Maouloud 2014 : le secret de la forte mobilisation d’Ançar Dine

Le stade du 26 Mars était plein à  craquer dans la nuit du 13 janvier et il était difficile de se frayer un chemin pour y prendre place. Ils sont venus de partout pour célébrer la naissance du prophète Mahomet (PSL), autour de leur guide spirituel Cherif Ousmane Madani Haidara dit « Bani ». Auparavant, l’évènement se déroulait au stade omnisport Modibo Keita de Bamako. Malheureusement en 2011, 36 fidèles ont trouvé la mort lors d’une bousculade. Depuis lors, c’est le stade du 26 mars avec une capacité de 50.000 places qui abrite cette cérémonie avec des mesures sécuritaires renforcées. Cette forte mobilisation autour de ce grand prêcheur suscite beaucoup d’interrogations chez des observateurs de vie politique et religieuse. Selon le président de la Fédération d’Ancar Dine Adama Diawara, malien basé en Cote d’Ivoire, on dénombre environ 2,5 millions membres dans le monde. La fédération a un secrétariat exécutif ou chaque membre du bureau joue pleinement son rôle dans l’organisation du Maouloud et Ziara à  Tamani chez Ousmane Cherif Haidara. Une bonne organisation Aujourd’hui, la réussite de cette grande mobilisation réside dans sa bonne organisation. D’après Adama Diawara, il existe aussi une caisse d’épargne servant d’abri financier aux membres. A cela s’ajoute l’agence de voyage Cherifila, la boulangerie, des centres de santé, des restaurants, etc. Ançar Dine emploie plus d’une cinquantaine de personnes. « La mobilisation de près de soixante mille personnes n’est qu’une petite affaire pour la Fédération qui compte plus de deux millions de fidèles » a déclaré Yaya Guindo membre d’Ancar Dine. Cette année, les fidèles sont venus de 24 pays d’Afrique, d’Europe et d’Asie. Et les autorités maliennes ne sont pas restées en marge de la cérémonie, ce qui explique la forte présence des membres du gouvernement du Mali. Le guide Cherif Madani Haidara a prêché pour la paix, la réconciliation la justice sociale et la bonne gouvernance. Selon Bani, c’est le soubassement de la stabilité et du développement d’une nation. « Il faut que les autorités actuelles retiennent cela s’ils veulent durer aux affaires », a-t-il dit. Il s’est appesanti sur l’équité de la justice. « La justice ne doit pas être seulement au service et en faveur des riches au détriment des pauvres, elle doit être rendue conformément à  la loi », a affirmé le guide d’Ançar Dine International.

