MENIC : Choguel Maïga prend les commandes

Après un long tête-à -tête sur l’ensemble des dossiers concernant le département, les deux ministres ont rencontré le personnel du ministère pour la cérémonie officielle de passation de service. C’était dans la soirée du mardi 13 janvier 2015 à  la cité administrative. Le ministre sortant Mahamadou Camara a d’abord remercié ses collaborateurs pour leur engagement et les a exhorté à  accompagner son successeur pour qu’il puisse réussir sa mission. Les défis sont nombreux dira M. Camara à  son successeur. « Je sais que dans le domaine vous avez une certaine expérience. Je n’ai aucun doute que vous saurai relever le défi » a-t-il affirmé. Comme grands chantiers, on peut citer la stratégie Mali numérique 2020 qui a été élaborée, la mise en place du centre d’information du gouvernement du Mali qui sera un outil de coordination, d’exécution de la politique de communication gouvernementale, le basculement vers le numérique en juin 2015, la réforme des médias publics. Le travail continue « J’ai passé d’agréables moments avec le ministre Camara et apprécié sons sens du respect de la loi, des institutions mais aussi du respect des aà®nés » a rappelé le nouveau locataire du MENIC, au moment o๠était à  la tête de l’Autorité malienne de régulation des télécommunications/TIC et postes (AMRTP). En se prononçant sur les dossiers qui l’attendent, le porte-parole du gouvernement affirme que le travail qui a été abattu pendant les neuf derniers mois est immense. « Je pèse toute la responsabilité qui est la mienne de poursuivre le travail. C’’est un train que nous prenons en marche » a souligné Choguel Kokalla Maà¯ga. C’’est pourquoi il a demandé au personnel de rester disponible comme il l’a été avec son prédécesseur et compte sur ce dernier pour faire avancer les dossiers.

« Mali Numérique 2020 » : l’avant-dernière étape du challenge

Après avoir planché pendant quatre mois sur la Politique nationale des technologies de l’information et de la communication, et s’être s’inspiré des meilleures pratiques existantes en Afrique et dans le monde, le groupe d’experts mandaté par le ministère de l’économie numérique de l’information et de la communication (MENIC), soumet ses propositions à  l’Atelier national de validation qui se tient ce jeudi et vendredi au CICB. Il a été demandé aux experts de définir les axes stratégiques du développement durable de l’économie numérique à  l’horizon 2020. l’ouverture des travaux a été présidée par le Premier ministre Moussa Mara, qui avait à  ses côtés, le ministre de la communication Mahamadou Camara et les représentants de la Banque mondiale et du PNUD au Mali. Au cours de cet atelier participatif, les intervenants vont élaborer un plan d’actions, évaluer et définir les valeurs des indicateurs à  atteindre d’ici 2020. Faire du Mali un Hub technologique en Afrique de l’Ouest Mali Numérique 2020 a été construit autour d’une vision et des ambitions claires pour positionner le Mali comme un des Hub technologiques en Afrique de l’Ouest. Il s’agira de faire du numérique, un vecteur du développement humain durable, une source de productivité et de valeur ajoutée pour les autres secteurs économiques et pour l’Administration Publique, etc. En s’appuyant sur le numérique, le Mali veut atteindre les objectifs du millénaire pour le développement à  l’horizon 2020. Pour le MENIC, ce rêve est possible parce que le Mali regorge de talents, d’expertise. Il y aussi un engagement fort du secteur privé et une réelle volonté politique a affirmé M. Camara. Il a insisté sur le suivi de la stratégie dans la durée. Le plus dur, selon lui est l’exécution et la recherche de financement pour l’accompagner. Le Premier ministre a, pour sa part, rassuré le ministre que la stratégie sera mise en œuvre. Elle aura un impact en termes de gouvernance et de progrès pour les Maliens, a-t-il souligné. l’e-gouvernement doit être une nécessité, et l’on doit doter les administrations centrales de moyens de communication, (vidéo conférence, etc.) a ajouté le Chef du gouvernement. Le projet final qui sortira de cet atelier, sera soumis au gouvernement pour adoption. Des projets TIC innovants A l’issue des différentes communications, des projets dans le domaine des technologies ont été présentés au public. Le concepteur de YUV Smart, Aliou Yattassaye a présenté le prototype de la tablette qu’il est en train de développer. Dans le domaine du mobile banking, Ibrahima Kanté a expliqué le fonctionnement de LEMONWAY. Grâce à  ce service, les clients ont la possibilité de faire des opérations (dépôts et retraits d’argent) à  partir de leur téléphone portable quel que soit l’opérateur télécom. Son utilisation nécessite l’ouverture d’un compte dans une agence de la Banque internationale pour le Mali (BIM) ou chez des distributeurs agrées Lemonway. L’on peut payer directement avec le téléphone chez ceux qui disposent du terminal Lemonway comme à  la la pharmacie ou au restaurant par exemple. Basé sur le concept du marketing relationnel, Lemonway ambitionne de créer 100.000 emplois au Mali. Pour le moment 100 emplois sont créés indique M. Kanté. Une autre innovation, c’est celle de Mamadou Sidibé. « Lenali » selon son concepteur est une sorte de Viber à  la malienne et développée pour tout type de mobile. Il veut connecter les Maliens et amis du Mali partout o๠ils se trouvent. Dans la catégorie Projet senior, Mamadou Diallo a parlé de son ordinateur « Limmorgal » (calculateur, en langue peulh). Il est doté du logiciel libre « Ubuntu », d’une carte flash qui sert de disque dur, d’un clavier et d’une souris. Selon M. Diallo, la machine a été conçue avec du matériel simple et relativement bon marché. Un boitier installé à  l’arrière de l’écran contient tous les accessoires et terminaux de commande. Il peut fonctionner à  l’énergie solaire grâce à  sa faible consommation.

