Saif al Islam devant les juges pour « communication illégale »

Le fils du défunt président libyen, Saà¯f al-islam Kadhafi, a comparu jeudi devant un tribunal de Zenten. Agé de 40 ans, l’ancien bras droit de Mouamar Kadhafi doit répondre à  la justice de son pays qui l’accuse d’avoir tenté de communiquer illégalement avec l’extérieur en juin 2012. Selon LeNouvelobs.com, la comparution de Saà¯f al-islam jeudi n’a aucun lien étroit avec le dossier de la Cour Pénale Internationale (CPI), qui réclame son extradition. Il a en effet comparu pour avoir rencontré en juin 2012 son avocate, Melinda Taylor, à  qui il aurait transmis des informations susceptibles de nuire à  la sécurité nationale, selon la justice libyenne. A sa sortie du procès, les journalistes ont pu échanger brièvement avec l’accusé qui a répondu par l’affirmative à  la question de savoir s’il allait bien, faisant un signe avec le pouce. Mais Saà¯f al-islam n’était pas le seul accusé à  comparaà®tre devant la justice. Quatre membres de la Cour Pénale Internationale co-accusés dans cette affaire ont également comparu par contumace. La CPI réclame toujours son transfèrement Saà¯f al-islam a été capturé en novembre 2011 après une longue cavale. Il a été arrêté dans le désert aux abords de la ville d’Obari. Les circonstances de son arrestation restent encore floues. Selon LePoint.fr, il aurait promis une somme d’un million d’euros à  un nomade, si ce dernier réussissait à  le faire passer au Niger. Le nomade lui fait croire qu’il exécutait la tâche et finit par contacter les services libyens de renseignement. Saà¯f al-islam parle de trahison. Il sera transmis plus tard aux autorités libyennes de transition. Depuis lors, un bras de fer oppose la Libye à  la CPI. Cette dernière le soupçonne d’avoir pris une part active à  la répression du soulèvement contre le régime de son père et l’inculpe. Mais les autorités libyennes refusent de le livrer à  la CPI et souhaitent le juger dans son propre pays.

Attentat contre l’Ambassade de France à Tripoli

Un voiture piégée a explosé ce matin à  5hGMT sous les murs de la représentation diplomatique française dans la capitale libyenne.l’ambassade, située dans un quartier résidentiel a été détruite à  plus de 60% par le souffle de l’explosion qui a également fait sauté des canalisation et brisé des vitres des maisons alentours. La France a condamné avec « la plus grande fermeté » cet attentat, ont indiqué l’Elysée et le Quai d’Orsay. « Le président de la République (François Hollande, ndlr) condamne avec la plus grande fermeté l’attentat qui a frappé l’ambassade de France à  Tripoli ce matin et qui a blessé deux gendarmes assurant la sécurité de notre emprise diplomatique », explique le communiqué de l’Elysée, ajoutant que « le chef de l’Etat exprime sa solidarité et ses vœux de prompt rétablissement aux blessés ». Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a immédiatement pris le chemin de Tripoli pour prendre sur place toutes les mesures nécessaires et veiller au rapatriement des blessés. « La France attend des autorités libyennes que toute la lumière soit faite sur cet acte inacceptable, pour que les auteurs soient identifiés et traduits devant la justice. Cet acte vise, à  travers la France, tous les pays de la communauté internationale engagés dans la lutte contre le terrorisme », conclut le texte. Le Quai d’Orsay a également publié un communiqué dans lequel il condamne lui aussi « avec la plus grande fermeté » l’attentat, assurant qu’ « en liaison avec les autorités libyennes, les services de l’Etat mettront tout en œuvre pour que toute la lumière soit faite sur les circonstances de cet acte odieux et que ses auteurs soient rapidement identifiés ».

Libye: L’ambassadeur américain tué à Benghazi

l’information a été confirmée par le vice- ministre de l’intérieur libyen Wanis al-Charef. Ce drame est survenu la nuit du 11 au 12 septembre 2012, malgré le fait que la police et les autorités égyptiennes ont affirmé qu’elles prenaient toutes les mesures de sécurité nécessaires pour protéger toutes les ambassades, les missions diplomatiques et leurs personnels. Déjà  la veille, le mardi 11 septembre, dans la journée, des milliers d’Egyptiens, en majorité des salafistes, ont manifesté devant l’ambassade américaine au Caire. Ils dénonçaient la sortie du film l’innocence des musulmans produit par des chrétiens coptes égyptiens. Ceux-ci le jugent d'[i anti-islam. Selon eux ce film est une insulte à  l’endroit du prophète Mahomet. Durant le mouvement de colère une dizaine d’hommes ont escaladé le mur d’enceinte de l’ambassade et l’un d’eux a arraché le drapeau américain l’a déchiré et remplacé par un immense étendard islamique noir sur lequel était écrite la profession de foi musulmane:Il n’y a de Dieu que Dieu et Mahomet est son prophète. Le même film a été condamné par la Ligue Arabe. Pour tenter d’apaiser les esprits, l’ambassade américaine au Caire a condamné dans un communiqué les efforts continus déployés par les individus malavisés pour blesser les sentiments religieux des musulmans. Ces épisodes surviennent au moment o๠les à‰tats-Unis commémoraient le onzième anniversaire des attaques d’Al-Qaà¯da à  New York, qui avaient fait près de 3.000 morts. D’après un militant pro-démocratie Waà«l Ghoneim: [i s’attaquer à  l’ambassade américaine le 11 septembre en brandissant des drapeaux s’apparentant à  ceux d’Al-Qaà¯da, ne sera pas reçu par le public américain uniquement comme une protestation contre le film sur le prophète.

L’OTAN, cet assassin…

Deux semaines après sa mort, la communauté africaine, particulièrement de l’Afrique sub-saharienne, ne décolère pas contre la France, la Grande Bretagne et les USA. Le sujet s’est invité dans les débats à  la faveur de cette 10ème édition du Forum des peuples à  Niono. Au cours des différents ateliers de débats, les conférenciers sont plusieurs revenus sur la question. D’autres, n’ont voulu prendre la parole qu’après avoir demandé une minute de silence en la mémoire de celui qu’il considère comme «Â un panafricaniste qui croyait en l’Afrique et en sa capacité de prendre sa place dans le concert des nations ». C’’est le cas, entre autres du Pr. Balla Konaré. Pour cet universitaire (chargé de cours à  la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Bamako, FSJP), ce qui s’est passé en Libye «Â est une humiliation pour l’Afrique, et revêt le début d’un processus qui pourrait s’étendre à  d’autres pays africains ». Pour la rupture d’avec l’Occident Il ressort des débats sur la question libyenne au cours de ce Forum, que les participants veulent un autre mode de coopération entre l’Afrique et l’Occident. Après Kadhafi à  qui le tour le tour ? s’interroge le Pr. Konaré, qui appelle à  la prise de conscience africaine. «Â Ce qui s’est passé en Libye est une situation absolument répugnante et une arrogance vulgaire indescriptible. C’’est un processus qui s’étendra sur d’autres pays africains, et la vigilance doit être de mise sur le continent, particulièrement au Mali o๠on assiste de plus en plus à  une forte présence des forces françaises à  Mopti, (en 5ème région du pays) au nom d’une prétendue lutte contre le terrorisme. l’Afrique doit prendre conscience du danger de l’invasion impérialisme et de la nécessité d’être unie. Il n’y a pas de doute, la guerre en Libye est le fruit d’un complot judéo-chrétien avec la complicité (malheureusement) du mouvement wahhabite, pour qui «Â Kadhafi n’est pas un musulman » a déclaré le professeur d’université. Qui argue que le mobile de l’invasion n’est pas l’instauration de la démocratie, encore moins la protection des populations, mais plutôt le pétrole de ce pays. «Â En clair, est une guerre des intérêts économiques », a déclaré le Pr. Balla Konaré au cours du symposium sur «Â le droit à  la souveraineté des peuples sur les ressources naturelles et richesses : conditions préalables aux droits à  la vie pour tous et du vivre ensemble ». C’’est parti pour l’endettement éternel de la Libye Abondant dans le même sens, un participant tunisien a qualifié de «Â tragédie humaine le spectacle libyen ». Selon Meà¯di de «Â ATAK Tunisie » ce qui s’est passé en Libye témoigne de l’échec de l’Union africaine et doit interpeller la jeune génération. Pour lui, le défi de la reconstruction de la Libye va engendrer d’énormes dettes pour ce pays, l’un des moins endettés en Afrique avec 3,3% dette. Au cours des ateliers de ce mercredi matin, les débats se sont poursuivis dans le même ordre d’idées. Et la matinée de ce mercredi (plus que le mardi), est devenue «Â la journée de Kadhafi et de la question libyenne ». Comme si l’unanimité était autour du sujet, les participants à  ce 10ème Forum des peuples pensent que la mort de Kadhafi est une «Â tragédie conçue et mise en exécution en Libye par les forces impérialistes ». Pour eux, «Â il s’est déroulé sur cette partie du continent africain un film hollywoodien, une aventure d’occupation coloniale préparée et dirigée la France, la Grande Bretagne, les Etats unis et l‘OTAN ». Les marchés, les contrats, les réunions de concertation entre les pays impérialistes envahisseurs se tiennent précipitamment pour organiser le partage des contrats de reconstruction juteux, les autorisations d’exploitation et d’exploration d’hydrocarbure et les rôles à  jouer pour perpétuer la domination. Les concertations commerciales sont prioritaires sur la protection des droits de l’homme qui est l’alibi le plus rationnel pour occuper la Libye. Bref, pour le 10ème Forum des peuples à  Niono, «Â les maà®tres du monde préparent les factures afin de soumettre la Libye à  un endettement éternel ».

Fin de Kadhafi, le début d’une nouvelle colonisation africaine ?

