Ismaël Lô, du talent et du coeur

De père sénégalais et de mère nigérienne, Ismaà«l Lô est né au Niger le 30 août 1956. Cela dit, il passera son enfance dans le quartier Rufisque de Dakar au Sénégal. Le jeune Ismaà«l s’intéresse dès l’adolescence à  la musique mandingue. Il écoutait et jouait à  la guitare qu’il a apprise sur le tas auprès de ses ainés. Ismael est fils d’un riche douanier. Ses parents se sont toujours opposés au fait qu’il s’intéresse à  la musique au point de vouloir en faire un métier. Particulièrement sa mère qui est issue de la noblesse peulh o๠cela est formellement interdit. « Jusqu’à  présent, ma mère n’a pas réussi à  gober mon métier. Elle est y est farouchement opposée » nous explique l’artiste avec une certaine amertume. Africain dans l’âme Le jeune artiste entrera d’abord au début des années 1970, à  l’école des arts de Dakar pour apprendre la peinture. Une passion qu’il exerce toujours d’ailleurs à  ses temps perdus. Cependant, son principal passe-temps sera la musique à  laquelle il s’intéresse particulièrement. Il fera ses premiers pas dans l’orchestre mythique sénégalais le « Super Diamono». Son arrivée redonnera un nouveau souffle au groupe qui ne jouait que du M’balaax (genre musical wolof). Il apporte des genres tels le folk, la soul et les sonorités manding. l’artiste explique ce côté manding par le fait qu’il soit africain au sens large du terme. « Quand je suis au Mali je me sens malien, au Niger pareil et partout o๠je vais en Afrique. En même temps, on ne pas dissocier le peuple. l’Afrique C’’est la même population. On se sent à  l’aise et J’ai la chance de pouvoir chanter en bambara, lingala, peulh, wolof». En 1984, Ismaà«l Lô prend son envol en quittant le Super Diamono. Sa carrière solo lui réussira à  merveille. l’artiste sort 6 albums entre 1984 et 1990. Grâce à  son 6e album, il se fera connaitre à  travers le monde en particulier grâce au titre ‘Tadjébone’. Suivront ensuite ‘Africa’, ‘Dibidibi reC’’ qui cartonne sur le continent, et sur le plan international. Ismaà«l Lô est un artiste très engagé dans la lutte pour l’égalité des chances, la liberté d’expression et la démocratie au sein des Etats. Il se dit désolé de la situation qui prévaut en Côte d’Ivoire. Il déclare : « Je souffre de la situation en Côte d’Ivoire. Parce qu’on a des dirigeants qui s’accrochent au pouvoir uniquement pour leur propre intérêt. Je crois que Gbagbo aurait dû respecter les résultats des urnes, la volonté des ivoiriens. Et moi qui suis panafricain, J’ai envoie de voir l’Afrique s’unir. Mais avec ces situations, je crois qu’on ne peut y arriver de si tôt. » Dans le même ordre d’idées, il salue et admire le président malien Amadou Toumani Touré qui a su donner le pouvoir aux civils après son coup d’Etat et revenir plus tard. « Je sens qu’il y a une vraie démocratie au Mali et tout le monde doit s’en inspirer, surtout, les ivoiriens ». Pour ce qui est de l’éventuelle candidature du président Sénégalais Abdoulaye Wade à  la prochaine présidentiel, Ismaà«l Lô pense ce dernier saura rendre le pouvoir au cas o๠il serait battu. « Wade est un grand panafricaniste». Festival sur le Niger : peut mieux faire ! Concernant l’organisation du festival sur le Niger o๠il s’est produit, il déplore surtout la mauvaise qualité du son. « Mais J’avoue que le spectacle était super parce que ce n’est pas toujours facile de gérer autant de monde en même temps. C’’est vrai que J’ai eu à  faire des concerts à  travers le monde, amis il faut reconnaitre que les moyens occidentaux et africains, ce n’est pas pareil. » Il estime qu’il faut encourager les organisateurs de festivals afin qu’ils se battent pour donner le meilleur d’eux-mêmes. A venir : Le prochain album d’Ismaà«l Lô, dans lequel il rendra hommage à  sa mère. l’opus s’intitulera probablement ‘Niger’. La sortie est prévue avant la fin de l’année.

