Laurent Gbagbo arrêté, cette fois c’est gâté !

Selon l’agence de presse Reuters, qui a donné la première information ce lundi, «Â  Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a été arrêté par les forces spéciales françaises et remis à  des chefs de la rébellion, alors que des chars français venaient de pénétrer dans la résidence du président ivoirien sortant. « Ces chefs de la rébellion ont été convoyés sur place par les forces françaises qui ont pénétré dans la résidence avec des chars ». « Le président était dans son bureau. » Information ensuite confirmée par Jean Marc Simon, l’Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire. Ensuite, Laurent Gbagbo aurait été conduit avec sa famille à  l’Hôtel du Golf o๠son rival et opposant Alassane Dramane Ouattara a élu domicile depuis le verdict des élections du 30 Novembre dernier. Après, des mois d’affrontements entre deux factions, ce lundi 11 avril marque la fin de la liberté d’un homme, dont la capacité de résistance en bluffait plus d’un. Les forces de l’Onuci et la Force Licorne assiégeaient sans relâche la résidence de celui que l’on croyait inatteignable. Gbagbo a longtemps résisté, joué au jeu du chat et de la souris avec la communauté internationale, préparant son bunker, à  l’avance en cas de problèmes. Il avait même prévu d’y rester un an s‘il le fallait. Après la République «Â Hôtelière » du Golf, C’’était la république «Â bunkérisée » de Cocody qui passionnait les médias internationaux. Mais, il semble que l’assiégeur, désormais assiégé, a fini sa course et sa détermination n’aura pas suffi face aux assauts répétées des forces françaises, qui ont intensifié leurs frappes depuis dimanche soir sur ses bastions. Et ce lundi matin, indique t-on, des éléments de la rébellion, auraient pénétré dans la résidence de Gbagbo pour l’arrêter. Mais le rôle précis, dans cette arrestation, des forces spéciales françaises françaises, qui ont pillonné la résidence de Laurent Gbagbo depuis le milieu de la matinée de lundi, reste encore floues… Et ses sources diplomatiques, démentent la première informations et affirment que les «Â  forces françaises », n’ont à  aucun moment pénétré dans la résidence de Gbagbo. l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire auprès de l’ONU a également déclaré que Laurent Gbagbo, retenu à  l’Hôtel du Golf, était en bonne forme et qu’il serait jugé pour ses actes. Son sort et celui de sa famille incombe désormais à  la Cour Pénale internationale. Reste à  savoir quelle sera la réaction de ses partisans et s’ils vont déposer les armes. Laurent Gbagbo, chronique d‘une fin programmée Le 30 novembre dernier, à  l’issue du résultat du second tour de l’élection présidentielle, des partisans de Laurent Gbagbo réfutent le victoire d’Alassane Ouattara, certifiée par la Commission électorale Indépendant. Le 2 décembre, le conseil constitutionnel invalide ce résultat et déclare Laurent Gbagbo vainqueur de l’élection présidentielle. Le 4 décembre, Laurent Gbagbo se fait investir président et son opposant prête serment « en qualité de président de la République ». Le lendemain, après avoir reconduit comme Premier ministre Guillaume Soro, Alassane Ouattara forme un gouvernement. Son rival réplique en annonçant la nomination de Gilbert Marie N’gbo Aké au poste de Premier ministre Le 3 décembre, la France, les Etats Unis et les Nations Unies reconnaissent Alassane Ouattara comme le président élu de Côte d’Ivoire; Les avoirs de Laurent Gbagbo sont ensuite gelés. Mi décembre, des affrontements éclatent peu après le scrutin: 173 personnes sont tuées entre le 16 et le 21 décembre, selon l’ONU. Des témoignages confirment l’instauration dans le Grand Abidjan d’une terreur milicienne, incarnée par les Jeunes Patriotes, qui, armés de gourdins et de machettes, dressent des barrages sauvages ou incendient maisons, échoppes et minibus. Janvier-Février : les violences se propagent dans l’Ouest du Pays. Entre février et Mars, des affrontements entre forces Pro Gbagbo et forces pro Ouattara s’intensifient, faisant plusieurs morts civils. Début Mars, l’offensive des Forces républicaines de Côte d’ivoire débute. Les ex-rebelles du nord alliés à  Alassane Ouattara ont prisdeux localités de l’ouest sous contrôle du camp Gbagbo le 25 février, puis les villes de Toulépleu, le 6 mars et Doké le 13 mars. Le 17 mars, Alassane Ouattara crée les Forces républicaines de Côte d’ivoire (FRCI), composées de de soldats des FDS ayant fait défection et d’ex-rebelles des Forces nouvelles. Le 28 mars, les FRCI lancent une grande offensive militaire, quatre mois jour pour jour après le début de la crise post-électorale. Ils progressent rapidement rencontrant peu de résistance, en raison des défections au sein de l’armée notamment, et atteignent Yamoussoukro, la capitale administrative le 30, puis Abidjan le 31. Mais les FRCI se heurtent à  la résistance des partisans de Laurent Gbagbo dans leurs bastions d’Abidjan, livrée au pillage. Le 4 avril, L’Onuci et la force française Licorne frappent les derniers bastions de Gbagbo, tirant sur des camps militaires et des batteries situées à  la résidence et au palais présidentiel. Des négociations sont entamées avec Laurent Gbagbo pour demander sa reddition, mais malgré l’écroulement de son régime, celui-ci, retiré dans sa résidence du quartier de Cocody, s’y refuse. Après que les forces pro-Gbagbo aient réussi à  regagner du terrain à  Abidjan à  partir du 8 avril, reprenant le contrôle de plusieurs quartiers, les forces françaises de l’opération Licorne et l’Onuci lancent une campagne de frappes sur les bastions du président ivoirien sortant, le 10 avril. Le 11 avril, en début d’après-midi, Laurent Gbagbo est arrêté par les forces d’Alassane Ouattara et conduit au Golf hôtel, QG du camp Ouattara dans Abidjan.