Mali – Manifestations de juillet 2020 : la MINUSMA publie son rapport

La MINUSMA a publié lundi 28 décembre le rapport de l’enquête sur les violations et atteintes aux droits de l’homme commises dans le cadre des manifestations du 10 au 13 juillet 2020 au Mali. La mission onusienne a déployé, du 20 juillet au 17 août 2020, une mission spéciale d’établissement des faits, composée de 30 chargés de droits de l’homme, un chargé de la protection de l’enfance et de deux experts scientifiques de la Police des Nations Unies , dans le but d’enquêter sur les allégations de violations et atteintes aux droits de l’homme durant les évènements qui se sont produits à Bamako et dans certaines régions du Mali du 10 au 13 juillet 2020. Dans le cadre de cette enquête spéciale, l’équipe a eu des entretiens avec les principaux protagonistes (victimes, témoins directs et indirects, leaders du M5-RFP, corps médical…ainsi que les autorités). L’équipe a aussi examiné et analysé plus de 50 supports vidéo ainsi qu’au moins 220 clichés photographiques de la Police technique et scientifique. Ont été également examinés plus de 350 publications sur les réseaux sociaux et autres médias, notamment les déclarations, discours et commentaires, surtout ceux susceptibles d’inciter à la haine et à la violence. Par ailleurs, l’équipe de l’enquête a visité les principaux sites et endroits où se sont déroulés les incidents notamment, l’Assemblée nationale, l’Office de radio et télévision du Mali (ORTM), la mosquée de l’Imam Dicko à Badalabougou, la résidence de la Présidente de la Cour constitutionnelle à Badalabougou, le siège de la CMAS, siège du RPM, le Tribunal de la Commune V de Bamako ainsi que les stations-service pillées dans différents quartiers de Bamako. Au terme de cette mission d’enquête, la MINUSMA est en mesure d’établir que, les 10, 11, 12 et 13 juillet à Bamako, quatorze manifestants, tous de sexe masculin, dont deux enfants ont été tués lors des interventions des forces de maintien de l’ordre notamment la Gendarmerie nationale, la Police nationale, la Garde nationale et la Force Spéciale Anti-Terroriste (FORSAT) qui dans certains cas ont fait un usage excessif de la force. Au moins 40 manifestants ont été blessés lors de l’intervention des forces de l’ordre et 118 agents des forces de défense et de sécurité parmi lesquels 81 fonctionnaires de police, ont été blessés du fait d’actes de violence imputables aux manifestants. Au moins 200 personnes (dont six femmes et sept enfants) ont été arrêtées et détenues arbitrairement à Bamako, respectivement à la Brigade de recherche de la gendarmerie de Bamako (au Camp 1) ainsi que dans les commissariats de police des 3e, 7e et 10e arrondissement de Bamako dans le cadre de ces événements. Toutes ces personnes ont par la suite été libérées, le 13 juillet 2020, sur instruction des parquets d’attache. Enfin, entre le 10 et le 13 juillet, des manifestants ont vandalisé, pillé et incendié différents sites ainsi que des biens publics et privés et ont érigé des barricades sur certains axes routiers de la ville. Au regard de la loi malienne, ces actes constituent des violations du Code pénal national et sont punissables par les juridictions compétentes. Toutes les preuves et autres documentions collectées au cours de l’enquête de la MINUSMA seront mises à la disposition des autorités judiciaires à leur requête et conformément au protocole établi.

État d’urgence : Suffisant pour tout légitimer ?

Depuis quelques semaines, certains Maliens dénoncent des arrestations extrajudiciaires sur les réseaux sociaux. D’autres se plaignent que leur liberté d’expression ne soit plus garanti. Ces « entraves » à l’état de droit peuvent-elles être légitimées par l’état d’urgence.

Entré en vigueur, sans interruption, depuis novembre 2015, après l’attaque d’hommes armés contre l’hôtel Radisson Blu de Bamako, l’état d’urgence a une nouvelle fois été prorogé d’un an en octobre 2019 au Mali, jusqu’au 31 octobre 2020. Sous l’état d’urgence, certaines libertés fondamentales peuvent être restreintes, comme la liberté de circulation ou la liberté de presse.

Juridiquement, l’état d’urgence trouve son fondement dans la Constitution. Il renforce les pouvoirs des autorités administratives et judiciaires, des forces de police et même de l’armée, car la situation est telle qu’il faut renforcer le pouvoir exécutif.

Mais, il est instauré au détriment des libertés publiques. « L’état d’urgence est une situation exceptionnelle, une mesure qui viole les libertés publiques. C’est un pouvoir en soi, donc s’il faut tout légitimer par cet état, on sera dans un état de non droit.

L’état d’urgence est nécessaire dans certaines situations. Mais il est bon de se demander s’il a produit les résultats escomptés », estime Maître Makan Diallo, avocat inscrit aux barreaux du Mali et de Paris. L’important, selon lui, est de savoir ce que ce régime d’exception a apporté au Mali.

Certaines interdictions sont des garanties qui normalement sont prévues par la loi et doivent accompagner l’état d’urgence. « On est dans un état de droit, où les gouvernants, tout comme les gouvernés, sont soumis à des règles de droit. Donc, si l’État ne joue pas son rôle, les gouvernés ont le droit de manifester leur désapprobation », ajoute-t-il.

Dr Ali Maïga, représentant des universités du Mali à la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) et Président de la sous-commission promotion, abonde dans le même sens que l’avocat. « Il n’y a rien de plus naturel que le droit d’aller et de venir. Lorsque vous privez quelqu’un de sa liberté de se déplacer, vous faites une atteinte assez grave à ses droits fondamentaux ».