Forum du FSN: « Jeunesse et traditions »

Le forum 2011 du FSN porte sur le thème : « tradition et modernité : quels repère pour la jeunesse africaines ? ». Thème principal du 7e festival sur le Niger, la question de la jeunesse africaine par rapport à  la mondialisation a donné lieu à  un débat houleux entre les participants. Le ministre de la jeunesse et des sports et parrain du forum, Hamane Niang, en a rappelé l’importance. Pour lui, de tels échanges sont nécessaires pour une meilleure connaissance de nos repères sociaux que sont le civisme, le patriotisme et le bénévolat au bénéfice de tous. « Il n’y a pas de peuple sans culture, C’’est la culture qui régit la communauté » affirme-t-il. De son point de vue, la culture dans toute sa diversité, tient une place de choix dans le développement de notre société. Il lui parait essentiel de percevoir les dimensions humaines et préserver nos traditions tout en s’ouvrant au monde extérieur. « La nouvelle génération doit être bâtie sur le socle des anciens. l’école a un rôle important à  jouer dans la symbiose entre tradition et modernité». Pourquoi ce thème ? Le directeur du festival sur le Niger, Mamou Daffé expliquera que le thème du forum est en plein dans l’actualité. La tradition et le modernisme sont dans des rapports étroits dans la mesure o๠l’homme évolue dans le temps et dans l’espace. Ainsi, il est toujours obligé de mettre un trait d’union entre son passé et son présent. Mais en Afrique, relier tradition et modernité semble plus problématique qu’ailleurs si l’on en croit les dires de Mr Daffé. En effet, il indique que le terme de modernité est perçu comme une culture importée d’occident. « Les contradictions entre tradition et modernité à  l’occidental, sont source de confusion pour les africains et surtout pour les jeunes», estime Mamou Daffé. Il explique que les jeunes se posent une double question à  sens unique : Faut-il faire table rase du passé pour paraitre évolué ? Et faut-il se concilier complètement avec le présent pour ne pas risquer de se voir dépasser ? En ce moment-là , le thème a sa raison d’être. l’ancien ministre de l’éducation, le Pr Adama Samassékou explique que la tradition et modernité ne sont pas antonymes. Ce serait selon lui, un tort de voir en la juxtaposition entre les deux termes, une quelconque opposition d’énoncés. Même s’il est vrai que le traditionnel évoque surtout l’antériorité et que le moderne a trait à  l’actualité. « La tradition est une réalité qui s’affirme au présent, tout comme la modernité s’inspire et puise dans les granges du passé » selon le Pr Samassékou. Toujours dans la même optique, le professeur explique que « la famille est le premier lieu privilégié de construction de l’identité du futur citoyen. Elle doit être renforcée dans sa fonction d’éducation qui permet à  l’enfant d’apprendre et de s’imprégner de la solidarité familiale. Elle s’exprime d’ailleurs à  travers le vaste réseau de balimaya, de badenya, de buranya et de môdénya». Ce sont effectivement des facteurs de socialisation des peules. La famille devra être soutenue, selon le Pr Samassékou, par l’ensemble de la communauté à  travers les notabilités, les leaders religieux du quartier, du village et selon des modalités à  identifier. Crise économique, conséquence de la crise culturelle Mme Koumanthio Zeinab Diallo est la directrice du musée du Fouta Djallon de Guinée Conakry. Elle estime que les crises que nous connaissons, sont la conséquence logique d’une crise culturelle. Il est important pour comprendre les problèmes actuels, de procéder à  une analyse d’un contexte socio culturel complexe. Notamment, la question identitaire. »Cette identité puiserait dans la tradition, dans l’histoire. En ce qui concerne l’acculturation, Mme Koumanthio explique qu’« il est vrai que l’introduction des langues étrangères dans les sociétés africaines a favorisé l’accès au savoir technique et scientifique. Elle a également permis de communiquer avec les autres peuples du monde. Cependant, force est de reconnaitre qu’elle a eut pour effet pervers, d’introduire la médiocrité dans les pratiques des langues africaines par les intellectuels africains». Elle préconise donc un mariage entre ces deux dimensions. Le porte-parole des jeunes était Mohamed Touré, un jeune leader très engagé dans la liberté d’expression. Il estime que si la jeunesse est en déperdition, la faute revient aux vieilles générations, notamment les parents. La modernité selon lui, devrait être conciliée de manière intelligente avec la tradition. « l’un n’annule pas l’autre. Ils sont complémentaires» a-t-il conclu. Ce forum a enregistré la participation d’une cinquantaine d’étudiants venu de Bamako pour le festival sur le Niger.