Face à  la mort de Kadhafi, le «Â Politiquement correct » règne désormais parmi les présidents Africains. Au Mali, o๠le guide est considéré comme un bienfaiteur, on entend les commentaires suivants : «Â Le président Malien ATT doit parler au nom du peuple malien, Kadhafi était l’Ami du Mali! ». Alors que pleuvent des réactions internationales de satisfaction, le silence troublant des monarques africains révolte certains intellectuels. Seul Robert Mugabe du Zimbabwe a osé exprimer tout haut ce que beaucoup de nos leaders africains pensent tout bas, et pour lui, la mort de Kadhafi est un jour triste pour l’Afrique. Plus grave, l’incapacité de l’Union Africaine, depuis le début de cette crise, questionne la légitimité des institutions panafricaines obligées de s’aligner sur les instances internationales. l’organisation panafricaine s’est simplement contentée d’une déclaration plate, affirmant qu’un chapitre d’histoire était clos, et espérant que la Libye devienne un pays plus stable, qui s’occupe de réconciliation et de reconstruction… Bien que l’ONU ait demandé une enquête ouverte sur les circonstances de la mort du guide, jugées floues, cette fin convient à  la plupart des puissances engagées dans le conflit libyen au nom d’intérêts économiques. Mais si Kadhafi avait été arrêté et jugé, sa fin eut sans doute été plus humiliante que celle de mourir en martyr, comme il l’avait souhaité, livré aux mains de ce peuple pour qui il a tant fait. l’homme à  abattre s’appelle désormais Seif El Islam, fils aà®né de Kadhafi, dauphin et héritier des secrets de son père. Il demeure introuvable. Le rêve mégalomane d’une Afrique Unie Si le dictateur énervait, amusait, troublait, force est de reconnaà®tre la vison panafricaniste d’un homme animé d’idéaux qui ont fini par avoir raison de lui. Grandeur et décadence, mégalomanie, excès en tous genres, Kadhafi se faisait appeler le «Â Roi des rois d’Afriques » pour retrouver un peu de cette aura perdue dans les années 90. Après les attentas de Lockerbie, il avait reculé, fait des concessions face aux Américains et aux Nations Unies… Rêvant de diriger ces Etats-Unis en inversant la géopolitique mondiale, avec une armée puissante, ses diatribes et ses réactions finirent par exaspérer l’occident, tandis qu’elles continuaient de séduire les panafricanistes convaincus. Les sommets de Kadhafi étaient fastueux à  Syrte, à  Tripoli, ses réceptions sous une tente ou dans le désert, inoubliables pour les journalistes. Une célèbre journaliste raconte comment ils furent réveillés à  5h du matin par les militaires et emmenés manu militari pour être reçus par Kadhafi en plein désert libyen. Quiconque a rencontré Kadhafi évoque un dirigeant qui se croyait investi d’une mission au point d’en oublier l’humain. Au Mali, Kadhafi est aimé et les réalisations de la Libye dans notre capitale sont nombreuses, en témoigne la Cité Administrative Mouammar Kadhafi, les hôtels Lybia, les investissement agricoles en Zone Office du Niger, les mosquées, les médersas, les routes financées par le guide, instruments d’influence certes, mais instruments de développement certains. Entre Africains. Mais à  Tripoli, C’’est une autre réalité. La soif de changement, issue du printemps arabe, anime désormais les Libyens. Même si l’avenir du pays reste incertain, le changement sera difficile. La réorganisation politique et administrative du pays, la redistribution des richesses et des avantages, les privilèges des uns et des autres, le partage de l’or noir, qui soutenait l’économie libyenne et africaine certainement. O๠en est l’Unité Africaine ? «Â Vous vous rendez compte, la côte part de la Libye dépassait de loin celle des autres pays membres de l’Union Africaine », interpelle une journaliste choquée par la nouvelle de la mort de Kadhafi. A quoi ont servi les incessants ballets diplomatiques, les réunions extraordinaires pour tenter de trouver une issue à  la crise déclenchée par le Printemps Arabe ? Est-ce pour autant la fin du printemps libyen ? Aujourd’hui, le CNT est la seule autorité légitime, reconnue par la France, les Etats-Unis. Que pèse la voix de l’Union Africaine face à  un peuple qui a choisi d’appeler l’Occident à  l’aide ? Déclaration de principe, les pays arabes ont déjà  fait entendre leur voix. Manifesté leur joie. Face à  cette mort, s’opposera longtemps le silence gêné des souverains africains, que Kadhafi de son vivant a reçu dans son palais de Syrte, sa ville natale. C’’est donc la fin de ces sommets 100% Africains o๠Kadhafi recevait ses « amis » pour leur livrer sa vision d’une Afrique Unie. Après lui, qui réunira ces dirigeants soumis aux intérêts des occidentaux ? Combien nous reste t-il de visionnaires sur le continent ? Malgré leurs défauts et leurs croyances, ils étaient animés d’idéaux et prêts à  mourir pour ces idéaux. Mais avec l’ingérence de l’OTAN qui jure avoir agi pour protéger les civils libyens, l’on est en droit de se demander si l’Afrique, n’est pas entrain de subir pas une nouvelle colonisation ?

Portrait: Mouammar Kadhafi, le Guide qui s’est perdu

Un jeune capitaine de l’armée libyenne est apparu à  la tête d’une junte militaire le 1er septembre 1969 qui a renversé le vieux roi Idriss sans effusion de sang. Le monde découvrait Mouammar Kadhafi, beau gosse, svelte, fringuant officier supérieur très vite promu colonel pour diriger ce vaste pays riche en ressources pétrolières et sous-peuplé. Très tôt, Kadhafi impose un style. Le monde arabe qui trouvait en Nasser, le président égyptien, un père de la nation voyait en Kadhafi une relève assurée pour l’affirmation d’une identité arabe dans un monde agité et o๠la guerre avec l’Etat hébreu allait focaliser toutes les attentions. Le jeudi 20 octobre 2011, après huit mois d’insurrection et de guerre civile, Mouammar Kadhafi est arrêté à  Syrte, par les rebelles qui ont mis fin à  son règne sans partage de près de 42 ans. Ce dirigeant hors norme, a suscité tour à  tour beaucoup d’admiration, d’irritation, puis de haine. A la tête d’une révolution, il a su mobiliser des sympathies par un régime progressiste soutenant tous les mouvements de libération dans le monde et plus particulièrement en Afrique. Son évolution en politique fut méthodique et calculée avant que l’homme à  qui tout réussissait ne verse dans une effrayante mégalomanie. Sa révolution au début des années 70 était dans l’air du temps. Décolonisation, guerres d’indépendance, la question palestinienne, étaient un fonds de commerce infaillible. Socialiste, il a vite eu de l’écho à  ses appels du refus de l’ordre établi. Le bloc de l’Est, à  l’époque, était un mur sur lequel le président libyen pouvait monter pour observer le monde. Cette posture était pour lui un moyen de menacer l’Occident. Presqu’une obsession. Son pays est devenu la Jamahiriya arabe libyenne et socialiste et marque le profond changement que le leader libyen impose à  son pays. Un mélange de genre entre « centralisme démocratique communiste » et pratique traditionnelle de commandement, le tout érigé en système de gouvernement. Mouammar Kadhafi n’est plus président mais plutôt « Guide de la révolution ». Et, l’air de rien, le pouvoir devient personnel. Il n’est plus exercé par les « masses » qui confient leur destin au Guide éclairé. Mais le culte de la personnalité, déjà  présent, est noyé dans un flot de revendications identitaires et d’affirmation de soi dans un monde bipolaire. Le début de la dérive Devant les débâcles des armées arabes face à  Israà«l les populations se convainquent qu’un leader fort et intransigeant devrait relever l’honneur des nations et des peuples arabes humiliés. Kadhafi a incarné, un temps soit peu, cette image. Il a pensé la renforcer en s’opposant violemment à  toute tentative de négociation avec Israà«l. Le 6 octobre 1981, le Guide libyen s’est félicité de l’assassinat du président égyptien Anouar el Sadate appelant même à  un jour férié pour saluer « l’action héroà¯que » qui a consisté à  éliminer celui qui a trahi la nation arabe en engageant un processus de paix avec Israà«l. Extrémiste, il applique la stratégie de l’ouverture Porté par les foules, l’homme s’est senti habité par un destin universel. Il écrit le « Livre vert » qui en quelques vérités fortes devrait ouvrir les portes d’une nouvelle voie autre que celles des Occidentaux ou encore des Soviétiques. Le Livre vert, pensait-il, devrait envoyer aux archives de l’histoire toutes les théories tiers-mondistes. Dans ce livre le concept de la victoire du peuple inéluctable sur l’oppression, l’impérialisme, par tous les moyens était déjà  un prélude au soutien du terrorisme comme moyen d’abattre l’ennemi. La mise en pratique de cette théorie est déjà  son implication dans le conflit tchadien en 1973. Ses troupes avaient occupé la bande d’Aouzou dans le nord du Tchad avant d’en être délogées par les forces françaises qui ont appuyé l’assaut conduit par l’armée de Hissène Habré en 1982. Ses engagement et soutien sur tous les fronts contre les intérêts occidentaux lui ont valu, en représailles, des bombardements américains sur la capitale Tripoli en 1986. Le guide y a perdu une de ses filles adoptives. Mais le Guide libyen s’est aussi illustré par son soutien financier et militaire à  l’African National Congress (ANC) en Afrique du Sud pendant les années d’apartheid. Grâce à  ses moyens, les dirigeants de l’ANC ont pu voyager dans le monde pour faire entendre la voix de la résistance et de la liberté. Nelson Mandela, après sa libération lui avait d’ailleurs publiquement rendu hommage. l’homme ne se donnait plus de limite. Son bras armé était visible dans l’attentat contre le Boeing de la Pan Am au dessus de Lockerbie et qui avait fait 270 morts en 1988. Un avion DC-10 de la compagnie française UTA avait explosé en vol au dessus du désert du Ténéré au Niger en 1989 ; 170 morts. Là  encore les services libyens sont mis en cause. Un embargo international frappe le pays de 1992 à  1999. Kadhafi avait consenti à  remettre à  la justice internationale ses agents impliqués dans les attentats et à  indemniser les victimes. C’’est le retour de la Libye sur la scène internationale avec son Guide qui a regagné le droit de fréquenter les plus grands de ce monde. Et, par ces temps de crise les dirigeants occidentaux ne voulaient pas « cracher sur les pétrodollars libyens ». Achats d’équipements, d’avions et autres constituaient pour les pays industrialisés une importante manne qui enlève toute odeur au fric libyen. Futé, il ne voulait pas seulement avoir par l’argent un droit de cité. Il voulait toucher l’opinion occidentale au C’œur. De 1999 à  2007, l’affaire des infirmières bulgares, condamnées pour avoir contaminé volontairement, selon les autorités libyennes, des enfants par le virus du sida, a servi de monnaie de change au Guide libyen qui a finalement gracié les inculpées. En 2003, à  la surprise générale, Kadhafi annonce le démantèlement de tous ses programmes secrets d’armement. Il instaure une politique d’assouplissement de la réglementation libyenne en matière économique permettant l’ouverture du marché local aux entreprises internationales. Le réchauffement des relations avec certains pays européens, comme le Royaume-Uni, la France, l’Espagne et l’Italie est effectif. Il déclare qu’il entend désormais jouer un rôle majeur dans la pacification du monde et la création d’un Moyen-Orient sans armes de destruction massive.