Législatives : Madani Tall, candidat à Tombouctou

Journaldumali.com : Vous allez vous présenter à  Tombouctou, pourquoi s’engager dans la bataille des législatives? Madani Tall : La légitimité s’acquiert par le vote. Comme je n’ai pas pu être candidat à  l’élection présidentielle qui est le vote suprême, mais je suis déjà  conseiller municipal à  Déguembéré. C’a été ma première expérience du vote et aujourd’hui, je me porte candidat aux législatives à  Tombouctou pour acquérir une légitimité politique auprès du peuple. Pourquoi le peuple de Tombouctou, parce qu’aujourd’hui, le besoin se trouve à  Tombouctou et d’aucuns pensent que le coeur du Mali se trouve au sud, mais le coeur du Mali se trouve au Nord, et l’âme du Mali, c’est Tombouctou et aujourd’hui, cette âme du Mali est en danger et les Maliens doivent se porter à  son secours. Il faut faire en sorte de ne pas laisser le terrain vide et propice au terrorisme, à  l’inculture, au trafic et à  la désunion. Aujourd’hui, il est important que chacun sache, chaque malien sur chaque grain de sable, sache que l’ethnicisme doit cesser. Journaldumali.com : Tombouctou fait partie des régions du Nord touchées par l’occupation. Quels sont les besoins et comment équilibrer le développement global sachant que certaines zones du sud ont aussi un développement en souffrance ? Madani Tall : Le propre d’un pays en voie de développement est d’être en déséquilibre et de ne pas avoir les moyens de sa politique. Aujourd’hui, si il est évident que dans les régions de Kayes, beaucoup de gens souffrent, il est aussi évident que les conditions climatiques n’affectent pas les gens de la même manière et c’est à  l’Etat d’appeler au premier rang le mérite et de venir en aide au plus faible. L’état doit donc trouver ce juste équilibre et cet équilibre à  défaut des moyens financiers se fait par les moyens humains. Et c’est pour cela que des cadres qui doivent rester dans la capitale ont tout intérêt à  se transposer dans les régions. Car lorsque le capital financier manque, apporter le capital humain dans ces zones est tout aussi important. Journaldumali.Com: On a beaucoup parlé de transferts de compétences et de ressources lors des derniers Etats Généraux de la décentralisation, le Nord a eu beaucoup d’aides financières, pourquoi le développement de ces régions ne s’est-il pas véritablement amorcé ? Madani Tall : Oui, je suis au fait des nombreux programmes de développements qui ont été lancés pour le nord, mais ce qui prévaut pour le Nord prévaut également pour l’ensemble du Mali. C’est le mauvais emploi des ressources, le manque de compétences, de rigueur, le manque de volonté et le manque de vision également. Journaldumali.Com : C’est une élection locale, de quel soutien bénéficiez-vous à  Tombouctou ? Madani Tall : Vous savez que depuis 2010, je suis citoyen d’honneur de la ville de Ber, que je n’y suis pas étranger, que les dunes de sable de Kasei Kasei, me connaissent aussi, comme dirait mon aà®né, sans romantisme… !

Gestion des finances publiques: la transparence à tout prix

Le ministre délégué auprès du ministre de l’économie et des finances, chargé du Budget, Madani Touré a présidé il y a quelques jours, la cérémonie de présentation des recommandations du Groupe de suivi budgétaire (GSB) sur le rapport du règlement général du budget d’Etat 2009 dans des budgets de 2013 et 2014 . Devenu une tradition, le groupe de suivi budgétaire présente régulièrement ses différents rapports. M. Madani Touré qui était à  sa première rencontre avec la presse et la société civile depuis sa prise de fonction a apprécié la démarche du GSB. Une occasion pour lui d’exprimer sa vision sur la gestion des finances publiques. Selon Madani Touré, la gestion des finances publiques est un levier très important de la croissance économique. « Nous sommes en mission pour la relance rapide de la croissance économique. Il faut qu’on pose des actes » a-t-il affirmé. Pour ce faire, le ministre prône la confiance entre les différentes acteurs intervenant dans le système. « Il faut qu’il y ait une confiance entre les citoyens et l’Etat dans la gestion des finances publiques », a poursuivi M. Touré. Par ailleurs, il a assuré que le GSB sera renforcé dans sa mission afin de faire la lumière sur les dépenses et les recettes publiques du gouvernement. « Nous allons mettre le GSB dans les conditions pour jouer pleinement son rôle ». Concernant le rapport sur des recommandations de la loi de règlement 2009 dans le budget 2013 et le projet de budget 2014 de l’Etat, il s’est engagé à  s’occuper de sa mise en œuvre. De son côté, Tiémoko Sangaré, président du groupe Suivi budgétaire explique que l’objectif général de l’étude est d’informer le citoyen malien sur le traitement réservé aux recommandations formulées par l’Assemblée nationale sur la loi de règlement 2009 à  l’endroit du gouvernement dans les budgets d’Etat 2013 et 2014. La même étude indique qu’il existerait d’après le gouvernement une confusion entre la notion de la gestion de trésorerie et la notion de la gestion budgétaire dans l’esprit de législateurs. C’’est ainsi que le directeur du budget a tenu à  expliquer que les législateurs maliens doivent même avoir un minimum de niveau pour pouvoir comprendre les texte relatifs aux finances.