Willy Kouyaté, Initiateur et Président de l’école de boxe la « Willy Promotion, Boxing Club M.A »

La Peace and Sport, placée sous le Haut Patronage de Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II de Monaco, a été créée en 2007 par le Médaillé Olympique et Champion du Monde de Pentathlon Moderne Joà«l Bouzou, actuel Président de l’organisation. Véritable initiative mondiale au service de la paix, Peace and Sport intervient dans les zones rendues vulnérables par l’extrême pauvreté, les séquelles des conflits ou l’absence de cohésion sociale. Pour cela, Peace and Sport encourage la pratique du sport structuré et de ses valeurs comme instrument d’éducation des jeunes générations, et comme vecteur de stabilité sociale, de rapprochement et de dialogue entre les communautés. Du 1er au 3 décembre 2010, Willy Kouyaté a donc tenu, à  Monaco, à  participer aux débats au plus haut niveau, afin d’œuvrer à  la construction d’une Paix Durable à  travers le monde. Willy Kouyaté a ainsi présenté, à  cette occasion, son école de boxe. Il a partagé, et échangé ses propres conclusions sur la boxe et le monde du sport avec d’une part, des personnes exceptionnelles, et d’autre part, des Champions de la Paix, athlètes internationaux de haut-niveau, ayant souhaité soutenir les communautés les plus défavorisées à  travers le sport. Ainsi, on peut donc voir Willy Kouyaté en charmante compagnie : – Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II de Monaco ; – Monsieur Joà«l Bouzou, Président de l’organisation, Monaco ; – Tatiana Golovin, joueuse de tennis professionnelle, France ; – Jack Brewer, footballeur américain de la NFL, Etats-Unis ; – Wilson Kipketer, champion du monde demi-fond, Danemark ; – Paula Radcliffe, Championne du monde, longue distance, Grande-Bretagne ; – Sidiki Sidibé, joueur professionnel, Basket, France ; – Yelena Isinbayeva, Championne Olympique, Championne du Monde, Saut à  la perche, Russie. Les membres de cette famille majestueuse sont très engagés dans la cause de la Paix par le Sport. Force est de constater que ces personnes représentent des modèles, des héros et des sources d’inspiration pour la jeunesse du monde entier. Ils mettent un peu de leur temps, de leur notoriété, de leur expérience d’athlète, de leurs compétences ou de leurs moyens au service de projets de promotion et de construction de la paix par le sport. Ils participent également à  sensibiliser les décideurs politiques et économiques et à  changer les mentalités. Joà«l Bouzou, Fondateur de Peace and Sport, a souligné que « construire la Paix Durable par le Sport n’est pas une utopie. C’’est une Vision. Et je dirais même que C’’est un Combat. Sans doute le plus beau combat que le sport puisse livrer… ». » Pour plus d’informations, veuillez vous rendre à  l’adresse suivante : http://www.ffboxe.comews-12490-willy_kouyate_a_l_organisation_peace_and_sport.html

Interview d’ATT au PArisien / Otages français au Mali : «Les ravisseurs les ont dispersés»

