Immigration : l’Allemagne manie la carotte et le bâton

L’attentat du 19 décembre dernier, ayant fait 12 morts, a laissé l’Allemande groggy. La politique d’immigration de Mme Merkel, qui brigue un quatrième mandat, a été fortement critiquée. Berlin manie la carotte et le bâton : elle veut suspendre son aide aux pays qui ne veulent pas reprendre leurs ressortissants déboutés de sa demande d’asile en Allemagne.

« Ceux qui ne coopèrent pas suffisamment ne peuvent pas espérer bénéficier de notre aide au développement ». Ces propos sont de Sigmar Gabriel, Vice-chancelier allemand et président du parti social-démocrate, interrogé le week-end dernier par le magazine Der Spiegel. Une idée que n’a pas manqué de soutenir le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière, membre du parti conservateur. La présidente Angela Merkel continue de faire les frais de sa politique d’immigration. Ainsi, l’Allemagne menace de suspendre son aide aux pays, notamment ceux du Maghreb, qui refusent  de reprendre leurs ressortissants ayant vu leur demande d’asile refusée.

Le 19 décembre dernier, à Berlin, un attentat est survenu et a fait 12 morts. Le présumé auteur était Anis Amri, d’origine tunisienne qui plus est. Ce dernier, il y a plusieurs mois, avait été débouté de sa demande d’asile mais n’avait pu être renvoyé dans son pays. On pourrait penser que cette décision est un avertissement à destination de la Tunisie, qui avait refusé de reconnaître la nationalité de l’auteur présumé de l’attentat, mettant ainsi les autorités allemandes dans l’impossibilité de le renvoyer. Le cas de Amri est tout sauf isolé, puisque nombreux sont les ressortissants nord-africains qui se retrouvent dans la même situation : ils ne peuvent obtenir l’asile en Allemagne.  Le cas de Anis Amri a été un précédent fâcheux, qui a d’ailleurs amené le gouvernement Merkel a introduire des changements, notamment en plaçant en rétention des étrangers, selon le ministre de la Justice Haiko Maas, considérés comme des islamistes qui n’ont pu avoir l’asile avant de les expulser. Aujourd’hui mardi, cette proposition devait être au cœur de sa rencontre avec le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière.

L’attentat du 19 décembre a été un coup dur pour Angela Merkel, qui brigue un quatrième mandat. Elle a essuyé des critiques virulentes en provenance de la droite populiste allemande, Alternative pour l’Allemagne (AFD), qui a estimé que la menace islamiste « a été importée de manière systématique et irresponsable au cours de l’année et demie écoulée ».

 

 

Terrorisme : Peut-on vaincre AQMI ?

