Séverine Laurent donne les «Clés pour la communication en Afrique de l’Ouest »

Mettre en avant les individualités africaines Ces quelques mots donnent le ton d’un ouvrage qui se veut accessible à  tous et donne des pistes pour une communication efficace dans son sens le plus global. Préfacé par le sénégalais El Hadj Kassé, « Clés pour une communication en Afrique de l’Ouest » doit servir à  éclairer les dirigeants d’organisation mais aussi les étudiants, les responsables de communication sur les formidables potentialités africaines et mettre en avant des individualités africaines. Je pense qu’aujourd’hui que l’Afrique est très mal représentée autant à  l’échelle internationale que dans les médias africains ». Qu’on le veuille ou non, qu’on s’en donne les moyens ou pas, la communication est au début et à  la fin de toute chose. Elle peut parfois âtre biaisée, mal comprise ou mal orchestrée. La question que l’on se pose est de savoir s’il peut y avoir de grande réussite, sans communication ? Car il s’agit bien ici de refonder la vision classique de la communication, particulièrement en Afrique de l’Ouest et les experts de la Comm trouveront dans cet ouvrage des idées pour enrichir leur approche de la communication ou la refaçonner. Passionné du continent, qu’elle parcourt depuis un vingtaine d’années, Séverine Laurent, trace avec un regard distancié les grandes lignes de la communication made in West-Africa. Sa rencontre dans les années 90 avec le PDG d’Africable et de Maisha TV, Ismaila Sidibé a été déterminante dans sa conceptualisation des choses. Une autre rencontre, celle avec le chanteur militant Tiken Jah Fakoly va lui faire comprendre davantage les relations entre l’Afrique et la vieille puissance coloniale. Quelques clés Ainsi à  propos de la colonisation, Séverine Laurent nous dit ceci : « Retenons tout de même qu’il est intéressant de s’appuyer sur ces douloureux symboles uniquement parce que l’on peut très vite les contrebalancer avec de puissants symboles positifs. » Sur la gestion du Temps : « Tic-tac, tic-tac, tic-taC’… Vous entendez ce bruit familier de l’horloge ? Et bien, en Afrique, oubliez-le ! Car on dit ici que « l’occident a la montre, l’Afrique a le temps ». Oui, la perception du temps est relative ; elle est fonction notamment des environnements géographiques et culturels des personnes… Ainsi, le temps ne s’insère pas dans des séquences ordonnées ; les notions de planification des activités quotidiennes perdent tout leur sens. » … On trouvera bien sûr d’autres clés dans ce livre au langage simple. Et face à  cette aire géographique complexe, vaste qu’est l’Afrique de l’Ouest, ce sont aussi les aspects socio-culturels et historiques qu’il faut prendre en compte pour élaborer une communication adéquate, car enfin de compte, la communication contribue à  améliorer non seulement l’économie, mais aussi les rapports humains et les potentialités de chacun.

La CPI va juger Gbagbo

L’ancien président de la Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo sera jugé devant la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité. La majorité des juges de la chambre préliminaire a en effet estimé ce jeudi que l’accusation suffisamment étayée. « La chambre préliminaire de la CPI a confirmé quatre charges de crimes contre l’humanité […] à  l’encontre de Laurent Gbagbo et l’a renvoyé en procès devant une chambre de première instance », a indiqué la CPI dans un communiqué. M. Gbagbo sera poursuivi pour meurtre, viol, tentative de meurtre et persécution. La décision de la Cour était attendue par les partisans de l’ex-président, accusé d’avoir fait basculer le pays dans la guerre civile en refusant de concéder sa défaite à  l’élection présidentielle de 2010. Laurent Gbagbo est passible d’une peine de prison à  perpétuité. Il est le Premier chef d’à‰tat détenu par la CPI, et ce depuis novembre 2011. Il y a un an, la CPI avait estimé que le dossier préparé par les procureurs était incomplet. Son renvoi devant une chambre de première instance avait alors été décidé par deux des trois juges de la chambre préliminaire, le troisième ayant émis une opinion dissidente, précise la CPI dans un communiqué. Laurent Gbagbo, 69 ans, suivra donc le parcours des à‰léphants de Côte d’Ivoire à  la Coupe du Monde 2014 depuis sa cellule du quartier pénitentiaire de Scheveningen.

Fabius à Alger : « Le dialogue au Mali passe par trois canaux »

« Le dialogue au Mali passe par trois canaux: la Cédéao (communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), le représentant spécial IBK (le président malien Ibrahim Boubacar Keà¯ta) et un canal, l’Algérie, dont l’efficacité est reconnue par les uns et les autres », a déclaré M. Fabius lors d’une conférence de presse. Le chef de la diplomatie française a, par ailleurs, salué le « rôle pacificateur » de l’Algérie au Mali. Depuis jeudi, Alger accueille plusieurs groupes du nord du Mali, pour des consultations « exploratoires », après l’accord de cessez-le-feu. Une initiative qui facilite la gestion de la crise malienne, selon Laurent Fabius. « Il y a une série de groupes (du Nord) qui discutent à  Alger d’une plateforme » qui sera soumise au gouvernement malien pour « faciliter la discussion et arriver à  un accord » a-t-il poursuivi. Quant aux groupes terroristes repliés en Algérie après l’intervention française, Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères, affirme qu’il n’y en a pas : « En aucune façon, nous ne pourrions accepter l’idée que des jihadistes se cacheraient en Algérie sans que des mesures appropriées soient prises pour y mettre fin ». Il a indiqué que son pays avait déployé de « gros efforts » pour sécuriser ses vastes frontières et protéger le pays de la menace terroriste. « Il faut être très attentifs aux questions de sécurité. Il y a beaucoup d’armes. Il y a des groupes dans certains coins qui sont des groupes terroristes. Et il y a des risques sur la Libye et sur les pays voisins », a ajouté M. Fabius.

Côte d’Ivoire: liberté provisoire pour Affi N’Guessan

Outre le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, bénéficient de cette mesure Michel Gbagbo, fils de l’ancien Chef de l’Etat Laurent Gbagbo, Géneviève Bro Grébé, Justin Koua, Michel Gbagbo, Narcisse Téa Kuyo, Aboudramane Sangaré, Alcide Djédjé, Moà¯se Lida Kouassi, Soukouri Bohui, Alphonse Douaty , Séka Obodji, Henri-Philippe Dakoury Tabley, le colonel Konandi Kouakou et Nomel Djro. Ils étaient quasiment tous détenus à  Katiola (Centre-Nord), à  Bouna (Nord Est) et Boundiali (Nord) après la violente crise post électorale qui a secoué la Côte d’Ivoire, faisant plus de 3000 morts. Cette crise était née du refus de l’ancien chef d’Etat Laurent Gbagbo de reconnaitre de sa défaite face à  son adversaire, Alassane Ouattara lors de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. Dans un communiqué lu sur les antennes de la première chaà®ne de télévision nationale, le procureur de la République, Christophe Richard Adou, précise « qu’il ne s’agit que de liberté provisoire et les procédures en vue du jugement poursuivront leur cours et connaà®tront sûrement leur dénouement d’ici la fin de l’année ». Le gouvernement a salué cette décision des juges qui est la  »bienvenue »Notre pays doit sortir de l’Etat de belligérance », a déclaré à  l’issue d’un conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Bruno Nabagné Koné. « Cette mesure ne s’applique pas à  Simone Gbagbo » Pour les pro-Gbagbo, par la voix de l’ex-conseiller de Laurent Gbagbo Toussaint Alain, ils « sont satisfaits de la libération des 14 détenus politiques , soulignant que C’’est une mesure qu’il faut saluer », mais estiment que C’’est insuffisant. « Il convient de regretter que cette mesure ne s’applique pas à  Simone Gbagbo, l’ex-première dame, Charles Blé Goudé ainsi que les 695 civils et militaires injustement détenus depuis 2011 pour des motifs politiques » a poursuivi Toussaint Alain. Au moins 80 personnalités proches de Gbagbo ont été mis sur le banc des accusés pour crimes de sang, crimes de guerre, atteinte à  la sûreté de l’à‰tat, crimes économiques et entretien de bandes armées. Pour le moment les charges retenues contre eux ont été confirmées en juillet par le tribunal d’Abidjan et n’ont pas encore été levées. Cette décision de mise en liberté provisoire intervient à  la veille de la célébration du 53ème anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, prévu le mercredi 7 août.

