MINUSMA ET  FAMAS : Un partenariat gagnant.

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies  pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), dans le cadre  des renforcements des capacités des Forces Armées Maliennes sur le territoire national, a procédé en fin de semaine dernière  lors d’une cérémonie officielle,  à la remise du camp de Léré (Niafunké) aux  forces armées maliennes.  

Le document de passation a été signé par le General-major Jean Paul Deconninck, commandant de la force onusienne et le General de Brigade Keita M’Bemba Moussa, Chef d’Etat Major Général des FAMAs. Situé à proximité  de la frontière Mauritanienne, le retour des FAMAs  dans  ce camp occupé depuis 2015 par  le contingent Burkinabé confirme  leur  montée en puissance dans ces zones confrontées  aux attaques terroristes et au banditisme. Occupé depuis juillet 2015 par la Minusma, le camp de Léré est  situé à 80 kilomètres de la frontière Mauritanienne.  D’une  superficie de 20, 08 hectares, le transfert de cette infrastructure située sur l’axe entre  Tombouctou et  Diabaly permettra  de consolider l’emprise des Famas dans cette zone stratégique mais aussi névralgique. Les  Famas  ont donc repris pied ce jeudi 07 septembre  2017 au camp de Léré. Le document de passation à été signé d’une part par le commandant de la force de la Minusma et d’autre part  par  le chef d’Etat major  général des forces armées maliennes. La cérémonie à enregistré la présence des notables et autorités administratives de la commune qui étaient venues accueillir les hôtes du jour. Dans son discours de remise,  le commandant de la force de la Minusma  dira que « c’est un privilège pour lui de venir à Léré pour la première fois à l’occasion de  cet événement qui consiste à remettre officiellement le camp de Léré au CEMGA ».  Une  démarche qui s’inscrit dans la droite ligne des objectifs de la force de la MINUSMA, mais aussi des forces armées maliennes. « Ceci correspond à certains de nos objectifs, moins d’emprises, plus de possibilité et de capacité à être déployer dans d’autre régions, cela aussi correspond à l’objectif du CEMGA qui est de se redéployer sur l’ensemble du territoire et particulièrement dans les régions du centre » avait  souligné  le chef de force onusienne.  L’enjeu  est de taille dans cette partie du territoire où les terroristes font des incursions mortelles. Conscient de la lourdeur de la tâche, le chef de la force des Nations Unies au Mali continuera d’assister les FAMAs dans leurs missions. «  Nous sommes complémentaires dans notre action du contrôle du terrain, d’appui aux populations,  d’appui aux autorités en vu du bon déploiement des services publics, des services des autorités » à fait savoir devant les troupes,  le General-major Jean Paul Deconninck. La résolution 2364, du juin 2017 prolongeant le mandat de la MINUSMA met l’accent sur la collaboration avec les Forces de Défenses et de Sécurité Malienne, avec la possibilité notamment de faire du mentoring des Forces Armées Maliennes. C’est donc le début d’un processus de transition entre la MINUSMA et les autorités maliennes  qui est enclenché visant la stabilisation et l’extension progressive de l’autorité de l’Etat.  Pour le General-major Deconninck, « la transition est loin d’être terminée, beaucoup reste à faire ensemble». C’est vraisemblablement aux forces armées maliennes de prendre la relève car «  nous ne sommes pas appeler à rester indéfiniment » a conclu  le commandant de la force onusienne.