Les Islamistes menacent un chef religieux malien

Il s’agit du leader du Mouvement Spirituel Ansar Dine. «Chérif Ousmane Madani Haà¯dara a reçu ces derniers jours plusieurs menaces de mort par téléphone, directement ou via ses proches. Ce sont les islamistes du Nord qui ont téléphoné», a affirmé Ousmane Diallo, un proche de M.Haà¯dara. Selon M. Diallo, un de ceux qui l’ont menacé lui a dit : «On va te tuer parce que tu ne veux pas de notre islam. (…) On va te tuer parce que tu ne veux pas de la charia (loi islamique) au Mali.» Chérif Ousmane Madani Haà¯dara, le plus célèbre prêcheur malien, dirige une association musulmane qui regroupe des dizaines de milliers de fidèles au Mali et dans d’autres pays ouest-africains. Cette association, Ançar Eddine (défenseurs de l’islam), porte le même nom qu’un des trois groupes islamistes armés liés à  Al Qaà®da qui occupent le nord du Mali, mais elle s’en démarque totalement… «Nous n’avons rien à  voir avec Ançar Eddine du Nord. Nous condamnons les mains qu’ils coupent. Nous condamnons leur islam», avait déclaré M. Haà¯dara à  l’AFP. Le président de l’Union des jeunes musulmans du Mali, Mohamed Macky Ba, un imam de Bamako, Mahamadou Diallo, ainsi qu’un autre prêcheur, Thierno Hady Thiam, ont également affirmé avoir reçu des menaces de mort par téléphone. Interrogé par l’AFP, un responsable au ministère malien de la Sécurité a indiqué être «au courant» de ces menaces et affirmé que le ministère avait pris «les dispositions sécuritaires nécessaires pour assurer la protection des personnes menacées».

