Les militaires français à Kidal, fief des islamistes

L’armée française a pris position mercredi matin sur l’aéroport de Kidal, troisième grande ville du Nord du Mali, première conquise par les rebelles touareg et les groupes islamistes en mars 2012. Des militaires français ont pris position dans la nuit de mardi à  mercredi sur l’aéroport de Kidal, troisième grande ville du Nord du Mali, après Gao et Tombouctou, ont indiqué des sources concordantes. « Un avion français s’est posé sur la piste de l’aérodrome de Kidal. Ils ont pris position sur l’aérodrome. On voit aussi des hélicoptères », a déclaré un responsable de l’administration locale. L’information a été confirmée par une source de sécurité régionale : « Nous confirmons que des appareils français sont sur la piste d’atterrissage de Kidal, et des hélicoptères de protection dans le ciel ». Des « éléments français ont été mis en place cette nuit à  Kidal », a confirmé mercredi matin le porte-parole de l’état-major des armées, le colonel Thierry Burkhard. Il s’est refusé à  toute précision sur cette opération. Kidal, fief d’Ansar Dine, groupe islamiste armé Ces informations surviennent alors que les soldats français et maliens ont reconquis en 48 heures et sans rencontrer de réelle résistance les deux plus grandes villes du Nord du Mali, Gao et Tombouctou, qui étaient aux mains de groupes islamistes armés qui ont multiplié les exactions depuis plus de neuf mois. Kidal, troisième centre régional du Nord du Mali, à  1.500 km de Bamako, dans l’extrême nord-est malien, près de la frontière algérienne, était le fief d’Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), un groupe islamiste armé, dirigé par un ex-rebelle touareg malien, Iyad Ag Ghaly. La ville a été la première conquise par les rebelles touareg et les groupes islamistes en mars 2012. Les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) avaient ensuite été évincés de la région par leurs anciens alliés. Selon plusieurs témoignages ces derniers jours, les principaux responsables des groupes islamistes armés se sont réfugiés dans les montagnes de la région de Kidal. Par ailleurs, des centaines de personnes ont fui Kidal vers des villages du nord, en direction de la frontière algérienne, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, qui affirme que l’accès à  la nourriture et aux biens de première nécessité a été sérieusement affecté par le conflit et la fermeture de la frontière.

Tombouctou libérée des djihadistes

En trois semaines d’une offensive éclair, la France est en passe d’avoir chassé les différents groupes islamistes armés des villes du nord du Mali. Après avoir enlevé Gao samedi, les forces franco-maliennes ont repris Tombouctou entre dimanche et lundi, les Touaregs «laà¯ques» du MNLA affirmant de leur côté contrôler Kidal. Alors que les soutiens internationaux manquent toujours, plusieurs centaines de soldats français et du matériel ont été débarqués à  Dakar en renfort, le défi à  venir étant la sécurisation et le contrôle du terrain reconquis. «Nous sommes en train de gagner cette bataille», a résumé le président François Hollande, avant aussitôt d’ajouter qu’une fois l’intégrité du Mali restaurée, les forces françaises ont vocation à  rejoindre leur base. Tombouctou, tombée l’an dernier aux mains des islamistes, a été encerclée dans la nuit de dimanche à  lundi. Un millier de militaires français et 200 Maliens ont participé à  l’opération. Le colonel Burkhard, porte-parole des armées françaises, a parlé d’«une action combinée avec appui aérien et moyens de renseignement – un Atlantique II et un drone». Des milliers de manuscrits incendiés? Alors que les soldats français et maliens prenaient le contrôle de la ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco sans rencontrer de résistance et sous les applaudissements, l’inquiétude grandissait sur les exactions et dégâts commis par les combattants islamistes. Avant de fuir, ils auraient incendié une bibliothèque contenant des milliers de manuscrits inestimables. «Les rebelles ont mis le feu à  l’institut Ahmed-Baba créé récemment par les Sud-Africains, cela s’est produit il y a quatre jours», a déclaré lundi à  l’agence Reuters Haà¯lé Ousmane, le maire de Tombouctou. Le représentant en Europe du MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad), Moussa ag Assarid, a affirmé lundi matin au Figaro que son mouvement venait de reprendre la ville et la région de Kidal, au nord-est du Mali. «Nous contrôlons la ville de Kidal, ainsi que les villes voisines comme Tessalit et In Khalil. Notre mouvement s’inscrit désormais dans la lutte contre les terroristes», a-t-il précisé. L’information a été confirmée à  Kidal, par des rebelles touaregs du MNLA rejoints par des dissidents d’un groupe islamiste armé. Les combattants islamistes les plus déterminés d’Aqmi et d’Ansar Dine, qui auraient fui Gao et Tombouctou pour Kidal, pourraient désormais se cacher dans les montagnes avoisinantes. Comment apporter aide et renfort aux militaires français et africains qui risquent bientôt d’être harcelés par les islamistes? Lundi, l’Union africaine a estimé à  460 millions de dollars le budget du déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma). Une nouvelle réunion est programmée aujourd’hui dans la capitale éthiopienne en présence de responsables européens, américains et japonais.

Serval aux portes de Tombouctou

Frappes aériennes suivies d’opérations au sol. Le modus operandi est le même pour la libération des deux grandes villes du nord du Mali, occupées depuis dix mois maintenant par des islamistes armés. l’offensive terrestre et aérienne a été menée dans la nuit du dimanche au lundi et a permis de prendre le contrôle de l’aéroport et de tous les accès à  la Cité des 333 saints. Selon des sources militaires maliennes et françaises, C’’est désormais la totalité de la « Boucle du Niger » entre les deux bastions islamistes de Tombouctou (900 km au nord-est de Bamako) et Gao (1.200 km au nord-est de la capitale malienne) qui est sous contrôle. l’artillerie lourde La manœuvre conjointe des forces françaises de l’opération Serval et des forces maliennes s’est déroulée avec un appui de patrouilles d’avions de chasse français, a précisé le colonel Burkhard. L’armée française a mis les moyens lourds à  contribution, avions-bombardiers, hélicoptères, blindés, forces spéciales … Le groupement tactique interarmes (GTIA) 21, venant de l’axe Diabali, Néré, Goundam a saisi l’aéroport de Tombouctou. Dans le même temps, un largage de parachutistes avait pour objet de bloquer les « exfiltrations ennemies » tandis qu’un groupement aéromobile (hélicoptères) était engagé en appui de ces deux forces. Aucune résistance A Tombouctou comme à  Gao il y a quelques heures, il n’y a pas eu de réel affrontement entre les forces alliées et les islamistes armés dont la plupart avait fui ces localités avant l’arrivée des militaires. Le porte-parole de l’état-major des armées (EMA) à  Paris, le colonel Thierry Burkhard a affirmé à  l’AFP que ce contrôle a été réalisé en 48 heures, sans « aucune résistance » des islamistes. «Nous contrôlons l’aéroport de Tombouctou. Nous n’avons rencontré aucune résistance. Il n’y a aucun problème de sécurité en ville », a ajouté une source malienne. Avant de partir, les islamistes se sont cependant livrés à  des exactions, selon plusieurs témoignages d’habitants. Ils auraient également incendié une bibliothèque de Tombouctou contenant des manuscrits. Investir les villes reconquises La sécurisation complète de Tombouctou devrait encore prendre quelques heures voire quelques jours, la configuration de la ville compliquant l’avancée des troupes alliées. Tombouctou est une superposition de ruelles étroites abritant de nombreux monuments anciens et de mosquées. L’absence d’opposition des islamistes ne veut pas dire qu’ils se sont résignés à  abandonner la ville et on peut craindre, selon des sources militaires, des attaques isolées de groupuscules restés sur place. A présent, les appels se multiplient pour accélérer le déploiement des troupes africaines. Le besoin va effectivement aller croissant en matière de troupes pour occuper le terrain reconquis. Les militaires de la force interafricaine ont commencé depuis la semaine dernière à  se déployer. Des problèmes de leadership sont d’ores et déjà  à  noter au sein de la MISMA dont certains éléments refuseraient de se rendre sur les lieux d’affectation, en particulier des localités proches du front.