Ce fut après le discours du général-major Deconninck, le cérémonial militaire de remise du site aux forces armées maliennes. Le drapeau des Nations Unis qui flottait depuis trois ans est redescendu pour que flotte à nouveau celui du Mali. Prenant la parole à cette occasion, le chef d’Etat major général des forces  armées maliennes,  après avoir  salué les notabilités et autorités locales s’était réjoui de l’événement.  S’inscrivant dans la même vision que son prédécesseur de la MINUSMA, le General de Brigade, trouve qu’aujourd’hui, ce transfert conforte l’opération DAMBE. «  L’opération DAMBE nous permet de pouvoir  sur des emprises consolidées, comme c’est le cas aujourd’hui de ces infrastructures, de permettre  à nos forces de mieux se sécuriser en vu de pouvoir entreprendre des opérations dynamiques de sécurisations  des populations  qui sont notre raison d’être » a affirmé le General de brigade. Une montée en puissance des FAMAs qui selon le CEMGA est une réalité. «  Si nous avons de commun accord décider que les FAMAs reprennent la sécurisation entièrement en autonome du fuseau ouest c’est parce que la réalité de la montée en puissance des FAMAs n’est plus à être contester »  rassure le General de Brigade Keita M’Bemba Moussa.  Le CEMGA a aussi exprimé sa satisfaction au commandant de la force de la MINUSMA  de ce qu’il considère comme une « opportunité »  et «  un bel exemple de partenariat ».  Il a en outre exhorté les FAMAs  à  maintenir en l’état les emprises.  Il les a instruit « à mieux securiser les populations dans le respect des normes internationales et de nos valeurs traditionnelles ». Le General de Brigade n’a pas manqué de rappeler à ses hommes  les exigences de la profession. «  Nous avons la chacune d’avoir  une armée des volontaires, une armée professionnelle,  et la condition de l’état militaire à ses exigences : la discipline, la loyauté et le sacrifice » a-t-il réaffirmé. S’exprimant avec sérénité, le CEMGA pense qu’ils pourront assurer  la relève désormais. «  Il faut qu’on relève le défis, ce n’est pas un défis qui est au dessus de nos capacités » a-t-il aussi rajouté. Avant d’accepter le camp, le General de Brigade a remercié le contingent Burkinabé de la MINUSMA qui a  accompagné les FAMAs tout  au long de la durée à sécuriser les populations de Léré et environs.

La remise du camp de Léré aux forces armées maliennes témoigne une fois de plus de  l’accompagnement de la MINUSMA  à différents niveaux à l’Etat malien. Des actions qui se poursuivront  pour la restauration de l’autorité de l’Etat et au retour à la normale. Une lourde responsabilité confiée aux FAMAs qui comptent l’assumée en travaillant en intelligence avec les populations.

 

