Cinéma : De la relance des infrastructures

Avec l’essor de la piraterie, les salles de cinéma font grise mine. Seul le Magic Cinéma (Ex-Babemba) fait de la résistance. Afin de pallier à cette anomalie, plusieurs projets sont en cours pour la renaissance cinématographique au Mali.

Nostalgique, Ousmane Koné, grand fan de cinéma, se remémore sa jeunesse. Ce presque cinquantenaire tout en amertume regrette cette époque qu’il qualifie de « dorée ». En dépit d’un accès difficile, les places étant très limitées, Koné était un adepte des salles de cinéma. « Une vraie cacophonie régnait pour pouvoir accéder aux salles, mais c’était une passion. Je ne pouvais me passer des films hindous, de karatés ou d’actions comme Rambo, une programmation qui donnait envie », raconte-t-il.

Cette période semble aujourd’hui bien loin. Le Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM) ne dispose que de six salles de cinéma à travers le pays. La Salle Elhilal de Medina Coura, les salles de cinéma de Kati, Mopti et San, le Meketan de Koulikoro et le Miérouba de Ségou. « La salle de MedinaCoura marche un peu, mais pour faire plus de recettes, nous accompagnons les films hindous, américains avec des productions classés X », confie, amer, Tièkoura Sangaré, gérant de salle. Cela fait plus d’une décennie que le Miérouba de Ségou n’attire plus grand nombre, les cinéphiles s’y font rares et la salle est désormais dévolue aux rencontres politiques, conférences et concerts assure Mamadou Sangaré, directeur général adjoint du CNCM.  Le Vox, le Rex, ABC ou encore le Lux à Bamako ont tout simplement disparus. Afin d’impulser la relance, le CNCM mise sur des opérateurs avec lesquels contracter un contrat de bail. « Nous avons une seule exigence, que l’opérateur mette au cœur de ses activités l’exploitation cinématographique », explique Mamadou Sangaré. La salle de Kati a déjà trouvé preneur et des travaux de réfection sont en cours.

Projets en perspective Pour faire face aux problèmes que connaissent les salles de cinéma au Mali, l’Etat a mis en place un fonds d’appui à l’industrie cinématographique est sur le point d’être finalisé. De plus, les deux rives du district de Bamako devraient bénéficier chacune d’un complexe cinématographie d’ici fin 2019. Le groupe Canal, quant à lui, prévoit d’étendre son projet Olympia au Mali. Ce dernier sera composé d’une salle de cinéma de 300 à 700 places et d’une salle de spectacle. « Nous sommes convaincus que le cinéma joue un rôle dans le développement de la culture et de l’art d’un pays » assure Moussa Thiemoko Dao, directeur général de Canal+ Mali.