Ludovic Fadaïro : « Le Mali a du potentiel dans la création »

Journaldumali.com: Vous venez régulièrement au Mali… Ludovic Fadaà¯ro : J’aime le Mali, je viens souvent ici, je rencontre des jeunes avec qui je travaille et que J’encourage. J’approche l’art depuis un certain nombre d’années et je partage les résultats avec les autres comme vous le voyez-là . C’’est encourageant parce que le Mali a du potentiel dans la création surtout quand on se réfère à  ses us et coutumes, la tradition est très forte et on devrait en puiser là  dedans pour s’inspirer, pour s’extérioriser. Vos œuvres artistiques sont-elles plutôt destinées aux occidentaux? Pas du tout. Les sculptures que nos parents ont faites ne sont pas destinées aux Européens. Ils sont venus les ramasser pour en faire de l’argent et pour en faire un renforcement de leur création. l’art en général de l’Afrique sert à  l’Africain d’abord. Et aujourd’hui, ça devrait pouvoir servir à  l’Africain, parce qu’il exprime le monde à  travers ses propres sentiments. Nous devons arrêter de faire cette comparaison en 2015. Soyons nous-même. Nous avons de l’expérience, il faut que nous puissions nous évaluer parce qu’il faut être une valeur pour reconnaà®tre une valeur. Nous sommes des valeurs en temps qu’Africain et nous ne devons pas être dissocié des autres, il faut qu’on soit avec les autres tout en étant nous-même. Donc ce que nous créons, C’’est d’abord pour nous. Il faut qu’on le comprenne comme ainsi avant que cela n’aille aux autres. Quelle appréciation faites-vous de l’art aujourd’hui au Mali? Le Mali a deux grandes écoles d’arts, même si l’école ne fabrique pas des artistes, elle donne les instruments nécessaires pour que l’artiste qui est en soi puisse s’extérioriser. Par rapport à  cela, je pense qu’il y a une potentialité dans la création. C’’est vrai, l’art premier au Mali C’’est la musique, la danse et le théâtre mais l’art plastique aussi a sa place. En tant qu’artiste et en tant qu’ancien dans le domaine, C’’est qu’il manque très peu de lieu de montrance des œuvres créées, ce qui bloque l’artiste. Il manque un peu de promotion sur l’art visuel, l’art plastique, il manque d’encouragement de la part des autorités face à  la création plastique africaine. Je crois que le Mali a des potentialités vu tous ces jeunes qui se donnent entièrement à  l’art plastique sans regarder le lendemain, ils sont appelés à  être sérieusement encouragés. Avec le développement des technologies de l’information et de la communication, y a-t-il un désintérêt pour la création chez les jeunes? C’’est vrai qu’aujourd’hui il y a un enjeu premier, tout le monde pense à  l’argent. Je pense que nous nous aliénons un peu en pensant à  une haute technologie que nous en Afrique nous croyons que C’’est ce qui pourrait nous sortir de l’ornière. On en en besoin certes, mais pour l’instant on la piétine parce que tous les produits viennent d’ici et sont transformés ailleurs et ramenés ici. Pourquoi ça ne peut pas être transformé ici et ramené ailleurs pour être vendu pour que nous puissions en vivre. Simplement, C’’est parce que nous nous nions et je crois que ces jeunes artistes ne se nient pas, C’’est pour cela qu’ils se donnent entièrement à  la création comme langage fort pour percer l’oreille à  ceux qui ne veulent pas écouter.