Fati Ganda : Malade mentale, célèbre, riche et sociable

Femme aux pieds nus Son accoutrement et son langage l’attestent à  première vue. Mais pourtant, elle côtoie tous les grands de ce pays, des gouverneurs de régions au couple présidentielle, en passant par les milieux d’affaires. Ce qui fait d’elle, aujourd’hui, une déficiente mentale célèbre, riche et sociable. Fati ganda, puisqu’il s’agit d’elle, est une malade mentale qui sort de l’ordinaire. Son carnet d’adresses fait d’elle la plus connue des déficients mentaux du Mali. Originaire de Goundam (la ville de l’actuel ministre de la Santé) dans la sixième région, Fati comme l’appellent affectueusement ses connaissances, a toujours de l’énergie à  revendre. On la trouve souvent dans les grands événements, que ce soit à  Bamako, Gao, Kayes o๠Mopti, ville o๠elle réside le plus souvent. Pieds nus, la tête toujours coiffée « à  la garçon « , elle passe inaperçue dans tous les événements auxquels elle participe. On la croise au premier plan en train de serrer les mains de ses connaissances, la plupart des officiels. Il arrive souvent qu’elle demande à  ses interlocuteurs de lui faire des accolades. Le tout, sous l’œil médusé des services de sécurité. Et lorsque ceux-ci essayent de l’évacuer manu-militari, ils reçoivent des instructions des chefs:  » Il faut la laisser tranquille « . Comme ce fut le cas, lundi 11 octobre à  Mopti, lors de la cérémonie d’inauguration du port de pêche de la ville. C’est le gouverneur de cette même ville qui a donné des instructions à  son aide de camp de ne pas la  » déranger « . Sur place, Fati a remis des sachets de bonbon au ministre de l’Elevage et de la pêche et au gouverneur, en qualifiant ce dernier  » de l’hôte de tous les fous de Mopti « .  » Elle a même ses entrées au palais présidentiel  » Fati ne passe pas seulement son temps à  saluer ses connaissances lors des événements, elle anime aussi les cérémonies par des pas de danses et distribue aux artistes l’argent remis à  elle par ses amis. Il arrive souvent qu’elle offre aux artistes plus de 20 000 FCFA, si ceux-ci font l’éloge de ses connaissances. Mais la grande partie de ses sous, elle la gagne auprès des ministres, des gouverneurs de régions et des grands opérateurs économiques, lors des grands événements. En somme, pour une seule cérémonie, elle peut se tailler 75 000 FCFA. Sa notoriété a atteint un niveau tel que des compagnies de transport lui ont accordé la gratuité à  bord de leur bus et personne n’ose lui en interdire l’accès, pour quelque raison que ce soit. En clair, la folle nationale côtoie touts les grands de cette République. Les mauvaises langues soutiennent qu’elle a même ses entrées à  Koulouba, chez le couple présidentiel, qui l’a connait très bien. Pour certains, les largesses dont elle bénéficie dans les milieux politiques et militaires sont très faciles à  comprendre : elle a mouillé le maillot pour l’actuel locataire de Koulouba, au même titre que les ministres et les directeurs de services qui sont aujourd’hui aux affaires.  » Les largesses dont Fati bénéficie s’expliquent en premier lieu par le fait qu’elle n’est pas une folle violente. Pour preuve, elle aime beaucoup les nourrissons d’autrui, qu’elle ne cesse de chouchouter. Même si elle tient des propos déplacés, elle est toujours souriante et accueille son interlocuteur à  bras ouverts. Au-delà  de tous ces aspects, elle est en train de manger sa part du gâteau car lors des différentes élections présidentielles, elle a mouillé le maillot pour l’actuel président de la République. Mère célibataire Durant la campagne, dans toutes les villes o๠ATT se rendait, on la trouvait sur place à  notre grande surprise et elle n’a jamais fait mystère de son soutien à  ATT » raconte un fin connaisseur des activités de la dame, qui était dans le staff de campagne d’ATT lors de la dernière élection présidentielle. La cinquantaine passée, célibataire et mère de plusieurs enfants dont beaucoup mènent actuellement des études poussées, notre folle nationale est aussi sociable. Elle prend part également à  des funérailles pour manifester sa compassion et apporter son aide financière. Comme ce fut le cas, lors de l’enterrement de l’artiste Mangala, o๠elle a remis sa contribution à  la famille de l’illustre disparu. En tout cas, de l’avis de bon nombre de personnes, elle est la folle la plus connue, la plus riche et la plus sociable du pays.

