L’otage français Gilberto Rodrigues Leal est mort (confirmé)

Un groupe djihadiste a annoncé à  l’AFP la mort de l’otage français Gilberto Rodrigues Leal, capturé en novembre 2011 au Mali. Suite à  l’annonce du Mujao, le porte-parole du Quai d’Orsay Romain Nadal a publié un communiqué, dont voici un extrait : « Nous avions, depuis plusieurs mois, beaucoup de raisons de nous montrer pessimistes sur le sort de notre compatriote, explique le représentant du ministère. Sa famille en avait été informée depuis décembre 2013. Le communiqué du Mujao, responsable de son enlèvement, nous conduit malheureusement aujourd’hui à  penser que M. Rodrigues Leal est probablement décédé, bien qu’aucune preuve matérielle ne puisse encore nous autoriser à  le confirmer.» Mort faute de soins? Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a annoncé ce décès. Il s’agit du groupe djihadiste qui avait revendiqué son enlèvement, en diffusant deux photos et une vidéo de l’otage. « Il est mort, parce que la France est notre ennemie », a déclaré dans une brève communication téléphonique Yoro Abdoul Salam, un responsable du Mujao qui n’a pas précisé quand et dans quelles circonstances l’otage était mort. Plus tôt, ce mardi, Midi Libre citait des sources selon lesquelles « Gilberto Rodriges Leal serait décédé, malade, faute de soins et de médicaments ». Le soixantenaire avait été enlevé en novembre 2012 dans l’Ouest du Mali, à  proximité de la frontière mauritanienne, par des hommes du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Sa famille n’avait «plus aucune nouvelle» depuis le 26 janvier 2013. Dimanche, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, s’était déclaré « très inquiet » concernant le sort de cet otage âgé de 61 ans. « Cela fait longtemps que nous n’avons pas eu de nouvelles », ajoutait-il, à  l’occasion de la libération des quatre journalistes détenus pendant 10 mois en Syrie.

Mali : les premières images de l’otage français enlevé le 20 novembre

Mal rasé, tête et regard baissés, il est vêtu d’une chemise bleue et entouré de deux hommes en armes. Dans une vidéo que le site mauritanien devrait diffuser, le Français fait cette déclaration : «Je m’appelle Rodriguez Leal Alberto. J’ai été enlevé à  Diéma, entre Nioro et Bamako, par le Mujao». «Je demande au gouvernement français de répondre rapidement à  leurs revendications», ajoute-t-il selon le site mauritanien, sans préciser quelles sont les revendications de ses ravisseurs du Mujao. «Je ne suis pas fautif dans cet enlèvement, c’est le gouvernement qui est mis en cause par ses actions extérieures», affirme-t-il. «Je suis bien traité» L’otage dit placer sa «confiance» dans le gouvernement français «qui saura traiter rapidement ma situation et trouver une issue favorable» «Pour ma famille, ne vous faites pas de souci. Je suis bien traité. Je vous embrasse et je vous aime tous», conclut-il. Cet otage avait été présenté par les services maliens de sécurité comme s’appelant Gilberto Rodriguez Leal, et non Alberto comme il se présente lui-même. Agé de 61 ans, né au Portugal mais de nationalité française, il a été enlevé par des hommes armés le 20 novembre au soir à  Diéma, localité située à  l’est de Kayes, ville proche des frontières avec le Sénégal et la Mauritanie. Il circulait dans un camping-car et venait de Mauritanie, pays qu’il avait traversé au volant de son véhicule. Le Mujao est l’un des trois mouvements islamistes qui occupent le Nord-Mali. Le 13 octobre, il avait menacé François Hollande personnellement, alors que la France affirmait qu’elle apporterait son soutien logistique à  une intervention africaine dans cette région.

Qui est l’otage Gilberto Léal Rodriguez ?