Mali : les secrets d’une guerre éclair

Ce lundi 14 janvier 2013, dans le salon vert qui jouxte le bureau du chef de l’Etat, le débat est intense. François Hollande a réuni le deuxième conseil de défense depuis le déclenchement de l’intervention au Mali, trois jours plus tôt. Les principaux protagonistes de la plus importante action militaire menée par la France depuis un demi-siècle sont présents : Jean-Yves Le Drian, Laurent Fabius, le général Puga, conseiller militaire du président, l’amiral Guillaud, chef d’état-major des armées, et les patrons des services secrets. Tous sont d’accord sur un point : malgré la mort d’un officier français, le début de l’opération Serval est un succès. Les frappes des Mirage 2000 et des hélicoptères ont stoppé la descente des djihadistes vers le sud. Mais, sur la suite de l’intervention, les opinions divergent. A la table du conseil, deux logiques s’affrontent. « L’amiral Guillaud souhaitait concentrer tous les efforts vers un seul but : frapper Aqmi le plus fort et le plus loin possible, dit un important responsable français. Le président, lui, voulait aussi des victoires symboliques, la prise de villes, pour rassurer l’opinion publique. » Il y a un autre différend. « L’état-major imaginait une guerre façon Otan, dit un officiel de haut rang. C’est-à -dire lancer l’offensive vers le nord une fois seulement toute la logistique parvenue sur le terrain. » Obsédé par le risque d’enlisement, François Hollande veut, lui, rogner sur les délais au maximum, mener une « guerre à  la française ». Le 14 janvier, l’amiral Guillaud prévient que l’acheminement du matériel et des 4 000 hommes au Mali va prendre deux semaines. Il ajoute qu’il prévoit de libérer une seule ville, Gao, la plus facile à  prendre. « Non, il en faut deux, dit François Hollande, Gao et Tombouctou. » L’amiral répond que cela ne pourra se faire que fin février. « Fin janvier », ordonne le président de la République, qui refuse toute pause. Un pari risqué – qui sera gagné grâce à  plusieurs facteurs. Les amis à  la rescousse L’aide des alliés est indispensable. « Avec ses moyens propres,assure un officier, l’armée française ne serait pas parvenue à  tenir les délais fixés par le président. » Elle manque cruellement d’avions de transport et de moyens de renseignement. Le drone Harfang n’est pas encore opérationnel. Pour suivre les déplacements en temps réel des 2 000 djihadistes, les militaires n’ont que des ULM et de vieux appareils Atlantic. Les Britanniques viennent immédiatement à  leur rescousse. Dès le lendemain des premières frappes, ils mettent un avion de renseignement dans le ciel malien. Les Etats-Unis sont moins rapides. Un mois avant, Jean-Yves Le Drian a bien obtenu, en secret, un accord de principe pour le déploiement de drones américains, en cas d’intervention. « Mais certains drones dépendaient de la CIA, d’autres du Pentagone et le superavion de surveillance, Global Hawk, d’un commandement en Italie », raconte un haut responsable. Il faut coordonner le tout. Si bien que, pendant une semaine, les militaires français n’ont pas d’images de l’ennemi vingt-quatre heures sur vingt-quatre. « Pour les avions-cargos, on a loué des Antonov 124 à  des sociétés privées russes et ukrainiennes, dit une source à  la Défense, mais il n’y en avait pas assez. » Les Belges et les Allemands en fournissent quelques-uns, mais pas suffisamment. Après trois semaines de tergiversation, la Maison-Blanche accepte de mettre des C-17 à  la disposition de Paris. « Les alliés nous ont fait gagner trois semaines dans le déploiement des forces et deux semaines dans les frappes », estime-t-on au ministère de la Défense. Les erreurs des djihadistes L’intervention est d’autant plus rapide que les djihadistes font de mauvais choix tactiques. « Nous avions prévu que la prise de Tombouctou durerait cinq jours, confie-t-on à  la Défense. Mais ils ont fui et, en un jour, tout était fini. » « S’ils avaient décidé d’organiser la résistance à  Gao et Tombouctou, il nous aurait manqué deux compagnies », précise un officier. Les djihadistes n’ont pas non plus l’idée de poser des bidons vides sur la route. »Nous aurions dû envoyer une équipe de déminage pour s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’engins explosifs. A chaque fois, cela nous aurait retardés de plusieurs heures. » « Pendant quelques jours, ajoute un autre responsable, nous tenions le pays avec seulement trois compagnies d’infanterie. S’ils nous avaient harcelés, nous aurions beaucoup souffert. » Mais, à  part une brève embardée vers l’ouest, les djihadistes choisissent de filer vers leur citadelle de l’Amettetaà¯, au nord. « Ils ont cru que nous ne les attaquerions pas là -bas », conclut-il. Tuer Sanogo ? Alors qu’ils commencent à  tenir le pays, une question taraude les Français. N’ont-ils pas là  l’occasion de régler l’épineux problème Sanogo ? Le capitaine de l’armée malienne, auteur du coup d’Etat de mars 2012, gène bigrement Paris. Il risque de vouloir reprendre le pouvoir et de mettre à  mal toute la stratégie de l’Elysée. Que faire de lui ? « Le tuer ? Certaines capitales africaines nous l’ont demandé, et nous nous sommes interrogés, reconnaà®t un responsable français. Mais on ne l’a pas fait de peur d’aggraver la situation politique. » On préfère le neutraliser. On lui donne un titre ronflant, président du Comité de Suivi de la Réforme de l’armée. Des Africains lui proposent un exil doré. En vain. Sanogo reste. Les encombrants journalistes Très vite, la France doit gérer un autre problème : l’information. Les journalistes reprochent à  l’armée de les empêcher d’aller dans les zones de combat. Paris rejette la faute sur l’armée malienne, « qui a peur des enlèvements ». Non sans raison : « On a intercepté des communications qui indiquaient que, lors de leur raid du 9 février à  Gao, les djihadistes voulaient prendre des journalistes en otage », révèle un officiel français. Ce n’est pas toute la vérité. Furieux d’avoir à  agir aussi vite, les militaires refusent de s’encombrer de la presse. Avec le pouvoir politique, c’est donnant-donnant : on fonce, mais sans journalistes. De toute façon, quoi montrer ? Menée surtout par les forces spéciales, la guerre se résume à  des accrochages violents entre des petits groupes, alors le ministre gonfle l’importance des opérations. « Quand Le Drian annonçait une offensive, ça se résumait à  trois véhicules blindés », dit un militaire. Sus au Quai-d’Orsay ! Début février, une autre guéguerre fait rage à  Paris. Depuis la chute de Gao et de Tombouctou, le ministère de la Défense n’en démord pas : les diplomates sont trop mous, ils ne feraient rien pour régler le dossier de la réconciliation entre le pouvoir central malien et le mouvement indépendantiste du Nord. Du coup, les militaires redoutent de se retrouver coincés longtemps au Mali, à  cause d’un abcès de fixation, à  Kidal, troisième ville du Nord, tenue par les séparatistes touaregs du MNLA. « Fin janvier, la France pouvait exiger du pouvoir à  Bamako qu’il négocie avec ces rebelles, assure-t-on à  la Défense. A ce moment-là , le président Traoré aurait signé n’importe quoi. » Pourquoi avoir laissé passer cette opportunité ? « Vous vouliez que l’on fasse comme Foccart ? », demande, agacé, un haut diplomate, en référence au « Monsieur Afrique » de De Gaulle. La querelle entre la Défense et les Affaires étrangères se solde le 21 mars par la désignation d’un bouc émissaire : l’ambassadeur de France à  Bamako, Christian Rouyer, qui est débarqué. « Il ne convenait pas pour un tel poste en Afrique,juge un officiel, il aurait été parfait comme ambassadeur en Finlande. » La victoire des militaires est complète puisque ce sont eux qui soufflent le nom de son successeur, Gilles Huberson, un ancien de Saint-Cyr qui a déjà  pris langue avec le MNLA. Le MNLA, un allié gênant Les diplomates ont du mal à  digérer les reproches des militaires : si Kidal pose problème, disent-ils, c’est parce que le MNLA est protégé par la DGSE . « Les services secrets ont besoin de ces Touaregs parce qu’ils ont des liens avec les preneurs d’otages », lâche un responsable français. Pour la chasse aux djihadistes aussi, ils sont utiles, du moins le croit-on. A ce sujet, Jean-Yves Le Drian reconnaà®t que les Français « se coordonnent » avec le groupe touareg dans la guerre contre Aqmi. En vérité, « entre le MNLA et la France, il y a un deal historique : parce que c’était une force laà¯que qui a pour ennemis les terroristes islamistes, la DGSE les aide depuis dix ans », admet un haut responsable français, confirmant ce que « le Nouvel Observateur » avait révélé il y a un an. A Bamako, la mise sous protection française du MNLA agace. On reproche aux « libérateurs » de s’être alliés à  ces rebelles considérés comme responsables de la crise. Une attitude jugée d’autant plus incohérente que, selon un officielmalien, « le MNLA a vendu à  la France plus de beurre qu’il n’avait de lait ». De fait, au Quai-d’Orsay, on reconnaà®t qu' »ils ont été moins utiles qu’on ne l’avait espéré », notamment pour préparer l’assaut dans l’Amettetaà¯. 700 djihadistes tués C’est là , tout au nord du Mali, dans une vallée de 10 kilomètres sur 20, que débutent, en mars, les affrontements les plus violents. L’Ametteta௠est la citadelle des djihadistes. « Depuis trois ans, nous avions repéré qu’ils s’y étaient sédentarisés », dit un responsable. Il y a là  400 personnes, des jardins potagers et un important stock d’armes prises à  l’armée malienne en 2012 et « un peu en Libye ». « Ils avaient mis en place des canons, des lance-roquettes, mais ils ne savaient pas s’en servir, explique un officier. L’Ametteta௠a été leur péché d’orgueil. Ils ont affirmé que ce serait la mère de toutes les batailles et ils ont perdu. » Selon le ministère de la Défense, 130 djihadistes ont été tués durant ces combats-là . Aqmi y a subi une très lourde défaite militaire et psychologique. « Il a perdu la face vis-à -vis des leaders d’Al-Qaida. Et pour les jeunes tentés par le djihad, le Sahel est désormais beaucoup moins attractif que la Syrie », affirme la même source. Mais la menace n’est pas totalement écartée pour autant. Depuis le début de l’opération Serval, 600 à  700 djihadistes sont morts. Il en reste donc plus de 1 000 dans la nature. O๠? « Une moitié s’est fondue dans la population et a renoncé (provisoirement ?) au combat ; l’autre s’est dispersée plus au nord ou dans les pays limitrophes », assure une source au ministère de la Défense. Nos amis tchadiens Dans ce combat inachevé, les alliés tchadiens ont été « très utiles », reconnaà®t-on à  la Défense. C’est de N’Djamena que décollent les Mirage 2000 qui frappent les djihadistes dès le 11 janvier. Et 2 000 soldats tchadiens, seules troupes de la région aguerries au désert, sont employés au nettoyage de l’adrar des Ifoghas, le bastion d’Aqmi. Ils vont payer le prix fort : au total, 38 morts contre 6 côté français. Ont-ils servi de chair à  canon ? Nul ne l’admettra, bien sûr. A Paris, on voit dans ce nombre élevé de tués le résultat d’une « erreur tactique ». « Les Tchadiens ont voulu prendre imprudemment un piton et des tireurs les ont alignés. » A N’Djamena, on invoque « une culture de combat basée sur le risque et sur l’homme ». Quoi qu’il en soit, le président tchadien saura tirer les dividendes de son alliance avec Paris. Alors qu’il accueillera en héros les 700 premiers soldats de retour au pays, il arrêtera des opposants sans que l’Elysée ne proteste bien fort. Guéguerre à  l’Onu La France ne s’embarrasse pas de détails. Elle est pressée de partir et veut passer au plus vite le témoin à  une force de l’ONU. Les Américains acceptent à  une condition : que la France conserve sur place des troupes antiterroristes. « Pas plus de 300 hommes », dit Paris, qui veut que cette force dite « parallèle » soit commandée par un Français et que celui-ci ne prenne pas ses ordres à  l’ONU. A New York, les fonctionnaires tiquent. Ils veulent plus de soldats français et un commandement onusien. Un compromis est trouvé le 25 avril. Une résolution du Conseil de Sécurité crée une force de maintien de la paix de 12 600 hommes, la Minusma, et une force d’appui d’environ 1 000 soldats français. Sous commandement national, ces derniers interviendront « à  la demande du secrétaire général des Nations unies », mais « notre feu vert ne sera pas automatique », précise-t-on à  Paris. Comprenne qui pourra. Autre imbroglio toujours en suspens : le choix du commandant de la Minusma. Le président tchadien réclame le poste pour son fils adoptif, qui vient de rentrer duMali . A Paris, « on souhaite que ce soit un Africain… compétent ». Des élections au forceps La France devrait bientôt tourner la page de la guerre – du moins le croit-elle. La force onusienne doit se déployer le 1erjuillet. Le but : sécuriser l’élection présidentielle prévue pour le 28 juillet. Bien qu’elle s’en défende, la France a imposé ce calendrier très serré. Hollande se dit « intraitable » sur le sujet. Quitte à  ne pas entendre tous ceux qui jugent ce scrutin prématuré (qui va se dérouler en plein ramadan !). Le secrétaire général de l’ONU a émis de sérieux doutes quant à  sa faisabilité et sa légitimité. « Il n’a pas une meilleure connaissance du Mali que nous », répond un diplomate français. »Seul un gouvernement légitime pourra mener la réconciliation », argumente un autre. Et puis les Etats-Unis subordonnent la reprise de leur aide au Mali au retour d’un pouvoir démocratique à  Bamako. Mais le sera-t-il ? Des négociations entre rebelles et pouvoir central ont enfin commencé. Le président par intérim, Dioncounda Traoré, a promis à  Paris qu’il »ne reconquerrait pas Kidal [le sanctuaire des rebelles touaregs] par les armes ». Mais il a récemment changé de ton : »L’armée doit être à  Kidal avant le premier tour », a-t-il dit, laissant ainsi planer le spectre d’une nouvelle guerre civile. Le pire des scénarios pour la France.

