Cecile Kyenge, première femme noire ministre en Italie

« C’’est un pas décisif pour changer concrètement l’Italie », a commenté cette oculiste de 49 ans originaire de la République Démocratique du Congo et arrivée en Italie en 1983. Sa priorité, le droit du sol : « Je rencontrerai probablement des résistances, nous devrons beaucoup travailler pour y arriver », a-t-elle reconnu alors que la citoyenneté italienne est basée sur le droit du sang. « Un enfant, fils d’immigrés, qui est né ici et qui se forme ici doit être un citoyen italien », a-t-elle expliqué. Député du Parti démocrate (PD, gauche), la première femme d’origine africaine à  siéger au Parlement était en train de préparer un dossier sur « le racisme institutionnel » en Italie. Elle milite aussi pour l’abrogation du délit d’immigration clandestine et souhaite rendre le marché du travail plus accessible aux étrangers. Pour Cecile Kyenge, il est également nécessaire de « lutter contre la violence sexiste, raciste, homophobe et de toute autre nature ». Le PD, auquel appartient M. Letta, s’est réjoui de ce choix qui « démontre avec cohérence le fait de croire à  une Italie plus intégratrice et vraiment multiculturelle ». Née le 28 août 1964 à  Kambove en province du Katanga en RDC, Cécile KATSETU KYENGE a été élue député au Parlement Italien lors des dernières élections générales qui se sont déroulées du 24 au 25 février 2013. Comment cela a pu être possible dans un pays o๠l’immigré est vu comme un être à  part, en proie à  la subordination et victime de la xénophobie grandissante ? l’honorable Cécile Kyenge ne fait pas ses premiers pas dans la vie politique en Italie. Elle a été élue depuis la dernière législature conseillère régionale de l’Emilie Romagne. Au sein du parti démocratique Italien elle a occupé le rôle de responsable du forum de l’immigration pendant plusieurs années. Militante des droits de l’homme Cécile Kyenge lutte depuis plusieurs années pour le respect des droits des immigrés en Italie. Présidente nationale et initiatrice du mouvement national du 1er mars (une organisation nationale de lutte contre toute sorte de discrimination et du respect des droits des immigrés). l’honorable Cécile Kyenge a parcouru toute l’Italie du nord au sud, de l’est à  l’ouest pour assister et diriger les manifestations de droits de l’homme. Plusieurs séminaires sur la problématique de l’immigration à  travers le monde entier et sa rencontre historique avec l’icône de la lutte contre l’Apartheid Nelson Mandela pour avoir conduit une délégation de la diaspora Africaine en Italie à  Pretoria les 21 et 22 février 2011. Présidente de la délégation de la Diaspora Africaine en Italie Cécile Kyenge a participé à  la signature de la charte mondiale des migrants le 04 février 2011 à  Gorée ( Sénégal). Le 15 mars 2013 à  la sortie de sa première journée au parlement elle a fait cette déclaration se référant au discours d’ouverture de la présidente du parlement :« Les droits constitutionnels ont été acquis et construits sur les places publiques. Ils doivent être étendus, garantis et reportés à  l’intérieur des institutions. Dans le respect de la légalité, de la transparence les droits humains caractériseront ce passage historique pour le départ d’un gouvernement durable ». Avec l’entrée de la première femme Africaine noire au parlement Italien C’’est une nouvelle page qui s’inscrit dans la vie historique de ce pays. C’’est aussi une nouvelle Italie qui voit le jour, même si ce pays, ces dernières années est confronté à  une crise économique sans précédente. Cécile Kyenge qui, malgré son élection n’a pas baissé les bras par rapport à  son combat contre la discrimination était encore auprès des immigrés et avec toutes les autres associations contre le racisme pendant les manifestations du mouvement premier mars de cette année 2013 sur toutes les places publiques en Italie. Elle reste l’icône et la référence nationale de la lutte émancipatrice de l’immigration de ces dernières années en Italie.