Wade laisse tomber son ami Kadhafi

C’’est ce qu’on appelle un lâchage en règle. Connu pour être l’un des alliés inconditionnels de Mouammar Kadhafi en Afrique subsaharienne, le président Abdoulaye Wade tourne le dos au Guide libyen. Le président du Sénégal a reconnu jeudi 19 mai 2011 le Conseil national de transition (CNT), en rébellion ouverte contre le régime de Tripoli, comme «opposition historique et légitime» chargée de préparer la mise en place d’institutions républicaines à  travers des élections libres et démocratiques. La délégation libyenne, reçue au palais présidentiel à  Dakar, était composée d’Ali Zeidan, membre du CNT et envoyé spécial de son président, et de Mansour Sayf Al-Nasr, également membre du CNT, chargé de la coordination des relations avec la France, ainsi qu’un certain… Bernard-Henri Lévy. Même s’il s’est fait très discret et s’est refusé à  toute déclaration devant la presse, le philosophe le plus médiatique de France, qui a joué un rôle important dans la décision du président Nicolas Sarkozy d’intervenir militairement en Libye, a convaincu Wade de lâcher le Guide. Redoutable animal politique, Wade n’a pas eu besoin de chercher loin pour trouver une explication à  ce qui, vu de Tripoli, ressemble à  un coup de poignard dans le dos en affirmant «rester fidèle à  une position qui a toujours été la [sienne] bien avant [son] accession à  la magistrature suprême, lorsque des chefs d’Etat faisaient appel à  [sa] médiation pour dialoguer avec les opposants plus habitués à  créer des mouvements de libération armés à  l’étranger au lieu de mener une opposition interne». Et comme pour enfoncer un clou de plus dans le cercueil de son ex-ami, Abdoulaye Wade a déclaré qu’il a pris «bonne note du fait que, pour le CNT, toute solution d’avenir passe par le départ de Mouammar Kadhafi», ce qu’il a déjà , lui-même, conseillé à  ce dernier, «considérant que le processus engagé est irréversible». Virage à  180° Cette prise de position de Wade apparaà®t comme un virage à  180 degrés. En effet, quand le régime de Tripoli a commencé à  réprimer dans le sang l’insurrection libyenne, le président sénégalais Abdoulaye Wade et son homologue guinéen Alpha Condé, après un entretien téléphonique commun avec Kadhafi, avaient jugé utile d’exprimer leur «solidarité et celle des peuples sénégalais et guinéen avec le peuple libyen contre toute atteinte à  ses acquis concrétisés par la révolution du 1er septembre 1969 et son guide au profit du peuple libyen et des peuples du continent africain». Vraisemblablement, avec la tournure que prennent les événements en Libye, avec un Guide affaibli par les bombardements de l’Otan et les défections en série de piliers du régime, Wade, qui a souvent eu le nez creux, a compris peut-être que l’heure était venue de prendre ses distances avec un allié très encombrant. Wade-Kadhafi: des relations en dents de scie Wade a toujours entretenu des relations très ambiguà«s avec le régime libyen. Dans les années 80, alors farouche opposant au régime du président Abdou Diouf, Wade avait été inculpé pour «atteinte à  la sûreté de l’Etat» dans le cadre de l’affaire dite des «armes libyennes». En clair, on lui reprochait de vouloir renverser le pouvoir de l’époque avec l’appui d’un «Guide» qui passait pour être un expert en déstabilisation. Ainsi, une fois arrivé au pouvoir en 2000, C’’est naturellement que Tripoli a été l’une des premières destinations du président Wade, qui comptait beaucoup sur la manne financière libyenne et un Guide réputé très généreux avec ses amis. Mais las de voir le robinet à  pétrodollars couler à  flots, Wade avait profité en 2001 d’une maladresse commise par Tripoli pour provoquer un clash en accusant les autorités libyennes de s’adonner à  un trafic de mannequins sénégalaises. Quelques gros chèques plus tard, Wade s’était calmé et la lune de miel avec la Libye s’était poursuivie. Au point que par le biais du Fonds libyen d’investissement, le Guide, qui s’est entre temps proclamé «roi des rois d’Afrique», avait promis d’ériger à  Dakar la «tour Mouammar Kadhafi», estimée à  250 millions de dollars, censée être la plus élevée en Afrique de l’Ouest. Mais là  aussi, malgré la pose en grande pompe d’une première pierre, la capitale sénégalaise attend toujours son World Trade Center.

« Les maliens sont chez eux en Lybie », dixit l’ambassadeur lybien

l’ambassadeur de la grande Jamahiriya Arabo-lybienne au Mali s’est exprimé sur le sujet lors d‘une cérémonie de distinction que la communauté musulmane travers l’association « Isla- Uma , le soufisme et les amis de la Lybie » ont décerné le samedi 05 février au guide en reconnaissance de son combat pour la promotion de l’Islam et la culture arabo musulmane, mais aussi pour ses effort à  notre pays. Cette rencontre s’est déroulée en présence du président de l’association Usla Uma, Imam El Hadji Drissa Diarra et le président des amis de la Lybie. C’’était le mercredi 09 février dernier à  l’ambassade de la Lybie au Mali. Abordant tous les sujets, du tourisme à  la culture en passant par la fraternité historique, le Dr Ali M. R. Al Magouri pense que le lien entre les deux pays est un exemple à  renforcer tous les jours. Pour le diplomate cette relation est fondée sur un partenariat de complémentarité ou gagnant –gagnant. Une même vision religieuse, historique et culturelle Les deux pays ont des valeurs communes séculaires. « C’’est l’islam qui est le fondement de la fraternité lybio-malienne et qui renforce le lien culturel entre nos deux pays. Chose qui nous a permis de lutter contre la colonisation et le sous-développement » a déclaré l’ambassadeur. Puis il a révélé que 20 000 maliens qui se trouvent en terre lybienne y vivent en de très bonnes conditions. «Les maliens sont perçus en Libye les hommes de confiance et des gens sérieux. Ils ont des statuts particuliers et favorables. Les expulsions concernent ceux qui ne sont pas en situation régulière» explique-t-il. Les expulsions de maliens sont décriées à  chaque fois qu’elles ont lieu à  cause du mauvais traitement qui leur est réservé. Les journalistes n’ont pas manqué d’interpeller le diplomate qui répond que dans aucune société, on ne saurait tolérer des gens en situation irrégulière et qui peuvent être une menace pour la sécurité du pays. « Tous ceux qui sont expulsés de la Lybie pour le Mali sont des immigrés sans papiers , certains d’entre eux ne sont d’ailleurs visiblement pas maliens mais disposent les papiers administratifs maliens » déplore le diplomate. Au niveau de l’ambassade, les demandeurs de visa à  l’immigration en Lybie sont nombreux. Chaque vol de la compagnie Afriqiyah en direction de la Lybie, au moins un malien se trouve au bord de l’appareil révèle le diplomate. Ceci pour expliquer aux journalistes que malgré ce qu’on peut croire, les maliens continuent se rendre en Lybie dans les conditions normales. Le Dr Ali M. R. Al Magouri demande l’accompagnement de la presse afin de bien entretenir les relations entre son pays et la Mali avant d’exhorter les pays africains de s’unir comme les autres pays latino-américains et asiatiques afin de réaliser les objectifs du millénaire. Notez pour finir que l’association « l’Isla Uma », le soufisme, et les amis de la Lybie ont offert un cadeau composé d’un stylo en or, un coran, deux boubous et des diplômes de reconnaissance au guide lybien pour ses immenses bienfaits à  l’endroit des maliens: les bourses d’études, la construction des mosquées et autres. Une Fatiha a mis fin à  la rencontre.

Discret retour au pays pour Ag Bahanga

L’enfant terrible du nord du Mali Ibrahim Ag Bahanga est de retour dans son village, après un exil de deux ans en Libye. Quel rôle va-t-il désormais jouer ? L’exil en Libye est terminé pour Ibrahim Ag Bahanga. Après un séjour de près de deux ans chez le riche voisin du Nord, l’ancien chef rebelle touareg malien de l’Adrar des Ifoghas est enfin de retour au Mali. Mais cette fois pas pour faire la guerre. Du moins pour l’instant. « Ibrahim Ag Bahanga a accepté de revenir dans le processus de paix. Il est revenu de son exil en Libye, et actuellement, il est dans son village dans le nord-est du Mali », a déclaré le lieutenant de l’armée malienne Sayfoulaye Koné. Il indique que l’ancien rebelle se trouve « un peu consigné jusqu’à  la suite des évènements ». « La Libye a joué un rôle de facilitateur et Ibrahim a accepté de réintégrer l’accord d’Alger », a confirmé un membre du comité de suivi des accords d’Alger de 2006, composé de représentants du gouvernement malien et de l’ex-rébellion touarègue. Volonté d’autonomie Ag Bahanga est surtout connu pour ses faits d’armes. En 2006, un groupe de touaregs dont Ibrahim Ag Bahanga, avaient repris les armes, pillé des dépôts de munitions de l’armée dans le Nord, et s’étaient retirés dans des zones montagneuses situées non loin de la frontière algérienne. Après une médiation algérienne, rebelles touaregs et gouvernement malien avaient alors signé des accords de paix à  Alger, qui stipulaient notamment que le gouvernement malien accélérait le développement des trois régions du nord du mali. Les ex-rebelles touaregs abandonnaient quant à  eux l’idée d’obtenir une autonomie de leur région – qui pourrait avoir été inspirée, ou tout au moins encouragée, par Mouammar Kaddafi lui-même. Mais à  peine deux ans après la signature de ces accords, en 2008, Ibrahim Ag Bahanga de nouveau rentré en rébellion avait fait enlever des dizaines de militaires. Le président malien Amadou Toumani Touré avait finalement ordonné aux militaires maliens soutenus par une milice arabe de défaire l’enfant terrible du nord du Mali. Début 2009, l’armée malienne avait déclenché dans le nord-est du pays une opération destinée à  « anéantir » le groupe d’Ag Bahanga. Le ministère de la Défense avait ensuite annoncé que toutes ses bases avaient été prises et qu’il était « en fuite ». Abandonné par ses troupes, Ibrahim Ag Bahanga avait laissé les deniers otages maliens qu’il détenait avant de partir vers la Libye o๠il avait été admis en février 2009, « à  condition de rester tranquille ». Pourrait-il désormais se rendre utile à  son pays, en remplissant par exemple un rôle dans la lutte contre Aqmi ? (Avec AFP)

