Mali – France : deux militaires français arrêtés à Bamako puis relâchés

Deux militaires français, détachés auprès de l’ambassade de France à Bamako, ont été arrêtés jeudi 15 septembre dans la capitale malienne avant d’être par la suite libérés. Selon des sources, les deux hommes ont été arrêtés alors qu’ils effectuaient une « mission de reconnaissance » aux abords de l’école française Les Écrivains situé au quartier Ouolofobougou pour mettre à jour un plan d’évacuation éventuel des ressortissants français du Mali. Contacté, l’ambassade de France à Bamako a reconnu un « bref incident ». Selon des informations qui ont circulé, le consulat avait fermé ses portes et arrêté les opérations consulaires au profit des Maliens suite à l’incident. Mais une source à l’ambassade de France précise plutôt que cet arrêt était dû à un problème technique intervenu au même moment chez Capago, le prestataire de visas de l’ambassade.

Rentrée scolaire 2022 – 2023 : menaces de boycott à Bamako

La rentrée scolaire 2022 – 2023, prévue pour le 3 octobre prochain, risque d’être perturbée dans le District de Bamako. Pour cause, les enseignants de la capitale ne sont pas satisfaits de la gestion de leurs « rappels ». Dans un courrier en date du 13 septembre 2022 adressé au Gouverneur du District, la Coordination des enseignants  signataires du 15 octobre 2016 du District de Bamako menace de boycotter la rentrée prochaine et d’observer une grève de 8 jours, soit 192 heures, du lundi 3 au mercredi 5 octobre 2022 et du lundi 10 au vendredi 14 octobre 2022. Cette coordination, qui dénonce « la lenteur dans le traitement des dossiers et le rejet de certains dossiers de rappels » exige le « paiement immédiat et effectif de tous les rappels concernant tous les établissements publics, notamment le préscolaire, le fondamental et le secondaire, dans le District de Bamako. Le préavis de grève de 192 heures intervient à la suite de « multiples discussions » engagées avec des autorités et d’investigations menées auprès des acteurs chargés des questions de rappels, d’une lettre relative à l’état des lieux adressée au Gouverneur concernant les questions des rappels et d’une autre  relative à l’information sur le sujet adressée à la ministre de l’Éducation nationale. Par ailleurs, même si cela ne fait pas partie des revendications à l’origine de ce nouveau préavis de grève, l’application stricte de l’article 39 continue également d’opposer le gouvernement et les syndicats signataires du 15 octobre 2016.

Semaine nationale de la réconciliation : une initiative et des interrogations

La Semaine nationale de la réconciliation a été lancée le 15 septembre et se poursuivra jusqu’au 21 septembre, avec pour objectif de faire de la diversité du pays un atout pour la cohésion sociale.

En application de l’article 7 de la Loi d’Entente Nationale instituant une Semaine nationale de la réconciliation, le ministère de la Réconciliation nationale a décidé de l’organiser pour « restaurer la paix et renforcer la cohésion sociale et le vivre- ensemble à travers l’éducation, les arts et la culture, la citoyenneté ou encore le sport ». Selon le ministre de la Réconciliation nationale, le Colonel-major Ismaël Wagué, cette semaine s’impose car « le cousinage à plaisanterie, le dialogue, le pardon et le vivre ensemble ont cédé la place à la méfiance et à la violence ». Seront organisées diverses activités dont des collectes de sang, une Nuit de la réconciliation, un concours sur la maitrise de l’Accord pour la paix et la réconciliation et la vulgarisation de celui-ci. La situation sécuritaire encore précaire dans le pays et les nombreuses plaies encore ouvertes font mesurer le chemin qui reste à parcourir. Les audiences de la Commission Vérité, justice et réconciliation (CVJR) illustrent les attentes des nombreux Maliens victimes des crises que le pays a connues depuis son indépendance. Beaucoup ont en commun la quête de la vérité sur ce qui leur est arrivé ainsi qu’à leurs proches. Des réponses pas encore apportées. Ces victimes, qui selon la CVJR sont plusieurs milliers, attendent aussi des réparations. Le 10 septembre 2021, le gouvernement a signé le décret d’approbation d’un Plan d’action d’environ 65 milliards de francs CFA pour la Politique nationale de réparation des crises au Mali depuis 1960. Dans le centre du pays, la séculaire entente entre les communautés est mise à mal, à Kayes subsiste toujours, sur la base de la violence, l’esclavage par ascendance, pour ne citer que ces exemples. « Il est essentiel d’aller au-delà de ce type d’activités, qui se démarquent par les effets d’annonces. Il faut des actes concrets qui vont au-delà des promesses », commente notamment le responsable d’une organisation de la société civile qui a requis l’anonymat. « Tous les Maliens vont communier ensemble enfin de se réconcilier et de se pardonner. La réconciliation n’est pas une question d’un seul jour. C’est un acte de tous les jours », assure de son côté Mahamane Maïga, chef de la Mission d’appui à la réconciliation nationale.

Mali – Côte d’Ivoire : 46 contre 2

L’affaire perturbe les relations entre la Côte d’Ivoire et le Mali depuis plus de deux mois. Alors que la libération de 3 soldates, membres des 49 militaires ivoiriens interpellés le 10 juillet 2022, le 3 septembre dernier suscité l’espoir d’un début d’issue définitive à cette crise, la situation a depuis pris une nouvelle tournure. Comme relayé par des sources diplomatiques proches des négociations, le Président de la Transition a finalement confirmé une demande de contrepartie du  Mali en échange de la libération des Ivoiriens détenus. Une exigence de la partie malienne qui présage d’une suite de plus en plus complexe à cette affaire, qui n’est déjà pas sans conséquences sur la cohésion entre les deux pays.

Pour la première fois depuis le début des négociations pour la libération des militaires ivoiriens, le Mali a officiellement exigé une contrepartie. Selon un communiqué de la Présidence en date du 9 septembre dernier, suite à la réception d’une délégation nigériane conduite par Geoffrey Onyema, ministre des Affaires étrangères de la République fédérale de Nigéria, au cœur de laquelle était la question des soldats ivoiriens, le Président de la transition, le Colonel Assimi Goita, a souligné la « nécessité d’une solution durable » à l’opposé d’une « solution à sens unique » qui consisterait à « accéder à la demande ivoirienne sans contrepartie pour le Mali ».

« Au moment même où la Côte d’Ivoire demande la libération de ses soldats, elle  continue de servir d’asile politique pour certaines personnalités maliennes faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux émis par la justice », a affirmé le Président Goita, déplorant que ces mêmes personnalités bénéficient de la protection de la Côte d’Ivoire pour  « déstabiliser le Mali ».

Le même jour, le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maiga, a évoqué  un dossier « éminemment judiciaire » mais également affirmé être « surpris  de voir certains de nos compatriotes vivant en Côte d’ivoire utiliser ce pays comme terrain en vue d’attaquer ou de perturber la transition ».

Durcissement de ton ?

La Côte d’Ivoire considère désormais ses 46 militaires écroués à Bamako comme des « otages », d’autant plus que le pays ne serait pas prêt à accepter ce « marché inacceptable ». Les autorités ivoiriennes à l’issue d’une réunion extraordinaire du conseil national de sécurité tenue le 14 septembre à Abidjan. Par ailleurs, le Conseil national de sécurité a instruit, la ministre ivoirienne des Affaires Etrangères afin qu’elle saisisse la CEDEAO pour que cette institution sous-régionale organise une réunion extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement
sur la crise entre la Côte d’Ivoire et le Mali. Les personnalités maliennes que réclament les autorités de la transition sont au nombre de deux : Karim Keita, fils de l’ancien Président, feu Ibrahim Boubacar Keita, cité dans l’affaire de la disparition du journaliste Birama Touré, et Tiéman Hubert Coulibaly, ancien ministre de la Défense, poursuivi dans l’affaire du marché public dite « Paramount » relative à l’acquisition d’équipements militaires.

« Moi, j’ai confiance et je ne pense pas avoir posé d’acte en direction du Mali, ni en direction de qui que ce soit qui puisse me valoir de servir de monnaie d’échange dans un tel dossier », confiait ce dernier en août dernier, jugeant « inhabituel » que Karim Keita et lui soient devenus des « enjeux dans cette affaire-là ». Selon certaines sources Tiéman Hubert Coulibaly ne se trouverait actuellement plus en Côte d’Ivoire. En février dernier, Ainéa Ibrahim Camara, un politique peu connu, s’était autoproclamé Président de la Transition malienne. Dans un communiqué publié dans la foulée, les autorités ivoiriennes l’avaient mis en garde, assurant « ne pas tolérer la déstabilisation d’un pays frère à partir de son territoire ». À ce moment-là, les relations entre les deux pays commençaient déjà à s’effriter. Visé par un mandat d’arrêt international lancé par la justice ivoirienne, Sess Soukou Mohamed dit Ben Souk avait été arrêté au Mali en août 2021. Finalement, 2 jours après la prise des sanctions de la CEDEAO contre le Mali, alors que certains y voyaient la main lourde du Président ivoirien Alassane Ouattara, les autorités ont libéré cet opposant très proche de Guillaume Soro le 11 janvier dernier.

« La Côte d’Ivoire n’est pas contente, parce qu’elle estime que l’attitude malienne s’avoisine à du chantage. La Côte d’Ivoire veut régler cette crise de façon amicale, à cause des liens d’amitié entre les deux pays. Mais elle constate que le Mali est vraiment fermé à toute négociation », glisse un observateur ivoirien proche du dossier

Pour autant, la Côte d’Ivoire compte poursuivre les discussions en cours afin d’obtenir la libération de ses soldats. « Toutes les voies diplomatiques sont ouvertes pour obtenir cette libération, tant avec l’implication de la CEDEAO que des Nations unies. La Côte d’Ivoire compte respecter le droit d’asile de tous ceux qui sont sur son sol pour des raisons diverses », nous confie un membre du Conseil de sécurité ivoirien.

Selon une autre source proche des négociations, « la Côte d’Ivoire était d’accord jusqu’à un certain moment pour régler le problème à l’amiable. Mais le ton monte à Abidjan et dans l’entourage du Président Alassane Ouattara. On n’est pas content ».