Après plusieurs mois de silence, sans doute mis à  profit pour se réorganiser et se réarmer pour éviter et mieux répondre à  des attaques comme celle menée récemment par la France et le Niger contre une de leurs positions, la nébuleuse suscite encore des appréhensions. Cette peur bleue a été exprimée par l’ambassade de France à  Bamako qui fait état de risques très élevés de prises d’otages de ressortissants français au Mali et au Niger. Une source sécuritaire malienne a également avoué être au courant du projet nourri par Al-Qaà¯da d’officialiser sa présence en Libye en enlevant des Occidentaux dans les pays du Sahel pour les transférer ensuite au pays de Kadhafi. Cette alerte est à  prendre au sérieux car, en plus du fait qu’AQMI détient toujours quatre Français depuis septembre dernier, le régime libyen avait aussi annoncé l’implication des disciples africains de Ben Laden dans le conflit qui l’oppose aux insurgés. Et cela repose l’épineuse question de la lutte contre l’araignée vénimeuse de la zone sahélo-saharienne, une région qui attire pourtant de nombreux touristes de l’Occident. Certes, il serait injuste de mettre sous le boisseau les efforts consentis par les pays concernés dans l’optique d’enrayer ce triste phénomène. Il serait cependant plus honnête et plus utile de reconnaà®tre que les actions menées dans ce sens n’ont pas toujours été accompagnées de stratégies consensuelles et de moyens adéquats. Au point que l’on est parfois tenté de se demander si l’on arrivera un jour à  bout de cette hydre dont les multiples têtes repoussent spontanément dès qu’on les sectionne. Mais toute vraie victoire s’appuie sur un socle psychologique fort, d’o๠la nécessité de préférer à  la question de savoir si l’on peut vaincre AQMI, celle de savoir si l’on veut réellement y arriver. Pour mieux traquer cette force difficilement saisissable jusque dans ses derniers retranchements, une synergie d’actions semble absolument indispensable. Une action conjointe franco-mauritanienne a déjà  permis de localiser et de frapper une base d’AQMI. La France et le Niger ont aussi détruit un groupe après une prise d’otages. C’est la preuve que l’invincibilité de ce mouvement n’est qu’un mythe. Il est donc grand temps de planifier une intervention durable basée sur une synergie d’actions impliquant aussi bien les pays victimes des enlèvements que ceux abritant les kidnappeurs. Ces derniers doivent naturellement jouer un rôle de premier plan, dans la mesure o๠les rapts se déroulent sur leurs sols et leurs auteurs s’y cachent. Car, hormis la Mauritanie, et l’Algérie dans une certaine mesure, les autres pays de la bande sahélo-saharienne ne donnent pas l’impression d’accorder la place qu’il faut à  cette lutte anti-terroriste. Est-ce parce que les terroristes n’ont visiblement pas pour objectif de déstabiliser ou de conquérir les pouvoirs d’Etat en place ? L’on sait en tout cas avec quelle hargne, quelle fougue et quel entrain, nombre de dirigeants défendent leurs trônes menacés par des rébellions ou des tentatives avérées ou imaginaires de coup d’Etat. Ils n’hésitent pas, dans ce cas, à  user de tous les arguments convaincants possibles pour, en cas de besoin, bénéficier d’un soutien extérieur conséquent pour sauver leur régime. Qu’ils mettent aussi le même zèle à  développer des stratégies et des systèmes de coopération militaire pouvant procurer à  leur Etat l’assistance technique et matérielle nécessaire en vue de sécuriser leurs territoires. Il y va non seulement de l’image des pays concernés, mais aussi de leur capacité à  attirer des touristes et des investisseurs étrangers. Les pays occidentaux ne sont guère épargnés par la sérieuse menace que constitue le terrorisme pour leur stabilité. Leurs ressortissants en sont du reste les premières victimes, d’o๠l’urgence pour eux de contribuer à  susciter des plans de lutte pragmatiques avec un effet positif assuré. Cela passe par une dotation des pays africains en moyens opérationnels allant du matériel militaire aux renseignements en passant par l’accompagnement technique et tactique. Mais les pays de la bande sahélo-saharienne ne peuvent pas occulter le fait qu’ils ont le devoir d’assurer la sécurité de tout citoyen vivant sur leur territoire.

