Mamadou Konipo, maire de Tonka « J’ai été menacé de mort »

En dépit des menaces et du climat d’insécurité, les communales se sont déroulées dans la commune rurale de Tonka, cercle de Goundam, le dimanche 20 novembre dernier. Serein, une semaine après le scrutin, le nouveau maire élu sous les couleurs de l’URD avec 13 conseillers, Mamadou Konipo, s’est confié à Journal du Mali.

Le décompte provisoire des voix donne la liste URD gagnante. Vous en  êtes la tête de liste, quels sont vos commentaires ?

Tonka est l’une des communes du cercle de Goundam où l’on a voté le 20 novembre dernier, malgré l’insécurité qui planait sur le scrutin. Aujourd’hui, je suis très content d’être reconduit dans mon fauteuil de maire, mais je suis surtout fier de la population, qui malgré toutes les menaces, est sortie massivement pour aller voter. Elle a démontré, à travers ce geste, que rien ne peut ébranler sa volonté de construire notre commune.

Les élections ont-elles pu se dérouler sur l’ensemble de la commune ?

Malgré la volonté affichée de la vaillante population, le scrutin n’a pas pu se dérouler sur toute l’entendue de la commune comme nous le souhaitions. Sur les 56 bureaux, on a pu voter que dans 46. Dans les 10 bureaux restants, les opérations ont été annulées à cause de l’insécurité. Des éléments armés ont menacés les populations et les agents électoraux. À Tamaschott, les groupes armés ont chassé les électeurs avant d’emporter le matériel de vote. Pareil à Bototo et Talassa où les bureaux étaient ouverts, avant qu’ils ne viennent chasser les votants et ne disparaissent avec les urnes. À Kel-Aouza, les choses avaient bien démarrées jusqu’à 16 heures, où ils sont venus ouvrir le feu, sans faire de victimes, mettant en fuite les agents électoraux et les populations. Actuellement les urnes sont chez le préfet sous scellés. Déterminer à accomplir leur devoir civique, les habitants de Amassasal avaient convenu d’aller voter dans le champ du chef de village par crainte d’être aperçus par les assaillants qui avaient juré de couper les doigts de tous ceux qui iraient voter.

Qui sont ces éléments armés et quelles étaient leurs motivations ?

Je n’ai aucune idée de leur identité ni de leurs motivations. Tout ce que je sais, c’est que mes adversaires politiques ne voulaient pas que les élections se tiennent. Ils sentaient leur défaite d’avance.

À quels adversaires faites-vous allusion ?

Ils sont connus ici, il s’agit des gens du RPM. J’avais déjà été menacé de mort bien avant les élections. Un élément d’un des groupes armés de la zone m’a appelé pour me demander ce que je leur avais fait.