Le Parisien : Savez-vous o๠sont les otages enlevés au Niger le 16 septembre? AMADOU TOUMANI TOURà‰ : Malgré un minutieux travail de renseignement, nous ne sommes jamais parvenu à  savoir exactement o๠se trouvent les otages. Evidemment, ce serait confortable de dire que les otages se trouvent à  un point précis. Une opération militaire pour les libérer est-elle possible? Non, car les conditions ne sont pas réunies. Une opération militaire classique et bien organisée exige des renseignements vraiment pointus — qui sont très difficiles à  obtenir — et une maà®trise de la zone, ce qui est pratiquement impossible. Il est certain que les ravisseurs ont dispersé leurs otages en plusieurs groupes. Ils ne dà®nent jamais là  o๠ils ont déjeuné et ils se déplacent rapidement. Une intervention des forces spéciales risquerait donc de mettre en danger la vie des otages. Il y a un proverbe africain qui dit : « Lorsque tu as ton doigt dans la bouche de quelqu’un, il ne faut pas le gifler. » Il ne reste donc que la négociation… Le Mali apporte toute son aide, mais les contacts sont quasiment impossibles avec cette bande. On doit passer par des intermédiaires et il y en a tellement qu’on ne sait pas toujours lequel est le bon. Il faut être très patient. Personne ne peut dire combien de temps les otages d’Areva et de Satom seront retenus. Pour mener à  bien cette négociation, il faut une conjugaison d’efforts et d’initiatives de plusieurs pays. Et de la discrétion. Connaissez-vous les exigences des preneurs d’otages? ] Malheureusement non. Depuis le début de cette prise d’otages, les ravisseurs, contrairement à  leur habitude, ont moins parlé. {b Des médicaments sont parvenus à  Françoise Larribe, est-ce un signe encourageant? J’ai appris cela, mais je n’étais pas au courant. Si cette nouvelle est vérifiée, C’’est un petit pas et une très bonne chose. Même dans les plus longs voyages, les petits pas comptent beaucoup. Quelle force représente aujourd’hui Aqmi? C’’est un péril de plus en plus grand : l’islam que propage Aqmi n’est pas l’islam, C’’est du terrorisme pur et simple. Sur le plan militaire, la réputation d’Aqmi est surfaite. Ses effectifs ne sont pas aussi importants qu’on le dit. Cependant, un ennemi invisible et très mobile qui traverse les frontières et bénéficie de complicités peut s’avérer plus dangereux qu’on ne croit. Mais la menace n’est pas seulement militaire, elle est aussi idéologique. Et là , personne n’en connaà®t les limites. Une opération militaire vient d’être menée ces jours-ci par les armées mauritanienne et malienne. Quel était son but? Il s’agissait d’une opération ponctuelle. Chaque fois qu’il y a une pression des terroristes sur la Mauritanie, ce pays réagit et nous ne manquerons jamais de lui prêter main-forte. Mais je suis convaincu qu’il faut faire plus. Le problème fondamental de la bande sahélo-sahélienne, C’’est le déficit de coopération entre les Etats concernés. l’Algérie a engagé une initiative très importante à  laquelle nous adhérons : l’installation d’un état-major commun à  Tamanrasset. Il nous reste à  organiser et à  planifier nos actions militaires.