La même source prévient que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pourrait « hausser le ton » dans cette affaire, qui devrait être parmi les sujets à l’ordre du jour d’un Sommet extraordinaire de l’instance sous-régionale la semaine prochaine à New York, en marge de la 77ème session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU).

« La situation peut prendre une autre tournure. Si une résolution est prise au niveau de la CEDEAO et appliquée contre le Mali à cause de cette situation, ou peut-être aussi bien contre la Côte d’Ivoire, j’ai peur que cela ne soit un point de non-retour, parce que c’est une instance sous-régionale. Ce serait assez délicat », craint Birahim Soumaré, ancien diplomate et analyste en stratégie internationale. Pour lui, aussi bien la Côte  d’Ivoire que le Mali ont intérêt à conserver une relation convenable entre les deux pays.

« En tout état de cause, la rupture dans ce genre de situation ne présage rien de bon, eut égard à la dangerosité de notre environnement actuellement. Dans ce cadre-là, il est  souhaitable qu’une solution définitive soit trouvée. J’ai bien peur que la situation  ne soit très sensible entre nos deux pays si l’on ne s’entend pas sur un règlement définitif », poursuit-il.

Relations impactées

Si les diasporas des deux pays présentes sur chacun des deux territoires n’ont jusque-là directement pas subi de graves répercussions liées à la crise entre les deux États, les messages incitant à la haine et les accusations réciproques de ressortissants des deux pays inondent les réseaux sociaux depuis le début de l’affaire.

Les milieux culturels des deux pays sont les plus impactés. L’artiste malienne Mariam Bah Lagaré, devant se produire en concert en Côte d’Ivoire en août dernier, a vu son spectacle annulé « jusqu’au règlement du conflit », à l’initiative d’un mouvement de la Fédération de la jeunesse ivoirienne pour la libération des 49 soldats, « Je suis 49 ».

Par ailleurs, le concert du rappeur ivoirien Didi B, prévu pour le 24 septembre prochain à Bamako, a été finalement aussi été reporté à une date ultérieure par ses organisateurs. « Au vu des réactions très mitigées depuis l’annonce de la tenue du spectacle, nous, opérateurs culturels maliens et ivoiriens, responsables et soucieux de créer un environnement de paix, d’amitié et de fraternité à travers l’Art, décidons de reporter le concert de sensibilisation « Même Peuple » de Didi B », ont-ils indiqué après avoir, disent-ils, analysé « profondément et en détails » les réactions sur les réseaux sociaux.

Sur le plan économique, la situation ne semble pas pour l’heure impacter les échanges commerciaux entre les deux pays, dont les économies sont très liées, et, selon certains observateurs, Abidjan n’a pas l’intention d’exercer de pressions en ce sens sur Bamako. La Côte d’Ivoire exporte principalement des produits pétroliers vers le Mali, qui, de son côté, transporte de l’autre côté de la frontière du bétail.

Pour Birahim Soumaré, beaucoup de paramètres devront être pris en compte, du côté ivoirien comme malien, pour qu’une solution puisse être vite trouvée. « Les liens qu’il y a entre la Côte d’Ivoire et le Mali remontent à très longtemps. Il y a une grande communauté malienne active en Côte d’Ivoire. Pour des raisons économiques également, nous utilisons le port d’Abidjan », rappelle l’ancien diplomate.

Médiations tous azimuts

Depuis le début de l’affaire, des médiations sont en cours pour tenter d’aboutir à une issue diplomatique de cette crise. La médiation togolaise, demandée par le Mali, que conduit le Président Faure Gnassingbé depuis le 18 juillet dernier, suit son cours et a permis la libération des 3 femmes soldats ivoiriennes parmi les 49 interpellés, début septembre, à « titre humanitaire de la part du Président de la Transition », selon Robert Dussey, ministre togolais des Affaires étrangères.

Elle s’active toujours, selon Lomé, pour parvenir à la libération des autres soldats encore détenus à Bamako, qu’une délégation de diplomates ivoiriens avait pu rencontrer fin juillet à l’école de Gendarmerie et qui, d’après Abidjan, n’avaient subi aucun mauvais traitement.

La situation préoccupe également dans le reste de la sous-région. Le Président sénégalais Macky Sall, Président en exercice de l’Union Africaine, s’est aussi impliqué, évoquant lors de sa visite à Bamako le 15 août dernier des « solutions africaines » pour « faciliter le règlement de ce contentieux avec les militaires ivoiriens ».

Le Président nigérian Mahamadou Buhari tente également de s’investir dans le dénouement de cette crise entre la Côte  d’Ivoire et le Mali, par le biais de son ministre des Affaires étrangères, qu’il a dépêché sur Bamako la semaine dernière pour rencontrer le Colonel Assimi Goita. Outre ces tentatives diplomatiques, une médiation de leaders religieux auprès des autorités maliennes est aussi en cours.

Mais, au même moment, le processus judiciaire suit son cours. Pour rappel, avant la libération des 3 dames, les 49 militaires avaient été placés sous mandat de dépôt pour des « faits de crimes d’association de malfaiteurs, d’attentat et de complot contre le gouvernement, d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État, de détention, port et transport d’armes de guerre et de complicité de ces crimes ».

Maîtrise de l’inflation : la Bceao relève ses taux directeurs

Le principal taux directeur auquel la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) prête des ressources aux banques passe de 2,25 % à 2,50 %.Le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a décidé, mercredi 14 septembre 2022, de relever de 25 points de base les taux directeurs de la Banque Centrale, à compter du 16 septembre 2022.

Dans un communiqué parvenu à APA, l’institution monétaire explique que cette décision, qui fait suite à la première hausse des taux intervenue en juin, contribuera à ramener progressivement le taux d’inflation dans l’intervalle cible de la Banque Centrale (1 % à 3 %) sur le moyen terme.

Plus tôt dans la matinée, le nouveau gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Jean-Claude Kassi Brou, avait assuré que son institution jouera sa partition dans la lutte contre la hausse des prix.

Le gouverneur Brou présidait la 3e session du CPM de la Bceao au titre de l’année 2022, ouverte ce jour au siège de l’institution à Dakar, la première en présentiel depuis le début de la crise sanitaire en 2020.

En juillet 2022, l’inflation a atteint 8,1% dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Cette augmentation des prix est consécutive à la baisse de la production vivrière durant la campagne agricole 2021/2022, les difficultés d’approvisionnement de plusieurs marchés du fait de l’insécurité dans certaines zones, l’augmentation des cours des produits énergétiques et des produits alimentaires importés.

« L’inflation demeurerait encore à un niveau élevé, mais devrait se détendre à partir du dernier trimestre, avec l’arrivée des premières récoltes de la campagne vivrière 2022/2023 qui s’annonce meilleure que la précédente », espère la Bceao.

Affaire 46 militaires : la Côte d’Ivoire dénonce un « chantage inacceptable »

Le Conseil national de sécurité a tenu mercredi à Abidjan, une réunion extraordinaire présidée par le chef de l’Etat Alassane Ouattara sur la situation des 46 soldats ivoiriens encore détenus au Mali. Au terme de cette rencontre, le Conseil national de sécurité dénonce un ‘’ chantage inacceptable’’ des autorités de la transition malienne qui demandent en contrepartie de la libération des militaires ivoiriens, l’extradition de certaines personnalités maliennes en exil en Côte d’Ivoire. Par ailleurs, le Conseil national de sécurité a instruit, la ministre ivoirienne des Affaires Etrangères afin qu’elle saisisse la CEDEAO pour que cette institution sous-régionale organise une réunion extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement sur la crise entre la Côte d’Ivoire et le Mali. Depuis le 10 juillet dernier, 49 soldats ivoiriens en mission au Mali ont été interpellés par les autorités maliennes qui disent les considérer comme des mercenaires. Après ‘’ plusieurs contacts établis’’, trois soldates ivoiriennes du contingent des 49, ont été libérées et ont regagné Abidjan le 03 septembre dernier. A ce jour, 46 soldats ivoiriens, restent encore détenus au Mali. Pour rappel, avant la libération des trois femmes, les 49 militaires avaient été placés sous mandat de dépôt pour des « faits de crimes d’association de malfaiteurs, d’attentat et de complot contre le gouvernement, d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État, de détention, port et transport d’armes de guerre et de complicité de ces crimes ».

Maîtrise de l’inflation : la Bceao jouera sa partition (Gouverneur)

La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) ne compte pas rester passive face à l’inflation qui frappe les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).Dans les pays de l’Uemoa, le rythme haussier de l’inflation s’est maintenu pour ressortir, en glissement annuel, à 7,5% en juin 2022, contre une réalisation de 6,8% le mois précédent. Cette accélération du rythme de progression du niveau général des prix est essentiellement imputable au renchérissement des céréales dans la plupart des pays de l’Union, induit par la baisse de la production céréalière au cours de la campagne 2021/2022, ainsi qu’à l’accentuation des difficultés d’approvisionnement des marchés. Elle est également en lien avec l’envolée des cours internationaux des denrées alimentaires importées par l’Union, exacerbées par le conflit russo-ukrainien.

Cette situation engendre « un effet négatif sur le pouvoir d’achat des populations, sur la compétitivité de nos économies, ainsi que sur la consommation et l’investissement », a déclaré le nouveau gouverneur de la Bceao, Jean-Claude Kassi Brou.

Pour y faire face, la Bceao, « conformément à son mandat et dans les limites fixées par son statut […], jouera sa partition dans la lutte contre la hausse des prix », a assuré M. Brou qui présidait, mercredi au siège de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest à Dakar, la 3e session du Comité de politique monétaire de l’institution au titre de l’année 2022.

Cette rencontre a été l’occasion pour l’ancien président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (mars 2018-juin 2022) de rappeler que les Etats membres de l’Union, à l’instar des autres pays du continent, traversent des crises profondes consécutives à la pandémie de la Covid-19 et à la guerre russo-ukrainienne.

A ces différents chocs exogènes s’ajoutent la crise sécuritaire et celle liée aux changements climatiques. La première provoque, selon Jean-Claude Kassi Brou, un véritable désastre humanitaire avec des millions de déplacés et perturbe aussi les circuits d’approvisionnement des marchés mais également les budgets des Etats. La seconde, a expliqué le Gouverneur, perturbe le cycle des pluies dont le secteur rural est tributaire et provoque une alternance d’inondations et de vagues de sécheresse préjudiciable au secteur agricole.

