même sur les raisons pour lesquelles nous n’avons pas d’infrastructures. C’’est aussi dû au fait que nous avons toujours été omis et mis en marge du développement par les différents régimes passés sauf celui du général Toumani et ce, malgré nos potentialités. Le fleuve Niger passe par ici pour le reste du pays mais il y a combien de périmètres aménagés à  l’est pendant qu’il n’y avait rien chez nous qui sommes en amont. C’’est seulement à  l’arrivée d’ATT que nous avons assisté à  l’aménagement de la plaine de Maninkoura ici à  Kangaba. Maintenant il y a plusieurs autres projets de périmètre aménagés le long du fleuve. Même le tourisme était axé sur l’est à  cause de la facilité d’accès de la zone. C’’est pour vous affirmer que Kangaba a changé de visage à  tous les niveaux pendant ces deux mandats du Président ATT. Kurukanfuga dont vous parlez, fait aujourd’hui l’objet de convoitise pour sa revalorisation. l’espace a été borné récemment. Nous sommes vraiment déterminés à  la recherche de partenaires et de financement pour assurer la réalisation des infrastructures dans notre cercle. Journaldumali.com : Quel est l’état de la relation entre le cercle de Kangaba et l’autre coté de la frontière Guinéenne ? Bakary Keita : Notre relation avec la Guinée est bonne et cela ne date pas d’aujourd’hui. Ces bons liens historiques continuent entre nos différentes communautés. Si ce n’est le petit incident qui s’était déroulé entre Balandougou du coté Guinéen et Comana – Kouta au Mali, tout va bien de part et d’autres des frontières. Journaldumali.com : Votre mot de la fin Bakary Keita : : Je vous remercie et votre organe également pour votre courage et votre dévouement à  venir jusqu’ici à  Kangaba pour nous donner la parole. Je remercie également tous les acteurs au développement qui opèrent dans notre cercle. Je lance un vibrant appel à  toutes les organisations et personnes de bonne foi à  jeter un regard sur le cercle de Kangaba, à  nous tester afin de voir ce dont nous sommes capables. Pour terminer, je lance un appel à  tous les élus du Mali à  s’impliquer d’avantage pour le développement de toutes les localités et à  croire à  leur gouvernement pour que nous puissions aller de l’avant pour le bien être de notre cher Mali.

 » Kurukanfuga » classé au patrimoine culturel national

Kurukanfuga est l’un des lieux les plus célèbres de l’empire du Mali. Situé à  deux kilomètres au Nord de Kangaba (au C’œur du mandé à  90 km de Bamako), le site historique de Kurukanfuga se présente à  vue d’œil comme une piste d’atterrissage orientée nord/sud. « Dès son investiture, Soundiata Keita et ses conseillers font adopter la charte de Kurukanfuga, sous forme de consignes consensuelles devant régir la vie publique sous l’empire qui venait de naà®tre. », explique le directeur adjoint de la direction nationale du patrimoine culturel, M. Coulibaly. Le site est incontestablement l’un des plus célèbres lieux de mémoire du mandé. En effet, il suscite des intérêts historiques et scientifiques de la part des chercheurs, et des associations culturelles. Des rencontres et forums internationaux y sont fréquemment tenus. En 2001, un forum culturel dénommé ‘’rencontres culturelles de Déguéla », du nom du village situé à  5 km de Kangaba, a été initié par les populations des villages environnants. Le but était de rentre hommage à  la lignée de Soundiata. Il visait également à  tisser des liens entres les villageois issus du même ancêtre. Trois ans plutard, en 2004, se tenait à  Bamako, une rencontre autour de la charte de Kurukanfuga. Organisé par le ministère de la culture en collaboration avec l’union africaine, la rencontre a regroupé la participation du Burkina Faso, de la Guinée Conakry, de la Guinée Bissau, du Niger, du Sénégal et du Mali. Notons qu’ils ont échangé sur les voies et moyens de la valorisation de la charte de Kurukanfuga.En 2007, le ministère de la culture, à  travers la cellule de chasse, organisait une rencontre internationale sur la charte du mandé à  Bamako et Kangaba. La charte de Kurukanfuga Véritable constitution avant l’heure et authentique déclaration universelle des droits de l’homme dès le 13e siècle, la charte de Kurukanfuga aborde les questions de liberté, de décentralisation, et de développement durable. Huit siècles après cette charte, ces questions demeurent d’une brûlante actualité. Signalons par ailleurs que les dépositaires de la charte sont les autorités traditionnelles composées des clans fondateurs de l’empire du Mali et des griots du patronyme Diabaté du village de Kéla, situé à  6km de Kangaba. Protéger le site La direction du patrimoine culturel déplore le fait que le site soit présentement soumis à  de nombreuses menaces. « Il est tracé de plusieurs voies de passage de charrettes, de voitures, et de plusieurs pistes de passage d’animaux. Aussi, ses limites non matérialisées sont occupées de champs de cultures et de parcs à  bétail. », déploré M. Coulibaly. Le ministère de la culture et de la direction nationale du patrimoine culturel(DNPC) mettent tout en œuvre pour une protection stricte des lieux. Le coût annuel des travaux d’entretien du site et de suivi quotidien s’élève à  3.000.000 FCFA selon la DNPC. l’entretien demande sans aucun doute, une participation personnelle des habitants des habitants pour une bonne vulgarisation des lieux. Et bien entendu, espérer qu’il puisse un jour, figurer au patrimoine mondial de l’UNESCO.