La lettre de Journaldumali.com au Père Noël…

Certes, elle n’a pas été une année facile, pour nombre d’entre nous. Les difficultés de la vie, et en particulier celles que l’on peut vivre dans un pays qui se relève d’une crise aussi grave que celle que nous avons traversé. Cher Père Noà«l, les Maliens et leurs amis ont fait beaucoup d’efforts pour sortir de leurs difficultés. Ils ont, ensemble, réussi à  faire face aux menaces des djihadistes, qui ont continué malheureusement à  tuer, à  Ebola, à  la vie chère, etC’… Pour 2015, tous avancent avec l’espoir, l’espérance afin que l’année qui vient sera meilleure. 2014 n’a pas été facile! Comme dit l’adage en bambara : . Les nouvelles, surtout les mauvaises, se sont multipliées. Les journalistes, sont devenus, au Mali comme ailleurs, ceux qui annoncent les nombreuses calamités qui nous tombent dessus. Fort heureusement, il y a eu aussi de belles choses qui nous sont arrivées. Des êtres chers nous ont quittés, et nous avons aussi découvert des personnes merveilleuses qui ont fait bouger les choses dans le bon sens. Pour nous les journalistes de votre site d’actualité, écrire sur le web est une aventure. Ecrire pour le lecteur est un devoir. Et à  ce lecteur, nous demandons indulgence et nous engageons à  délivrer la meilleure information. Comme tous les Maliens qui espèrent que 2015 apportera plus d’espoir, nous demandons encore au Père Noà«l, une année 2015, moins sombre, et tournée vers une paix durable. Celle là  sur le chemin du Mali et dès Janvier, nos médiateurs et délégations reprendront la route d’Alger pour l’arracher aux protagonistes engagées dans les négociations inter-maliennes inclusives. Ailleurs sur la planète, nous resterons les observateurs attentifs d’un monde qui évolue vite et espérons rencontrer toujours plus d’artistes, d’innovateurs, de porteurs de solutions, en sommes des êtres pleins d’idées et dotés de vision. Au Père Noà«l, nous avons une dernière requête : Plus d’éthique professionnelle et de déontologie dans l’exercice quotidien de notre travail. Joyeux Noà«l à  tous !