Armée malienne : «Il est temps que ‘ko ka kè koy钻

Quand plus rien ne va, quand l’assistance ne vient de nulle part, il faut se dire qu’il nous reste nous-mêmes. Si personne ne respecte le peuple, le peuple lui doit encore se respecter. Un sage a dit : «Respectes-toi quand personne ne te respecte. Considères-toi quand personne ne te considère. Aimes-toi quand personne ne t’aime. Ainsi, tu seras quelqu’un pour toi-même.» Soldats maliens : tous vos entraà®nements passés, le respect que le peuple avait pour l’uniforme, la foi que nous avions en votre bravoure, la crainte que vous inspiriez à  nos ennemis, l’amour de la patrie que nous vous connaissions, tout cela était-il usurpé ? Du vent ? Si tel n’est pas le cas, il est temps que «ko ka kè koyé». Le C’œur du Mali se trouve à  Tombouctou, ses deux poumons se trouvent à  Gao et Kidal. Comptez-vous les récupérer ? Ou allez-vous continuer à  tendre la main appelant au secours, face à  un ennemi qui devrait trembler devant les fils de la terre de Soundiata ? Le respect se gagne, oubliez ce que les autres ont fait et pensez à  ce que vous ferez de notre Mali. Pensez à  ce que diront de nous les générations futures. Les Maliens et leur armée en particulier ne doivent pas accepter cette propagande savamment orchestrée qui tend à  faire croire que notre armée n’est pas apte à  récupérer son territoire, que toute l’armée malienne ne peut pas bouger avant septembre 2013, qu’il faut 10 mois de formation. En 10 mois, même quelqu’un, qui n’a jamais vu une doucette, est apte à  la guerre. Alors est-ce à  dire que notre armée n’est que façade ? Attention Maliens, soldats, l’ennemi dont on parle, ce n’est pas le diable quand même ! On ne vous demande pas d’aller combattre une légion de diables, mais des bandits désorganisés et tout aussi démoralisés par l’usure du temps. Si l’armée malienne ne relève pas la tête, le monde ne respectera plus le Mali. Sans doute les jeunes soldats n’avaient-ils pas prévu que leur temps serait celui o๠le Mali aurait besoin d’eux au front. Mais personne n’a choisi de vivre cette époque et personne ne l’a voulu pour ses enfants. Dieu seul est maà®tre des destins. Et les circonstances font que chacun de nous doit se surpasser. Le comble de l’ironie, C’’est qu’aujourd’hui, ce sont ceux qui ont agressé le Mali (mnla ançardine) qui sont appelés pour le libérer. Eux qui sont reçus dans toutes les chancelleries et considérés comme interlocuteurs crédibles et unités à  même de mener le combat. Ils vont de capitale en capitale disant qu’eux peuvent faire ce que vous devriez faire. Soldat malien o๠est passé ta fierté? Pire, le comble de l’humiliation est que ce sont ceux qui ont tué vos frères d’armes à  Aguelhoc, et ceux qui vous ont poussé à  la révolte qui se pavanent aujourd’hui et prétendent combattre leurs associés d’hier. Auraient-ils réussi à  instaurer la crainte dans vos C’œurs? Si vous les laissez faire, ils réussiront à  imposer l’idée de division du Mali et s’ils n’y réussissent pas mais parviennent tout de même à  un armistice sans combat, jamais un rebelle ne respectera plus un soldat malien. Vous portez les lances de la nation, o๠est passée votre audace? Toi Capitaine Sanogo, on dit que tu as subi des injustices au sein de l’armée, mais que tu es un meneur et C’’est toi aujourd’hui qui veux commettre une injustice au Mali ? Ou souhaites-tu prendre ta revanche en punissant tout le Mali ? Vous (droit d’ainesse) Général Yamoussa, tous les échos sont favorables, on vous dit fin stratège et chef de guerre respecté des hommes, et vous allez accepter de finir sur cet affront fait à  notre honneur, votre honneur ? Toi Colonel Dembélé, tu vas accepter que ce soit sous ton commandement que l’armée malienne devienne ça ? Toi Colonel Bamba, tu as sauvé des vies à  Tessalit et enragé face à  ton impuissance à  bombarder l’ennemi et tu vas abdiquer aujourd’hui ? Toi Colonel Dakouo, qui n’a vécu que pour l’armée, te voici coincé à  Sévaré attendant de l’aide ? Et vous Colonel Ould Meidou, le guerrier, vous voici devenu bureaucrate ? Et vous Colonel Gamou, le renard du désert, accepterez-vous de décevoir votre peuple? Quant aux frangins cyrards qui se reconnaà®tront, o๠est passé le panache ? Une question naà¯ve : si toute l’armée malienne se dirige sur Tombouctou, ne pourra-t-elle pas libérer cette ville ? Si la réponse est négative, alors C’’en est fait du Mali ! Nous autres nous n’avons pas le choix, C’’est vous qui avez les armes, C’’est vous qui avez la force, C’’est vous qui avez la décision, alors on vous regarde. Mais sachez que les patriotes, ceux qui aiment profondément chaque grain de sable de ce pays, se désolent de vous regarder ainsi !

Madani Tall : « Nous, politiques, avons échoué à consolider la démocratie et l’armée a failli »

