Immortel Mangala Camara…

Inauguré officiellement il y a un an par l’ancien ministre de la culture, Mohamed EL Moctar, le nouveau siège de la Fédération des artistes du Mali (FEDAMA) sera bientôt baptisé Mangala Camara. l’information a été révélée par le secrétaire général de l’organisation Modibo Konaté. Qui explique qu’à  travers ce baptême, il s’agit de saluer et de perpétuer la mémoire d’un artiste d’exception, ayant consacré sa vie à  porter haut le flambeau de la culture malienne à  travers les grandes salles de spectacles dans le monde. Comme un coup de massue Cette initiative de la FEDAMA intervient dans le cadre de la célébration du 1er anniversaire de la mort de l’artiste. Il y a en effet un an, jour pour jour, que Mangala Camara venait d’être arraché à  l’affection des siens le 29 septembre 2010. l’annonce de sa mort est tombée cet après-midi comme un coup de massue dans le monde des arts et de la culture. « Le Mali perd l’un de ses meilleurs artistes », se résignaient certains. Tandis que pour d’autres, « C’’est un baobab qui s’éteignait ». A 50 ans (à  l’image de son pays indépendant, et comme un hasard du destin), le rossignol de Kéniéba est décédé ce 29 septembre alors qu’il était attendu le lendemain pour un grand spectacle à  la faveur de l’inauguration officielle du nouveau siège de la Fédération nationale des artistes du Mali (FEDAMA). Et l’un des moments très attendus de cette cérémonie grandiose était sans doute la prestation promise par Mangala Camara devant un parterre d’officiels. Hélas, le sort en a décidé autrement. Alors qu’à  14 heures, ce mercredi 29 septembre, le président de la FEDAMA Amadou Bakayoko, lui informait qu’il devrait assurer cette animation, la nouvelle de sa mort dans la soirée (à  l’Hôpital Gabriel Touré ) provoque la stupeur. Tristesse, émotion, résignation, etc. On imagine l’atmosphère qui a envahi le monde des arts et de la culture de notre pays, mais également les milliers de fans de l’artiste qu’il avait séduits par son style exceptionnel. Un artiste au style bien particulier Comme un hasard du destin, Mangala Camara est né l’année o๠le Mali a accédé à  son indépendance (1960) et il est mort quelques jours seulement après la célébration des 50 ans de l’accession à  cette souveraineté : tout un symbole. Talentueux, humainement bon, disponible et très franc, ses collaborateurs ne tarissent pas d’éloges sur lui. Pour le secrétaire général de la Fédération des artistes du Mali, « on peut tout lui reprocher sauf qu’il n’était pas un bon artiste ». Mangala avait une spécificité, explique Modibo Konaté. Pour qui il a joué sur plusieurs tableaux dans ses chansons : son terroir, sa voix, les sonorités et sa personne extraordinaire. « On ne peut pas résister à  la musique de Mangala. Il a vraiment chanté sans complexe. l’organiste qu’il fut, revêt l’image d’un homme qui a vécu pleinement sa vie, de son art », témoigne le responsable de la FEDAMA. Qui retient de lui un artiste d’exception. Mission accomplie ! Fils d’un commerçant de Kéniéba (dans la région de Kayes) et d’une comédienne-danseuse, Mangala est ancien militaire dans l’armée française. Après ses démêlées avec les autorités françaises, l’artiste décide de revenir au bercail en 2001 après 18 années de carrière marquée par 5 albums. Auteur-compositeur, ces cordes vocales réactualisent l’héritage traditionnel. En France, Mangala faisait partie de l’une des plus belles voix du Mali. «Dia-dia », « Komandibèla », « fitiriwalé », « Yiri doulen », « Wililé », « Nima soly » et « minyé-minyé» sont entre autres chansons réalisées par Mamoutou Camara alias Mangala avec un rythme et un style unique dans son genre. De retour de son aventure, il va réaliser «Minyé-Minyé ». Sorti dans les magasins de disques, cet album va connaitre un succès fulgurant. L’enfant du Khasso avait commencé sa carrière musicale dès son enfance, malgré l’opposition de sa famille. En 1971, âgé de seulement 11 ans, il intègre l’Orchestre régional de Kayes. C’est de là  que commence une riche carrière bien remplie. La jalousie, l’hypocrisie, l’égoà¯sme, le mimétisme et d’autres fléaux de la société, etc. sont entre autres thèmes abordés par ce grand artiste dans ses chansons. D’o๠l’avis des observateurs et des professionnels du show-biz, qu’il était véritablement un artiste de son temps. On comprend alors l’émotion qui envahi le pays à  l’annonce de sa mort. En décidant de baptiser le siège de la FEDAMA en son nom, les initiateurs consacrent le mérite d’un homme de culture. La création d’un « Studio Mangala Camara » par « Binthily communication » et son nom donné à  la grande scène de spectacle du Festival sur le Niger, témoignent de la valeur de l’artiste. Dors en paix Mangala !