Ma lettre au Président de la République…

Monsieur le Président, à€ l’occasion de toutes vos sorties médiatiques, aux Nations-Unies, en Europe et au Mali, notamment, vous avez pris à  témoin le peuple malien et le peuple africain pour affirmer deux déterminations ; à  savoir : l’intégrité territoriale du Mali par le refus toute compromission sur l’autonomie ni le fédéralisme, encore moins sur l’indépendance de la région de Kidal, la lutte drastique contre la corruption. Le Mali et l’Afrique n’attendaient pas moins de vous, vous ayant accordé toute leur confiance pour éradiquer à  jamais ces deux maux qui font se perpétuer dans notre pays et en l’Afrique l’image de peuples qui, par ignorance de leur Grandeur d’hier, d’aujourd’hui encore et de demain, se complaà®t à  tenir un rôle de marchepieds de l’univers auquel le destine le reste de l’humanité. C’’est dire que tout le peuple malien, ou presque, toute l’Afrique, ou presque, vous soutiendront de toutes leurs forces intellectuelles, spirituelles et, au besoin, physiques dans l’accomplissement honorable de cette double mission. Seuls font encore défection et continueront peut-être de le faire, les quelques hommes et femmes qui, par insuffisance de réflexion et/ou par aveuglement passionnel, ont choisi de servir des intérêts antagoniques à  ceux de leur peuple. Monsieur le Président, Votre connaissance parfaite des deux dossiers, compte tenu des hautes fonctions que vous avez si longtemps occupées à  la tête de l’à‰tat, ne peut souffrir pas l’ombre d’un doute. Pour cette raison, les Maliens commencent à  se poser des questions sur votre lenteur à  poser des actes significatifs de votre détermination à  traduire vos paroles dans la matérialité des faits. Le langage diplomatique qui édulcore la vérité que l’on doit asséner lorsque les circonstances l’exigent, la tradition négro-africaine à  la philosophie de tolérance souvent inappropriée dans son application, expliquent-ils cette attitude d’attentisme ? La crainte de décevoir vos soutiens occidentaux prometteurs d’aide au développement jamais suivie d’effet, ou presque, mais toujours au bénéfice final de leurs entreprises et toujours en confirmation de la diplomatie de mendicité particulière aux à‰tats africains en est-elle une autre source ? Pourtant, le «Â dire vrai et le faire » sont seulement plus gratifiants pour votre personne du fait des sentiments reconnaissants du peuple malien et du peuple africain, mais ils sont aussi une motivation forte pour la mobilisation de nos ressources internes, immenses à  faire pâlir d’envie toutes les nations de ces Partenaires Techniques et Financiers, véritables mercenaires de la haute finance. Monsieur le Président, En vous élisant, les Maliens ont nourri et continuent de nourrir le secret espoir de pouvoir vous comparer, positivement, au lendemain de votre gestion du pays, à  Sunjata Keà¯ta l’unificateur, à  Modibo Keà¯ta le rassembleur, deux homes du «Â dire vrai et du faire vrai ». En votre qualité de Yerewolo, le «Â dire vrai et le faire vrai », dans les circonstances actuelles passent par un certain nombre d’actions qui sont les suivantes : Révéler ouvertement et publiquement, et répéter ou faire répéter aussi souvent que nécessaire, la véritable nature et les motivations réelles du prétendu Mouvement de Libération de l’Azawa. Ce mouvement terroriste est fondé sur des revendications racistes clairement exprimées dans les années 80, dans les colonnes du journal Jeune Afrique, notamment ; elles sont connues de tous, sauf de la grande majorité des Maliens, et soutenues par tout l’occident et par les pays arabes dans un réflexe de conscience de race. Ce mouvement, qui revendique hypocritement le témoignage de l’histoire, pour justifier son antériorité d’installation, a pour ancêtres des peuples nomades qui ont bénéficié de l’accueil d’autres peuples autochtones et négro-africains ayant agi dans la pure tradition négro-africaine d’hospitalité ; il s’agit particulièrement des Sonrhay, Banmana, dogon, etc. Ce mouvement veut ouvrir une ère nouvelle de conquête coloniale et religieuse ; C’’est un mouvement d’occupation. Révéler ouvertement et publiquement, et répéter ou faire répéter aussi souvent que nécessaire le rôle véritable des faux frères Alassane Ouattara et Blaise Compaoré, complices, depuis le début de nos malheurs, des envahisseurs et hommes liges de la France. Désavouer ouvertement et publiquement, et répéter ou faire répéter aussi souvent que nécessaire cette récusation de ces deux faux frères de toute participation à  la gestion du dossier de Kidal. Révéler ouvertement et publiquement, et répéter ou faire répéter aussi souvent que nécessaire le rôle véritable de Serval et de la Minusma, chargés par la France, au nom des pays occidentaux prédateurs, et toujours par réflexe de conscience de race, de protéger de toute action des Forces Nationales de Défense et de Sécurité pour mettre hors d’état de nuire les envahisseurs du Mnla, qui n’existe que sur le terrain médiatique mais insignifiant au plan militaire. Demander ouvertement, ce qui est à  la fois votre droit et votre devoir, la mobilisation générale du peuple malien pour faire savoir à  la face du monde, que notre peuple n’est pas un peuple à  se faire manipuler pour joindre sa pression à  celle de nos ennemis en vue de vous amener à  organiser un référendum sur un statut particulier de Kidal. Demander ouvertement, ce qui est à  la fois votre droit et votre devoir, la mobilisation générale du peuple malien pour réclamer à  la face du monde le départ, dans les brefs délais, de ces troupes étrangères partisanes de nos ennemis. Rappeler ouvertement, ce qui est à  la fois votre droit et votre devoir, que les accords internationaux signés par Dioncounda Traoré sont nuls de nullité absolue, simplement parce que la fonction intérimaire de ce dernier n’a été attribuée et validée ni par la Constitution, ni par l’Accord Cadre, ni par une quelconque forme d’élection ou de consensus national. Imposé au Mali par la CEDEAO dans une conspiration franc-maçonnique, cet homme n’a jamais représenté que des intérêts inavoués au détriment de son propre pays. Monsieur le Président, Les forces centrifuges, relais de leurs maà®tres à  penser étranger, brandiront l’argument inconsistant du manque de moyens financiers pour équiper nos Forces de Défense et de Sécurité afin de les rendre pleinement opérationnelles. Si vous accordez votre confiance à  vos compatriotes, au patriotisme