Toutes les crises se ressemblent et sont toutes mauvaises. Les bonnes solutions aussi se ressemblent. Pour éviter de rééditer des cas déjà  vus ailleurs, inspirons-nous des leçons d’autres nations ayant vécu avant nous ce genre de situations, au lieu de singulariser la crise malienne et penser avoir des solutions miraculeuses. Il est entendu que la militarisation du pouvoir est souvent le substrat de la faiblesse des institutions, de l’Etat et de la fabrique sociale. Ne revenons donc ni sur la faillite de la classe politique, ni sur celle de l’armée à  être républicaine. Nous politiques avons échoué a consolider la démocratie. l’armée a, elle, failli à  défendre le territoire. Tout cela est consommé ! Devons nous pour autant continuer à  nous entredéchirer alors que tout le monde a sans doute raison et que tout le monde a aussi tort ? Il y a ceux qui ne pardonneront jamais au Président Touré, comme il y a ceux qui ne pardonneront jamais au Capitaine Sanogo. Il y aura bientôt ceux qui ne pardonneront jamais au Président Traoré, comme au Premier Ministre Diarra… Comme il y a ceux qui ne pardonneront jamais à  personne. Lorsque nous serons tous devenus haineux au point d’être aveuglés, nous ne verrons plus rien et C’’est le Mali qui aura perdu. Aussi, faut-il aller de l’avant et reconstruire à  partir d’ici et maintenant. Sans union, le Mali sortira profondément meurtri de cette crise, qui s’aggravera si nous ne savons devenir raisonnables. D’aucuns disent que le Gouvernement souhaite que la crise dure pour s’installer durablement. Le conseil à  leur égard est « eh bien, aidez-le à  réussir sa mission, pour ne pas lui donner d’excuses ». Quant au Gouvernement, il n’a qu’à  donner tort à  ses détracteurs, en tenant ses engagements à  l’endroit de la nation. Ainsi, accompagnons tous le Gouvernement, sans interdire la critique, dés lors qu’elle reste constructive et positive. En cela, la presse doit pouvoir continuer à  instruire l’opinion publique. Et la population, elle, doit être censeur et encadreur de toute dérive pouvant porter atteinte à  son droit à  la démocratie. Pas un pays voisin, pas un pays d’Afrique, pas un pays au monde, n’a approuvé la situation du Mali. Il est bon que nous, Maliens, nous en rendions compte. Il est temps, au delà  des discours souverainistes, de montrer que nous sommes ce grand peuple que nous clamons être. Evitons de nous enfoncer dans les conflits stériles, alors que la nature même de notre pays est mise à  mal par ceux qui veulent amputer le Mali. Les Maliens avaient déjà  du mal à  faire face au quotidien. C’’est pire aujourd’hui. Evitons d’exacerber une situation qui enfoncera notre peuple dans une misère économique et sociale qui ne nous fera pas honneur, ni aux yeux du reste du monde, ni au regard que porteront sur notre temps les générations futures. Devant l’histoire, l’individu compte peu et notre responsabilité sera collective. Déjà , aujourd’hui, C’’est nous qui nous indexons mutuellement. Sinon, le reste du monde dit « les Maliens » et nous regarde avec la déception qui est égale à  la fierté que l’on procurait. Puisque chaque Malien aspire aujourd’hui à  un retour rapide et définitif à  une situation normale pour le Faso. Puisque chacun sait que nos divisions sont notre principal ennemi. Alors, même si les solutions renforçant l’Etat, la citoyenneté et la République sont des processus dans le temps, nous pouvons au moins tous être d’accord sur le fait qu’il faut aujourd’hui une union sacrée pour reconquérir nos territoires occupés et rendre au peuple sa souveraineté, par des élections crédibles et une démocratie à  parfaire. Nous en tout cas, à  l’ADM, nous refusons d’abandonner !

Madani Tall : « S’unir derrière Dioncounda Traoré »

Il est midi ce mercredi 21 mars lorsque des rumeurs de mutinerie à  Kati parviennent jusqu’au domicile de Madani Tall. Accompagné de deux journalistes, le président du parti Avenir et Développement du Mali (ADM) décide de monter au palais présidentiel, sur la colline de Koulouba. Il n’en redescendra qu’en fin de soirée, après les combats. « Pluies de balles » « C’’était un moment très émouvant pour la famille ADM de constater que son mentor avait échappé aux pluies de balles des mutins », a commenté tragiquement le secrétaire général Boubacar Makanguilé au cours d’une conférence de presse le 5 avril. Pour Madani Tall, dont le parti est membre du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FU, «le capitaine Sanogo semble être quelqu’un de raisonnable mais il faut qu’il retourne dans les casernes avec ses camarades pour remettre le pouvoir aux civils.» S’unir derrière Dioncounda Traoré Partisan d’un retour à  l’ordre constitutionnel Madani Tall cite la Constitution selon laquelle « le coup d’Etat est un crime imprescriptible contre le peuple malien ». Il invite à  « s’unir derrière Dioncounda Traoré », le président de l’Assemblée nationale. « En cas de vacance du pouvoir, le président de l’assemblée nationale assure l’intérim et organise les élections dans un délais de 45 jours » stipule la Constitution. Madani Tall se dit par ailleurs favorable à  l’intervention de la CEDEAO, selon lui indispensable pour reconquérir les trois régions du Mali tombées aux mains des rebelles. Le maintien au pouvoir de la junte a logiquement conduit à  des sanctions de l’organisation régionale, estime-t-il, en pressant les militaires de libérer les détenus politiques.