Les forces françaises et maliennes entrent à l’aéroport de Tombouctou

C’est un tournant dans la guerre au Mali. Deux semaines après le déclenchement de l’opération «Serval», les forces françaises et maliennes contrôlent l’aéroport de Tombouctou et les accès routiers à  la ville, au terme d’une opération terrestre et aérienne menée dans la nuit de dimanche à  lundi. Les forces armées n’auraient rencontré aucune résistance de la part des islamistes. Après avoir pris Gao, samedi, les militaires français et maliens ont foncé vers le nord-ouest et se sont arrêtés devant cette ville historique, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Le double mouvement militaire vers Gao et Tombouctou a été précédé d’une trentaine de sorties aériennes, selon le ministère français de la Défense. Avec la prise des accès à  Tombouctou, la coalition contrôle désormais la «Boucle du Niger», entre la cité du désert et Gao. La conquête de la ville n’est cependant pas acquise. «Tombouctou, c’est délicat. On n’y entre pas comme ça», souligne un militaire malien. Les soldats devront pénétrer dans un dédale de ruelles de pisé parsemées de mosquées et de monuments anciens. Toute la question est de savoir si les combattants islamistes ont l’intention de s’y retrancher afin d’y mener une guérilla urbaine, ou s’ils abandonneront la ville afin de se replier dans des lieux plus sûrs. Gao, à  1200 km au nord-est de Bamako, était tombée samedi au cours d’une opération spectaculaire: des membres des forces spéciales françaises appuyés par l’aviation s’étaient d’abord emparés de l’aéroport et d’un pont stratégique. Puis des soldats tchadiens et nigériens étaient venus par avion du Niger voisin, marquant ainsi l’entrée des troupes de la force africaine sur le théâtre des opérations malien. La prise de Tombouctou risque de se révéler plus difficile. Gao était tenue par le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) qui semble avoir voulu au dernier moment parlementer avec la France. Un porte-parole avait affirmé samedi vouloir «négocier la libération» d’un otage français, Gilberto Rodriguez Leal, enlevé en novembre 2012 dans l’ouest du Mali. Le premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, a répondu en refusant «les logiques de chantage». Un chef d’Aqmi réfugié à  Kidal Tombouctou, en revanche, est aux mains des combattants en majorité arabes d’Aqmi, (al-Qaida au Maghreb islamique) plus aguerris et déterminés. Une troisième ville reste à  prendre: Kidal, plus au nord-est. C’est là  que se seraient retirés l’Algérien Abou Zeid, l’un des principaux émirs d’Aqmi, et Iyad ag Ghali, le chef d’Ansar Dine, le mouvement islamiste armé touareg. La maison que possède ce dernier à  Kidal a d’ailleurs été bombardée par l’aviation française, ainsi qu’un camp militaire, selon une source de sécurité malienne citée par l’Agence France-presse. Les islamistes se seraient abrités dans les montagnes de la région. Avec ce repli, pourrait commencer une nouvelle phase du conflit. Après les offensives éclair des blindés légers sur roues traçant dans les grands espaces, une guerre de guérilla et de coups de main pourrait commencer. Immergés dans la population, o๠ils ont noué de nombreuses alliances, les djihadistes pourraient décider de mener un combat de guérilla, voire d’attentats terroristes sur les arrières. Ils devraient se retrouver progressivement face aux troupes africaines. Les chefs d’état-major de la région ont porté samedi à  7700 hommes les effectifs promis dans le cadre de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) soit 2000 de plus que prévu. Le cavalier seul du Tchad Liberia, Guinée-Bissau, Burundi, Guinée et Ouganda doivent y être associés, mais on ignore si les problèmes de financement, de transport et d’équipement ont été résolus. Pour l’heure, seuls 1900 soldats africains sont arrivés au Mali. Le chef de l’à‰tat béninois, Boni Yayi, président sortant de l’Union africaine (UA), a déploré dimanche la lenteur de la réaction du continent. «Comment se fait-il que, face à  un danger qui menace ses propres fondations, l’Afrique, bien qu’elle ait les moyens de se défendre, continue à  attendre?» a-t-il demandé lors d’un sommet de l’UA à  Addis-Abeba, avant de remettre la présidence à  l’à‰thiopie. Le Tchad, seul pays africain à  être intervenu sans délai, ne fait pas partie de la Misma. Après les soldats envoyés par avions sécuriser Gao, une longue colonne de véhicules blindés et de plusieurs centaines de militaires tchadiens, bien équipés et rompus à  la guerre du désert, a quitté Niamey samedi en direction du Mali. La montée en puissance sur le terrain de ce pays au régime controversé risque de poser à  terme un problème politique à  la France. Les islamistes ­touaregs, eux, retrouveront de vieilles connaissances. Des éléments de la garde présidentielle s’étaient retrouvés à  leurs côtés pour défendre Kadhafi. Cette fois, ils seront ennemis.

Guerre au Mali : après l’offensive éclair sur Gao, objectif Tombouctou

L’aviation française a aussi bombardé des positions islamistes dans leur fief de Kidal, à  1.500 km de Bamako, alors que des sources font état depuis plusieurs jours d’un repli des combattants islamistes dans les montagnes de cette région, dans l’extrême nord-est malien. Soldats français et maliens progressaient parallèlement par voie terrestre sur un autre front, en direction de Tombouctou, ville-phare de l’islam en Afrique, à  900 km au nord-est de Bamako. Les « troupes françaises et maliennes » seront « bientôt près de Tombouctou », a assuré samedi le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault. Une perspective qui enchante des réfugiés de la ville rencontrés samedi à  Mopti (centre), dont certains évoquent déjà  une volonté de vengeance à  l’égard des islamistes, qui ont notamment détruits des mausolées de saints musulmans et imposé une conception rigoriste de la charia (loi islamique). « Ils nous chicotaient quand on fumait, quand on écoutait de la musique. On va leur faire payer ce qu’ils nous ont fait. Les chicoter aussi », promet ainsi Amadou, un jeune étudiant de Tombouctou, réfugié à  Mopti (centre). Le bastion islamiste de Gao, à  1.200 km au nord-est de Bamako, est tombée samedi au cours d’une opération spectaculaire de l’armée française: des membres des forces spéciales benéficiant d’un appui aérien se sont d’abord emparés de l’aéroport et d’un pont stratégique. Puis, des soldats tchadiens et nigériens sont venus par avion du Niger voisin jusqu’à  Gao, marquant de manière frappante l’entrée des troupes de la force africaine sur le théâtre des opérations malien. « La prise de contrôle de Gao, qui compte 50.000 à  60.000 habitants, par les soldats maliens, tchadiens et nigériens est en cours », a indiqué dimanche le porte-parole de l’armée française, le colonel Thierry Burkhard. Plus de 6.000 soldats ouest-africains et tchadiens doivent à  terme être déployés au Mali pour prendre le relais de l’armée française, mais ils n’arrivent qu’au compte-goutte et leur déploiement est ralenti par de sérieux problèmes de financement et de logistique. Seuls 2.000 d’entre eux sont aujoud’hui stationnés au Mali et au Niger. L’UA salue l’action de la France Les premiers témoignages faisaient état d’une liesse populaire mais aussi de premiers actes de pillage à  Gao. Les communications téléphoniques fixes et portables sont coupées, et la zone n’est pas accessible à  des observateurs indépendants. L’armée française affirmait samedi qu’il n’y avait pas de combat à  Gao, mais « des opérations de harcèlement », avec des francs-tireurs. Gao était un bastion des islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), qui y ont commis de nombreuses exactions, dont des amputations de personnes accusées de vol. Ce groupe avait affirmé samedi à  l’AFP vouloir « négocier la libération » d’un otage français, Gilberto Rodriguez Leal, enlevé en novembre 2012 dans l’ouest du Mali. Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a répondu en refusant « les logiques de chantage ». D’après une source de sécurité malienne, les principaux responsables des groupes islamistes armés, Iyad Ag Ghaly le chef d’Ansar Dine (Défenseurs de l’islam) et l’Algérien Abou Zeid, l’un des émirs d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) se sont réfugiés dans les montagnes de Kidal. Des positions des islamistes à  Kidal et sa région ont été bombardées samedi par des avions français, selon des sources maliennes. « Ces frappes ont notamment touché la maison de Iyad Ag Ghaly à  Kidal et un camp militaire », a déclaré à  l’AFP une source de sécurité. La maison du chef d’Ansar Dine, ex-militaire et ex-figure des rébellions touareg des années 1990 au Mali, a été détruite, ont ajouté des habitants. Kidal avait été la première ville conquise par les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), alors alliés aux groupes islamistes en mars 2012. Ils avaient ensuite été évincés de la région par leurs anciens alliés. A Addis-Abeba, le chef d’Etat béninois Thomas Boni Yayi, président sortant de l’Union Africaine (UA), a déploré devant ses pairs réunis en sommet la lenteur de l’organisation à  agir pour « défendre » le Mali et « salué » l’intervention française. Pour un habitant de Mopti, la France, engagée depuis le 11 janvier au côté de ce qui reste de l’armée malienne, contre les islamistes armés, afin d’empêcher leur progression vers le sud et Bamako puis en reconquérant le nord du pays, paie ainsi une « dette » contractée par l’ancienne puissance coloniale envers le Mali.

