Mobilisation pour Amadou Ndjoum

Près de deux mois après son enlèvement, le sort d’Amadou Ndjoum inquiète ses proches qui dénoncent le peu de cas fait de l’agent de l’INPS. Un collectif vient d’adresser une lettre ouverte au président de la République et à la classe politique toute entière.

Pris en otage depuis le 26 avril dernier à Walado, près de Youwarou, dans la région de Mopti, l’agent de l’Institut national de prévoyance sociale (INPS) est toujours aux mains de ses ravisseurs. Il est apparu dans une vidéo de revendication publiée le 7 mai par la katiba Ansar El Dine du Macina. Cette preuve de vie, si elle a soulagé ses proches, a augmenté l’inquiétude quant à son sort.

Le fonctionnaire a été enlevé parce qu’il est perçu justement comme un agent de l’État et donc un ennemi par les groupes armés, qui sont désormais légion dans cette partie du pays et qui tiennent les populations sous une chape de plomb. De l’État pourtant, aucune information sur le traitement réservé à cette affaire. De quoi mobiliser ses proches qui se sont regroupés au sein d’un collectif pour sa libération.

Faire bouger les choses La lettre ouverte publiée il y a une semaine par ce collectif, qui s’adresse « à toute la classe politique », souligne son vœu de voir mise en œuvre toute la mobilisation nécessaire pour sa libération. « Amadou Ndjoum est un père de famille et un mari qui manque à ses enfants, à sa femme, à sa famille et à ses amis », précise-t-il. Le collectif a d’ailleurs établi un contact avec son épouse afin de l’assister moralement. « Je pense que l’INPS et le ministère de tutelle devront prendre le dossier en main afin d’apporter à cette jeune femme l’assistance morale adéquate. Elle m’a confiée être enceinte de trois mois. Et est depuis quelques jours malade du fait de l’anxiété générée par la captivité de son mari », explique Dia Sacko, membre du collectif. Elle rappelle que la vidéo « ne fait pas cas de revendications », mais souligne également que le maire de Youwarou aurait reçu une demande d’« échange de prisonniers ».

La toute première action en faveur de sa libération était un appel lancé par O. Cissé, lui aussi fonctionnaire dans le centre du pays, qui a mobilisé autour de la cause et amené à la création du mouvement qui bénéficie du soutien de Maliens de l’intérieur et de la diaspora, ainsi que de personnalités, à l’image de Maître Mountaga Tall, ancien ministre, qui permet aux amis d’Amadou Ndjoum de « garder l’espoir ». Dernier acte en date : le dépôt d’une plainte le 15 juin dernier, auprès du tribunal de Mopti pour enlèvement. Ceci pourrait, comme l’espère la famille Ndjoum, accélérer la procédure pour permettre à Amadou de rentrer à la maison.

 

Cycle de violence et de vengeance au centre du Mali

13 personnes ont perdu la vie ce weekend à Ké-Macina, dans des affrontements intercommunautaires

Ce week-end, un violent affrontement a eu lieu près de la région de Ségou, à Ké-Macina, entre des éleveurs peulhs et des agriculteurs bambaras. Une dizaine de personnes ont trouvé la mort, et plusieurs habitations ont été incendiées. Le bilan s’est alourdi, le maire de Macina, Békaye Samaké avait au préalable annoncé 7 morts, tandis que le ministère de la sécurité affirme que 13 personnes en tout ont péri dans l’affrontement.

La cause de toute cette violence est l’assassinat, ce samedi, de Cheickna Traoré, agriculteur bambara. Accusés d’être responsables du forfait, les peuls ont donc été pris pour cible par la communauté bambara, pour se venger. Par contre, une autre thèse est avancée, selon laquelle Cheickna Traoré aurait été assassiné par de présumés djihadistes. Un détachement militaire a été déployé dans la zone ce lundi, pour calmer les tensions et les dissuader d’un autre affrontement.

Le centre du Mali fait l’objet de terribles affrontements entre ces deux peuples. En plus, ils sont souvent soupçonnés de collusion avec les djihadistes, à cause de la présence, depuis deux ans, du mouvement armé fondé par Amadou Koufa, le prédicateur radical peulh allié au groupe djihadiste Ansar dine du chef touareg Iyad Ag Ghaly. La semaine dernière, une opération avait d’ailleurs été menée par l’armée malienne contre une base arrière des fidèles d’Amadou Koufa à Dialloubé, toujours au centre du Mali. L’opératon a fait en tout plusieurs bléssés, des arrestations et au moins 1 mort.

Des violences intercommunautaires font 21 morts dans le cercle de Macina

Un nouveau conflit communautaire entre Peuls et Bambaras a entraîné la mort d’une vingtaine de personnes dans la localité de Diawaribougou, situé à 7km du cercle de Macina. De nouvelles violences qui enveniment encore plus le climat de tension déjà délétère entre ces communautés.