Expulsions de Maliens de Libye : une amitié libye-Mali biaisée

Rappelons les faits, le lundi dernier 149 de nos compatriotes ont été expulsés de la Libye dans des conditions inhumaines. Pourchassés comme des gibiers, bâillonnés et expulsés manu militari ces maliens ont été largués à  l’aéroport international de Bamako Senou comme des vulgaires personnes après des années dans les geôles libyennes. Celle-ci rajoute à  la liste de vagues d’expulsion 2008 et 2009. Des statistiques effroyables Selon les statistiques, en 2008, plus de 420 Maliens ont été expulsés du sol libyen. Parmi eux beaucoup ont été traumatisés par la violence de la répression et la nature du régime carcéral (privation de nourriture et d’assistance médicale pour les malades et les blessés). Ils continueront malheureusement de garder pour le reste de leur vie les séquelles physiques et psychologiques de ces violences. Certains en sont morts et dans des conditions qui offensent la dignité et la sensibilité humaines. C’’est le cas, entre autres, de Modibo Keita (de la région de Kayes) et d’Abdoulaye Sangaré (de Sikasso) morts en 2008 alors qu’ils étaient emprisonnés avec 53 autres Maliens dans la prison de Barack en plein désert libyen. La plupart de ces compatriotes indignement expulsés par Mouammar Khadafi, travaillent depuis des années sur le sol libyen et n’étaient pas des sans-papiers. Pour l’année 2009, ils sont au nombre de 153 Maliens expulsés en septembre après avoir passé plusieurs mois en détention dans les prisons libyennes. Ils ont été soumis, au vu et su de l’opinion, aux traitements les plus humiliants et dégradants avant d’être spoliés de leurs biens. Plusieurs de nos compatriotes sont décédés au cours de leur détention dans ce pays qui aime s’illustrer dans les arènes internationales comme le ferment de l’unité et de l’intégration africaines. Pourtant cette expulsion perdure depuis le régime d’Alpha Oumar Konaré jusqu’à  ATT. Le Mali sous perfusion de prétro-dollards libyens Le non respect du droit de l’homme n’est pas un phénomène nouveau en Libye, ces expulsions ne feront pas une exception. Le plus révoltant, notre pays charme l’opinion internationale en matière de respect du droit de l’homme et ne pipe mot pour montrer son indignation envers ces expulsions. Les raisons du laxisme des autorités maliennes tiennent peut être aux investissements important du Guide au Mali. « Ce que Kadhafi fait au Mali, C’’est qu’il a voulu » regrette un ancien expulsé de 2008 quand nous l’avions approché pour une interview. Pourtant il est difficile de le contredire car le Mali est sous la perfusion des pétrodollards libyens. La preuve est que le guide Libyen vient au Mali quant il veut et sort quant il veut. Des entreprises appartenant au régime Khadafi s’installent au Mali à  tour de bras, au même moment la Libye,ne veut pas de Maliens sur son sol. N’est ce pas une honte pour le pays de Soundiata et de Tieba.

Expulsion de Maliens en Libye : le silence gênant des autorités

Le silence des Autorités Maliennes A chaque fois que des Maliens reviennent au bercail, les autorités font l’autruche sur la question migratoire, sujet sensible il faut le dire et qui implique bien des précautions diplomatiques. Surtout quand il s’agit de la France. Or cette fois, il s’agit de la Libye de Kaddafi, un soi disant allié et partenaire du Mali comme on le clame à  coups de hérauts à  chaque fois que le guide rencontre ATT ou l’inverse. S’il existe un Ministère des Maliens de l’extérieur, il semble aphone à  la situation de ses ressortissants. Reste le rôle de la société civile et des associations comme l’AME, l’association Malienne des Expulsés ou encore l’Association Malienne des Droits de l’Homme ( AMDH) pour protester, là  o๠les autorités font défaut.  » , a exprimé Brehima Koné, président de l’ AMDH sur RFI.  » Ensuite, l’on assiste à  des exactions de ce genre contre nos compatriotes ! » s’indigne un journaliste chroniqueur de la place. L’opinion Internationale dénonce Faut-il toujours que ce soit l’opinion qui soit scandalisée par de tels actes et qui plus est l’opinion Internationale, au lieu de la première autorité du pays. On comprend bien sûr les nombreux dons qui pleuvent sur le Mali de la part de la Libye et tout récemment, apportés par l’émissaire Seif El Kaddafi, pour des raisons, dit-on de solidarité et  » d’amitié entre le deux payx ». Mais on comprend vraiment mal le silence de Mr Alou Badra Macalou, Ministre des Maliens de l’extérieur et par ailleurs de l’intégration, ou encore les yeux fermés d’ATT sur la situation de ses ressortissants en terre soeur de Libye. Ou alors, louons ce qui nous gratifie et fermons l’oeil sur le reste! Il ne fait pas bon regarder la misère du monde. On se souvient aussi lorsque qu’une dizaine de Maliens avait été empêchés d’embarquer pour la France, cet été, C’est le Ministre du Transport et de l’Equipement, Hamed Semega, qui s’était exprimé. Or en République du Mali, les rôles se confondent et les ministres mélangent parfois leurs attributions. Mr Macalou quant à  lui revient du Vénézuela et n’a sans doute pas le coeur à  réagir à  une énième expulsion d’Africains de Libye. Avec force ? Ne soyons pas trop idéalistes. Le Rôle des Médias C’est donc un quotidien burkinabè qui s’est d’abord véritablement intéressé à  la question, en dénonçant l’affaire dès l’arrivée des Maliens à  Bamako le 1er Octobre au petit matin et en évoquant la question du développement économique. Le magazine , a lui parlé d’émoi en Afrique suite à  cette expulsion. Ensuite, les médias maliens ont réagi en dilettante, mais toujours, l’information est venue d’ailleurs, a d’abord fait un écho large hors de nos frontières. Est-elle cependant arrivée jusqu’à  à  Koulouba ou à  la Cité du Niger ( Siège du Ministère des Maliens de l’extérieur )? Saluons toutefois l’article du Challenger, un journal Malien et qui titre :  » Expulsion des Maliens par la Libye : ATT embêté ! » Le Roi Ubu Cette expulsion n’est pas la dernière de Maliens, une population à  fort caractère migratoire et ses droits les plus élémentaires, ceux des hommes, sont constamment violés par celui se dit  » Roi des Rois d’Afriques! » Que cela reste de la théorie pure et rien d’autre. En réalité, nous, les Africains, sujets possibles de ce Roi Ubu, aurions du souci à  nous faire…

