Nigéria : Umaru Yar’Adua meurt à 58 ans

Elu à  la tête du pays en 2007, en succession à  son mentor Oloussegoun Obassandjo, Umaru Yar’Adua était connu pour sa santé fragile. Deux mois son accession à  la magistrature suprême, le défunt président avait été hospitalisé en Allemagne. Ces visites médicales se répèteront pendant tout le long de son mandat. l’Etat de santé du président Yar’Adua est devenue lors de sa dernière hospitalisation, un affaire publique. Une affaire qui amènera des milliers de nigériens à  marcher sur la présidence de la république pour demander des explications l’Etat de santé de leur président. A la tête de ce mouvement, figurait le prix Nobel de littérature, l’écrivain Wolé Soyinka. En effet, en novembre 2009, le président nigérian a été interné en Arabie Saoudite pour des problèmes cardiaques. Aucune nouvelle sur son état de santé ne sera donné par ses proches, encore moins par le gouvernement. Silence radio sur la question. Le pays est resté pendant de longues semaines sans président. C’’est cette vacance du pouvoir, suivie du silence des instances dirigeantes qui entrainera la marche. Face à  ce brouhaha, le président Yar’Adua s’expliquera sur les ondes de la BBC avec une voix démontrant la fatigue et la faiblesse de l’homme. Dans ce communiqué, il demandait à  ses compatriotes de rester calmes et sereins et qu’il serait bientôt de retour parce que son s’était beaucoup amélioré. Il faut dire que ce message n’a pas rassuré les nigérians qui demandaient des déclarations vidéo de leur président afin de vérifier qu’il se porte vraiment bien comme il l’affirmait à  la radio. Il n’en sera rien. Yar’Adua restera muet comme une carpe et les manifestations reprendront de plus bel. Les problèmes continuaient à  s’accentuer dans le pays les violences religieuses entre chrétiens et musulmans de Jos, les problèmes avec les rebelles du delta du Niger auxquels il avait accordé l’Amnesty continuaient et d’autres grands dossiers dont il avait le seul pouvoir décision. Certains hommes politiques demandaient le constat de l’incapacité du président afin et la délégation de ses tâches à  son vice président Good Luck Jonathan. Mais les proches de Yar’Adua ont opposé un refus catégorique. Finalement la cours constitutionnelle tranchera et Good Luck Jonathan prendra les rênes du pays le 10 février 2010. Good Luck Jonathan a prêté serment ce jeudi matin Conformément à  la constitution nigériane, le vice président Good Luck Jonathan jusqu’à  hier encore président par intérim, a prêté serment ce jeudi matin. Il achèvera le mandat de son prédécesseur qui n’est resté que trois ans à  la tête du pays. Good a déjà  la main à  la patte avec des dossiers brûlants qui l’attendent. Un deuil national de sept jours a été décrété en hommage à  Yar’Adua et cette journée du jeudi 6 mai a été chômé et payé sur l’ensemble du territoire national. l’écrivain Wolé Soyinka qui se trouvait parmi les manifestants de la marche, a indiqué que Yar’Adua avait la volonté d’amener le Nigéria vers le progrès et l’indépendance économique mais, il n’en avait la capacité physique et sanitaire. Il affirme que ses proches l’avaient laissé se retirer du pouvoir et se consacrer à  sa maladie, il serait probablement dans de meilleures conditions de santé aujourd’hui. Maintenant que Moussa Yar’Adua n’est plus, son successeur à  la lourde tâche de gérer les problèmes de manière subtile afin de remettre le pays au C’œur de l’indépendance économique de l’Afrique. Ce pays faisant partie des plus riches du contient et de l’Afrique de l’ouest. Umaru Moussa Yar’Adua était marié et père de neuf enfants.

Nigéria : Good Luck Jonathan dissout le gouvernement à la surprise générale

Invisible Yar’Adua Le 9 février dernier, le vice président nigérian Good Luck Jonathan était officiellement nommé président par intérim du Nigéria, comme l’exige la constitution du pays. Cette nomination est intervenue environ quatre mois après l’absence du président Umaru Moussa Yar’Adua. En effet, bien avant son accession au pouvoir, le président Yar’Adua avait des problèmes de santé. Deux mois après sa prise de fonction, il est allé se faire soigner à  l’étranger. Il y allait régulièrement d’ailleurs. Mais, cette fois ci, il a pris plus de temps que prévu en Arabie Saoudite pour ses soins médicaux. Le pays rencontrant de nombreux problèmes internes dont, la plupart des dossiers clés étaient sous son protectorat. Il était donc impératif qu’il délègue ses pouvoirs à  quelqu’un d’autre. Le gouvernement refusait de donner quelque information que ce soit, sur l’Etat de santé du président. Vu les pressions incessantes, il a finalement été décidé de l’octroi du fauteuil présidentiel au vice président. Le président Yar’Adua reste invisible depuis le 23 novembre dernier. Il a juste lancé un bref appel d’assurance sur la BBC au moment des manifestations de l’opposition qui demandait la reconnaissance de la vacance du pouvoir. Il est de retour au pays depuis février dernier mais, aucune nouvelle ne filtre sur son état de santé. Une chose qui fait d’ailleurs dire à  certains qu’il est mort depuis longtemps et que ses proches refusent de divulguer la nouvelle pour, on ne sait quelle raison. Info ou intox, donnons le temps au temps. Good Luck Jonathan prend les choses en mains A travers cette dissolution du gouvernement mercredi, le président intérimaire veut montrer sa suprématie et son indépendance sur la direction du pays. Cela lui permet également d’éviter toute mauvaise surprise de tentative de coup de force, vu les tensions existantes. La dissolution permet aussi à  l’homme, de s’entourer de nouvelles têtes, « plus proches de lui ». Par ailleurs, le Nigéria possède 36 Etats fédéraux et, selon la constitution, chaque Etat doit forcément figurer dans le gouvernement. Cela permet d’éviter les tensions et de ne pas faire de mécontents. Surtout qu’une partie de ce pays est le foyer de tensions religieuses entre chrétiens et musulmans. En particulier, dans la région de Jos o๠depuis le début de l’année, il y eut plus de 500 morts et des milliers de blessés dans les deux camps. Prudence, prudence Il est évident que les nigérians attendaient le changement de quelques ministres comme il fut le cas avec celui de la justice, à  quelques jours de l’arrivée du vice président. Cependant, la dissolution entière de tout le gouvernement était moins attendue. Elle est intervenue à  un moment oà¹, on s’y attendait le moins. Le gouvernement a été taxé d’être passif dans les prises de décisions face aux problèmes interreligieux. Il parait donc évident que le futur gouvernement est attendu avec beaucoup d’espoir.