Santé : « Un malade bien accueilli est à 60 % guéri »

C’’est dans cette vision que le ministère de la santé au Mali a organisé ce matin le forum sur le défi du bon accueil dans les établissements sanitaires. C’’était au centre international de conférence de Bamako sous la présidence de Oumar Ibrahim Touré, ministre de la santé.Il ressort des statistiques reconnues en la matière qu’un visiteur satisfait incite quatre personnes de son entourage à  se rendre dans ce service et qu’un visiteur mécontent en dissuade dix . Toute chose qui démontre qu’un malade mal accueilli peut donner une mauvaise réputation aux établissements sanitaires. La santé est un droit pour le citoyen C’’est pour cette raison que la qualité non convenable de l’accueil engendre diverses conséquences dont une sous utilisation des services de santé et la perte de confiance des usagers, voire leur résignation. Et cela entraà®ne une réaction de défense tout simplement parce que tout être humain, souhaite le meilleur pour soi. Selon le ministre de la santé ce forum sera une occasion de faire une large concertation, organisée avec les différents acteurs, qui doit leur permettre d’examiner en profondeurs la question du bon accueil dans nos établissements sanitaires. Par ailleurs conformément à  la constitution, la santé est un droit pour le citoyen. Ce qui fait rappeler le ministre pour la circonstance que la politique nationale telle qu’elle est définie par la loi d’orientation sur la santé, repose sur les principes fondamentaux d’équité, de justice, de solidarité, de participation de la population et de la société civile. « Elle contient des objectifs qui légitimement la promotion des attitudes et comportements favorables à  la santé et au bien de la famille, et utilisation efficiente des services de santé notamment par des actions d’information, d’éducation et de communication. » dit t-il Le cadre institutionnel de l’action publique en matière d’accueil ne cesse de se renforcer. A cet titre selon le ministre de la santé on peut noter la promulgation de textes législatifs et réglementaires comme la loi sur l’exercice des professions sanitaires et les codes de déontologie subséquents, la loi régissant les relations entre les relations entre l’administration et les usagers des services publics, la loi d’orientation sur la santé et la loi hospitalière. Malgré ces dispositifs réglementaires, le constat est amer dans nos hôpitaux Il est décevant et révoltant que dans nos établissements sanitaires, les mauvais accueils que réservent les agents de la santé aux malades malgré les dispositions réglementaires. On constate que réserver un bon accueil demeure un problème crucial dans les établissements de santé tel qu’il ressort de plusieurs études et enquêtes. Sinon le bon accueil est une pratique intégrante de la prise en charge des soins dans la mesure ou il doit intégrer le stress inhérent aux établissements sanitaires publics et prive, lieu ou règnent la maladie, la souffrance et donc l’angoisse. Durant trois jours les participants à  ce forum vont placer le malade ou l’utilisateur au centre de leurs activités.

Santé : L’accueil des malades à l’hôpital, un devoir

Qu’est ce que un bon accueil du malade ? Le bon accueil, est une partie intégrante de la prise en charge des soins dans la mesure o๠il doit intégrer le stress inhérent aux établissements sanitaires publics et privés, lieux o๠règnent la maladie, la souffrance et donc l’angoisse. Or, la qualité non convenable de l’accueil engendre diverses conséquences dont une sous utilisation des services de santé et la perte de confiance des usagers, voire leur résignation. C’’est ainsi qu’il ressort des statistiques reconnues en la matière qu’: « un visiteur satisfait incite quatre personnes de son entourage à  se rendre dans ce service et qu’un visiteur mécontent en dissuade dix». « Soyons plus conscient de nos devoirs les uns envers les autres ». Selon un médecin, le sens de l’accueil, le respect de l’éthique dans les établissements de services aux citoyens constitue un gage de qualité des services et de satisfaction des citoyens. Aussi, dans les établissements hospitaliers et de soins, publics et privés, les patients doivent se sentir, à  l’entrée et à  la sortie, à  l’aise, entre de bonnes mains ; et ceci n’est possible que par la fourniture d’un accueil chaleureux, personnalisé… De ce fait, le personnel chargé de soigner et d’hospitaliser les patients est tenu de maà®triser et d’appliquer les règles de bonnes manières et d’éthique, afin de contribuer moralement à  leur guérison. Le comportement agité du personnel de certains établissements ne fait que rendre les patients plus malades qu’ils étaient avant de se présenter pour subir des soins ; d’o๠des interventions de sensibilisation s’imposent avec acuité pour redresser la situation et rappeler le personnel de santé à  l’ordre.Il est parfois désolant de voir ou d’entendre un infirmier crier sur un malade ; et ce genre de comportement peut être jugé de criminel car le patient est à  l’hôpital ou au centre de santé malgré lui parce qu’il est soufrant ou parce qu’il cherche de l’aide et du soulagement de sa souffrance, et non pour aggraver son état de santé. Tous les acteurs et intervenants vont plancher sur la problématique du bon accueil dans les établissements sanitaires. Ceci, afin d’asseoir un accueil de qualité humaine dans les établissements sanitaires publics et privés. Il s’agit véritablement d’œuvrer ensemble maintenant, pour faire du malade un Roi.