Enquête sur la présence libyenne dans l’économie du Mali

Le 40e anniversaire de la révolution libyenne a été célébré avec faste le week-end dernier à  Tripoli. l’évènement auquel a participé le président de la République Amadou Toumani Touré et une forte délégation malienne, met en avant la coopération économique que la Libye entretient avec le Mali. Le Mali, un attrait pour les investisseurs libyens Les opérateurs libyens ont investi la quasi totalité des secteurs économiques maliens. Ils interviennent dans des domaines tels que le tourisme, l’hôtellerie ou le commerce. En terme d’investissements, la Libye injecte aussi des milliards dans le secteur pétrolier. Compte-tenu des rapports bilatéraux entre le Mali et la Libye, les investisseurs libyens se bousculent au portillon du Mali. L’hotellerie, une valeur sûre Les Libyens ont pu acquérir la plus grande structure hôtelière du pays à  savoir l’Hôtel Laico de l’Amitié ainsi que l’ex Hôtel Kimpesky (actuel El Farouk) situé en bordure du fleuve Niger. Puis, ils ont racheté l’Hôtel Azala௠de Tombouctou. Le rachat à  6 millions d’euros du Mariétou Palace (communalement appelé Hôtel de Babani) et bientôt terminé, vient compléter ce patrimoine immobilier. Rien que pour Mariétou Palace (dont l’inauguration est prévue pour 2011), le Directeur Général de l’OMATHO, Oumar Balla Touré signale que la Libye investira à  hauteur de 23 milliards de FCFA. Car, dit-il, cet hôtel a un positionnement stratégique et constituera à  n’en pas douter un mirador pour la ville de Bamako. Cet important projet prévoit aussi l’aménagement et l’embellissement des berges du fleuve Niger sur environ 2 km. Un peu plus de 50 milliards dans l’hôtellerie de luxe et des emplois directs crées Selon M. Touré, les libyens vont investir plus d’une cinquantaine de milliards de F CFA dans le secteur de l’hôtellerie au Mali. Cet investissement, selon lui, restera au Mali, d’autant que la main d’œuvre et les infrastructures resteront maliennes. « Il est prévu 600 à  700 emplois directs crées grâce aux fonds libyens. Or, dans le secteur du tourisme, un emploi direct crée deux emplois indirects». Cette forte préférence de la Libye pour le Mali est très symbolique. « Un pays est jaugé et jugé à  travers sa structure hotelière. Grâce à  la diversité de sa structure hotelière, le Mali, aujourd’hui, peut accueillir n’importe quelle conférence ou rencontre internationale. Le parc hôtelier du Mali a connu une croissance exponentielle, tant au niveau de Bamako, qu’à  l’intérieur du pays. Nous avons tous les types d’hôtels et pour chaque bourse. L’apport de l’investissement étranger Aux « mauvaises langues » qui soutiennent que le Mali aurait bradé ses hôtels aux étrangers, M. Touré soutient que la cession des hôtels à  la Libye s’avérait nécessaire. « Le Mali n’a pas bradé ses hôtels. C’’est sur la rentabilité qu’il faut miser. En effet, la souveraineté nationale est une bonne chose, la rentabilité nationale est également une très bonne chose. Au moment ou ces hôtels étaient gérés par l’Etat, ils étaient déficitaires. D’o๠l’intervention des opérateurs comme ceux de la Libye, salutaire. Ces preneurs sont assidus, ils se prennent totalement en charge, s’acquittent régulièrement de leurs taxes et impôts et créent des emplois. C’’est véritablement cela le partenariat économique ». On ne le contredira pas. Pour le patron de l’OMATHO, l’investissement déjà  acquis et en perspective pour les opérateurs libyens, s’estime aujourd’hui à  près de 70 milliards de F CFA. La Banque et les hydrocarbures : deux secteurs clés Pour ce qui est du secteur pétrolier, l’investissement libyen croà®t de manière exponentielle. Avec l’avènement il y a à  peine 3 ans, de la chaà®ne pétrolière « Oil Libya » qui est entrain d’étendre ses racines à  travers l’ensemble du pays. A en croire nos sources, ils sont nombreux, ces opérateurs pétroliers libyens qui aspirent à  exploiter l’énorme potentialité que leur offre le marché malien. Les Libyens sont aussi très présents dans le secteur bancaire du Mali par le biais d’une nouvelle banque : la Banque commerciale du Sahel (BCS) dont le capital se monte à  10 millions d’euros. Cette banque s’est spécialisée dans le micro-crédit. La société nationale du tabac (SONATAM) a aussi été sauvée de la faillite par la Libye qui l’a rachetée à  70 millions d’euros pour assurer sa relance. Toutes ces activités vont désormais bénéficier de l’encadrement d’un bureau populaire d’investissement créé par des privés libyens à  Bamako, dans le quartier chic d’Hamdallaye. Cette structure est chargée de coordonner leurs actions. l’un de ces privés vient d’installer une société de concassage de pierres à  Koulikoro, 2è région malienne après Kayes. Coût du projet : 2 millions d’euros. Et le guide de la Grande Jamahiriya libyenne, Mouammar Kaddafi, s’est engagé à  financer la nouvelle cité administrative en chantier depuis des années.

Mouammar Kaddafi : 40 ans de règne sans partage

C’est à  27 ans qu’il prend le pouvoir le 1er septembre 1969 en renversant le vieux roi Idriss, alors en villégiature et sans effusion de sang. 40 ans après ce « putsch de lieutenants », le colonel Kaddafi fête à  Tripoli, avec faste et grandeur, l’anniversaire de ce qu’on appela à  l’époque  » La Révolution Lybiennne ». Une trentaine de chefs d’états africains, dont Amadou Toumani Touré, ont fait le déplacement au pays du colonel. Un fils de berger devenu colonel de l’armée A voir l’allure du colonel aujourd’hui, on ne doutera pas des ravages du temps sur l’aura fière du jeune officier qui renversa le pouvoir en 1969. Il serait né un 19 juin dans les années 40, 41, rien n’est sûr, dans une tribu de bergers du désert de Syrte. Tout jeune, il reçoit une éducation religieuse et fréquente une école préparatoire à  Sebha o๠il développera ses idées politiques. A la vie nomade de bédouin, Kaddafi choisira l’armée qu’il intègrera en 1963 après des études de droit à  l’université de Lybie. A l’Académie militaire de Benghazi, il gravit les échelons très vite pour se tourner vers la politique. C’est à  époque qu’il aurait fomenté un putsch contre la monarchie en place avec l’aide de quelques militants. En attendant ce jour fatidique, Kaddafi complète son parcours à  Londres au British Army Staff College et revient en Lybie avec le grade d’officier… Le coup d’état militaire Rien ne préparait la monarchie au putsch orchestré dans le plus grand secret. Avec l’aide d’un groupe d’officiers, Kaddafi sûr de son grade, s’empare le 1er semptembre 1969 du pouvoir, destitue le prince héritier du trône et renverse le Roi Idriss. Il proclame ensuite la République en abolissant définitivement la Monarchie. Son modèle de référence serait le lieutenent Gamal Abdel Nasser d’Egypte. A son tour, Kaddafi devient colonel. Fondant son pouvoir sur un ouvrage  » Le Livre Vert », il tente d’expliquer la révolution, en la basant sur la démocratie et le pouvoir de l’économie. Religieux convaincu, Kaddafi nourrit aussi sa doctrine et sa légende grâce à  l’Islam, au Coran et exclut toute interprétation humaine ou principes d’exégèses. Déjà  mégalomane à  l’époque, le jeune colonel veut marquer son époque, se hisser au rang des Mao Zedong et autres leaders révolutionnaires, qui s’emparèrent des rênes de leurs pays. La dictature, Kaddafi s’en fiche et règne depuis quarante sans partage et sans aucune opposition pour le destabiliser, les partis politiques étant interdits en Lybie. Le rêve perdu du  » Panarabisme » Kaddafi a toujours vu les choses en grand. Il s’est toujours rêvé en conquérant, sorte d’Alexandre post-moderne et leader d’une nation arabe unifiée. La réalité est tout autre face aux souverainetés des uns et des autres, à  la bélligérance israélienne, source d’instabilité dans la région depuis la création de l’état par Golda Meir en 1948. Dans les années 70, Kaddafi commence à  nationaliser les entreprises étrangères puis déclare la révolution du peuple. La république Arabe islamique de 69 devient alors la Jamahiriya arabe libyenne en 1977. Les partis politiques sont toujours interdits. L’or noir de la révolution Pour se démarquer des autres leaders arabes, Kaddafi défie l’hégémonie américaine et fait monter le prix du baril de pétrole en 1970, affirmant ainsi la puissance économique des pays producteurs de pétrole. C’est le règne des pétrodollars. L’or noir coule à  flot et les tribulations commencent pour le régime. Banni de la communauté internationale, Kaddafi est accusé de soutenir le terrorisme internationale. L’attentat de Lockerbie, contre un avion civil américain (270 morts)en 1988 et celui du DC10 d’UTA(170 morts) en 1989, marque une série noire pour la Libye. Ce n’est qu’à  l’indemnisation des familles des victimes de ces attentats un peu plus tard, que la communauté internationale lèvera ses sanctions contre la Libye. Rapprochement géopolitique Dans les années 90, Kaddafi opère un retour vers la communauté internationale, en voulant jouer le rôle d’un pacificateur dans les conflits. Il signe même en 2004 le traité de Non prolifération Nucléaire et tente le rapprochement avec les puissances occidentales et quelques souverains africains comme Feu Omar Bongo ou Sassou Nguesso du Congo. Les Etats-Unis d’Afrique ou le rêve du panarabisme revisité Avec le temps, la soif de grandeur de Mouammar Kaddafi ne s’est pas tarie. A la tête de la présidence de l’Union Africaine depuis le sommet d’Addis Abeba en février 2009, Kaddafi a fait de l’Afrique son nouveau cheval de bataille à  tel point qu’il s’est autoproclamé « Roi des Rois d’Afrique », sceptre en main et propagande à  la clé. Le rêve des Etats-Unis d’Afrique, plusieurs fois évoqué lors des divers sommets de l’Union Africaine ne fait pas l’unanimité. Au contraire. Fustigé pour les mauvais traitements infligés aux ressortissants subsahariens de Lybie, on le juge « parvenu » à  vouloir diriger ce supposé « gouvernement des Etats-Unis d’Afrique », un projet embryonnaire et pour lequel il a parcouru le continent en 2007 afin de convaincre quelques chefs d’états africains de sa réalisation. Au menu, la création d’une monnaie unique et une armée de 2 millions d’hommes qu’il dirigerait bien sûr. Admiré ou hai, Kaddafi joue toutes le cartes : celles de l’audace, de l’outrecuidance et de la mégalomanie sans jamais se départir de ses ambitions : régner avec faste et grandeur. Après Omar Bongo, il est l’un des leaders en exercice les plus vieux du Continent et entend le rester encore longtemps. Sa succession serait dit-on assuré par son fils Seif El Islam, même si ce dernier a été récemment écarté des arcanes du pouvoir pour ses vues trop modernes. En attendant, Tripoli fête le 40ème anniversaire de la Révolution avec éclat. Défilés, feux d’artifices, cérémonies militaires, la capitale libyenne est le lieu de ralliement des chefs d’états africains.

Afro basket « Libye-2009 » : la débâcle des Aigles

Le 25ème Championnat d’Afrique des nations de Basket-ball masculin devrait connaà®tre son épilogue aujourd’hui avec le match final qui opposera l’Angola à  la Côte d’Ivoire. Sur 8 matchs disputés, le Mali n’a en remporté que 4 à  savoir les matchs contre l’Egypte, le Mozambique, la Côte d’Ivoire et la Lybie. Et pourtant les Aigles du Mali étaient partiS grand favori de cette compétition, et qui a regroupé les leaders du basket africain. D’ailleurs, au cours d’une interview, l’entraà®neur des aigles du Mali, Hugues Occansey, a rappelé « tout l’engagement » de ses poulains. Ainsi, au nombre des succès de l’équipe malienne, il faut noter sa victoire (du vendredi 07 août) sur l’Egypte par le score de 67-47. Ce match était la 2ème victoire des aigles en trois sorties. Selon certains observateurs de nombreuses failles ont émaillé le système de jeu de l’équipe malienne. « Les Aigles ont commis beaucoup de fautes, dont de nombreuses pertes de balles qui ont profité à  l’équipe adverse. Ils doivent corriger leurs lacunes. Toute fois, ils ont eu droit à  une préparation digne de ce nom. Ce qui a certainement fait que, d’entrée de jeu, ils ont fait douter l’indécrottable équipe Angolaise, quintuple championne en titre et grande favorite de la compétition, en s’inclinant par une courte de 5 buts, soit 74-79. En effet, les notres tenaient tête aux grands favoris tels l’Angola, le Sénégal, la Cote d’Ivoire. Par ailleurs, il faut noter que le niveau de la compétition était très élevé, et à  vrai dire, le niveau des équipes africaines progresse à  chaque compétition.

