Le Prix Nobel de la Paix 2010 est un dissident chinois en prison

Une longue lutte pour la liberté du peuple chinois Une chose est sure, le Nobel de la paix 2010 n’ira pas chercher son prix. Il. Le comité Nobel a tenu à  saluer « le long combat non violent » de Liu « en faveur des droits fondamentaux en Chine » et souligne « le lien étroit entre les droits de l’homme et la paix ». Aujourd’hui âgé de 55 ans, Liu Xiaobo a choisi la voie de l’activisme politique lors de la répression du mouvement démocratique de 1989. Il se trouve aux à‰tats-Unis, o๠il enseigne à  l’université de Columbia, quand éclatent les événements. Revenu en Chine pour suivre le mouvement, il négocie jusqu’à  la dernière minute le retrait des étudiants de la place Tiananmen avant l’intervention, ce qui lui vaut une première détention de vingt mois. Après avoir appelé à  la libération des autres dissidents, il est de nouveau condamné à  trois ans de « rééducation par le travail ». En 2008, il rédige l’ébauche de la Charte 08, signée depuis par plus de 10.000 Chinois, dont 300 personnalités. Inspirée de la Charte 77 de Vaclav Havel, elle appelle au respect de la Constitution chinoise et à  la réforme politique. Mais le 8 décembre 2008, Liu Xiaobo est enlevé à  son domicile par la police. Formellement arrêté le 23 juin 2009 pour suspicion d' »incitation à  la subversion du pouvoir de l’à‰tat », il est condamné, le 25 décembre 2009, à  onze ans de prison. Une distinction méritée ! Le 18 janvier 2010, Liu Xiaobo est nommé pour le prix Nobel de la paix 2010 par Vaclav Havel, le dalaà¯-lama, André Glucksmann, Vartan Gregorian, Mike Moore, Karel Schwarzenberg, Desmond Tutu et Grigory Yavlinsky. En réponse, le ministère chinois des Affaires étrangères déclare, par l’intermédiaire de son porte-parole Ma Zhaoxu, qu’attribuer le prix à  Liu Xiaobo serait « totalement erroné ». Aujourd’hui, sa distinction met assurément une pression très forte sur les autorités chinoises alors même que des dissensions de plus en plus patentes apparaissent au sein de l’appareil. Les appels à  sa libération ont fusés de partout dans le monde, augmentant l’inconfort des autorités chinoises qui craignent de provoquer une instabilité dans le pays à  l’heure o๠un mécontentement social pour une meilleure redistribution des fruits de la croissance paraà®t de plus en plus perceptible.