Laurent Gbagbo va encore attendre

Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont besoin d’informations ou d’éléments de preuve supplémentaires de la part du procureur avant de décider de mener un éventuel procès contre l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, a indiqué la Cour lundi. Les juges ont ajourné la décision de confirmer ou non les charges de crimes contre l’humanité qui pèsent sur M. Gbagbo et «demandent au procureur d’envisager de fournir des preuves supplémentaires ou de mener des enquêtes supplémentaires», a indiqué la CPI dans un communiqué. «La chambre a estimé que l’ensemble des preuves du procureur, bien qu’apparemment insuffisantes, ne semble pas manquer de pertinence et de valeur probante» et ne peut donc pas directement décider d’abandonner les poursuites, a précisé la même source. Un nouveau calendrier a donc été établi par les juges, a souligné la CPI, ajoutant que le procureur devra remettre un document de charges complété avant le 15 novembre 2013. La défense aura, elle, jusqu’au 16 décembre 2013 pour réagir et présenter, si elle le souhaite, des éléments de preuve à  décharge supplémentaires. Laurent Gbagbo, 68 ans, est soupçonné d’avoir fomenté un «plan» impliquant notamment la commission de meurtres et de viols afin de rester au pouvoir après l’élection de son rival Alassane Ouattara en 2010, certifiée par l’ONU. Premier ex-chef d’à‰tat remis à  la CPI, Laurent Gbagbo est soupçonné d’être « coauteur indirect » de quatre chefs de crimes contre l’humanité commis pendant les violences post-électorales. Ce refus de quitter son poste après dix ans au pouvoir avait plongé la Côte d’Ivoire dans une violente crise, longue de quatre mois, qui a coûté la vie à  près de 3 000 personnes.

Elections: Fabius vient mettre la pression

C’’est une visite éclair au calendrier chargé qu’entreprend ce 5 avril le chef de la diplomatie française à  Bamako. Laurent Fabius enchaà®nera les entretiens avec les autorités maliennes et les responsables de partis représentés à  l’Assemblée Nationale. Au menu de ces échanges, les élections annoncées pour juillet prochain. Le président français avait affirmé il y a une semaine lors d’un entretien télévisé que son pays serait « intraitable » sur le respect du calendrier des élections. Une formule qui n’est pas passée inaperçu, de nombreuses personnalités maliennes se sont d’ailleurs insurgées contre les relents paternalistes du discours de François Hollande. «A l’impossible, nul n’est tenu» C’’est avec un peu plus de diplomatie que Laurent Fabius tâchera de mettre les points sur les « i » à  ses partenaires maliens. Il estime et entend bien le faire entendre à  Bamako qu’ « il faut les élections en juillet, parce qu’il faut une nouvelle légitimité démocratique ». « Les Maliens doivent faire leur part du travail. C’est très confortable pour eux qu’on s’occupe de l’aspect sécuritaire, mais il faut qu’ils avancent de leur côté sur le plan politique », insiste-t-on à  Paris. A Bamako, on s’inquiète aussi du respect de ce calendrier qui prévoit un premier tour de la présidentielle en début juillet. Les conditions sécuritaires dans les régions du Nord libérées par l’armée avec le soutien des militaires français, sont loin d’être favorables à  la tenue d’un scrutin. Il y a également le cas des centaines de milliers de personnes déplacées ou réfugiées pour qui un retour au pays n’est pas encore d’actualité. Enfin la question financière. Le budget des élections n’est pas encore bouclé : il manque 25 millions d’euros pour organiser le scrutin, indique un diplomate français, « mais ce n’est pas insurmontable ». Mais les autorités clament leur bonne volonté. « Nous faisons tout pour ça. Mais à  l’impossible, nul n’est tenu, parce que cet objectif est très difficile à  atteindre pour le moment », a déclaré un ministre malien sous le couvert de l’anonymat. Réconciliation indispensable Laurent Fabius parlera également à  Bamako de réconciliation. Le Mali s’est doté il y a quelques semaines d’une Commission de dialogue et de réconciliation dont le président Mohamed Salia Sokona, rencontrera M. Fabius pendant son séjour. Paris avait fortement encouragé la création de cette institution dont l’objectif est d’œuvrer à  la reconstruction du tissu social mis à  mal par la crise socio-politico-militaire que vit le pays depuis plus d’un an. Favoriser le dialogue entre le Sud et le Nord, tourner la page de la méfiance entre les Noirs d’un côté et Arabes et Touareg de l’autre. l’une des pistes évoquées pour ce faire est la transformation du Mouvement National de Libération de l’Azawad (rébellion touareg à  l’origine de l’occupation des régions nord du Mali par les islamistes armés) en parti politique. Un objectif qui semble cependant lointain, comme l’illustre la situation à  Kidal, berceau des touareg dans le Nord-Est, o๠le MNLA a désigné fin mars un « administrateur » et refuse toujours la présence de l’armée malienne.

L’ambassadeur de France au Mali remercié par Fabius

Paris pense de plus en plus à  l’après-guerre au Mali. La première conséquence de ce changement d’optique a été l’annonce brutale jeudi du «rappel» de l’ambassadeur de France à  Bamako, Christian Rouyer. Un mot poli qui cache un débarquement pur et simple de ce diplomate en poste seulement depuis deux ans. Il sera remplacé dès vendredi par Gilles Huberson, qui avait été envoyé en renfort dans le poste malien il y a près de six mois. à€ Bamako la nouvelle a semblé prendre tout le monde de court, y compris au sein de certaines autorités maliennes. «Je viens de l’apprendre et je ne comprends pas très bien ce qui se passe», soulignait ainsi un haut diplomate malien. Tiébilé Dramé, président du Parena, l’un des principaux partis politiques, s’avouait lui aussi «extrêmement étonné». «C’était un ambassadeur compétent qui avait acquis le respect des Maliens, des hommes politiques comme de la société civile», soulignait-il. Dans la communauté française du Mali, le renvoi de Christian Rouyer ne passe pas très bien non plus. «C’est triste et un peu indigne. Il ne faut pas oublier que, si l’action de la France au Mali est bien acceptée, c’est en partie grâce à  lui», affirme un industriel français qui assure qu’au moins une partie des ressortissants manifestera «dans les jours prochains leur mécontentement». L’éditorialiste Abel Thiam estime que les Maliens «vont être choqués». «Il tenait un langage de vérité assez rare, notamment du temps d’ATT (l’ancien président renversé en mars 2012, NDLR), qu’il accusait à  raison de ne pas combattre le terrorisme au nord du Mali.» Un haut responsable gouvernemental malien, qui préfère rester anonyme, assure que son pays n’est pour rien dans cette affaire. «C’est quelque chose de purement franco-français.» Divergences d’approches De fait, le renvoi s’inscrit dans une série de mises à  l’écart de plusieurs diplomates jusqu’alors en charge du dossier malien au Quai d’Orsay. Fin février, Laurent Bigot, sous-directeur de l’Afrique de l’Ouest, avait été démis de ses fonctions. Peu auparavant, c’est Jean Félix-Paganon, éphémère représentant spécial pour le Sahel, qui avait été écarté. Les raisons de cette valse semblent multiples. Au Quai, on reproche à  cette équipe d’avoir une approche trop classique de l’imbroglio malien au moment o๠Paris voudrait peser plus lourdement sur la scène locale en toute discrétion. Les passés de l’ambassadeur et de son successeur sont éloquents. Quand Christian Rouyer affiche un parcours de diplomate policé, Gilles Huberson, spécialiste des questions liées au terrorisme, est volontiers décrit comme proche des services. Son passage par Saint-Cyr devrait aussi faciliter son entente avec les militaires alors que la France a toujours plus de 4 000 soldats sur le terrain. Les changements sont aussi le résultat de tensions entre les militaires et les diplomates, entre les approches sécuritaire et politique des problèmes, très classiques dans les anciennes colonies d’Afrique.

CPI : Gbagbo de nouveau à la barre

Plus d’un an après son transfèrement à  la Haye, l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo se retrouve publiquement devant les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ce mardi 19 février. C’’est la première fois depuis sa comparution initiale en décembre 2011 et plus de deux ans après les faits qui lui sont reprochés, en l’occurrence les violences post-électorales de la mi-2011 qui avaient fait plus de 3000 morts dans son pays. M. Gbagbo est soupçonné d’être « co-auteur indirect » de crimes contre l’humanité commis pendant les semaines qui ont suivi son refus de reconnaà®tre l’élection d’Alassane Ouattara, son rival, dont la victoire électorale avait été proclamée par la commission nationale électorale ivoirienne. Il est soupçonné d’avoir fomenté un « plan » composé notamment de meurtres et de viols pour s’accrocher au pouvoir. Déterminer si Gbagbo peut être jugé à  la Haye C’’est l’objectif principal de cette audience qui devra se conclure le 28 février. La Cour doit décider ou non de l’organisation d’un procès de l’ancien président ivoirien pour crimes contre l’humanité. Cette audience, qui devrait par une déclaration de Laurent Gbagbo, doit permettre aux juges d’examiner si les éléments de preuves rassemblés par l’accusation sont suffisamment solides pour permettre, plus tard, la tenue d’un procès. Le procureur, qui devra prouver que son dossier est solide, dispose de 600 pièces. En Côte d’Ivoire, cette audience, reportée à  deux reprises, est attendue par les partisans du régime Ouattara comme par les fidèles de l’ancien président, d’autant qu’elle pose à  nouveau la question cruciale des rapports entre justice et réconciliation. L’horaire des audiences a été adapté en fonction de l’état de santé de l’ancien président, et sont programmées de 14h30 à  18h30 (GMT+1). Pour rappel, la CPI est le premier tribunal pénal international permanent chargé de juger les auteurs de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre et Laurent Gbagbo est le premier ex-chef d’à‰tat à  lui être remis. Ce dernier devrait prendre la parole lors du dernier jour d’audience, le jeudi 28 février.

Fabius pointe la «menace narcoterroriste»

Invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, Laurent Fabius n’a pas échappé à  une salve nourrie de question sur les otages du Mali. «Nous agissons mais nous le faisons dans la discrétion», a déclaré le ministre des Affaires étrangères en réfutant les critiques des familles d’otages qui se plaignent de ne pas être tenues au courant par le Quai d’Orsay. Avons-nous des preuves de vie? Savons-nous qui les retient? «Oui», s’est borné à  indiquer le ministre. Celui-ci a surtout mis en exergue le danger d’une «montée du narcoterrorisme». Des mouvements terroristes, forts seulement de «plusieurs centaines de personnes très lourdement armées, sont liés au trafic des otages et de la drogue», a-t-il expliqué. «Si on les laisse faire, c’est l’ensemble de l’Afrique, de l’Ouest comme de l’Est, et l’Europe qui sont menacées», a mis en garde Laurent Fabius. «Si on veut éviter que d’ici quelques mois nos pays soient sous le coup du narcoterrorisme, il faut agir», a répété le chef de la diplomatie en n’écartant pas la menace d’attentats sur le sol européen. Entre l’urgence liée à  ces menaces et le tempo d’une intervention, l’écart semble se creuser. Le ministre n’a pas démenti que le volet militaire de la reconquête du nord du Mali tenu par al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) pourrait ne pas avoir lieu avant septembre 2013, comme l’a concédé l’ONU. En revanche, la reconstruction de l’armée malienne interviendra «d’ici les prochaines semaines», a affirmé le ministre en détaillant les trois types d’action (politique, économique, sécuritaire) qui se préparent au Mali. «C’est aux Africains d’agir, nous serons en soutien», a une nouvelle fois souligné le ministre, comme pour dissiper les multiples hypothèques qui planent sur l’équation malienne. Avec l’Algérie, pays clé avec lequel la France s’apprête à  sceller un «partenariat d’amitié», «nous sommes d’accord pour ne pas admettre tout groupe qui ne souscrirait pas au respect de l’intégrité du Mali et au refus du terrorisme». Sur l’autre crise internationale majeure, la Syrie, Laurent Fabius, s’est dit partagé entre l’«horreur et l’espoir», ce dernier étant motivé par la laborieuse mise sur pied d’une «alternative» politique au pouvoir de Bachar el-Assad. L’horreur a pris la forme, ces derniers jours, des alertes aux armes chimiques. Des informations «pas expressément confirmées mais qui doivent être prises au sérieux», a dit Laurent Fabius. Il a cité l’existence de 31 sites et de «1000 tonnes» de substances létales, tels les gaz sarin ou VX. La question d’une levée de l’embargo sur les armes pour la rébellion «est posée», a indiqué le ministre. à€ qui pourrait-on livrer des armes sans risquer de les voir passer en de mauvaises mains? «C’est parce que nous n’avons pas de réponse à  cette question que nous ne livrons pas d’armes», a répondu Laurent Fabius.

