5 fruits et légumes par jour : pas si difficile que ça !

Depuis que de nombreuses études ont montré qu’une mauvaise alimentation et une activité physique insuffisante avaient une grande part de responsabilité dans la survenue de nombreuses maladies (obésité, diabète, incidents cardiaques…), l’alimentation a été décrétée comme priorité de santé publique dans de nombreux pays. Si au Mali, ce n’est pas encore le cas, nombreux sont ceux qui se sentent concernés par cette recommandation et essaient de s’y tenir. Alors pourquoi «manger au moins 5 fruits et légumes par jour » ? Protection tous azimuts Tout simplement parce que l’on ne cesse de trouver dans les légumes et les fruits des vertus que l’on ne soupçonnait guère. Avant, on misait essentiellement sur leur faible valeur calorique (à  peine une trentaine en moyenne), sur leur très faible teneur en graisse (on frôle souvent le zéro pointé) et sur leur richesse en eau (quasiment 90 %) pour nous faire perdre quelques kilos superflus. Aujourd’hui, ce sont surtout leurs fibres (qui assurent notamment un meilleur transit intestinal), leurs sels minéraux, leurs vitamines et même le plus étonnant, leurs pigments colorés et leurs « arômes » riches en polyphénols, véritables antioxydants, qui sont à  la une de toutes les recherches scientifiques car ils préviendraient de nombreuses maladies. Ainsi, en en consommant environ 400 à  600 g par jour (ce qui représente 5 portions de 80 à  100 g de fruits et légumes, d’o๠le slogan), on peut réduire de 50 % la survenue de certains cancers et de 30% les maladies cardio-vasculaires. Comment y arriver ? Dans la pratique, comment fait-on pour consommer 5 fruits et légumes pat jour ? Un petit exercice sémantique pour commencer. « 5 fruits et légumes par jour » ne veulent pas dire « 5 fruits et 5 légumes par jour » : cela signifie « 5 portions du groupe alimentaire représenté par les fruits et les légumes », C’’est donc 5 portions d’environ 80 à  100 g sachant que 80 à  100 g correspondent à  un fruit de la taille d’un poing, une assiette de soupe, une tomate, un pot de compote, un verre de jus de fruits frais… Au cours de la journée, il est important de consommer différents fruits et différents légumes, C’’est-à -dire de varier le plus possible de l’un à  l’autre, afin d’assurer des apports suffisants et diversifiés de vitamines et minéraux. Ainsi, consommer 5 oranges par jour apporte beaucoup de vitamines C et de fibres, mais pas suffisamment d’autres micronutriments essentiels. Consommer en revanche une orange, des carottes, une banane et du chou apporte à  l’organisme des antioxydants divers (vitamines A, C, E), des vitamines B, du potassium, du magnésium, des fibres… Si vous n’avez pas le temps d’éplucher ou de préparer des fruits ou légumes frais, pensez aux conserves et aux surgelés qui ont aussi d’excellentes qualités nutritionnelles. Pas besoin non plus de pesée et voici ce que cela peut donner : 1 fruit le matin, une petite salade de crudité le midi au déjeuner ou un plat avec des légumes tels que la tomate, la carotte, du chou, etc., une assiette de soupe le soir, un jus de fruit frais ou une tartine à  la confiture dans la journée et le tour est joué ! Et rassurez-vous! Si vous avez du mal à  consommer 5 portions, ne culpabilisez pas, mangez déjà  ce que vous pouvez, puis ajoutez, quelques morceaux de légumes dans vos sauces, des quartiers de fruits frais dans vos yaourts, des fuits frais dès que vous pouvez… C’’est une manière tout aussi diététique de faire le plein de vitamines et minéraux.

