Bis repetita pour les Lions de la Téranga

Les souvenirs remontent loin, très loin. Caire 86, après avoir battu avec brio l’Egypte chez elle en match d’ouverture, le Sénégal quitte la coupe d’Afrique dès le premier tour. En 1992, il réédite le coup sur ses propres terres à  Dakar. Il y a deux ans tout près, le Sénégal vivait une débâcle à  Bata en Guinée Equatoriale. Donné favori, les Lions rentrent tout penauds avec trois défaites en autant de sorties. A Dakar, C’’est l’hécatombe. Les joueurs sont invectivés, l’entraà®neur limogé pendant que les fédéraux gardent précieusement leur siège. La reconstruction est lancée. Comme le chant du cygne, la coupe d’Afrique retourne à  Bata et les Lions avec pour… le même sort. Aucune surprise en réalité. Les lions aiment vendanger. Ils ont ouvert les couloirs de la victoire à  des algériens qui en voulaient plus qu’eux. En vérité, la victoire sur le Ghana a maquillé les failles du système Alain Giresse et l’absence de hargne des joueurs. Le Sénégal a battu le Ghana sur le fil et s’est vu très beau tout de suite or on ne se défait pas d’un mondialiste impunément. Le football moderne ne ment pas. Il ne veut plus de génération spontanée. Il se construit dans la durée. Le Ghana et l’Algérie ont toujours été les favoris du groupe C considéré comme celui de la mort pour l’Afrique du Sud et le Sénégal qui ont logiquement abdiqué lors de la dernière journée. C’’est difficile à  avaler mais on ne construit jamais du bon et du durable sur les cendres chaudes d’une désillusion. Les Sénégalais doivent se remettre en question et mettre à  plat leur puant complexe de supériorité. Le continent vit des mutations profondes et chaque compétiteur s’arrache pour porter haut les couleurs de son pays. Le haut niveau est devenu de la diplomatie sportive pour les pays du globe. Si le Sénégal ne fait pas son introspection, ses éliminations prématurées se poursuivront encore et encore. En 2002, la génération El hadji Diouf, contrairement à  ce qui se dit et s’écrit, était le résultat d’un projet mené depuis 1999 par l’Allemand Peter Schnittger. Au lendemain de ce match à  couperet dans l’enfer de Sureléré au Nigéria, des guerriers prêts à  défier le monde du football virent le jour et le doigté de feu Bruno Metsu fera le reste jusqu’en coupe du monde. Le Sénégal éliminé doit se regarder dans la glace. Il dispose d’individualités reconnues, reste alors trouver une équipe dotée d’une âme de vainqueur. Est-ce à  Giresse de le faire ? l’histoire a montré qu’un mercenaire, dans tous les domaines, ne se sacrifie jamais à  la place d’un patriote.