Mahamadou Camara, des médias à la politique…

Dans un contexte malien o๠il faut gravir les échelons un à  un pour se hisser au sommet de l’état, l’ascension politique de Mahamadou Camara apparaà®t fulgurante. Après un bac économique, il se tourne vers les études et obtient un DESS en gestion et commerce international à  la Sorbonne. Puis il fréquente HEC, la prestigieuse école des hautes études commerciales de Paris qui le prépare à  devenir un grand patron. Suivront des stages de qualification dans divers domaines. Mais C’’est au Groupe Jeune Afrique que Mahamadou Camara acquiert une expérience professionnelle dans la gestion, le journalisme, la communication et l’édition. En 2003, il devient Directeur adjoint de la publication Ecofinance du groupe de presse, puis Chef de cabinet de Béchir Ben Yahmed (BBY), magnat du groupe Jeune Afrique. Très vite, Mahamadou Camara sait gagner de la confiance de BBY, qui lui confie les rênes de titres phares comme The Africa Report, et plusieurs hors séries sur l’économie, un domaine pour lequel il se passionne. De fréquents allers retours au Mali, l’emmèneront ensuite à  s’installer à  Bamako, o๠il lance en 2009 le Journaldumali.com, un site d’actualité et d’information en ligne. l’entrepreneur touche aussi à  l’édition avec les Editions Princes du Sahel, la communication et la régie publicitaire à  travers plusieurs sociétés de droit malien. Les perspectives sont là  mais aussi les bonnes rencontres. Résultat, rigueur et amour du travail bien fait, sont les leitmotivs d’un homme à  qui ses collaborateurs ont du mal à  arracher un compliment mais qui lorsqu’il arrive, surprend toujours. « C’’est un homme sympathique, de prime abord, mais qui a des qualités indéniables de communicant et est très professionnel », commente un collaborateur. Des médias à  la politique Des affaires à  la politique, il n’y a qu’un pas. Une rencontre va modifier le destin de Mahamadou Camara. Elle a eu lieu pendant « les années Jeune Afrique », mais C’’est à  partir de 2009 qu’un rapport de confiance et d’affection s’établit avec Ibrahim Boubacar Keita. Le jeune entrepreneur deviendra l’assistant, le conseiller, puis le Directeur de cabinet du Président du Rassemblement pour le Mali (RPM) en 2011, à  une époque o๠ce dernier est dans le creux de la vague. Au moment o๠le parti des Tisserands s’apprête à  reconquérir Koulouba pour la présidentielle 2012, Camara a toutes les cartes en main pour relancer la communication de la machine RPM. Mais le coup d’état du 22 Mars 2012 ralentit les ambitions du parti et celles de toute la classe politique malienne aux abois. Il faut prendre son mal en patience. 2013 est l’année de tous les succès. Mahamadou Camara à  la veille de la présidentielle de sortie de crise, va participer au plus haut niveau à  la campagne du candidat IBK. « Il fait partie de ceux qui ont véritablement conçu le programme de cette campagne de bout en bout, et a joué un rôle clé en tant que porte-parole », confie un de ses proches. La campagne a été basée sur des slogans forts, comme « l’honneur du Mali, et le bonheur des Maliens », avec un accent sur la personnalité d’IBK. Les Maliens sont séduits. Le 11 août 2013, le succès sera total après la victoire éclatante d’IBK plébiscité à  78% des suffrages au second tour. Camara est nommé Directeur de Cabinet du chef de l’état, avec rang de ministre, en septembre 2013. Du Cabinet au ministère A la faveur du remaniement d’avril 2014, Mahamadou Camara, qui jouit de toute la confiance du président, se voit confier le portefeuille de l’économie numérique, de l’information et de la communication, un département, dont il n’avait pas souhaité prendre la charge en septembre 2013. Cette fois ci, nanti d’une expérience au plus haut niveau de l’Etat, il n’a pas hésité, conscient qu’il devra s’attaquer à  la réforme de l’audiovisuel. Il ambitionne aussi de faire aboutir le chantier de création d’une grande école de journalisme au