En voiture Simone (Gbagbo) !

Simone, n’entends-tu vraiment rien? Ne vois-tu rien? Ne sens-tu pas une présence autour de toi lorsque tu te couches dans ton grand lit que ton infidèle Laurent a déserté depuis longtemps pour le corps plus frais de la belle Nady? Tu es Africaine, Simone, et avant de te lancer dans la politique, tu avais dirigé le Groupe de recherche sur la tradition orale (GRTO). Tu sais donc que dans nos traditions, comme l’a écrit le poète Birago Diop, «les morts ne sont pas morts, ils sont dans le vent, ils sont dans l’eau qui coule…» Alors, Simone, écoute dans le vent le buisson en sanglot, et tu entendras certainement les gémissements de ces femmes aux corps déchiquetés. Si tu ouvres bien les yeux, surtout lorsque tu as éteint toutes les lumières, Simone, tu verras ces femmes, parfois sans têtes, sans membres, sans corps, tourner autour de toi. Ouvre bien les yeux Ouvre bien les yeux, et tu verras celles qui sont mortes après avoir subi de multiples viols. Elles te montreront leurs sexes ensanglantés. Tu les vois, Simone, tu les entends? Elles t’accusent toutes. Elles t’accusent toi, qui aurais dû être leur mère, leur sœur, leur protectrice, d’avoir été leur bourreau. Est-ce vrai Simone? Est-ce vrai que tu as définitivement fermé ton C’œur depuis que tu as accédé au pouvoir? Simone, Simone! Qu’a fait de toi ce pouvoir? Jézabel, la reine qui tuait les prophètes de Dieu et qui détourna Achab de son vrai Dieu afin qu’il adore Baal? Héra, la femme trompée et jalouse de Zeus? Es-tu réellement cette femme monstrueuse, cette dame de sang, le mauvais génie de Laurent Gbagbo que décrivent les chroniqueurs et que chanteront pendant longtemps les porteurs de voix? Je te revois, radieuse, dans ta robe blanche, ce jour o๠ton Laurent a décidé de se faire investir président de la République de Côte d’Ivoire, alors que les Ivoiriens lui avaient refusé leurs voix. Tu savais qu’il commettait une forfaiture, qu’il usurpait un pouvoir qui n’était plus le sien. Mais il n’était pas question pour toi de revenir en arrière. La Côte d’Ivoire, disais-tu en exergue de ton livre Paroles d’honneur, avait été donnée par Dieu à  l’homme qui partageait ta vie depuis plus de trente ans sans partager ton lit. Cela t’importait peu je crois, ce qui comptait étant qu’il partage avec toi le pouvoir. Le pouvoir Simone! Est-ce la seule chose qui ait jamais compté à  tes yeux? Et toute ta vie, tu ne te serais battue que pour l’avoir? Ah ta vie, Simone Ehivet Gbagbo. Reprenons-en le fil. Lire la suite sur Slateafrique.com : http://www.slateafrique.com/1003/en-voiture-simone-gbagbo

Mali : la France en pointe contre Aqmi

Le principe d’une intervention militaire contre Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique) est désormais acquis. Les capitales des pays concernés travaillent activement à  l’élaboration d’un scénario politico-militaire destiné à  débarrasser la région de la menace terroriste. Parce qu’elle est ciblée par Aqmi, la France est à  l’avant-garde de la future opération, dont l’ossature sera composée des forces de la Cédéao, la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest. Enlisées en Afghanistan depuis plus de dix ans, victimes de coups de rabot budgétaires qui grèvent leurs effectifs, les armées françaises ont prévenu que leur participation aux opérations extérieures se limiterait dorénavant à  un cadre multilatéral. Le passé colonial de la France et la menace qui pèserait sur la vie des otages si Paris était en première ligne dans le Sahel plaident également pour la modération. «Nous voulons seulement avoir un rôle de facilitateur. Pas question d’envoyer des troupes au sol», explique un diplomate français. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a promis une «aide logistique» pour aider à  résoudre la crise. Des Forces spéciales françaises dans la région Mais la France s’impatiente. Une centaine de membres des Forces spéciales françaises ont déjà  été déployés dans la région. Ils devraient être prochainement renforcés, notamment par les commandos de la Marine nationale. L’aide française comprend également des avions de patrouille maritimes, qui récoltent du renseignement, et un système de surveillance basé au Niger. Selon les hypothèses envisagées, notamment à  Paris, il s’agirait de former une force d’action de quelques centaines d’hommes pour reconquérir le nord du Mali, occupé depuis plusieurs mois par les groupes armés islamistes. Un noyau dur de 40 hommes, un premier cercle de 200 à  400 hommes et une piétaille de 3000 à  4000 hommes forment cette nébuleuse islamiste. «Ce n’est pas la campagne de Russie», commente un bon connaisseur du dossier. «Ils sont finalement assez peu nombreux. Un millier d’hommes occupe une partie d’un à‰tat qui n’existait plus», poursuit-il. L’opération ne doit cependant pas se limiter à  «donner un coup de pied dans la fourmilière puis s’en aller, prévient un spécialiste du dossier. Il faut inscrire l’action dans la durée, sinon le problème resurgira six mois plus tard». Selon le quotidien el-Khabar, un journal algérien bien informé sur les questions sécuritaires, les forces spéciales françaises entraà®neraient des militaires africains en Libye. «Ce n’est pas une information qui m’étonne. Les Français ont des intérêts dans la région, en Libye comme au Niger. Mais une intervention demande de la prudence et du doigté en raison de l’enchevêtrement d’acteurs aux alliances incertaines et de l’influence de puissances étrangères qui ont leur propre agenda», estime Liess Boukra, l’ex-directeur du CAERT, un centre d’étude du terrorisme basé à  Alger. L’Algérie, qui tient à  maintenir la pression terroriste hors de ses frontières – et si possible à  la repousser vers les pays d’Afrique subsaharienne -, refuse toute ingérence dans le Sahel. Cette position ne l’empêche pas d’entretenir des liens ambigus avec certains protagonistes de la crise, comme les islamistes touaregs d’Ansar Dine qui contrôlent Kidal, l’une des grandes villes du nord du Mali. «Il y a un côté trouble dans l’attitude d’Alger», déplore un diplomate français. Les Tchadiens en embuscade Le dispositif français pourrait être renforcé pour combler les lacunes de la Force africaine d’intervention. Le Niger a annoncé son intention de fournir des troupes et le Burkina Faso ainsi que le Sénégal pourraient le suivre. Des renforts venus du Tchad, un pays o๠la France dispose de bases militaires, pourraient participer activement à  l’opération. Mais les combattants tchadiens, aguerris au combat dans le désert, font peur à  leurs voisins en raison de leur réputation de soldats incontrôlables. De leur côté, les Maliens sont divisés et leur armée détruite. Or tout le monde sait que la Cédéao ne pourra guère jouer davantage qu’un «rôle tampon» dans cette affaire, selon les mots d’un diplomate. «Ses capacités militaires sont limitées. La Cédéao ne pourra jamais être en mesure de former le noyau dur de l’intervention.» Pour épauler les Africains, la Grande-Bretagne s’est rangée aux côtés de la France. Entre les deux pays, «la coopération est excellente», confie un officier. Les Allemands et les Polonais ont promis un soutien en matière de renseignement. Les Italiens et les Espagnols, leur concours politique. Les Russes ont assuré qu’ils ne bloqueraient pas le Conseil de sécurité de l’ONU pour une opération destinée à  lutter contre le terrorisme international. Les Chinois semblent partager ce point de vue. Quant aux Américains, ils ont offert leur soutien, en matière de renseignement notamment, tout en refusant le premier rôle. Plusieurs étapes, difficiles à  négocier, doivent encore être franchies avant le déclenchement de l’opération. Le président par intérim Dioncounda Traoré a demandé à  la Cédéao d’aider le Mali à  restaurer son intégrité territoriale. Il pourrait adresser la même demande à  New York le 26 septembre, à  l’occasion d’une conférence internationale qui se tiendra en marge de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU. Si les Maliens refusent tout déploiement de forces étrangères au Sud, Bamako a donné un discret feu vert à  la reconquête du Nord. Un émissaire spécial pour le Sahel va être nommé. Le nom du diplomate gabonais Jean Ping est évoqué. Son rôle serait d’associer l’Union africaine (UA) au dossier.

La France en quête d’une solution pour le Mali

Le sort des otages français aux mains d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) semble de plus en plus lié à  celui du Mali. Dans un communiqué publié mercredi soir, la nébuleuse terroriste a pour la première fois clairement menacé d’exécuter ses prisonniers enlevés il y a deux ans à  Arlit, au Niger, si une intervention militaire était mise sur pied pour tenter de remédier à  la crise qui secoue ce pays depuis six mois. Aqmi est l’un des principaux bénéficiaires du coup d’à‰tat du 22 mars, qui a vu la sécession du nord du pays désormais sous le contrôle de groupes armés qui lui sont apparentés. Les terroristes, s’ils se disent ouverts aux négociations en vue d’une libération, laissent aussi entendre que les captifs sont aussi des boucliers humains contre une éventuelle intervention qui viserait à  les priver de ce nouveau fief. L’à‰lysée assure «tout mettre en œuvre » pour obtenir une libération. Sous couvert d’anonymat, un officiel français assure que des négociations ne sont pas écartées. Mais Paris n’entend pas pour autant ralentir ses efforts pour mettre en place une opération militaire pour bouter les islamistes hors de la zone. «Le danger de voir l’émergence d’un Afghanistan au C’œur du Sahel, avec les risques que cela ferait peser sur les pays voisins, mais aussi sur la France, est trop grand », souligne le diplomate. Aussi le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a-t-il réaffirmé jeudi soir que la France apporterait bien son «soutien logistique» à  une éventuelle intervention militaire dans le nord du Mali. Reste que, pour la France, la question des otages n’est pas le seul obstacle à  surmonter avant de pouvoir envisager une solution militaire. Il faut aussi convaincre Bamako de se joindre aux efforts. Mais les autorités au pouvoir au Mali, très divisées, rechignent à  donner leur feu vert. Option armée «rapide» Jeudi, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a reçu le premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra. à€ l’issue de l’entretien, un porte-parole de la délégation malienne n’a pas levé les ambiguà¯tés. Tout en se disant favorables à  une option armée «rapide », les Maliens semblent néanmoins vouloir continuer à  privilégier la carte d’un dénouement pacifique. Ces contradictions laissent sceptiques sur les chances de voir émerger une solution lors de la réunion sur le Sahel, qui doit se tenir la semaine prochaine aux Nations unies. D’autant que le premier ministre est loin d’être le seul décisionnaire. Si cet ancien scientifique sans grande expérience politique apparaà®t comme le nouvel homme fort du pays, le président par intérim, Dioncounda Traoré, entend aussi jouer son rôle. Quant au capitaine Sanogo, le chef de la junte militaire officiellement dissoute, il ne cesse d’intervenir sur la scène politique. «La situation à  Bamako est devenue aussi inquiétante qu’au nord. Le pays navigue à  vue, car le pouvoir malien est une hydre à  trois têtes o๠chacun joue sa partition. Dès que l’on obtient l’accord de l’une des parties, les deux autres le contestent immédiatement », se lamente un dirigeant ouest-africain. Coincées dans un imbroglio qui les dépasse, les familles des otages essaient de ne pas perdre espoir. Marie-Line Bondu, la belle-mère de Pierre Legrand, l’un des otages, se refuse ainsi à  «baisser les bras ». «En ce qui concerne les négociations, nous n’avons pas de prise, les cartes sont dans les mains du gouvernement », dit-elle.