Moussa Konaté : Les milles casquettes d’un étonnant auteur

Originaire de Kita Moussa Konaté est un homme simple et discret. Il est né il y a presque 60 ans, à  Kita, dans la région de Kayes au Mali. De sa ville natale, il a bénéficié de la grande richesse culturelle mais aussi de la communauté catholique. En effet, C’’est dans la bibliothèque de la mission chrétienne qu’il tomba sur le premier livre marquant de sa vie : un album de Tintin ! Aussi jeune fut-il, l’écriture s’imposa à  lui comme une évidence. Il se plongea dès lors dans les livres pour ne plus jamais en sortir. Il fit ses études de lettres classiques à  l’université de Bamako puis compléta sa formation à  l’Ecole Normale Supérieure. C’’est à  cette époque, en 1975, qu’il écrivit son premier roman. Il enseigna d’abord quelques années puis décida rapidement de ne se vouer qu’à  l’écriture ainsi qu’au théâtre. Il fonda d’ailleurs sa compagnie et monta plusieurs pièces au Mali et en France. Quitter la fonction publique pour se consacrer à  son art pouvait sembler être une entreprise insensée, particulièrement sous le régime militaire du Général Moussa Traoré. Et pourtant, le reste de sa carrière lui a donné raison. Il était sur le bon chemin. Auteur prolixe Moussa Konaté est un écrivain particulièrement prolixe s’essayant à  plusieurs genres très différents. Les romans d’abord avec Le Prix de l’âme publié dès 1981, suivi par Une Aube incertaine (1985), Fils du Chaos (1986), Chronique d’une journée de répression (1988), Les Saisons (1990) et Goorgi (1998). Fidèle à  son amour du théâtre, il est également dramaturge et est l’auteur de six pièces. Deux recueils de nouvelles, dont récemment Les Orphelins d’Allah (2009), sont aussi à  son actif. Moussa Konaté est parallèlement essayiste avec deux ouvrages : 1991, ils ont assassiné l’espoir qui traite des événements sociaux et politiques douloureux qu’a connu le Mali en 1991, et l’Afrique noire est-elle maudite ?, dans lequel il démontre le contraire ! Toutes ses œuvres ont en commun la diversité de leurs thèmes. De la polygamie à  la place des anciens ou des paysans dans la société, la lutte contre le régime de Moussa Traoré, sa région natale, les immigrés maliens en France ou bien encore le Niger charriant de l’or, bref tout est matière à  raconter des histoires pour cet intarissable conteur. L’amour du polar Enfin, il est aussi l’auteur d’une série de polars, ce qui ne constitue pas la moindre de ses originalités. Ce genre, actuellement en pleine explosion, demeure très peu répandu en Afrique. Dans l’Assassin du Banconi (2002), l’Honneur des Keà¯ta (2002), l’Empreinte du renard (2006) et tout dernièrement La Malédiction du Lamentin (2009), le commissaire Habib et son jeune inspecteur Sosso résolvent des meurtres mystérieux dans le Mali profond, jonglant entre secrets familiaux, coutumes ancestrales, jalousie, et politique. De quoi tenir en haleine de longues nuits de veille. Les éditions Le Figuier Cette importante production littéraire ne suffit cependant pas à  occuper à  Moussa Konaté. En 1996, il fonda les Editions Le Figuier auquel il consacre le temps qu’il passe au Mali lorsqu’il n’est pas en France (o๠il s’est isolé pour écrire à  partir de 2001). Il y publie essentiellement de la littérature de jeunesse avec des titres dans les principales langues maliennes (peul, bambara, soninké, songha௠et tamashek). Comme il le dit lui-même, il veut offrir la chance qu’il a eu de lire très jeune, aux enfants de son pays. Mais Le Figuier connaà®t les problèmes de diffusion inhérents à  toute maison d’édition au Mali. Il envisage donc de créer sa propre structure de distribution. l’enjeu crucial est également de faire naà®tre une culture du livre dans un pays oà¹, aujourd’hui encore, l’oral prime sur l’écrit. Etonnants Voyageurs C’’est pour répondre à  cette problématique que Moussa Konaté est mis en contact en 2001 avec Michel Le Bris, directeur d’Etonnants Voyageurs, le célèbre festival de littérature de voyage de Saint-Malo. Rendez-vous est donc pris à  Bamako qui accueille désormais chaque deux ans la manifestation sous la houlette de Moussa. Les différents évènements et rencontres littéraires se déroulent simultanément dans divers lieux de la capitale mais aussi dans dix villes jusqu’à  Kidal !! Deux équipes françaises et maliennes se chargent de l’importante logistique de ce festival qui draine non seulement des auteurs du monde entier mais aussi de nombreux lecteurs. Plusieurs concours, notamment scolaires, sont organisés afin de contribuer à  révéler la fibre littéraire de la jeunesse malienne ! Ainsi, Moussa Konaté empile sur sa tête des casquettes bien complémentaires et au regard de cette vie d’auteur, éditeur, directeur de festival si bien remplie, on ne peut que déplorer de ne pas entendre davantage parler de cet homme calme mais si actif. Peut-être est-ce que les feux des projecteurs ne l’intéressent pas et qu’il y préfère la solitude de son bureau d’écrivain ? Quoi qu’il en soit, ce ne sont pas les projets qui lui manquent : il installe actuellement au Figuier à  Badalabougou, une salle de lecture accessible aux enfants ainsi qu’une librairie adulte et jeunesse ; le nouvel épisode des aventures du commissaire Habib qui le mèneront cette fois-ci chez les Touaregs, est à  paraà®tre dans les mois qui viennent ; enfin, la prochaine édition d’Etonnants Voyageurs aura lieu à  Bamako en novembre.