Grande interview d’ATT à Jeune Afrique : «J’ai prouvé que je savais quitter le pouvoir»

Une situation économique tendue du fait de la crise, des agitations politiques dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012, les revendications touarègues et la menace salafiste… L’agenda du chef de l’Etat malien est chargé. Mais, sept ans après son retour au pouvoir, l’ancien putschiste reste fidèle à  sa réputation de démocrate, apaisé et consensuel. Palais de Koulouba, sur les hauteurs de Bamako, fin juin. Perché sur une colline, ce témoignage de l’ambition coloniale française, devenu siège de la présidence du Mali indépendant, surplombe une capitale qui n’en finit plus de se métamorphoser. Troisième pont, Cité Afriqiyah, centre commercial ACI, Palais des sports, hôpital du Mali, échangeur flambant neuf, hôtels de luxe… Les nouveaux projets poussent comme des champignons, financés ou mis en œuvre par les «amis» chinois ou libyens. Bonne nouvelle, la pluie commence enfin à  tomber, elle dont dépend en grande partie la santé – et le moral – du pays. Le dynamisme économique est palpable, porté en grande partie par un secteur privé dopé par une nouvelle génération de chefs d’entreprise, qui se diversifient, nouent des partenariats avec des groupes étrangers, appliquent des méthodes de gestion modernes. Certains secteurs – agriculture, tourisme, prospection pétrolière suscitent les convoitises locales ou internationales. Sans parler des banques qui fleurissent ici et là  pour s’installer sur un marché très (trop ?) disputé. Bamako est industrieuse, poussiéreuse, vivante, ambitieuse mais aussi frondeuse. On râle beaucoup, à  tout propos : les prix qui s’envolent, le gouvernement, les embouteillages, les chantiers qui n’en finissent plus, le méchant patron, les Chinois qui se croient tout permis… Magistrats, enseignants et étudiants, eux, défilent régulièrement dans les rues pour se plaindre de leurs conditions de travail, pour obtenir des augmentations de salaire, pour montrer qu’ils existent et qu’il faut compter avec eux. Quelques jours après la célébration du septième anniversaire de son retour au pouvoir par les urnes (8 juin 2002), le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, nous reçoit à  la présidence. Un palais tranquille, o๠tout semble en ordre. La sécurité se fait discrète. Pas de visiteurs inopportuns incrustés dans les salles d’attente à  attendre une audience, pas de cohortes de fonctionnaires ni de conseillers aux airs supérieurs. Le président arrive, costume gris impeccable, sourire aux lèvres. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, ATT, comme l’appellent ses compatriotes, à  l’aise et visiblement de bonne humeur, revient sur les sept années passées à  la tête du pays. Et évoque, entre autres, la question touarègue, la menace d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique, les rumeurs qui le voient modifier la Constitution pour briguer un troisième mandat, la classe politique malienne, la série de coups d’Etat sur le continent, l’élection ivoirienne, les rapports de son pays avec l’Algérie, le Maroc ou la Libye, le décès d’Omar Bongo Ondimba et, bien sûr, la relation franco-malienne. Entretien avec un démocrate formé à  la dure école des casernes, ancien putschiste qui sut rendre le pouvoir aux civils au terme d’une transition exemplaire. Bref, un oiseau rare, et ces temps troublés… «Putschiste, ce n’est pas un titre de gloire» Jeune Afrique : Vous avez célébré, le 8 juin dernier, le deuxième anniversaire de votre réélection à  la tête de l’Etat dans un contexte particulier, marqué par le décès d’Omar Bongo Ondimba mais aussi par les interrogations sur votre volonté supposée de réviser la Constitution pour pouvoir briguer un troisième mandat… Amadou Toumani Touré : Effectivement, la nouvelle du décès d’Omar Bongo Ondimba a constitué un grand choc pour moi. J’ai un profond respect pour l’homme et le dirigeant. C’était quelqu’un de généreux, de très ouvert, qui savait mettre à  l’aise son interlocuteur. On pouvait parler de tout avec lui. J’ai perdu un aà®né et un ami. Quant aux supputations des uns et des autres sur ma volonté ou non de m’accrocher au pouvoir, je n’y peux rien… Les révisions constitutionnelles sont en vogue sur le continent. Votre homologue et voisin nigérien Mamadou Tandja semble vouloir passer en force pour se maintenir au pouvoir. Envisagez-vous de réviser la Loi fondamentale malienne ? Je n’ai pas de commentaire à  formuler sur la situation au Niger ou ailleurs en Afrique. J’ai d’excellentes relations avec le président Tandja, et tout ce que je souhaite c’est que nous préservions la paix dans ce pays frère et voisin. Je me contenterai donc de parler du Mali en répétant ce que j’ai déjà  dit : la Constitution est très claire sur la limitation du nombre de mandats présidentiels. Et aucun article de notre Loi fondamentale ne peut être modifié sans référendum. Quelle que soit la méthode pour y parvenir, allez-vous briguer un troisième mandat en 2012 ? Franchement, aujourd’hui, ce débat n’a pas lieu d’être. Je n’ai jamais exprimé ce souhait et ai déjà  prouvé que je savais quitter le pouvoir… Quel bilan faites-vous de ces sept années à  la tête de l’Etat ? Ma plus grande satisfaction, c’est l’apaisement du débat politique. Au plan économique, nous n’avons traversé que des épreuves. Quatre mois à  peine après mon investiture [le 8 juin 2002, NDLR], une grave crise a éclaté en Côte d’Ivoire. Le Mali s’est trouvé subitement coupé d’Abidjan, son principal port d’approvisionnement et d’évacuation de ses produits d’exportation à  hauteur de 70 %. Notre pays a tenu le choc grâce aux efforts du gouvernement et des opérateurs économiques maliens. Le contexte de ma réélection en 2007 est aussi marqué par la crise alimentaire, aggravée plus tard par la flambée du prix du pétrole. Toute l’Afrique a été éprouvée, et les pays enclavés encore plus. Mais dans ces moments difficiles, l’Etat a assumé son rôle et a pu maintenir le rythme de réalisation des projets et programmes contenus dans le Projet pour le développement économique et social [PDES]. Nous avons ainsi investi plus de 358 milliards de F Cfa dans les infrastructures. Le niveau de la dette intérieure du Mali inquiète. Certains avancent le chiffre de 150 milliards de F Cfa. Comment en est-on arrivé là  ? Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Le montant de notre dette intérieure approche en fait les 100 milliards de F Cfa. l’Etat a engagé d’importants chantiers, indispensables faut-il le rappeler, soutient un certain nombre de prix, dont celui des hydrocarbures, et a accepté de se priver d’importantes recettes, sous forme de taxes, notamment dans le secteur agricole. Mais cette situation, conjoncturelle, reste sous contrôle. Les grèves se multiplient, les magistrats, les enseignants ou les étudiants défilent régulièrement dans les rues de Bamako. Comment expliquez-vous l’expression récurrente de ce malaise social ? Dans le contexte économique actuel, ces tensions me semblent normales. Malgré nos efforts pour contenir les prix, pour réduire les effets désastreux engendrés par la crise ou pour réformer des secteurs, comme l’éducation, en déshérence depuis des décennies au Mali, nous n’avons pas surmonté toutes les difficultés. Mais nous concentrons nos actions sur cette demande sociale qui s’exprime. Elle a un coût, mais la paix sociale n’a pas de prix. Vos détracteurs vous reprochent justement une gestion à  court terme. Tout comme ils vous reprochent d’engager l’Etat dans un grand nombre de chantiers d’infrastructures dont il n’aurait pas les moyens… J’accepte les critiques. Nous avons pu commettre des erreurs, même si ce ne sont pas celles que vous venez d’énoncer. Nous sommes en train de les corriger. Mais nous gérons l’urgence comme le long terme, avec les moyens à  notre disposition. Comment voyez-vous la présidentielle de 2012 ? Avez-vous un dauphin ou un favori ? Il faudrait déjà  savoir qui sera candidat… Plus sérieusement, en 1992, j’ai remis le pouvoir à  celui que le peuple malien a désigné lors d’une élection démocratique [Alpha Oumar Konaré, au pouvoir jusqu’en 2002, NDLR]. Je ferai la même chose en 2012. «La demande sociale a un coût, mais la paix sociale n’a pas de prix». Vous avez organisé, en novembre 2008, les Etats généraux contre la délinquance financière et la corruption. L’arrestation du vérificateur général, Sidi Sosso Diarra, qui incarne cette lutte contre la corruption, est devenue une véritable affaire d’Etat. Cela ne ternit-il pas l’image de votre pays ? A travers ces Etats généraux, nous avons surtout voulu reconnaà®tre qu’il s’agissait d’un véritable problème au Mali et que nous avions beaucoup à  faire en la matière. Ce n’est pas si courant sur le continent. Concernant le vérificateur général et pour la compréhension de vos lecteurs, il me semble utile de préciser que l’Etat n’a pas engagé de poursuites contre lui. Il s’agit, et je le regrette profondément, d’un conflit de travail qui a opposé M. Sidi Sosso Diarra à  une partie du personnel du Bureau du vérificateur général, [en l’occurrence deux magistrats qui ont refusé leur mise en disponibilité et à  qui Sidi Sosso Diarra a interdit d’accéder à  leurs bureaux, NDLR]. Ces derniers ont porté plainte avec constitution de partie civile devant un juge d’instruction. C’est un problème entre ses employés et lui, qui n’est donc franchement pas de nature à  remettre en cause la lutte contre ce fléau. Le Bureau du vérificateur général est ma création et il continuera d’exister tant que je serai au pouvoir. «Il ne faut pas confondre la bande d’Ag Bahanga avec la communauté touarègue». Les récents succès de l’armée malienne contre les troupes d’Ag Bahanga et l’exil en Libye de ce dernier signifient-ils la fin de la rébellion touarègue ? Il ne faut pas confondre la bande d’Ag Bahanga avec la communauté touarègue. Je récuse la notion de problème touareg s’agissant des derniers événements dans le nord-est de Kidal. Les acteurs de l’attaque du 23 mai 2006 contre le camp militaire de Kidal [revendiquée plus tard par Ag Bahanga et son Alliance du 23 mai pour le changement, NDLR] n’ignoraient pas les sacrifices consentis en faveur des régions du Nord. J’ai invité les Maliens au calme et à  la sérénité, en insistant sur le caractère minoritaire de cette contestation armée. De la même manière, je me suis engagé à  trouver une solution politique à  la crise, malgré le ressentiment d’une large frange de nos compatriotes qui ont estimé, à  juste titre, que rien ne justifiait le recours aux armes. Sous l’égide du facilitateur algérien, le président Abdelaziz Bouteflika, l’accord d’Alger a été signé le 4 juillet 2006. Depuis, le processus de paix se consolide. Mais je reste convaincu que la paix définitive se gagnera par le développement. Le rôle de la Libye dans cette affaire semble assez trouble… Je n’ai jamais ressenti d’autre volonté chez les Libyens que celle de nous aider. [b Deux épisodes sont venus démontrer récemment qu’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique [AQMI] constituait une menace de plus en plus sérieuse. Un otage britannique, Edwin Dyer, a été exécuté le 31 mai et un officier de l’armée malienne assassiné à  son domicile le 10 juin, à  Tombouctou. Comment comptez-vous y répondre ? ] Cette menace était déjà  largement perceptible avant mais, là , nous avons atteint un point de non-retour. Sur notre territoire, nous avons lancé, cinq jours après l’assassinat du lieutenant-colonel Lamana, des opérations militaires d’envergure contre toutes les bases d’AQMI dont nous avions connaissance. Avec succès. Maintenant, les salafistes d’AQMI bénéficient de complicités : trafiquants de cigarettes ou de drogue en provenance d’Amérique latine, passeurs de clandestins, etc. Et la zone concernée est si vaste et si complexe à  surveiller que nous ne pouvons résoudre ce grave problème sans la coopération des autres pays concernés. Un problème global nécessite des réponses concertées. A ce propos, vous avez proposé, en septembre 2007, l’organisation d’une conférence régionale sur la sécurité dans la zone sahélo-saharienne. Pourquoi tarde-t-elle tant à  voir le jour ? Tous les chefs d’Etat de cette région qui s’étend de la Mauritanie au Soudan sont acquis à  l’idée de la tenue d’un tel sommet. Une réunion des ministres des Affaires étrangères, appuyés par des experts, s’est déjà  tenue à  Bamako. Tous les documents devant être soumis au sommet ont été élaborés. Nous allons fixer dans les prochaines semaines une date pour la rencontre des chefs d’à‰tat en tenant compte des agendas des uns et des autres, ce qui n’est pas une mince affaire, croyez-moi… Nous souhaitons la présence de tous, ce qui explique en grande partie le fait que nous mettions du temps à  l’organiser. Existe-t-il des divergences entre les pays concernés, comme l’Algérie, la Libye, le Niger, le Tchad ou la Mauritanie ? Non, aucune. Nous faisons les mêmes analyses. Qu’il s’agisse du problème lui-même ou des solutions à  apporter. Le Mali est devenu le pays o๠sont libérés les otages kidnappés en Algérie, en Tunisie ou au Niger. Cela vous vaut quelques inimitiés. Que répondez-vous à  ceux qui vous accusent de laxisme ? Mais nous sommes sur le terrain, en train de nous battre ! En quoi est-ce faire preuve de laxisme ? Nous jouons notre rôle pour sauver ces vies, utilisons nos réseaux et nos connaissances. Peut-être cela n’a-t-il pas été bien compris dans certains milieux. Mais je le dis haut et fort : nous n’avons jamais porté de valises ni versé de rançon. Parole d’officier. Quels rapports entre-tenez-vous avec votre prédécesseur Alpha Oumar Konaré depuis son retour au Mali ? Ils sont excellents. Je ne le vois pas assez souvent, parce je ne veux pas le déranger. Je sais qu’il pense la même chose pour avoir exercé la charge de chef d’Etat. Mais à  chaque fois que nous en avons l’occasion, nous restons des heures à  discuter. Comme des chefs d’Etat mais aussi comme un aà®né et son cadet. Parlez-vous politique, de ce qu’il conviendrait de faire sur tel ou tel dossier ? Bien sûr, nous ne nous en privons pas… Quel regard portez-vous sur la classe politique malienne et ses acteurs ? Question piège… Elle a fait de grands progrès. Nous avons aujourd’hui une certaine expérience démocratique. Mais au-delà  des relations politiques, j’entretiens des liens personnels avec de nombreux responsables maliens, au point qu’on ne sait pas o๠commence la majorité présidentielle et o๠s’arrête l’opposition. Je trouve cela plutôt sain. Votre voisin ivoirien semble enfin avoir pris le chemin des élections. Croyez-vous à  la date du 29 novembre fixée pour la présidentielle ? Je ne suis pas un fétichiste des dates. Ce que je constate surtout, c’est qu’il y a désormais de la bonne volonté de part et d’autre. Après sept ans de crise et d’épreuves, c’est une nouvelle qui nous réjouit. Dès le déclenchement du conflit, nous n’avons eu d’autre attitude que d’encourager le dialogue et le retour à  la paix dans ce pays qui nous est cher et o๠vivent de nombreux Maliens. Vos rapports avec Laurent Gbagbo, que l’on disait plutôt froids, se sont-ils réchauffés ? Je ne sais pas d’o๠vient cette histoire. J’entretiens des relations très amicales avec mon grand frère Laurent. Il est tellement détendu que je ne vois pas bien, d’ailleurs, comment il pourrait en être autrement. Selon vous, qui est le mieux placé pour remporter cette présidentielle ? ] Je n’en sais vraiment rien. Les pronostics ne me réussissent pas, sauf peut-être en football… Après avoir destitué Moussa Traoré en 1991, vous avez rendu le pouvoir aux civils à  l’issue d’une période de transition présentée comme exemplaire. Mauritanie, Guinée, Guinée-Bissau, Madagascar… Que pensez-vous de la vague de coups d’Etat à  laquelle nous avons assisté au cours des derniers mois ? [b Je suis un ancien putschiste, et ce n’est pas un titre de gloire à  mes yeux. Je ne vais donc pas faire la leçon aux uns et aux autres. Je constate simplement que, parfois, nous créons nous-mêmes, j’entends par là  les dirigeants politiques africains, les conditions de ces putschs. Une crise politique ou économique devrait se résoudre politiquement. Hélas, la plupart du temps, compte tenu des systèmes dans lesquels nous évoluons, la seule issue reste militaire… Le plus important, à  mes yeux, c’est d’œuvrer à  un retour rapide à  une vie constitutionnelle normale et démocratique. On a l’impression que, pour vous, il existe de bons et de mauvais coups d’Etat… Vous m’avez mal compris : tous les coups d’Etat sont mauvais. Quelles que soient les raisons qui les ont provoqués, ils sont la conséquence d’un échec des politiques. De tous les politiques, dirigeants comme, parfois, opposants. Auriez-vous un conseil à  donner aux actuels putschistes ? Certains, comme les Mauritaniens par exemple, ont déjà  sollicité mon avis. Je me bornerais à  expliquer l’importance d’une transition réussie pour une remise du pouvoir aux civils. Ils peuvent toujours s’inspirer de l’expérience malienne… Par ses déclarations pro-putschistes et sa défiance permanente vis-à -vis des processus électoraux, le président en exercice de l’Union africaine, Mouammar Kaddafi, ne sape-t-il pas les efforts de l’UA ? Ce que certains pensent tout bas, lui le dit tout haut. Nous devons accepter d’entendre tous les points de vue. Chacun peut se forger sa propre opinion. Et il faut lui reconnaà®tre qu’il reste un panafricaniste convaincu. Il assume tout de même la présidence de l’UA, ses déclarations n’engagent pas que lui… Il s’exprime uniquement en son nom. Dans ces conditions, que pensez-vous de l’action de Jean Ping à  la tête de la Commission de l’UA ? Il est un peu tôt pour parler de son bilan, mais il faut reconnaà®tre qu’il a du pain sur la planche. Je trouve qu’il met avec réussite ses talents de diplomate au service de notre organisation commune. Avec modération, ce qui ne gâche rien. La succession d’Omar Bongo Ondimba constitue-t-elle, comme certains le craignent, un motif d’inquiétude à  vos yeux ? Pas du tout. D’ailleurs, je remarque que, jusqu’à  présent, tout se déroule dans le respect des règles constitutionnelles et sans accroc. La plupart des observateurs ont associé son décès à  la fin d’une ère, celle de la Françafrique. Est-ce aussi votre avis ? J’avoue que je ne comprends rien à  cette histoire de Françafrique… Nous avons des relations profondes, historiques et parfois intimes avec la France et ses dirigeants. Nous autres, Africains, sommes spontanés et enclins aux relations humaines, personnelles. Cela n’a rien de suspect. Je tutoie Nicolas Sarkozy, il me déroule le tapis rouge quand je passe à  Paris, sans que je le lui demande, faut-il le préciser, et alors ? Comment pourriez-vous qualifier l’état des relations bilatérales avec la France depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, en mal 2007 ? Je ne sens aucun changement par rapport à  la période Chirac, si c’est ce que vous voulez savoir. Tout se passe bien, dans tous les domaines. Paris vous presse pourtant de signer des accords de réadmission des immigrés clandestins maliens, ce que vous persistez à  refuser… Je ne refuse pas de les signer, je réfléchis… Nous sommes en désaccord sur un ou deux points seulement mais il s’agit d’un sujet qui ne mérite pas que nous nous précipitions. Les malentendus avec l’Algérie sont-ils dissipés ? Mais nos relations politiques sont bonnes ! Certains officiers, des deux côtés, avaient des interprétations et des avis différents sur les questions de sécurité dans l’espace sahélo-saharien par exemple, mais cela est oublié. Pour le symbole, j’ai l’habitude de désigner mon aà®né, le président Boutefilka, comme le plus malien des Algériens parce qu’il connaà®t ce pays mieux que beaucoup d’entre nous. Et je n’oublierai jamais l’aide précieuse qu’il nous a apportée pour la conclusion de l’accord d’Alger, signé avec l’Alliance du 23 mai pour le changement. Et avec le Maroc ? Nous pourrions mieux faire. Les liens politiques et diplomatiques se sont cependant renforcés grâce à  des partenariats dans des secteurs o๠des compagnies marocaines interviennent chez nous, notamment dans les banques. Maliens et Marocains ont aussi Tombouctou en partage [une forte communauté arabe d’origine marocaine réside dans la région de Tombouctou, NDLR). Il est aussi Important de signaler que le Maroc et l’Algérie sont les deux pays qui accueillent le plus grand nombre d’étudiants boursiers maliens dans leurs universités et grandes écoles. C’est un concours inestimable à  la formation de nos jeunes. Comment avez-vous vécu l’élection de Jacob Zuma à  la présidence sud-africaine ? Je ne connais pas très bien l’homme mais j’ai été impressionné par la force du soutien dont il a bénéficié au sein de l’ANC et de la part des électeurs sud-africains, malgré tout ce que l’on a pu dire de lui. Que vous Inspire la procédure intentée en France contre trois chefs d’Etat africains, dans l’affaire dite des «biens mal acquis» ? Je trouve la méthode pour le moins embarrassante. Et je me pose une question : pourquoi seuls des présidents africains sont-ils visés ? Avez-vous des biens en France ? Oui, un compte en banque ouvert lorsque j’étais à  l’Ecole de guerre de Paris. A l’époque, il devait y avoir une poignée de francs. Et comme je n’y ai plus jamais touché depuis, je doute qu’il soit susceptible de me valoir des ennuis (rires)… On connaà®t assez mal vos passe-temps… Je suis un passionné de football mais je m’intéresse de plus en plus au basket-ball depuis les brillants résultats des équipes maliennes dans cette discipline. Je lis autant que mon emploi du temps me le permet. Des autobiographies des grandes figures de l’Histoire, pour l’essentiel, et des essais politiques. J’écoute aussi beaucoup de musique pour me détendre. De la musique malienne mais aussi de la salsa. Et je danse très bien (rires) ! La vie après le pouvoir, vous y pensez ? Rarement. Il faut dire que j’ai déjà  une certaine expérience en la matière… Pendant dix ans, après 1992, je me suis occupé d’humanitaire et de médiations. Ne vous inquiétez pas, je ne pointerai pas au chômage…