C’est dans la nuit de samedi dernier que tout a débuté. Il était aux alentours de 20h quand des hommes armés ont assassiné Chaka Dembélé dans sa boutique. Selon un témoin ; il aurait était criblé par une vingtaine de balles. Un assassinat attribué aux djihadistes de la katiba Macina, du prédiacteur Amadou Koufa, composé en majorité de peuls.

A l’enterrement de ce dernier, le lendemain, près de 200 chasseurs étaient présents. Une confrérie à laquelle appartenait Dembélé, sans y être véritablement actif. Selon Kante Kanté, animateur à la radio rurale de Macina, c’est lors du chemin retour que des assaillants auraient tiré sur les chasseurs qui ont par la suite organisé la riposte. Leur expédition aura eu pour conséquence de coûter la vie à 21 personnes. « Nous avons eu 11 corps à la morgue et deux personnes totalement calcinées » précise le Dr Coulibaly, médecin au centre de santé de Macina. « Après que la situation se soit un peu calmée, nous avons retrouvé d’autres corps et le nombre des victimes s’est dès lors alourdit », nuance Bekaye, le maire de Macina.18 personnes ont également été blessés, dont six dans un état grave transporté depuis à Ségou.

Des militaires ont été dépêchés sur les lieux pour assurer le retour au calme. Une intervention jugée salutaire par Amadou Diallo, qui se décrit comme étant un dignitaire peul. « La présence des militaires a dissuadé les chasseurs de continuer leurs massacres, ils avaient ciblé le marché de Diawaribougou qui se tient tous les lundis, et là les dégâts auraient été plus importants » souligne t-il.

Hier dans la matinée, le gouverneur de la région de Ségou a également fait le déplacement pour s’enquérir de la situation. Il s’est par ailleurs entretenu avec les responsables des chasseurs et des peuls pour tenter de calmer le jeu.

Les ministres de la Justice, de la Solidarité et de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale et de l’administration territoriale et de la réforme de l’État se sont rendus sur les lieux aujourd’hui, mardi 14 février. « Ils sont venus apporter un soutien aux déplacés et prodiguer quelques conseils » assure le maire de Macina.

La zone de Diawaribougou serait pratiquement déserte. « La majorité des peuls envisagent ou sont déjà rentré à Diabaly. C’est la crise qui nous avait fait fuir la zone, mais nous ne pouvons plus vivre ici, nous craignons pour notre sécurité » conclut Diallo.

 

La ville de Macina attaquée ce jeudi

La ville de Macina a été la cible ce jeudi 03 mars d’un groupe armé qui a attaqué aux environs de 15 heures. Selon les sources, les assaillants étaient au nombre de quatre ou six et seraient arrivés à  moto. Ils auraient incendié la Brigade ainsi qu’un véhicule de la gendarmerie. Aucune perte en vie humaine n’est à  déplorer. Selon les habitants de la localité, située dans la région de Ségou, il n’y aurait pas eu d’accrochage, aucune résistance n’aurait été opposée aux assaillants armés, qui se sont retirés tranquillement après leur forfait. Il n’existe pas de garnison militaire à  Macina, et la plus proche se trouve à  Monimpébougou. Le mode opératoire de la bande armée correspond à  celui du Front de Libération du Macina, qui sévit dans la région depuis la mi-2015. Son champ d’action couvre la ville et s’étend à  Teninkou, qui est elle aussi sous la menace permanente de ce groupe dirigé par le prédicateur radical Amadou Koufa.