Mali, dans un contexte o๠la profession est très peu réglementée et régie par les organisations faitières de la presse. Pour lui, les «technologies de l’information et de la communication sont un moyen d’accélérer le développement, à  travers la numérisation de l’administration et la démocratisation de l’Internet ». Gageons que le jeune ministre qui connait bien le secteur saura s’en tirer avec brio, sans oublier qu’il aura aussi pour mission d’optimiser la communication du gouvernement Mara. Mahamadou Camara est marié et père d’une fille. Il pratique le basket-ball et le tennis et parle Anglais, Malinké et Espagnol.

Six mois d’IBK : « Honorable », dixit Mahamadou Camara

Il est souvent reproché à  l’exécutif, un déficit de communication sur la situation du pays à  savoir la question du nord, le dialogue en cours avec les groupes armés, l’économie, etc. Quand communication il y a, C’’est la presse étrangère qui est souvent privilégiée. Après la prise de fonction du président de la République Ibrahim Boubacar Keita le 4 septembre 2013, son directeur de cabinet est revenu sur l’action qui a été menée pendant les six premiers mois du mandat d’IBK. M. Camara a reconnu que « C’’est une lourde responsabilité et que la tâche est très difficile dans la mesure o๠les défis sont nombreux ». Pour lui, « il était difficile de mettre en œuvre une politique volontariste parce que les marges de manœuvre budgétaires étaient limitées car les caisses étaient vides et le budget de l’Etat était contracté de 30% ». Toutefois, il « pense que le bilan est plus qu’honorable compte tenu de la situation qui était celle du pays ». La première phase du mandat d’IBK, d’après le directeur de cabinet, concerne la normalisation à  plusieurs niveaux : d’abord institutionnelle avec la mise en place d’une nouvelle Assemblée nationale, militaire ensuite avec le rétablissement de la chaà®ne de commandement et la réforme en cours des forces de défense et de sécurité, diplomatique et économique avec la confiance retrouvée avec l’ensemble des pays voisins et les partenaires internationaux. Pour ce qui concerne la question du nord, il rappelle que le processus de dialogue et de réconciliation nationale a été engagé à  travers les Assises du Nord, les états généraux de la décentralisation. « Quelques recommandations de ces Etats généraux ont été prises en compte à  l’instar du report à  six mois de l’élection communale »,précise Camara. « s’attaquer aux problèmes quotidiens des Maliens » Selon M. Camara, la deuxième phase débutera au cours de cette année, « sans pour autant que la première ne soit terminée. Il s’agira de s’attaquer aux problèmes quotidiens des Maliens à  savoir, la question du pouvoir d’achat, de l’emploi, de l’éducation, de la santé et des infrastructures. Les mesures sont lancées et il y a un programme d’actions gouvernementales en vue, qui va accélérer dans les mois à  venir ». Parlant de la présence des membres de la famille du président au gouvernement et à  l’Assemblée, le directeur répond qu’« il n’y a aucune de monarchie dans la gestion des affaires de l’Etat et que le président n’a rien à  avoir avec les choix opérés. Il est au-dessus de tout cela, car étant le président de tous les Maliens. Tous ceux qui occuperont un poste, ce sera sur la base de la compétence de l’intégrité et du patriotisme». Sur la prétendue guéguerre qui oppose certains caciques du Rassemblement pour le Mali (RPM), il affirme ne pas croire aux rumeurs de scissions. « Je fais confiance au sens de la responsabilité des uns et des autres», résume Camara. A quand le remaniement post-législatives ? « Un remaniement aurait été logique dans la foulée si les résultats avaient donné une majorité qui n’est pas conforme à  la majorité représentée au sein du gouvernement. (…) C’’est la prérogative du chef de l’Etat qui, à  tout moment pense que C’’est nécessaire, peut procéder au réajustement ». En conclusion, pas de remaniement à  l’horizon.