« Nous revendiquons l’enlèvement du Français dans le sud-ouest du Mali près de la frontière mauritanienne », a annoncé jeudi à  l’AFP le porte-parole du Mujao, Abu Walid Sahraoui, ajoutant que son groupe allait « prochainement publier une vidéo de l’otage ». Il n’a pas fait part des revendications de son groupe en échange d’une éventuelle libération. Gilberto Rodriguez Leal, 61 ans, né au Portugal mais de nationalité française, a été enlevé par des hommes armés mardi soir à  Diéma, localité située à  l’est de Kayes, ville proche des frontières avec le Sénégal et la Mauritanie. Il circulait dans un camping-car et venait de Mauritanie, pays qu’il venait de traverser. Retraité depuis peu, cet homme vivait chez sa mère dans le sud de la France, selon une source proche du dossier. Après un long séjour au Brésil, M. Rodriguez Leal, féru de voyages en camping-car, a passé plusieurs mois au Burkina Faso. Son enlèvement porte à  treize le nombre d’otages étrangers détenus par Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mujao, dont sept Français. Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, a répété qu’il ne fallait pas se rendre dans cette région de l’ouest du Mali, même si elle « n’apparaissait pas jusqu’ici comme contrôlée par les terroristes ». Les recherches s’y poursuivaient jeudi ainsi que dans des pays voisins dont la Mauritanie, pour tenter de retrouver l’otage, sans grand espoir, selon des sources sécuritaires dans la région. En France, le Parquet de Paris a ouvert une enquête pour « enlèvement et séquestration en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste ». Discussions du MNLA avec Bamako « quand l’heure viendra » Dans le même temps, une délégation de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), conduite par son chef Bilal Ag Achérif, a été reçue pendant deux heures à  Paris par le représentant spécial de la France pour le Sahel, Jean Félix-Paganon. « Nous avons dit que nous souhaitions que la France nous écoute et qu’elle facilite le retour à  la paix », a déclaré à  l’AFP un porte-parole du MNLA à  Paris, Moussa Ag Assarid. La France, de son côté, a rappelé « son attachement à  l’intégrité territoriale du Mali », a-t-il dit. « Nous avons répondu que nous avions des revendications et étions prêts à  discuter avec les autorités maliennes quand l’heure viendra, mais ni avant ni ailleurs », a-t-il insisté. Le MNLA, mouvement laà¯c et prônant l’autodétermination de l’Azawad (nord du Mali), avait lancé l’offensive dans la région en janvier avec les groupes islamistes armés, Mujao, Aqmi et Ansar Dine (Défenseurs de l’islam). Ces groupes l’ont évincé fin juin du nord du Mali. Des touareg du MNLA ont récemment tenté de lancer, à  partir de la région de Gao (nord-est), une nouvelle offensive pour reprendre aux islamistes l’Azawad, mais l’opération a échoué et a fait des dizaines de morts, au cours de violents combats avec des éléments du Mujao et d’Aqmi.De son côté, le Mouvement des Arabes de l’Azawad (MAA), qui affirme représenter 40% de la population du nord du Mali, a mis en garde contre sa marginalisation dans le processus de négociations en cours et la préparation d’une intervention armée. Une force armée internationale, composée de soldats africains soutenus logistiquement par des pays occidentaux, est en préparation pour intervenir, avec l’aval de l’ONU, dans le nord du Mali afin d’en chasser les groupes armés islamistes. L’Algérie, le Niger et la Mauritanie cherchent à  renforcer la sécurité à  leurs frontières avec le Mali sans nécessairement les fermer en cas d’intervention militaire dans le nord de ce pays, a déclaré Abdelkader Messahel, ministre algérien aux Affaires maghrébines et africaines.

L’enlèvement de Gilberto Rodriguez Léal revendiqué

Gilberto Rodriguez Léal, un Français d’origine portugaise âgé de 61 ans a été enlevé mardi soir vers 22 heures dans la région de Kayes, à  l’ouest du Mali. Il avait quitté la Mauritanie quelques heures auparavant pour se rendre au Mali o๠il a été enlevé. Le Français, dont la profession reste inconnue, aurait été capturé «par au moins six hommes armés à  la peau claire», à  Diéma. Pour la France, Gilberto Rodriguez Léal n’aurait pas été enlevé à  Diéma mais à  Nioro, une ville située un peu plus au nord, à  la frontière mauritanienne. Le rapt a été revendiqué par téléphone à  l’AFP par les djihadistes qui occupent le nord du Mali. «Les moujahidines, avec la bénédiction de Dieu, ont dans leurs mains un Français venant d’un pays qui veut diriger les armées contre les musulmans», a déclaré Abdoul Hicham, membre de la direction du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) qui n’a pas dit explicitement si c’était son groupe ou ses alliés d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) qui détenait l’otage. Vidéo de la conférence de presse de François Hollande,21 novembre 2012 Le président de la République française, François Hollande a confirmé cette information ce mercredi lors d’une conférence de presse. «Je confirme qu’il y a eu l’enlèvement d’un ressortissant français dans le sud-ouest du Mali, c’est-à -dire pas dans la partie o๠il y avait le plus grand danger», a-t-il expliqué. «Nous devons tout faire pour retrouver notre ressortissant. J’ai déjà  averti tous ceux qui pourraient se trouver dans la région de prendre toutes les précautions nécessaires», a ajouté le chef de l’à‰tat. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a de son côté appelé les ressortissants français à  «ne pas se rendre dans cette partie du Mali, o๠ils exposent leur vie et leur sécurité». «Les services de l’à‰tat sont pleinement mobilisés à  Paris comme à  Bamako et les autorités maliennes nous apportent leur totale coopération», a-t-il ajouté.