Housseini Saye : « Nous devons tout faire pour empêcher nos frères de partir »

La semaine dernière, des populations peules de Bandiagara ont commencé à quitter la ville suite à une rumeur d’attaque qui les viserait. Une relative accalmie surviendra après une lettre du maire, Housseini Saye, appelant les populations au calme. Il fait le point de la situation pour Journal du Mali.

Quelle est la situation aujourd’hui à Bandiagara ?

Il y a une relative accalmie dans la tête des gens, mais personne n’a aucune assurance aujourd’hui compte tenu de tout ce qui prévaut. Mais, depuis notre communiqué et le démenti des chasseurs face à la rumeur disant qu’ils exigeaient des communautés peules de quitter la ville, il y a de quoi se rassurer et avoir un peu confiance. La peur est née du fait qu’on a attribué cette rumeur aux chasseurs dozos, ce qu’ils ont catégoriquement démenti. Où ces populations vont-elles aller ? Elles sont maliennes comme toutes les autres. Elles sont nées et ont grandi ici. Nous, cela nous attriste et nous humilie. On ne doit pas se fier aux rumeurs et se déstabiliser soi-même.

Dans votre lettre, vous avez parlé de négociations en cours pour enrayer la crise. Quels sont ceux qui y prennent part ?

Tout le monde. Nous négocions entre les chasseurs et les autres groupes armés. Il y en a certains qu’on ne connait même pas. Nous faisons de notre mieux pour trouver des intermédiaires et échanger avec eux. Cela donne des prémices, car on parvient à se dire certaines choses, même si ce ne sont pas des éléments sur lesquels on peut asseoir  tout de suite quelque chose. Nous essayons de parler avec ceux qui détiennent les armes mais aussi avec la population civile. C’est une initiative inclusive locale que nous menons depuis un certain temps.

Quel message avez-vous à lancer aux communautés ?

Ici, à Bandiagara, toutes les communautés sont unies. Il n’y a pas de Dogon différent du Peul et vice-versa. À Bandiagara il n’y a que des Bandiagarois. C’est pourquoi j’appelle cette communauté à plus de solidarité. Voir une partie des gens avec qui vous êtes nés et avez grandi partir sous vos yeux, montre une passivité qu’il faut dénoncer. On ne peut pas empêcher les gens de partir, mais nous devons tout faire pour qu’ils restent. Je demande la présence effective de l’armée, car c’est l’absence des forces armées qui crée tout le problème. Quand vous voyez une personne mourir devant vous, un village incendié, à qui pouvez-vous donner l’assurance qu’il y a la paix et qu’il faut rester ? L’État doit s’assumer, ouvrir des enquêtes sur ce qui se passe et lutter contre l’impunité.

Le Maire de la commune VI révoqué de ses fonctions

« Sur le rapport du ministre des Collectivités territoriales, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant révocation de Monsieur Alou COULIBALY, Maire de la Commune VI du
District de Bamako »,  peut-on lire sur le communiqué du  conseil des ministres du 2 mai 2018. Une décision dénoncée par le parti de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), mais qui aurait pu être évitée, selon certains observateurs.

En droit malien la décision de révocation peut être envisagée  après la suspension, « lorsque la faute reprochée est estimée suffisamment grave. Les deux formes de sanctions ne s’excluent pas », explique Maître Amadou Tiéoulé Diarra, avocat au barreau du Mali et professeur de droit. Ce qui est le cas, selon le ministre des Collectivités territoriales qui s’exprimait sur la question, à l’issue du conseil des ministres. « A la suite des rapports de l’inspection de l’intérieur ( .. .) Les faits qui lui ont été reprochés non seulement étaient  vrais, mais étaient très graves. »

Bien que relevant du pouvoir discrétionnaire du conseil des ministres, la décision de révocation doit respecter les règles en la matière, note Maître Diarra. Notamment, les arguments, car « la révocation doit être motivée. » Ce qui signifie que la décision peut être attaquée devant le juge administratif qui peut l’invalider en cas « d’absence de motifs ». Une démarche que s’apprête à engager, l’URD dont les responsables ne sont  guère étonnés par cette décision. « Nous ne sommes pas étonnés, depuis la suspension, nous savions que c’était le but principal. Mais le but recherché c’est de nous divertir », affirme Monsieur Moussa Seye Diallo, secrétaire général adjoint chargé de la communication du bureau national de l’URD.

Décision politique ?

En tout cas « la démocratie n’y gagne pas », car « politiquement certains peuvent penser que le jeu n’en vaut pas la chandelle », parce que la suspension du Maire serait la conséquence de sa décision d’accorder un espace à  Monsieur Moussa Sinko Coulibaly pour son meeting , estime Maître Diarra. Ajoutant que le ministre des Collectivité territoriales « aurait pu simplement annuler les décisions prises par le Maire et cela aurait donné des leçons. »

Estimant que le Maire Alou Coulibaly a fourni suffisamment d’explications, le secrétaire général adjoint de la communication de l’URD affirme que c’est son parti qui est visé. « A l’URD nous sommes légalistes, nous restons derrière la loi, nous nous défendrons, mais nous ne nous laisserons pas distraire. »

Révoqué, le Maire perd ses fonctions d’officier de police judiciaire mais demeure membre du conseil municipal.

En route pour une féminisation de la classe politique ?

Selon le dernier recensement, les femmes représentent 50,4 % de la population malienne. Pourtant, cette majorité n’est pas visible au sein des instances de prises de décisions politiques.

Vendredi, peu avant une plénière à l’Assemblée nationale, Fatimata Niambali vient d’affronter les embouteillages de Bamako. La députée de la circonscription de San s’en excuse. Celle qui a fait ses premières armes politiques aux côtés de sa mère se souvient. « J’ai eu la chance d’avoir une mère qui a milité à l’ADEMA. Je la suivais dans ses mouvements. J’ai eu envie de lui emboîter le pas. Je suis partie à San en 1994 et j’ai tout de suite intégré des associations de femmes. C’est là que tout a commencé ». Le constat sera sans appel : l’absence des femmes dans les instances de prises de décisions est évidente. Car « dans la plupart des décisions prises en politique les femmes ne sont pas mises en avant ». Plusieurs facteurs expliquent cette sous-représentation de la gent féminine, comme le poids des traditions, la méconnaissance des rouages des partis et la supposée non-solidarité des femmes. Pour la députée Niambali, c’est le soutien de son époux qui lui a permis de s’épanouir dans ses activités politiques. « Si vous parvenez à convaincre votre époux, vous avez fait le plus gros du travail. Le reste de l’entourage se rangera du côté de votre mari ».

Pourtant, des femmes maliennes dans la lignée d’Aoua Kéïta, il y en a. À l’instar de la Maire de la Commune III de Bamako, Mme Djiré Mariame Diallo, Présidente du Réseau des femmes conseillères municipales du Mali (Refcom). L’avènement de la démocratie a été le point de départ de son engagement. Selon elle, pour susciter des vocations, « il faut informer, éduquer et sensibiliser. Les jeunes doivent avoir une éducation solide, qui se fera avec le temps, car la politique est un apprentissage perpétuel. Entrer en politique, cela ne se décrète pas, cela se prépare ». Madame Djiré Diallo est à ce jour la seule femme Maire d’une commune à Bamako, succédant à Mme Konté, ex Maire de la Commune I.

Une avancée doit être soulignée. La célèbre Loi 052 instituant la promotion du genre, qui instaure aux postes nominatifs et électifs un quota homme / femme de 30 % au minimum pour chaque sexe. Selon les chiffres de la MINUSMA, la part des femmes au sein des postes parlementaires n’était en 2015 que de 9,5%, pour seulement 1,14% au poste de Maire.