Gao reprise par les armées française et malienne

La ville de Gao (nord-est du Mali) a été reprise samedi par les armées française et malienne et des « contingents africains, formés de militaires nigériens et tchadiens, arrivent sur zone pour prendre le relais des forces » françaises, a annoncé le ministère français de la Défense. Dans un communiqué, le ministère a affirmé que « dès ce (samedi) soir, Sadou Diallo, le maire de Gao réfugié à  Bamako, a pu regagner sa ville, accompagné par le colonel Dako ». Plus tôt, ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian avait annoncé que des soldats français et maliens avaient pris le contrôle de « la zone de l’aéroport et [du] pont de Gao ». Son entourage précisait toutefois que « les combats continu[aient] » dans la zone o๠« les tensions rest[aient] vives ». Jean-Yves Le Drian avait affirmé que «les terroristes djihadistes qui ont affronté les armées malienne et française ont vu nombre de leurs moyens mobiles et de leurs sites logistiques détruits». Le ministre a de plus tenu à  adresser «ses plus vives félicitations aux militaires français ayant rempli ces dernières heures avec succès la mission qui leur a été confiée». L’Etat-major des armées françaises avait ainsi indiqué que des « éléments terroristes » menaient « sporadiquement » des « opérations de harcèlement ». « Il n’y a pas de combat à  proprement parler » dans cette région du nord-est malien, avait précisé un porte-parole de l’Etat-major, « mais sporadiquement, des opérations de harcèlement avec des éléments terroristes qui ouvrent le feu sur nos positions après s’être abrités dans des zones urbaines ». Avant l’entrée des troupes, les positions des islamistes à  Gao avaient été pilonnées par l’aviation française, notamment par des avions de combat Rafale. L’aéroport de Gao se situe à  environ 6 kilomètres à  l’est de la ville. Le pont sur le Niger est lui placé à  l’entrée sud. Il s’agit d’une des trois principales communes du Nord du Mali, située à  1.200 kilomètres au nord-est de Bamako. De son côté, le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a déclaré samedi à  Santiago refuser « les logiques de chantage », alors que le groupe islamiste Mujao a annoncé vouloir négocier la libération d’un otage français enlevé au Mali en novembre 2012. Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a dit samedi à  l’AFP vouloir négocier la libération d’un otage français Gilberto Rodriguez Leal, qu’il détient depuis deux mois. Interrogé sur cette demande de négociation lors d’un déplacement au Chili, le Premier ministre a déclaré: « S’agissant de la situation de nos otages, vous n’imaginez pas qu’on va faire des déclarations publiques qui pourront contribuer à  mettre en danger leur situation ». « La France fera tout pour leur liberté », a-t-il ajouté, évoquant l’ensemble des otages français au Sahel. Alors qu’on lui demandait s’il ne craignait pas une recrudescence des « négocations-chantage », il a répondu: « On ne rentre pas les logiques de chantage ». « Ce n’est pas du tout notre vision des choses, et ce n’est pas la vision ni des Maliens, ni des autorités africaines ni des autres pays de l’Afrique de l’Ouest. On ne peut pas céder au terrorisme, sinon on sait bien que c’est toujours lui qui gagne », a-t-il poursuivi. Selon M. Ayrault, « il n’y a pas de complaisance, de négociation à  imaginer entre un Etat qui a vocation à  être un Etat démocratique et les forces terroristes ». « Il faut donner au Mali les capacités à  pouvoir exercer pleinement sa souveraineté », a-t-il dit également. Le chef du gouvernement français se trouve dans la capitale chilienne pour assister à  un sommet entre l’Union européenne (UE) et la Communauté des Etats latino-américains et des Caraà¯bes (Celac).

Campagne agricole : de bonnes pluies ne font pas tout !

l’enquête agricole de conjoncture va-t-elle déjouer les pronostics d’une campagne qui a déjà  atteint ses objectifs en termes de superficie cultivable ? Du côté de la direction nationale de l’agriculture (DNA), on préfère rester prudent, même si un dispositif rigoureux de suivi de la campagne est en branle. Pluviométrie satisfaisante La principale bonne nouvelle est celle de la pluviométrie. Le directeur national de l’agriculture, Daniel Siméon kelema, relève que des pluies précoces et bien réparties dans les différentes zones agricoles sont tombées ces derniers mois. Il n’a pas été nécessaire au cours de cette campagne 2012-2013 d’avoir recours au système de pluies provoquées. «Â On n’a pas connu de poche de sécheresse sévère », se réjouit M. Kelema. L’année précédente, plusieurs région savaient été affectées par l’arrêt précoce de la pluie. Plus d’un milliard de FCFA avait dû être débloqué pour fourrnir des semences aux agriculteurs. Concernant les intrants, l’Etat s’est engagé à  payer les arriérés et à  accorder des subventions à  hauteur de 38 milliards de FCFA au titre de la campagne 2012-2013. Cette aide devrait couvrir les besoins en engrais et en semences de maà¯s hybride à  hauteur de 50%. Ces bonnes pluies ont logiquement entraà®né de bonnes premières récoltes dans les régions méridionales. Les 545 000 hectares de coton ont été dépassés. Idem pour le maà¯s. «Â On s’attend vraiment à  de bonnes récoltes », commente un expert de l’Office riz de Ségou. Prudence Pour autant des menaces persistent, telles que les inondations et les acridiens. «Â Ces phénomènes peuvent porter préjudice au rendement », souligne M. Kelema, qui ajoute qu’un dispositif est déjà  mis en place pour prévenir ces risques. La production saura-t-elle résorber le choc provoqué par la crise alimentaire dans certaines localités du Mali ? « La gestion de la crise alimentaire est très complexe », répond le directeur national de l’agriculture. « Ce serait trop de dire que la seule production de cette campagne pourra éradiquer la crise alimentaire. La production malienne n’est pas destinée au seul marché interne, et nous sortons d’une campagne déficitaire. » Le Nord inaccessible et démuni Mais le principal souci concerne évidemment les régions occupées par les groupes armés. Selon Daniel Kelema, les régions concernées contribuent pour 10% à  la production agricole nationale. Pour atteindre ses objectifs, la Direction Nationale de l’Agriculture a pris des dispositions particulières en envoyant à  Sévaré et Mopti deux équipes techniques chargées de permettre aux producteurs de disposer et d’utiliser les engrais subventionnés. Certains partenaires tels les Pays-Bas, la FAO et la GIZ ont appuyé les producteurs du septentrion en intrants et en gazoil. Sans compter que même si les oiseaux ne constituent pas une menace phytosanitaire de premier ordre cette année, la menace acridienne qui plane depuis des mois sur la campagne inquiète toujours, en particulier dans la région de Kidal.

Tribune : Douentza est-elle tombée ?