« Chacune de ces crises a un fort impact négatif sur le plan humain, social et économique. Depuis 2020, ces crises accroissent les risques sur nos perspectives de croissance économique et créent des tensions inflationnistes dans notre zone et nous éloignent davantage de nos objectifs », a souligné M. Brou.

Cette première session du Comité de politique monétaire en présentiel depuis le début de la crise sanitaire en 2020 permettra de prendre connaissance des rapports soumis par la Bceao afin de parvenir, après délibération, à un consensus sur les mesures à prendre pour assurer une stabilité monétaire dans l’Union pour une croissance équilibrée.

Le comité de politique monétaire analysera également la demande d’admissibilité au refinancement de la banque centrale.

Deux notes sont inscrites en information. La première porte sur le rapatriement des recettes d’exportation à fin juin 2022 « qui reste un des piliers de notre système à savoir la centralisation des réserves de changes ». La seconde note relative à la situation bancaire de l’union à fin juin 2022 est « essentielle pour assurer le financement de nos économies ».

Pour une réponse politique à la « crise des déplacés »

Pour qui visite nos pays et prête l’oreille à leurs habitants, la principale crise que connaît le Sahel est « silencieuse ». Des dizaines de milliers de Sahéliens sont « sur les routes » ou s’établissent à la périphérie des villes. Mus par la peur, ils fuient puis construisent des abris de fortune et tentent de survivre. Quelles perspectives pouvons-nous leur offrir ?
Leur détresse est moins spectaculaire que la disparition violente de certains de nos compatriotes, mais elle représente un défi majeur pour notre région. Vaincre l’insurrection, c’est d’abord réduire sa capacité de nuisance pour notre société. Il faut donc répondre aux besoins de nos concitoyens déplacés. De toute urgence.
Comment adapter nos économies et nos administrations à cette crise sans précédent ? Notre intelligence collective doit identifier des solutions pérennes – même modestes.
Les Etats peuvent émettre des obligations pour mobiliser la solidarité nationale. Ces emprunts extraordinaires permettraient de souligner la gravité de la situation, souder citoyens et entreprises autour d’un objectif commun et triompher des épreuves actuelles.
Des programmes de travaux à haute intensité de main d’œuvre peuvent être conçus. Qu’il s’agisse d’assainissement, de production maraîchère ou d’autres secteurs d’activités, il faut créer des initiatives permettant de réduire l’oisiveté et créer de la richesse. Il y va de la dignité de nos concitoyens, d’une politique publique stimulant la demande … et du meilleur moyen pour prévenir une délinquance qui accroîtra l’insécurité dans nos villes.
On peut également envisager le lancement d’un « programme civique ». Il consisterait à recruter et former de jeunes diplômés pour assurer l’éducation civique et sportive de certains jeunes déplacés. Par le sport, la culture ou d’autres activités d’intérêt général, la société doit transformer le traumatisme d’un « exil intérieur » imposé en opportunité de solidarité nationale. Il y va de notre détermination à triompher ensemble de cette épreuve – avec nos moyens et notre génie propre.
La crise socio-économique que nous connaissons ne disparaîtra pas « par enchantement ». Son issue dépend de notre capacité à identifier, mobiliser et coordonner les ressources rendant possibles notre rebond. Les effets néfastes de l’épidémie du COVID n’ont pas atteint les prévisions pessimistes de certains « experts ». Ils avaient peut-être tort, mais il est indéniable que nos sociétés sont parvenues à s’adapter et triompher de certains obstacles.
Ignorons donc l’enthousiasme des acteurs de « l’économie extravertie » qui louent les productions record ou le cours élevé de matières premières que nous exportons sans transformation et dont les prix sont fixés dans des bourses situées hors de notre continent. C’est dans la production de mil, de riz ou d’autres denrées alimentaires qu’il convient d’investir. Ou dans la transformation de notre coton pour résorber le chômage en stimulant une industrie textile locale. Ainsi, nous pourrons réduire la cherté de la vie dans nos campagnes et nos villes.
C’est notre première responsabilité collective. Les Sahéliens ne manquent ni de générosité ni d’inventivité. Il faut donc dépasser la gestion de l’urgence en permettant à la vie de « suivre son cours ». Quand la paix reviendra, certains concitoyens regagneront la campagne mais d’autres demeureront citadins – nous devons admettre que la crise actuelle changera profondément nos sociétés. Et s’y préparer en conséquence.
En conclusion, il faut canaliser nos énergies vers un élan de solidarité nationale active. Ceci permettra de réduire au silence les appels à la haine de certains fauteurs de troubles. Il ne suffit pas de condamner leurs propos irresponsables et de les poursuivre en justice, il faut démontrer par nos actes que nos adversaires ne parviendront pas à semer la discorde en notre sein. Agir ainsi, c’est renforcer le contrat social et démontrer que la première mission des institutions est de protéger les citoyens.

ONU : une 77ème session de l’assemblée générale mouvementée

En prélude à la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui se tiendra du 12 au 27 septembre 2022 à New-York. Un sommet extraordinaire de la CEDEAO sur le Mali, la Guinée et le Burkina Faso sera organisé au siège de l’ONU entre les chefs d’Etat de l’organisation sous régionale. Au même moment, la prochaine bataille de la guerre diplomatique qui oppose Français et Maliens se jouera-t-elle à New York ?

Les dirigeants de la Cédéao vont se réunir une fois encore, lors de la 77e session de l’ONU à New York, lors d’un sommet extraordinaire. Ils doivent débattre de la situation des trois pays membres de la CEDEAO, qui traversent une période transition dirigée par des militaires. Selon une source proche de la représentation de la CEDEAO au Mali, ce sera aussi l’occasion de se pencher sur la saisine du Mali du Conseil des sécurité de l’ONU en date du 16 août 2022, afin de réclamer une réunion d’urgence sur la situation au Mali. En effet, un bras de fer entre le Mali et la France se poursuit à New York, au siège des Nations unies. Bamako a saisi le Conseil de sécurité de l’ONU, affirmant détenir des preuves d’un soutien de Paris aux groupes terroristes. Le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a écrit le 15 août au Conseil de sécurité des Nations unies afin de réclamer une réunion d’urgence sur la situation dans son pays. Dans sa lettre, le chef de la diplomatie multiplie les accusations envers la France et ses soldats – dont les derniers ont officiellement quitté le territoire malien le 15 août, date du départ du dernier soldat français au Mali après neuf ans d’engagement contre les djihadistes.

Le Mali a officiellement demandé au Conseil de sécurité de l’ONU une réunion d’urgence pour faire cesser ce qu’il présente comme « les actes d’agression » de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté selon lui aux groupes djihadistes et d’espionnage. De graves accusations qui interviennent après de longs mois d’escalades des tensions entre les deux anciens pays alliés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Le Mali n’a toujours pas reçu de réponse à cette demande et depuis le 1er septembre, la France assure la présidence tournante du Conseil de sécurité. La Russie, un des soutiens du Mali s’est inquiétée dans une lettre en date du 5 septembre au secrétaire général de l’ONU de n’avoir pour l’instant reçu aucun visa des États-Unis pour l’Assemblée générale de l’ONU de sa délégation menée par le ministre des Affaires étrangères, selon l’AFP. En plus de la saisine du Conseil de sécurité par le Mali, la crise en Ukraine risque une fois encore de faire monter la tension entre la Russie et les pays Occidentaux soutenant l’Ukraine, dans cette guerre déclenchée le 24 février 2022.

 

 

Bamako fixe ses conditions pour libérer les soldats ivoiriens

Ces militaires ivoiriens sont accusés par les autorités de la transition malienne de « tentative de déstabilisation » du pays.Samedi 3 septembre, un petit groupe de trois femmes qui faisait partie des 49 soldats ivoiriens arrêtés le 10 juillet à l’aéroport de Bamako a pu quitter le Mali, puis rentrer en Côte-d’Ivoire, suite à une médiation du gouvernement togolais.

Ces militaires ivoiriens sont accusés par les autorités de la transition malienne de « tentative de déstabilisation » du pays.

Sous l’égide de la médiation togolaise, les pourparlers devraient se poursuivre pour la libération du reste du groupe encore en détention au Mali.
Mais pour le Colonel Assimi Goïta, chef de l’Etat malien, « il est judicieux qu’une solution durable soit trouvée » à cette question.

Le Colonel putschiste a indiqué qu’« au même moment où la Côte d’Ivoire demande la libération de ses soldats, elle continue de servir d’asile politique pour certaines personnalités politiques maliennes » faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux émises par la justice.

« Malheureusement, ces mêmes personnalités bénéficient de la protection de la Côte d’Ivoire pour déstabiliser le Mali, d’où la nécessité d’une solution durable à l’opposé d’une solution à sens unique qui consisterait à accéder à la demande ivoirienne sans contrepartie pour le Mali », ajoute le président de la transition malienne.

Cette déclaration du Colonel Assimi Goita, faite à l’occasion de l’audience qu’il accordée vendredi 9 septembre au ministre nigérian des Affaires étrangères du Nigeria, Geoffrey Onyeama, lève le voile sur les exigences du Mali pour libérer les 46 soldats ivoiriens qui sont encore entre les mains de la justice malienne pour « complot contre le gouvernement et atteinte à la sûreté de l’Etat, crimes d’association de malfaiteurs, de détention et transport d’armes de guerre et complicité de crime ».

Après le renversement du président Ibrahim Boubacar Keita dit IBK en août 2020 suite à un coup d’Etat orchestré par les militaires qui gouvernent actuellement le Mali, plusieurs personnalités maliennes dont son dernier Premier ministre Boubou Cissé, les anciens ministres Thiéman Hubert Coulibaly et Mamadou Igor Diarra et l’ex directeur de la Banque maliennes de solidarité (BMS-SA) Babaly Bah ont trouvé refuge en Côte d’Ivoire.

Poursuivis pour « usage de faux, atteintes aux biens publics et de complicités de ces infractions» relatifs à une affaire d’achat d’équipements militaires remontant à 2014, ces personnalités maliennes font l’objet d’un mandat international émis par Bamako. Boubou Cissé doit également s’expliquer sur un enregistrement sonore dans lequel on l’entendait parler en mal de la junte malienne avec une autre voix attribuée au président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara. Quant à Karim Keita, fils de l’ancien chef de l’Etat malien, il est dans le collimateur de la justice de son pays pour la disparition du journaliste Birama Touré.