Oumou Sall Seck, le trait d’union

C’’est avec son habituel sourire que Madame Sall Oumou Seck nous reçoit chez elle. Habillée dans le traditionnel dampé, elle est à  l’aise face à  la presse, dont elle s’est faite une alliée, surtout pendant la crise de 2012, o๠sa voix était l’une des plus entendues au Mali et ailleurs. La native de Kidal n’y va pas par quatre chemins : « je suis métisse, ma mère est touarègue Ifoghas et mon père peul, je suis donc un trait d’union ». Cet engagement à  être un pont entre les communautés, elle l’a partagé et s’est battue pour la cohésion sociale au plus fort de la crise, à  travers son association justement dénommée « Trait d’union ». Mais C’’est en 2001 que son leadership l’a propulsée sur le terrain politique, à  travers un club de soutien aux actions du Président ATT, créé avec des amis, qui fusionnera ensuite avec d’autres associations pour créer le Mouvement Citoyen. Elle en devient vice-présidente, un poste qu’elle conserve à  la création du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES). Mais en 2011, contre toute attente, elle adhère à  l’Union pour la République et la démocratie (URD), et soutient son candidat Soumaà¯la Cissé lors de l’élection présidentielle de 2013. à‰lue depuis 2004 à  la tête de la commune urbaine de Goundam (région de Tombouctou), o๠elle a vécu, elle assure n’avoir « d’autre projet que de présenter un vrai programme de développement et de tenir mes engagements ». Ses administrés le reconnaissent, même ceux des partis adverses, et mettent à  son actif centres de santé, adductions d’eau, centre multifonctionnel pour les femmes, terrain de basket, transformation de produits locaux, construction d’écoles et de centres de formation professionnelle. l’épouse d’Abdoulaye Yaya Seck est également une pionnière de la lutte contre l’excision. Au sein de « Duma », une organisation qui contribue au développement de Goundam, elle mène une lutte acharnée contre les mutilations génitales féminines. Et ce, à  travers le financement d’activités génératrices de revenus pour les femmes afin de faciliter la reconversion des exciseuses. Pour ce combat, elle reçut en 2008 le Prix international de la Liberté décerné par le Royaume du Danemark. Artisane de l’adoption de la loi sur les quotas féminins dans les postes électifs et nominatifs, elle continue son plaidoyer. « Les femmes jouent un grand rôle dans le développement du pays. Elles sont très dynamiques dans tous les secteurs économiques, notamment l’informel. Elles ont joué un très grand rôle pour l’unité et l’intégrité de notre pays », déclare-t-elle. La formation est l’une des clés. Une raison qui l’a poussée à  retourner sur les bancs o๠elle étudie actuellement la Coopération et le développement international. à€ 47 ans, Madame le maire est également présente dans les affaires, à  travers la société CODI. Elle trouve cependant du temps pour s’adonner, trois fois par semaine, au sport et surtout pour s’occuper de sa famille.

« Etre maire au Mali » de Moussa Bagayoko : un bréviaire pour candidats et électeurs

Riche de 115 pages et articulé autour de 5 chapitres, ce livre paru en janvier dernier fait un zoom sur la fonction de maire et l’organisation de la maire. Il aborde ainsi dans ce document préfacé par l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, l’historique de la décentralisation au Mali, les qualités et aptitudes nécessaires au Mali, la précampagne et la campagne électorale, les attributions du maire et l’organisation de la marie… « Service pour les générations futures de candidats aux élections communales, la population malienne qui n’a pas eu souvent accès à  la formation dans le domaine politique, en mettant à  leur disposition un condensé des rudiments et des choses indispensables à  savoir dans la vie de maire et d’élu communal, depuis son inscription sur la liste de candidature jusqu’à  l’exercice de son mandat ». C’’est en ces mots que le jeune maire de 39 ans justifie modestement la publication du livre. l’écriture du livre était d’autant plus nécessaire que la fonction de maire, selon Moussa Bakayoko, est très convoitée mais mal comprise par les populations et même des leaders politiques qui vont à  la conquête des communes du Mali. Les informations données sur le parcours politique et le rôle du maire permettront, de l’avis du maire délégué de Djicoroni-Para, aux candidats ainsi qu’aux citoyens des villes et villages d’être mieux éclairés sur le mandat du maire. Entre le marteau et l’enclume Pour le chargé de programme justice pour mineurs au bureau national catholique de l’enfance BNCE-Mali, les maires sont entre le marteau et l’enclume. Le marteau des populations ayant voté pour eux et qui, du jour au lendemain, veulent qu’ils construisent des routes, des écoles sans que les populations elles-mêmes ne payent leurs impôts et taxes. l’enclume de l’Etat qui, a avoir transféré les compétences, ne s’est pas assuré si les collectives disposent de ressources suffisantes pour faire face aux différentes attributions qui lui confiées. Par rapport à  la décentralisation, le diplômé en sciences juridiques et politiques l’estime importante et susceptible d’impulser une dynamique aux communes. « La décentralisation est une bonne chose, elle a permis à  certaines communes du pays d’amorcer leur essor. Fondamentalement l’esprit de la décentralisation consiste à  rapprocher l’autorité aux populations et permettre aux populations de désigner directement les personnes chargées d’assurer leur développement, donc la gestion de proximité. Toutefois, il pense qu’après plus de 20 ans de pratique, l’heure doit être à  l’évaluation du chemin parcouru. « Encore faudrait-il que l’on évalue ce qui a été fait pour ensuite constater les insuffisances et travailler sur les améliorations à  faire pour le développement des communes du Mali », affirme-t-il. Sur la question du bilan de son expérience de conseiller municipal depuis 2009, Moussa Bagayoko, préfère humblement laisser le soin aux populations de dresser un bilan même s’il reconnaà®t avoir peu de son mieux pour la satisfaction de ses électeurs.

Ibrahim Sarr : « Il faut que la commune de Hawa Dembaya rentre dans ses droits »

Jouranldumali.com : Quels peuvent être les impacts du barrage de Felou sur votre localité? Ibrahim Sarr : Avec le relèvement du seuil, nous voyons de moins en moins de chutes. On se demande si cela n’aurait pas d’impact sur l’environnement. Aujourd’hui, avec toute cette mesure de sécurité autour de l’ouvrage, qui est normal bien entendu, est-ce qu’on pourrait toujours continuer à  recevoir des touristes. Je peux dire que cela peut être considéré comme un impact négatif. Nous devons donc trouver une solution avec la SOGEM, l’OMVS, ne serait- ce qu’aménager un espace qui puisse permettre aux visiteurs de venir sans pour autant poser un acte quelconque à  la sécurité de l’ouvrage. Ensuite, cette forte attente de ressource issue de reversement de patente à  la commune pourrait être difficile à  négocier avec les autorités de l’OMVS et éventuellement avec l’Etat. Nous comptons sur la promptitude du président Ibrahim Boubacar Keita qui porte une attention particulière au développement des collectivités territoriales, donc à  la décentralisation. Nous pensons qu’il va nous aider à  défendre ce dossier auprès de l’OMVS pour compenser ce manque à  gagner que nous attendons avec impatience. Quatre ans après la pose de la 1ere pierre du barrage de Felou, est-ce que, le jeunes ont eu du travail ? Est-ce que l’OMVS a versé la patente à  votre commune et quel est le montant de la compensation ? Durant trois années successives jusqu’en 2012, l’OMVS nous a accompagnés en apportant ce manque à  gagner qui est de 3.5 millions par an, mais en 2013, on a pas reçu ce montant. Quant à  la création d’emploi, nous devons reconnaà®tre aussi que dans le cadre de la construction de l’ouvrage, plus de 60% de la main d’œuvre non qualifiée était de la commune. l’apport de l’OMVS dans ce domaine a été conséquent. Par contre, en ce qui concerne les autres mesures d’accompagnement qui devraient se faire dans le cadre du projet de Felou, notamment l’électrification des villages, la création de périmètre maraà®chers pour les femmes, la création de centre pour les jeunes, etc., le tout pour un montant de trois milliards, nous sommes à  moins de 3% de réalisation. A ce niveau, C’’est une déception pour la commune et nous continuons à  engager un plaidoyer auprès de l’OMVS et de ses partenaires. Nous comptons aussi sur l’accompagnement de l’Etat pour que la commune puisse rentrer dans ses droits, C’’est un engagement qui a été pris par le conseil des ministres de l’OMVS donc qui engage l’OMVS et l’état malien.

Le maire du district, Adama Sangaré, libéré

Incarcéré depuis le 9 mai 2013, le maire du district Adama Sangaré était en prison à  Koulikoro pour atteinte aux biens publics, usurpation de biens d’autrui, faux et usage de faux. C’’est le procureur du tribunal de première instance de Koulikoro, Tahirou Diakité, qui l’avait jeté en prison le 9 mai 2013.(source: malijet.com) Après plus de trois mois passés derrière les barreaux, Adama Sangaré a retrouvé les siens lundi soir suite à  une liberté provisoire. A l’origine de son interpellation, la plainte déposée par une dame à  Magnambougou contre le maire qui aurait morcelé ses parcelles dans les constructions rurales du quartier. Selon d’autres sources, il s’agirait d’un autre particulier de Kalanbancoro qui aurait également porté plainte contre le maire Sangaré, toujours dans le cadre d’un litige foncier. Longtemps dans le collimateur de la justice au sujet des affaires de spéculation foncière, le maire du district, Adama Sangaré, avait été, dans un premier temps, interpellé et mis en garde à  vue. De nombreux propriétaires spoliés continuent aujourd’hui de réclamer leur dû à  la mairie qui a abusivement autorisé la construction d’immeubles, détruits par la suite par l’ACI. Ces dernières années, son nom avait été cité dans de nombreuses affaires, certains allant jusqu’à  évoquer l’existence d’une véritable mafia du foncier à  Bamako. Après interpellation du maire Adama Sangaré, le Procureur général près la cour d’appel de Bamako, à  l’origine de la poursuite et de la garde à  vue, avait transmis le dossier à  la Cour suprême pour que cette dernière désigne une juridiction de poursuite, en raison de la qualité de maire de Adama Sangaré. Après saisine du tribunal de première instance de Koulikoro, Adama Sangaré a été arrêté le 9 mai.