Bien que je ne sois pas toujours d’accord avec les orientations de ce journal et certaines approximations (Douentza, ville du sud du Mali !!!) mais on y trouve quand même pas mal d’informations. Ce matin, j’appelle un ami tamashek, résident à  Douentza, avec qui j’ai eu l’occasion de travailler plusieurs fois en 91 et en 2006 et que je rencontre régulièrement dès que dépasse Mopti pour me rendre dans le nord du pays. Sitôt le téléphone décroché il me demande de mes nouvelles, de la famille, alors que je m’attendais à  peine à  pouvoir le joindre. Il me rassure tout de suite. Effectivement le Mujao est venu hier pour désarmer les milices de jeunes, milices d’auto-défense de la ville mises en place depuis quelques temps. En fait, me dit-il, le Mujao et Ansar Dine viennent très régulièrement à  Douentza et c’est même un des rares cercles du Nord qu’ils ne contrôlent pas vraiment. Des discussions ont eu lieu hier entre les responsables de la ville et les islamistes et tout le monde est tombé d’accord (mais la ville de Douentza avait-elle le choix ?). Aucun coup de feu n’a été tiré. La situation est calme et ne correspond pas à  celle d’une ville prise d’assaut. Pourtant, la situation n’est pas aussi simple que ce qu’il me laisse entendre au premier abord. Le Mujao et Ansar Dine comptent bien imposer une certaine « rigueur » religieuse. IIs ont de l’argent, beaucoup d’argent, et c’est ce qui manque le plus aujourd’hui à  Douentza alors que les projets et programmes ce sont retirés, que la rentrée scolaire est proche (aura-t-elle lieu?) et que les fonctionnaires ont déserté la ville. Il n’y a plus d’électricité et le service public de l’eau est assuré par une association. Comment ne pas se laisser tenter, pour de l’argent, en dénonçant quelqu’un ? Il y a des « espions » dans la place et les jeunes ont intérêt à  se tenir tranquille me dit-il, le danger est là . Si la « prise » de la ville de Douentza n’en est pas vraiment une puisque, de fait, il semble bien que les islamistes y allaient et venaient comme chez eux, c’est un pas de plus dans le contrôle du nord et, bientôt, du centre du pays. Comme me le rappelle mon ami avec un peu d’ironie, nous attendons la fin des discussions à  Bamako… En tout cas, c’est pas facile. Rédigé le 02 septembre 2012 à  12:03

Edito : l’heure de la révolte a sonné !

Vendredi dernier, les jeunes de Goundam se sont emparés d’armes et de munitions pour tenir tête à  l’Ancar Dine. Cette localité située dans la région de Tombouctou est passée en quelques semaines des mains du mouvement touareg MNLA à  celles des islamistes qui y ont installé la charia. Lassés de subir le joug des envahisseurs et ne voyant rien venir de Bamako o๠il est plus question pour le moment de remaniement ministériel, les jeunes ont décidé de se libérer eux-mêmes. Les islamistes ont tenté en vain de négocier avec eux pour qu’ils rendent les armes, rien n’y fit. La tension est à  son comble. Situation semblable un peu partout dans les villes sous contrôle islamiste, o๠même si elle n’est pas forcément armée, la population manifeste de plus en plus des velléités de révolte. 100 jours d’occupation et de multiples exactions Dans les villes occupées par Ançar Dine et les autres mouvements islamistes, les populations vivent en retenant leur souffle. La moindre action est scrutée et peut coûter à  son auteur des coups de fouet voir pire. Ce qui a mis le feu aux poudres à  Goundam, c’est un ènième incident entre civils et islamistes. Selon les témoignages, C’’est la flagellation d’une femme qui prenait tranquillement son bain avec son enfant. Tous les deux se sont retrouvés à  l’hôpital pour des soins. Tollé dans la population et surtout parmi les jeunes qui ont marché sur le QG des islamistes. Face à  leur détermination, ces derniers ont pris la tangente en laissant derrière eux armes, munitions et carburant. Bien décidée à  ne pas les laisser revenir, la jeunesse de Goundam tient des positions pour défendre la ville. Ailleurs comme à  Gao, C’’est une brigade qui a été mise en place pour protéger les mausolées et particulièrement le Tombeau des Askias, du sort de ceux de Tombouctou, détruits par les islamistes. Une unité semblable existe aussi d’ailleurs à  Tombouctou o๠il fallu une intervention des sages de la ville pour que les jeunes n’entrent en conflit ouvert avec les islamistes. A Bamako également la jeunesse se mobilise. Originaires ou non des régions occupées, ils ont manifesté à  plusieurs reprises pour demander une action rapide pour libérer leurs « frères du nord ». A présent, ils s’organisent pour aller eux-mêmes « à  l’assaut des islamistes et les chasser». Pour ce faire, ils s’entraà®nent quasi-quotidiennement pour acquérir les bases des « actions de guérilla » comme ils le disent eux-mêmes. à‡a suffit, les discours ! Même s’il est évident que ce ne sont pas des actions isolées qui vont résoudre le problème du Nord, elles ont au moins le mérite d’exister. Elles montrent en tout cas une chose, C’’est qu’au Nord, on est las d’attendre que Bamako daigne finir de se disputer pour des fauteuils. l’intense ballet diplomatique et les déclarations qui se multiplient sur la question de l’intervention n’ont pas encore réussi à  calmer le scepticisme des « victimes » de l’occupation. «Les discours, ça suffit. Maintenant, on veut de l’action. Nous, on n’en peut plus d’attendre » déclare un jeune garçon venu s’entraà®ner sur un terrain de foot de Bamako. Pourvu que qui de droit l’entende…

Libération du nord : un sit-in sous la pluie à Bamako

Malgré la pluie, ils étaient plusieurs centaines à  se rendre au sit-in organisé par le Collectif des Ressortisssants du Nord(COREN) à  la place de l’indépendance. Prévu pour commencer en début de matinée, ce ne sera que vers 10h30 que les manifestants ont convergé vers le point de rendez-vous, la place de l’Indépendance. Tout un symbole poru dire encore une fois que le Mali de 1960 reste et restera uni. Plusieurs leaders politiques du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie(Font également fait le déplacement. l’objectif de ce sit -tin, selon le secrétaire général Abdoulaye Dicko, est d’appeler l’armée à  aller au front pour libérer les régions du nord et aussi d’attirer l’attention de tous les maliens sur la déception et la désolation des populations du nord par rapport à  la situation qui va du mal en pire. « Nous condamnons avec la dernière énergie la destruction des mausolées et la mosquée à  Tombouctou » a dit le sécretaire général du COREN. Nous y reviendrons.

Libération de l’otage suisse, la belle affaire d’Ançar Dine

Dix jours. La durée de captivité de Béatrice Stockly aura été très courte si l’on pense aux autres otages prisonniers depuis des mois. Elle se trouve désormais au Burkina-Faso. Elle y a été accueillie par les autorités après avoir voyagé en hélicoptère depuis Tombouctou aux côtés du chef d’état-major particulier du président burkinabè Blaise Compaoré, le général Gilbert Djindjéré, venu la chercher avec deux représentants du ministère suisse des Affaires étrangères. A son arrivée à  la base militaire de Ouagadougou, elle n’a pas voulu s’exprimer devant les nombreux journalistes venus l’accueillir. La seule déclaration a été faite par le général Djindjéré : « Elle ne veut pas repartir en Suisse, elle ne souhaite pas quitter la région pour le moment et va rester au Burkina deux ou trois jours, le temps de réfléchir. » La Suisse déconseille de se rendre au Mali depuis 2009 « Son état de santé est bon, compte tenu des circonstances », a déclaré dans un communiqué le Département fédéral des affaires étrangères suisse (DFAE), qui remercie les autorités du Mali et du Burkina-Faso. Le DFAE n’a pas manqué de rappeler qu’il déconseille « depuis le 1er décembre 2009 de se rendre au Mali en raison du risque élevé d’enlèvements » et qu’il recommande aux Suisses résidant au Mali de quitter momentanément le pays depuis le 30 mars 2012. Qui est Béatrice Stockly ? Agée d’une quarantaine d’années et vivant depuis longtemps à  Tombouctou, Béatrice Stockly est passée outre ces consignes. Missionnaire protestante, très impliquée dans les actions sociales, elle n’a pas jugé utile de quitter Tombouctou, même après la prise de la ville dans les premiers jours du mois d’avril par des groupes islamistes armés souhaitant imposer la charia. La Suissesse avait initié plusieurs actions en faveur des populations. En janvier dernier, ses partenaires avaient procédé à  l’inauguration d’une école à  20km à  l’ouest de Bamako. Ansar Dine en profite Le Burkina Faso affirme qu’il n’y a pas eu de rançon, rapporte RFI selon qui la Suisse a néanmoins « accepté une formule pour que de respectables liasses d’euros soient versées ». En faisant l’intermédiaires entre les ravisseurs – supposés êtres membres d’un autre groupe islamistes – et les autorités régionales, Ançar Dine mené par Iyad Ag Ghaly s’est donné l’image d’un interlocteur utile, étranger aux barbaries d’Al Quaeda au Maghreb islamique. La libération de Madame Stockly porte à  19 le nombre de personnes toujours détenues au Sahel.

