« Je suis Africain », la manif tardive des Africains

Les Africains se réveillent sans doute trop tard mais ils se réveillent quand même. Après Charlie Hebdo, la Plateforme africaine pour le développement et les droits humains (Pladh) appelle toutes les associations Africaines, la société civile, les défenseurs des droits humains à  un grand rassemblement, le vendredi 24 janvier à  Dakar et dans toutes les autres capitales africaines pour dire «Je suis Africain», «Je suis Nigérian», «Je suis Camerounais», «Je suis kenyan»Â…, peut-on lire dans un communiqué rendu public ce lundi. Cette mobilisation fait suite au massacre perpétré à  Charlie Hebdo et à  l’immense mobilisation qui s’en est suivie dimanche 11 janvier dans les rues de la capitale française. Pour les organisateurs, il s’agira «de dire non à  l’impérialisme galopant de la France, mais aussi et surtout de se solidariser avec le peuple africain. Car les morts de «Charlie Hebdo» ne sont pas plus importants que ceux de l’Afrique ramassés par dizaine ou par centaine au nord Mali, au Nigéria, en Centrafrique, au Soudan, au Kenya, entre autres». Il est juste dommage qu’il ait fallu justement que des milliers de citoyens se lèvent en hommage aux morts de Charlie pour que quelques militants africains initient une marche. Et cette marche d’une ampleur moindre, est à  saluer, mais elle s’inscrit dans une logique de suivisme. De son côté, le président camerounais Paul Biya, dont l’armée vient de neutraliser une centaine de combattants de Boko Haram, doit se sentir bien seul. Il est l’un des rares chefs d’Etats Africains à  n’avoir pas été marcher à  Paris aux côtés de François Hollande ou de Benyamin Netanyahou… Il reste qu’aux Africains, la maxime vaut vaut tard que jamais fasse le consensus. Rendez-vous le 24 janvier à  Dakar !