PIPI de Kati : Quatre filles dans le vent

Elles ont entre 19 et 20 ans. Elles ont été les seules parmi les cinq représentants que comptait le Mali lors de l’émission l’Afrique a un incroyable talent à accéder aux demi-finales. Mariam Diakité, Fatoumata Geneviève Maïga, Nassa Keïta et Antoinette Marie Samaké sont les quatre filles qui forment le groupe PIPI de Kati.

À la première audition, le nom du groupe a pu paraître amusant, voire réducteur. Pourtant, il est plutôt révélateur du caractère bien trempé des quatre filles. « Plus jeunes, nous nous habillions toujours de la même manière et nos coiffures étaient identiques. Cela suscita beaucoup de jalousie de la part des autres filles qui, pour se moquer de nous, nous affublèrent de ce surnom » se remémorent-elles. Loin de se laisser démoraliser par les taquineries de leurs camarades, elles donnent une tonalité nouvelle au nom qui signifie dès lors : « personnes intouchables avec une personnalité incomparable » (PIPI). La danse dans le sang et le rythme dans la peau, il aura néanmoins fallu du temps avant qu’elles commencent à danser ensemble. « Nous fréquentions des écoles différentes, mais nous dansions toutes pour nos différents établissements lors d’activités extra-scolaires. C’est lors d’un concours de danse, que nous avons décidé d’improviser une chorégraphie pour participer. À notre grande surprise, notre performance à été beaucoup appréciée ». Le groupe se forme alors et commence à écumer les différentes scènes pour offrir ses prestations. Elles sont même approchées par des artistes tels qu’Iba One ou Nampé Sadio pour prendre part à leurs clips vidéo.

Incroyable talent

De l’émission qui les a fait connaître en Afrique de l’Ouest et au-delà, elles gardent un souvenir impérissable. « Nous avons adoré chaque seconde passée là-bas. C’était vraiment quelque chose d’énorme et de magnifique à la fois ». En dépit de leur élimination, les Katoises gardent la tête froide. « Nous avons tout donné, les répétitions étaient épuisantes. Je pense que nous avions notre place en finale mais c’est le jury qui décide. C’est la vie, il faut l’accepter », relativisent-elles. Et les PIPI projettent déjà d’organiser prochainement un concert à Kita, qui regroupera chanteurs et danseurs.

 

L’Afrique à la recherche de son incroyable talent

Depuis le vendredi 14 octobre, l’Afrique francophone a désormais sa version d’une des émissions de télévision les plus populaires au monde, « Got Talent », sous l’appellation « L’Afrique à un incroyable talent ». Et le Mali y est représenté !

C’est à Abidjan que s’est retrouvée une trentaine de candidats sur la centaine retenue pour la toute première de l’émission produite et diffusée par la chaine africaine de Canal+, A+. Le public ainsi qu’un prestigieux jury composé de la chanteuse aux quatre Grammy Awards, la Béninoise Angélique Kidjo, le chanteur congolais Fally Ipupa et l’humoriste franco-ivoirienne Claudia Tagbo, ont pu les découvrir sur la scène du Palais de la culture de Treichville. Le principe du jeu est de présenter en quelques minutes l’étendue de son talent dans des domaines artistiques divers, et de recueillir le maximum de « oui » pour être qualifié au deuxième tour. Les juges disposent d’un buzzer pour signifier la piètre qualité de la prestation et donc refuser au candidat la chance de poursuivre l’aventure.

Le Mali est dans la place Pour cette première émission, le Mali était représenté par deux candidats. « Les Pupi de Kati », un groupe de quatre jeunes filles, a séduit le jury avec sa prestation de danse contemporaine sur un medley de musique occidentale. « Votre énergie est palpable, vous occupez tout l’espace, et c’est ce qui m’as conquis », les a félicité Claudia Tagbo. Elles se retrouvent donc au deuxième tour mais devront innover pour faire face à la concurrence, qui s’annonce rude. Sort complètement opposé pour le second candidat malien, Moulaye Touré. Les juges ont tôt fait de l’éjecter face à la prestation du « magicien » qui se résumait à enlever ses tee-shirts. « C’est ta magie? Si c’est ça, on est tous magiciens alors ! », s’est esclaffée Angélique Kidjo.

Sur le plateau de « L’Afrique a un incroyable talent », se sont succédé de véritables phénomènes, dont certains auront retenu l’attention de tous, comme le numéro de la trapéziste sénégalaise Mariétou Thiam, ou les « Bones Breakers », un groupe de trois jeunes contorsionnistes guinéens, qui ont impressionnés par leur souplesse et leur aptitude physique peu communes. Les prochaines émissions dévoileront d’autres talents, qui rivaliseront d’imagination et d’adresse pour décrocher le trophée et la somme de 10 millions de francs CFA promise à l’ultime talent.