Les prisonniers ont été libérés

C’est un nouveau rebondissement dont la junte commence à  être coutumière. Les personnalités civiles et militaires arrêtées en début de semaine ont été libérées, a annoncé le CNRDRE jeudi soir. « Le Directeur général de la Gendarmerie nationale informe l’opinion publique nationale et internationale qu’il a été procédé ce jeudi 19 avril 2012 à  l’élargissement de l’ensemble des personnalités civiles et militaires mise en causes, à  l’issue de l’expiration du délai légal de garde à  vue », indique le communiqué en précisant que « les intéressés resteront à  la disposition des autorités compétentes pour les besoins de l’enquête ». Explications floues Parmi les personnes arrêtées (22 au total) figuraient l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé et l’ancien ministre des Finances Soumaà¯la Cissé, tous deux candidats à  l’élection présidentielle. Egalement Mahamadou Diagouraga, directeur général de la police, le général Hamidou Sissoko, chef d’état-major particulier de l’ancien président Touré, le général Sadio Gassama, ancien ministre de la Défense, Tiéman Coulibaly, membre de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD) et Me Kassoum Tapo, ancien bâtonnier et porte-parole du Front du refus. « Tiéman Coulibaly est content d’être sorti », réagit Mohamed Dollo de l’UDD, selon qui le leader politique « s’attendait à  être arrêté ». Toutes ces personnalités avaient été arrêtées en début de semaine « sur la foi d’indications précises et d’informations graves et concordantes », avait affirmé la junte, qui avait laissé entendre qu’un coup d’Etat était en préparation. « Des éléments de l’armée continuent de violer l’Etat de droit » Ces arrestations avaient été dénoncé au Mali comme à  l’étranger. Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait appelé à  la libération des détenus et demandé à  la junte de « s’abstenir de toute autre action susceptible de compromettre le retour effectif à  l’ordre constitutionnel dans le pays ». « Ces arrestations montrent clairement que, malgré le rétablissement du pouvoir civil, des éléments de l’armée continuent de violer l’à‰tat de droit » avait pour sa part déclaré l’ONG Amnesty International.

La jeunesse FDR dit non à l’arbitraire

Regroupés en sit-in devant l’hôtel Salam de Bamako o๠loge le Président intérimaire, les jeunes du Front, ont voulu marquer leur colère après les arrestations de personnalités par la junte. Parmi eux, Soumaila Cissé, candidat de l’URD, Modibo Sidibé, l’ancien Premier ministre, interpellé pour la troisième fois, ou encore le général Sadio Gassama, ancien ministre de la Défense. «Â  Nous exigeons la libérations sans délais de Soumaila Cissé «Â  Ville morte ! Voilà  la menace brandie par ces jeunes excédés par les agissements de la junte. Ils promettent de transformer Bamako en ville morte si leurs leaders ne sont pas rapidement libérés : «Â  Non à  un pouvoir bicéphal, non à  des arrestations arbitraires. Nous exigeons la libération immédiate des personnes arrêtées » pouvait-on lire sur certaines pancartes. D’autres jeunes en colère, comme Mohamed Maiga, sympathisant de l’URD, menace littéralement la junte : «Â  Nous voulons que Soumaila Cissé soit libéré rapidement et sans délai. Nous allons continuer à  maintenir la pression même au prix du sang ». Le jeune militant se dit également inquiet de l’état de santé du leader de l’URD, blessé lors de son interpellation. « Je suis satisfaite de la mobilisation des jeunes qui ont été informés tardivement des arrestations. Malgré tous, ils sont massivement sortis pour répondre à  l’appel du parti.«Â , témoigne cette autre militante du parti Parena. Déclaration au président intérimaire Lors du Sit-in, Madou Diallo, le président de la jeunesse URD a remis une déclaration à  Moustaphe Dicko, conseiller spécial de Dioncounda Traoré, Président intérimaire : « Demande au Président de la République par Intérim de tout mettre en œuvre pour un retour à  la vie normale à  Bamako et à  l’intérieur du pays, en mettant fin aux arrestations arbitraires et illégales. Demande au Président de la République garant de la liberté individuelle et collective et au Premier Ministre, la libération immédiate et sans délais de tous les détenus civils et militaires ». Un grand meeting est prévu ce samedi à  Bamako pour dire non aux agissements de la junte

Shalit libre, victoire pour Israël ou les palestiniens?

Depuis hier soir, c’était devenu une certitude, Gilad Shalit allait être libéré. Le dernier obstacle à  la libération des prisonniers palestiniens en échange de celle du sergent Gilad Shalit a en effet été levé après que la Cour suprême israélienne ait rejeté quatre appels formulés notamment par une association de victimes du terrorisme contre l’élargissement des détenus. De part et d’autre du mur qui sépare les territoires palestiniens des colonies israà«liennes, il y a donc aujourd’hui un air de fête. Les négociations auront duré plus de cinq ans pour parvenir à  ce jour considéré comme faste, évidemment par les parents de Gilad Shalit, jeune soldat de 25 ans enlevé par le Hamas en 2006. Réjouissances aussi dans les territoires palestiniens o๠près de 500 prisonniers vont rentrer ce mardi, certains après avoir été condamnés à  la prison à  vie par les autorités israéliennes. Ils seront au total 1027 à  recouvrer la liberté en échange de celle de Gilad Shalit. Ce matin, des cars ont commencé à  emmener plusieurs centaines de prisonniers palestiniens vers Gaza et la Cisjordanie tandis que le Franco-Israélien Gilad Shalit a été remis par le Hamas aux autorités égyptiennes. Il doit maintenant subir un examen médical de la Croix Rouge internationale, préalable à  la poursuite de l’échange. Israà«l gagnant ou perdant? Benyamin Netanyahu avait bien besoin d’une bouffée d’air et l’évenement de ce jour lui apporte un répit, lui qui est en mauvaise posture devant la communauté internationale, au moment o๠il fait face à  l’interne à  un mouvement social sans précédent. La libération de Gilad Shalit dont on évite de parler en évoquant le terme « échange » est pour Israà«l une occasion de ramener sur le devant de la scène le Hamas, eclipsé ces derniers temps par les succès diplomatiques du Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, du Fatah. La rivalité qui oppose les deux formations permet à  l’Etat Hébreu de mettre en pratique le vieux principe du « diviser pour regner ». En effet, cette opération est un véritable succès pour le Hamas. Israà«l avait, en 2006, catégoriquement refusé de négocier un échange de prisonniers, condition posée par le mouvement palestinien à  la libération du jeune soldat. D’avoir réussi après cette fin de non recevoir à  obtenir la relaxe de plus de 1000 prisonniers et non des moindres, renforce à  coup sûr la position du mouvement dans la querelle de leadership qui l’oppose au Fatah qui se retrouve ainsi fragilisé. Les islamistes saluent cette « victoire » qui confirme, selon eux, que la lutte armée et les enlèvements constituent la meilleure stratégie. En obtenant la libération de Palestiniens issus de toutes les factions, les maà®tres de Gaza prétendent représenter le peuple palestinien tout entier. Quitte à  « un peu » perdre la face, Israêl vient donc de porter un coup sérieux au Fatah à  travers cette victoire du Hamas. En tout cas, c’est indubitablement un des buts recherchés.