Depuis le début de cette brouille avec le Mali, les autorités ivoiriennes ont toujours réfuté le caractère illégal de la présence de leurs militaires arrêtés à leur descente d’avion à l’aéroport Modibo Keita de Senou, près de Bamako.

Alors que ces derniers étaient qualifiés de « mercenaires » par un communiqué du gouvernement de la transition malienne, évoquant la non-présentation d’un ordre de mission, les autorités ivoiriennes ont réagi pour préciser qu’ils étaient arrivés sur le sol malien en tant qu’Éléments nationaux de soutien(NSE). Un mécanisme de soutien aux contingents des pays contributeurs de troupe dans le cadre des missions de maintien de la paix. Olivier Salgado, alors porte-parole de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) s’était permis un mini-thread sur Twitter qui appuie indirectement la position ivoirienne. Seulement, une autre version onusienne affaiblit sa version, niant toute appartenance des soldats ivoiriens aux NSE. Suite à cette mise au point, le Mali a réclamé le départ d’Olivier Salgado de son territoire.

Nouvelle Constitution : bientôt la fin de l’échéance de deux mois

Ce 12 septembre 2022 marquera la fin des deux mois donnés par le Président de la transition, le Colonel Assimi Goïta, aux membres de la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution (CRNC). Ils devraient lui soumettre un avant-projet de texte en vue de remplacer la Constitution en vigueur depuis 1992. À quelques jours de la deadline, où en sont-ils avec la rédaction ? Comment ont-ils procédé ? Et surtout, la date sera-t-elle respectée ? La CRNC rend compte.

Le temps défile. Le délai approche et la présentation de l’avant-projet de nouvelle Constitution est attendue. Le 12 juillet dernier, le Président de la transition a procédé à l’installation des membres de la CRNC en leur octroyant un délai de deux mois à compter de cette date pour lui proposer un avant-projet afin de permettre « au peuple de prendre sa décision souveraine au cours d’un referendum ».

Selon les explications du colonel Assimi Goïta, lors de la cérémonie d’installation de la CNRC, « la pratique institutionnelle a révélé des dysfonctionnements qui se sont soldés par des ruptures de l’ordre constitutionnel. D’où des interrogations quant à la solidité des différentes institutions, les rapports entre elles et le fonctionnement du système institutionnel de manière générale ».

Pour y pallier, l’équipe chargée d’élaborer le texte a organisé une série de rencontres. « Le décret portant création de la commission nous a prescrit de procéder à une large consultation des forces vives de la Nation. À cet effet, nous avons saisi par lettres les partis politiques et les organisations et associations de la société civile en vue de recueillir leurs contributions par écrit. Ces lettres étaient accompagnées d’un document appelé « Canevas indicatif », qui devait servir de guide pour la rédaction des contributions », explique le président de la commission, le Pr Fousseyni Samaké, ancien Secrétaire général de la Présidence. En outre, la CRNC a rencontré le 26 juillet dernier les partis politiques, puis les organisations de la société civile deux jours plus tard, au centre international de conférences de Bamako (CICB). Le 2 août, elle a recensé les suggestions des organisations politiques, de la société civile et des légitimités traditionnelles et coutumières du District de Bamako et des régions de Koulikoro, Dioïla, Nara et Bougouni lors des séances d’écoutes au Gouvernorat du District de Bamako.

« J’ai rendu des visites de courtoisie et d’échanges au Premier ministre [Choguel Kokalla Maïga, Ndlr], à certains ministres, à toutes les institutions de la République, aux associations cultuelles et aux mouvements signataires de l’accord d’Alger », ajoute le Pr Samaké. La Commission a également donné l’opportunité aux Maliens de faire parvenir leurs contributions au ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, ainsi qu’auGouvernorats des régions. À cela s’ajoute la création d’un site internet pour récolter les propositions en ligne de personnes au Mali et à l’étranger.

« Prêt dans les délais »

Ce processus, qui a pris fin le 8 août, a permis de « recueillir plus de 10 000 contributions », atteste Me Cheick Oumar Konaré, membre de la CRNC. Selon ce dernier, « après un mois de recensement des propositions, nous avons commencé la rédaction proprement dite. Nous avons divisé la commission en six sous-groupes. Chaque sous-groupe, ayant des thèmes spécifiques, a produit des projets d’articles qu’on a relus en commun. On est en train de finaliser cela. Tout devrait être prêt dans les délais », certifie Me Konaré.

Le document, attendu la semaine prochaine, doit être « à la mesure des attentes du peuple et sera le socle d’institutions fortes et d’un jeu politique sain et équilibré entre les différents acteurs institutionnels. », avait instruit le président de la transition. Pour le Pr Fousseyni Samaké, la nouvelle constitution va contribuer à donner au Mali un nouveau départ. Si adoptée, ce sera une étape de franchie, notamment après les trois précédentes tentatives infructueuses (1999, 2008, 2017) de révision de la  constitution né de l’avènement de la 3ème République, qui ont toutes échoué.

Alphabétisation : retour sur les bancs pour dissiper les regrets

59,4%. C’est le taux d’alphabétisation au Mali des personnes de 15 ans et plus, selon des données 2021 de l’Institut national de la statistique (INSTAT). Longtemps après avoir abandonné les bancs de l’école, ou sans les avoir jamais fréquentés, des adultes reprennent le chemin des étudesÀ l’occasion de la Journée internationale de l’alphabétisation, célébrée ce jeudi 8 septembre, focus sur ces apprenants, qui, après moult regrets, réapprennent à lire et à écrire.

« Il n’y a pas d’âge pour apprendre ». C’est le leitmotiv d’Ousmane Traoré, 33 ans. Ce commerçant, qui a trois boutiques, a abandonné l’école classique depuis la 3ème année fondamentale, mais cela ne l’a pas empêché de réussir sa vie. « Outre mes boutiques, j’ai pu construire une maison et je circule dans ma propre voiture. Comme on le dit, j’ai réalisé le rêve de beaucoup de jeunes d’aujourd’hui », se félicite le commerçant, marié et père de deux enfants. Pour autant, malgré cette réussite sans instruction scolaire, le trentenaire avoue « regretter » d’avoir abandonné ses études. « Avec l’évolution de mon business, mon incapacité à lire et à écrire me pénalise fortement. J’aurais pu économiser ce que je paye à des personnes pour écrire mes commandes », se désole-t-il. Pour combler cette « incapacité », Ousmane prend des cours d’alphabétisation à domicile les mercredis et jeudis soirs, ainsi que le week-end. Tout comme lui, le marchand import-export Gantigui Fané dit prendre des cours d’alphabétisation pour adultes pour mieux se vendre au monde. « En tant que commerçant, je vais à Dubaï, en Chine… J’ai du mal à communiquer avec mes clients de ces pays, qui ne comprennent pas le bamanankan mais maîtrisent d’autres langues. En plus, de par mon métier, il me faut savoir écrire en français, ne serait-ce que pour remplir des reçus. C’est en raison de tout cela que j’ai décidé de prendre ces cours », se justifie-t-il. L’apprentissage, qui dure depuis plus de six ans à l’École fondamentale du quartier de Faladié, a été bénéfique pour l’homme d’affaires de 42 ans. « Grâce à ces études, de nos jours je me débrouille assez bien dans l’écriture du français et surtout je comprends mieux la langue, même si j’ai encore beaucoup de difficultés à la parler », témoigne-t-il.

Incapable

Selon l’UNESCO, une personne est considérée comme analphabète lorsqu’elle est incapable de lire et d’écrire. C’est aussi « toute personne qui ne sait lire que des chiffres, son nom ou une expression courante apprise par cœur ». Au Mali, 59,4% des personnes de 15 ans et plus savent « lire et écrire dans une langue quelconque », d’après la dernière Enquête modulaire et permanente auprès des ménages (EMOP) de l’Institut national de la statistique (INSAT), publiée en 2021. Une analyse du rapport basée sur le sexe montre que les hommes sont plus alphabétisés que les femmes, avec respectivement 39,3% et 20,1%. « Le milieu urbain affiche un taux assez élevé, de l’ordre de 54,7%, comparé à 22,1% pour le rural », note-t-on dans le document, selon lequel dans toutes les régions, à l’exception de Kidal et de Ségou, les pauvres sont les moins alphabétisés.

« Ce sont des gens qui ont regretté de n’avoir pas été à l’école ou de l’avoir abandonnée très vite. Maintenant, ils ont compris l’importance de l’alphabétisation. C’est pourquoi ils cherchent à s’instruire », explique Yacouba Kouyaté, enseignant au Collège fondamental Boubacar Diarra de Sébenicoro, qui donne depuis 13 ans des cours d’alphabétisation à des adultes. Selon lui, la majeure partie de ces apprenants sont des non instruits qui ont réussi dans leur activité professionnelle « et cherchent par conséquence à se former pour pouvoir gérer au mieux leurs affaires sur tous les plans ». Malgré les bienfaits de cet apprentissage, au Mali la tendance des adultes apprenants diminue et cela provoque la fermeture de beaucoup de centres de formation. Comme ce fut le cas à l’École publique A du quartier de Lafiabougou. « Les gens veulent s’instruire mais n’ont pas le courage de continuer. Du coup, après une à deux semaines, beaucoup abandonnent », déplore-t-il.

Climat: l’Afrique a besoin de nouveaux financements (rapport)

Les pays africains pourraient perdre 50 milliards de dollars par an d’ici à 2030 à cause du changement climatique, alerte l’Organisation météorologique mondiale (OMM).L’Afrique ne représente que 2 à 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre mais a payé cher le fait que le continent se soit réchauffé plus vite que la moyenne mondiale. Des financements urgents sont nécessaires pour ralentir les effets du phénomène actuel du changement climatique, a averti jeudi un rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies.

Dans le document intitulé « état du climat en Afrique 2021 », l’agence onusienne écrit que l’année dernière, l’Afrique a été l’un des quatre endroits les plus chauds jamais enregistrés.

