Fescauri 2014 : Siby vous attend!

Organisé par l’Association Pour La Promotion de la Culture Au Mandé (APROCAM), le Festival des Cauris réunit au pied des Monts Mandingue des dizaines de milliers de visiteurs, acteurs du monde culturel, opérateurs économiques et curieux. Tous y viennent partager, trois jours durant, la vie de cette ville située à  une cinquantaine de kilomètres de Bamako et réputée pour la beauté de ses paysages et la richesse de sa culture. Les Mandéka (peuple du Mandé, ndlr) se plaisent à  dire qu’ils sont à  l’« origine du Mali ». C’’est donc un retour aux sources que proposent les organisateurs de cet évènement qui en sera à  sa 8ème édition. Placé sous le thème de la réconciliation nationale et de la paix, le FESCAURI 2014 entend véhiculé les valeurs de solidarité d’entraide, tant à  travers les conférences-débats que lors des activités culturelles. Pour les habitués, il y a toujours les séances de voyance avec les célèbres géomanciens du Mandé, la traditionnelle exposition des produits du terroir, entre autres. Mais, il y a aussi du nouveau, avec une soirée de costumes traditionnels, une veillé « Tour de Feu », la promotion des sites touristiques et des fermes agricoles du Mandé. Célébrer la culture et la paix Le FESCAURI 2014 sera également l’occasion de rendre hommage Mory SOUMANO pour l’ensemble de ses œuvres depuis son entrée à  l’ORTM jusqu’en décembre 2014, date à  laquelle il prendra sa retraite. Grand journaliste, animateur et commentateur à  ORTM, il a pu faire découvrir le Mali profond à  l’ensemble de la population tant à  l’intérieur qu’à  l’extérieur à  travers son émission « Terroir ». Cette cérémonie d’hommage se déroulera lors de la cérémonie d’ouverture, avec prestation de chasseurs et joueurs de djembé informe Mandjou Yattara, le promoteur du Festival. A ne pas rater également, la soirée du samedi avec le défilé de Mode et l’élection Miss « CAURIS d’OR » du Mandé. Cette 8ème édition de FESCAURI mettra en compétition les villages du Mandé qui seront représentés chacun par une jeune fille sélectionnée par un jury. Enfin si vous aimez les contes et si les longues veillées autour du feu vus rappelle de beaux souvenirs, ne vous faites pas raconter le « Tour de feu » du vendredi. La riche Histoire du Mandé, les épopées de ses grands personnages et ses mythes vous seront livrés avec brio par des conteurs accompagnés par des musiciens, comédiens et marionnettes, redonnant vie au passé de Mandé et du Mali. Cette année, la 8ème édition du festival est placée sous le parrainage de l’artiste musicien Toumani DIABATE et verra la participation d’artistes locaux, nationaux et internationaux. Au menu,Safi et Madou Diabaté, Iba One et Sidiki Diabaté, Ben Zabo, Sista Mam, Don Sen Folo, Les voix du Mali, Ali Farka Touré Bands etc…Enfin, et ce n’est pas le moindre aspect de cette initiative, le Fescauri permet de faire tourner l’économie locale, de créer des emplois et d’aider les populations à  développer leurs activités. Rendez-vous donc à  Siby du 19 au 21 décembre, pour fêter le Mali pluriel et riche de sa diversité.

Vive les 3 poches!