Libye: 5 indices d’un affaiblissement du régime

Les rumeurs sur le départ de Kadhafi se multiplient Malte? Venezuela? Alors que le Colonel Kadhafi est introuvable, les rumeurs se multiplient concernant son éventuel départ de Tripoli, voire de Libye. La BBC affirme qu’il aurait bien quitté la capitale, s’appuyant sur des « sources indépendantes ». Le Guardian, lui, ne confirme pas encore. Le ministre britannique des Affaires étrangères déclarait que certains éléments laissaient penser qu’il était au Venezuela. Le pays a démenti et nié tout contact avec Kadhafi lundi en fin d’après-midi. Face à  l’embrasement, c’est son fils, Seà¯f Al-Islam Kadhafi, qui s’est exprimé à  la télévision libyenne dans la nuit de dimanche à  lundi. Il a adressé un double message de mise en garde et d’apaisement, prévenant que l’armée maintiendrait l’ordre dans le pays à  n’importe quel prix. « La Libye, à  l’inverse de l’Egypte et de la Tunisie, est composée de tribus, de clans et d’alliances », a prévenu le fils du dirigeant, mettant en garde contre une division du pays en plusieurs Etats. Selon lui, le peuple doit choisir soit de construire une « nouvelle Libye » soit de plonger dans la « guerre civile ». Des officiels désavouent le régime Le ministre de la Justice Moustafa Mohamed Aboud Al Djeleil a démissionné lundi en signe de protestation contre un « recours excessif à  la violence contre les manifestants », rapporte le journal libyen Kourina. Dimanche, le représentant permanent de la Libye auprès de la Ligue arabe, Abdel Moneim al-Honi, avait annoncé qu’il quittait son poste pour rejoindre « la révolution » et protester contre la « violence contre les manifestants » dans son pays. Deux avions militaires et deux hélicoptères civils sont arrivés à  Malte lundi après-midi. Leurs pilotes, des militaires gradés, disent avoir refusé de tirer sur la foule et se sont réfugiés sur l’à®le. L’ancien porte-parole du gouvernement prône le dialogue. Dans une déclaration marquant les désaccords au sein du pouvoir face aux manifestations antigouvernementales qui secouent le pays depuis six jours, Mohamed Bayou a critiqué lundi la menace de recours à  la force brandie par Seà¯f Al-Islam Kadhafi. La direction libyenne doit entamer un dialogue avec l’opposition et débattre de l’élaboration d’une Constitution, a ajouté lundi Mohamed Bayou. L’ambassadeur libyen auprès des Nations unies, Ibrahim Omar Al Dabashi « pense que c’est la fin du Colonel Kadhafi ». C’est ce qu’il a déclaré à  la BBC, avant d’ajouter: « C’est une question de jours. Soit il part, soit les Libyens le chasseront ». Il a également affirmé que Kadhafi devrait être jugé « pour génocide », pour « le massacre de la prison d’Abou Salim », les « disparitions de personnalités publiques » et « pour tous les crimes commis depuis 42 ans ». Des villes seraient aux mains des manifestants Plusieurs villes de l’est du pays,dont Benghazi et Syrte, seraient tombées aux mains des manifestants à  la suite de défections dans l’armée, a affirmé lundi la Fédération internationale des ligues de droits de l’homme (FIDH) qui avance un bilan de 300 à  400 morts depuis le début du soulèvement. Des témoins à  Syrte ont démenti la prise de la ville par les manifestants. La communauté internationale prend position La Libye avait menacé de ne plus aider l’Europe dans la lutte contre l’immmigration si elle se prononçait sur des questions internes. L’Union européenne a annoncé ce lundi qu’elle condamnait la répression des manifestations en Libye. Nicolas Sarkozy a condamné en fin de journée « l’usage inacceptable de la force ». Plusieurs pays ont commencé à  rapatrier leurs ressortissants. « Nous sommes extrêmement préoccupés, nous coordonnons l’évacuation éventuelle des citoyens de l’Union européenne de Libye, en particulier de Benghazi », a déclaré lundi la ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, en marge d’une réunion avec ses homologues européens à  Bruxelles. Tout comme les sociétés BP, Total ou Vinci. Les médias officiels sont pris d’assaut Selon des témoins contactés lundi par l’AFP, le siège d’une télévision et d’une radio publiques ont ainsi été saccagés dans la soirée de dimanche par des manifestants à  Tripoli et des postes de police et des locaux des comités révolutionnaires ont été incendiés. La « salle du peuple », un bâtiment situé près du centre ville et o๠sont souvent organisées des manifestations et des réunions officielles, a été également incendiée, selon un Tripolitain résidant à  proximité.