Madani Tall : « Je mesure la portée de mon investiture à la Grande Mosquée »

A l’étonnement général des Maliens, Madani Amadou Tall a été investi candidat à  la Grande Mosquée de Bamako dimanche 11 mars. Il est pour le moment le seul candidat à  avoir opté pour un édifice religieux plutôt que pour un habituel stade, centre de conférence ou Palais de la Culture. Madani Amadou Tall, conseiller économique du président de la République, y a réagi dès le lendemain de l’événement. « Nous n’avons pas fait de promesses aux leaders religieux » « Je mesure la portée de mon investiture. Nous n’avons pas fait de promesses aux leaders religieux, nous avons lu le Saint Coran avec l’iman de la mosquée et les représentants des quatre grandes familles religieuse de Bamako », a-t-il précisé. « Quelles explications voulez-vous que je donne à  ceux qui font des interprétations ? Nous avons jugé nécessaire d’organiser mon investiture dans cette mosquée plutôt que de mettre sur place un événement grandiose. Nous avons d’ailleurs demandé audience à  l’archevêque de Bamako pour sa bénédiction, dans le respect de la laà¯cité », a-t-il réagi, détendu. Passée cette mise au point, l’enfant de Bandiagara a répondu à  des questions moins polémiques. Il considère la situation dans le Nord comme  » l’un de ses soucis majeurs ». « Avec plus de 2300 km de frontières communes un seul pays ne peut maitriser cette bande très vaste », a-t-il déclaré en référence aux frontièrs partagées avec le Niger, la Mauritanie et le Niger. Il faut une coopération internationale mais il fallait aussi la fermeté face au terrorisme. Le dialogue n’exclut pas la fermeté. La barbarie et l’enlèvement des occidentaux relèvent de la lâcheté de la part des bandits armés. » Code de la famille : « On ne doit pas faire semblant d’imiter les blancs » « Seul Dieu donne le pouvoir », a-t-il répondu à  une question relative à  ses chances réelles faces aux principaux candidats, en rappelant que « l’ADM a des élus et est présent à  Bamako comme à  l’intérieur du Mali ». Revenant sur le code de la famille, le candidat de l’ADM a été sans équivoque : « On ne doit pas faire semblant d’imiter les blancs. Les femmes ont commencé à  voter en France en 1945. Au Mali les femmes ont Au Mali en 1960 juste après l’indépendance du Mali, les femmes ont voté. Qui dit mieux ? Selon moi il faut toujours protéger les plus faibles, c’est à  dire les femmes, les enfants et s’en tenir à  l’ordre actuel. »