Fruits et légumes au Mali : Pour une meilleure politique d’exportation

Un secteur en pleine expansion Cette dernière décennie, le Mali s’est illustré par la croissance exponentielle de ces exportations agricoles. Pour ce qui est du secteur fruits et légumes, d’importants progrès ont été réalisés. Mas tout n’est pas rose. Le président de l’Association Malienne des Exportateurs de Légumes et Fruits (AMELEF), Bakary Yaffa explique que le secteur rencontre quelques difficultés sur le plan national et international. Il précise « qu’il y a 10 ans, le Mali n’était pas connu sur le plan agricole. Durant ces sept dernières années, notre pays effectué d’importants progrès en matière d’exportation, de mangues en particulier.» Notons que l’industrie de la mangue a connu un essor considérable et l’exportation s’est étendue à  de nombreux pays de la sous-région mais aussi, à  l’Occident. Cela dit, un autre défi se pose aux exportateurs maliens. Celui notamment de la fabrication des emballages pour le transport des produits. Notre pays ne dispose en effet d’aucune usine de fabrication de carton correspondant aux normes internationales. Le Mali est obligé de se ravitailler au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, en France, en Espagne, et en Hollande. « Il faut que le CNPM et le gouvernement malien nous aident à  mettre en place une usine de fabrique de cartons parce que nous dépensons énormément pour les acheter. Si nous mettions ensemble nos efforts pour l’installation d’une fabrique, cela fera une entrée importante d’argent dans le pays» a souligné Bakary Yaffa. La mangue connait de beaux jours au Mali. Selon Bakary Yaffa, l’explosion du marché de ce fruit qui, il n’y pas si longtemps, n’intéressait pas les commerçants a permis de créer des emplois. Il précise que durant la période de production (de mars à  mai ndlr), les producteurs emploient entre 300 et 400 personnes. Ces emplois selon Mr Yaffa, étant temporaires, « il faut que l’Etat adopte une politique de récupération de ces jeunes. Et même si ce n’est pas pendant cette période, il faut une continuité pour exploiter la mangue et autres fruits et légumes. » Créer une politique d’exportation Pour le président du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM), Mamadou Sidibé, le Mali doit adopter une meilleure politique de gestion des exportations. Selon lui, les pays ne se développent pas seulement avec le commerce interne, mais aussi grâce à  l’exportation. Même s’il reconnait le fait que le Mali ne dispose pas d’assez de matières exportables. Cependant, « les fruits et légumes sont un secteur très porteur, avec un potentiel dont nous devons savoir tirer parti». Il ajoute que même si une politique nationale de développement de cette filière existe, elle ne bénéficie malheureusement pas d’un bon suivi. La responsabilité en revient surtout au secteur privé qui ne s’implique pas assez dans le développement du secteur. « C’’est à  nous, secteur privé, de mettre sur pieds, une unité de fabrication de carton. l’Etat n’a pas à  le faire à  notre place. » Mr Sidibé reconnait cependant que la spéculation foncière est devenue importante au Mali. Les exploitations agricoles disparaissent au profit des habitations.Or dans de nombreux autres pays d’Afrique et d’ailleurs, l’Etat étant responsable des terres, octroie des superficies importantes aux exploitants agricoles afin de faire fructifier l’économie du pays à  partir de l’agriculture. Et une part importante est également accordée aux cultures d’exportation. Il y a moins de cinq ans, les ivoiriens, sénégalais et burkinabés venaient s’approvisionner en mangues au Mali. Ils y trouvaient plusieurs variétés qu’ils ramenaient chez eux et exploitaient. Mais aujourd’hui, ces pays ne viennent plus ici parce qu’ils ont réussis à  faire pousser ces plans chez eux et à  les adapter à  leur climat. l’autre difficulté majeure que rencontrent les opérateurs du secteur, C’’est l’accès au financement. Mr Yaffa explique que « les banques refusent de nous financer sous prétexte que nous disposons de produits périssables. Et qu’il n’y a aucune garantie dans ce que nous faisons ». Le président du CNPM a donc demandé à  l’Etat de venir en aide au secteur. Et ce en proposant des options permettant d’accéder au crédit, par exemple, en créant un fond de garantie qui sera alloué aux opérateurs. Pour encourager les opérateurs à  investir dans le secteur, l’Etat pourrait également accorder des bonus aux plus grands exportateurs. Le Patronat malien s’engage à  accorder des financements aux consultants désireux d’approfondir leurs études dans ce domaine.

Promotion de la filière fruits et légumes : Comafruit dans la course

Spécialisé dans la collecte, la transformation, le conditionnement et la commercialisation de produits laitiers, de jus de fruits et de divers liquides alimentaires, tels que les boissons, les soupes, les crèmes anglaises et le baby-food (aliments pour enfants), COMAFRUIT a pour objectif de transformer et d’exporter plus de 80% de sa production. Un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros   Avec un chiffre d’affaires de près de 100 millions d’euros, le groupe s’installe au Mali et ambitionne de faire la transformation, la commercialisation et la promotion des fruits et légumes du Mali, avec pour objectif l’exportation de plus de 80% de sa production.   COMAFRUIT fera principalement des mangues, des bananes, de la goyave et de la papaye en purée. l’unité fera également des tomates en purée ou en concentrés aseptiques, destinées aux marchés local et européen. Nouvelles Cultures et diversification   Par ailleurs, COMAFRUIT a aussi pour projet d’introduire de nouvelles cultures à  l’échelle industrielle, telles que le fruit de la passion ou la grenade pour participer à  la diversification de l’agriculture malienne et, par la même occasion, élargir la gamme de produits et étaler le temps d’ouverture de l’usine sur toute l’année. La commercialisation des produits sera assurée par COMAFRUIT France sur le marché international. Ce qui fera dire au Directeur général de COMAFRUIT, Mamadou Lamine Bah, que le Mali est une formidable usine à  rêves par la richesse de ses potentiels, dont certains sont déjà  exploités. l’agriculture, l’élevage et le secteur minier sont certainement les filières qui représentent les plus importants potentiels d’investissements. M. Bah a indiqué que la nouvelle usine, qui suscite tant d’espoirs chez les producteurs aujourd’hui, permettra de réduire le taux des mangues qui pourrissent dans les champs, tout en espérant vivement qu’une usine de jus de fruits ouvrira prochainement au Mali pour conditionner nos produits, afin que nos compatriotes puissent profiter de jus de fruits 100% maliens.   Selon le ministre de l’Industrie, de l’Investissement et du Commerce, Ahmadou Abdoulaye Diallo, la réalisation de cette unité de fabrique de purée de fruits s’inscrit dans la dynamique de redynamisation du tissu industriel national, gage d’une croissance forte, durable et créatrice d’emplois. Elle constitue aussi un début de solution au paradoxe qui touche notre pays, à  savoir que, malgré les énormes potentialités dont nous disposons dans la filière fruits et légumes, nous continuons à  importer des produits tels que les jus de fruits. Ainsi, dit-il, le Mali est l’un des plus grands producteurs de fruits et légumes de l’espace UEMOA. La production annuelle de mangues est estimée à  260 000 tonnes. Cependant, le Mali exporte à  peine 10% du volume total de sa production. Une bonne partie pourrit, faute de conditionnement ou de transformation. C’’est pourquoi l’initiative de la création de COMAFRUIT est à  saluer. Avec un objectif initial de transformation de 100 000 tonnes de mangues par an, elle assurera à  coup sûr une meilleure valorisation de la sous-filière mangue et des autres produits que sont la banane, la goyave, la papaye et la tomate.