Mali : Randgold Resources conteste un redressement fiscal de 35 millions d’euros

Le groupe minier britannique Randgold Resources a porté le différend qui l’oppose aux autorités maliennes devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), un tribunal d’arbitrage international basé à  Washington. La compagnie minière conteste le redressement fiscal de 23 milliards de F CFA (35 millions d’euros) imposé au titre de taxes non perçues entre 2008 et 2010 sur les salaires des employés étrangers de la mine d’or de Loulo. Ce recours au Cirdi intervient après l’échec des négociations menées entre la direction du groupe et le gouvernement. Selon Mahamadou Samaké, directeur régional de Randgold pour l’Afrique de l’Ouest, interrogé par Reuters, la convention minière conclue avec l’à‰tat malien stipule que l’entreprise n’est soumise qu’aux impôts expressément inclus dans cet accord. Ce qui exempterait Rangold des taxes créées postérieurement à  sa signature. Cette interprétation est contestée par le gouvernement malien qui a pourtant revu à  la baisse ses réclamations, initialement fixées à  43 milliards de F CFA. Un partenariat mutuellement satisfaisant Dans un communiqué diffusé sur le site de l’entreprise, Mark Bristow, directeur exécutif de Randgold rappelle néanmoins le « partenariat mutuellement satisfaisant » et la « coopération fructueuse » avec l’à‰tat malien. La compagnie minière, qui a annoncé une chute de 62 % de son bénéfice au deuxième trimestre, devrait quand même reverser 170 millions de dollars à  l’à‰tat malien sous forme de taxes et de redevances. Par ailleurs, le Mali a renoncé à  ses redevances pour les 22 mois de la durée du projet d’élargissement du puits de Morila.

Pour Hollande, les élections doivent avoir lieu sur « tout le territoire malien »