Villa, voiture, compte en banqueÂ…à  tout prix Autrefois quand on voyait une jeune fille épouser un homme plus vieux qu’elle, on était forcément touché de compassion. Bien souvent, ces unions étaient arrangées et la mariée n’avait pas son mot à  dire dans le choix de son conjoint. Les traditions n’ont pas beaucoup changées avec le temps et il est vrai qu’il existe encore de nos jours des mariages forcés entre des jeunes filles et des hommes « d’âge mûr ». Pour la plupart adolescentes, elles acceptent ces unions par obligation pour essayer d’aider leur famille ou tout simplement pour ne pas s’attirer le mauvais œil en allant à  l’encontre des règles établies. Cette situation était surtout visible dans le milieu rural et voir des filles « émancipées » C’’est-à -dire instruites mariées à  leur « père » était chose assez rare ! Aujourd’hui, les choses ont bien changé et on va même vers l’inversion de la tendance. Si dans les campagnes, les filles commencent à  prendre conscience d’elles-mêmes et à  refuser les mariages contre-nature, en ville, C’’est de plein gré et d’un pas allègre que les jeunes filles rentrent dans des mariages o๠leur conjoint peut facilement être pris pour leur père voire grand-père. La raison en est toute simple : l’argent. C’’est la chasse aux « tontons » qui est ouverte parmi les jeunes citadines en l’occurrence bamakoises qui cherchent celui capable de leur assurer tout le confort matériel : maison, voiture, compte en banque etC’…On les appelle les « 3 poches ». Ils ont la cinquantaine voire la soixantaine ou même plus. Ils sont en général mariés à  deux voire trois femmes. Et, détail le plus important de tous, le portefeuille bien garni. Voilà  le portrait du mari idéal d’aujourd’hui. Dépassé le cliché du jeune couple qui fait ses premiers pas dans la vie côte à  côte avec ce que cela comporte d’échecs mais aussi de joies vécues à  deux. « Ah non, la vie est trop difficile pour que J’aille épouser un pauvre ! » nous dit Gafou, l’air dégoutté par cette seule perspective. « Je veux vivre bien et pour ce faire, il faut que je trouve quelqu’un qui peut satisfaire mes besoins ». A la question de savoir si elle accepterait de se marier avec un homme beaucoup plus âgé qu’elle : « on ne vit pas d’amour ! ». Sans commentaire. A côté d’elle, Mami, 32 ans sonnés, divorcée. Elle sort d’un mariage qui s’est mal terminé. Le jeune homme avec lequel elle vivait depuis plus de 10 ans n’arrivait décidemment pas à  joindre les deux bouts. « Je suis retournée chez mes parents parce que J’avais assez de cette vie de misère ». Aujourd’hui, C’’est blasée qu’elle nous confie préfèrer se débrouiller et trouver un « type bien », comprenez, riche. De la nécessité de recadrer l’éducation Pour aller à  la chasse aux « grotos » comme on les appelait dans le temps, tous les moyens sont bons. Internet est l’un des vecteurs les plus utilisés de nos jours. La demande est forte sur la toile de ces messieurs en quête de sensations fortes et qui sont prêts à  payer cher pour quelques heures avec une jeune demoiselle. Une fois le poisson alpagué, il suffit de le rendre accro et pour finir de lui « balancer un enfant dans les pattes » ! Si l’homme a un tant soit peu de savoir-vivre, il s’empresse de demander la main de la demoiselle en lui offrant bien entendu toutes les commodités d’une maternité agréable. Ainsi, O., vient de rentrer des Etats Unis o๠elle vient d’accoucher. Tous frais payés par son sexagénaire de mari dont elle est la 4ème épouse. Le papa fou de bonheur vient de lui offrir une villa et la jeune maman s’apprête à  y aménager pour couler des jours heureux longtemps rêvés. Et elles sont nombreuses dans ce cas. La société de consommation à  outrance et l’éducation de plus en plus occidentalisée sont montrées du doigt Mariam K. une grand-mère désolée. « Ma petite-fille, celle en qui ses parents ont mis tous leurs espoirs vient de nous faire un coup pareil. Elle est enceinte d’un type qui est plus âgé que son père. A les voir, ça fait mal au C’œur. Elle dit qu’elle l’aime, mais moi je la connais et je sais bien que le seul attrait de cet homme, C’’est sa fortune ». Mariam demande aux parents de donner de vraies valeurs à  leurs enfants. « Nous, nous n’avons pas choisi nos maris. Ce sont les parents qui nous mettaient dans nos foyers et nous faisions de notre mieux pour être de bonnes épouses. Aujourd’hui, elles épousent le premier venu et après, elles regrettent et font des bêtises. Il faut que nos filles comprennent que la première qualité d’une femme est sa dignité et qu’il ne faut pas la vendre au plus offrant !» Les mamans surtout doivent arrêter de pousser leurs filles à  la débauche. Une enfant qui ne travaille pas et dont on exige des cadeaux à  l’occasion des fêtes, sous prétexte que telle ou tel l’a fait pour ses parents, il est normal qu’elle cherche les moyens pour répondre aux exigences familiales et donc, elle fera du n’importe quoi! Une meilleure éducation et des principes pour conduire sa vie, voilà  peut-être l’équation pour qu’advienne enfin la période des mariages d’amour.

