Contre une interprétation « abusive » du code de la famille

l’interview du président du Haut Conseil Islamique, édifie sur les risques du déficit de dialogue et des problèmes d’interprétation. Hélas, aussi sur la totale inanité de certains aspects du débat, dont la fameuse contradiction sur le caractère laà¯c ou religieux du mariage. Car au fond, il est possible qu’aucun de ces angles ne s’oppose à  la légalisation du mariage religieux. Tout cela est bien triste ! D’autant qu’avec un peu plus de savoir-faire, nous serions en train de fêter une avancée sociale indéniable, ce code résultant après tout du compromis devenu nécessaire entre l’impératif républicain et le courant conservateur. La conduite du processus de négociation limite-t-elle l’appropriation du code ? Plausible, notre médiocrité étant criante. Pourtant, plus que le fond qui requiert encore l’expertise des jurisconsultes, C’’est sur le contexte social du moment que s’appuient la force et la légitimité de l’Imam Dicko. Son procès du fait accompli et du fait de prince sur une question aussi sensible trouvera l’écho attendu à  quelques encablures du mois de ramadan. Et peu importe si l’arithmétique locale rend vulnérable le discours de l’uléma, la majorité de la majorité musulmane invoquée étant composée de femmes et de jeunes. Peu importe aussi le principe rabâché de l’intangibilité de la forme laà¯que de l’Etat. Il suffit que l’explication du code ait pu être insuffisante au moment o๠il le fallait. Il suffit que la stratégie de rattrapage en termes de communication ne soit pas à  la hauteur de l’accusation. Car ne nous mentons pas, très peu d’entre nous se mobiliseront pour défendre le code. l’alerte des associations musulmanes est donc à  prendre au sérieux. Et l’erreur serait de susciter la zizanie entre les différentes tendances musulmanes sur la question. Ceci radicaliserait inutilement les camps et ajouterait aux autres défis à  gérer. ATT a les moyens de calmer le jeu. Il le faut. Pour que sans céder sur le fond, les concessions indiquées soient faites. Et pour que s’ouvre le débat plutôt que l’impression du débat. Sur le sujet délicat du code adopté comme sur d’autres sujets vitaux pour la nation. C’’est le tournant délicat de 2012 qui l’impose : il se négociera dans plus d’efforts pour la paix sociale, plus de force de persuasion, de volonté d’explication et plus de disposition nationale au consensus. En somme, rien au-dessus de nos forces mais une exigence de méthode et de rigueur qui n’est pas la qualité majeure du système.