avéré, spécialistes de l’économie, de la finance, de la géopolitique et de la défense (dont nous ne sommes pas) qui la méritent plus que les assistants techniques étrangers, pour avoir suivi les mêmes cursus avec brio, ils vous feront la démonstration éclairée du contraire. Rien qu’avec les gisements d’or, éparpillés un peu partout sur le territoire national, vous avez assez de ressources potentielles pour faire face à  une grande partie des besoins de nos Forces Nationales de Défense et de Sécurité. Animé de la conviction de cette réalité et de bien d’autres, que vous apprendront nos spécialistes ci-dessus nommés, et instruit de la souplesse de nos traditions, qui ne sont pas figées dans leur enseignement et qui acceptent que leur pratique soit adaptée aux circonstances, nous gardons l’espoir justifié que vous essaierez de comprendre les faits suivants afin de réagir en conséquence : Pourquoi, pendant neuf longs mois durant, Dioncounda Traoré, Cheik Modibo Diarra et Django Sissoko ont abandonné les populations du nord à  leurs souffrances sans nom et nos Forces de Défense et de Sécurité sans armement aucun pour entreprendre la conquête du nord envahi ? Sachant qu’actuellement aucune transaction en matière d’armement, compte-tenu des coûts exorbitants ne se paie cash mais à  crédit, pourquoi ses trois hommes se sont ils gardés d’explorer le marché ? Quelle motivation antipatriotique a-t-elle nourri ce désintérêt total du sort de leur peuple alors qu’à  la lecture de toute l’histoire militaire de l’humanité, aucun peuple n’a attendu le délai d’une semaine à  un mois pour mobiliser ses ressources internes et l’aide de pays amis afin de tenter de circonscrire les humiliations de l’occupation subie ? l’intervention de Serval, la distribution provisoire de Kidal aux envahisseurs pour le compte de la France et d’autres pays occidentaux prédateurs ont-elles été le projet final par eux défendu ? O๠donc est-elle passée l’énorme somme glanée par eux grâce à  la contribution généreuse et patriotique à  l’effort de guerre des Maliens de l’intérieur et de l’extérieur ? O๠sont les armes et les équipements militaires qui devaient être achetés grâce au sacrifice consenti par nos compatriotes ? Pourquoi l’ancien ministre des Finances Tiena Coulibaly a-t-il été limogé au profit d’un collègue plus «Â cool » dans la gestion de ce portefeuille dont aucun audit n’a encore été fait ? Monsieur le Président, Par la pratique, jamais prise en défaut, du «Â dire vrai et du faire vrai », nos Ancêtres Méritants affirment ceci «Â  s’il y a quelques chose de plus précieux que la vie, C’’est bien l’honneur ». Nous avons la faiblesse de croire que vous ne serez pas le chef de l’à‰tat sous lequel la partition de notre pays et la «Â mauritanisation » de Kidal seront opérées pour mettre la domination d’une minorité blanche sur la majorité noire. Puissent le Créateur, dans toutes ses déclinaisons, et nos Vénérables Ancêtres vous inspirer toujours, en toute circonstance, la Pensée Juste, la Parole Juste et l’Acte Juste. Amon ! Amin ! Amen ! Avec mes remerciements anticipés pour l’attention que vous porterez à  la lecture de cette lettre ouverte, Je vous prie de croire, Excellence, Monsieur Ibrahima Boubacar Keà¯ta, Président de la République, en l’assurance de mes sentiments respectueux.

Les soldats au front révoltés par les avantages accordés au Capitaine Sanogo

Dans un document déposé à  la rédaction du Républicain, le message est clair : la décision a créé une révolte dans les rangs des combattants. Un ultimatum de deux semaines est lancé par ces soldats au front qui demandent « des explications claires et nettes » au Président de la République. « Monsieur le Président, nous avons appris, pendant que nous mourons, nous, dans le grand désert, que le Capitaine Sanogo, pour avoir fait un coup d’Etat, et mis le pays dans la situation que nous connaissons, doit bénéficier d’un salaire de quatre millions. Et les autres de son groupe, C’’est-à -dire son clan, qui refusent de venir combattre, bénéficient également des mêmes traitements », peut-on lire dans la lettre ouverte au Président de la République et signée par le Capitaine Touré (dont nous taisons le prénom). Ces soldats de l’armée malienne déclarent leur incompréhension et exigent du Président du République « des explications claires et nettes ». Ils veulent savoir s’il faut faire un coup d’Etat pour être récompensé et reconnu comme bon soldat, chose qu’ils affirment ne jamais accepter. Et « si cette décision n’était pas annulée avant dans les deux semaines suivantes, nous cesserons, nous, C’’est-à -dire moi et mes éléments, de combattre et nous sommes prêts à  en subir toutes les conséquences », soutiennent les auteurs de la lettre ouverte. Le Décret n 2013-043 /P-Rm du 22 janvier 2013 fixe les avantages accordés aux membres et au Secrétaire général du Comité militaire de suivi de la Réforme des forces de défenses et de sécurité. Son président, le Capitaine Amadou Aya Sanogo, bénéficie d’un traitement de 2 500 000 Fcfa et d’autres avantages comme l’indemnité de responsabilité et la prime de sujétion pour risque qui sont de 300 000 et 250 000 Fcfa, une indemnité de logement de 500 000 Fcfa, une indemnité forfaitaire d’entretien au titre de la consommation d’eau, d’électricité et de téléphone de 400 000 Fcfa, une Prime d’installation de 2 500 000 Fcfa, un véhicule de fonction, la gratuité des soins et examens médicaux, une Assurance couvrant les accidents de transport par voie aérienne ou de surface. La lettre ouverte au Président de la République Monsieur le Président, Nous avons appris, pendant que nous mourons, nous, dans le grand désert, que le Capitaine Sanogo, pour avoir fait un coup d’Etat, et mis le pays dans la situation que nous connaissons, doit bénéficier d’un salaire de quatre millions. Et les autres de son groupe, C’’est-à -dire son clan, qui refusent de venir combattre, bénéficient également des mêmes traitements. Nous ne comprenons pas cela et nous exigeons de vous, nous autres soldats de l’armée malienne des explications claires et nettes. Nous voulons savoir s’il faire un coup d’Etat pour être récompensé et reconnu comme bon soldat ? Nous n’accepterons jamais cela. Si cette décisions n’était pas annulée avant dans les deux semaines suivantes, nous cesserons, nous, C’’est-à -dire moi et mes éléments, de combattre et nous sommes prêts à  en subir toutes les conséquences. Fait à  Gao, le 1er mars 2013 Le Capitaine TOURE

