Adoption d’une loi contre l’excision : le Mali devancé par les pays limitrophes

Le Mali traà®ne le pas pour l’adoption d’une loi contre la pratique de l’excision. C’’est ce qui ressort globalement de l’analyse de l’organisation internationale de défense des droits humains et égalité. « Appel au gouvernement Malien en faveur de l’adoption d’urgence d’une loi efficace interdisant les mutilations génitales féminines » tel a été le thème d’une conférence du mouvement des groupes de base africaine pour mettre fin aux mutilations génitales féminines, ce 24 juin. Vingt-quatre activistes d’organisations anti-MGF de base, venus de dix sept pays africains, se sont réunis à  Bamako pour présenter leurs plus grandes réussites dans le domaine et mettre fin à  ces pratiques traditionnelles. Après quatre jours d’échanges, les activistes ont retenu la Non-adoption de la loi, en arguant que cette législation serait pourtant capitale pour accompagner le combat contre l’excision. « Le fait que le Mali n’ait pas adopté une loi, met les efforts consentis à  plat », a martelé Dr. Kouyaté de la Guinée. A l’évidence, le retard du Mali dans la répression contre la pratique de l’excision dérange les pays voisins. Et pour causes, les exciseuses immigrent souvent dans les pays limitrophes oà¹l’excision n’est pas formellement interdite et s’adonnent à  la pratique en toute illégalité. « Sans la loi contre l’excision au Mali, nous qui sommes dans les pays limitrophes o๠les lois ont été adoptées, serons dérangés dans les efforts enclenchés », a fustigé Meddah Félicité du Burkina Faso. C’’est pourquoi le Dr. Kouyaté ajoutera que cette loi protégera les petites filles. Un appel lancé au Président Amadou Toumani Touré et à  son épouse. Bannir les mutilations génitales féminines A titre de rappel, au Mali, les mutilations génitales féminines sont extrêmement repandues. 92 % des femmes et des filles y ont été soumises; Et les fillettes qui subissent cette intervention sont de plus en plus jeunes. Le Mali est devenu un pays cible pour la pratique des MGF ; Fillettes et exciseuses y sont emmenées depuis que les pays voisins ont banni la pratique, à  savoir le Burkina Faso, la Guinée et le Sénégal. « Nous avons choisi le Mali pour nous réunir parce que nous espérons que le point de vue des activistes des pays dans lesquels il existe des lois contre les MGF (17 pays au total) aidera les autorités maliennes à  comprendre l’urgente nécessité d’une loi réprimant les MGF », explique Mme Faiza Jama Mohamed de Nairobi au Kenya. Après la conférence, les experts prévoient de rendre visite aux ministres de l’Education, de la Promotion de la femme et de l’Enfant, de la Santé et de la Justice.