17 proches de Gbagbo quittent « la Pergola »

Retenues à  Abidjan depuis la chute de l`ex-président ivoirien le 11 avril, les dix-sept personnes ont quitté samedi l`hôtel La Pergola », selon le ministre de la Justice Jeannot Kouadio Ahoussou. Parmi elles figurent l`ancien ministre de la Défense Michel Amani N`Guessan et l`ex-ministre de la Justice Yanon Yapo, assigné à  résidence mais relâché « pour raisons humanitaires » à  la suite de problèmes de santé, a-t-il précisé. Le ministre a toutefois refusé de parler de « libération », assurant que « la majorité » des personnalités sorties de cet hôtel n`étaient pas visées par des assignations à  résidence et avaient sollicité « la protection de l`Etat », craignant pour leur sécurité après la chute de M. Gbagbo à  l`issue de dix jours de guerre dans Abidjan. « A La Pergola, certaines personnes n`intéressent pas la justice », a expliqué M. Ahoussou, ajoutant que les enquêtes préliminaires ouvertes fin avril sur les dignitaires de l`ancien régime étaient « terminées » et qu`une information judiciaire devrait être prochainement ouverte. Le camp Gbagbo lui parle bel et bien de prisonniers. Selon Augustin Guéhoun, secrétaire à  la Communication du Front populaire ivoirien (FPI), parti de M. Gbagbo, après avoir cherché à  se placer sous la protection du régime du nouveau président Alassane Ouattara, les personnalités du camp Gbagbo qui s`y trouvaient sont devenues « des prisonniers », « interdits de tout contact avec l`extérieur ». « Le FPI et ses alliés félicitent les nouvelles autorités mais les exhortent à  aller au-delà  » en libérant les autres membres de leur camp actuellement détenus dans des conditions « inhumaines », notamment l`ex-président et son épouse Simone Gbagbo, a-t-il ajouté. Selon M. Guéhoun, 21 personnes sont toujours retenues à  La Pergola, en permanence gardé par des éléments des Forces républicaines (FRCI), les nouvelles forces armées ivoiriennes, et de l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire (Onuci). Les autres, notamment le chef du FPI Pascal Affi N`Guessan, sont en résidence surveillée dans plusieurs villes du nord du pays. Le gouvernement n`a pas précisé combien de personnalités du régime déchu étaient encore retenues. Des ONG de défense des droits de l`Homme ont demandé que soit mis fin à  « l`incertitude juridique » sur le sort de ces personnes, ni inculpées ni libérées. Le gouvernement avait annoncé la semaine dernière la création prochaine d`une commission d`enquête nationale sur les violations des droits de l`Homme durant la crise post-électorale. M. Ouattara a demandé à  la Cour pénale internationale (CPI) d`enquêter sur les crimes les plus graves.

Niger : AQMI libère 3 des sept otages français enlevés au Niger

Une Française, un Malgache et un Togolais ont été libérés par Aqmi. Enlevés dans le Nord du Niger en septembre dernier avec quatre autres otages, ils étaient détenus au nord du Mali. Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) a libéré dans la nuit de jeudi à  vendredi trois des sept otages qui avaient été enlevés le 16 septembre dernier à  Arlit, dans le nord du Niger. Il s’agit d’une Française qui souffre d’un cancer, d’un Togolais et d’un Malgache. « Ils ont été acheminés vers Niamey par les autorités nigériennes », a-t-on indiqué à  Niamey, sans donner de précision sur les conditions de leur libération ni sur le sort des autres otages – quatre Français (dont l’époux de la femme libérée), des employés d’Areva et de son sous-traitant Satom, filiale du groupe Vinci. Ceux-ci auraient été dispersés dans le Nord du Mali, o๠Aqmi dispose de bases arrières, avant d’être détenus dans des pays voisins. Lorsqu’Aqmi avait revendiqué le rapt, l’organisation terroriste avait indiqué que l’opération avait été dirigée par l’Algérien Abdelhamid Abou Zeà¯d, considéré comme responsable de l’assassinat de l’otage britannique Edwin Dyer en 2009, et plus récemment, de la mort du Français Michel Germaneau, en juillet dernier. Reçus à  l’Elysée Les trois ex-otages du Sahel, la Française, Françoise Larribe, le Malgache Jean-Claude Rakotorilalao et le Togolais Alex Kodjo, libérés dans la nuit de jeudi à  vendredi, ont été reçus, ainsi que leurs familles, samedi après-midi à  l’Elysée par le président Nicolas Sarkozy. Quatorze personnes -les trois otages et leurs proches- sont arrivées à  l’Elysée vers 14h30 et ont monté quelques minutes plus tard les marches du palais de l’Elysée pour rejoindre M. Sarkozy. Ils sont tous ressortis de leur entrevue avec le chef de l’Etat vers 15h15. Anne Lauvergeon, présidente du directoire d’Areva, était également présente. Avant de quitter l’Elysée, Mme Larribe et ses proches sont restés quelques instants dans la cour de l’Elysée pour discuter avec Mme Lauvergeon. Il n’y a eu aucune déclaration.

Niger : Libération du chauffeur algérien, l’otage français toujours détenu

Les prises d’otages dans le désert du Sahara n’en finissent pas! A peine a t-on libéré le couple burkinabé, qu’un français, après Pierre Camatte, vient à  nouveau de se faire kidnapper au Nord Niger cette fois. Vers C’eut été simple si les ravisseurs avaient limité leur aire au Niger. Manque de pot ou stratégie habituelle, c’est au Nord Mali qu’ils détiennent l’otage français, mettant une fois de plus les autorités Maliennes dans l’embarras. Alors qu’une offensive militaire a été déployée sur le terrain, on apprend aujourd’hui que le chauffeur algérien a été libéré. L’information émane des services algériens de renseignement, et précise qu’Ouaghi Abidine a été retrouvé errant dans le désert en territoire malien, rapporte le quotidien Libération de ce jour. Le français toujours détenu Reste le ressortissant français, dénommé Michel Germaneau, simple touriste de prime à  bord et agé de 78 ans. A l’iverses des autres prises d’otage, celle-ci n’a pas été revendiquée par Al Qaeda et l’on ignore la requête des ravisseurs, ni leurs intentions dans cette nouvelle affaire. Il est tout de même curieux d’avoir laissé échapper le chauffeur algérien en plein désert ? Ne représente t-il donc pas une monnaie d’échange comme son compagnon français ? Que cherchent les ravisseurs à  travers leur nouvel otage. L’on sait d’ores et déjà  que le diplomatie française n’en restera pas là . Le ministère français des Affaires étrangères s’est borné à  « rappeler que la discrétion est la garantie de l’efficacité de l’action dans ces affaires ». Les enlèvements d’Occidentaux sont courants dans la vaste zone désertique à  cheval entre le Niger, le Mali et l’Algérie, territoire o๠opère Aqmi. Et pour l’heure, aucune déclaration officielle n’a été émise du côté malien. Ben laden et la nébuleuse Al Qaeda Alors que les réunions de concertations entre pays de la bande sahélo-saharienne se mettent en place, et qu’une force de 25 000 hommes a été engagée par le Mali,la Mauritanie et le Niger pour lutter contre Al Qaeda, l’urgence est là  face à  une nébuleuse Al Qaeda, qui ne compte pas en rester là  et est implantée dans la zone sahélo-saharienne depuis plus de trois ans. Prise d’otages, libérations, meurtres, quel est le prix de ces soubresauts ? Une source affirme que des jeunes au Nord Mali sont enrôlées dans ces forces terroristes, ou sont complices de certains enlèvements. L’on assiste en tout cas, à  des forces, invisibles qui opèrent et font la pluie et le beau temps dans le désert avec la complicité des uns et des autres, parfois des autorités… Cela depuis qu’un certain Ben Laden a érigé le terrorisme en menace suprême !