Regain de tension dans le septentrion malien

Un calme précaire régnait au nord du Mali. Mais mercredi, l’accrochage entre un bataillon de l’armée malienne et des touaregs armés qui a eu lieu à  Léré, dans le nord-ouest, près de la frontière mauritanienne fait peser une menace de déstabilisation dans la zone. Cet incident intervient au moment o๠les forces françaises opèrent un nouveau retrait de leur dispositif jusque là  déployé à  Kidal et Tessalit, deux villes o๠ils ont combattu des éléments djihadistes pendant de long mois. Le délai prévoyait qu’un millier de soldats français soient encore présents au Mali à  la fin de l’année. La menace est-elle pour autant circonscrite ? Cet incident est-il un avertissement aux nouvelles autorités, puisqu’il intervient à  une semaine de la cérémonie prévue à  Bamako, le 19 septembre, en présence de nombreux chefs d’à‰tat, pour marquer l’élection d’Ibrahim Boubacar Keà¯ta, dit IBK, comme président. Dans la capitale malienne, deux responsables de l’armée ont expliqué que des patrouilles de sécurisation avaient été lancées dans le Nord depuis quelques jours pour faire face à  la recrudescence de vols de bétail et autres actes de banditisme. D’après l’armée, c’est l’une de ces patrouilles de sécurisation qui est tombée mercredi sur « des bandits », vers Léré, conduisant à  l’accrochage. Le bilan, selon l’armée malienne fait état de trois blessés légers dans leurs rangs et trois « bandits » tués, et une dizaine arrêtés. De son côté, le MNLA, accuse l’armée de les avoir attaqué. Une posture qui n’est pas nouvelle du côté du groupe rebelle qui a plusieurs indexé les militaires maliens de procéder à  une revanche ethnique. « Nous avions demandé aux combattants qui ont des armes de poing de se regrouper pour un cantonnement. L’armée en a profité pour les attaquer et, selon nos informations, d’autres attaques se préparent », a expliqué Mahamadou Djeri Maà¯ga, vice-président de la rébellion touarègue Dynamite à  Gao L’armée a également réagi aux propos du MNLA par la voie du lieutenant colonel Souleymane Maiga de la DIRPA : « Nous n’avons pas eu en face des combattants du MNLA. Nous avons eu en face des bandits armés qui empêchaient les populations de vivre ». Pour rappel, un accord a été signé le 18 juin à  Ouagadougou entre le MNLA, le Haut conseil de l’unité de l’Azawad (HCUA) et le gouvernement de transition du Mali avec des dispositions prévoyant le cantonnement à  Kidal (nord-est) des hommes du MNLA. Mais l’arrivée début juillet de soldats maliens, puis de l’Administration dans cette ville, dont le MNLA a pris le contrôle en février 2013, avait aussi suscité des incidents et affrontements entre rebelles et populations locales. Malgré tout, le MNLA se défend d’avoir violé les termes de cet accord : « Nous, nous sommes dans la logique de cet accord. Nous ne voulons pas nous lancer dans un conflit parce que nous voulons respecter notre parole. (…) Si les attaques se poursuivent, nous prendrons tous les risques sur les positions de l’armée », a prévenu Mahamadou Djeri Maà¯ga. Jeudi, à  Paris, l’état-major de l’armée française a par ailleurs indiqué que lors d’une opération de contrôle, les soldats français avaient découvert « un véhicule qui pouvait servir d’engin explosif » dans une localité entre Gao (nord-est) et Kidal. Le véhicule contenait près d’une tonne d’explosifs et a été détruit par les Français.

Nord Mali : qui a tué Abdoulaye Ag Mohamed Ali ?

Le crime a eu lieu ce week-end, à  Léré près de la frontière mauritanienne, dimanche dernier, jour du second tour de la présidentielle au Mali. Abdoulaye Ag Mohamed Ali, un notable de la ville de Tombouctou a été battu à  mort par des hommes armés alors qu’il dormait, rapporte l’AFP. Ce crime odieux survient au moment o๠le Mali tente de sortir de la crise. Surtout, il fait resurgir le spectre de l’insécurité au nord o๠des groupes armés font encore la loi. Interrogé par Afrik.com, Moussa Ag Assarid, le porte parole du MNLA en France défend son mouvement de toute implication dans ce meurtre odieux : C’’est malheureux que le meurtre ait eu lieu le jour de l’élection présidentielle alors que lui et son compagnon était venu à  Léré dans le but d’aider le maire, qui les a sollicités pour organiser les élections, afin qu’elles se déroulent au mieux », « Suite à  cet assassinat qui pourrait être l’œuvre de l’armée malienne, nous réclamons immédiatement une enquête pour éclaircir les circonstances de la mort d’Abdoulaye Ag Mohamed Ali », a souligné le porte-parole de la rébellion. D’après lui, la mission de l’Onu au Mali est en train d’envoyer une équipe sur les lieux du crime pour débuter l’enquête. Du côté de l’armée malienne, on réfute ces informations. Une accalmie perdurait depuis le début des élections. Les derniers évènements remontant à  l’entrée d’une colonne de militaires maliens à  Kidal peu avant le premier tour de l’élection. Il y avait eu des affrontements entre populations noires favorables à  l’arrivée de l’armée malienne, et éléments du mouvement rebelle. Condamné par la famille du notable assassiné, ce geste dont ignore l’auteur, pourrait raviver les tensions dans la région et ce malgré la présence des soldats de la Minusma, censés sécuriser la zone et leurs populations.