Welcome to the Mangala Camara Studio

Certains se demanderont certainement pourquoi le nouveau studio porte-t-il le nom du célèbre artiste Mangala Camara, décédé il y a seulement 1 an. La raison est toute simple. En effet, défunt artiste était celui là  même qui accompagnait l’Agence Binthily dans toutes ses activités. «Â Nous voyons en ce studio une façon de rendre hommage à  l’artiste. Nous ne saurions être ingrats vis à  vis de lui, et de son immense talents… », a indiqué Birama Konaré, le Manager de Binthily Communication. Acquis sur fonds d’une réelle volonté de promouvoir l’art, le Studio Mangala Camara (Studio MC) est situé au C’œur de la Zone ACI 2000 à  Hamdallaye. Ce studio d’enregistrement haute technologie est un lieu spacieux et convivial qui se veut propice au travail à  la création. Il est conçu selon des normes acoustiques et d’isolation phonique réalisées d’après un cahier de charges professionnel. « Il peut accueillir un groupe entier en toute sécurité », indique Birama Konaré. Le studio résoudra l’une des préoccupations majeures, liées à  la production des artistes. Selon le Manager de Binthily, les services du studio sont multiples. Il permettra, entre autres, la production de charte sonore, spot radio, identité sonore, campagne radio, habillage sonore spot TV, mini film, reportage, documentaire, production musicale… Le studio a accueilli la visite de plusieurs artistes au nombre desquels, Sékouba Bambino, Penzy, Amkoulel…Ces derniers ont apprécié l’idée de l’Agence Binthily, car il y voient une réponse idoine à  certaines préoccupations des artistes. Ils n’ont pas caché leur satisfaction vis à  vis de cette action qui du reste est susceptible d’encourager la créativité et la recherche artistique. Par ailleurs, le studio dispose d’une équipe de compositeurs et de réalisateurs expérimentés en cas de besoin. Selon le Manager de Binthily, le studio reste ouvert et accessible à  tous les artistes. Selon Iba, la mise en place du Studio n’a pas causé de problèmes particuliers, en ce sens qu’elle a bénéficié du concours de bien de professionnels et spécialistes en la matière. Notons que le studio dispose d’une régie et une pièce vocale.

Funérailles de Mangala Camara : les fans inconsolables

Il a été accompagné dans ses funérailles par de nombreux artistes : Djenèba Seck, Fantani Touré, Assan Kida,Samba Touré et d’autres dissimulés dans la foule. Ils tenaient tous à  être là  pour accompagner l’inimitable Mangala Camara dans sa dernière demeure. Rarement un événement n’avait autant rassemblé les artistes maliens qui ont vu l’impuissance de l’homme devant la mort, elle qui vient d’arracher aux fans un baobab de la musique malienne. Mangala laisse derrière lui une femme et trois enfants. Fantani Touré « Depuis que J’ai connu Mangala Camara, il n’a jamais été en conflit avec un artiste à  ma connaissance. Nous n’avons même fini pas de pleurer le décès brutal Chéhé Dramé, que Mangala vient de nous quitter lui aussi, mais Dieu est grand, on ne peut que souhaiter que le tout puissant lui accorde sa grâce, son pardon. Que leur âme repose en paix. » Mohamed Cissé dit Man Ken « Pour moi, C’’est le Mali qui est en deuil, la culture malienne est en deuil, Mangala Camara est un porte flambeau qui est parti. Il a représenté le Mali, la ou on ne connaissait pas le Mali, J’ai défini Mangala comme l’homme le plus saint de la musique malienne. Il était très simple et bon de C’œur. J’ai eu la chance de voyager avec lui lors de la campagne présidentielle. Pour la circonstance , J’étais l’animateur et lui était l’artiste. C’’est là -bas que J’ai connu l’homme. je n’ai jamais pleuré pour un mort, mais J’ai pleuré pour Mangala Camara. J’invite le public malien à  ne pas le juger, Dieu a dit dans les dix commandements : ne juge point pour ne pas être jugé , il ya que Dieu qui pardonne. Sa femme s’occupe des femmes de la rue, s’il n’était pas bon, il n’allait accepter que sa femme fasse ce travail. J’ai été satisfait, il y’a eu beaucoup de monde qui ont prié sur son corps. C’’est un concept qui est parti et je manque des mots pour le qualifier, je demande Dieu de lui pardonner, personne n’est parfait ici-bas » Djéneba Seck « Mangala n’avait pas de problèmes, nous avons travaillé ensemble dans la convivialité et la fraternité. Je demande à  tout le monde de pardonner à  Mangala et que la terre lui soit légère » Samba Touré Mangala Camara, nous respectait tous, nous demandons à  Dieu de lui pardonner. Avec ces deux décès, les gens disent que l’ange de la mort est à  la porte du monde des artistes. C’’est pas évident, l’artiste est aussi un homme public, son décès l’est donc. Sinon nous sommes tous appelés à  mourir un jour. Que Dieu pardonne à  Mangala Camara