Affaire Camatte : les quatre erreurs d’ATT

l’affaire Pierre Camatte a connu son dénouement mercredi 24 février, avec la libération de cet otage français détenu depuis novembre 2009. Obtenue après de longues tractations, qui ont abouti à  la libération de quatre islamistes algérien, mauritaniens et burkinabé emprisonnés au Mali, elle a eu pour conséquence le rappel de leur Ambassadeur par Alger et Nouakchott. Cette crise diplomatique avec deux voisins dont nous avons besoin dans la lutte contre le terrorisme révèle les carences du pouvoir malien, le président ATT ayant enchaà®né les erreurs de communication et de posture. Une « affaire personnelle » Avoir dit publiquement, dans une interview réalisée par nos confrères du quotidien français Le Monde en décembre 2009, qu’il faisait de la libération de Pierre Camatte « une affaire personnelle », a été la première erreur du président ATT. Cette phrase malheureuse relayée par tous les médias du monde a renforcé les ravisseurs car elle a fait de facto du président leur interlocuteur privilégié. Certes, il est le chef et C’’est lui qui devra assumer au bout du compte, mais pourquoi s’exposer en première ligne aussi tôt, sous la pression de toute la communauté internationale, alors même que l’issue était très incertaine ? Une volte-face préjudiciable Sans doute pour complaire le voisin algérien et les Etats-Unis, les autorités maliennes ont affirmé haut et fort, et à  plusieurs reprises, qu’elles ne céderaient pas aux exigences des ravisseurs, car libérer les quatre islamistes emprisonnés allait à  l’encontre des principes de la lutte antiterroriste. Mais à  quoi bon bomber le torse et affirmer sa bravoure, si quelques semaines après, on finit par céder et se transformer en avaleur professionnel de boas ? La aussi C’’est le crédit d’ATT qui est atteint, auprès des pays voisins, mais aussi face aux islamistes, qui désormais ne le prendront plus au sérieux. Parodie de justice Plus grave encore, la manière dont les islamistes prisonniers ont été libérés en dit long sur l’idée que l’on se fait de la justice au Mali. l’objectif était sans doute de montrer qu’on ne cède pas face aux islamistes, et que C’’est la justice qui décide. Mais organiser une parodie de procès à  l’aube et à  l’insu de tous, pour condamner les islamistes à  neuf mois d’emprisonnement, soit comme par hasard la durée exacte de leur bail déjà  effectué en prison, a eu justement l’effet contraire. C’’est un crime contre la justice du pays, dont personne n’a jamais cru qu’elle était indépendante, mais qui subit cette fois ci le coup de grâce : une humiliation et un discrédit devant le monde entier, par ceux là  mêmes qui sont censés en être les garants. Comment ATT a-t-il pu s’y résoudre ? Pourquoi n’a-t-il tout simplement pas fait libérer les otages en catimini, comme le font la plupart des autres Etats ? Un hôte embarrassant On comprend l’empressement du Président Sarkozy à  venir récupérer Piere Camatte au Mali. Elle lui assurait un « coup de com » appréciable, au moment ou son impopularité bat des records. Pour ATT l’effet est inverse. Car pour l’opinion publique malienne, se montrer devant les caméras aux côtés de son hôte Elyséen, de passage quelques heures dans la nuit du 24 février, renforce l’idée que C’’est la France qui mène la danse, et que le Mali lui a effectivement cédé. Au lieu de renforcer ATT, ce passage éclair de Sarkozy l’affaiblit. Dans ce cas, ne fallait-il pas oser demander au président français de passer sa route ? En cette année du Cinquantenaire, on se s’interroge sur le moment o๠notre pays deviendra vraiment indépendant… Les quatre erreurs d’ATT révèlent une gestion improvisée et approximative de cette affaire. Certes, nous ne connaissons pas le dessous des cartes, et le contenu exact des négociations. Mais on est tout de même en droit de se demander ce qui pousse le président de la République à  s’exposer autant. Quid du Premier Ministre, des ministres des Affaires étrangères, et de la sécurité intérieure ? Comme pour l’affaire du code de la famille, ATT doit se sentir bien seul… Bien sûr, il fallait tout faire pour éviter qu’un nouvel otage soit tué sur le sol malien. Mais cette mauvaise gestion a pour conséquence d’affaiblir davantage le Président, alors que cinq autres otages européens sont encore détenus dans le Nord. Et ses justifications maladroites au moment de la conférence de presse avec Sarkozy, puis le lendemain chez nos confrères de RFI n’ont rien fait pour arranger les choses. Au contraire, elles montrent l’embarras et le désarroi de Koulouba, le grand perdant de l’affaire Camatte.

Libération des 4 islamistes : le très mauvais calcul d’ ATT

La politique ce n’est pas de la mathématique. Cela est connu. Avoir affaire avec des personnes qui, contre les lois de la république, transportent et détiennent des armes de guerre, allant d’un pays à  un autre, ne peut alors être géré en méconnaissance de paramètres qui impliquent la souveraineté d’états tiers concernés. Au lieu d’avoirs des sarments comme une liane, ATT s’est laissé plaire en roseau face aux pressions françaises, se prêtant aux critiques et acrimonies de l’intérieur comme de l’extérieur. La libération lundi des quatre islamistes membres d’Aqmi (deux Algériens, un Burkinabè et un Mauritanien), détenus depuis avril 2009 et présumés terroristes par les autorités maliennes, mauritaniennes et algériennes semble causer plus de tort à  Bamako qu’il n’en résoudrait réellement. La Mauritanie en premier dès l’annonce de la libération des islamistes, puis l’Algérie après que Aqmi ait libéré à  son tour l’otage français ont rappelé leur ambassadeur pour dénoncer et protester vigoureusement contre l’attitude de Koulouba dont la faiblesse montrée face aux pressions exercées par Paris discrédite un homme et son gouvernement et fait de son peuple un enjeu négligeable face aux intérêts d’un pays qui posaient au demeurant sur la tête d’un de ses citoyens. Nous n’irons pas jusqu’à  dire que la vie de Pierre Camatte a valu, aux yeux de ATT, plus que celle de tout une population de plusieurs millions d’habitants puisque l’insécurité causée dans la bande sahélo-sahélienne et qui en l’occurrence concerne le Mali, la Mauritanie et l’Algérie au premier plan, fait peser la menace de mort sur leur tête – on se rappelle le meurtre d’un colonel de l’armée en plein jour à  Tombouctou, l’attentat terroriste du 8 août 2009 à  Nouakchott dans le quartier huppé de Tevragh Zeina là  o๠est située l’ambassade de France, les dizaines de morts en Algérie etc. On espère que l’otage français sur qui deux ultimatum de mise à  mort avaient été lancés par Aqmi si leurs éléments détenus à  Bamako n’étaient pas libérés, s’en sortira sain et sauf maintenant que Bamako à  plié comme roseau après ses rodomontades. Mais voilà  que, en se référant aux déclarations du chef de l’état malien lors de la vingt-neuvième semaine de l’Afrique organisée par l’Unesco au mois de mai 2009 à  Paris, on s’avise de la roublardise de ses « partenaires salafistes. » Devant l’assemblée de personnalités et des médias, le président malien affirmait qu’il était déçu du comportement des hommes en armes qui menaçaient la sécurité intérieure du Mali, le mettait en mal face à  ses voisins en ne respectant pas leur engagement de rester calmes dans le désert malien, pour citer de mémoire l’aveu de celui qui était justement invité pour partager sa méthode de gestion d’une crise qu’il a lui-même qualifié de « basse intensité ». Il s’est avisé aujourd’hui qu’il a eu tort de concéder à  ses bandits essaimant dans d’autres pays la peur et l’insécurité une partie du territoire nationale contre sa « tranquillité ». Les militants de l’ex-groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) devenu depuis Al Qaeda au Maghreb Islamique (Aqmi) n’étaient, n’ont jamais été des persécutés d’Alger dont le pouvoir et la presse se sont moqués des niaiseries de Bamako. Comment Bamako pourra expliquer son geste à  ses voisins algérien et mauritanien après avoir tambouriné, au lendemain de la première visite du ministre français des affaires étrangères, qu’elle veut consolider l’embellie revenue dans ses relations avec Alger suite à  sa déclaration comme quoi les présumés terroristes d’Aqmi ne seront pas libérés et que de voix autorisées, on affirme même qu’Alger a fourni de la documentation juridique ? Mais voilà  Bernard Kouchner est repassé à  l’offensive appuyé par Claude Guéant, premier collaborateur du chef de l’état français dont certains prêtent un poids immense dans les prises de décisions de l’Elysée. A en croire certains informations sur la place de Place, Guéant aurait apporté une solution juridique compréhensive renforcée par des propositions alléchantes qui font craquer Bamako faisant alors fi de « ses engagements internationaux » supposés, doublant Alger et Nouakchott, qui réclamaient le transfert de leurs ressortissants, du jour au lendemain. Bamako a surpris Aler et Nouakchott si fort que leur souffle a été coupé comme seul le fait ce terrible vent du sahara dont profite si allègrement Aqmi dans les grottes du désert malien. A ce jeu, rien ne certifie qu’ATT ne se fasse prendre de vitesse par tous les autres « pays amis » dont l’Espagne et l’Italie qui eux aussi ont des ressortissants détenus dans le nord de notre pays après avoir été nargué par Aqmi. Et le fait de « vivre dans un environnement international o๠il y a des règles en matière de sécurité, de lutte contre le terrorisme, règle qu’il faut respecter » ne signifiera alors rien du tout, à  Nouakchott comme à  Alger, à  Rome comme à  Madrid, à  Washington comme à  Guantanamo. Bamako trompettera qu’elle était dans une très mauvaise posture en tout cas directement vis-à -vis de ses voisins frontaliers et « son ami » la France. Qu’elle était assise sur un tabouret fendu, crissant, coinçant et brinquebalant qui pinçait les fesses à  chaque petit mouvement. Qu’il lui a manqué du courage et de la témérité pour tenir comme tous ces maliens durant leurs années de classe sur les tables-bancs fendus, crissant, coinçant et brinquebalant de Kayes à  Tombouctou. Mais difficilement l’état malien pour faire accepter à  son opinion nationale qu’il a oublié cette valeur qui a fait que nombre d’élèves de Mopti, ayant passé des années durant dans cette position très désagréable, il est vrai, ont préféré avoir les fesses rouges dans des culottes en loques pour porter plus tard des boubous en basin richement brodé. En somme comment à  l’occasion de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance nationale, le gouvernement pourra parler de Soundiata Kéita, Tiéba Traoré et autre Modibo Kéita pour mettre en avant les valeurs de dignité, de fierté, de droiture et de don de soi. C’’est tout simplement dommage.