Côte d’Ivoire: sale temps pour les pro-Gbagbo

Le dernier en date à  goutter aux affres de la détention est Laurent Akoun, secrétaire général du FPI. Il a été arrêté par les autorités ivoiriennes à  Adzope (à  80 km d’Abidjan), ce dimanche 26 août. C’’est une personnalité de haut rang du parti de Laurent Gbagbo qui est ainsi interpellée. Aucune information officielle n’a pour l’instant été donnée par rapport aux raisons de cette arrestation, du côté du gouvernement. Arrêté manu militari Mais le FPI a publié un communiqué qui relate les circonstances de l’interpellation. « M. AKOUN Laurent, a été interpellé au corridor de l’entrée nord d’Adzopé, par une dizaine de FRCI commandée par le chef de brigade de gendarmerie de ladite ville […]». Selon le FPI, des dirigeants du parti se seraient rendus quelques minutes plus tard à  la brigade de gendarmerie d’Adzopé o๠les gendarmes présents ont affirmé « ne rien savoir de toute l’opération ». « Depuis, le Secrétaire Général et Porte-parole du FPI, M. AKOUN Laurent reste introuvable » précise le communiqué qui indique également qu’à  «la lumière de ce développement nouveau, la Direction du FPI se réunira dans les toutes prochaines heures pour aviser ». Il faut signaler que l’adjoint de M. Akoun, Alphonse Douati, est détenu quant à  lui depuis déjà  huit jours pour « atteinte à  la sûreté de l’Etat », pour son lien présumé avec les attaques contre les FRCI. Acharnement, selon les pro-Gbagbo Il y a deux jours, C’’est le porte-parole de l’ancien président Justin Koné Katinan qui était arrêté dans son exil ghanéen à  Accra. Le ministère ghanéen de l’Information a confirmé officiellement son arrestation vendredi. l’homme, arrêté à  l’aéroport international d’Accra, est visé par un mandat d’arrêt international émis par Abidjan pour « crimes économiques ». Selon les officiels ghanéens, la demande ivoirienne d’extradition visant Justin Koné Katinan sera examiné dans les prochains jours. Il est peu probable qu’elle aboutisse, M. Koné disposant du statut de réfugié politique le protégeant de cette mesure. Selon sa défense, il ne pourrait bénéficier d’un traitement équitable de la part de la justice ivoirienne. l’opposition ivoirienne a condamné cette énième arrestation, arguant que le régime Ouattara se livrait à  une véritable chasse aux sorcières. De nombreux journaux titraient ce lundi avec cette arrestation, insistant sur le fait qu’aucune information n’avait été donnée sur ses motifs et aucun mandat d’arrêt présenté lors de l’interpellation. Pour rappel, la presse ivoirienne d`opposition avait suspendu vendredi pour deux jours ses parutions. Ces journées « presse morte » étaient organisées pour protester contre l`attaque du 19 août visant le siège d`un groupe de presse pro-Gbagbo. Notre voie, quotidien du parti de l`ancien président, le Front populaire ivoirien (FPI), et cinq autres journaux pro-Gbagbo étaient ainsi absents des kiosques ce week-end.

Crise au Mali: la Médiation burkinabè fait le point

Le point de presse du gouvernement burkinabé de ce jeudi 26 juillet 2012 portait principalement sur la politique étrangère du pays, notamment sur la méditation conduite au Mali à  la demande de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Face à  la presse, Djibrill Bassolé, ministre des Affaires étrangères et représentant du médiateur Blaise Compaoré, a pour donner son point de vue sur les propos du sous directeur Afrique de l’Ouest du Quai d’Orsay, Laurent Bigot sur la situation politique au Burkina Faso. L' »affaire Bigot » Il y a quelques semaines, le diplomate français affirmait au cours d’une conférence publique que le Burkina Faso serait le prochain pays de la sous région, après le Mali, à  connaà®tre une crise. «Je n’accepterai jamais que des propos de cette nature se disent sur mon pays. Nous souhaitons que des dispositions soient prises afin qu’un diplomate français ne fasse plus de tels commentaires à  l’endroit d’un pays souverain comme le nôtre». En faisant allusion aux propos du sous directeur Afrique de l’ouest du Quai d’Orsay, le patron de la diplomatie burkinabè ne mâche pas ses mots. Le gouvernement burkinabè accepte les critiques qui lui sont formulées et travaille toujours dans le sens d’améliorer sa gouvernance, dira en substance Djibrill Bassolé. Mais ce qui est inadmissible d’après lui, C’’est qu’un diplomate étranger puisse s’adresser à  un pays souverain de la façon dont l’a fait Laurent Bigot. Du reste, il considère «l’affaire Bigot» comme un «épiphénomène» sur lequel il ne faut pas s’attarder. Le MNLA, le Premier Ministre, la Transition… La réunion des cadres du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le mercredi 25 juillet 2012 à  Ouagadougou était également au centre des échanges. «Le MNLA s’est réuni à  Ouagadougou, C’’est vrai. Ce n’était pas une réunion avec la médiation de la Cedeao. C’’était une rencontre de concertations inter-mouvement. Les dirigeants du mouvement ses sont retrouvés ici avec l’ensemble des cadres pour définir leur feuille de route pour le processus de paix. Ce que nous retenons d’intéressant, nous médiation, est que cette réunion a pris de résolutions allant dans le sens de les engager davantage à  la recherche d’une solution de paix.» Et pour Djibrill Bassolé, ceux qui pensent que la médiation burkinabè a échoué à  ramener la paix et l’unité au Mali ont tout faux. «Il ne faut pas lier les difficultés actuelles que traverse la médiation à  l’échec des pourparlers pour une sortie de crise au Mali», tempère le ministre des Affaires étrangères, qui ne sait pas non plus si Cheick Modibo Diarra conservera son poste de Premier ministre dans le gouvernement d’union nationale réclamé par le dernier sommet de la Cedeao à  Ouagadougou. «C’’est le président de transition, Dioncounda Traoré, qui doit désigner son Premier ministre afin de former ce gouvernement d’union nationale». Au cas o๠ce dernier, toujours en France pour ses soins, ne parviendrait pas à  respecter le délai du 31 juillet imposé par la Cedeao pour la formation du nouveau gouvernement, il pourra le signifier à  ses pairs et demander la prolongation du délai qui lui était imparti. Présent à  ce point de presse, le ministre délégué à  la Coopération régionale est revenu sur les grands enjeux de la coopération sous régionale et la place occupée par cette coopération dans le développement du Burkina Faso. Vincent Zakané a signifié, a titre d’exemple, que le Burkina Faso a bénéficié ces dernières années d’un investissement de 100 milliards de F CFA de la part de l’Union économique et monétaire ouest africain (Uemoa). Cette somme a servi selon lui à  la construction de barrages, de routes, de forages, etc.

Vidéo : « Les défis du Sahel : vue de Paris »

Dans le cadre du séminaire sur le Sahel organisé par le Programme Afrique de l’Ifri, Laurent Bigot, sous-directeur Afrique Occidentale au Ministère français des Affaires Etrangères, est intervenu sur le thème « Les défis du Sahel : vue de Paris ». Cette analyse sans langue de bois évoque les tenants et les aboutissants de la situation que traverse la région et en particulier le Mali. Et selon l’expert, les problèmes ne font que commencer…

Mali: le président intérimaire Traoré reçu à Paris par Laurent Fabius

PARIS — Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est entretenu jeudi avec le président intérimaire malien, Dioncounda Traoré, sur la situation dans le nord du Mali et la transition dans ce pays. MM. Fabius et Traoré « se sont entretenus de la situation au Mali, notamment des moyens de stabiliser et de sécuriser la transition à  Bamako ainsi que de la situation qui prévaut au nord du pays », a déclaré le ministère des Affaires étrangères français dans un communiqué. « Les efforts de la CEDEAO, la mobilisation de l’Union africaine, en particulier la saisine par celle-ci du Conseil de Sécurité des Nations Unies, pour aider le Mali à  surmonter la crise, ont été discutés », a-t-il ajouté. « Alors que l’aide bilatérale de la France comme celle de l’Union européenne ont été suspendues suite au coup d’Etat du 22 mars dernier, le ministre a soulevé la question des conditions et des modalités d’une reprise future de l’aide internationale », a souligné le ministère. Laurent Fabius doit aussi recevoir vendredi le Premier ministre malien par intérim, Cheikh Modibo Diarra, en visite en France. Le président Dioncounda Traoré se trouve depuis le 24 mai en France pour des examens médicaux, après avoir été frappé et blessé le 21 mai dans son bureau à  Bamako par des manifestants hostiles à  son maintien au pouvoir. Il doit conduire la transition pour une durée d’un an, après un coup d’Etat militaire le 22 mars. Ce putsch qui a renversé le président Amadou Toumani Touré a précipité la chute de l’immense région désertique du Nord Mali aux mains du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) et surtout du mouvement islamiste Ansar Dine et de son allié Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi).

Il y a un an, Simone et Laurent…

Aujourd’hui, lui dort dans une prison à  des milliers de kilomètres de cette Côte d’Ivoire qu’il a pourtant aimé, à  sa façon. Il ne veut plus entendre parler d’elle, dit-on et réclame la « seconde », Nadia. Elle, Simone, vit et prie à  Odienné, vile de la maman du nouvel homme fort. Elle y est en résidence surveillée, avec un cercle d’amis qui essaie de lui rendre la vie la moins difficile que possible. Possible qu’elle aille le rejoindre à  La Haye. Même si Alassane Ouattara a dit que ce ne serait pas le cas, les juges aimeraient bien l’entendre. Impossible de parler du sort de l’un sans évoquer celui de l’autre… Déjà  un an, que cette image a fait le tour du monde. Leurs partisans ont pleuré, leurs adversaires, jubilé. Mais une chose est sûre, ce jour là , 11 avril 2011, une page se tournait. Fini, le couple fort qui dirigeait la Côte d’Ivoire. Lui au Palais présidentiel, elle à  l’Assemblée Nationale. A deux, ils ont tenu face à  la rébellion des Forces Nouvelles, les attaques de la France, les enquêtes de l’affaire Kieffer…bref à  tout et à  tous ceux qui voulaient se mettre en travers de la voie qui pour eux était tracée par le « Ciel ». Ils y croyaient, ils en étaient convaincus, les pasteurs évangélistes le leur répétaient tous les matins pendant la prière au Palais. Finie, l’aventure politique commencée ensemble dans les années 90 o๠ensemble ils réclamaient la démocratie au vieil Houphouà«t. Le Front Populaire Ivoirien (FPI), leur bébé, leur parti se déchire. Il annonce qu’il participera aux élections législatives puis y renonce et se perd dans des querelles intestines. Il ne fait entendre parler de lui que dans la rubrique nécrologique o๠les photos de ses cadres se succèdent. Depuis sa cellule de Scheveningen, aux Pays-Bas, Laurent Gbagbo essaie de sonner le rassemblement des troupes, sans trop de succès pour le moment. Simone elle, semble ne plus trop s’en préoccuper même si d’aucuns pensent qu’elle garde son influence. Un an après, le pays retrouve sa place économique, politique dans le concert des Nations. Mais tous les ivoiriens n’ont pas tourné la page. Ils sont nombreux à  garder encore dans leur C’œur la plaie que représente cette image de « Koudou » humilié, de la puissante Simone, jetée à  terre par de jeunes soldats pro-Ouattara. Cette douleur s’est ajoutée aux privations, aux morts, aux souffrances multiples vécues pour certaines depuis 2002. « Y a rien en face » disait le slogan de campagne de Laurent Gbagbo, président-candidat en 2010. Si, pourtant ! En face il y avait des ivoiriens, des frères, des sœurs, des cousins, des amis. Avec cette même douleur, ces mêmes pertes, ces mêmes souffrances. Un an déjà , et il le faut, il faut tourner cette page. Pour cela, il faut que la justice se fasse. Pour le couple Gbagbo, mais aussi pour tous ceux, quelque soit leur bord, qui ont sur les mains le sang de leurs frères. Il faut surtout le pardon. Au-delà  des shows lacrymaux des politiciens à  genoux, il faut que les frères ivoiriens acceptent de pardonner. Oublier sera difficile, sera long. Et d’ailleurs faut-il oublier ? Se souvenir plutôt, avec la promesse partagée de tout faire pour que plus jamais cela ne se produise. De redonner de la couleur, de la vigueur à  cet orange-blanc-vert, à  l’éléphant de l’Afrique.