 » Monsieur le président, j’ai honte d’être officier »

Je vous écris cette lettre ouverte aujourd’hui, Monsieur le président, parce que, comme tous les soldats maliens qui ont encore une conscience, ma dignité a été violée, mon honneur amputé, ma liberté empiétée, ma fierté écorchée. Je porte aujourd’hui Monsieur le président, le fardeau de l’affront, de l’humiliation et de la honte. J’aurais souhaité vous remettre cette lettre ouverte à  mains propres, mais J’ai tenté tous les moyens sans succès. Je suis donc désolé que vous appreniez son existence par voie de presse. l’acte que je pose aujourd’hui devant le destin et l’histoire, n’est ni une incitation à  la révolte, ni un appel à  la violence. Je suis indigné et révolté. Mon pays est agressé et occupé dans ses deux tiers par des bandits armés, des barbares apatrides et autres mécréants qui, au nom d’un islam mal assimilé, sèment la terreur dans le septentrion du Mali. Le nord de mon pays est devenu aujourd’hui une ruche sur laquelle se ruent des abeilles assoiffées. Le nord de mon pays est aujourd’hui une zone de non droit o๠des exactions les plus inhumaines sont le lot quotidien des populations abandonnées, livrées à  elle-même. Ces braves et innocentes populations martyrisées, violées, séquestrées, engrangées, sont réduites au silence, réduites à  la plus petite expression de leur existence. Devant cette tragédie humaine inqualifiable, Monsieur le président, le silence m’étouffe. Lieutenant-colonel de mon Etat, officier supérieur de l’armée de la République du Mali, para commando de formation, J’ai été blessé lors de ce même conflit latent et récurrent en 1994, précisément, le 5 octobre, à  Temeira, entre Bourem et Tombouctou, à  bord du bateau » Général Soumaré » ; J’étais alors jeune Lieutenant et vous, Monsieur le président, ministre de la défense. Aujourd’hui, je refuse de capituler devant ce diktat et cet affront. Je dénonce l’inaction et l’immobilisme des uns et des autres, la peur de l’ennemi et le manque de volonté réelle de combattre cet ennemi avec les moyens disponibles. Un adage bambara dit, je cite : « quand un serpent sort de son trou pour vous mordre, vous l’écrasez avec le bâton disponible « . Les Maliens vivent aujourd’hui dans l’indignation et la crainte d’un lendemain incertain, ce lendemain déjà  hypothéqué. O๠sont donc Soundiata Kéita, Tièba Traoré, Babemba Traoré, Samory Touré, qui ont préféré la mort à  la capitulation, à  la honte ? O๠est donc ce grand et glorieux Mali dont nous étions tous fiers ? O๠est donc l’armée malienne, cette vaillante, brave et intrépide armée malienne qui faisait notre fierté ? Aujourd’hui, Monsieur le président, comme tout soldat malien qui a encore une conscience, J’ai honte. Oui J’ai honte, Monsieur le président, J’ai honte d’être officier. Oui J’ai honte. Oui aujourd’hui J’ai honte, J’ai honte Monsieur le président, J’ai honte de porter l’uniforme et de marcher dans la rue. Dans la rue, monsieur le président, J’ai l’impression de marcher sur des braises ardentes. Oui aujourd’hui J’ai honte, Monsieur le président, J’ai honte de croiser le regard des autres, ce regard qui me transperce telles des flèches empoisonnées. Oui Monsieur le président, aujourd’hui J’ai honte d’être soldat, J’ai honte de moi-même. Mais je suis fier d’être Malien, car le Malien ne baisse jamais les bras devant l’adversité, le diktat, l’affront, l’humiliation et la honte. Le Malien ne capitule jamais. Je ne vous apprends rien par cette lettre ouverte, Monsieur le président. Mais au Mali, l’histoire est en marche, rien, nul ne peut l’arrêter. l’armée malienne a été défaite ; elle est aujourd’hui la risée du monde entier, une sorte de curiosité populaire amèrement célèbre, ses soldats jetés en pâture aux ennemis du Mali. Mais le Mali reste debout Monsieur le président. Des patriotes convaincus et engagés, civils et militaires, sont prompts à  relever le défi, à  laver l’affront fait au peuple malien et à  porter le danger au C’œur de Gao, Tombouctou et Kidal. Depuis le début de ce conflit, l’armée malienne est restée dans une léthargie totale, ballotée entre la peur et le ridicule. Elle est aujourd’hui au bord de l’implosion, minée par de graves dissensions internes, de querelles intestines insensées, de conflits fratricides incompréhensibles, gangrénée par une profonde crise de confiance et de commandement. Il est certain qu’aucune armée ne peut gagner la guerre dans la division, la suspicion et l’indiscipline des hommes. Il apparait aujourd’hui indispensable que l’armée malienne se réconcilie avec elle-même dans un élan de sursaut national, afin d’aller à  la reconquête des territoires perdus, unie et solidaire. Il lui faut aujourd’hui engager le combat avec les moyens disponibles et attaquer l’ennemi sans délai et sans attendre les soldats de la CEDEAO. Ne nous berçons pas d’illusions. l’ennemi, chaque jour, consolide ses positions et renforce ses capacités de combat. Il pose, chaque jour, des actes de défiance à  l’Etat, viole, ampute, et tue, pendant que nous perdons notre temps dans des débats stériles interminables et honteux, débats qui se focalisent sur le manque de matériels et une éventuelle intervention de soldats étrangers. La communauté internationale tergiverse à  prendre une décision courageuse. Certains de nos grands voisins jouent à  l’hypocrisie, d’autres, prétendent s’en tenir au principe de la neutralité. Pendant ce temps, le Mali se consume et se meurt à  petits feux. Engageons le combat avec les moyens disponibles et attaquons. Les soldats de la CEDEAO nous trouverons sur le terrain. l’armée malienne, après sa défaite, a opéré un repli stratégique sur le terrain, certes, mais l’armée malienne a cessé le combat ; elle a rangé le matériel et attend aujourd’hui un miracle qui ne se produit toujours pas. En terme clair, opérer un repli stratégique sur le terrain après une défaite militaire ne doit jamais signifier cesser le combat. En 1940, l’armée française a été défaite, mais l’armée française n’a jamais cessé le combat. l’armée française a même su transformer cette Depuis le début de ce conflit, l’armée malienne est restée dans une léthargie totale, ballotée entre la peur et le ridicule. Elle est aujourd’hui au bord de l’implosion, minée par de graves dissensions internes, de querelles intestines insensées, de conflits fratricides incompréhensibles, gangrénée par une profonde crise de confiance et de commandement. Il est certain qu’aucune armée ne peut gagner la guerre dans la division, la suspicion et l’indiscipline des hommes. Il apparait aujourd’hui indispensable que l’armée malienne se réconcilie avec elle-même dans un élan de sursaut national, afin d’aller à  la reconquête des territoires perdus, unie et solidaire. Il lui faut aujourd’hui engager le combat avec les moyens disponibles et attaquer l’ennemi sans délai et sans attendre les soldats de la CEDEAO défaite militaire en un véritable sursaut national et populaire, aidée en cela par des partisans, poursuivant résolument et invariablement son idéal de liberté, de fraternité, d’égalité et de justice dans une France libre et réunifiée. Le peuple français a soutenu l’armée française, parce que l’armée française n’a pas trahi le peuple français. Et nous ? Qu’avons-nous offert à  notre peuple ? Nous lui avons offert un spectacle d’indignation, de désolation et de désespoir, dans une ambiance folklorique frisant souvent le ridicule, dont les pas de danse riment avec les larmes des désespérés. Nous avons trahi le peuple malien, nous avons trahi la confiance du peuple malien et nous lui avons asséné le coup de massue. Il faut aimer son pays pour accepter de mourir pour son pays. Il faut, Monsieur le président, aimer le Mali pour accepter de mourir pour le Mali. Depuis le début de ce conflit, Monsieur le président, aucun acte concret n’a été posé pour reprendre l’initiative du combat. La prise de la localité de Douentza devrait servir de tremplin à  l’armée malienne pour engager le combat avec les moyens disponibles. Elle aurait pu ainsi redonner l’espoir au peuple malien, car le peuple malien attendait cela. Mais le peuple malien a été lamentablement déçu, il a vécu cette journée dans l’indignation, l’humiliation et la honte.