L’Afrique du sud célèbre les 20 ans de la libération de Nelson Mandela

C’’est ce jour du 11 février 90, qu’on le voit dans la foule le poing levé vers le haut en signe de victoire. Il avançait en homme libre après 27 années passées derrière les barreaux de l’apartheid. Un régime qui prônait la ségrégation entre les hommes de différentes couleurs : blancs, métis, noirs. En ce jour de fête en Afrique du sud, on va jouer le remake de cette scène diffusée sur tous les écrans du monde. C’’était le moment fondateur de ce qui allait devenir la « nation arc-en-ciel ». Mandela, le prisonnier le plus célèbre de l’histoire fête les 20 années de sa libération. Aujourd’hui à  la retraite, il assistera à  cette parodie, et suivra le discours de politique générale que devrait lire le président actuel Jacob Zuma. Elu l’année dernière, ce sera sa première allocution solennelle sur l’état du pays. Mandela ira ensuite boire le thé ou le café avec certains de ses anciens geôliers de la prison Victor Verster, près du Cap. Le visage de la «nouvelle Afrique du Sud» Depuis la libération de Mandela en 1990, l’espoir est né et a grandi. Les premières élections multiraciales qui l’ont porté à  la tête de l’Etat consacraient l’avènement de la démocratie. Un changement radical s’est opéré. Les lois ségrégationnistes ont été démantelées, la démocratie multiraciale installée et le pays s’est doté d’une des Constitutions les plus libérales au monde. Politiquement, depuis 1994, le parti de Mandela, le Congrès national africain (ANC), a remporté chaque scrutin haut la main. Il prône la réconciliation et, malgré le ressentiment que l’on peut avoir vis-à -vis du régime d’apartheid, le parti s’est toujours évertué à  rassurer les milieux d’affaires. Une stratégie qui permet à  l’Afrique du sud d’assurer une croissance et fait d’elle un géant économique du continent qui financent des aides sociales dont bénéficient aujourd’hui 13 des 48 millions de Sud-Africains. Le nombre de pauvres a commencé à  régresser. Des logements, et des écoles ont été construits. l’eau et l’électricité sont un bien commun et partagé par tous. Pour une partie des jeunes qui ont aujourd’hui 20 ans les «born free» les choses ont véritablement changé. Une petite classe moyenne appelée «diamants noirs» émerge et est fait de ces jeunes gens très responsables qui croient fort au discours de Nelson Mandela. Ils sont conscients d’avoir plus de choix que leurs parents et ont une seule parole à  la bouche. Tout faire pour s’en sortir, saisir sa chance tout: on «ne regarde pas ce que le gouvernement fait pour nous, mais ce que nous faisons par nous-mêmes.» Aujourd’hui, l’immense figure de Mandela plane au-dessus de ses successeurs, les paralysant parfois. Mais ses paroles, ses appels à  la responsabilité, individuelle et collective, continuent de faire avancer l’Afrique du Sud. Pour les jeunes nés avec sa libération, il est normal d’avoir des Blancs, des Métis et des Noirs dans la même salle de classe. Ils prennent le combat de Mandela pour quelque chose d’acquis. Cependant, ils se rendent compte que la lutte n’est pas terminée. Si une classe moyenne noire a vu le jour, la pauvreté continue de toucher des millions de Sud-Africains. Les constantes demeurent Malgré l’ouverture sur le monde et l’instauration d’un régime pluraliste et démocratique, les inégalités entre les classes sociales demeurent. Les besoins restent immenses, en termes d’accès à  l’emploi et l’impatience grandit. Dans le même temps le fossé s’élargit entre les pauvres et les riches au sein desquels il y a des personnes de couleurs noires. Selon un rapport gouvernemental, le revenu mensuel moyen des Noirs a augmenté de 37,3% depuis 1994. Celui des Blancs a bondi de 83,5%. Ainsi, il reste beaucoup à  faire dans les bidonvilles du pays, o๠1,1 million de familles continuent de vivre dans des baraques de fortune. Ces immenses townships abritent la majorité des 42% des « born free » (nés libres) auxquels l’on promettait un avenir radieux, égalitaire et aujourd’hui au chômage. Les analystes observent que la grogne monte dans la population des townships o๠les jeunes sont abandonnés à  la sortie du lycée et doivent faire leur preuve tout seul. Conséquence, plus de 75% sont au chômage. La criminalité est grandissante. Le pays de Nelson Mandela détient toujours le record mondial en matière de personnes atteintes par le virus du Sida, malgré le travail de sensibilisation mené par la Fondation Mandela. Le parti au pouvoir, l’ANC ne fait plus l’unanimité. Il «a réussi là  o๠on pensait qu’il échouerait: gérer une économie moderne, mais les secteurs considérés comme ses points forts- l’amélioration des conditions de vie, l’éducation et la lutte contre la criminalité- sont un échec» constatent des analystes. Les dirigeants et cadres sont de plus en plus contestés dans leur gestion de la chose publique. La population très remontée estime qu’ils devraient apprendre à  se sacrifier et à  être au service des individus et non se servir eux-mêmes. Ils devraient mettre en exergue les qualités comme la discipline, l’autodérision et le respect d’autrui par la simplicité et la politesse. La vie de Nelson Mandela Le matricule 46664 consacre sa vie aujourd’hui à  sa fondation, loin du pouvoir et après avoir assuré un seul mandat à  la tête de la nation arc-en-ciel. Il laisse la responsabilité aux autres de bâtir l’avenir de cette nation. Avec elle, il a remporté la coupe du monde de rugby en 1995. Un fait marquant qui est la trame de l’histoire d’un film du box office «invictus». Lequel essaie de traduire à  travers cet évènement le leitmotiv de Madiba: « Créer un monde meilleur pour tous ceux qui y vivent est entre vos mains ». C’’est donc ce que la Fondation qui porte son nom continue de perpétrer. Elle participe à  l’organisation du « Mandela Day », gère certaines de ses archives et finance des projets communautaires. Pour cela elle a modifié son logo, pour remplacer son visage par ses mains. Sa fille Zindzi, prépare un documentaire qui s’intitule «Conversations autour de ce jour-là ». 0n y verra Mandela fêter l’anniversaire les 20 ans de sa libération en compagnie de certains de ses camarades de lutte anti-apartheid, et de son ex-femme Winnie. l’on annonce la préparation d’un livre rassemblant des notes gribouillées par Mandela. Rendez—vous est pris pour le «Mandela Day »