Gbagbo inculpé, bientot transferé à la Haye

C’’est le procureur général de Côte d’Ivoire qui a notifié à  Laurent Gbagbo ce mardi 29 novembre le mandat d’arrêt émis contre lui par la Cour pénale internationale (CPI). Délivré sous scellés par les juges de la Cour, basée à  La Haye, le mandat porte sur les crimes commis par les forces loyales à  l’ancien chef d’Etat à  la suite du second tour de la présidentielle, le 28 novembre 2010. Laurent Gbagbo était en présence de deux de ses avocats, à  Korhogo. « Le procureur a notifié un mandat d’arrêt international au chef de l’Etat Laurent Gbagbo. Il va s’agir de le transférer à  La Haye, je ne sais pas quand, ça peut être aujourd’hui, demain au plus tard », a déclaré Me Jean Gbougnon. «Le gouvernement, d’Alassane Ouattara, ses juges ainsi que des envoyés de la CPI sont actuellement à  pied d’oeuvre à  Korhogo pour tenter de faire exécuter ce mandat illégal pour transférer le président Gbagbo dans les toutes prochaines heures à  la CPI», déclare Toussaint Alain, conseiller de Laurent Gbagbo. La semaine dernière, l’avocat de l’Etat ivoirien, Me Jean-Paul Mignard, avait indiqué que des mandats d’arrêt seraient émis avant le 11 décembre, date des élections législatives en Côte d’Ivoire. L’avocat français ajoutait que Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président, ainsi que Charles Blé Goudé, chef des Jeunes patriotes, étaient eux aussi concernés par ces mesures. Mais pour les défenseurs de l’ex-chef d’Etat ivoirien, « l’arrestation du président Gbagbo est illégale et sa détention arbitraire » et indiqué que dès lors, la CPI ne pouvait avaliser une telle situation. La CPI avait autorisé début octobre l’ouverture d’une enquête sur d’éventuels crimes commis dans deux camps en Côte d’Ivoire durant la guerre civile ayant suivi l’élection présidentielle de fin 2010. Selon Luis Moreno-Ocampo, le conflit entre les forces de Laurent Gbagbo et les partisans d’Alassane Ouattara a fait au moins 3.000 morts et 520 personnes ont été détenues de manière arbitraire durant cette période. l’annonce de cette inculpation, à  une dizaine de jours des élections législatives du 11 décembre, ne va pas arranger la situation politique qui est tendue depuis que les partisans de M. Gbagbo, réclament sa libération comme condition à  la participation du FPI au scrutin.

Médias: Gbich!, un éclat de rire ivoirien

Quand la presse ivoirienne fait le coup de poing, C’’est parfois pour la bonne cause. Celle de l’humour qui démine les tensions. En onomatopée made in Côte d’Ivoire, le bruit du coup de poing se transcrit en «gbich!». Et Gbich! est le nom d’un hebdomadaire d’humour et de bande dessinée. Son slogan enfonce le clou: «Le journal qui frappe fort.» l’idée du journal germe, en 1997, dans l’esprit de Lassane Zohoré et Illary Simplice. Le premier est directeur artistique à  l’agence de publicité Nelson McCann. Mais sa passion est le dessin. Il anime déjà  une rubrique humoristique –«le sourire du jour»- dans le groupe de presse Fraternité Matin contrôlé par l’Etat. Il rêve d’impertinence. Un ordinateur sous le bras, un week-end de novembre, il entraà®ne son collègue dessinateur Illary dans la ville d’Adzopé. Brainstorming. Le concept d’une publication d’humour prend forme… De retour à  Abidjan, le duo s’assure la collaboration d’autres spécialistes du «poil à  gratter» journalistique: Bledson Mathieu, journaliste au quotidien Ivoir’Soir, Blehiri Serge-Alex, cruciverbiste à  l’hebdomadaire Top-Visages, mais aussi Karlos, T. Gbalin et Kan Souffle. Le premier numéro de Gbich!, tiré à  15.000 exemplaires, apparaà®t en kiosque le 7 janvier 1999. Zohoré en est le directeur de publication. Grand succès, même auprès de Gbagbo Le succès est immédiat. La structure prend progressivement de l’ampleur. Les acolytes créent les Studios Zohoré spécialisés dans la création publicitaire. D’abord en bichromie, le journal passe à  la quadrichromie dès son numéro 19. Il stabilise sa périodicité hebdomadaire dès l’année 2000. Il atteindra progressivement un tirage de 37.000 exemplaires. En 2009, C’’est en grande pompe que Gbich! célèbre sa première décennie d’existence. Le 9 juin, au Palais de la culture d’Abidjan-Treichville, s’ouvre le Festival Gbich! 10 ans déjà . On y commémore notamment la visite surprise du président Laurent Gbagbo au siège du journal, en décembre 2004. Comme de bien entendu, l’ancien Président s’y était déclaré «fan» du journal qui l’égratignait à  qui mieux-mieux. Malgré une baisse des ventes stabilisées aujourd’hui à  10.000 exemplaires, le Gbich! s’est imposé comme une petite institution. Et si douze ans d’existence est un chiffre qui n’impressionnerait pas le français Canard Enchaà®né, C’’est déjà  un exploit dans une région ouest-africaine o๠le printemps de la presse date des années 90. Et rares sont les journaux satiriques à  avoir survécu à  cette période. Ni le Kpakpa désenchanté togolais. Ni le Canardeau nigérien. Effet antidépresseur Le Gbich! est un antidépresseur dans une Côte d’Ivoire traversée par tant de violence ces dix dernières années. Bien sûr, le taux d’analphabétisme –de l’ordre de 55%– est un frein au développement de la presse écrite. Mais justement: l’utilisation du dessin permet de conquérir des lecteurs qui ne savent pas lire. De plus, la presse papier africaine a encore de beaux jours devant elle. Le taux de connexion au réseau Internet est encore si faible que les journaux ne craignent pas trop la concurrence numérique. En Côte d’Ivoire, un demi-million d’Ivoiriens (environ 2,5% de la population) a aujourd’hui accès à  la toile, dont 80% à  partir d’un cybercafé. Le taux de pénétration des web-magazines reste faible. La force spécifique du Gbich! vient aussi du fait qu’on y tape indifféremment sur tout le personnel politique. Fait rare dans un pays o๠la presse, très politisée, s’accoquine souvent avec tel ou tel parti. l’hebdo a eu l’intelligence d’allier la satire politique à  un humour de type «gag» dont sont si friands les Ivoiriens. Les sujets traités ne sont jamais très éloignés de la vie quotidienne. Le lecteur y retrouve la foisonnante culture populaire véhiculée par le nouchi, ce phrasé argotique typiquement ivoirien inspiré de la langue française. Un festival de langage qui se retrouve dans les titres des rubriques de l’hebdo: «Et dit tôt!», «Z’yeux voient pas, bouche parle», «Courrier drap», «Gbichaaan!» ou encore «Affaires Moussocologiques» inspiré, lui, du mot bambara «mousso» qui signifie «femmes». Et le Gbich! continue d’élargir son audience au-delà  de son produit de base. Par le biais de la bande dessinée, il a fait naà®tre toute une série de stars en papiers: Tommy Lapoasse, jeune étudiant à  la guigne légendaire, Jo’ Bleck le tombeur de ces dames, Papou le gamin innocent, Gazou La-doubleuz qui résiste aux Dom Juan ou encore Sergent Deutogo le militaire corrompu qualifié de «corps à  billets». Chacun projette l’esprit Gbich! vers l’édition. Mais la star des stars est Cauphy Gombo, l’homme d’affaires sans scrupules qui a même fait l’objet d’une déclinaison télévisuelle plutôt réussie, avec le célèbre comédien Michel Gohou dans le rôle-titre. Les pistes d’extension du concept Gbich! ne manquent pas et le satirique sait segmenter son lectorat. Quelques années après le Gbich! apparaà®t Gbichton pour les enfants et Go magazine pour les femmes. Dans la foulée des Studios Zohoré, le directeur de publication de l’hebdomadaire crée Afrika Toon en 2006, structure spécialisée dans la réalisation de films d’animation 2D et 3D. Ambitieuse, la publication satirique entend devenir un groupe multimédia international. International grâce au lancement, en 2012, de Gbich diaspora; multimédia avec l’ouverture prochaine de Gbich FM. Pourvu que ces patrons de presse ne deviennent pas des «groto» («bourgeois» en nouchi) «zango» («tirés à  quatre épingles»). On a besoin de leur humour «were were» («déluré»)…

Gbagbo reçoit les « Anciens »

l’ancien président ivoirien sort de son silence à  Korhogo. Laurent Gbagbo qui y est assigné à  résidence a reçu ce lundi les membres du groupe dit des Elders (Anciens), composé de l’ex-secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, Prix Nobel de la paix, et l’ancienne présidente d’Irlande et ex-Haut- Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Mary Robinson. Ils sont arrivés ce matin dans la ville du nord du pays peu après 08 h 30 par un petit avion de l’ONU, en provenance d’Abidjan. Venues en Côte d’Ivoire dans l’objectif de promouvoir « l’apaisement et la réconciliation », les trois personnalités ont rencontré dimanche notamment le chef de l’à‰tat ivoirien Alassane Ouattara, au pouvoir depuis l’arrestation le 11 avril de l’ex-président Laurent Gbagbo, après plus de quatre mois de crise post-électorale et quinze jours de guerre. « Nous avons eu un échange bref mais chaleureux, nous avons été heureux de constater que l`ancien président (Laurent Gbagbo) a exprimé le désir de voir le pays retourner à  une situation normale », a déclaré Mgr Tutu, après avoir rencontré le président déchu pendant 45 mn. Il s`agit de la première visite connue d`officiels auprès de M. Gbagbo depuis qu`il est en résidence surveillée à  Korhogo. Economie et sécurité doivent primer, selon Gbagbo M. Gbagbo après avoir discuté avec les trois personnalités a tenu une conférence de presse. Il a déclaré à  ses partisans que la relance de l’économie ivoirienne et le rétablissement de la sécurité devaient l’emporter sur les querelles politiques. « Dans son intervention, [Laurent Gbagbo] a insisté pour dire qu’il fallait panser les plaies du pays. C’est ce que nous sommes venus encourager. Comme vous l’avez vu, il a l’air en bonne santé, il nous l’a dit lui-même. Il a l’air détendu et il a demandé une bible », a ajouté le prix Nobel de la Paix. Arrêté dans sa résidence présidentielle à  Abidjan avec sa femme Simone et une centaine de personnes, puis détenu au Golf Hotel d’Abidjan, le quartier général d’Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo a été transféré le 13 avril à  Korhogo, o๠il est depuis en résidence surveillée. Sa femme a pour sa part été transférée le 22 avril à  Odienné (nord-ouest). Les auditions par la justice ivoirienne de l’ex-chef d’à‰tat, de son épouse et de quelque 200 anciens responsables de son régime assignés à  résidence à  travers le pays, doivent débuter mercredi. Laurent Gbagbo est notamment accusé d’être responsable d’exactions, de concussion et d’appels à  la haine. Près de 3 000 personnes ont été tuées lors des plus de quatre mois de crise et de combats en Côte d’Ivoire, selon les autorités. Les Nations unies font état de plus de 1 000 morts.