La cité légendaire d’Hamdallahi attaquée

La profanation des sites du patrimoine national du Mali n’est plus étrangère aux Maliens depuis la sombre période des mausolées de Tombouctou détruits et saccagés lors des évènements de 2012. C’’est à  seulement quelques jours du pèlerinage d’Hamdallahi et à  cette période difficile pour la nation malienne o๠le gouvernement tente inexorablement de trouver un consensus avec les groupes armés du nord que l’un des sites du patrimoine national du Mali a fait l’objet d’une attaque terroriste. Dans les faits, le mausolée de Sekou Amadou à  Hamdallaye situé à  32 km au sud-est de la ville de Mopti a été attaqué par des terroristes qui jusque-ici ne sont pas encore identifiés. La question qui sur toutes les lèvres, C’’est de savoir qui a pu s’adonner à  une telle bassesse. Un seul nom, Hamadoun Kouffa, le pêcheur à  succès de la région de Mopti et imam de Konna lors de la prise de la ville par les djihadistes. Vite, Hamdoun Kouffa est déchu de ses fonctions avec la reprise de la ville par l’opération serval et traqué. Il rejoint Ansardine et se rapproche d’Iyad ag Ali. Sa femme qui restée à  Konna l’a rejoint il y a peu. Il ne fait aucun doute donc que les yeux soient rivés sur ce pêcheur devenu djihadiste. Aucune perte en vie humaine n’est à  déplorer, cependant, la cité historique d’Hamdallahi qui fait partie des richesses culturelles du patrimoine malien a été réduite en poussière. Hamdallahi, cité en architecture de terre Naguère cité pieuse, Hamdallahi est aujourd’hui reconnu comme un site historique classé dans le patrimoine national. Elle tient son nom de la formule islamique « Al-Hamdou Lillahi », louange à  Allah, le bienfaiteur, le miséricordieux. La fondation d’Hamdallahi, qui remonte aux années 1819-1821, est attribuée à  Sékou Amadou, qui en fait la Capitale de l’empire peul du Macina, Etat théocratique. Au sens du Décret N°07-283/P-RM du 8 août 2007, portant classement de la Cité historique de Hamdallahi dans le patrimoine national, le site couvre une superficie de 246 hectares pouvant contenir jusqu’à  3.000 fidèles.

La chanteuse Molobaly Traoré n’est plus

C’’est une foule d’amis,parents,autorités politiques et administratifs de la capitale du riz, qui a accompagné Molobaly Traoré à  sa dernière demeure au cimetière de Niono. l’artiste souffrait de la typhoà¯de qui l’avait fatigué durant toute l’année 2008. Elle a rendu l’âme à  Bamako, avant d’être transportée à  Niono o๠a eu lieu son enterrement aux environs de 16 heures au cimetière de Niono. On notait la présence du préfet Alassane Diallo et son staff, le député Mamadou Guindo ( Sadi), le maire Moriba Coulibaly, les artistes de son groupe et d’une foule. Les affres de la maladie Cela fait moins d’un an, que l’enfant de Macina, était gravement malade. Tout a commencé après son passage dans l’émission Top Etoile, à  la veille du mois de ramadan 2008. Elle souffrait déjà  au point qu’elle ne participait plus aux manifestations folkloriques du cercle de Niono. Toute chose que nous avions mentionné dans notre parution du 8 novembre 2008. l’artiste nous avait dit à  l’époque qu’elle souffrait de typhoà¯de. C’’est ainsi que le 22 novembre, elle avait recommencé ses activités, en animant des spectacles et des visités des autorités de notre pays dans le colon. Bien avant, lors du passage d’Ibrahima N’ Diaye, on sentait que Molobaly était convalescente bien qu’elle eût donné et fait ce qu’elle pouvait. Elle avait demandé un orchestre et un meilleur traitement aux autorités. Après chaque prestation, elle se reposait sous l’arbre aux côtés de son mari, Ibrahim Cissé. Molobaly n’a pas caché sa maladie. Le 27 octobre de la même année, lors de la visite du Premier ministre à  Niono, Molobaly est revenue sur les mêmes doléances, mais cette fois sur sa maladie, parce que, contrairement aux précédentes visites o๠elle avait animé en dansant, elle était restée assise pendant toute la durée de la cérémonie. Après cette maladie, elle est devenue maladive et n’a plus retrouvé sa vivacité d’antan. Elle animait les activités, les campagnes des partis politiques. l’enfant de Macina dont le mari était Ibrahim Cissé qui est de Niono, a permis que Molobaly vienne à  Niono. L’ombre d’elle même Même quant on la voyait sur les lieux de manifestations, on savait qu’elle n’était plus la même. C’est vrai que l’Etat pouvait la prendre en charge, mais le cas de Molobaly Traoré est une exception. Cette brave dame n’a jamais voulu s’installer à  Bamako, comme le font nos artistes, et malheureusement C’’est à  Bamako qu’elle a rendue l’âme à  l’âge de 43 ans, elle laisse derrière elle deux enfants. Comme elle l’avait souhaité son corps a été transporté à  Niono ou elle a été inhumée le mercredi 16 septembre 2009. Niono, son dernier repos Molobaly Traoré dort désormais au cimetière deNiono. Car C’’est là  qu’elle a voulu rester aux côtés des paysans et des braves cultivateurs. Mieux, Molobaly a été toujours présente, quand il s’agissait de grandes manifestations à  Niono et Macina. Elle a animé les cérémonies d’accueil des 17 voyages d’ATT dans le Kala. Toujours prête à  servir la nation et disponible pour les causes nationales, l’Etat doit être reconnaissant envers elle. Car une maladie a eu raison de cette grande voix du Kala et de Macina. Et pourtant elle avait dit qu’elle était malade et avait sollicité l’aide des personnalités. Aucune réponse. Dors en paix, enfant de Macina, toi qui a tant aimé le Kala supérieur.