Mangala Camara tire sa révérence: le monde des artistes à nouveau en deuil

Il est décédé des suites d’une courte maladie, affirme les voix officielles, pour annoncer la mort ce mercredi de l’artiste natif de Kéniéba, Mangala Camara. Il avait 50 ans. On se souviendra de ses excentricités sur scène, de cette voix rocailleurse, mais tellement chaleureuse. Après Ché Ché Dramé, Mangala Camara a tiré sa révérence. « Je suis un artiste, un simple musicien. J’ai commencé alors que j’étais encore tout petit. J’ai eu de l’amour pour la musique depuis l’âge de huit ans. J’ai fait mes premiers pas dans l’orchestre « Tambacoura Jazz » à  Kéniéba, dans la région de Kayes. C’est en 1972, à  12 ans qu’il m’a recruté. Deux ans après, j’ai fait ma première sortie avec cet orchestre pour une formation à  Kita. Ensuite, faute d’instruments, j’ai dû abandonner la musique pendant trois ans, avant de reprendre en 1978″, confiait-il au journal Bamako Hebdo, surtout, Mangala était un inconditionnel de la scène, présent au dernier festival sur le Niger. Salut à  l’artiste ! Natif de Kénéiéba Mamoutou Camara dit Mangala est né en 1960 à  Kéniéba (Kayes/Mali). Fils d’un commerçant/ancien militaire dans l’armée française et d’une comédienne-danseuse, il commence sa carrière musicale dés son enfance, malgré l’opposition de sa famille. En 1971, âgé de seulement 11 ans, il intègre l’Orchestre régional de Kayes. En 1992, il participe à  la création du groupe African Sofa avec un autre Malien, deux Guinéens, un Camerounais et un Capverdien. Repéré par Salif Kéita, il intègre « Les ambassadeurs » en qualité de batteur et de choriste. C’’est avec le rossignol de la musique mandingue qu’il fait sa première tournée en Europe en 1985. En 1986, il est lauréat du grand Prix « Découverte » de Rfi. Il fonde avec Alain Lecointe le groupe Donké (dansez en bambara). En 1988, ils produisent un premier album intitulé « Paris-Bamako ».Parallèlement, Mangala réalise un projet musical autour des musiques traditionnelles mandingues qui voit le jour avec la sortie de l’album « Complaintes mandingues blues » en 1993. Revenu au bercail en 2001, après 18 années de carrière (5 albums) en France, Mangala est considéré comme l’une des plus belles voix du Mali. Et ce à  juste à  titre puisqu’il le prouve, si besoin en est, sur son nouvel opus. Avec Toumani Diabaté dont il est le chanteur attitré à  Bamako au sein du Symetric Orchestra, ou en solo dans un répertoire original en tant qu’auteur-compositeur, ces cordes vocales réactualisent l’héritage traditionnel pour un voyage spatiotemporel aux racines du blues avant de ratisser large à  la recherche de sonorités envoûtantes. Parcours musical Après plus de trente ans de carrière, Mangala Camara n’a pas cessé de nous étonner. En témoigne son album, « Minyé Minyé » (On est ce qu’on est) sorti en novembre 2006. Une oeuvre qui va au-delà  de la musique classique de ce talent incompris. « Tôt ou tard, on connaà®t qui est qui. l’apparence peut tromper, mais pas pour longtemps parce qu’on ne change pas facilement sa nature » ! Tel est l’essence du titre générique du nouvel album de l’enfant du Kéniéba, Mangala Camara. Et sur cette œuvre, le géant de la scène malienne démontre magistralement qu’il a des potentialités encore insoupçonnées. Du Mandé groove (Yiri doulen, Wililé, Minyé Minyé, Mima soly et Ilé) à  la salsa (kumaninguè et Mbaoudé) en passant par le blues (bamanké), le zouk manding (Nkônô môrô) et un excellent pot-pourri, (Anbè) Mangala fait swinguer jusqu’à  atteindre une volupté rythmique irrésistible. Des mélodies entraà®nantes qui lui permettent de célébrer l’amour, la beauté, la bravoure, la tendresse, la solidarité… Et comme on pouvait s’y attendre, il dénonce aussi la jalousie, l’hypocrisie, l’égoà¯sme, le mimétisme et bien d’autres fléaux sociaux. Avec ce somptueux album, la carrière du khasonké a sans doute amorcé un tournant décisif dans sa conquête du showbiz international et cela grâce à  Syllart Production qui lui ainsi donné l’opportunité de relancer sa carrière sur les conseils de Malick Konaté dit Jacques, producteur délégué de cette œuvre. Pour la circonstance, Mangala a été entouré d’instrumentistes virtuoses comme Cheick Tidiane Seck (claviers), Toumani Diabaté (kora), Lansana Diabaté (balafon), Adama Diarra (djembé). Sans compter les voix envoûtantes des choristes talentueuses comme Ramata Diakité, Mbaou Tounkara et Djénéba Dansoko. Mali-Sadio avec Toumani Diabaté