Situation politique en Côte d’Ivoire : l’impasse électorale

Le début de la crise en Côte d’Ivoire Le déclin du pays du vieux sage africain et premier président de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouà«t Boigny, débuta un certain 24 décembre 1999. Le dauphin du vieux Boigny, en la personne d’Henry Konan Bédié, est arrivé à  la tête du pays, après le scrutin de 1995 pour un mandat de 5 ans. Mais, Bédié ne terminera pas ce mandat. Il se sera renversé le vendredi 24 décembre 1999 aux environs de 18h. Dès le lendemain matin, C’’était une explosion de joie pour la plupart des ivoiriens qui se disaient fatigués d’un régime qualifié de dictatorial. Et C’’est dans cette période là , qu’ont commencé les notions « d’ivoirité ». Signalons que C’’est cette question ethnique qui a favorisé la crise toujours persistante. Lorsque le général Guei a renversé Bédié, il disait « nous sommes venus balayer la maison et nous repartirons après l’avoir nettoyé convenablement. » Malheureusement, l’homme ne tiendra pas parole. Il s’accrochera au pouvoir. Il organisera ensuite des élections en octobre 2000 et se retrouvera au second tour face à  Laurent Gbagbo. Guei est déclaré vainqueur mais, Gbagbo proteste. Raison lui sera donnée et il deviendra le 3e président de la Côte d’Ivoire après Houphouà«t et Bédié. Début d’une nouvelle crise en 2002 Le 19 septembre 2002, Guéi sera retrouvé mort à  cocody (quartier d’Abidjan) avec sa femme Rose et son ministre de l’intérieur Emile Boga Doudou. Le pays enregistre alors des milliers de morts et devient le théâtre de sanglants massacres. Cet épisode vient aggraver la situation du pays déjà  en mal depuis quelques années. En octobre 2005, devait se tenir de nouvelles élections mais, elles seront reportées. Le mandat de Gbagbo sera alors prolongé pour un an, le temps disait-on, de revenir à  une situation politique plus stable. Ce sera le début d’une série de reports du scrutin présidentiel jusqu’à  nos jours. Impasse électorale Le vendredi 12 février dernier, le président ivoirien Laurent Gbagbo annonçait sur les ondes de la télévision nationale ivoirienne (RTI), la dissolution du gouvernement et celle de la commission électorale indépendante (CEI). Cette situation est arrivée, suite au refus du président de la CEI Robert Beugré Mambé, de démissionner comme le lui avait demandé le chef de l’Etat. Rappelons Mr Mambé avait été accusé il y a environ un mois, d’avoir tenté d’introduire frauduleusement sur la liste électorale, 429 000 noms. Celui-ci qui au départ rejetait ces accusations, a fini par reconnaitre une erreur technique de la part de ses hommes sur le terrain. Il a même fait des excuses publiques à  la RTI. C’’est ainsi que Gbagbo lui a demandé de démissionner, il a refusé. Quelques jours après la discorde, Gbagbo dissout non seulement la CEI, mais aussi, le gouvernement. Ces dissolutions ont créée un regain de mécontentement dans l’opposition ivoirienne réunie au sein du rassemblement des Houphouétistes (RHDP). Il s’agit notamment du PDCI d’Henry Konan Bédié et du RDR de l’ancien premier ministre Alassane Dramane Ouattara. Les manifestations continues jusqu’à  présent à  Abidjan et partout en Côte d’Ivoire. Du côté de l’opposition, l’attitude du chef de l’Etat est qualifiée de dictatoriale. Le pouvoir pour sa part, estime ne pas cautionner des laisser aller, des fraudes et fraudeurs qui terniraient l’image du pays. Gbagbo veut-il réellement les élections ? C’’est le tiraillement entre les deux camps. Le président Gbagbo avait demandé au premier ministre Soro Guillaume, la formation d’un nouveau gouvernement en trois jours. Il a même annoncé que la liste serait diffusée lundi après midi à  la télé. Mais, Soro n’avait pas encore terminé ses entrevues. C’’est ainsi que le médiateur Blaise Compaoré demandé au chef de l’Etat de laisser du temps à  son premier ministre.A noter que Soro Guillaume bénéficie du soutien des forces vives dont il est issu. Il est effectivement descendu à  Bouaké, o๠se trouve leur fief, afin discuter de la formation de ce nouveau gouvernement en gestation avec ses hommes. Par ailleurs, cette nouvelle crise risque de retarder une fois de plus, le scrutin présidentiel trop longtemps attendu par les ivoiriens.