« C’est pourquoi, les pays africains demandent aux nations riches et polluantes de consacrer davantage d’argent aux projets d’adaptation sur le continent », ajoute le rapport, demandant également des compensations pour les pertes liées au changement climatique, des sujets qui devraient être au cœur de la 27e Conférence des parties (COP27), le sommet des Nations unies sur le climat qui se tiendra en Égypte en novembre 2022 et qui est surnommé « la COP africaine ».

L’OMM a déclaré qu’il est crucial d’investir davantage dans l’adaptation au changement climatique car ses effets pourraient coûter aux nations africaines 50 milliards de dollars par an d’ici à 2030, les sécheresses et les inondations constituant la principale préoccupation.

En Afrique, le niveau des mers a déjà augmenté d’un millimètre par an de plus que la moyenne mondiale, ce qui aggrave la menace de graves inondations côtières, selon le rapport.

Il fait référence à des régimes pluviaux de plus en plus perturbés qui ont entraîné la pire sécheresse qu’ait connue la Corne de l’Afrique depuis plus de 40 ans, « et à des inondations dévastatrices qui frappent souvent d’autres parties du continent ».

L’année dernière, le Soudan du Sud a enregistré ses pires inondations depuis 60 ans, avec plus de 800.000 personnes touchées, tandis que le Tchad a connu cette année les précipitations les plus importantes depuis plus de 30 ans. De nombreux pays d’Afrique centrale et occidentale sont aussi touchés par les inondations.

Les scientifiques ont déclaré que la chaleur extrême et les fortes précipitations ont été aggravées par le changement climatique causé par l’homme et que leur gravité et leur fréquence ne feront qu’augmenter avec le réchauffement de la planète.

Pour améliorer la résilience des pays africains, « il est impératif que le continent accélère ses efforts pour mettre en place de solides systèmes régionaux et nationaux d’alerte précoce et des services climatiques », a affirmé le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas.

CNPM : comment sortir de la crise ?

Après plusieurs mois de crise, une administration provisoire consensuelle a été mise en place le 4 mars 2022 pour gérer les affaires courantes du CNPM et organiser des élections pour doter le Patronat d’un nouveau bureau. À deux mois de la fin de son mandat, elle a validé des nouveaux textes censés prévenir un nouveau blocage. Ils ne font pas encore l’unanimité.

Sur les 155 délégués, 90,32% étaient présents à l’Assemblée générale extraordinaire organisée le 13 août 2022, assure le 1er Vice-Président de l’Administration provisoire, M. Boubacar Diallo.

Après plusieurs mois d’inactivité, des décisions judiciaires ayant annulé les deux Assemblées générales qui avaient élu deux bureaux différents en 2020, les organisations professionnelles membres du Patronat ont mis en place le 8 février 2022 une Administration provisoire de 8 membres. Jugée « déséquilibrée », elle a été portée à 16 membres le 4 mars 2022.

Le 2 avril 2022, une Assemblée générale extraordinaire a mis en place un Bureau chargé de gérer les affaires courantes du CNPM, de mettre en place une administration provisoire, d’adopter un règlement électoral et d’organiser de nouvelles élections.

Désigné Président, M. Soya Golfa, l’un des anciens de l’organisation, a déploré que « de 2020 à maintenant le Patronat n’existe que de nom ». Rappelant qu’il faisait partie de ceux qui étaient là le 25 janvier 1980, lors de la création du CNPM, il a expliqué que sa place « n’est plus ici », regrettant la persistance de cette crise. « Je ne cherche plus à être dans un bureau. Notre souci est que les gens s’entendent. Nous sommes pareils ».

Élections de la dernière chance ?

S’ils ont du mal à obtenir l’unanimité autour des nouvelles dispositions, les membres de l’Administration provisoire se veulent optimistes. « Les difficultés peuvent être des opportunités », souligne M. Diallo.

Suivant le planning, l’élection du nouveau Bureau du CNPM doit intervenir en octobre 2022, pour clore ce chapitre peu glorieux de l’organisation patronale, qui se vantait de son modèle consensuel.

Un défi important, au regard des divergences qui se font entendre déjà à propos des nouvelles règles, qui excluent les candidatures des Présidents élus à l’issue des Assemblées contestées de 2020. « Une discrimination » injustifiée, estiment certains, qui pourraient ne pas se reconnaître dans les résultats de l’élection à venir.

L’Administration provisoire espère une issue heureuse, avec une Assemblée générale au pouvoir renforcé, qui, en plus d’approuver le budget, aura le pouvoir de révoquer le Bureau, élu pour un mandat de 5 ans non renouvelables, et la création d’un organe électoral dirigé par le Président sortant, qui ne sera pas candidat.

Olivier Dubois : 17 mois de captivité

Ce jeudi 08 septembre 2022, marque le 17ème mois de captivité du journaliste français Olivier Dubois, ancien collaborateur du Journal du Mali. Enlevé le 8 avril 2021 alors qu’il était en reportage à Gao par le groupe terroriste JNILM, deux preuves de vie ont été diffusées depuis par vidéo, le 5 mai 2021 dans laquelle, il confirmait lui-même son enlèvement et le 13 mars 2022. Il est à ce jour le seul otage français recensé dans le monde.  Le 20 août dernier, à l’occasion du 500ème jour de sa captivité, une vidéo rassemblant plusieurs personnalités du monde des médias, des proches ou encore d’anciens otages a été diffusée en soutien au journaliste. 

Mine de Fékola : B2Gold signe un nouveau contrat de service

La société d’exploitation minière B2Gold a accordé un nouveau contrat de forage minier à la société britannique Capital. Un contrat qui court jusqu’à fin 2024 a annoncé Capital.

Outre les travaux de forage destinés à augmenter l’estimation de ressources, contenus dans le contrat signé en juin avec la société, B2Gold a donné à la société britannique la responsabilité d’effectuer les travaux de forage de contrôle de la qualité du minerai.

Pour accomplir ces différentes missions, Capital aura sans doute recours à ses nouvelles acquisitions auprès d’Afrikans Mining services, filiale du fournisseur australien de services miniers  sur le Continent, Perenti.

 « Nous avons été opportunistes dans l’achat d’appareils de forage, ce qui nous permet de commencer plus rapidement les opérations et, par conséquent, nous augmentons nos prévisions d’investissement pour 2022 à 60-65 millions de dollars », a expliqué le président exécutif du groupe Capital.

La mine d’or de Fékola est située à environ 500 Km à l’Ouest de la capitale malienne. B2Gold a acquis le projet de classe mondiale en 2014 et entamé la production en 2017.

La société a réalisé une bonne année en 2021 avec 567 795 onces d’or. La mine à faible coût devrait produire entre 570 000 et 600 000 onces d’or en 2022. La production devrait être plus élevée qu’en 2021, en raison notamment de l’optimisation de la séquence d’extraction pour fournir un accès plus rapide au minerai à haute teneur de la phase 6, explique la société.

Primature : Un Maïga peut en cacher un autre

Le Colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement depuis décembre dernier, a été désigné le 21 août 2022 pour assurer l’intérim du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, malade depuis maintenant un mois. Le nouveau chef temporaire du gouvernement a affirmé rester dans le sillage des instructions du Premier ministre, mais pour beaucoup sa présence pourrait marquer un nouveau tournant dans la transition.

Le Colonel Abdoulaye Maïga, 41 ans, qui ne faisait pas partie du « cercle des 5 colonels » qui ont pris le pouvoir en août 2020, est devenu sans conteste au fil des mois le visage des déclarations fortes des autorités de la transition.

Nommé ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation depuis le gouvernement Moctar Ouane, il est l’un des hommes de confiance du Colonel Assimi Goita. C’est donc sans grande surprise que le président de la transition l’a désigné pour assurer l’intérim à la Primature, le temps que le Premier ministre Choguel Maïga se remette de son indisponibilité.

Le Colonel Maïga imprime sa marque

À la tête du gouvernement, Abdoulaye Maïga n’a pas tardé à poser son empreinte. Quatre jours après sa désignation, dans une lettre circulaire en date du 25 août 2022, il exige des ministres l’observation de plusieurs mesures, dans le cadre de « l’efficacité du travail gouvernemental et de l’amélioration de la qualité des textes adoptés par le gouvernement en conseil des ministres ».

D’abord, la tenue des réunions de cabinet autour des dossiers inscrits à l’ordre du jour du conseil des ministres le lundi à partir de 08h00 au niveau des départements respectifs et la transmission des observations formulées sur les dossiers au secrétariat général du gouvernement le même jour avant 14h00.

Ensuite, la centralisation et la transmission au Premier ministre desdites observations par le secrétaire général du gouvernement. Par ailleurs, un conseil de cabinet doit se tenir le mardi à 10h00 à la Primature sur les observations des départements sur les dossiers du conseil des ministres et le secrétaire général du gouvernement doit tenir un procès-verbal de réunion faisant ressortir les observations pertinentes et les recommandations formulées. Ce procès-verbal du conseil de cabinet doit être transmis par le secrétaire général du gouvernement le même jour au Premier ministre par intérim.

Enfin, les communications verbales doivent être impérativement déposées au secrétariat général du gouvernement au plus tard le mardi à 8h00. Le Premier ministre par intérim a également interdit dans la foulée, sur instruction du président de la transition, les téléphones, montres et tout autre appareil électronique en conseil des ministres.

Rappelons que cette interdiction, qui n’est pas nouvelle, n’était plus vraiment de rigueur depuis le départ du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, qui l’avait instaurée en 2017.

« L’intérim exige une double mission : rester dans le sillage des instructions du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et faire face aux défis quotidiens », a déclaré le colonel Abdoulaye Maïga le 29 août dernier, lorsqu’il a rencontré les membres du cabinet du Premier ministre. Depuis, le nouveau locataire temporaire de la Primature s’attelle à la tâche.

Audiences le 25 août avec le Président mondial de la Jeune chambre internationale (JCI) et le 2 septembre avec le ministre algérien des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger. Présidence le 30 août d’un conseil de cabinet sur les dossiers à l’ordre du jour du conseil des ministres du mercredi 31 août 2022 et de la cérémonie de lancement de l’opération de recensement des agents des fonctions publiques de l’État et des collectivités le 1er septembre. Le chef du gouvernement par intérim ne fait que suivre le rythme effréné qu’il s’était jusque-là imposé à l’Administration territoriale, où, selon l’un de ses collaborateurs, le volume horaire a presque doublé au département depuis qu’il en a pris les rênes.

