Mamadou Koulibaly lâche le FPI

Est-ce le début de la fin pour le FPI ? Depuis la chute du régime Gbagbo, il y a quelques mois, nombreux sont ceux qui prédisaient son éclatement. La démission de Mamadou Koulibaly, numéro par intérim du parti est perçue comme le premier acte de cette descente aux enfers. Ce dernier a fait part de cette décision au cours d’une conférence de presse qu’il a animée ce 11 juillet à  l’Assemblée nationale. «Mon engagement au sein du FPI étant allé jusqu`à  l`épuisement, de toutes les possibilités compatibles avec mes convictions, j`ai décidé d`y mettre un terme», a-t-il dit. Mamadou Koulibaly déplore que «suite au cataclysme que nous venons de vivre, la haute Direction du FPI refuse toujours un congrès bilan et exclut tout changement, même indispensable, qui, pourrait selon elle, l`affaiblir y voyant une traitrise envers les camarades emprisonnés et exilés». Mamadou Koulibaly, Président de l’Assemblée Nationale était devenu le n°1 du FPI par intérim après la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril dernier. Un nouveau parti pour mieux partir Ce départ ne met pas fin à  la carrière politique de l’ex-cadre du FPI. Il a annoncé au cours de sa conférence la création d’un nouveau parti politique qui participera aux élections législatives prévus pour la fin de l`année 2011. «J`agirais au sein d`un parti en création dénommé Liberté et démocratie pour la république (LIDER)». Le nouveau Président du Lider a, par ailleurs, dénoncé des actions souterraines de certaines personnes qui vont mener le FPI à  sa perte. «La Direction du parti cherche surtout à  préserver des chasses gardées personnelles ou au détriment de l’intérêt général et masque sa propre trahison envers nos militants, nos idéaux, la Côte d`Ivoire et la cause africaine », dira-t-il. D’autres cadres du parti envisagent de quitter la formation soit pour rejoindre le LIDER de Mr Koulibaly, soit d’autres partis. Des cadres du FPI (au moins cinq) que nous avons joints au téléphone, sous couvert de l’anonymat, ont soutenu qu’ils prenaient acte de la déclaration de Mamadou Coulibaly. «Beaucoup de cadres veulent se sentir libérer et a confié l’un d’entre eux sous couvert de l’anonymat. « J’ai pris cela pour de la blague Au sein du FPI, C’’est l’incompréhension qui prévaut au niveau des instances dirigeantes. Le secrétaire général du parti, Miaka Ouretto a confié à  des confrères ivoiriens que le samedi dernier en Assemblée générale extraordinaire, « nous avons parlé d’autres choses ». « C’’est après la réunion, qu’il a dit, de côté, que : « moi, je rends ma démission. J’ai pris cela pour de la blague. Et je lui ai dit, bon écoute, je te rappelle le soir ou je passe chez toi pour en parler. J’entendais l’en dissuader ». Pour lui « Mamadou Koulibaly est grand intellectuel qui a sa position, sa lecture de politique et ses opinions à  lui. Je pense que C’’est assez regrettable. Il avait plusieurs fois lancé, comme ça, qu’il allait créer son parti. Nous avons pris cela pour de la plaisanterie. Et nous avons essayé de le dissuader. Lors de réunions avec des structures du parti, beaucoup de camarades avaient estimé que C’’était pour une question de légitimité, on n’avait pas besoin d’aller au congrès. Et en tant que président intérimaire, il pouvait prendre les décisions qu’il voulait ».