Afrobasket – Libye 2009

La FIBA-Afrique, en collaboration avec la Fédération libyenne de basket-ball, a procédé le 26 juin dernier à  Subrata (Libye) au tirage au sort du Championnat d’Afrique des Nations masculins 2009. Le Mali est ressorti dans le groupe B, en compagnie de l’Angola, du Mozambique et de l’à‰gypte. La 25ème édition du Championnat d’Afrique des Nations masculins (Afrobasket Libye 2009) se déroulera du 5 au 15 août 2009, à  Tripoli et Benghazi (Libye) avec 16 équipes réparties en quatre poules de quatre qui vont se rencontrer pour un total de 3 matchs de poule par équipe. Le Mali évoluera dans le groupe B, en compagnie du champion en titre, l’Angola, le Mozambique et l’à‰gypte. à€ l’issue des préliminaires, les trois premières équipes seront qualifiées en huitièmes de finale. Ces 12 équipes seront réparties en deux groupes (E, F) de 6 équipes chacune et les 4 premiers de chaque groupe seront qualifiés en quarts de finale, et ces 8 équipes qualifiées à  l’issue des 8èmes de finale joueront les quarts de finale. à€ ce stade, la formule change avec des éliminatoires directes sur un match au niveau des quarts de finale, des demi-finales et de la finale. Les trois équipes, qui monteront sur le podium à  l’issue du tournoi, se qualifient pour le championnat du monde prévu en Turquie en 2010.

Sommet de Syrte : le compte à rebours des Etats-Unis d’Afrique?

Décidément le guide de la révolution libyenne n’en finit pas de surprendre ses pairs africains. Ses positions radicales dans les réunions suscitent toujours de violents débats autour des questions politiques à  l’échelle continentale. A Syrte, les surprises s’annoncent grandes pour cette 13e conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement. Car il défendra à  tout prix son projet des Etats-Unis d’Afrique. Un projet qui dort dans sa valise depuis plusieurs sommets. Dimanche, il a reconnu qu’il y avait des hésitations sur l’Afrique unie. C’’est donc un dossier qui reviendra sur la table lors du sommet. « Quand on dit non à  quelque chose, il faut s’expliquer », a lancé le frère Guide. Une idée qui ne cadre pas avec le sens que veut donner le président de la commission de l’UA à  la rencontre. Jean Ping veut plutôt parler de paix et de sécurité. De résolutions de conflits. A la réunion préparatoire, il a énuméré « la longue liste des coups d’états et des changements de constitution envisagés. La situation à  Madagascar, au Niger, en Guinée Conakry, en Guinée Bissau… a été évoquée par le président Ping. Sur la question électorale en Guinée Bissau, Jean Ping n’a pas caché ses inquiétudes. Il a déploré l’assassinat du président Vieira qui est le 31e chef d’Etat assassiné en Afrique en moins de 40 ans. Un vide remarquable… La question des Etats-Unis d’Afrique est le sujet principal qui divise les leaders africains. Partisans et non partisans défendent à  chaque sommet leur position. Mouammar Kadhafi a réaffirmé la sienne. Il propose la disparition de tous les organes de l’UA au profit d’une « autorité africaine exécutive ». Le vide pressenti à  la réunion de syrte sera sans nul doute l’absence du Président gabonais Omar Bongo Odimba, partisan des Etats-Unis d’Afrique et grand acteur de la Françafrique. Son décès le 8 juin dernier, est une perte énorme pour l’UA, car il a été un médiateur estimable dans plusieurs conflits sur le continent. Il aurait pu apporter son expertise à  son compatriote Jean Ping, quant aux questions de paix et de sécurité. ATT que l’on considère également comme un sage en Afrique, peut-il dès lors se proposer de jouer ce rôle et appuyer jean Ping dans ce sens ? Autour de la question, Jean Ping multiplie les contacts avec ses émissaires. Jeudi, il s’est entretenu avec le Président du conseil exécutif de l’UA, le Dr Ali Triki. Les échanges ont porté sur la situation politique et sociale dans les pays du continent. La Mauritanie et le Soudan étaient au centre des débats. Il a été aussi question de la réussite de ce 13e sommet. Une réussite qui passe forcement par une convergence des idées et des idéaux à  défendre. Apparemment on est encore loin de cette atmosphère. Si l’hôte des chefs d’Etats et de Gouvernements se focalise à  ressortir son dossier des Etats-Unis d’Afrique. Tout laisse à  croire que ce ne sera pas facile, car après Khadafi, C’’est Khadafi.

Johan Sangaré :  » Je vais voir s’ il y a possibilité de jouer avec le Mali… »

Vainqueur de la finale de Coupe de France 2007-2008 avec ASVEL, Johan Sangaré a débuté sa carrière dans un petit club de la région parisienne, à  Bouffémont, puis il continue ses années de minimes à  l’Olympique Sannois Saint-Gratien. Agé de 15 ans, Johan Sangaré s’exile au Etats-Unis pour le sport et les études. En 2001, au moment de renouveler son visa pour les Etats-Unis, les attentats du 11 septembre le dissuadent d’y retourner. Il part donc au Sénégal à  la « Babacar Sy high school » et obtient l’équivalence du bac. Après un an de basket intense, il rejoint l’Espagne o๠il joue en deuxième division. En 2004, il revient dans son pays natal en France et joue à  l’ASVEL. Johan Sangaré évolue aujourd’ hui à  Armani Jeans Milano. Il est l’un des meilleurs joueurs de France au poste de meneur. Il pourrait rejoindre le Mali d’ici peu comme Ali Traoré (ASVEL), Amara Sy (ASVEL), Mamadou Sy (Boulazac), Sambou Traoré (Boulazac), Amadou Diop (AS Denain, France), Ousamne Cissé (Bnei Hasharon, Israà«l), Tahirou Sani (Orchies), Assana Touré (Tours), Makan Tira Traoré (Le Mée), Lassana Sylla (Nationale 3, France), Ludovic Chelle (Bourg) et Souarata Cissé (Nanterre) ou encore le meneur Modibo Niakaté. « J’ai la double nationalité française et malienne. J’ai déjà  joué avec l’équipe nationale de France, mais je vais voir s’il y a possibilité de jouer avec l’équipe du Mali. J’attends une réponse de la fédération française», a expliqué Johan.

Basket : Tournoi de Bamako

Le tournoi de Bamako s’est achevé par la victoire du Sénégal (61-58) sur le Mali. Battus lors de la manche aller (69-61), les Lions n’ont pu refaire leur retard. Ils ratent ainsi le seul ticket qualificatif pour Libye 2009. Amara Sy et Mamadou Sy absent pour ce match iront donc représenter la Zone 2 lors des championnats d’Afrique, prévus du 5 au 14 août à  Tripoli, en compagnie du Cap-Vert. Menés à  la mi-temps (32-29), les Lions du Sénégal vont entamer le 3ème quart temps avec plus de rigueur. Ils vont être dos à  dos avec les Maliens à  la fin de ce quart (40-40). Au 4ème quart temps, les poulains d’Abdourahmane Ndiaye «Adidas» vont tenter de creuser l’écart, mais mélangent vitesse et précipitation. Le Sénégal s’impose finalement (61-58) sur le Mali avec un Ousmane Cissé très percutant. Un court succès qui élimine le Sénégal de Babou Cissé pour la Libye. Car il devait surmonter un handicap de 8 points, pris lors de la manche aller (61-69). Source : FANION