« C’est un grand travailleur, quelqu’un de très humble par rapport à ses connaissances intellectuelles. Il est très vigilent et très sociable avec ses collaborateurs. Il reconnaît la valeur de tout le monde et a une grande capacité d’écoute. Très assidu et rigoureux, il est très exigeant par rapport au rendement », nous confie cette source.

Un intérim bien accueilli

Le colonel Abdoulaye Maïga, qui a fait une partie de ses études en France, où il a notamment décroché un doctorat en sécurité internationale et défense à l’Université Jean Moulin de Lyon en 2011, et a travaillé notamment pour la CEDEAO, est un interlocuteur habituel des politiques, avec lesquels il a plusieurs fois échangé autour de de la mise en œuvre des réformes électorales en cours sous la transition.

Au lendemain de sa désignation pour assurer l’intérim du Premier ministre, la plupart d’entre eux l’ont bien accueillie. Le Rassemblement pour le Mali (RPM), après en avoir pris acte, a souhaité que ce tournant soit « une occasion de renforcer et d’étendre à l’ensemble du gouvernement l’esprit d’inclusivité que le colonel Maïga a imprimé au département de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, en vue d’une transition véritablement inclusive, apaisée et respectueuse de nos engagements ».

« Nous lui faisons confiance, le soutenons et lui souhaitons bonne réussite », dit pour sa part Bréhima Sidibé, Secrétaire général du parti de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, Fare An Ka wuli. Même son de cloche à l’ASMA-CFP, où l’on est convaincu que le colonel Maïga « est aujourd’hui celui qui incarne le plus la transition et est à même de maintenir le cap à la hauteur des défis du jour ».

« Le choix du Colonel Maïga me semble un choix cohérent, avec le fait qu’à travers son ministère il sera l’acteur principal des actions politiques en cours et à venir, telles que la mise en place de l’autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), l’adoption d’une nouvelle constitution et le marathon électoral. Jusque-là il semble donner satisfaction pour attaquer les défis politiques à venir », relève également Dr. Amidou Tidjani, analyste politique et enseignant-chercheur à l’université Paris 13 (Sorbonne-Paris-Nord).

Pour Abdoul Sogodogo, vice-doyen de la faculté des sciences administratives et politiques (FSAP) de l’université de Bamako, il est important aussi de noter que cette désignation intervient à un tournant décisif de la gouvernance publique et que le choix porté sur le colonel Abdoulaye Maïga pourrait s’expliquer par plusieurs raisons.

« On observe une confiance croissante du président de la Transition en la personne du colonel Abdoulaye Maïga. D’abord, le Premier ministre avait été littéralement déchargé de fonction de porte-parole de fait du gouvernement. Ensuite, c’est bien le ministre de l’Administration territoriale qui livrait le contenu des messages du gouvernement, bien qu’il ne soit pas un véritable idéologue comme le Dr. Choguel Kokalla Maiga », rappelle-t-il.

AIGE, la mauvaise note?

Même si le Premier ministre intérimaire semble bénéficier d’un état de grâce de la part des acteurs politiques et de la société civile, la décision qu’il a prise au niveau de l’Administration territoriale de recourir à un tirage au sort pour désigner les représentants des partis politiques et de la société civile au sein du collège de l’AIGE continue d’être controversée chez les politiques et pourrait mener à une dégradation des relations jusque-là apaisées entre lui et eux.

« Nous pensons que ce sont des manières de faire qui sont de nature à réinstaurer une crise de confiance entre l’Administration territoriale et la classe politique. Nous ne voulons pas d’une crise pré-électorale, c’est pourquoi nous interpellons le président de la transition sur ce dossier de l’AIGE », avertit Sékou Niamé Bathily, chargé de la communication du RPM.

« Ce n’est pas la personne du colonel Abdoulaye Maïga qui compte. Ce sont les actes posés par l’administration elle-même. C’est elle qui doit veiller au respect des textes, mais si c’est elle qui viole en premier les lois, c’est inquiétant », clame-t-il.

« La gestion de la mise en place de l’AIGE peut avoir des lourdes retombées sur la gouvernance du Premier ministre intérimaire, en ce sens qu’elle peut nuire aux relations entre la classe politique et lui », affirme Abdoul Sogodogo.

Mais, selon Amidou Tidjani, cela ne devrait pas être un problème pour le locataire intérimaire de la Primature, parce que, soutient-il, « le colonel Maïga semble être quelqu’un d’intelligent, qui laisse les politiques mener leurs discussions dans un cadre d’échange qu’il met en place sans y participer directement et les laisse s’entre-déchirer ou se mettre d’accord avant de trancher à la fin ».

Le colonel Abdoulaye Maïga entre-t-il dans les critères d’un Premier ministre longtemps réclamé par une partie de la classe politique, notamment le cadre d’échange ? « Pour le cas d’un Premier ministre neutre, consensuel, rassembleur, nous attendrons avec intérêt l’évolution de l’état de santé du Premier ministre et la suite que le président de la Transition donnera à tout cela », répond Sékou Niamé Bathily pour le cadre, précisant que le Colonel Abdoulaye Maïga est là, selon ce qu’il a déclaré lui-même, pour continuer dans le sillage de Choguel Kokalla Maïga.

Choguel Maïga toujours hospitalisé

Absent depuis un mois, Choguel Kokalla Maïga a, selon nos informations, fait un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique. Il est depuis le 9 août dernier hospitalisé à la clinique Pasteur de Bamako, où il a été admis suite à son malaise. Il y occupe depuis la chambre 114, une chambre VIP à 125 000 francs CFA la nuitée. Face aux flots d’informations parus sur son état de santé le 13 août, la cellule communication de la Primature a dans l’urgence fait une publication affirmant qu’il avait été mis au « repos forcé » pour une reprise de ses activités la semaine qui suivait. Mais, depuis, très peu d’informations circulent le concernant, ce qui a le don d’exaspérer certains « vidéomen » réputés proches de lui. Selon nos informations, si un temps, vers les 22 – 23 août, la possibilité d’une évacuation vers Johannesburg avait été évoquée, la décision a finalement été prise de le garder à Bamako, et, d’après notre source il se porterait mieux mais a encore des difficultés à s’exprimer. « Il parle lentement » assure-t-elle. Dr. Allaye Bocoum, l’un de ses proches, confie avoir reçu un message du chef du gouvernement le vendredi 2 septembre 2022, où il disait se remettre « de mieux en mieux ».

« Il y a vraiment de quoi se réjouir, car il est entre de très bonnes mains, dans une très grande sécurité et aucun laisser-aller dans le domaine de son intimité familiale n’a été permis », glisse celui qui révèle que le Premier ministre n’avait pris qu’une semaine de repos l’année dernière alors même que ses médecins lui avaient imposé un mois.

À l’en croire, Choguel Kokalla Maïga, dont le black-out total autour de l’état de santé découlerait de sa volonté personnelle, récupérera une bonne forme physique avant de reprendre toute activité publique, chose sur laquelle ses médecins sont « intraitables ».

En attendant, le retour aux affaires du leader du M5-RFP semble improbable pour certains observateurs, qui n’excluent pas sur la durée un scénario à la guinéenne, où le Premier ministre intérimaire a fini par être nommé de manière définitive pour la suite de la transition.

Présidence de l’URD : la cour d’appel de Bamako confirme la victoire de Gouagnon Coulibaly

Depuis janvier 2022, le parti de l’ancien chef de file de l’opposition, feu Soumaila Cissé est secoué par une crise. A l’issu d’un congrès extraordinaire organisé le 16 janvier 2022, Gouagnon Coulibaly a été élu, nouveau président de l’URD. Une élection rapidement contestée par le président par intérim, Pr. Salikou Sanogo. Une bataille judiciaire s’est par la suite enclenchée, la Cour d’appel de Bamako vient de statuer en faveur de Gouagnon Coulibaly.

Le tribunal de grande instance de la commune V de Bamako avait dans son délibéré du 4 avril 2022, confirmé l’élection de Gouagnon Coulibaly en qualité de Président du parti URD, à l’issue du congrès extraordinaire du 16 janvier 2022. Le Président par intérim Salikou Sanogo avait contesté l’élection de Gouagnon Coulibaly. Conséquence : l’instauration un bicéphalisme s’est installé à la tête du parti. La cour d’appel de Bamako, en vidant son délibéré ce mercredi 7 septembre 2022, dans l’affaire qui oppose Salikou Sanogo et Gouagnon Coulibaly, à, dans un arrêt confirmé l’ensemble des dispositions du jugement du tribunal de la commune 5 du district de Bamako du 4 Avril 2022. Elle valide le congrès extraordinaire du 16 janvier 2022, confirme la légalité et la légitimité de l’élection de Gouagnon Coulibaly. Contacté, les proches de Salikou Sanogo n’ont pas souhaité répondre à nos questions, toutefois ils ont assuré que des recours appropriés seront exercés contre ladite décision. De son côté, Gouagnon Coulibaly, explique qu’avec cette décision de justice et avec la grosse de justice en main, il va s’atteler à redynamiser le parti très bientôt par des activités sur le terrain. Pour rappel, c’est face au refus du 1er vice-président Salikou Sanogo de convoquer un congrès extraordinaire du parti pour élire un nouveau président du parti après le décès de Soumaila Cissé qu’un Collectif pour la sauvegarde de l’URD a été créé en 2021, présidé par Coulibaly Kadiatou Samaké, 3ième vice-présidente du parti.

 

Le Maroc accueille le 1er Forum des régions d’Afrique

La rencontre va concrétiser la mise en œuvre des décisions de la 8e édition du Sommet Africités organisée à Marrakech en novembre 2018.Du 08 au 10 septembre 2022, aura lieu à Saïdia (Maroc), dans la région de l’Oriental, la première édition du Forum des Régions d’Afrique (FORAF).

Ce Forum, placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, est organisé par Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), en collaboration avec l’Association des Régions du Maroc (ARM), le Conseil de la région de l’Oriental (CRO) et la Direction Générale des Collectivités Territoriales (DGCT) du Ministère de l’Intérieur du Royaume du Maroc.