Mali : Baba Ould Cheikh, le maire de Tarkint, a été arrêté

La “prise” est d’importance pour les autorités maliennes. Une opération menée par les bérets rouges et les éléments du colonel-major Gamou a permis l’arrestation de Baba Ould Cheikh, mercredi 10 avril, à  Tarkint, la ville dont il est maire et qu’il n’avait pas quitté depuis que pesait contre lui un mandat d’arrêt délivré au mois de février. à€ Gao, il n’aura eu le temps que de prendre connaissance de ce mandat avant d’être déféré à  Bamako. Mais dans le nord du Mali, il est connu de tous et rares sont les affaires auxquelles son nom n’est pas mêlé. à€ commencer par celle surnommée « Air Cocaà¯ne », lorsqu’en 2011, un avion en provenance d’Amérique du Sud avait atterri en urgence non loin de sa commune. Mais on avait également entendu parler de lui lors des prises d’otages de 2003 et 2009, dans lesquelles il est nommé médiateur, tout en étant soupçonné d’être lié aux ravisseurs d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). Plus polémique encore, Baba Ould Cheikh, issu de la tribu arabe Lamhar, a toujours soutenu le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). à€ plusieurs reprises, ses affaires l’ont amené à  croiser le chemin d’Oumar Ould Hamaha, trafiquant et islamiste recherché, qui pourrait avoir été tué récemment lors des récentes frappes aériennes menées à  Tombouctou. Fin de l’impunité L’impunité dont « Baba » disposait semble avoir disparu avec la prise de Gao, le 26 janvier dernier. Au lendemain de la libération de la ville, alors qu’il se promène avec son ami, Sadou Harouna Diallo, le maire de Gao, Baba Ould Cheick est brièvement interpellé et gardé à  la gendarmerie. Ce n’est qu’après avoir été relâché dans des conditions encore floues, que le mandat d’arrêt est lancé contre lui. Depuis lors, il s’était retranché dans son fief, à  une centaine de kilomètres de Gao. Baba Ould Cheikh et sa grande famille ont pu asseoir leur influence dans la région, tant du côté des forces de sécurité basées dans le Nord qu’auprès des hommes politiques locaux et nationaux. Comme le maire de Gao, il est membre du PDS, le parti de l’ancien président, Amadou Toumani Touré (ATT). Dans la ville, il possède boutiques et villas cossues. Ses entreprises de transport et de bâtiment travaillent avec les plus gros acteurs économiques de la ville, mais aussi auprès du Comité International de la Croix Rouge et de la municipalité. à€ travers cette arrestation, c’est un pan de la mafia des “narco-islamistes” qui prend un sérieux revers. Dorothée Thiénot, à  Gao

Saidou DIALLO, maire de Gao : « Il n’y a plus de place pour la négociation ! »

C’’est un homme débonnaire, enjoué qui a du fuir Gao, lorsque les rebelles du MNLA y sont entrés début avril. Elu local, mais aussi hôtelier, Saidou Diallo a du quitter Gao en catimini. De maison en maison, il organise son évacuation pour échapper aux assaillants. Traversant le fleuve et prenant des véhicules de secours, il arrive à  Bamako o๠il est réfugié depuis 6 mois. Membre trésorier de la Coalition pour le Mali, cet élu du nord estime qu’il n’y a plus de place pour négocier quoi que ce soit avec les groupes d’occupation. Il espère retourner un jour à  Gao, C’’est pourquoi, il soutient une intervention armée militaire des troupes maliennes avec l’appui des forces étrangères. Entretien Journaldumali.com : Quelle solution préconisez-vous pour le nord du Mali ? Saidou DIALLO : Il est grand temps que les Maliens tirent les leçons de tout ce qui leur arrive. Il n’y a plus d’hésitation à  avoir face à  l’occupation au nord. Le peuple malien du reste, doit accompagner son gouvernement. Vous savez, ce sont les hommes qui tergiversent, sinon les femmes de Gao à  Kidal en passant par Bourem n’ont plus peur, elles l’ont prouvé, sont sorties dans la rue. Elles sont prêtes pour la guerre. C’’est dommage, parce que les hommes aujourd’hui ont peur de la survie, des conséquences d’une intervention armée au nord. Journaldumali.com : Beaucoup d’élus du nord, à  ces assises qu’organisent la Coalition pour le Mali, parlent toujours de négocier avec les occupants ? Saidou DIALLO : Négocier quoi ? Soyons sérieux, en parlant de négociations, certains oublient nos morts, nos martyrs qui sont tombés sur le front. Ils oublient les 52 ans de développement amorcé dans ce pays et qui sont aujourd’hui disloqués par l‘occupation. Les gens souffrent au nord. Alors que voulez-vous que l’on négocie avec des gens qui disent la charia ou rien. Même les américains ne veulent pas du terrorisme et luttent contre cela. Aujourd’hui, tous les Maliens doivent prendre leur responsabilité. Lorsqu’on parle de milices d’autodéfense, moi je dis que ceux qui s’entraà®nent pour libérer le nord sont de vrais patriotes. Ils peuvent venir en aide à  l’armée malienne. Qui va souder notre armée divisée aujourd’hui ? Qui peut l’aider à  combattre les ennemis si ce n’est le peuple ? Dà®tes le moi ? Quant à  la société civile, elle a son rôle à  jouer. Journaldumali.com : Comment est la situation à  Gao aujourd’hui ? Quels échos en avez-vous ? Saidou DIALLO :: Moi je ne peux aller Gao. Je n’ai pas pu y retourner depuis que J’ai quitté la ville en début avril. Vous savez, je suis aussi hôtelier de profession et J’ai beaucoup collaboré avec les forces armées, les Ukrainiens etc… Lorsque les groupes armés sont arrivés, J’ai du fuir parce que ma vie était en danger. Pendant 7 jours, je me suis caché de maison en maison, traversé le fleuve avant de prendre la route du sud. Vous savez, J’aime Gao. Gao me manque. Je suis le premier magistrat de la commune de Gao et J’ai donné beaucoup à  Gao. Alors J’espère que l’intervention militaire ne tardera plus parce que je ne veux qu’une chose, C’’est retourner à  Gao ! Journaldumali.com : Pensez-vous en tant que membre de la Coalition pour le Mali, que vous serez entendus par les autorités de transition après ces assises ? Saidou DIALLO : Vous savez, après la dernière mission qu’on a faite dans le nord, à  Gao, Kidal et Tombouctou, on a établi un rapport de synthèse qui a été envoyé au gouvernement. Nous avons même invité les membres du gouvernement à  participer à  ces assises, C’’est resté sans suite. Seul un ministre a eu le courage de s’excuser. C’’est bien dommage qu’ils ne réagissent pas à  nos recommandations mais nous continuons le plaidoyer. La société civile prend des initiatives parce que les Maliens sont déçus par les politiques. Mais moi je lance un appel au peuple afin qu’il soutienne son gouvernement. C’’est la seule voie autorisée et crédible pour nous sortir de cette situation.