Madani Tall confie sa candidature à Dieu

«Â Quand on naà®t, on vient à  la mosquée ou à  l’église; au moment du mariage, on vient à  la mosquée ou à  l’église. Quand on meurt, on vous amène à  la mosquée ou à  l’église…». C’‘est fort de cela, et en vertu de ses croyances religieuses que Madani Amadou Tall a été investi dimanche 11 mars candidat de l’Avenir et Développement du Mali (ADM) à  la Grande Mosquée de Bamako, comme pour confier sa candidature à  Dieu. «Â Nous voulons par l’acte de cet après-midi confier notre pays dans les mains du Tout-Puissant et soumettre notre parcours durant les prochaines élections dans ses mains de miséricorde et de bonté », a-t-il expliqué. La grande ferveur à  l’accueil du candidat en dit long sur le succès remporté par son initiative par les leaders religieux. Une lecture du Coran plutôt qu’une fête C’’est donc au terme d’une séance de lecture du Coran, de prières et de bénédictions que le leader de l’ADM a été investi porte-flambeau de cette formation politique pour l’élection présidentielle du 29 avril. Une démarche originale. Madani Tall est pour le moment le seul candidat investi dans un édifice religieux. Ce conseiller aux affaires économiques du président sortant justifie sa démarche par les prières et le recueillement dont le Mali a besoin par ces temps de crise dans le nord du pays. « Au moment o๠les enfants du Mali sont au front afin de lutter contre un ennemi lâche, sans honneur », commente-t-il, l’ADM a décidé de placer cette investiture sous le signe de la paix, du développement et de la prospérité du peuple malien. « Plutôt que de faire une fête qui ne sied pas dans le contexte actuel, notre parti a décidé de faire une lecture du Coran en faveur de la paix. » La laà¯cité a sa place A sa sortie de la mosquée Madani Tall a indiqué que son parti entend promouvoir l’Etat de droit, la justice sociale, le dialogue social, les droits, devoirs et solidarités fondamentales, l’égalité des chances, la sécurité des personnes et des biens, la protection de la nature et de l’environnement, l’épanouissement de la famille, l’autorité de l’Etat, la libre administration des collectivités locales, la liberté de conscience et la dignité de la personne, la diffusion de la culture et de l’instruction, le développement de la libre entreprise. Pour, dit-il, le rayonnement du Mali dans le monde, pour la pérennité de la nation malienne, son identité et de sa culture, pour la construction d’une Afrique libre et démocratique et pour le progrès de la démocratie. «Â Le principe de laà¯cité ne saurait être remis en question », a-t-il assuré, en annonçant qu’il allait demander à  rencontrer l’archevêque de Bamako et les représentants de l’Eglise protestante. Madani Amadou Tall était accompagné par plusieurs membres de l’ADM, notamment par le secrétaire général Boubacar Makanguilé, le président des jeunes et celui des femmes.

Madani Tall :  » L’heure n’est plus à la négociation « 

« Il ne faut pas que les maliens sombrent dans la panique inutile et fassent plus de dégâts que les terroristes eux-mêmes, car C’’est ce qu’ils veulent et là  nous aurons perdu pour de vrai car ils auront réussi à  immobiliser nos volontés et briser notre unité… », a déclaré Madani Amadou Tall, en réaction aux violents évènements survenus en milieu de semaine dernier à  Bamako, Kati ainsi que certaines capitales régionales. Pour le candidat du parti ADM. En effet, C’’est suite aux attaques perpétrées par des rebelles au nord du Mali ainsi que les casses, pillages et agressions occasionnés lors de la descente dans les rues de Bamako, que le président de l’Adm a tenu à  rencontrer la presse. « Encourageons nos soldats » «Â Je pense qu’il n’y a pas de plus grande défaite que de remettre en question les fondements même de notre Etat. Face aux soldats dont leurs familles pleurent leurs morts, le président de l’ADM soutient qu’ «Â il faut donc accepter les conséquences de la  guerre : à  la guerre, les hommes meurent…pleurent mais C’’est cela la guerre. Les mères des autres pays voient leurs fils mourir aussi, mais si nous Maliens, décidons de nous faire nous-mêmes ce que les terroristes n’ont pu faire, à  savoir détruire notre sens de la patrie…alors tant pis pour nous ». Pour Madani Tall, les situations tragiques comme celle-ci doivent inciter à  l’union. «Â Ne cédons pas aux terroristes intellectuels qui veulent détruire notre pensée, notre courage, notre amour de nous même et de notre pays. Encourageons nos soldats… ». Si le président de l’ADM a ouvertement condamné les agressions perpétrées contre les ethnies touareg, tamasheq et arabe, il a reconnu que le régime souffre d’une mauvaise stratégie de communication par rapport à  la question du nord Mali. Le candidat qu’il est a vivement souhaité qu’au soir du 8 juin 2012, que le Mali ait son nouveau président. «Â Moi qui travaille à  koulouba, je veux un autre président pour le 8 juin, non pas parce que je n’aime pas ATT, mais parce que J’aime mon pays et que je suis démocrate ». Pour que les élections se tiennent, Madani Tall conseille aux Maliens de ne point céder aux intoxications et à  la désinformation orchestrée dans les médias. «Â A trois mois des élections, le peuple malien ne doit en aucun cas, céder à  la facilité démagogique et populiste de ceux qui ont intérêt à  ce que ce pays sombre dans une spirale de violence inutile ».