Cette rencontre, qui a pour thème « La contribution des Collectivités Régionales au développement durable et à la dynamique d’intégration de l’Afrique », est une concrétisation de la mise en œuvre des décisions prises par l’Assemblée Générale de CGLU Afrique lors de la 8ème édition du Sommet Africités, tenue à Marrakech en novembre 2018, explique Madame Fatimetou Abdel Malick, présidente de CGLU Afrique.

« Le lancement du FORAF est une étape importante dans le processus d’intégration de l’Afrique, un grand pas vers l’émergence de l’Afrique des Peuples », a-t-elle dit dans un communiqué transmis à APA.

L’évènement réunira, pour la première fois, les présidents (e)s des Régions, Comtés, États fédérés de plus de 20 pays africains qui ont un deuxième niveau de collectivités territoriales décentralisées tels que le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Kenya, Madagascar, le Mali, le Niger, etc.

Plus de 400 participants (e)s vont discuter du rôle des Gouvernements régionaux dans la définition et la mise en œuvre des stratégies de développement et d’intégration, des missions des gouvernements régionaux parmi lesquelles, le développement économique, social et culturel des territoires ; l’équipement, l’attractivité et la compétitivité des territoires.

L’adaptation au changement climatique, la durabilité et la résilience des territoires ; et la contribution des territoires à l’atteinte des Objectifs de développement durable seront aussi abordées.

Mali : l’Onu évalue les menaces contre les déplacés internes

Au total, 504 ménages ont cherché refuge à Ansongo.Des membres du Bureau régional de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) ont procédé à l’évaluation des menaces qui pèsent contre les populations civiles à Ansongo, une commune de la région de Gao située dans le nord du Mali. Sur place, elle a pu constater les conditions de vie des déplacés internes et échanger avec les autorités locales sur la situation sécuritaire.

Le préfet d’Ansongo, Mohamed Ag Aklini, a présenté à l’équipe un aperçu général de la situation depuis l’arrivée de déplacés internes de la localité voisine de Tin-Hamma, fuyant les menaces des groupes armés.

« L’autorité administrative a souligné la nécessité de procurer des denrées de première nécessité aux communautés hôtes d’Ansongo dont les ressources sont déjà maigres », rapporte un communiqué de la Minusma reçu mercredi à APA.

Le 29 août 2022, alertée sur des menaces dans la zone de Tin-Hamma, la Minusma a mené une opération de survol de la zone par des hélicoptères de combat afin de dissuader toute attaque. Une force de réaction rapide y a également été déployée par voie terrestre.

L’engagement et les efforts de la Minusma pour protéger les civils à risque, font partie d’une solution élargie de protection. Cette dernière inclut la lutte contre l’insécurité afin de permettre un retour des personnes déplacées dans leurs localités.

G5 Sahel : quelles implications pour la visite de Damiba au Mali ?

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a choisi le Mali pour son premier déplacement hors du Burkina Faso.Le chef de la junte burkinabè a rencontré, il y a quatre jours, à Bamako, son homologue malien, le colonel Assimi Goïta. Ce voyage a été effectué au lendemain de la mort de plusieurs dizaines de civils au nord du Burkina Faso après l’attaque de leur convoi et quatre mois après le départ du Mali du G5 Sahel, une alliance militaire qui lutte contre les groupes terroristes de la région depuis sa création en 2014.

L’enjeu était donc grand pour Ouagadougou qui partage avec Bamako une frontière de plus d’un millier de kilomètres, une zone touchée par de nombreuses attaques meurtrières de groupes djihadistes. Après avoir envoyé en avril une délégation composée de ses plus proches collaborateurs pour évoquer la coopération militaire, « il était de bon ton de (venir cette fois) rencontrer les autorités » maliennes, a indiqué Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Avec son homologue malien, le président de la transition burkinabè affirme avoir discuté ainsi des moyens de renforcer la coopération opérationnelle entre les forces armées des deux pays contre les groupes terroristes. « Nous entendons, dans les jours à venir, mieux examiner et renforcer le partenariat militaire qui existe entre nous pour davantage relever les défis sécuritaires auxquels les populations, nos peuples sont confrontés », a dit le militaire, arrivé au pouvoir en janvier dernier après la chute du président Roch Marc Christian Kaboré.

Par ailleurs, le retour du Mali au G5 Sahel n’a pas été évoqué publiquement même si le Burkina Faso et le Niger avaient invité Bamako à « revenir assumer ses responsabilités » dans le cadre de cette coopération sous-régionale de lutte contre le djihadisme. « Nous avons passé en revue la situation sous-régionale et nous avons pensé que le Mali est aujourd’hui le grand absent de la coopération dans le domaine de la défense. (…) Il faut qu’on travaille pour que le Mali puisse revenir et assumer ses responsabilités et jouer son rôle », avait plaidé le ministre nigérien de la Défense, Alkassoum Indattou, au sortir d’une audience en août dernier avec le lieutenant-colonel Damiba à Ouagadougou.

Trois mois auparavant, le Mali avait invoqué une « perte d’autonomie » et « une instrumentalisation » au sein du G5 Sahel pour acter son retrait de cette organisation militaire régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina et le Niger.

Toutefois, des observateurs estiment que Ouagadougou fera tout pour nouer une alliance militaire solide avec Bamako si les négociations pour son retour au G5 Sahel échouent. L’enjeu est de parvenir à unir leurs forces respectives pour combattre les groupes terroristes qui franchissent régulièrement la frontière malienne pour se retrouver au Burkina Faso.

« Pour le président Damiba, il y a désormais la nécessité de créer un cadre bilatéral afin de rendre les opérations de lutte contre le terrorisme plus efficaces. Bamako comme Ouagadougou doivent optimiser leurs actions anti-terroristes et lutter contre un phénomène qui les touche tous deux », a expliqué sur la chaîne TV5 Windata Zongo, membre du Centre africain d’analyses et de recherches diplomatiques et stratégiques.

Facultés de médecine et de Pharmacie : les étudiants réclament leurs bourses

Quatre mois après le démarrage des cours dans les facultés de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie, aucune allocation financière attribuée aux étudiants au titre de cette l’année universitaire n’est encore payée. Dépités, les étudiants ont marché ce mardi 06 septembre 2022 pour exprimer leur ras-le-bol. Un retard de paiement qui met beaucoup d’entre eux dans l’embarras, notamment pour se loger, nourrir ou se déplacer. Sur les pancartes et banderoles étaient inscrits notamment : « sans bourses, Point G c’est l’enfer », ces étudiants affirment avoir emprunté toutes les voies possibles, sans aucune suite favorable. Selon Alfousseyni Dissa, secrétaire général du comité AEEM des facultés de Médecine et Pharmacie, quatre mois durant, ils ont entrepris de nombreuses démarches auprès des décideurs, mais n’ayant pas de réponse favorable, ils ont donc décidé ce mardi de manifester. Cette marche, organisée sur la route qui mène vers l’hôpital du Point G, a bloqué pendant deux heures environs les usagers, parmi eux des patients, mais aussi des agents des services d’urgences de l’hôpital. Face à cette situation, des professeurs des facultés et un commissaire de police dont les hommes ont encadré la marche se sont évertués à faire ouvrir un passage pour permettre à ceux qui vont à l’hôpital ou simplement sur leur lieu de travail de pouvoir passer. Le Chef des services allocations financières des étudiants Daniel Kone estime que le paiement des bourses est lié de façon générale aux résultats académiques qui sont pour la plupart en retard. Mais il avoue tout de même que les états financiers sont déjà au niveau du trésor, hormis ceux des nouveaux de la pharmacie restés encore au cabinet du ministère de l’enseignement supérieur en attente de signature.

Musique : Nabintou Diakité n’est plus

Le monde de la culture malienne est en deuil. L’artiste chanteuse Nabintou Diakité n’est plus. Elle est décédée hier dimanche 04 septembre 2022 des suites d’une longue maladie.

Nabintou Diakité a connu le monde artistique très jeune. Elle a fait ses débuts dans la chanson en tant que choriste aux côtés de sa cousine, Oumou Sangaré, avec qui elle a parcouru le monde. Elle s’est fait connaître par le public à travers son titre « Na diara Minyé » extrait de son 1er album sorti en 1998 qui fut un grand succès. S’est ensuivi l’album « Ma Ouéléni » sorti en 2004. Après cet album, Nabintou Diakité avait quitté la scène pendant plus d’une décennie. Des proches ont évoqué des problèmes personnels à l’époque pour expliquer cette longue absence. Elle a des relations tendues avec la diva Oumou Sangaré, mais finalement les deux se sont reconciliées quelques heures seulement avant le décès de Nabintou Diakité.  Après avoir disparu des écrans, Nabintou Diakité signe son grand retour avec l’annonce en novembre 2021 de la sortie d’un nouvel album, le 3e sur la plateforme numérique ZikMali223. Un album de 10 titres nommé Dunia » produit par son époux Berthin Coulibaly. Son chant du cygne finalement. Cette originaire du Wassoulou précisément de Madina Diassa a rendu l’âme hier dimanche 04 septembre à l’âge de 44 ans et a été enterrée ce lundi 05 septembre à Fana.

 

Basket : début des play-offs pour déterminer les champions du Mali

Les matchs de play-offs de basket démarrent ce lundi 5 septembre au Palais des sports de Bamako. Ces play-offs qui font office de finale verront les équipes engagées s’affronter au meilleur des cinq matchs pour déterminer les champions du Mali.

La saison de basketball s’achemine vers sa fin. Après les matchs du carré d’as, place maintenant aux Play-offs qui font office de finale. Chez les hommes, le Stade malien de Bamako et l’AS Mandé vont s’affronter pour le titre tandis que chez les Dames l’affiche de la finale oppose L’AS Police au Djoliba AC. L’affiche de la finale Homme est assez inattendue tant la domination de l’AS Police était sans partage ces dernières années. Les Policiers ont remporté les trois derniers titres de champion et également participé à la toute première édition de la Basket Africa League (BAL). Mais les Policiers, trop inconstants cette saison n’ont pas réussi à se hisser jusqu’à ce niveau. Chez les Dames, les deux équipes sont habitués au sommet et l’opposition devrait faire des étincelles. Pour ces rencontres qui débutent ce lundi 5 septembre, elles revêtent également un aspect de course contre la contre. Du fait de nombreux problèmes, le Mali a pris du retard sur son championnat, notamment à cause des problèmes d’Orange, principal sponsor du championnat avec la REMACOTEM mais aussi les suspensions de la FIBA qui frappent plusieurs personnalités du basket malien. Le délai de soumission du nom des équipes pour la BAL est dépassée, et pour le compétitions africaines pour les femmes, il arrive presque à terme. La fédération négocie en coulisses avec la FIBA pour avoir des dérogations. En attendant une réponse, sur les parquets, le titre se jouera au meilleur des 5 matchs. L’équipe qui la première parviendra à remporter trois victoires sera alors championne du Mali.