Vendredi 10 mai, lors d’un point presse organisé à  l’à‰lysée après un entretien avec le président nigérien Mahamadou Issoufou, François Hollande s’est montré ferme sur l’épineuse question des élections présidentielle et législatives prévues au mois de juillet au Mali. « Ces élections doivent se tenir sur tout le territoire malien, j’insiste bien, sur tout le territoire malien. Aucune fraction du Mali ne doit être privée de la possibilité d’organiser le scrutin », a déclaré François Hollande devant des journalistes. à€ « Kidal (dans le nord-est du pays) comme dans le reste des villes maliennes », a-t-il soigneusement insisté. « Nous devons faire en sorte que l’administration malienne civile puisse être installée partout pour l’organisation de ces élections. Et la France, à  travers sa présence militaire, et d’autres armées y contribueront », a-t-il précisé. Combat asymétrique La France et le Niger sont « attachés » à  ce que le scrutin ait lieu « à  la fin du mois de juillet », a souligné le président français. « Non seulement, l’opération Serval a réussi militairement, mais elle peut maintenant déboucher politiquement. Et dans la lutte contre le terrorisme, la politique est aussi une arme », a fait valoir François Hollande. « La démocratie, les élections, la sécurité, la qualité du développement, tout cela contribue à  lutter contre le terrorisme », a-t-il ajouté. « Aujourd’hui, nous pouvons considérer que les terroristes et les trafiquants de drogue sont militairement vaincus, même s’ils vont continuer à  développer des opérations asymétriques », a pour sa part commenté Mahamadou Issoufou. Toutefois, en raison de ces « actions asymétriques que vont développer les terroristes au Mali », la future mission de l’Onu au Mali ne doit pas être de type « classique » pour les Nations unies, mais « avoir un mandat fort, un mandat offensif », a indiqué le président nigérien. (Avec AFP)

Mahamadou Issoufou : les djihadistes sont en train de « tuer » l’Islam (VIDEO)

Pour le Chef de l’Etat du Niger, dont le pays s’est engagé aux côtés du mali dans la guerre de reconquête du territoire aux mains des « djihadistes » depuis des mois, ces combattants se battent pour tout sauf pour l’Islam.

« Zaki » débarque au Palais présidentiel du Niger

« Je serai le président de tous les Nigériens », a déclaré M. Issoufou lors d’une cérémonie au Palais des sports de Niamey devant plus de 3.000 personnes. Une dizaine de chefs d’Etats africains dont Abdoulaye Wade, Amadou Toumani Touré, Denis Sassou N’Guesso, Ali Bongo, Yayi Boni ou Helen Jonson Sirleaf, ont assisté à  cette investiture. M. Issoufou a prêté serment, la main droite posée sur un exemplaire du Coran. Il a rendu hommage au chef de la junte, le général Salou Djibo, le qualifiant de « soldat de parole » pour « avoir tenue da promesse » de rendre le pouvoir aux civils. Mahamadou Issoufou dit « zaki » (le lion en langue haoussa), n’est pas un inconnu de la vie sociopolitique nationale. Il a été pendant 20 ans opposant aux différents régimes qui se sont succédé et leader du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya). «l’homme au bonnet rouge» est né à  Dandadji en 1952, dans la Région de Tahoua et est de l’ethnie Haoussa. Ingénieur civil sorti de l’Ecole nationale supérieure des mines de Saint-Etienne en France, Mahamadou Issoufou commence sa carrière dans la fonction publique nigérienne. Il occupe plusieurs fonctions, notamment celle de directeur des Mines au ministère des Mines et de l’Industrie de 1980 à  1985, avant de s’engager résolument en politique en créant son parti en décembre 1990.A la faveur de la Conférence nationale souveraine du Niger à  laquelle il participe du 29 juillet au 3 novembre 1991, il se fait une notoriété politique et se positionne comme une nouvelle alternative. Les législatives de 1993 consécutives à  l’ouverture au pluralisme démocratique le consacrent député à  l’Assemblée nationale, car il réussit à  se faire élire dans la circonscription de Tahoua, sa région d’origine. Mais il n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. C’’est ainsi qu’il se présente à  la présidentielle du 27 février 1993 et arrive en troisième position, avec 15,9% des suffrages. Il est depuis député à  l’Assemblée Nationale nigérienne. Entre temps, il est nommé au poste de Premier ministre et chef du gouvernement en 1993 sous la présidence de Mahamane Ousmane. Courtois et ouvert, il sait néanmoins être très ferme quand il le faut. Comme par exemple lorsqu’il démissionne de son poste de Premier ministre, pour cause de divergences politiques. Son élection au Niger couronne à  la fois le parcours politique d’un homme et d’un parti, ainsi que l’engagement des militaires au respect des principes démocratiques, que les acteurs politiques doivent être les premiers à  faire leur également. Un exemple à  la fois pour les politiques mais aussi pour les militaires africains. Et Issoufou, dont l’ouverture est louée par ses compatriotes, a un grand défi à  relever: faire en sorte que l’armée n’interfère plus dans le jeu politique au Niger. Ou que le fameux bonnet rouge ne lui manque pas sur la tête. Les défis du Zaki » « Je sais que les attentes des Nigériens sont fortes et que j’incarne un nouvel espoir », a dit M. Issoufou dans son discours, en promettant toutefois « d’éradiquer la faim » et de « combattre « la corruption » et « l’insécurité » au Niger. Face au terrorisme, le nouveau président prône « une coopération plus forte entre les Etats du Sahel » et s’engage à  doter l’armée nigérienne en « ressources humaines bien formées et en équipements adéquats ». La réconciliation nationale est un autre des chantiers pour le nouveau président. Il a d’ores et déjà  pris le problème à  bras le corps avec la nomination pour la première fois dans l’histoire du pays, d’un Premier Ministre touareg. Il a nommé dans la soirée M. Brigi Rafini, sexagénaire, ex-député de la région d’Agadez pour le Rassemblement pour la démocratie et le progrès (Rdp), parti du président Ibrahim Baré Maà¯nassara. Administrateur de formation, M. Rafini a occupé des postes ministériels sous le régime du général Maà¯nassara (1996-1999) et a été plusieurs fois maire de la localité d’Iférouane o๠d’importants combats se sont produits entre l’armée et les rebelles touareg de 2007 à  2009.

