Service des malades brulés : le grand oublié

Le service en charge des personnes victimes de brûlures et des enfants nés avec malformation du centre hospitalier universitaire Gabriel Touré est méconnu du grand public. Ce service est appelé pavillon « Bientini Fofana ». Dans un état de vétusté certain, ce service vient d’être rénové par PMU Mali à  travers l’association, Aide aux Enfants brûlés et les Enfants nés avec malformations. Depuis 1986 , le service pédiatrique a été créé par feu Dr Madani Touré, un spécialiste en chirurgie des enfants. Avant de tirer sa révérence 1998, le docteur Touré a formé deux jeunes qui sont aujourd’hui professeurs en chirurgie des enfants. Depuis 2002, ce service de issu de la pédiatrie est devenu autonome . Dans ce service, il manque les matériels adéquats, du personnel pour pouvoir prendre en charge les brûlés. Selon le professeur Yacaria Coulibaly, « il n’y a pas de spécialiste des brûlures au Mali, mais des médecins spécialistes en chirurgie des enfants qui s’occupent des plaies des personnes brulées ». Mais en cette période de canicule, Selon le professeur Yacaria Coulibaly, responsable du service, les cas des brulés sont plus nombreux à  la période froide car le recours à  l’eau chauffé augmente. Dans les familles maliennes, on chauffe souvent de l’eau pour se laver à  partir du bois de chauffe ou des gaz, les enfants prêtent souvent mains fortes aux parents pour les travaux domestiques. Cela favorise les accidents, occasionnant des brûlures. Une autre cause d’accident et de brulure est l’urbanisation galopante et peu contrôlée. Dans une ville comme Bamako, on peut constater des branchements anarchiques de fils électriques qui peuvent aussi brûler les enfants qui s’amusent dans les rues. Tous ces cas de brûlés sont ramenés à  l’hôpital Gabriel Touré qui ne dispose que de 31 lits dans son service. La durée du traitement de ses patients est longue et la prise en charge coûteuse. « Le malade paie 1500F par lit et par jour sans compter les frais de médicaments et autres petites dépenses. Il arrive souvent à  certains parents d’abandonner les traitements faute de moyens financiers pour s’en remettre à  Dieu », confie le professeur Coulibaly. Face à  cette situation, l’association « Aides aux enfants brûlés et enfants nés avec malformation », a recours à  des quêtes auprès de certaines entreprises privées ou étatiques pour tenter d’aider les victimes de brûlures. PMU Mali a apporté son aide en mettant à  disposition de l’association 20 millions de francs CFA pour l’achat de médicaments, de matériel et la rénovation de la salle d’hospitalisation. Ces médicaments ont été remis à  la première dame, qui a son tour a remis ces dons à  la ministre de la santé et de l’hygiène publique pour les enfants. La cérémonie de remise s’est déroulée le lundi 2 mai 2016 au CHU Gabriel Touré.

Crise au Nord : urgence pour les malades sous ARV

Faute de médicaments et de peur d’être stigmatisés par la propagande islamiste, des centaines de personnes atteintes du VIH-SIDA ont quitté les régions du Nord. Les retrouver pour leur fournir des antirétroviraux devient une urgence. Cinq mois d’occupation, cinq mois de souffrance. Les populations civiles des régions du Nord tombées aux mains des islamistes voient leurs conditions de vies devenir de plus en plus difficiles. Une situation encore plus grave en ce qui concerne les personnes atteintes du VIH-Sida. Leur sort est sujet d’inquiétude pour l’ONUSIDA, les ONG et le ministère malien de la santé. « ONUSIDA et tout le système des Nations Unis sont particulièrement préoccupées par la situation des populations vulnérables : déplacées, femmes ayant subi des violences sexuelles et personnes vivant avec le VIH/Sida sous antirétroviraux (ARV) », a déclaré la secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires des Nations Unies, Valérie Amos, lors de sa récente visite au Mali. Prise en charge totale gratuite D’après les chiffres du ministère de la Santé et du haut conseil national de lutte contre le sida, 668 malades sous ARV dans le Nord se sont déplacés. Parmi eux 332 ont été retrouvés et suivis dans plusieurs localités du Sud. « Nous cherchons activement les autres pour leur fournir des médicaments, témoigne un médecin habitué des couloirs humanitaires. Certains ont récemment été identifiés vers Gao, d’autres sont partis faute d’unités de cellule de lutte contre le Sida. » Le ministre de la Santé a donné des consignes afin de prendre en charge gratuitement toutes les personnes vivant avec le VIH-Sida, o๠qu’elles se trouvent.