Lutte contre le terrorisme : le Mali et le Burkina Faso veulent renforcer leur coopération

Le président de la transition burkinabè Paul Henri Sandaogo Damiba s’est rendu à Bamako le samedi 3 septembre pour son tout premier déplacement à l’étranger depuis sa prise du pouvoir le 24 janvier dernier. Durant les quelques heures de sa visite, il s’est entretenu avec le Colonel Assimi Goita, président de la transition du Mali. Les deux présidents ont longuement échangé sur la question sécuritaire. Accompagné d’une forte délégation composé de chefs militaires et de diplomates, le président Damiba a souhaité une mutualisation des efforts des deux pays dans la lutte contre le terrorisme. Le 22 août dernier, le président Damiba a reçu à Ouagadougou le ministre de la Défense nigérien. Une rencontre à l’issue de laquelle le Niger et le Burkina Faso se sont engagés à mutualiser leurs efforts dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les deux pays avaient estimé que le Mali était le grand absent de la coopération dans le domaine de la défense et avaient appelé à un retour du Mali pour assumer ses responsabilités et jouer son rôle. Le Mali a quitté le G5 Sahel le 15 mai dernier dénonçant une instrumentalisation de l’institution. Le Colonel Assimi Goita devait en assurer la présidence tournante en février dernier mais la conférence qui devait consacrer cette présidence ne s’est jamais tenue. Les relations entre le Mali et le Niger ne sont plus au beau fixe depuis plusieurs mois, les autorités de la transition ont protesté contre plusieurs déclarations des responsables nigériens notamment le président Mohamed Bazoum et également son chef de la diplomatie. Pour certains analystes, la vraie problématique va être de pouvoir concilier les positions entre Bamako et Niamey, d’autant que l’armée française qui a quitté le Mali s’est installée au Niger.

Mali – CEDEAO : Goodluck Jonathan à Bamako pour le suivi de la transition

L’ancien président nigérian et médiateur de CEDEAO pour le Mali, Goodluck Jonathan, est arrivé hier dimanche 4 septembre en début de soirée à Bamako pour le suivi de la mise en œuvre des recommandations issues du dernier sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de l’Organisation sous régionale. Il a été accueilli au nom du gouvernement par Alhamdou Ag Ilyène, ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine. Le médiateur fera le point avec les autorités sur l’état d’avancement des principaux chantiers devant conduire à des élections et la fin de la transition. La mise en place de l’autorité indépendante de gestion des élections n’est toujours pas encore effective par exemple, même si un pas a été franchi le 22 août dernier avec la désignation par tirage au sort des représentants des partis politiques et de la société civile devant y siéger. Le ministère de l’Administration territoriale doit encore procéder à la désignation finale des membres retenus. Cette visite du médiateur à Bamako précède la rencontre du groupe de suivi et de soutien à la transition au Mali qui se tiendra à Lomé au Togo demain 6 septembre. La délégation malienne conduite par le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop fera le point sur l’évolution du processus de transition et exprimera les besoins de soutiens des partenaires en appui au Mali.

EDM : lancement de l’opération « Yaffa » pour lutter contre la fraude

Pour mettre fin aux pratiques frauduleuses d’électricité qui lui coute 7 milliards de francs FCA par an selon ses estimations, Energie du Mali (EDM SA) change de paradigme dans sa lutte. Aux poursuites judiciaires et paiement de pénalités qui doivent être infligés aux fraudeurs l’entreprise essaye le pardon. Pour ce fait, elle instruit à tous ses clients dont les compteurs ne sont pas en règle, « parce qu’ayant fait l’objet d’interventions non autorisées par les services habilités de EDM », de se signaler. « EDM se fera le devoir de prendre les dispositions nécessaires techniques ou administratives pour procéder à la remise en conformité de l’anomalie, et cela sans contrepartie », rassure la Direction générale de la société dans son communiqué d’information. C’est dans le cadre de l’opération « Yaffa » (pardon) qui s’inscrit dans la dynamique de la campagne nationale de lutte contre la fraude lancée en février 2021 par le ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau. L’initiative consistera à « détecter et à régulariser tous les cas d’irrégularités ou autres anomalies sur les compteurs des clients et qui affichent des consommations non facturées ou anormalement basses ». L’opération va durer du 1er au 30 septembre prochain. Un mois durant lequel l’EDM promet la clémence à ses clients fraudeurs.

Mali – Burkina Faso : le président Damiba en visite à Bamako pour renforcer la coopération

Le président de la transition du Burkina Faso, le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba effectuera une visite d’amitié et de travail demain samedi 3 septembre au Mali. Le président de la transition burkinabè rencontrera son homologue malien, le Colonel Assimi Goita selon un communiqué de la présidence du Faso. Les deux personnalités évoqueront des sujets d’intérêt commun pour les deux pays y compris les problématiques du Sahel. Ils examineront les voies et moyens de renforcer la collaboration entre les deux Etats et de mutualiser leurs efforts en vue de relever les défis auxquels ils font face. Les deux dirigeants vont certainement échanger sur les questions sécuritaires. Le 22 août dernier, le président Damiba a reçu à Ouagadougou le ministre de la Défense nigérien. Une rencontre à l’issue de laquelle le Niger et le Burkina Faso se sont engagés à mutualiser leurs efforts dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les deux pays avaient estimé que le Mali était le grand absent de la coopération dans le domaine de la défense et avaient appelé à un retour du Mali pour assumer ses responsabilités et jouer son rôle. Le Mali a quitté le G5 Sahel le 15 mai dernier dénoncant une instrumentalisation de l’institution. Le Colonel Assimi Goita devait en assurer la présidence tournante en février dernier mais la conférence qui devait consacrer cette présidence ne s’est jamais tenue. La visite de Damiba pourrait aussi s’inscrire dans le cadre de son plan de renforcement du dispositif sécuritaire au Burkina avec l’annonce de l’achat de plusieurs équipements. Selon des experts, ce plan ne sera véritablement efficace qu’avec le concours du Niger et du Mali afin de faire tomber les barrières des frontières poreuses pour lutter plus efficacement contre le terrorisme.

Bolle : quelle prise en charge pour les enfants des détenues ?

Sur les 204 détenues du centre de détention, de rééducation et de réinsertion pour femmes et filles de Bollé, il y a 26 femmes avec leur enfant en bas âge.  Ce n’est qu’après leur 3ième anniversaire que les enfants sont récupérés en attendant la libération de leur mère. « La loi dit que lorsque l’enfant n’a pas 36 mois donc 3 ans, il peut rester avec sa mère détenue, c’est pour cela que nous avons une crèche à l’intérieur où on peut s’occuper des enfants. Quand l’enfant atteint 3 ans, il est confié à un parent à l’extérieur, s’il n’a pas de répondant, les structures appropriées existent pour y palier » explique le Lt-Colonel Boubacar Z Camara, directeur général adjoint de la prison de Bollé. Créé en avril 2015, c’est généralement à l’orphelinat Nelson Mandela où sont placés les enfants en attendant la libération de la mère. Mais, cette procédure n’est enclenchée que lorsqu’il n’y a pas de proches pour s’occuper de l’enfant. « Les enfants viennent sous l’ordonnance du juge des enfants. A partir de 6 ans, ils vont tous à l’école, le franco-arabe pour certains et d’autres suivent les cours à l’école fondamentale classique de Bolle ». L’orphelinat accueille aujourd’hui sept enfants de détenues qui attendent impatiemment la libération de leur mère.

Marché des transferts : le bilan des Aigles

Le marché des transferts a officiellement fermé ses portes hier jeudi 1er septembre dans les cinq grands championnats européens (France, Angleterre, Espagne, Italie, Allemagne). Comme chaque année ou presque, les dernières heures sont l’occasion de faire des coups et des transferts de dernière minute, souvent surprises.

Ca a bougé pour les Maliens durant cette dernière ligne droite. L’attaquant international El Bila Touré a rejoint Almeria en Espagne. Il s’est engagé jusqu’en 2028 avec l’actuel 10ème de la Liga qui a déboursé 12 millions d’euros pour l’arracher à Reims. En Angleterre, deux autres joueurs viennent renforcer la colonie de Maliens y évoluant déjà. Le milieu de terrain Boubacar Traoré fait un grand bond en s’engageant en prêt à Wolverhampton. Un prêt assorti d’une option d’achat de 11 millions d’euros.  Traoré va donc passer de la Ligue 2 où évolue le FC Metz au grand bain de la Premier League. Adama Traoré « Noss », libre de tout contrat a lui posé ses valises durant les dernières heures du mercato à Hull City, club de deuxième division anglaise. Le défenseur Moussa Sissako buteur malheureux contre son camp lors des barrages de la coupe du monde face à la Tunisie rejoint lui le championnat russe avec sa signature au FK Sotchi. Avant ces mouvements de dernière minute, le marché des transferts avait déjà été animé pour les Aigles. Plusieurs d’entre eux en ont profité pour changer de dimension. Yves Bissouma s’est engagé avec Tottenham après de belles années à Brighton. Il va disputer la ligue des champions avec le club londonien cette année. Le milieu Cheick Doucouré a quitté la France et le RC Lens séduit par les sirènes de Crystal Palace. Autre milieu de terrain, Mohamed Camara a rejoint la Ligue 1 cette saisons en paraphant un contrat avec l’AS Monaco. Il avait impressionné lors de son premier match en tant que titulaire face aux stars du Paris Saint Germain le 28 août dernier. Annoncé partant à plusieurs reprises, le capitaine des Aigles et de Rennes Hamari Traoré reste finalement au club breton. ++