Politique : Oumou Seck Sall change de camp

Convoitée par les partis politique depuis sa démission du parti du Développement économique et de la Solidarité(PDES) au mois d’octobre 2011, Mme Seck Oumou Sall, brave maire de Goudam a choisi le camp de Soumaila Cissé pour s’assurer un avenir politique meilleur au Mali. A moins de 4 mois du 1er tour de l’élection présidentielle, prévu le 29 avril prochain, l’Union pour la République et la Démocratie (URD) de Soumaà¯la Cissé vient de réaliser une belle prise avec l’arrivée de Mme Seck Oumou Sall et ses compagnons dans leurs rangs. Suite à  leur démission fracassante du Parti pour le développement économique et la solidarité (Pdes), Mme Seck Oumou Sall et ses compagnons avaient été approchés par plusieurs formations politiques et autres candidats à  l’élection présidentielle. Après quelques mois de réflexion, ils ont choisi leur nouvelle formation politique. l’information est tombée au cours du week-end. La très populaire maire de la commune urbaine de Goundam, Mme Seck Oumou Sall a décidé, avec ses compagnons, de militer désormais à  l’Union pour la République et la Démocratie (Urd). Cette décision de militer dans le parti de la poignée des mains est le fruit de larges concertations que Mme Seck Oumou Sall avait engagées avec ses compagnons depuis leur départ du Pdes. Compte tenu de leur poids politique, Mme Seck et ses compagnons renforceront sans nul doute l’assise de l’URD dans le cercle de Goundam. Avec ces arrivées dans leur rang, il faudra que les militants de l’Urd se donnent la main. Et cela conformément à  l’idéal qui a toujours inspiré les premiers responsables de ce parti. Militante engagée, femme de forte conviction, Mme Seck est toujours fidèle à  sa ligne de conduite qui est de rester fidèle aux idéaux du président Amadou Toumani Touré. A l’URD, la maire de la commune urbaine de Goundam et ses fidèles compagnons s’attèleront à  aider à  la matérialisation des vœux présidentiels de Soumaà¯la Cissé. Oumou Sall, la personnalité la plus influente à  Goudam A rappeler Oumou Sall faisait partie des premières militantes, qui ont porté le PDES sur les fonts baptismaux et implanté ses structures au nord du pays. Elle est une personnalité influente du parti dit présidentiel, créé pour soutenir et accompagner les actions du Président de la République, Amadou Toumani Touré. A Goundam, une ville qui fait office de chef lieu de cercle, et qui est un point névralgique de la région de Tombouctou, la bataille fait rage entre partisans des deux tendances d’un même parti politique. C’’est une bataille de positionnement au PDES qui serait à  l’origine de ce clash. Le maire de Goundam, par ailleurs responsable du parti et le député de Goundam ne s’entendaient plus depuis la désignation par la direction du PDES du député Oumar Boury Touré dit Billy pour être le point focal de Goundam. Une pétition avait été ouverte à  Goundam pour recueillir la signature des militants avec comme conclusion que la maire de Goundam Oumou Sall Seck était plus populaire que son rival et que ce dernier ne pouvait s’arroger le leadership local du parti.

Mariages à la veille du Ramadan : Bamako en effervescence

C’’est devenue une tradition qui se renforce d’année en année à  Bamako. A la veille du mois béni de Ramadan, le nombre de mariage décuple. Cette année encore, la capitale n’a pas dérogé à  sa réputation en la matière. Depuis des semaines, les jeudis, samedis et surtout les dimanches, l’affluence est à  son comble dans les centres d’état-civil et dans les mosquées de Bamako. Les candidats au mariage ont défilé par dizaines devant les officiers d’état-civil. Dans les rues, d’imposants cortèges constitués de belles voitures ornées de guirlandes et de motocyclistes cascadeurs, animent la circulation. Cette frénésie d’unions profite bien entendu à  pas mal de monde : propriétaires de salons de coiffure, de boutiques location de robes, loueurs de véhicules, de chaises, de chapiteaux, organisateurs de spectacle, cuisinières professionnelles ou occasionnelles, échangeurs de billets de banque, artistes, griots, animateurs radios, cameramen, photographes…, tous se frottent les mains et se tapotent la poche. Depuis la mi-juin, le mouvement s’est déclenché pour s’amplifier au fil des semaines. Sans être une tradition de longue date, encore moins une recommandation religieuse, les mariages à  la veille du mois de Ramadan sont devenus un phénomène très, très, très à  la mode à  Bamako. Les chiffres recueillis dans différentes mairies et centres secondaires d’état-civil du District de Bamako sont assez édifiants. Selon des estimations, plus d’un millier de mariages ont été célébrés dans la capitale entre la mi-juin et le 24 juillet. Soit une moyenne de plus deux cent mariages par commune. Nombre de mairies et centres secondaires d’état-civil ont battu des records. C’’est le cas du centre de Médine en Commune II qui a célébré 97 mariages du 2 au 24 juillet dont une vingtaine pour le seul dimanche du 10 juillet. Au centre d’état-civil de Missira, toujours en Commune II, 54 unions ont également été nouées durant la même période. Pour le centre secondaire d’état-civil de Kalaban-Coura, les officiers d’état civil ont uni 90 couples dans le laps de temps en question dont 35 le fameux dimanche 10 juillet. Et ici, une vingtaine d’unions sont prévues pour dimanche prochain. Les mosquées aussi. Le centre d’état civil principal de la Commune III affiche environ 70 mariages pour la même période contre un peu plus de 80 en Commune IV et V. Dans le même temps, les mosquées ont sans doute été encore plus sollicitées quand l’on sait que nombre de couples célèbrent leur union dans les mosquées en remettant la cérémonie civile à  plus tard. Selon l’imam de la mosquée de N’Tomikorobougou, Abdoulaye Koumaré, ce lieu de culte n’avait jamais connu une telle affluence pour les mariages. « Depuis plus d’un mois, nous célébrons pratiquement tous les jours des mariages religieux. Souvent nous sommes totalement débordés avec en plus les cortèges incessants qui accompagnent les mariages », témoigne le religieux en notant que si la religion musulmane encourage le mariage à  la veille du Ramadan, il ne s’agit pas d’une prédiction islamique. Pour lui, il s’agit simplement d’un phénomène de société. « Un mariage musulman peut être célébré à  tout moment de l’année. Il n’y a pas de période interdite pour le mariage. Cependant, il y a des références à  des moments particuliers pendant lesquels il est plus souhaitable de célébrer son mariage. Certains théologiens musulmans considèrent ainsi qu’il est bien de se marier pendant le mois de « Chawwâl » (le mois qui suit le Ramadan) comme le fit le Prophète Mohamed (PSL) avec sa première épouse. D’autres connaisseurs de l’islam estiment qu’un mariage célébré un vendredi a plus de chance de survivre et de se consolider. Mais de façon générale, l’homme et la femme qui désirent accomplir le rite du mariage peuvent choisir librement n’importe quelle date », explique l’imam Koumaré. Avant d’ajouter que choix de la veille de Ramadan pour célébrer le mariage est une tendance purement malienne et surtout bamakoise. « En fait, les familles veulent renforcer leur main d’œuvre féminine pour les travaux de cuisine qui augmentent considérablement en volume pendant le mois de Ramadan. En mariant les jeunes, il s’agit en même temps d’éviter aux jeunes de sortir pendant le mois béni de Ramadan », poursuit le religieux. Des dérives. Et comme on peut l’imaginer, ces mariages occasionnent une véritable saignée financière dans certaines familles o๠toute l’épargne de plusieurs années est dilapidée en un seul jour. Mme D. F. N. qui a marié ses trois filles le 10 juillet dernier, détaille ses dépenses de cette seule journée. Une journée qu’elle n’est pas prête d’oublier. « Nous avons dépensé plus de 2 millions Fcfa dans la nourriture, les boissons, les locations de bâches et de chaises et dans les autres aspects des festivités. J’ai investi plus de 3 millions dans l’achat des ustensiles pour les nouvelles mariées. J’ai tout fait pour décaler ces mariages à  l’après-Ramadan. En vain, car mes beaux-fils ont beaucoup insisté. Or, il ne faut pas oublier que ce mois est particulièrement dispendieux », confie la mère de famille. Au Grand marché de Bamako, beaucoup de commerçants sont satisfaits. Vieux Doumbia est commerçant d’ustensiles de cuisine. Il ne cache pas sa satisfaction. « Nous avons presque tout vendu. Vous voyez que la boutique est pratiquement vide. Cette année a été exceptionnelle. Les commerçants ont vraiment fait de bonnes affaires avec les ustensiles et le textile. Nous sommes obligés de lancer de nouvelles commandes pour le Ramadan », sourit-il. Mais les mariages à  Bamako ont leurs travers comme le gaspillage d’argent. l’affluence autour des « cambistes » dans la rue 305 au Quartier du fleuve et en face de la BDM, ces dernières semaines atteste de la propension de certains de nos compatriotes à  céder à  la folie des grandeurs. Ces derniers jours, les coupures neuves de 1000 et 2000 Fcfa particulièrement sollicitées pour être distribuées lors des cérémonies de mariage aux griots et griottes, avaient pratiquement disparus de la circulation. « Nous avons échangé tous nos nouveaux billets de 1000 et 2000 Fcfa. Les commissions de change ont même doublé à  l’occasion. Avant cette période, on échangeait 5000 Fcfa en coupures neuves de 1000 Fcfa contre 500 Fcfa de commission. Mais aujourd’hui, les mêmes 5000 Fcfa sont échangés à  1000 Fcfa. Le 10 juillet et le 24 juillet, on n’avait plus de coupures de 2000 et 1000 Fcfa », confie un cambiste. Les ultimes salves. Les concessionnaires de robes de mariée qui sont d’autres grands gagnants de la vague de mariage, tout en reconnaissant leur bonne fortune, émettent une complainte inattendue : les dommages causés aux robes qu’ils louent. « Nos robes sont généralement dégradées à  cause du bizutage dont font l’objet les mariées de la part des collègues du marié. Nos robes sont déchirées ou couvertes de taches parfois indélébiles. Cette période d’hivernage n’a pas arrangé les choses », déplore ainsi la propriétaire d’un salon de location de robes. Le phénomène de prise « en otage » de la mariée est aussi déploré par les officiers d’état-civil. Le maire de N’Tomikorobougou, Oumar Tolo, est en colère. « Je vous assure que quand il y a un mariage de porteur d’uniforme par exemple, nous craignons toujours le pire. Pour enlever la mariée, ils sont capables de tout. Nos locaux subissent régulièrement des dommages à  l’occasion des mariages. Certaines mariées sont tellement secouées qu’elles piquent des crises de nerfs à  la mairie », déplore l’édile. Ainsi va Bamako, les jours de mariage. Et à  quelques jours du début du mois de carême, les mairies et centres secondaires d’état civil tireront les ultimes salves samedi et dimanche.