Niger: Mahamadou Issoufou vainqueur de la présidentielle

M. Issoufou a obtenu samedi quelque 1,8 million de voix, soit 57,95%, devançant l’ex-Premier ministre Seà¯ni Oumarou (1,3 million de voix, 42,05%), a annoncé Gousmane Abdourahamane, président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), lors d’une cérémonie à  Niamey. Le taux de participation a atteint 48,17%, en-deçà  des 51,56% du premier tour du 31 janvier. Le second tour, dont le bon déroulement a été salué par les observateurs internationaux, était destiné à  rétablir un régime civil après un an de junte militaire, à  la suite du coup d’Etat de février 2010 contre Mamadou Tandja. Ces résultats provisoires de la Céni doivent désormais être transmis au Conseil constitutionnel, qui a 15 jours pour proclamer les résultats définitifs. L’investiture du nouveau président est prévue le 6 avril. Lors de sa première déclaration à  la presse, à  son domicile après l’annonce de la Céni, M. Issoufou a « remercié » les Nigériens de l’avoir « désigné pour cinq ans pour (les) servir ». Le « peuple nigérien » a « arbitré avec beaucoup de sagesse dans le calme, dans la transparence, en faisant preuve d’une grande maturité politique, d’un sens élevé des responsabilités », a-t-il dit, vêtu d’un grand boubou blanc et coiffé d’un bonnet traditionnel rouge. Entouré d’un important service de sécurité et de militants, il a également « salué et remercié » la junte au pouvoir dirigée par le général Salou Djibo, qui a « conduit ce processus (de transition) avec beaucoup de doigté et de responsabilité ». Il a enfin rendu hommage aux militants de son Parti nigérien pour la démocratie et la socialisme (PNDS), et à  ceux du Mouvement démocratique nigérien (Moden) de son allié, l’ex-Premier ministre Hama Amadou. Arrivé en tête (36%) au premier tour, M. Issoufou partait favori grâce au soutien de M. Amadou (19%). M. Oumarou (23%) bénéficiait pour sa part du ralliement de l’ex-chef de l’Etat Mahamane Ousmane (8%). Les deux finalistes avaient des profils radicalement différents: le vainqueur a été l’éternel adversaire de Mamadou Tandja, alors que son rival malheureux est l' »héritier » autoproclamé du chef de l’Etat déchu et détenu depuis un an, dont il fut Premier ministre. Quelque 6,7 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes dans ce pays sahélien, important producteur d’uranium mais classé parmi les plus pauvres du monde. Le pays doit faire face aussi à  la menace croissante d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), qui multiplie les rapts d’Occidentaux.