« Si vous dansez avec aveugle, il faut de temps à  autre, lui donner de petits coups de pied, pour lui signifier votre présence, afin qu’il sache que vous êtes toujours là  et bien là  » a-t-on coutume de dire. Monsieur le président, parler de la venue ou non des soldats de la CEDEAO, spéculer sur nos matériels militaires bloqués aux ports de Conakry, Dakar, ou de je ne sais oà¹, ne nous avancent à  rien. Engageons le combat et attaquons avec les moyens disponibles. On ne peut pas travailler au four et avoir peur de la chaleur. Monsieur le président, l’histoire militaire de l’humanité est jalonnée de hauts faits qui prouvent à  suffisance que ce n’est pas le matériel qui est l’élément déterminant d’une victoire militaire sur le terrain. Ce n’est pas le matériel qui fait la guerre, mais l’homme. C’’est l’homme qui fait la guerre avec son courage, sa bravoure, sa détermination, animé par l’idéal pour lequel il se bat. Pour illustrer cela, Monsieur le président, je citerais seulement deux exemples éloquents : 1- Les soldats français ont été défaits à  Dien-Bien-Phu, alors que l’armée française disposait des armes sophistiquées et modernes. Dien-Bien-Phu est resté dans la mémoire collective comme la victoire du plus faible sur le plus fort. 2- l’armée américaine, l’armée la plus puissante du monde, a été mise en déroute au Vietnam. l’utilisation des armes ultra modernes, les plus redoutables, souvent non conventionnelles, n’a pas entamé le moral et la détermination du peuple Vietnamien à  se défaire de l’impérialisme américain. Le matériel militaire le plus sophistiqué, le plus redoutable, reste un tas de ferraille, si l’homme qui l’utilise a peur ou ne croit plus à  l’idéal qu’il défend. Un Général français, lors de la deuxième guerre mondiale a dit, je cite : » une armée perd la guerre quand le Caporal mouille sa culotte « . Monsieur le président, nous avons eu peur de l’ennemi, nous avons encore et toujours peur de l’ennemi. Voilà  l’amère et triste vérité. La guerre est un art. Le chef militaire qui se trouve sur le terrain est un artiste. Quatre qualités essentielles lui sont indispensables pour lui permettre de tenir toute sa place au sein de sa troupe et commander. Il s’agit entre autres : 1- De l’esprit de sacrifice ; 2- Du courage ; 3- De la bravoure ; 4- Du caractère. Il lui faut impérativement concilier ces quatre qualités pour réussir sa mission. Monsieur le président, la guerre n’a d’autre solution que la guerre. Celle-ci nous a été imposée, tramée de l’extérieur, orchestrée et manipulée par des intelligences non avouées, une agression barbare et inhumaine. Mais o๠sont donc les Généraux, Monsieur le président ? O๠sont donc les officiers ? Nous avons tous déserté, tous disparu sur la pointe des pieds et à  présent nous sommes confinés au fond des chambres, tremblotant au moindre bruit de botte à  la porte, la peur au ventre. Tous les officiers, Monsieur le président, devraient passer cette année devant une cour martiale, pour haute trahison, désertion en temps de guerre et abandon de matériels sur le terrain. Mais le peuple malien ne nous a fait aucun procès, parce que le peuple malien est un peuple indulgent, parce que le peuple malien est un grand peuple. C’’est une honte pour nous cette année d’attribuer des grades et de s’entredéchirer pour des promotions, pendant que le reste du peuple croupit au bas de l’échelle. Mais comme le dit Mao, ancien président chinois : » le ridicule ne tue pas l’homme dépourvu de dignité « . Le grade se mérite, il ne se décrète pas. Qu’avons-nous fait cette année pour le mériter ? Nous avons déserté le front, nous avons fui le combat, nous avons fui devant l’ennemi, abandonnant tout le matériel sur le terrain. Toute promotion en grade cette année, au sein des forces armées et de sécurité, est une insulte à  la conscience du peuple malien. Je n’engage aucun bras de fer avec l’armée qui reste ma famille et mon point d’attache. Je dis les choses telles qu’elles sont. Je mesure toute la portée de mon acte, en tant que soldat, J’en assume l’entière et pleine responsabilité. Ce pays m’a tout donné, en retour je lui dois tout. Et pour le soldat que je suis, ce pays, mon pays est au dessus de toute autre considération. Pour le Mali, nul sacrifice n’est vain. Si je ne peux continuer à  vivre dans l’humiliation et la honte, la mort sera alors pour moi une véritable délivrance. Je suis un soldat, Monsieur le président, tenu par le devoir de réserve, censé obéir aux ordres de ma hiérarchie. Mais voyez-vous, Monsieur le président, je suis d’abord au service et aux ordres de mon peuple avant d’être au service et aux ordres de l’armée. Il faut souvent choisir la désobéissance là  o๠l’obéissance est déshonorante. Dès la diffusion de cette lettre ouverte, on m’enverra sûrement une horde de soldats pour me faire regretter mon acte. Mais les commanditaires d’une telle décision se trompent, car je vis pour un idéal, celui de servir mon pays, en tout temps, en tout lieu, en toute circonstance, sans condition aucune, au prix de ma vie s’il le faut. Aucune force au monde ne peut m’enlever cet idéal. Je suis prêt à  mourir pour le Mali, dans une civière, s’il le faut, pour débarrasser définitivement et complètement mon pays de cette vermine. Donnez-moi Monsieur le président, un char, un B.T.R, un B.R.D.M.2 et un commando de 90 hommes équipés en grenades, lance-roquettes et fusils d’assaut ; donnez-moi ces moyens, Monsieur le président, et je vous donnerai 24 heures pour libérer Douentza et marcher sur Gao. Je jure sur ma lignée peuhle et sur mon honneur de soldat qu’il en sera ainsi, ou l’ennemi marchera sur mon corps. Je mets au défi tout juriste, si éminent soit-il, si émérite soit-il, de condamner mon acte. l’ennemi est-il celui qui prend les armes contre son propre pays, ou celui qui le défend au prix de sa vie ? J’invite tous les patriotes maliens, civils et militaires, convaincus et engagés, à  observer une journée de jeun le lundi 5 novembre 2012 par solidarité avec nos compatriotes du nord, pour partager une journée de souffrance et de douleur avec eux. Pour ma part, J’ai décidé, à  compter de lundi 29 octobre 2012, d’entamer une grève de la faim illimitée: soit l’armée se décide d’engager le combat et d’attaquer avec les moyens disponibles, sans délai et sans attendre les soldats de la CEDEAO, soit on me donne les moyens d’engager le combat tout seul et d’attaquer l’ennemi, ou je meurs sur mon lit. Ces bandits armés ne sont pas invincibles, ils ne sont pas immortels. Ces bandits armés ne sont pas des diables, ce sont des êtres humains comme nous. Pourquoi avoir peur d’eux alors ? Pourquoi avoir peur de les affronter avec les moyens disponibles ? En tout cas, moi, Seydou Moussa Diallo, lieutenant-colonel de mon état, officier supérieur de l’armée de la république du Mali, je dis non au diktat. Je refuse tout compromis tant que ces bandits armés occuperont encore un centimètre du territoire de mon pays. La guerre d’abord, la négociation ensuite. Le bateau-Mali a tangué, mais le bateau-Mali n’a pas chaviré, le bateau-Mali ne va jamais chavirer. Seuls les stupides et les imbéciles osent s’en prendre au Mali. Nous n’échangerons rien contre notre liberté, notre dignité, notre honneur et notre patrie. l’intégrité territoriale de notre pays n’est pas négociable. Nous ne capitulerons jamais. Nous sommes jaloux de notre souveraineté et fiers d’être Maliens. Il faut aimer son pays pour accepter de mourir pour son pays ; il faut aimer le Mali, pour accepter de mourir pour le Mali. Engageons le combat et attaquons l’ennemi avec les moyens disponibles. Les soldats de la CEDEAO nous trouveront sur le terrain. Pour la gloire et la grandeur du Mali, nous vaincrons

