Femmes transformatrices : Les Reines du « Dègué »

Elles font partie de ces femmes qui ne sont pas souvent mises au devant de la scène, mais qui en réalité abattent un travail assez exigeant. Elles créent leur propre commerce, s’installent dans la durée et offrent même des emplois aux jeunes filles marginalisées, soit par manque d’instruction, soit à cause des vicissitudes de la vie.

Les femmes transformatrices, comme on les appelle, sont des actrices non négligeables de  la sphère économique malienne, au vu du rôle qu’elles jouent dans la transformation en produits finis des ressources agricoles du pays. Dans ce lot de travailleuses acharnées, les fabricantes de « dègué » ont le vent en poupe. Leur commerce réunit chaque jour de fidèles clients dans différents endroits de Bamako.

Réussir dans ce business n’est pas chose aisée, de la préparation à la maison au site de vente. Assan Diallo, patronne d’un point de vente de  « dègué »  à Kalaban Coura, non loin des feux tricolores des 30 mètres, le sait mieux que quiconque. « Nous faisons un travail très fatiguant. Nous nous levons très tôt le matin et commençons la production avec nos aides ménagères. Nous lavons le mil, puis nous l’amenons au moulin. Lorsqu’il y a une coupure de courant, cela devient très compliqué », explique-t-elle.

La journée commence à 4 heures du matin et ne se termine que le soir, sans pause, en fonction de la clientèle. « Certains clients ne sont pas faciles. Tout travail est difficile, mais celui que nous faisons exige en plus beaucoup d’hygiène ». Tout est méticuleusement organisé, chaque ouvrière ayant une tâche « spéciale ».  Certaines mélangent le mil avec du lait, d’autres mettent de la glace, mesurent ou attachent les sachets de conditionnement et, enfin, les dernières vendent. Cela fait 12 ans que je fais ce commerce et j’ai 8 employées qui ne vivent que de cela », confie Mme Diallo.

La même bonne organisation caractérise l’espace de Djénéba Sidibé, sis juste à l’entrée du Grand Marché de Bamako. Un détail frappe d’entrée : il faut se procurer un ticket au guichet avant d’avoir droit au « dègué». « Nous  utilisons chaque jour 100 kilos de mil, 3 à 5 sacs de lait en poudre et 3 sacs et demi de sucre », dit Sitan Sidibé, nièce et employée de Djénéba depuis plus de 10 ans. « J’arrive à m’en sortir et je vis de ce métier depuis longtemps », assure-t-elle.

 

Panier de la ménagère : l’inflation persiste sur les marchés

Au mois d’avril 2013, les produits relevant du domaine du ministère du Commerce et de l’Industrie (les céréales, le sucre, le lait en poudre, l’huile alimentaire et la farine de blé) ont connu des prix stables. Tel était l’engagement du ministre des finances, Abdel Karim Konaté. Aujourd’hui le panier de la ménagère s’est retrouvé dégarni. Et pour cause, tout à  augmenté ! Les Bamakois sont véritablement préoccupés par la flambée du prix de certains produits qui sont indispensables au quotidien : L’augmentation varie d’un marché à  un autre et chez le grossiste comme chez les détaillants. Au marché de Hamdallaye, le sac de riz est à  18000 CFA, auparavant il coûtait 17500 CFA . Le mil sorgo est 10000 CFA par sac de 50 kg. La viande avec os est à  2000CFA le kg alors que le filet caracole à  2500 FCFA le kilo. Le litre d’huile culmine toujours à  900 F CFA. Le kilo d’oignon vaut désormais 750CFA, contre 350CFA avant le ramadan. D’après Sadio Tounkara, commerçant, les prix varient selon les marchés. Ils explique à  cet effet que cette légère augmentation des prix dépend du prix fixé aussi des grossistes. « Ce n’est pas notre volonté d’augmenter le prix, C’’est la règle du marché qui nous l’impose». Au marché de Sougounikoura, le prix des pommes terres a augmenté de façon fulgurante. Les pommes de terre cultivées au Mali sont maintenant à  600 CFA. « Et lorsque vous les regardez, commenta cette employée de maison, elles sont toutes petites. Celles venues du Maroc sont à  800CFA le kilo contre 400 CFA. Manger de la pomme de terre au Mali est devenu un luxe aujourd’hui, estime Aicha, cadre dans une banque. Quand les condiments s’y mettent.. Le prix du poisson, connaà®t aussi une légère augmentation. 2000 CFA le kg, voilà  ce qu’il faut débourser pour en avoir dans l’assiette. Adiaratou Diallo témoigne qu’il est difficile d’acheter et du poisson et de la viande en même temps : «Avec un petit budget, nous avons de la peine à  faire les achats au marché, nous espérons vraiment que le nouveau gouvernement va prendre cette question en compte et faire quelque chose». C’’est une véritable gymnastique à  laquelle sont soumises les ménagères qui se plaignent de la cherté de la vie. « Avec 2000 F, je sors du marché le sac à  moitié plein. Et il m’arrive de compléter le prix du condiment mais nos maris n’y croient pas. C’’est pour cela que nous voulons que les hommes aillent eux même au marché pour comprendre » martèle Assan Mariko ménagère. Il faut constater que le prix du sucre et du lait reste inchangé. Pour les légumes tels que les tomates, le choux pomme, l’aubergine, le piment, le prix reste abordables. Mais au niveau des autorités, C’’est toujours le même discours…