16ème Sommet de l’UA ce week-end

Du dimanche 30 au lundi 31 janvier prochain se tiendra à  Addis-Abeba, le 16è sommet ordinaire des chefs d’Etat de l’Union Africaine. Une rencontre consacrée en grande partie à  la crise ivoirienne. A l’ordre du jour des deux jours d’assises des discussions qui porteront sur le thème « Valeurs partagées pour une plus grande unité et intégration». Un thème bien évocateur qui annonce de nouveaux pas vers la création des à‰tats-Unis d’Afrique au menu des discussions depuis des années. Pour ce XVIème sommet de l’Union africaine (UA), les dirigeants du continent noir passeront en revue les nombreux sujets chauds de l’actualité africaine. A Addis-Abeba, il faudra s`attendre à  un débat houleux entre les chefs d’Etat africains. Aucun représentant de la Côte d’Ivoire n’est officiellement invité à  ce sommet, le pays étant actuellement sous sanction de l’UA, selon des sources au sein de la commission de l’UA. Toutefois, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, les deux hommes qui se disputent le pouvoir en Côte d’Ivoire depuis l’élection présidentielle du 28 novembre 2010, vont envoyer des émissaires dans la capitale éthiopienne. Guillaume Soro, le Premier ministre de M. Ouattara (reconnu par l’ONU) devrait être dans la capitale éthiopienne avec une délégation. Côté Laurent Gbagbo, c’est son ministre des Affaires à‰trangères, Alcide Djédjé, qui sera à  Addis-Abéba, lui aussi avec sa délégation. Par ailleurs, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Côte d’Ivoire, Young Jin Choà¯, s’est déjà  envolé pour l’Ethiopie, a annoncé M. Kenneth Blackman, son porte-parole adjoint. La crise tunisienne, le récent référendum d’auto-détermination au Sud-Soudan, le conflit en Somalie, l’enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur les violences post-électorales de 2008 au Kenya, les poursuites contre l’ancien président tchadien Hissène Habré, ainsi que la réforme du système des Nations unies figureront au menu des discussions des chefs d’Etat africains. La question relative à  la place de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité de l’ONU sera sans doute l’un des thèmes abordés par Nicolas Sarkozy, « invité spécial » du sommet et qui s’exprimera dimanche 30 janvier lors de la cérémonie d’ouverture. « Des décisions majeures vont être prises au cours de ce sommet », a déclaré le président de la Commission de l’UA, Jean Ping. « La situation en Côte d’Ivoire et en Tunisie focalisent notre attention à  tous. Je suis de très près la situation dans ces pays, et nous prendrons les mesures idoines (…) », a promis M. Ping. Le président de la Commission de l’Union africaine a souligné l’importance du sommet, ajoutant que cette rencontre aura lieu « à  un moment o๠les questions de droit, du changement anticonstitutionnel de pouvoir, le tripatouillage de la Constitution, la corruption et l’abus du pouvoir étatique sont des questions qui menacent la paix et la stabilité du continent ». En clair, les chefs d’Etat d’Afrique qui se réunissent à  partir de dimanche 30 janvier en Ethiopie, tableront sur la solidité des institutions africaines et le respect des lois sur le contient noir.

Nord Mali : Aqmi aurait libéré les deux otages espagnols

Roque Pascual et Albert Vilalta, les deux humanitaires espagnols enlevés le 29 novembre en Mauritanie et détenus au Mali par Al Qaeda, auraient été libérés par Aqmi et seraient même déjà  en route vers le Burkina Faso, une information diffusée par plusieurs médias. D’abord le quotidien espagnol El Pais, puis plusieurs agences de presse comme l’AFP ou encore des journaux européens comme l’Express. Alors qu’une source gouvernementale assurait dimanche qu’il fallait faire preuve de « prudence et de responsabilité » dans cette affaire, le gouvernement espagnol ne confirmait toujours pas lundi matin la libération des otages, rapporte encore l’AFP. L’information pourrait être confirmée en cours de journée par le gouvernement espagnol. Rappelons qu’ Aqmi réclamait une rançon de cinq millions de dollars et la libération de combattants islamistes emprisonnés en échange de celle des deux Espagnols, rapportait El Pais en mars. Echanges de prisonniers Leur libération serait liée au rapatriement lundi d’un Malien condamné en Mauritanie à  douze ans de prison, pour son rôle dans l’enlèvement de trois Espagnols, dont les deux otages, précise Al Arabiya. Des responsables mauritaniens et maliens n’ont toutefois pas voulu dire si le renvoi ce mois-ci au Mali d’Omar Sid-Ahmed Ould Hamma, alias Omar Sahraoui, était lié au dossier. Reprenant des informations d’Al Arabiya, ABC ajoute qu’une rançon de 5 à  10 millions d’euros aurait en outre été remise par le médiateur à  Mokhtar Belmokhtar, chef de la brigade d’Aqmi qui détenait les deux Espagnols. Selon le quotidien ABC, Mustafa Uld Limam Chafi, le médiateur qui a travaillé à  leur libération était déjà  impliqué dans plusieurs dossiers à  l’issue heureuse: celui d’Alicia Gamez, mais aussi celui de diplomates canadiens pris en otage au Niger. Le mois dernier, une autre branche de ce groupe islamiste a tué l’otage français Michel Germaneau, après un raid contre une base d’Aqmi, dans le Sahara, auquel ont participé des troupes françaises. Aqmi avait présenté cette exécution comme une « vengeance » pour la mort de sept de ses membres au cours de ce raid. De nouvelles menaces d’Aqmi à  l’égard de ressortissants français auraient été proférées, selon le ministère des Affaires étrangères. Aqmi a aussi affirmé que l’Espagne était l’une de ses cibles parce qu’elle est l’alliée des Etats-Unis et appartient à  l’Otan. Source Lexpress.com