Francophonie : la jeunesse africaine écrit à François Hollande

Excellence Monsieur le président François Hollande, Au moment o๠vous vous apprêtez, en tant que président de la république française, à  effectuer votre premier voyage en terre africaine à  l’occasion du sommet de la Francophonie, nous, Jeunesse africaine, venons auprès votre Bienveillance porter un certain nombre de faits auxquels nous faisons face depuis plus de 50 ans, et sollicitons une action décisive de votre part lors de ce sommet qui se tiendra du 12 au 14 octobre 2012 à  Kinshasa au Congo. La Jeunesse africaine vient vers vous parce que ce voyage s’effectuera dans un contexte particulier. En effet, au Togo, les milliers de morts de 2005 n’ont pas toujours empêché à  ce jour l’à‰tat de mater dans le sang le soulèvement populaire, et ce malgré l’entrée historique en scène des femmes togolaises (30 août 2012) décidées de marcher nues pour maudire la tyrannie. Au Gabon, le régime a récemment réprimé dans la violence les manifestants pacifiques qui rejettent toujours le verdict des urnes des dernières présidentielles. Au Congo Brazzaville, le peuple a depuis longtemps été littéralement réduit au silence. De l’autre côté du fleuve, au Congo Kinshasa, les élections truquées ont cédé la place à  la violation des droits de l’homme et à  la naissance de la rébellion du M23 qui poursuit une guerre ayant déjà  fait plusieurs millions de morts. En Guinée comme au Cameroun, au Burkina Faso comme au Tchad, la violence policière et militaire et les manipulations des codes électoraux en vue d’assurer l’éternité politique aux chefs d’à‰tats sont devenues le mode de gouvernance qui fait de l’espace francophone africain la pire et la dernière des quatre aires linguistiques du continent (arabophone, lusophone, anglophone et francophone). De l’Afrique centrale à  l’Afrique de l’ouest francophones, quand ce ne sont pas ces événements qui font l’actualité, ce sont les caisses publiques qui sont vidées par les gouvernants dont bon nombre passent la moité de l’année dans les paradis fiscaux, laissant nos pays dans une situation de pauvreté extrême et de tension explosive. Comment ne pas s’étonner que, dans ce contexte, la Francophonie tienne son sommet de 2012 à  Kinshasa au Congo? Que ce sommet n’ait pas été déplacé dans un autre pays ayant présenté des garanties minimales de bonne gouvernance, comme au Niger par exemple, n’a pas comblé les attentes de la Jeunesse Africaine. Pour cette raison, on peut comprendre les critiques émises par les organisations de défense des droits de l’homme tant au Congo Kinshasa, dans le reste de l’Afrique qu’en France, critiques qui sont autant d’appels à  l’annulation de votre voyage au Congo, le gouvernement en place n’ayant pas toujours donné des garanties de bonne gouvernance, de justice et de démocratie. Cependant, un regard en profondeur permet de réaliser que votre présence à  ce sommet était inévitable, que votre Excellence l’ait voulu ou non, puisque la charte de l’Organisation stipule en son article 1 (2) que la Francophonie «respecte la souveraineté des à‰tats, leurs langues et leurs cultures et observe la plus stricte neutralité dans les questions de politique intérieure.» Aux yeux de la jeunesse africaine, cet article est la clé de la compréhension de tout, puisqu’il rend possible les rencontres chaleureuses, respectueuses et dénuées de critique entre les démocraties et les dictatures, heurte les promesses les plus fortes et affaiblissent de manière alarmante les exigences en matière de justice et de démocratie. Excellence Monsieur le président François Hollande, Lorsque nous nous rappelons que le jour o๠nous sommes sortis en masse pour vous élire, vous aviez fait la promesse «que le 06 mai 2012 sera une bonne nouvelle pour les démocraties et une terrible nouvelle pour les dictatures», nous pensons que l’heure de la tenue de cette promesse est arrivée, et qu’elle commence par un amendement des statuts de la charte de cette organisation. Au fait, comment la Francophonie peut-elle «observer la plus stricte neutralité dans les questions de politique intérieure» des pays dictatoriaux et y réussir l’objectif d’aide «à  l’instauration et au développement de la démocratie» comme le recommande l’article 1 (1) ? Un soutien à  l’instauration de la démocratie ne peut se faire dans un contexte de dictature que si l’on cesse d’être neutre. Aussi, trouvons-nous, jeunesse africaine, dans la relation entre l’article 1 (1) et l’article 1 (2) une opposition fondamentale qui fait la faiblesse de l’institution francophone et constitue en même temps le motif valable pour lequel nous en appelons à  votre fermeté dans la réalisation de votre promesse. Ainsi, rendu à  Kinshasa, nous vous saurions gré de bien vouloir lever cette contradiction statutaire et de procéder aux amendements règlementaires. N’avez-vous pas vous même réaffirmé le 27 août 2012, reprenant l’article 1 (1) de la charte, que «la Francophonie, ce n’est pas simplement une langue en partage mais aussi une communauté de principes et d’idéaux»? De ce fait, nous attendons de ce sommet de Kinshasa que vous pesiez, de tout le poids de la France des libertés, sur les orientations de la conférence ministérielle, instance décisionnaire, afin de modifier et de compléter l’article 1 (2) de la charte comme suit : «La Francophonie respecte la souveraineté des à‰tats, leurs langues et leurs cultures. Elle observe la plus stricte neutralité dans les questions de politique intérieure dans la mesure o๠les pays membres poursuivent sans faille et rendent concrets les objectifs de démocratie et d’à‰tat de droit contenus dans l’article 1 (1) de la présente charte». La Jeunesse africaine aimerait aussi obtenir à  ce sommet une clarification, sinon une modification de l’article 9 (3) de la charte qui stipule que «l’Organisation Internationale de la Francophonie peut contracter, acquérir, aliéner tous biens mobiliers et immobiliers, ester en justice ainsi que recevoir des dons, legs et subventions des gouvernements, des institutions publiques ou privées, ou des particuliers.» Il nous semble qu’il s’agit là  de l’article à  l’origine de toutes les manipulations, de tous les jeux de passe-passe qui font de la Francophonie la face visible de la Françafrique. Excellence Monsieur le président François Hollande, l’opinion a beau penser que le destin de l’Afrique francophone était entre les mains de sa jeunesse. Nous le voulons bien, mais la réalité est que le sommet qui se tiendra à  Kinshasa sera l’occasion pour les chefs d’à‰tats d’Afrique centrale et de l’Ouest de vouloir modifier la direction de ce destin en notre défaveur. Et s’il advenait que ce sommet accouche d’une nouvelle souris, C’’en sera une de trop. De plus, si Kinshasa ne devient pas le point de départ d’une Afrique nouvelle et de relations justes entre la France et les pays africains, nous le regretterons amèrement. Voilà  pourquoi nous vous sollicitons désormais comme allié, car le 27 août 2012, vous aviez, lors de l’annonce de votre premier voyage en terre africaine, affirmé vouloir «tout dire partout et faire en sorte que ce qui soit dit soit fait». Ainsi, peut-être Kinshasa marquera-t-il le tournant de notre histoire; et peut-être notre rêve de voir tomber plusieurs dictatures d’ici la fin de votre premier mandat, en commençant par les plus anciennes et les plus cruelles, se transformera-t-il en réalité. Faites qu’il en soit ainsi, Monsieur le président, pour la grandeur de la Francophonie.Si rien n’est fait à  Kinshasa, les textes fondateurs de cette institution tomberont en désuétude à  mesure que l’Afrique francophone régressera sous le poids de ses régimes totalitaires. Et la conséquence ne sera rien d’autre que la percée d’une chinophilie déjà  redoutable, l’image de la France en Afrique francophone n’étant pas séduisante à  nos jours. Quand on sait que C’’est l’Afrique qui donna pourtant à  la Francophonie le plus grand contingent de pays membres, et que dans 40 ans, C’’est elle qui comprendra 80 % de Francophones du monde, on se demande comment, dans un monde dominé par l’économie, la France en est arrivée à  ne pas pouvoir y créer un grand marché de consommation de produits de la civilisation francophone. La volonté de la Chine de corriger cette erreur historique en créant en Afrique son plus grand marché de consommateurs devient compréhensible. Si la fin des dictatures n’est pas proclamée à  Kinshasa, les sommets Chine-Afrique, initiés depuis quelques années, aboutiront certainement à  la création de «l’Organisation Internationale de la Chinophonie». Seule, l’instauration des systèmes démocratiques fiables sera le gage d’une Francophonie partagée partout en Afrique, parce que renovée, modernisée et rendue compétitive face à  une Chinafrique déjà  présente et frileuse, elle aussi, des dictatures. Ce sera le signe fort de votre engagement à  faire bouger les lignes dans la perspective de la tenue de votre promesse du 06 mai 2012. Nous vous prions de croire, Excellence Monsieur le président François Hollande, en la sincérité de nos propos et en l’expression de notre haute considération.