Pluies diluviennes sur Goundam : les inquiétudes Mme le maire

Si aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée, les dégâts matériels sont considérables avec des maisons d’habitation et salles de classes détruites. Au niveau de la mairie, une commission de veille a été mise en place. Elle est composée d’élus, de partenaires et de membres de la société civile. Face à  l’ampleur des dégâts, la maire de la commune urbaine, Mme Seck Oumou Sall, a lancé un appel au gouvernement, aux partenaires ainsi qu’aux personnes de bonne volonté pour venir en aide aux populations sinistrées. Le mercredi dernier, elle était l’invitée du journal de la radio nationale. Bonjour Mme Seck ! Vous êtes le maire de Goundam. La ville est sous l’eau depuis. Qu’est-ce qui C’’est réellement passé ? Dans la nuit du samedi au dimanche matin (ndrl 16 au 17 juillet), nous avons reçu 68 mm de pluie. Pour des maisons en banco, C’’est une première grande pluie. Il y a eu beaucoup de dégâts au niveau des écoles. Des maisons d’habitation se sont écroulées. Il y a des flaques d’eau un peu partout. Le matin, la route Tombouctou-Goundam était inondée. Heureusement, il n’y a pas eu de pertes en vie humaines, mais les dégâts matériels sont considérables. l’ampleur des dégâts… Nous avons aujourd’hui des personnes sans abri qui ont été obligés de quitter leurs domiciles. Comme C’’est un début d’hivernage, J’ai beaucoup d’inquiétude. Nous avons vécu une mauvaise expérience en 2002 avec 200 mm de pluie. Nous avions perdu alors plus de 1000 concessions. Si aujourd’hui en ce début d’hivernage, nous constatons les dégâts, nous nous inquiétons pour l’avenir. Les dégâts sont là . Ce sont en général des personnes démunies qui n’ont pas les moyens de reconstruire tout de suite. Nous nous inquiétons aussi pour nos écoles. On a une école qui a perdu toute sa direction et quatre classes. D’autres écoles ont perdu quelques classes. C’’est énorme. Nous nous demandons comment nous ferons face aux dégâts, surtout connaissant les revenus de notre commune. De quoi vous avez besoin pour la reconstruction ? Nous avons besoin de reconstruire les écoles. Sinon, nous n’aurons pas de classes pour les élèves à  la rentrée. Heureusement que ce sont les vacances. Nous avons besoin de soutenir les personnes qui ont perdu tout, sinon une partie de leur domicile. Nous avons besoin d’assainir, de construire des canaux d’évacuation d’eau, parce que le problème aujourd’hui, C’’est bien cela. Goundam est une grande ville. Nous avons des difficultés pour évacuer l’eau. Nous avons besoin de soutien pour reconstruire ces écoles, ces maisons, appuyer les personnes démunies… Nous demandons l’implication de l’Etat, des partenaires et de toutes les bonnes volontés. Concrètement, comment comptez-vous secourir les victimes ? Nous avons déjà  pris contact avec quelques partenaires, très rares ici. l’Etat est informé. J’ai informé mon gouverneur. La croix rouge est informée. Nous continuons à  les informer. Pour le moment, nous sommes face à  ces dégâts sans aucun moyen pour reconstruire tout cela tout de suite, et prendre des dispositions, au cas o๠il y avait une autre grande pluie, afin d’éviter le maximum de dégâts. Nous comptons sur vous, la presse, pour faire entendre notre voix afin que nous puissions être vraiment aidés. Au-delà  de ces signaux de détresse, on remarque que les inondations sont récurrentes au Mali. Est-ce dû à  l’absence d’un schéma d’aménagement ? Bien sûr. Dans le cas de Goundam, notre schéma d’urbanisation nous défavorise même. Je ne sais pas quel problème qu’il y a eu à  la conception de ce schéma. Dans ce schéma, il est dit que Goundam n’a pas besoin d’un plan d’assainissement. Ce qui n’est pas réel. On constate des dégâts énormes chaque fois qu’il y a 60 mm de pluie… Aujourd’hui, je pense que l’urgence est pour les collectivités locales et l’Etat est de doter toutes les villes du Mali d’un plan d’assainissement.

Niankoro Y. Samaké, maire de Ouélessébougou

Les populations semblent en phase avec leur jeune maire. Niankoro Yeah SAMAKE est aussi le Directeur de la Mali Rising Foundation qui investit dans l’éducation et la santé. Un exemple à  suivre. Journaldumali.com : Monsieur le Maire, vous semblez avoir fait de l’éducation votre cheval de bataille Je suis content de l’opportunité que vous m’offrez d’en parler. l’éducation pour moi est la fondation même du développement. C’’est l’outil qui nous est donné, disponible pour chacun pour combattre la pauvreté. l’éducation pour moi, C’’est une vision. Mon père en nous mettant à  l’école avait une vision. Lui, n’a jamais été à  l’école. Il n’a pas eu accès aux infrastructures dont moi J’ai bénéficié. Et il nous a inculqué cette vision selon laquelle l’école va nous donner la connaissance nécessaire pour briser le cycle de la pauvreté. Nous l’avons cru. Aujourd’hui, tous les fils de ma famille sont instruits et s’en sortent dans la vie. Moi, je me suis dit que la meilleure façon pour moi de montrer ma gratitude pour ce que J’ai reçu était de donner ces mêmes opportunités à  des enfants maliens qui sont dans les zones rurales n’ont pas accès à  l’école. Comme à  Bénéko o๠les enfants devaient marcher 17 km pour venir à  l’école à  Ouelessebougou. Je me suis dit qu’il était de mon devoir de faire quelque chose. Déjà , après ma maitrise au lieu de rester à  Bamako, J’étais revenu dans ma localité pour donner des cours dans les écoles d’ici, pendant 3 ans. Journaldumali.com : Parlez-nous de la Fondation que vous dirigez. Il ya quelques années, je suis arrivé aux Etats-Unis, grâce à  un coup de chance. Je viens d’une famille pauvre et il n’était pas évident pour moi d’avoir des débouchés dans ce pays. Je me suis décidé à  contribuer au développement de chez moi. Je me suis investi dans la construction d’écoles dans mon pays. Grâce à  la MaliRising Foundation que J’ai créée aux Etats Unis, nous avons construit 15 écoles dont 6 dans ma commune. La Fondation arrive aussi à  négocier des bourses de formation pour des jeunes méritants. Ainsi de nombreux jeunes maliens ont été inscrits et ont suivi ou suivent encore une scolarité en Utah aux Etats-Unis. En dehors de l’éducation, nous agissons aussi dans le domaine de la santé. Ainsi, chaque année, une cinquantaine de médecins, de spécialistes viennent ici pour offrir des soins gratuitement aux maliens. Les malades de tout le Mali viennent se faire soigner gratuitement par les ophtalmologistes, des dentistes, les gynécologues, les chirurgiens plastiquent, etC’…qui répondent à  notre invitation. Nous faisons aussi des dons de matériels médicaux aux hôpitaux dont celui de Ouélessebougou et aussi des évacuations sanitaires. Nous avons ainsi eu le cas d’un jeune garçon qui avait une tumeur plus grosse qu’une tête et que nous avons réussi à  faire partir aux Etats-Unis o๠il a été opéré avec succès. Et à  travers cette opération, il y a eu dans sa localité un hôpital qui porte son nom et il va régulièrement aux Etats-Unis pour son suivi et nous sommes confiants pour son avenir en tant que force vive de cette nation. Journaldumali.com : Votre appel à  l’endroit de la jeunesse malienne. Je demande aux jeunes maliens de s’investir dans l’avenir de notre pays. Personne ne viendra construire le Mali à  notre place. Partir étudier, renforcer ses capacités et ses compétences, C’’est bien. Mais C’’est encore mieux de revenir mettre ce qu’on connait au service de son pays. C’’est ce que J’appelle « to give back ». C’’est rendre, un tant soit peu, ce que ce pays, nos parents, nos familles ont sacrifié pour nous. En nous sacrifiant aussi un peu pour les générations qui viendront après nous. Si chacun d’entre nous faisait un tout petit geste, nous bougerons des montagnes et le Mali sera prospère.