Aux sources du jeûne musulman : la nuit du Destin

La Nuit du Destin Lors des dix derniers jours, les musulmans intensifient leur jeûne par la pratique du Zikr, ou récitation du Coran et cela dans le but de recueillir des bénédiictions divines. On dit que la Nuit du Destin ou « Layla Tul Qadr », durant laquelle le Coran a été révélé, est une nuit bénie entre milles. Les anges descendent au ciel le plus bas pour recueillir les prières des mortels et celui qui prie jusqu’à  l’aubre verra ses péchés pardonnés et ses voeux exaucés. Les fidèles veillent alors en prière et avec ferveur. Cette nuit se trouverait entre les dix dernières du Mois de Ramadan et particulièrement les nuits impaires. Généralement située à  la 27è nuit, l’heure est au recueillement et au pardon. Don de soi Instauré par le Coran et la Souna, le jeûne, élément central du Mois Saint, relève de l’exercice physique et mental pour ceux qui se livrent au rituel. Certaines personnes en sont exemptées telles que les enfants, les personnes âgées, les malades chroniques ou mentaux, les femmes enceintes, en période de menstruation ou d’allaitement, ou encore certains voyageurs. Le jeûne musulman comporte une dimension purificatrice et expiatoire symbolisée par l’acte de renoncer à  manger, à  boire, à  avoir des relations sexuelles de l’aube au coucher du soleil. Il relève aussi de l’ascèse spirituelle. Le Ramadan est en effet une période d’intense recueillement et d’adoration profonde d’Allah. Don à  Dieu Par la prière, le fidèle se plonge dans l’ascèse qui le purge de ses pêchés. Ces instants doivent le rapprocher de Dieu et des préceptes coraniques. Cinq fois par jour, le jeûneur (Soumbaka) rend gloire à  Dieu et à  son prophète Mahomet. Vers quatre heures du matin, la communauté des fidèles s’éveille pour la première coupure du jeûne. Elle sera accompagnée une heure plus tard d’un instant de recueillement, jusqu’à  6 heures du matin. Cette prière ouvre le bal des suivantes, scandant quotidiennement la vie du fidèle pendant un mois lunaire. « A 6 heures, tu te lèves deux fois, à  14 heures, tu te lèves quatre fois, à  16h, tu te lèves quatre fois, à  18h, tu te lèves deux fois, à  20h, quatre fois », explique Aboubacar. A 18h30, lorsque la nuit tombe, le jeûne est rompu jusqu’à  4 heures. Mais le partage spirituel se poursuit. Après 20 heures, durant la « Nafla », ou grande prière du soir, le fidèle s’inclinera dix-sept fois. Certains se retrouvent à  la mosquée pour l’accomplir et réciter des prières correspondant chacune à  un trentième du Livre. La lecture intégrale, individuelle ou collective du Coran se pratique donc tout au long du Mois Saint. Une façon de renouer avec les enseignements de l’Islam. Don et partage Les autres actions menées par les jeûneurs durant le Mois saint se font dans un esprit de don et de partage. Les opérations de charité menées par la communauté musulmane s’intensifient : distribution de repas par les femmes aux abords des mosquées, don de vivres et de denrées alimentaires (riz, sucre principalement). Le Ramadan est aussi l’occasion de faire des cadeaux à  la famille ou aux amis, d’offrir des vêtements ou des chaussures aux plus démunis. Le mois de jeûne permet donc aux musulmans du Mali de renouer avec autrui dans le respect de valeurs très fortes telles que l’entraide et la solidarité. En famille, la pratique consiste à  distribuer du sucre à  ses parents. On va ainsi de maison en maison avec un ou deux kilos de la précieuse denrée pour contenter les siens. On peut aussi donner de l’argent oou des fruits, apporter des repas lors de la coupure. C’est une forme de rapprochement et de partage entre membres d’une famille élargie.