La lettre d’Alioune Ifra Ndiaye au capitaine Sanogo

Bonjour mon capitaine, Je me permets de vous adresser cette lettre ouverte parce que je vois que mon pays s’enfonce dans l’aventure et que je ne peux pas me taire. Mon capitaine, vous avez pris le pouvoir parce que vous étiez mécontent, comme beaucoup, mais surtout parce que vous aviez des armes. Ce qui est d’ailleurs le cas des rebelles du Nord. Ils étaient mécontents et ils ont des armes. Ils les ont retournées contre leur pays. Aujourd’hui, leur mécontentement est devenu une revendication politique : la partition du Mali. Mon capitaine, votre mécontentement est malheureusement en train de changer de nature. Il provoque une confusion politique qui coupe le Mali du reste du monde. Mon capitaine, J’observe que, pro ou anti coup d’Etat, tout le monde est unanime pour dire que vous n’êtes pas une mauvaise personne. Mais ça ne donne ni la légitimité, ni les connaissances qui permettent, au XXIe siècle, de diriger le pays. Mon capitaine, la plupart des gens qu’on entend très fort, qu’ils soient pro ou anti coup d’Etat, ne cherchent qu’une chose : attirer votre attention et se positionner pour le « partage du gâteau ». Il ya quelques mois, beaucoup d’entre eux qualifiaient ATT de messie. Certains lui ont même proposé un troisième mandat. D’autres sont mécontents, parce qu’on leur a pris leur strapontin. C’est malheureusement une réalité de notre pays, une réalité que nous vivons tous, que vous vivez comme nous. Et quand les événements tourneront mal – il y a toujours un moment o๠ça tourne mal – ces mêmes personnes qui aujourd’hui vous encensent diront : « On l’avait bien dit, il n’écoute pas les gens ». Mon capitaine, je ne crois pas qu’un seul Malien soit fier de ce qui se passe aujourd’hui. Mais nous sommes tous responsables de la situation. ATT, vous, le citoyen lambda, moi…. J’imagine la pression sociale que vous devez subir. « C’’est notre tour maintenant » vous diront la famille, les amis, les anciens proches et les nouveaux proches, tous les opportunistes que toujours le pouvoir attire. Ces sentiments destructeurs ont déjà  dérouté du droit chemin des milliers de cadres compétents. Les liens familiaux et les passe-droits priment sur la compétence. La société elle-même n’a pas pris la mesure du chantier. La preuve. Nous tolérons la corruption quand elle est le fait d’un parent qui nous en fait profiter. Beaucoup d’associations et de partis politiques vous soutiennent aujourd’hui espérant tirer de ce soutien un maroquin, un strapontin, un avantage. l’impasse dans laquelle la situation nous met, les dangers qu’elle fait courir à  la patrie, à  nous tous, à  vous même, C’’est le dernier de leur souci. Mon capitaine, des centaines de milliers de personnes comme moi n’ont pas besoin d’être ministres, députés, directeurs généraux, conseillers municipaux, ect… Nous savons travailler. Nous nous sommes assumés en créant les moyens de notre activité, des associations, des ateliers, des exploitations agricoles, des PME, des PMI. Nous sommes le C’œur du dynamisme du Mali d’aujourd’hui. Nous sommes la vraie société civile. Nous appartenons à  des familles politiques différentes ou même à  aucune. Aux élections prochaines, nous ne voterons pas pour les mêmes candidats. Nous sommes souvent maltraités par le système. Mais nous n’avons pas souhaité le coup d’Etat. Nous voulons un Mali stable avec des repères intouchables quel que soit le problème. Le Sénégal vient de nous donner une leçon qu’aujourd’hui nous méditons tous dans la tristesse et l’angoisse du lendemain. Mon capitaine, imaginez un homme qui change constamment de nom de famille. Pensez-vous que ses voisins lui feront confiance ? Sa propre famille lui fera-t-elle confiance ? Un ami me disait hier, « l’eau versée ne peut être ramassée ». C’’est vrai. Mais nous pouvons sortir de cette impasse par le haut. Et la CEDEAO nous tend une perche. Elle n’est pas géniale comme solution, mais elle nous permettra de sortir rapidement de cette impasse. Vous. Nous. Le pays. Beaucoup de citoyens maliens de ma génération ou plus jeunes sont décidés à  tout faire pour que le laisser-aller, la corruption, les injustices, le mépris de l’intérêt général n’aient plus droit de cité dans notre patrie. Là  est la vraie force des idées que vous affirmez vouloir mettre en œuvre, pas dans la peur, ni dans les fusils. Alioune Ifra Ndiaye Opérateur culturel

Lettre de Mission : Les « Douze travaux » de Mariam Kaidama Sidibé

En lui remettant le précieux document, le président de la République, Amadou Toumani Touré, a ainsi engagé Mariam Kaidma, à  poursuivre la mise en œuvre de la Lettre de Cadrage adressée à  l’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé. Laquelle, faut-il le rappeler, s’inspire du Projet pour le Développement Economique et Social (PDES) sur la base duquel le président ATT a été réélu en 2007. Le temps joue contre elle D’emblée, force est de noter que tout est prioritaire dans cette Lettre de Mission, à  l’allure de programme de campagne électrale. ‘’La réalisation des réformes politiques que J’envisage, après vingt (20) ans environ de pratique institutionnelle, pour corriger les insuffisances et combler les lacunes de notre système politique…. Je vous demande de veiller avec la plus grande diligence à  l’aboutissement des réformes politiques envisagées. » a déclaré ATT lors de la remise du document. Le président ATT n’entend point laisser son successeur, comme le lui suggère l’opinion, procéder aux réformes et veut bien les mener à  terme. Même s’il a conscience que le temps joue contre lui. Et que chaque jour qui passe est une victoire de plus pour les opposants aux réformes. D’autant que ces réformes, juge un observateur, le malien lambda s’en fout, et est plus préoccupé par la vie chère, le front social ou les maux de l’école. ATT persiste cependant : ‘’l’année 2012 sera une année électorale (élections législatives et présidentielle).  l’importance de cet événement doit vous préoccuper grandement. Au regard des attentes de nos compatriotes, je veux des élections libres, transparentes et crédibles pour mettre notre pays à  l’abri de soubresauts préjudiciables à  sa stabilité tant louée au-delà  de ses frontières. ‘’  Tout cela paraà®t clair mais il faudrait rapidement trouver les moyens financiers  pour matérialiser la volonté du chef de l’Etat.  Et avec la polémique autour de l’utilisation du fichier électoral, issu du Ravec, ne manquera pas de retarder le processus. ‘’Je me réjouis des efforts déployés par le Gouvernement au cours des dernières années pour atténuer les conséquences néfastes de l’indisponibilité ou du renchérissement de certains produits de grande consommation et de première nécessité comme les céréales, l’huile, le lait et le sucre. Mais les résultats escomptés n’ont pas été totalement atteints. C’’est pourquoi je vous engage à  poursuivre et à  intensifier les actions entreprises en vue d’assurer une plus grande disponibilité et une meilleure maà®trise des prix de ces denrées, toutes choses participant de l’amélioration constante des conditions de vie des populations. » Voilà  le vrai problème. Les Maliens face à  la cherté de la vie Le message d’ATT est assez édifiant sur le point. En dépit des efforts déployés par le gouvernement, le ‘’Malien moyen » lutte quotidiennement pour assurer sa survie. Les prix ne cessent d’augmenter alors que les revenus, notamment, les salaires stagnent. Le Rapport national (édition 2010) sur le Développement Humain Durable, dont le thème porte sur la ‘’crise alimentaire : enjeux et opportunités pour le développement du secteur agricole » nous apprend que les ménages à  faible revenu diminuent le nombre de repas quotidiens et leurs dépenses non alimentaires. ‘’La situation de l’école constitue depuis longtemps une préoccupation majeure qui doit être traitée avec toute l’attention requise. » Le président ATT a raison sur ce point. Pour le cas de l’école, le temps de la parole est révolu. Il faut agir maintenant. Et très vite. En quelques mois, on voit très mal Mme le Premier Ministre réussir à  redresser l’école. Là  o๠ses prédécesseurs ont échoué, surtout lorsqu’elle refuse de recevoir les grévistes à  la Primature. Si Mme le Premier ministre épargne à  notre université le spectre d’une année blanche, elle aura fait mieux, disent certains. ‘’ Mais la bonne gouvernance ne peut s’accommoder de l’impunité, de la corruption et des autres formes de délinquance économique et financière. » La remarque présidentielle est juste, voire pertinente. Ceux qui encouragent l’impunité sont connus de tous ainsi que leurs protecteurs. Il ne s’agit plus de dénoncer mais de poser des actes concrets. Un miracle en douze mois La poursuite et l’approfondissement du dialogue avec l’ensemble des partenaires, principalement les partenaires sociaux, le renforcement de la paix sociale et d’un climat de sécurité sur toute l’étendue du territoire national, un traitement adéquat de la question de l’emploi, surtout celui des jeunes, l’assainissement des finances publiques et la rigueur dans la gestion des ressources nationales sont des aspects importants de la lettre de mission présidentielle. l’exécution et le prolongement des chantiers ouverts dans les domaines de l’Agriculture, la santé, l’eau, l’énergie, le désenclavement et la sécurité constituent des défis à  relever pour l’équipe gouvernementale de Mme Cissé Mariam Kaà¯dama. Au vu de tout cela, il faudrait une baguette magique à  Mariam Kaidam Cissé pour pouvoir réaliser les objetifs de cette lettre de mission

