Sortie de la nouvelle cuvée de l’EMIA

Venus du Burkina Faso, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, de Guinée, du Niger, du Sénégal, du Togo et du Mali, les officiers de la 33è cuvée de l’Ecole militaire interarmes de Koulikoro a choisi de prendre le nom de Mamadou Madeira Keita, le premier ministre de la Défense du Mali indépendant. Et devant le président de la République du Mali, de leurs instructeurs et de leurs familles, ils ont pris l’engagement ferme de s’approprier des vertus de patriotisme, d’intégrité morale, de grande culture, de courage et surtout d’audace, qu’incarnait le grand homme. Sur la place d’armes du Centre d’instruction militaire Boubacar Sada Sy de Koulikoro, ils ont juré face au drapeau l’emblème de la patrie et au président de la République, le chef suprême des armées, de « servir la patrie avec honneur, loyauté, fidélité ; de respecter toutes les institutions de la République ; de garantir en toute circonstance l’intégrité du territoire national, de respecter ou faire respecter au besoin, les lois de la République ». Cette promotion est composée de 4 femmes (trois Maliennes et une Camerounaise) et de 23 jeunes hommes du cycle ordinaire et 8 du cycle spécial composé de magistrats de la justice militaire. Le commandant de l’EMIA, le colonel Ousmane Korongo, notera à  ce propos que son établissement forme non seulement des chefs sur le plan militaire, mais aussi des bâtisseurs de la nation. « Elle est fière de revendiquer, pendant les 50 ans d’existence, parmi ses diplômés et ses cadres formés, un président de la République, plusieurs ministres, plusieurs généraux, des gouverneurs, des ambassadeurs, des grands fonctionnaires de l’administration publique et internationale. l’EMIA donne aux élèves des connaissances techniques et tactiques qui les rendent aptes à  commander », a ainsi souligné Ousmane Korongo. Un exemple à  suivre Le parrain de la promotion, Mamadou Madeira Keita, est né le 11 janvier 1917 à  Kourounikoto dans le cercle de Kita. Après ses études primaires à  l’Ecole régionale de Kita (CEP en 1931), il est admis à  l’Ecole primaire supérieure Terrasson des Fougères, (actuel lycée Askia Mohamed) puis en 1935 à  l’Ecole nationale de Gorée (Sénégal). Au terme de deux années d’études, il entame sa carrière dans l’administration en qualité d’archiviste-blibliothécaire, haut cadre spécial du gouvernement général de l’Afrique occidentale française à  Dakar puis au gouvernement de la Guinée Conakry. Mamadou Madeira Keita interrompt son travail pour effectuer son service militaire obligatoire dans le régiment des tirailleurs sénégalais, (1938-1940). Et il en sort avec le grade de sergent-chef et un brevet de chef de section d’infanterie. Un brevet similaire a été décerné à  ses filleuls, hier à  leur sortie. Dans la perspective de l’indépendance, Mamadou Madeira Keita initie la décentralisation de la future République du Mali de 1957 à  1960. Celle-ci donne naissance aux régions, cercles, arrondissements, aux assemblées régionales, conseils de cercle et conseils de village. En sa qualité de premier ministre de la Défense et de l’Intérieur de la jeune République du Mali, Mamadou Madeira Keita ordonne la descente du drapeau français et la montée de drapeau malien le 5 septembre 1960 sur la place d’armes du Génie militaire. Mamadou Madeira Keita continuera à  être un guide éclairé de l’US-RDA dont il sera le président d’honneur jusqu’à  sa mort en 1997. «C’’est le symbole d’un Mali fier et fidèle à  sa constitution, qui stipule que nous sommes prêts à  céder tout ou partie de notre territoire au profit de l’intégration africaine. Cette promotion qui comprend des élèves de 8 pays étrangers est l’illustration de cette volonté d’intégration du peuple malien à  travers son armée », a déclaré pour sa part le président de la République, Amadou Toumani Touré qui a recommandé aux jeunes officiers d’être à  l’image de leur parrain dans tous les actes qu’ils seront amenés à  poser.