Annulation des élections en Commune IV : Moussa MARA s’exprime

Journaldumali.com : Moussa que pensez-vous de la décision d’annulation de la cour suprême. ? Est-elle justifiée, vous y attendiez-vous ? Moussa MARA : En tant que responsables politiques, l’équipe et moi même nous attendions à  toutes les éventualités. Nous avons été appélés devant les tribunaux plusieurs fois avec des jugements plus ou moins favorables. En tant que citoyen, je respecte toutes les décisions de justice même celles qui ne me sont pas favorables. Je m’inscris dans cette logique et compte me battre, avec l’ensemble de l’équipe, pour faire valoir nos arguments et nos droits devant la cour suprême avec un processus de recours en revision du procès. Journaldumali.com : Il semble que certains partis politiques soient derrière ce jugement ? Moussa MARA : Je n’ai aucune indication allant dans ce sens. Il faut dire que nous ne nous posons pas de question relative à  qui serait derrière telle ou telle autre décision de justice. Je fais confiance à  la justice de mon pays en tant que dernière barrière de protection de la democratie. Je ne veu pas croire qu’elle puisse être manipulée par des personnes ou des groupes de personnes. En somme nous verons bien d’ici la fin du procéssus judiciaire encours. Journaldumali.com : Quel est votre statut actuellement ? Que pensent vos électeurs en Commune IV de cette décision de la Cour Suprême ? Moussa MARA : Le processus juduciaire suit son cours avec le recours en révision deposé vendredi dernier. En attendant, je continue à  exercer mon mandat par l’exécution de nos différents programmes et activités ayant commencé à  transformer le visage et la vie de notre commune. C’est justement cela qui révulse les citoyens de la commune qui ne comprennent pas la situation particulière dans laquelle nous vivons dépuis jeudi dernier. Mais qu’on se rassure, les habitants de la commune sont en majorité des républicains et seront prêts à  voter demain s’il le faut. A la fin du processus, on verra bien. Notre tutelle en décidera conformement aux textes qui régissent la décentralisation. Journaldumali.com : Compte tenu de la décision de la Cour Suprême, pourrez-vous être candidat à  la tête de l’Association des Municipalités du Mali (AMM) d’ici 15 jours ? Moussa MARA : Je demeure Maire d’une des communes les plus importantes du pays. Je pense avoir un programme pour cette association et quelques moyens pour le concrétiser. Je demeure de ce fait en course pour cette importante responsabilité. Les maires auront à  departager les différents postulants dans un cadre démocratique que je souhaite convivial. Il n’y a pas et il ne doit pas y avoir d’inimitié dans une compétition politique. Les perdants félicitent le vainqueur et ensemble, on se donne la main pour aller de l’avant. Journaldumali.com : On vous accuse de tricherie et de fraude électorale, n’est-ce pas un mauvais exemple que vous envoyez à  la jeunesse qui vous prend comme modèle ? Moussa MARA : Je suis présent sur l’échiquier politique communal dépuis plusieurs années et sur au moins deux scrutins, j’ai obtenu des résultats plus que probants. Au titre de la dernière consultation, dans chacun des 300 bureaux de vote de la commune, notre liste est en tête ou au pire deuxième ! Pour un fraudeur, c’est une sacré performance! Comment arriver à  frauder dans chaque bureau de vote ? Essayeé de circuler dans la commune en ce moment et demandez au hasard aux populations, vous verrez si ce que nous avons eu est mérité ou pas! Vous verrez par vous même si la population, qui est seule juge, pense que nous avons triché ou pas. Enfin, qui me connait, mon parcours, ma personne, mes actes, saura sincèrement que la fraude ou la triche ne peuvent faire partie de mes pratiques. Je vis ces responsabilités comme des charges, des sacrifices à  consentir pour la population. Je ne me vois pas tricher pour quelque chose dans laquelle je ne retire aucun avantage. Ceci est vérifiable. Journaldumali.com : Ne pensez-vous pas que vous perdez en crédibilité ? Moussa MARA : A vous d’apprécier à  la vue de ce qui est dit ci-dessus. Je n’ai pas pour habitude de faire un plaidoyer prodomo. Je vous invite à  consulter la jeunesse pour évaluer ma crédibilité auprès d’elle. Ensuite, essayez de consulter l’ensemble de la population et vous y découvrirez si ma crédibilité est entamée ou pas. Journaldumali.com : Si l’élection doit à  nouveau se tenir, sur quels thèmes ferez-vous campagne ? Moussa MARA : Nous avons été élus sur un programme de développement communal. Nous avons commencé à  appliquer ce programme. Je ne vois pas d’autres thèmes de campagne que la continuation de ce programme qui a donné des résultats tangibles. Nous solliciterons de la population, si jamais les élections devaient être reprises, la possibilité de continuer à  la servir comme cela a commencé dépuis six mois. Journaldumali.com : Avez-vous déjà  un bilan à  mettre en avant ? Moussa MARA : Nous avons instauré dans notre commune, en six mois de mandat, un nouveau climat de confiance entre la base et les élus. Nous sommes très fiers de cette nouvelle atmosphère sans laquelle rien de durable, ne peut être réalisé. Les populations savent désormais qu’à  la Mairie, il y a des élus qui pensent à  servir dabord et avant tout. Les sessions du conseil municipal sont publiques et populaires. Un journal communal sert de lien entre la muncipalité et les citoyens. Le site internet de la mairie est fonctionnel. Nous avons réussi à  mettre en place la tenue scolaire dans notre commune, une opération de 50 millions de FCFA qui a été adoptée par plus de 10 000 enfants de la commune. L’accès à  la mairie, aux centres d’état civil et à  tous les services est plus simple. Les services sont plus rapides et mieux équipés. Nous venons de lancer l’appel d’offres pour clôturer le cimetière de Sébénicoro et construire une fourrière (investissement de 100 millions de FCFA). Le budget 2010 de la commune IV que nous avons fait adopter par le conseil à  l’unanimité de ses membres (y compris tous les conseillers de l’opposition) avec 2,1 milliars de FCFA est le plus important des communes maliennes après celui du district de Bamako . Ce budget contient un emprunt de 500 millions de FCFA (une prémière au Mali) devant nous permettre de réaliser trois grandes voies pavées dans la commune et démarrer le chantier d’un complèxe sportif communal. C’est un condensé d’actions de six mois de travail à  la mairie de la Commune IV!!!

Cour d’Assise de Bamako : de nombreux dossiers d’assassinats à l’étude

Affaire de meurtre Pour la première fois, les affaires seront jugées dans deux salles de façon concomitante. Les travaux se tiendront dans deux salles différentes tous les jours à  partir de 9 heures et ne cesseront qu’à  l’épuisement de l’ensemble du rôle journalier. Il faut noter que le nombre d’affaires à  juger par jour est fixé à  10. Autrement dit, chacune des salles jugera 5 affaires par jour. Les affaires à  juger porteront essentiellement sur des cas d’assassinat, de viols, de pédophilie, d’attaques à  main armée, des vols qualifiés, des détournements de deniers publics ou privés… «Diligence sera faite pour que tout détenu soit situé sur son sort », a expliqué M. Souleymane Coulibaly, Procureur Général près la Cour d’Appel. Les présentes assises ont la particularité d’être des séances publiques. L’assassinat de la Maire de Yognogo Il faut rappeler que l’assassinat du planteur Kolodougou, est survenu en juillet 2007, lorsque ce dernier était en pleine campagne électorale pour les législatives. Du coup, l’évènement a été traduit par certains observateurs comme un assassinat politique. La présente session planchera également sur l’affaire de l’assassinat, le 10 août dernier, de la maire de Yognogo ( Cercle de Koutiala )Mme Maiga salamata Dembélé. Tous les éléments de cette affaire ont été réunis pour passer au jugement. Notamment, le présumé auteur de son assassinat Soungalo Dembélé et une dizaine de personnes inculpées dans l’affaire arrivés à  Bamako. Les deux cas d’assassinat ci-dessus cités ont beaucoup retenu l’attention des Maliens. Chacun attendant que justice soit rendue. Cette session qui devait intervenir quelques semaines avant, a été plusieurs fois reportée pour des raisons de logistique.