Pénurie d’eau au Point G : les malades aux abois

Une situation inadmissible qui, du reste, constitue un vrai défi à  la conscience des activités chirurgicales de dialyse, des travaux de laboratoire, de ceux des salles d’accouchement, le report des rendez-vous pour les patients, le manque d’hygiène. Tout cela, faute d’eau courante, de 11 heures à  minuit à  l’hôpital du Point G. La situation dure depuis 3 longs mois. Un problème qui fâche Lundi 2 juillet 2010. Je suis à  l’hôpital du Point G. A l’intérieur de la cour, si difficile d’accès, un patient me dit «Â ici à  l’hôpital du Point G, de 11 heures à  minuit nous n’avons pas d’eau. Et ce sont les sapeurs pompiers qui viennent à  notre secours. Nous faisons la queue, pour cela. C’’est inadmissible ! J’aurai préféré que mon malade soit ailleurs, dans une clinique, dans un CSCOM, mais nous n’avons pas le choix. Les spécialistes qui doivent traiter mon malade ne sont qu’ici ou dans les cliniques privées, o๠je n’ai pas les moyens d’aller ». Plus loin, je rencontre quelques patients et des accompagnants d’autres patients.Ceux-ci échangeaient des propos : «Â ne gaspillez pas l’eau, donnez moi un peu d’eau à  boire, il ne m’en reste plus rien ». Et d’autres de répondre : «Â moi même, je ne me suis pas lavé depuis 3 jours ». Etonnante situation dans un hôpital national comme celui du Point G, de renommée nationale et internationale. Devant cette scène, je chancèle de stupeur. Comment est-ce possible ? Selon des médecins, infirmiers et autres agents rencontrés sur place, cette situation n’est pas une première. En effet, selon eux, chaque année, en période de chaleur, l’hôpital du Point G a toujours vécu la même situation. Mais, soutiennent-ils, cette année, la situation est des plus catastrophiques, parce que, sans eau, rien ne peut se faire. D’autres médecins sur les lieux me soulignent que cette pénurie d’eau est même à  la base d’une perturbation des rendez-vous des services de la chirurgie, de la néphrologie et tant d’autres. Aucun rendez-vous ne peut être pris dans ces services, avant l’arrivée des sapeurs pompiers.Par ailleurs, une petite visite dans certaines salles de patients m’a permis de constater des problèmes hygiéniques dans les toilettes. Hygiène et mauvaises odeurs C’’est certainement ce qui explique cette odeur nauséabonde qui se dégage des toilettes et… d’ailleurs. A l’hôpital Point G, à  cause du manque d’eau, l’on constate aussi des problèmes hygiéniques comme le non entretien régulier des toilettes, des blocs opératoires et autres lieux importants. Il constitue (le manque d’eau) une menace pour la santé des patients pris en charge par des services qui ne peuvent fonctionner sans eau. Il s’agit principalement de la chirurgie, la réanimation et la néphrologie. «Tous les jours, il y a coupure d’eau au Point G. l’hôpital fait ce qu’il peut, mais le problème est là . En tous les cas, sans eau, il n’y a pas de dialyse, il n’y a pas de chirurgie, bref le manque d’eau est synonyme d’interruption de la quasi-totalité des activités d’un hôpital », me signale, un médecin qui a préféré témoigner dans l’anonymat. Pour celui-ci, ce manque d’eau est inadmissible, car il met en danger la vie des patients.Le comble est que, a-t-il dit, l’on ne sait même pas quant est ce que la pénurie prendra fin. Par ailleurs, pour Siaka Touré, un accompagnateur de patient, le manque d’eau à  Point G, est inadmissible. Car elle met la vie des patients en danger et sape le travail de titan abattu par les médecins dudit hôpital. Pénurie criante d’eau « Je suis là  il y a plus de deux semaines, mais je vous assure que le seul problème que J’ai constaté au sein de cet hôpital, C’’est le manque d’eau, sinon, à  part ça, le personnel sanitaire est très accueillant et compétent », nous explique cet autre patient. Assis, à  côté d’un bidon d’eau vide, et non loin de la sortie afin d’être parmi les premiers à  être servi, Salimata Fofana, une accompagnatrice de patients, m’indique que beaucoup sont les patients ou accompagnateurs de patients qui passent des jours sans se laver, sans faire la lessive. « Ici, à  l’hôpital, chaque jour on fait la queue devant les citernes des sapeurs pompiers pour avoir de l’eau, qui en réalité ne peut satisfaire la moitié de nos problèmes d’eau, dira la dame. Allongé à  l’ombre d’un bus de l’hôpital, Oumar Traoré, un accompagnateur, salue les efforts fournis par les uns et les autres et réclame la multiplication des voyages des sapeurs pompiers. » « Je demande à  ATT de nous aider à  résoudre ce problème », dira une dame qui venait de quitter la maternité. » s’agissant des solutions pour palier le problème d’eau, la direction de l’Hôpital Point G a fait installé des cuves sur les toits de certains bâtiments, a déclaré le Directeur Général de l’hôpital Mamady Sissoko. En plus, l’hôpital a fait appel aux services des sapeurs pompiers qui, depuis trois mois, approvisionnent ledit centre en eau, a-t-il ajouté. Mais, selon nos sources, ceux-ci, sont rémunérés. Toujours selon le DGA, par rapport à  ce grave problème, son administration a contacté la Direction de distribution des eaux de l’EDM-SA qui a mis un agent spécial à  la disposition de l’hôpital afin de trouver une solution au problème. Ce qui sous entend également qu’elle aussi, s’atèle à  résoudre définitivement le problème qui serait dû à  des problèmes techniques, a laissé entendre, M. Mamady Sissoko. En tous les cas, la situation à  l’hôpital du Point G est inadmissible et constitue un défi à  la conscience de ceux qui, non loin n’en souffre guère. EDM s’explique Pour en savoir davantage sur les raisons de la pénurie d’eau à  l’hôpital du Point G, nous avons approché M. Thiona Mathieu, directeur de la Communication d’EDM-SA qui a accepté de nous fournir des explications à  propos. « Je vous rappelle aussi, qu’il n’y a pas que les quartiers de Point G qui souffrent de ces fortes perturbations. Le Point G sous entend l’hôpital. C’’est une zone sensible, et, à  EDM SA, nous avons conscience qu’il faut agir très vite. C’’est pourquoi, une équipe a été désignée et dédiée pour résoudre le plus rapidement possible le problème.Ces perturbations d’eau au niveau du Point G sont dues en fait à  deux choses. Premièrement : avec les grandes tornades par ces temps, il y a eu des coupures d’électricité. Et, comme nos fils électriques sont aériens, il y a eu des dégâts consécutifs à  ces tornades. Cela a naturellement perturbé le fonctionnement de nos stations d’eau qui dépendent de l’électricité. L’eau du fleuve Quant au deuxième facteur, il s’explique par le fait qu’en ce début d’hivernage, l’eau du fleuve est très difficile à  traiter. Parce qu’elle contient énormément de saletés. Or, notre principale source d’approvisionnement, C’’est ce même fleuve : le Niger. Pour nous à  EDM SA, l’eau potable, C’’est de l’eau bien traitée. Ce qui sous entend que, quand elle est sale, son traitement prend beaucoup de temps et impose de la vigilance. Or, la santé de nos clients et des consommateurs de l’eau que nous produisons en dépend. Ces deux facteurs conjugués ont donc joué sur la production et la distribution de l’eau à  Bamako ». Par ailleurs, dira M. Koné, cette perturbation au niveau du Point G est également due à  des difficultés de remplissage de la station de reprise de Missira qui alimente notamment l’hôpital du Point G.Il est à  noter aussi que, malgré l’hivernage qui s’installe, les besoins en eau n’ont pas baissé. « Aussi, il faut le reconnaà®tre, nous sommes en déficit en matière de production d’eau, la demande dépassant l’offre, malgré nos efforts » A noter également que la capacité de production de l’EDM-SA pour Bamako et Kati est de 180 000 m3 contre une demande de 200 000 m3. Pour palier au problème, le gouvernement malien s’atèle à  réunir les conditions de financement de la station de Kabala. Comme pour rassurer, le responsable de la Communication d’EDM a signalé que les services techniques de l’EDM sont à  l’œuvre pour que les choses s’améliorent très rapidement, notamment au niveau de l’hôpital Point G oà¹, des dispositions ont été prises avec l’appui des autorités de cet hôpital.