Côte d’Ivoire : Et maintenant ?

[Liesse à  Abidjan…] “Gbagbo s’en va”, “C’’est vraiment une immense joie, vraiment immense, dit un homme qui porte un t-shirt à  l’effigie de Ouattara, parce qu’il y a eu 10 ans de crise, sans avancée, sans développement, mais grâce à  Dieu et grâce à  Alassane, on peut vraiment exprimer notre joie.” C’’est une foule en liesse qui a envahi les rues de Yopougon et d’autres quartiers populaires de la capitale économique ivoirienne. “Vraiment, on remercie Alassane Ouattara, on remercie le bon Dieu, on remercie Ouattara !” crie une femme. Mais cette fête, d’autres Ivoiriens ne veulent pas la faire encore. Beaucoup de gens sont morts, et dans des dizaines de familles, C’’est l’heure du deuil. Certains sont sans nouvelles de leurs proches depuis plusieurs jours et le décompte de toutes les victimes « collatérales » des deux camps va désormais commencer. Des témoins ont en effet fait état de nombreuses bavures des belligérants qui ont tiré des obus sur des maisons ou encore des balles qui sont allées foudroyer des paisibles citoyens cachés dans leurs chambres. Et puis, il y a encore des milices et des mercenaires pro-Gbagbo en ville… [ b A l’ouest, on retient son souffle] Laurent Gbagbo a souhaité lundi soir « qu`on arrête les armes » et « qu`on rentre dans la partie civile de la crise » dans une déclaration diffusée après son arrestation sur la télévision TCI du nouveau président Alassane Ouattara. L`annonce de ce dénouement de la saga « Laurent et Simone Gbagbo », a été accueillie par un silence prudent à  Duékoué, fief pro-Gbagbo, o๠s`entassent 30.000 personnes fuyant des violences dans cette région, selon des témoins. Seules quelques dizaines de personnes, essentiellement allogènes (non originaires de la région), ont aussi exprimé leur joie dans la rue à  l`annonce de l`arrestation de M. Gbagbo. Mais dans la mission catholique de la ville, o๠sont réfugiés la plupart des personnes déplacées par les violences et craignant des représailles, la nouvelle a été accueillie « dans le calme, dans le silence », a dit Chantale Gueà¯, qui vit au camp et jointe depuis Monrovia. « Tout ce que nous voulons aujourd`hui, est que le président reconnu par la communauté internationale nous donne une certaine protection, de sorte qu`on n`ait plus en face de nous des gens qui veulent nous tuer. La politique, c`est comme un jeu, il faut un vainqueur et un vaincu. Et je crois que le vainqueur, cette fois, c`est Alassane Ouattara », a-t-elle ajouté. Et maintenant ? Alassane Ouattara hérite d’un pays à  genoux, à  l’économie en panne et à  la population divisée. Sur le plan économique, l’encéphalogramme est à  plat. Le batà®ment ne construit plus, les grands groupes étrangers se sont repliés à  l’étranger, et les PME sont à  court de trésorerie. L’exportation de cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial, est stoppée depuis fin janvier à  cause de l’interdiction faite aux bateaux européens de relâcher dans les ports ivoiriens. Ouattara l’économiste pourrait en outre relancer la confiance et faire jouer ses contacts dans le monde des affaires pour créer des entreprises employant une nombreuse main-d’œuvre, afin de donner un espoir aux Ivoiriens aujourd’hui sans travail. Mais il lui faudra d’abord rétablir l’ordre en récupérant des milliers d’armes illégales. La Côte d’Ivoire possède de facto deux armées depuis la tentative de coup d’à‰tat de 2002, suivie de l’assaut des rebelles venus du Nord. Fusionner les deux forces n’ira pas sans mal. Les ivoiriens ont besoin de réconciliation. Un défi pour Ouattara, étant donné la façon dont il sera arrivé à  la présidence, élu mais soutenu par des militaires. Il ne devra pas oublier que c’est d’abord le peuple qui l’a porté au pouvoir. Il devra éviter d’être l’otage des militaires. Alassane Ouattara se retrouve aussi à  la tête d’un pays hanté par dix ans de violences, commises par tous les côtés: émeutes sanglantes du général Gue௠quand celui-ci avait voulu annuler l’élection présidentielle de 2000, assassinats d’opposants par des escadrons de la mort sous Gbagbo et charniers découverts récemment dans des villes conquises par les troupes d’Ouattara. La Côte d’Ivoire ne pourra se passer d’une commission vérité, justice et réconciliation indépendante menée par la société civile pour faire la lumière sur ces heures sombres de son histoire et enfin, tourner la page ouverte un certain 19 septembre 2002. Pour qu’enfin, l’éléphant se remette debout !

Les hommes de Gbagbo

Ces dernières semaines, les FDS (Forces de défense et de sécurité) fidèles à  Laurent Gbagbo comptaient 55 000 hommes. Aujourd’hui, le président sortant peut s’appuyer sur un noyau dur de 5000 hommes, issus de ces FDS, et d’autres troupes d’élites militaires. A sa résidence particulière de Cocody, l’agence AFP avance le chiffre de 200 partisans assurant sa sécurité. En parallèle, plusieurs alliés, autorisés à  parler à  la presse, diffusent la parole du président retranché dans son bunker. Alain Toussaint, la « voix de Gbagbo » Proche conseiller en poste à  Paris, Alain Toussaint peut être considéré par les pro-Ouattara comme la « voix de la propagande » du camp Gbagbo. Aucune information sur sa biographie n’est disponible sur la Toile, mais il laisse en revanche son numéro de téléphone à  qui veut bien l’entendre. [Il explique ce vendredi qu’il est un ancien journaliste, travaillant avec des universitaires notamment européens, au service de Laurent Gbagbo depuis 2001, et président d’une Fondation de Sciences Politiques à  Abidjan.] Car en effet, depuis l’offensive éclair du camp Ouattara, s’il n’est pas en mesure de riposter par les armes, le camp Gbagbo réplique par les mots. La cible est toute trouvée: la France. Le 4 avril, la force française Licorne était considérée comme « une armée d’occupation en dehors de tout mandat » de l’ONU. La rébellion pro-Ouattara, c’est une « coalition de mercenaires et de soldats européens et américains (qui) bénéficient de l’appui logistique, du renseignement de la force Licorne », ajoutait-il. Le même jour, alors qu’il fustigeait ainsi les forces armées françaises, il assurait aux citoyens français sur place une totale sécurité. Le 6 avril, Alain Toussaint condamnait des « actes illégaux », « des actes de guerre ». « La finalité de cette action, c’est l’assassinat du président Gbagbo », avait-il déclaré. Ce jeudi, le conseiller de Laurent Gbagbo nie avoir tenté de négocier avec l’ONU et la France la reddition du président sortant: « Tout cela n’est que supputation, il n’y a d’ailleurs aucun général militaire impliqué dans une quelconque tentative de négociation », comme l’avait récemment fait entendre Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères français, indique-t-il. Il ajoute: « Les seules possibilités de dialogue que nous [le camp Gbagbo] accepterons, c’est l’arrêt immédiat et total des hostilités, ainsi qu’une discussion à  propos des issues politiques de la crise, par l’intermédiaire de personnalités civiles, en présence d’Alassane Ouattara et sous l’égide de l’ONU. Rien d’autre. » Réclamant il y a peu le départ de Côte d’Ivoire des Nations Unies, le camp Gbagbo aurait donc changé d’avis: « L’ONU doit aujourd’hui jouer son vrai rôle de force impartiale, et cela se fera avec le concours de la Russie, de l’Angola, de la Chine et de l’Union africaine. » Et si le camp Ouattara refuse? « On avisera ». Ahoua Don Mello, le « technicien » Originaire de Bongouanou, au nord d’Abidjan, Ahoua Don Mello est un « technicien doublé d’un politique ». SelonJeuneafrique.com, il a obtenu un diplôme d’ingénieur à  l’à‰cole nationale supérieure des travaux publics (ENSTP) de Yamoussoukro en 1982, avant de poursuivre ses études à  Paris, o๠il a milité au FPI (parti de Laurent Gbagbo). De retour au pays, et après avoir tenté de créer sa propre formation politique- La Renaissance -, il est revenu au FPI, o๠il a pris le poste de président du comité de contrôle, devenant l’un des promoteurs du nationalisme économique ivoirien. Directeur général du BNETD (Bureau national d’études techniques et de développement), il a entrepris, lors de son passage au sein des institutions ivoiriennes, le transfert des institutions à  Yamoussoukro, le prolongement de l’autoroute du nord vers Singrobo, et la construction du quatrième pont d’Abidjan. Aujourd’hui, il est le ministre de l’Equipement et porte-parole du gouvernement Gbagbo. Ce mercredi, alors que des négociations entre la France et le camp Gbagbo étaient engagées selon l’ONU, Ahoua Don Mello affirmait que le président sortant n’en était pas « pour le moment » à  envisager une reddition. Il a ajouté que Laurent Gbagbo « s’interroge: pourquoi cette attaque alors qu’il attendait le haut représentant de l’Union africaine pour des négociations » qui avaient été proposées du 4 au 6 avril à  Addis Abeba. Le lendemain, il annoncait que l’assaut lancé par les combattants pro-Ouattara « est une tentative d’assassinat du président Gbagbo ». Il a accusé la force française Licorne d’avoir fourni « un appui aérien et terrestre », ce qu’a démenti Paris. Charles Blé Goudé, le « ministre de la rue » Charles Blé Goudé est le chef des des Jeunes Patriotes armés par le camp de Laurent Gbagbo. C’est lui qui est en charge de mobiliser la jeunesse quand le président sortant sent qu’il perd la main sur le terrain. Le 21 mars dernier, il mobilisait une foule de jeunes Ivoiriens, venus s’enroler dans les forces pro-Gbagbo. « Ministre de la rue « , de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Charles Blé Goudé organise, depuis l’offensive éclair des pro-Ouattara, la résistance dans les rues d’Abidjan. Souvent, c’est à  ses forces que sont imputés les tirs isolés que l’on peut entendre en fin de journée, lorsque les tirs à  l’arme lourde cessent. Le journal Le Monde soupçonne ces Jeunes Patriotes d’être également à  l’origine de pillages. « Il n’y aura pas de guerre civile », avait-il martelé le 27 mars devant une foule de sympathisants. Voyant que ses paroles sont restées veines, il n’était plus apparu sur la chaà®ne de la RTI depuis le début de la semaine. Mais ce dimanche, il a redonné de la voix: « Non, je ne suis pas un fuyard. Charles Blé Goudé est bel et bien là  o๠il doit être. » Présent, Charles Blé Goudé l’a toujours été, et ce depuis le début de la crise ivoirienne en 2002, année o๠il rentre en Côte d’Ivoire, après des études en Angleterre. Ancien de la Fesci (syndicat nationaliste étudiant), il organise en 2004 plusieurs actions violentes contre la présence française sur le sol ivoirien. Il est condamné par l’ONU en 2006, interdit de voyager, et ses avoirs sont gelés. « Devenu depuis quelques années, selon des diplomates américains, un homme d’affaires très prospère, avec des intérêts conséquents dans des hôtels et des boà®tes de nuit en Côte d’Ivoire », Charles Blé Goudé faisait profil bas avant novembre 2010. Aujourd’hui, il fait parti des derniers soutiens de Laurent Gbagbo à  Abidjan. Philippe Mangou, « l’hésitant » Philippe Mangou est, parmi les soutiens de Laurent Gbagbo, le plus fragile de tous. Approché par Guillaume Soro le 25 mars, il a évité de peu le blâme, et a refusé de mettre l’armée à  la disposition d’Alassane Ouattara, comme le demandait son Premier ministre. Le 30 mars, sa résidence étant la cible de tirs, il s’est réfugié à  l’ambassade d’Afrique du Sud, donnant à  penser qu’il faisait défection. Quelques jours plus tard, il réintégrait le commandemant des armées de Laurent Gabgbo. Donnant l’image d’un chef d’Etat-major indécis – alors qu’il semble avoir toujours fait preuve deloyauté envers le président sortant -, mais conscient des enjeux sur le terrain pour la population civile, c’est lui qui a, ce mardi, demandé un cessez-le-feu. Le 3 avril, jour de son retour dans les forces armées, Alain Toussaint lui témoignait toute sa confiance sur Facebook: « Le Général Philippe Mangou de retour à  la maison. En novembre 2004, à  Yamoussoukro, j’ai été le témoin privilégié de ton engagement pour ta patrie lors de l’opération « Dignité ». Com’ théâtre puis Cema, tu n’as jamais trahi. Merci, merci, merci Philippe. » Comme si du fait de son accent hésitant, il lui fallait une deuxième conscience pour lui rappeler dans quel camp il se trouve. Car si le chef d’Etat-major des armées venait à  réellement faire défection, Laurent Gbagbo perdrait au final le peu de crédibilité militaire qu’il lui reste. La débâcle militaire ne serait alors plus évitable. Les autres soutiens de Laurent Gbagbo Laurent Gbagbo peut compter sur des personnalités françaises, une « garde blanche » surprenante dont L’Express faisait une galerie de portrait en janvier dernier. Et sur d’autres personnalités ivoiriennes. Parmi elles, le journal Le Monde note Mamadou Ben Soumahoro, ex-journaliste et « l’un des rares fidèles encore présents à  Abidjan »; et Augustin Mian, secrétaire général de la Fesci, qui veut désormais lancer un appel « à  tous ceux qui sont sur les fronts à  respecter la vie des civils, des étrangers, et des ressortissants français. » La RTI, un autre relais du « Gbagboland » La télévision d’Etat ivoirienne contrôlée par le président sortant Laurent Gbagbo, qui résiste avec acharnement dans ses derniers bastions d’Abidjan aux troupes de son rival Alassane Ouattara, diffusait dimanche de violents messages contre la France. « Le génocide rwandais se prépare en Côte d’Ivoire par les hommes (du président français Nicolas) Sarkozy. Ivoiriennes, Ivoiriens, sortons massivement et occupons les rues », lançait un bandeau défilant. La suite ici.