Alain Juppé explique la « Mondialisation » aux étudiants de la FSEG

L’amphithéâtre de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de la Faculté de Bamako était plein à  craquer ce jeudi. Et pour cause, Alain Juppé en visite à  Bamako, y animait un cours magistral sur la Mondialisation. Rappelons que l’actuel Maire de Bordeaux a enseigné, notamment à  la Faculté du Québec, lors d’une parenthèse dans sa carrière politique. La ville dont il est maire, abrite aussi la très célèbre Académie de Bordeaux, jumelée avec plusieurs lycées africains. Une mondialisation à  double tranchant  » Elle est une réalité incontournable de notre monde et permet la libéralisation des échanges, le développement des économies tout en ouvrant le village interplanétaire », a précisé Alain Juppé face aux étudiants attentifs, le verbe facile. « Si elle est ambivalente, cette mondialisation participe aussi à  creuser les écarts, entre pays riches et pauvres, mais d’un autre côté, elle accélère la croissance de certains. Voyez les Dragons de la Chine, l’Inde, le Brésil en croissance accélérée… Il y a donc des gagnants et des perdants dans cette mondialisation,  » qui d’ailleurs, ne date pas d’aujourd’hui, explique Juppé de tout temps, elle a existé, depuis la conquête de l’Amérique à  nos jours ». Or la mondialisation a de quoi laisser perplexe l’Afrique, la cinquième roue du carosse, la laissée pour compte de la richesse mondiale. A cet égard, un professeur s’interroge :  » A t-on vraiment besoin de cette mondialisation en Afrique ? Non, répond t-il. Elle ne nous profite pas ». Applaudissements dans la salle.  » Mr Juppé, vous avez cité ces pays émergents, mais qu’en est-il de l’Afrique ? » Et les indicateurs économiques ont de quoi rendre pessimistes ! Pourtant, Joseph Stiglietz, l’économiste Américain rassure dans un ouvrage :  » Un autre Monde est possible », une maxime reprise par Juppé et développée par l’altermondialiste Aminata Traoré… Applaudissements à  nouveau. La mondialisation à  visage humain Juppé, on le sait, revient du Québec, o๠il s’était exilé quelques temps pour enseigner. Depuis, il en est revenu avec une autre conception de la chose : » J’aime à  dire que je suis rentré en France, écologiste et altermondialiste ». Un autre monde est donc possible, insiste le Maire, visiblement à  l’aise dans ce sujet et face à  des étudiants, toujours désireux de savoir à  qui profite la Mondialisation. Ses conséquences sont nombreuses, affirme le conférencier, parfois négatives, elles mènent à  des flux migratoires incontrôlés, des drames humains, voyez le démantèlement de la Jungle de Calais, c’est là  l’une des conséquences de la Mondialisation sauvage, ou encore, dans nos campagnes françaises, ces agriculteurs qui déversent du lait dans les champs. Quelle mondialisation pour le Sud ? Nous sommes bien loin de ces agriculteurs Européens au Mali, mais proche de ces migrants africains, qui ne cessent de vouloir prendre part à  la mondialisation, à  leur façon, avoir leur part dans la distribution des richesses du Nord.  » Or si j’ai bien compris, demande une jeune étudiante, cette mondialisation est-elle vraiment pour nous ?  » « Il faut humaniser le phénomène », répond Juppé.  » J’aime à  reprendre une citation de Boutros Boutros Ghali, ex Secrétaire Général des Nations Unies :  » Il faut démocratiser la mondialisation, avant qu’elle ne dénature la démocratie ». La dissertation est ouverte. En attendant, l’Afrique cherche sa voie, face à  la mondialisation des échanges humains, économiques etc… Les étudiants Maliens ont vivement échangé avec Alain Juppé. S’ils ne sont pas toujours d’accord avec sa vision libérale de la chose, ils montrent aussi un intérêt pour l’échange de savoirs, l’écoute, la connaissance de ce village interplanétaire o๠nous vivons, et qui ne saurait être ignoré. Le progrès commence par là  !

Commune de Yognogo : la maire assassinée dans un règlement de compte ?

Le même jour, l’auteur présumé a été arrêté par la gendarmerie de Koutiala. Réélue à  la tête de la commune, Madame Maà¯ga Salamata Dembélé était à  son troisième mandat successif. Militante de l’Union pour la République et la Démocratie URD, elle était membre de l’association des municipalités du Mali. C’’est la seule femme réélue maire dans toute la région de Sikasso à  l’issue des dernières élections communales. Dans cette région o๠l’activité principale reste l’agriculture, les populations accordent peu d’importance à  la politique. C’’est seulement les deux dernières décennies que bon nombre d’habitants se sont impliqués dans la vie politique. Même là  la politique reste l’apanage d’une minorité. Un crime passionnel ? Madame Maà¯ga a été assassinée avec un fusil de chasse. La maire URD Union pour la République et la Démocratie) était assise à  moto derrière son premier adjoint. Suivi du secrétaire général de la mairie, les trois personnes étaient de retour de Koutiala o๠ils venaient de régler quelques affaires de la commune. En pleine brousse, un homme masqué leur ordonna de s’arrêter. Les conducteurs exécutèrent l’ordre donné sans discuter. Et le tueur pris tout son temps en échangeant avec sa cible avant de commettre son acte malgré les supplications de celle-ci. « Prenez la moto et laissez-moi en vie avec mon bébé », demanda l’élue à  l’homme armé. « C’’est pas la moto ou l’argent qui m’intéressent », répondit l’auteur qui tira sur la détente du fusil. Le maire succomba séance tenante sous les balles. Informée, la gendarmerie de Koutiala s’est aussitôt investie dans l’affaire. Elle arrêta le tueur présumé Soungalo Dembélé, un enseignant contractuel qui avait proféré des menaces de mort à  Maà¯ga Salamata Dembélé pour l’avoir licencié de son poste d’enseignant. Les forces de l’ordre retrouvèrent Soungalo dans son champ en possession d’un fusil qui sentait encore la poudre. Interrogé par les gendarmes, il affirma qu’il venait d’abattre une perdrix qu’il a alors vendu à  400FCFA au premier passant. Le commandant ordonna qu’on le fouille, ne trouva 250F que sur lui au lieu de 400FCFA. Son alibi n’ a pu tenir longtemps puisque la gendarmerie a retrouvé quelques minutes plus tard, le masque et les lunettes de soleil qu’il portait sur le lieu du crime comme décrit par l’adjoint du maire, témoin oculaire de la scène. Immobilisé, il a aussitôt été conduit à  la maison d’arrêt de Koutiala et deux autres personnes (Drissa Dembélé le vrai propriétaire de l’arme du crime et son frère aà®née). Les trois accusés seront entendus par le procureur de la république de première instance de Koutiala. Un assassinat politique ? l’enquête se poursuit et d’autres têtes risquent de tomber. Selon des informations, l’assassinat du Maire pourrait avoir un mobile politique. On se souvient, au lendemain des élections communales du 26 avril dernier, un conseiller avait été enlevé dans la localité. l’auteur présumé était la maire défunte. Tous laissent à  croire que cet acte pourrait être un règlement de compte entre hommes politiques. Après l’assassinat du maire, le Président de la république a condamné avec détermination cet acte. Dans la journée de jeudi, les femmes de Koutiala se sont mobilisées pour protester contre la mort de Mme Maà¯ga. « Plus jamais çà  », pouvait-on entendre lors de la marche des femmes

Moussa Mara : disgrace d’un maire en commune IV

Après l’annulation de la victoire de Moussa Mara, on peut s’interRoger sur la légitimité des dernières élections communales et les irrégularités qui ont entaché le scrutin du 26 avril dernier,et cela malgré le rapport de la CENI( la commission électorale nationale indépendante. A peine installé dans son fauteuil maire, le jeune maire de la commune IV, Moussa Mara, s’est vu annuler sa victoire par le tribunal administratif de Bamako. Motif : violations de la loi électorale. A ce cas, il faut ajouter les communes rurales de Kalaban Coro, de la commune I et de Dialakorodji dans le cercle de Kati. L’information a fait le tour de Bamako et choqué les militants de Moussa Mara en commune IV. Une décision du tribunal administratif qui doit sans doute ravir les électeurs de de son challenger, Issa Guido, le maire sortant. Au moment des dépôts de candidatures aux élections du 26 avril, Issa Guido et les membres du rassemblement pour le mali (RPM), le parti d’Ibrahim Boubacar Keita, avaient promis de tout faire pour invalider la liste de Moussa Mara pour violation de la loi électorale et fraudes sur les listes. Ils ont alors convaincu le tribunal de première instance de la commune IV d’écarter le jeune leader de la course au motif que sa liste était invalidée. La cour d’appel est revenue sur cette décision en autorisant la liste indépendante Moussa Mara à  prendre part à  la course électorale du 26 avril et dont elle sortait finalement vainqueur avec 14 élus municipaux. Répondant aux aspirations des conseillers communaux, Moussa Mara s’est alors hissé à  la tête du bureau communal en devenant maire de la commune IV à  l’issue de tractations politiques houleuses. Aujourd’hui, elles le rattrapent ! Les magistrats s’arment contre la fraude électorale Il en de même pour des autres circonscription électorales. Avec le district de Bamako, la commune I, le cercle de Kati, les communes rurales de Kalaban Coro et Djalacorodji, sont désormais dans le collimateur de la justice. De même que les résultats sur fonds de contestation émanant des collectifs des partis politiques. A ce jour, ces collectifs sont déterminés à  obtenir l’annulation pure et simple de ces élections. Et la justice ne donne t-elle pas une sorte d’avertissement aux autres partis politiques avec l’annulation prématurée de la victoire de Mara ? Le camp de Mara a fait appel de la décision. Mais des délégations spéciales du gouvernement, seront mises en place en commune IV, en cas de confirmation de la décision du Tribunal par la Cour suprême.