Nouveau centre de collecte de lait à Tienfala

Améliorer l’approvisionnement de Bamako et Koulikoro en lait frais local Modibo SIDIBE a coupé le ruban symbolique marquant ainsi le démarrage des activités du nouveau centre de collecte de lait à  Tienfala. La cérémonie s’est dérouleé en présence du Ministre de l’Elevage et de la pêche, de plusieurs autres membres du Gouvernement, des autorités administratives et politiques de la région de koulikoro et des membres de la société coopérative laitière de Tienfala. Ce nouveau centre de collecte financé à  hauteur de 50 millions sur fonds propres de l’Etat malien, a été possible grâce aux ressources affectés suite à  la vente de 51% du capital de la SOTELMA. Situé opportunément dans le grand bassin laitier à  mi chemin entre les agglomérations de Bamako et Koulikoro, il facilitera la collecte du lait produit par les éleveurs et son acheminement rapide vers les unités de transformation. Selon le Ministre de l’Elevage, 41 centres seront réalisés d’ici fin 2011. Les installations comprennent plusieurs salles pour la réception, le traitement le stockage et la vente du lait. 14 autres sont attendus bientôt car leurs travaux sont à  75% d’avancement. Rentabiliser la grande production locale Le Maire de la commune, après avoir salué le geste du Gouvernement, a annoncé l’apport du partenaire Quatar Charity au conseil communal pour 2 millions CFA et un véhicule pour le fonctionnement du centre. La Présidente de la Société Coopérative des producteurs de lait a informé que la commune dispose d’un potentiel de 5000 litres par jour. La coopérative a une centaine d’adhérents, 6 emplois avec un capital de plus de 4 millions CFA. Le nouveau centre déjà  reçoit en moyenne 500 litres par jour. Tout en promettant une gestion judicieuse du nouveau centre, la Présidente n’a pas manqué de demander au Gouvernement des subventions pour les intrants afin de soutenir les éleveurs dans la commune. Dans son intervention, le Premier ministre a souligné l’importance que le Président de la République accorde à  la filière lait. Il a présenté la démarche du Gouvernement qui est déjà  à  l’œuvre à  travers plusieurs initiatives sur le terrain. Tout en donnant l’assurance de l’accompagnement de l’Etat aux acteurs du secteur, comme C’’est le cas déjà  avec la culture fourragère, le Chef du Gouvernement a lancé un appel pour la bonne collaboration et le climat d’entente entre éleveurs et agriculteurs qui œuvrent tous pour la prospérité alimentaire dans notre Pays. Apres les différents allocutions et la coupure du ruban symbolique, les personnalités présentes ont visité les locaux du centre.

Production laitière au Mali : Un moyen d’atteindre la sécurité alimentaire

l’élevage est l’une des activités principales au Mali et est pratiquée par environ 80% de la population rurale. Lors de la célébration, de la journée mondiale du lait au Mali le 1er juin dernier, le ministre de l’élevage et de la pêche, Mme Diallo Madeleine Bah a expliqué que la réussite de la stratégie de valorisation du lait cru local, repose principalement sur la maitrise des pathologies animales et le développement des cultures fourragères. Valorisation du lait cru local Il ne faut également pas négliger la gestion rationnelle de l’espace pastoral. Signalons que cette politique a été adoptée en 2008 par le gouvernement dans le souci de faire du Mali, une forte zone de production laitière. La valorisation du lait cru local est un défi que se lance cette année, le gouvernement, à  travers le ministère en charge de l’élevage. Présentement, la production du lait nourrit plus de 30% de la population malienne qui est non seulement productrice, mais aussi consommatrice. La consommation laitière reste très faible Cependant, malgré tous ces efforts, le Mali n’a toujours pas atteint les normes de l’organisation des Nations-unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). En effet, selon la FAO, la consommation moyenne annuelle de lait par individu est de 62 litres. Or, nous n’en sommes qu’à  12 litres, un chiffre nettement inférieur qui montre qu’il est essentiel de multiplier les efforts. Mme la ministre déplore le fait que les 600 millions de litres fournis annuellement par le cheptel soient insuffisamment collecté et transformé. Des mesures à  prendre face au coût élevé des intrants Le représentant du collectif des producteurs de lait affirme que le Mali peut multiplier sa production annuelle de lait par cinq, tant sur le plan de la qualité que celui de la quantité. Il propose comme solution, la prise en charge par l’Etat, de 50% des intrants de l’élevage. Cette subvention devra aussi être appuyée selon lui, par l’application du volet relatif aux taxes de la loi d’orientation agricole et la sécurisation des exploitations de l’élevage. La FAO salue les efforts du Mali La représentante résidente du fonds d’alimentation au Mali, salue les efforts consentis par le gouvernement malien à  faire de la filière lait, un secteur clé du développement économique du pays. D’autant plus que cette année, il y a une relative hausse du prix du lait qui rend difficiles certaines actions. La ministre de l’élevage pour sa part, indique que « notre ambition est d’accroitre la production de lait et de faciliter son accès aux consommateurs. » La célébration de cette 5e édition de la journée mondiale du lait au Mali s’étend sur trois jours. Elle ferme ses portes ce jeudi 3 juin au palais de la culture de Bamako au tour du thème « la valorisation du lait cru local. » Les éleveurs sont venus des différentes régions, cercles et communes du Mali pour partager leurs expériences avec d’autres éleveurs nationaux et étrangers de la capitale. Au menu de l’évènement nous avons entre autres : Des expositions d’animaux, de produits laitiers, d’aliments bétails, de produits vétérinaires, de matériels de recueil et production de lait de manière artisanale et beaucoup d’autres. Le premier ministre Modibo Sidibé a profité de la journée du 1er juin, pour lancer la campagne 2010/2011 de cultures fourragères.