Routes Maliennes : une dégradation avancée due aux intempéries

En cette période de fin d’hivernage, tous les regards sont tournés vers les autorités en charge de la réhabilitation des routes. Et pour cause, les eaux de pluies ont littéralement transfiguré les routes l’Agéroute constitue-t-elle une panacée ? Ainsi, aucune artère n’a été épargnée, chaque endroit ayant reçu sa dose de dégradation. Le phénomène n’est pas nouveau, d’autant plus qu’il revient au galop à  l’issue de chaque hivernage.Comme d’habitude, les autorités s’affairent derrière l’Ageroute. C’’est cette agence qui a, en effet, pour mission d’assurer la gestion des travaux d’entretien routier. Les autorités et les élus. Le réseau routier de la capitale s’étend sur plus de 340 km. A peine la saison pluvieuse fait ses adieux, la structure s’active, comme elle en a l’habitude de le faire, « à  ranimer » les voix bitumées, notamment celles de la capitale. Brèches sur le bitume Est-il besoin de préciser que la bonne qualité du réseau routier contribue à  réduire un tant soit peu, la chaà®ne d’accidents de la circulation, qui se produit à  longueur de journée. Aussi, en l’absence de cette touche qualitative, la densité du réseau routier ne saurait être une réalité. Sur le goudron, on aperçoit des colmatages, et des bricolages nuisant profondément à  la stabilité de la route. Le hic est que ces opérations de retouche se font en déphasage totale avec les normes initiales dans les quelles, ces routes ont été confectionnées. L’axe Korofina-Djélibougou, besoin d’un lifting Au nombre des routes qui doivent, en toute urgence, subir une véritable cure de jouvence, il faut citer, l’axe qui mène du centre ville à  Korofina et Djelibougou jusqu’à  Koulikoro. Aussi, celle qui rallie la ville de San à  Douentza, ensuite Douentza à  Hombori (Gao) est très dégradée. Tout comme dans les capitales régionales, les routes sont en proie à  la dégradation. Crevasses et trous l’état défectueux de ces routes, qui, en réalité ne constituent que la partie visible de l’iceberg, crève l’œil. Partout, on retrouve des routes parsemées de trous et de crevasses. C’’est tout le réseau routier qui est profondément affecté. Ce qui met à  nu, l’état précaire de ces routes depuis leur conception. Selon Kassim Traoré, spécialiste dans le domaine des BTP, si une route est conçue dans les normes requises, il n’y a pas à  se faire des soucis à  se faire en temps de fortes pluies. Autrement dit, les intempéries ne peuvent l’endommager. « La qualité de nos routes tranche catégoriquement avec les normes indiquées en la matière » indique M. Traoré. La stratégie d’intervention (après les grandes pluies) adoptée par les 6 maires du district tarde à  faire ses effets. l’objectif recherché était de mettre en œuvre des stratégies pouvant rendre abordable l’accessibilité des routes. Les routes, causes d’accidents l’Etat devra y veiller rigoureusement, car ce ne sont pas les moyens techniques qui manquent à  l’Ageroute. Si la détérioration des routes a été de tout temps imputée au manque d’entretien des communes, il n’en demeure pas moins qu’elles ont été conçues dans la plus grande précarité. A plusieurs endroits, on aperçoit que la couche de base est détruite. Il faut une véritable cure de jouvence pour ranimer nos routes en les rendant beaucoup plus accessibles. Des pistes cyclables inappropriées Il y4a quelques mois, contre toute attente, les autorités en charge de la circulation routière ont mis en application certaines mesures. Enjoignant manu militari, aux détenteurs d’engins à  deux roues, d’emprunter les prétendus « pistes cyclables ». Ces prétendues pistes cyclables, sortent de l’ordinaire, car elles sont jonchées (de fond à  comble) de crevasses et de nids de poules. Ainsi, les conducteurs de motos, qui ne savent plus à  quelle « route » se vouer, sont obligés d’y rouler avec une ultime dextérité. Car, comme ledit l’usager, pour y circuler, il faut s’illustrer en véritable acrobate. Tout en fustigeant la décision des autorités de refaire de la portion restante du goudron (s’étendant le long de l’avenue de l’OUA), une piste cyclable pour engins à  deux roues, le spécialiste n’a pas manqué de dire que cette route devrait, au préalable, connaà®tre une profonde retouche. « Cette route devait être rétablie dans ses normes avant l’application de la mesure » a-t-il signifié. Nos plus hautes autorités ont certes le mérite louable d’avoir la volonté de combattre le fléau des accidents de la circulation routière, mais, le véritable combat passe par la réhabilitation correcte des routes.