L’ADM élargit ses bases dans le Wassoulou

Après Nioro, le Mandé, les zones de l’office du Niger, Bandiagara, C’’est la région du Wassoulou qui vient de recevoir une délégation du parti Avenir et développement du Mali (ADM). Du 21 au 23 septembre une délégation de l’ADM a séjourné à  Inamalla, Kalana, et Yanfolila. La mission de l’ADM qui se situait dans le cadre du 51ème anniversaire de l’indépendance du Mali était conduite par Cheick Tidiane Traoré, secrétaire général adjoint de l’ADM. Elle comprenait Idrissa Kadono, Sidiki Soumaoro et bien d’autres responsables du parti. Le Wassoulou, une zone à  forte majorité peuhl et fief supposé de Modibo Sidibé sert désormais de base à  Madani Tall. Dans cette zone du Mali, l’ADM compte ratisser large lors des prochaines élections présidentielles. Déjà , le parti mise sur une trentaine de permanences. Inamalla a été la première destination de la délégation. Cette bourgade du Wassoulou a réservé un accueil chaleureux à  la délégation de l’ADM. Les jeunes d’Hinèmana ont organisé un match de football à  l’honneur du parti ADM. Les vainqueurs ont tous reçu des maillots de sport en guise d’encouragement. La délégation a poursuivi sa mission vers Kalana et Yanfolila. Dans ces deux villes, elle a enregistré de nouvelles adhésions. A Yanfolila par exemple, l’Iman, le chef du village et le président des associations des parents d’élèves ont tous déclaré leur adhésion l’ADM. Le succès de cette mobilisation politique s’explique non seulement par son approche participative, mais aussi grâce à  Sidiki Soumaoro, natif du Wassoulou. A noter que le parti ADM a envoyé il y’a tout juste un mois plus de 100 jeunes volontaires partout au Mali pour s’imprégner de la réalité des populations maliennes. Et le parti ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, on parle de Sikasso, la plus forte base électorale du pays, comme prochaine destination de l’ADM…

Madani Tall  :  » L’ADM soutient le projet de réforme constitutionnelle sans réserve »

Le parti ADM se situe clairement dans la mouvance présidentielle des réformes engagées par ATT pour apporter des améliorations à  la loi fondamentale, adoptée dans le contexte révolutionnaire de 1991. La constitution n’est ni le coran ni la bible pour ne pas être révisée. Par ailleurs l’article 118 de la constitution malienne permet au président de la république de faire des réformes. «Â Cela signifie que le président de la république est dans son droit le plus absolu d’initier une réforme constitutionnelle ». «Â  Pendant 20 ans, notre démocratie a fait preuve de maturité » . Avec ce projet de réforme, ATT fera un cadeau à  son successeur, a souligné Madani Tall, président de l‘ADM. A bas les contestataires ! Face aux formations politiques, associations et entités parlementaires qui font des sorties médiatiques pour exprimer leurs désaccords, Madani Tall estime que ces détracteurs font du projet de réforme, un fond de commerce. Or en démocratie, les propositions doivent être constructives. «Â On ne peut permettre pas à  ces hâbleurs d’avoir le monopole de la vérité. « Nous sommes d’avis que tout démocrate doit proposer ses solutions aux problèmes de la nation ». Le processus actuel des réformes a été enclenché depuis bientôt 3 ans avec la mise en place du comité d’appui aux réformes institutionnelles CARI. Pendant trois ans, les agitateurs ne font que spéculer sur le fichier électoral au lieu d’émettre des idées sur la réforme constitutionnelle. Certains évoquent même le calendrier électoral trop court. En réponse Madani Tall rappelle que l’actuelle loi fondamentale a été adoptée par voie référendaire à  quelques mois des élections. Cela n’a pas empêché l’organisation des élections à  cette époque. Economiste de son Etat, le leader de l’ADM, tire la sonnette d’alarme car après 2012, la situation économique du monde connaitra un bouleversement total. Il sera important pour le Mali de consacrer sa gouvernance aux solutions des problèmes élémentaires du pays .