Mali – Assurance volontaire : un si long chemin

Orange Money depuis 2018, et récemment Sama money (mars 2022), les moyens d’adhésion au Mali à une assurance volontaire et le paiement des cotisations deassurés sont de plus en plus « de proximité ». Un nombre important de travailleurs du secteur informel souscris à ce régime d’assurance, qui leur est dédié. Mais l’assurance volontaire a encore une importante marge de progression.

C’est d’ailleurs pour accroître le nombre d’adhérents au régime de l’assurance volontaire, en conjuguant leurs efforts dans le cadre d’un partenariat, que AV+, le projet management de l’assurance volontaire de l’Institut national de prévoyance sociale (INPS) avec l’entreprise privée SAER Emploi, est né en 2017.

« Avant, l’INPS menait la sensibilisation, mais avec peu de résultats », reconnaît l’ancien Directeur de l’institut, Bréhima Noumoussa Diallo. « Notre mission est d’aider l’INPS à couvrir tous les Maliens éligibles à l’assurance volontaire; pour qu’ils puissent bénéficier de cette prestation sociale, qui est un droit prévu par la Constitution », confie pour sa part Maharafa Traoré, Directeur général de AV+.

Selon un rapport de recherches établi en 2019 par CARES-Mali, le régime est parti de seulement 18 adhérents en 2005 pour arriver à 12 578 assurés immatriculés au 31 décembre 2018, sur un potentiel de 5 304 110 personnes, soit un taux de couverture de seulement 0,24%.

Nos tentatives pour obtenir l’évolution de ces chiffres sur les 3 dernières années n’ont pas abouti. Mais à raison d’environ 1 000 nouveaux adhérents par an sur la période, le nombre d’assurés volontaires fin 2021 pourrait dépasser la barre des 15 000.

Défis

L’assurance volontaire est destinée aux membres non-salariés des professions libérales, artisanales commerciales ou industrielles et aux travailleurs indépendants. En y souscrivant, l’adhérant bénéficie de l’Assurance maladie obligatoire (AMO), des prestations familiales (Allocations maternité et familiales) et de l’assurance Vieillesse, Invalidité et Décès, entre autres.

Mais ce régime d’assurance fait face à certains défis pour sa pleine expansion. Parmi eux, la situation précaire de bon nombre de travailleurs du secteur informel. « Les travailleurs de l’économie informelle, pour trouver quelque chose à faire, sont obligés de se vouer à des métiers pour lesquels ils n’ont pas été formés. La conséquence est qu’ils sont mal payés, alors que la rémunération peut déterminer la souscription à une assurance », souligne un syndicaliste.

Selon lui, l’État doit mettre sur pied une politique adéquate d’encadrement de l’emploi informel pour que le niveau de vie des travailleurs concernés soit rehaussé.

Mohamed Kenouvi