Koulouba : Le Président trace le sillon de la mission du Premier ministre

Ce matin, à  Koulouba, on n’a pas eu besoin de faire circuler une liste de présence pour s’assurer que tous les membres du Gouvernement présents à  Bamako avaient répondu à  l’invitation du Président de la République. Un simple coup d’œil a suffi pour en avoir le C’œur net. Tous, à  commencer par le premier d’entre eux, Mme CISSE Mariam Kaà¯dama SIDIBE, avaient, très tôt, pris place au Salon Mali du Palais de Koulouba. l’événement, d’importance, qui s’est même payé le luxe de bousculer légèrement le Conseil hebdomadaire des Ministres, consistait, pour le Chef de l’Etat, à  remettre à  Mme le Premier Ministre une lettre de mission. Ces différents prédécesseurs ont été soumis au même rituel. Cet instrument de navigation indispensable à  la conduite de l’action gouvernementale est apparu en 2002 dans notre gouvernance sous l’appellation de Lettre de Cadrage. En fonction du timing politique, il a pu s’appeler aussi Lettre de mission. Le Président de la République ce matin à  Koulouba Mais quelle que soit la richesse de notre lexique politique, Lettre de Cadrage, Lettre de mission, Feuille de route… renvoient à  une et une seule notion, celle de Tableau de bord. Qui, dans l’action et dans le temps, détermine les objectifs à  atteindre, les résultats à  réaliser, les activités à  mener pour ce faire, les critères et indicateurs de performance qui renseignent sur le niveau et la qualité de l’action, les différentes sources de vérification qui attestent la sincérité de cette action… en veillant, au maximum, à  maintenir ce que les formateurs désignent par le vocable barbare de « congruence ». A priori, on n’est pas loin des Douze Travaux de Hercule à  réaliser en quatorze mois, mais dans la pratique, la qualité des hommes et des femmes qui composent le Gouvernement permet largement d’être à  la hauteur de la mission. Le Président de la République s’est voulu confiant et optimiste, rappelant la parfaite symétrie entre la Transition – qu’il a pilotée avec le bonheur que l’on sait – et le temps qui nous sépare de la sortie. Amadou Toumani TOURE s’est surtout employé à  communiquer son enthousiasme à  Mme le Premier Ministre et à  son équipe gouvernementale. Il n’a pas économisé les formules du genre « Mme, vous êtes une personne d’expérience », « il ne faut pas désespérer du Mali » ou encore « nous sommes à  la hauteur du défi ». Défi, le mot est lâché ! Le Gouvernement, sous la houlette de Mme le Premier Ministre, devra réussir, en premier lieu, de conduire, avec succès, le défi des réformes politiques rendues nécessaires par vingt ans de pratique institutionnelle. Sur cette question, on ne part pas du néant ; en effet, le Ministre Daba DIAWARA et son équipe du Comité d’Appui aux Réformes Institutionnelles (CARI) ont fait un travail de fourmi et mis à  disposition du matériau de qualité. Autre défi majeur, l’organisation des élections législatives et présidentielle en 2012. Le Chef de l’Etat a engagé le Premier Ministre et le Gouvernement à  ne ménager aucun effort pour organiser des élections libres, transparentes et crédibles. Il a dit ne pas comprendre tout le tintamarre qui a cours en ce moment au sujet de la liste électorale. Peut être, a-t-il laissé entendre, certains acteurs du jeu politique tireraient-ils quelque dividende à  jouer à  se faire peur et à  semer la confusion et le doute dans l’esprit de nos concitoyens. Sur un ton pédagogique, le Président TOURE a fait sien un proverbe chinois qui conseille : au lieu de maudire l’obscurité, il faut allumer une bougie. Le Premier Ministre entouré des membres du Gouvernement ATT entend être l’homme des élections propres. Il l’a clairement fait savoir dans sa lettre de mission en ces termes : … aucune place ne doit être faite à  l’improvisation. Dans la lettre de mission, le Président TOURE revendique sa proximité avec le peuple dont il comprend les préoccupations face au renchérissement du coût de certains produits de première nécessité. Aussi, a-t-il demandé à  Mme le Premier Ministre de travailler d’arrache-pied à  rendre disponibles les produits de grande consommation à  un coût supportable par la bourse du Malien moyen. Au passage, il a rappelé les efforts de l’Etat qui subventionne, à  coups de milliards de nos francs, nombre de services et biens dans l’unique but de soulager les souffrances de nos concitoyens. Les cas de subvention les plus connus à  ce jour sont relatifs notamment à  la fourniture des produits pétroliers, de l’eau et de l’électricité. Plus qu’une simple ébullition, le front social est entré en éruption depuis plusieurs semaines. La situation a de quoi inquiéter, constate le Chef de l’Etat. Tout en reconnaissant la justesse du combat des travailleurs, le Chef de l’Etat se démarque de certaines modalités de revendications qui conduisent aux grèves illimitées. ATT a conseillé au Premier Ministre d’être à  l’écoute du corps social et d’œuvrer du mieux qu’il peut à  sauvegarder la paix et la quiétude. Le Chef de l’Etat lui a aussi conseillé de prendre ses distances vis-à -vis de la démagogie, en ne promettant que ce que l’Etat peut offrir. En revanche, le Président TOURE a fermement instruit le Chef du Gouvernement de respecter scrupuleusement tous les engagements pris et ceux à  venir. Le Chef de l’Etat a poursuivi sur sa lancée en attirant l’attention du Premier Ministre sur d’autres préoccupations non moins importantes de l’heure, à  savoir le banditisme dans nos grandes villes, l’insécurité au Nord, l’école et l’emploi. Sur ce dernier sujet, le Président TOURE a évoqué avec beaucoup d’enthousiasme le Projet US-AID qui adresse l’auto-emploi en faveur des jeunes ruraux. En définitive, on retient de l’exposé du Chef de l’Etat et de l’analyse du contenu de la lettre de mission adressée au Premier Ministre qu’il n’y a pas péril en la demeure. Mieux, le Mali est un pays débout qui a foi en son avenir. Diarra Diakité