Markala, l’hôpital  » malade  » de la région de Ségou

Des locaux sont abandonnés aux margouillats et aux ânes, attirés sur les lieux par les fuites d’eau qui forment de petites mares dans l’enceinte même de l’hôpital. Pire, le personnel se livre à  une véritable course au trésor. La pharmacie est devenue un vulgaire espace o๠s’écoulent en douceur et à  vils prix, les produits détournés ou volés. Trafic en tout genre Du coup, l’hôpital s’est transformé en une véritable jungle o๠chacun mise sur sa « proie ». Peut-il en être autrement, quand cette structure manque cruellement de personnel spécialisé, d’équipements et de matériels appropriés ? Face à  cette situation, les populations de Markala ne savent plus à  quel saint se vouer. Car, plutôt que de guérir, la structure socio-sanitaire est devenue un mouroir o๠la morgue ne désemplit plus. Les blocs de (médecine, pédiatrie, gynécologie, maternité, chirurgie, radiologie…), faute de matériels sont tout simplement boudés par les patients. Les 450 millions de Fcfa affectés par l’état à  l’hôpital de Markala en vue d’y construire un laboratoire d’analyse moderne, des pavillons, des salles de radiographie d’échographie, d’ORL, d’ophtalmologie, d’odontostomatologie, lui permettront-ils de se « réhabiliter »Â ? Réputé autrefois pour la très bonne qualité de ses prestations, l’hôpital de Markala était une vitrine du dispositif socio-sanitaire de notre pays. Et, la structure avait réussi à  se positionner comme le 2e hôpital secondaire du Mali, après le Point G et le CHU Gabriel Touré de Bamako, et doté d’infrastructures à  la pointe de la technologie, d’un plateau technique à  la hauteur des attentes et d’un personnel conscient et dévoué pour l’honneur de la profession. Aussi, ce centre hôspitalier disposait d’une équipe multidisciplinaire qui répondait efficacement aux différents besoins de santé des populations de Markala et au-delà , de toute la région de Ségou.