Siagri 2010 : « Djom Kossam » promeut la filière lait au Mali

Cette femme peulh est l’une des figures de proue du combat laitier auprès de son fils. Nous l’avons rencontré au salon international de l’agriculture (Siagri) qui se tient jusqu’au 30 Avril à  Bamako au palais de la culture. A Journadumali.com, elle explique ses motivations et ses attentes. Journadumali : Parlez-nous de vous et de la marque Djom Kossam ? Je suis la mère de Aguibou Sall (malien) et voici son ami Stephan Wullschleger (suisse). Depuis 2005, mes enfants qui sont des ingénieurs zootechniciens travaillent avec des éleveurs maliens pour fournir des produits laitiers de qualité supérieure à  son kiosque de ventes à  Bamako. « Aguibou Sall est né dans le lait en tant que peulh, et il a pour passion les animaux. Alors qui dit les animaux dit lait aussi. Il a fait ses études universitaires en Suisse et s’est orienté vers la production du lait. Il est déterminé à  promouvoir la filière laitière dans son pays le Mali , et Stephan Wullschleger qui est suisse s’est associé à  lui pour l’aider à  atteindre cet objectif. Journadumali.com : Vous participez au Siagri, quelles sont vos attentes ? Nos attentes sont grandes à  ce salon. La première est que l’Etat nous apporte son aide. Puisque Djom Kossam travaille pour fournir des produits laitiers qui respectent les normes de qualité comparables aux produits européens. La seconde est de valoriser le lait frais qui est sain et naturel.Vous savez tout ce qui est naturel est bon. Qu’est ce qui fait la particularité de Djom Kossam ? La particularité de Djom Kossam est d’abord la lutte contre le chômage. Cette société emploie 25 personnes sans compter les bergers. Elle donne des occupations aux femmes veuves âgées de cinquante ans et qui n’ont pas de grands moyens afin de collecter le lait. Dans cette société, les bergers sont traités et les animaux précisément, les mamelles des vaches laitières, sont traitéss par les médecins vétérinaires. Tout ça pour répondre rigoureusement aux normes de qualité qui permet au peuple malien d’être libre et ne pas importer du lait en poudre pour sa consommation. Comment se procurer de votre lait ? Nous avons des kiosques à  Siby, la première laiterie et notre structure importante. C’’est sur la route de la Guinée Conakry. Puis nous avons un kiosque à  Moribabougou, Naréna et Bada Sema I à  Bamako ici Journaldumali : Quelles sont vos difficultés ? Nos difficultés se résument ainsi : la collecte du lait qui nous pose des problèmes. Nous sommes dans un pays ou il fait trop chaud. Le lait collecté se gâte souvent avant d’arriver à  sa destination et on est obligé de le jeter. Et nous manquons des moyens pour faire accéder le produit frais naturel à  tous les maliens. Par conséquent, nous avons la faiblesse de notre production. Tout cela à  cause de manque de moyens financiers. Journadumali.com : Comment assurer la souveraineté alimentaire ? Par des campagnes de sensibilisation sur la consommation des produits locaux. Le lait a vraiment de l’avenir parce que tout le monde aime le lait. Qui sont vos partenaires ? Je ne peux répondre cette question, C’’est mon fils qui est bien placé pour répondre à  une telle question. Mais ce que je sais, le programme compétitivité et diversification agricoles ( PCDA) est notre partenaire. Et votre dernier mot… Je souhaite à  tous les exposants bonne chance, surtout toi aussi qui est devenu mon fils et à  votre journal. Enfin, l’Etat doit accorder une très importance à  la filière laitière qui a de l’avenir.