Moussa Mara, un maire pas comme les autres

Né dans la capitale, Moussa MARA a grandi entre Dar-Salam et Bamako- Coura, avant de fréquenter le prestigieux lycée Askia Mohamed. Féru de littérature et d’ histoire, c’est d’ abord vers les Sciences Economiques, qu’il oriente son choix, avant d’obtenir un Brevet d’orientation Technique en Comptabilité. La politique est venue un peu plus tard. Après des années de militantisme et de travail sur le terrain. En 2004, il engageait ses équipes dans les Municipales, mais sans succès. En 2007, il concourt aux Législatives et fait vaciller IBK ( RPM) au premier tour, mais perd finalement au second tour avec un score honorable de 48,5%. Aujourd’hui, Moussa Mara se dit « Non Partisan » et a conduit sa liste Indépendante à  la victoire des Communales 2009, en remportant 14 des 41 sièges de la Commune IV de Bamako, face à  l’ADEMA (6) et le RPM (11).Cette fois, c’est à  Issa Guindo, Maire sortant RPM, qu’il a pris son fauteuil. Grâce à  une campagne de communication efficace, il a aussi su rallier la majorité des voix locales : « C’’est un travail de longue de haleine, je suis avant tout un militant en politique et qui a soutenu d’autres candidats, avant de me lancer moi-même dans la course électorale ». Pour certains observateurs de la classe politique malienne, c’est un battant qui finira par s’imposer, mais dans la durée. D’autres le jugent efficace à  petite échelle. De là  à  envisager les Présidentielles, il y a encore du boulot ! En attendant, le nouveau maire élu de la Commune IV, a fait alliance avec le MPR et l’URD et constitué son équipe municipale : Au programme : un conseil public, une charte des usagers, l’interpellation démocratique entre élus et citoyens… Il faut réconcilier ces derniers avec la population », martèle Moussa Mara, fier de son succès, mais déterminé à  obtenir des résultats pour sa commune. Entretien : JDM : Quelle a été la force de «l’Indépendant Moussa Mara » pour remporter la victoire ? Moussa MARA : Je vous le dis tout de suite, ce n’est pas seulement le fait d’être indépendant ! Il n’est pas donné à  toutes les listes indépendantes de notre pays de parvenir à  s’imposer lors d’une élection. Je préfère d’ ailleurs le terme « Non Partisan ». Sur la trentaine de listes, il y avait environ dix listes indépendantes, mais ce qui a compté, C’’est notre présence dans la commune. Nous avons plusieurs fois participé aux consultations électorales et en 2004, nous étions candidats aux municipales… En 2007, J’ étais aux législatives, ça a donné ce que ça a donné, mais aujourd’hui, nous avons une certaine présence dans l’ esprit de la population JDM : Vous avez fait alliance avec l’URD et le MPR, deux partis bien positionnés dans ces communales 2009 ? Moussa MARA : Oui ! C’’est justement ce que J’entends par être « Non Partisan ». Bien sûr, nous n’ avons pas la même vision que tous les partis politiques, mais dès qu’ il y a une convergence de vues pour travailler ensemble, alors, nous devons nous mettre ensemble. On a aujourd’hui un programme pour les jeunes, leur emploi et C’’est autour de ces axes que l’ on se rassemble. Nous voulons simplement que la commune avance et ceux qui sont disposés à  nous accompagner, nous les accueillons à  bras ouverts. Il faut maintenant que ces alliances fonctionnent pour le développement de notre commune. JDM : Quel a été votre parcours en politique ? Moussa MARA : C’’est en 2004 que J’ ai véritablement commencé à  faire de la politique au sens électoral du terme. Mais en tant que militant, soucieux du développement, les années ne se comptent plus, cela fait au moins une vingtaine d’années que je suis sur le terrain . Vous savez avant de se lancer en politique, il faut avoir une expérience, un parcours, une activité. La politique, ce sont des périodes, des mandats, une charge temporaire et à  côté de ces mandats, il faut bien vivre, combler ! Voilà  pourquoi je suis expert-comptable de formation et je travaille dans un cabinet de Bamako. A mon avis, Il est crucial d’avoir un bon socle professionnel avant de pouvoir prétendre à  des responsabilités politiques. Pour donner aux autres, il faut en avoir… C’’est ainsi que je vois les choses. JDM : Comment avez-vous financé votre campagne en tant qu’indépendant quant on sait le poids de l’argent pour être Tête de liste ? Moussa MARA : Est-ce que vous voulez-dire que si J’étais dans un parti, J’aurai eu plus de mal à  être tête de liste qu’en tant qu’ Indépendant ? C’’est simple, la liste portait mon nom et vu mon parcours et les gens me connaissant, je n’ai eu aucun mal à  m’imposer dans ma commune. Bien sûr, pour avoir la tête de la force, il faut avoir les moyens de sa politique. Dans notre cas, il fallait 7 millions pour être en tête de liste, quant au budget total de campagne, il était de 26 millions. On prétend à  des responsabilités et payer pour être tête liste est tout à  fait légitime, mais C’’est faire de l’argent le seul critère d’éligibilité qui est injuste ! JDM : Vous avez aussi mis le paquet en terme d’image et de communication ? Moussa MARA : Le message est important. Et il faut qu’il parvienne aux destinataires. D’ailleurs cela représente beaucoup d’argent. Il faut aujourd’hui utiliser tous les canaux modernes de communication pour réussir. JDM : Les communales sont-elles un bon tremplin pour 2012 et les présidentielles ? Moussa MARA : Ces deux élections sont tellement éloignées qu’on risque le vertige rien qu’à  y penser ! Si je vous dis que gouverner l’état, présider ce pays ne m’ intéresse, alors, je suis un menteur. Tout individu qui a des compétences et certaines convictions doit avoir l’ambition de gouverner la nation. JDM : Il n’est donc pas exclu pour vous de briguer un jour la fonction suprême ? Moussa MARA : Encore une fois, penser « J’ y suis, je vais arriver », parce que je viens d’ être élu Maire, ce serait me donner le vertige. Cette ambition se concrétisera si J’arrive à  bien gérer la Commune IV. Et je progresserai tout doucement jusqu’ au sommet. JDM : Quel est votre programme pour la commune IV ? Moussa MARA : La première chose qui m’intéresse aujourd’hui, C’’est de restaurer la confiance dans la commune. Un élu qui se promène aujourd’hui dans la commune est fustigé. Il est vu comme un profiteur, corrompu, qui fait du népotisme, du clientélisme et J’en passe. Il ne s’agit pas juste de construire des routes, des stades, tout ceci peut s’écrouler du jour au lendemain, mais il faut qu’ on arrive à  rapprocher la population des élus. Pour ça, je prévois une autre forme de gouvernance o๠l’élu sera exclusivement au service de la population. Nous allons rendre le conseil municipal public, cela est déjà  prévu par la loi, mais pas suffisamment pratiqué. On va aussi lancer un journal communal o๠l’on détaillera notre action, les réussites comme les échecs. Il faudra aussi établir une charte des Usagers pour les démarches administratives de toutes sortes…afin que chacun sache quel temps est nécessaire pour les faire … JDM : Vous cultivez donc la proximité Moussa MARA ? Moussa MARA : Oui ! Grâce à  un espace d’interpellation démocratique tel que ça se fait au niveau du gouvernement. Aujourd’hui je veux bâtir un autre destin pour le Mali. Mais je reste humble aussi car la tâche qui m’attend moi et mon équipe municipale est immense. La commune IV est dans une situation difficile il faut le reconnaà®tre. Enfin, je profite de l’occasion qui m’ est donnée pour vous remercier de l’attention que vous m’ accordez… www.moussamara.com