Laurent Gbagbo : « Nous sommes au bout de nos peines ! « 

Entre pessimisme et optimisme, les Ivoiriens se demandent encore si les élections présidentielles se tiendront bien le 31 octobre 2010 après la signature de la liste électorale définitive signée par le président Laurent Gbagbo, le 9 septembre, condition sine qua none d’un processus électoral qui n’ a eu de cesse d’être reporté pour de multiples raisons. Cette fois,  » Nous sommes au bout de nos peines, a affirmé devant les citoyens, le président Gbagbo, et cela pour la tenue d’une élection apaisée, a t-il pousuivi, le sourire en coin, » enfin que Dieu Bénisse la Côte d’Ivoire », a t-il conclu. Parole de sage ou parole de vieux singe rusé ? Le temps seul nous dira si Laurent Gbagbo par crainte de perdre une élection aura plus d’un tour dans son sac. Celui qu’on appelle en Côte d’Ivoire, le « boulanger », pourrait encore avori à  rouler ses adversaires qui lui courrent après pour espérer atteindre la magistrature suprême. Liste définitive, élection sûre ? Une liste de 5 725 720 inscrits qui a été expurgée d’environ 50 000 cas encore à  vérifier. « Nous sommes à  la fin de nos peines », a dit le chef de l’Etat lors de la cérémonie solennelle de signature au palais présidentiel d’Abidjan. Mais si les plus gros obstacles du processus électoral sont désormais aplanis, d’autres écueils demeurent avant le premier tour de la présidentielle.Avec la liste électorale définitive, la voie des élections est certes ouverte, mais le diable est dans les détails. Si la fabrication des cartes d’identité et d’électeurs a déjà  commencé, leur distribution dans tout le pays est un défi logistique de taille. l’impression des documents électoraux en est un autre. Pour l’acheminement des cartes, l’opération des Nations unies en Côte d’Ivoire mettra la main à  la pâte. Mais, au niveau local, l’administration devra sans délai mobiliser et former ses personnels pour recueillir les documents et les remettre à  5 725 720 personnes. Pour les bulletins de vote et les professions de foi des candidats, l’imprimerie nationale doit légalement s’en charger. Mais ses capacités techniques sont insuffisantes. Elle devra donc sous-traiter. Quand au volet sécuritaire du processus, il bute encore sur le désarmement des milices, qui reste à  faire.Autant d’objections qui incitent toujours à  la prudence. Pour capitale qu’elle soit, la liste ne saurait mettre le processus électoral définitivement à  l’abri d’une surprise. La Côte d’Ivoire en a vu d’autres.

Une manifestation réprimée dans le sang en Côte d’Ivoire

Le sang coule de nouveau en Côte d’Ivoire. Plusieurs personnes ont été tuées vendredi à  Gagnoa, dans le centre-ouest du pays, lors de manifestations contre le pouvoir. Des manifestants ont déposé dans la matinée trois corps à  l’hôpital de la ville. Les victimes ont succombé à  des blessures par balles, a affirmé un membre du personnel hospitalier, qui a également fait état d’un blessé grave. Une source policière a confirmé «des morts» mais sans préciser leur nombre ni à  quel camp appartenaient les victimes. «La police et la gendarmerie ont chargé les manifestants en tirant à  balles réelles», a accusé Gildas Konan, coordinateur local du mouvement de jeunesse du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), l’un des principaux partis d’opposition. La marche, a-t-il indiqué, avait débuté tôt vendredi matin pour réclamer le «rétablissement» de la Commission électorale indépendante (CEI), dissoute vendredi dernier en même temps que le gouvernement par le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. Des manifestations dans tout le pays Cette annonce choc a fait monter d’un cran la tension en Côte d’Ivoire. Plusieurs manifestations ont déjà  eu lieu depuis le début de la semaine dans plusieurs villes du pays, pour protester contre ce que l’opposition qualifie de «coup d’Etat». Parfois émaillées de violences, elles n’avaient jusque là  pas fait de morts. Jeudi, ils étaient plus d’un millier de manifestants à  Bouaké, fief de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) dans le centre du pays. A Bondoukou, dans l’est, des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre avaient fait le même jour des blessés dans les deux camps, selon des habitants. Egalement jeudi, dans la capitale économique Abidjan, des manifestants ont dressé des barricades dans le quartier populaire d’Adjamé et deux autobus ont été caillassés. Le camp présidentiel a dénoncé des «actes de sabotage». Avec ce nouvel accès de fièvre politique, les observateurs craignent que la Côte d’Ivoire plonge à  nouveau dans un cycle de violences. Ils se souviennent qu’en 2004, la répression par l’armée d’une manifestation de l’opposition avait fait plus de cent morts à  Abidjan. Aussi les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont appelé mardi «la classe politique ivoirienne à  faire tout ce qui était possible pour préserver le processus de paix». Le chef de l’ONU Ban Ki-moon a quant à  lui exhorté les Ivoiriens à  rester calmes et à  s’abstenir de toute violence, appelant également leurs dirigeants à  la retenue. Tous les regards sont tournés vers le premier ministre reconduit, le chef de l’ex-rébellion Guillaume Soro, chargé de constituer un nouveau gouvernement. Jeudi, il a obtenu un délai supplémentaire de 48 heures. En attendant, l’élection présidentielle, censée clore une crise politique qui dure depuis 2002, est encore une fois renvoyée à  une date indéterminée.

Laurent Gagbo dissout le gouvernement et la CEI

« Je veux, pour la Côte d’Ivoire, un gouvernement de sortie de crise. Un gouvernement au service des Ivoiriens et non aux ordres des partis politiques. La mission de ce gouvernement sera de conduire, sous l’autorité du président de la République et du Premier ministre, les dernières actions nécessaires pour sortir la Côte d’Ivoire définitivement de la crise », a annoncé le président Laurent Gbagbo, le 12 février, au journal du soir de la Radio télévision ivoirienne (RTI), prononçant la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI). La décision du chef de l’Etat, qui prend là  un risque politique important, est la conséquence du blocage des négociations qui ont eu lieu le 11 février à  Ouagadougou (Burkina). La rencontre des parties ivoiriennes autour du médiateur Blaise Compaoré avait pour principal objectif de résoudre le différent entre le camp présidentiel d’un côté et la CEI et l’opposition de l’autre. Soutenu par le Rassemblement des Houphouétistes (RHDP) – composé principalement du RDR et du PDCI – le président de la CEI, Robert Beugré Mambé, a refusé de démissionner. Il est accusé depuis plusieurs semaines par le pouvoir d’avoir tenté d’introduire frauduleusement sur la liste électorale quelque 429 000 noms. De son côté le parti du chef de l’Etat, le Front populaire ivoirien a lancé des procédures judiciaires pour rayer de la liste des électeurs à  la « nationalité douteuse ». Plusieurs incidents, incluant des dizaines de blessés et l’incendie de bâtiments publics, ont éclaté en province avant que les autorités suspendent la période de contentieux au nom de l’intérêt national. Le chef de l’Etat souhaite néanmoins préserver les acquis de l’accord politique de Ouagadougou, signé le 4 mars 2007. Dans son discours, il reconduit donc le Premier ministre, Guillaume Soro, dans ses fonctions. Ce dernier est chargé de proposer dès le 15 février un gouvernement restreint « de mission » qui pourrait comprendre une quinzaine de membres. La participation des ministres issus de l’opposition civile (RDR et PDCI) n’est pas encore décidée. « Le Premier ministre souhaite conserver un équilibre politique pour éviter tout blocage explique t-on à  la Primature. Néanmoins, il aimerait le dépolitiser pour éviter d’avoir des ministres qui sont perpétuellement en campagne. Les partis pourraient proposer des techniciens aux compétences reconnues. » La CEI devrait être « remodelée » et « allégée » pour la rendre « plus opérationnelle », ont indiqué des sources proches du pouvoir. La Primature aimerait voir son rôle de tutelle renforcée. « Il faut repenser le fonctionnement de la CEI en renforçant le rôle des directions opérationnelles », explique la même source. Après cette annonce, on assistait à  quelques regroupements de jeunes de l’opposition dans certains quartiers populaires d’Abidjan, comme à  Adjamé et Abobo. La présence des forces de défense et de sécurité était très visible dans tous les points stratégiques de la capitale économique.