Il reconnait au citoyen le droit de montrer que ces « droits, qui outrepassent le cadre national et qui sont universels, ne doivent pas être violés sans justification ». Toutefois, il affirme que casser et brûler ne sauraient être des droits pour la population, mais plutôt des délits.

Aminata Keita

Manifestation sanglante à Kidal : le HCUA mis en cause

Lundi 18 avril, des manifestants, quelques dizaines de personnes pour la plupart des jeunes, se sont massées devant l’aéroport de Kidal pour protester contre la vague d’arrestations d’une dizaine de suspects par la force Barkhane, dans le cadre de la lutte antiterroriste. Des slogans anti-barkhane ont fusé, accompagnés de jets de pierres, puis des coups de feu ont éclaté. « Les manifestants ont voulu s’en prendre à  un véhicule armé de la MINUSMA pour en arracher la mitrailleuse. C’’est ce qui a déclenché les coups de feu », explique un habitant présent lors de la manifestation. Le bilan faisait état deux morts et d’une dizaine de blessés dont 3 cas graves. Une enquête diligentée par la MINUSMA devra faire la lumière sur les circonstances ayant mené à  la mort des deux victimes. Dans le chaos, des manifestants sont parvenus à  rentrer dans l’aéroport, occasionnant beaucoup de dégâts, « les gens ont tout saccagé, ils ont arraché les barbelés qui entourent l’aéroport, emportés des tonnes de ciment et pillé ce qui pouvait être emporté », révèle une source locale. Une réunion d’urgence a été organisée au camp de la MINUSMA, en présence de responsables de la CMA, et des forces onusienne et française. Un communiqué de la MINUSMA, puis un autre de la CMA, condamnant les actions des manifestants et appelant au calme, ont été diffusés le jour même, suite à  cette réunion. Au lendemain des évènements, la tension était un peu retombée sur la ville et le but poursuivi par les manifestants semblait plus clair : « cette manifestation était organisée par des jeunes et des femmes du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). Elle visait à  faire pression sur Barkhane pour stopper les arrestations et dans un deuxième temps, faire pression pour que les personnes arrêtées soient libérées, car la plupart sont du même clan que Cheick Haoussa, le numéro 2 du HCUA », révèle cette même source. L’aéroport de Kidal est pour le moment fermé à  tout trafic, la MINUSMA devant procéder à  une inspection des sols pour détecter la présence de mines qui auraient pu être enfouies durant le chaos de la fusillade. Sur place, ces évènements ont amené une grande tension entre le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le HCUA. « Les deux jeunes qui sont morts sont du MNLA. Ils étaient à  l’école quand ils ont été amenés jusqu’à  la manifestation par des anciens leaders du MNLA qui se sont joints à  la femme de Cheick Haoussa, ce qui a créé des conflits entre les femmes et les jeunes des deux mouvements », décrit cet habitant. De plus, selon nos informations, l’un des otages de l’équipe du CICR, libéré dimanche dernier, beau-frère de Cheick Haoussa, aurait été un meneur dans les évènements survenus lundi. à€ sa libération, cet employé du CICR, était porteur d’un message des ravisseurs destiné à  la force Barkhane, demandant la libération des personnes arrêtées en échange des otages de la Croix-rouge. Enfin, et toujours selon notre source, ce guide, également apparenté à  Cheick Haoussa, serait actuellement détenu à  Gao, car il est soupçonné de connivence avec les ravisseurs. Pour rappel, quatre employés (trois humanitaires locaux et un chauffeur) du CICR ont été enlevés le 13 avril dernier à  Abeà¯bara, au nord de Kidal.

Mali : la ville de Gao paralysée par des manifestations

L’ESSOR- Après avoir essuyé des tirs de roquettes mercredi dernier, la ville de Gao (nord-est du pays) connait encore ce vendredi une journée mouvementée, a constaté le correspondant de l’AMAP. Des jeunes en colère ont organisé un mouvement de protestation qui paralyse la ville. Les raisons de cette opération ville morte qui a débuté jeudi en début de soirée ? Les jeunes sont mécontents de n’avoir pas fait partie de la délégation représentant Gao aux Assises du Nord qui ont débuté ce matin à  Bamako. Les manifestants protestent contre le fait que nombre de délégués venus des villes secondaires de la région de Gao, n’ont pu faire le déplacement de Bamako. Ils reprochent au maire Saidou Harouna Diallo d’avoir établi une liste parallèle de participants pour représenter Gao à  la grande rencontre organisée par le gouvernement pour réfléchir sur la crise du Nord. Avant d’occuper tous les carrefours de la ville o๠ils font brûler des pneus, interdisant toute circulation, les manifestants se sont rendus d’abord au gouvernorat, puis à  la police et à  la gendarmerie pour crier leur mécontentement. Certains manifestants ont mis à  sac et brûlé le domicile du maire de la ville qui se trouve présentement à  Bamako pour prendre part aux Assises du Nord. Les différents marchés sont déserts et les commerçants ont fermé leurs boutiques.Aux dernières nouvelles, le calme est revenu dans la ville. Les jeunes manifestants ayant eu gain de cause avec les dispositions prises par le gouvernement pour que les délégués restés à  Gao puissent participer à  la rencontre. Les délégués ont pu embarquer dans un avion de la MINUSMA pour Bamako.

Manifestation à Gao: quand les revendications se font sociales

Mais aussi l’absence de perspectives pour la jeunesse, neuf mois après la libération de ce carrefour économique du nord du Mali. à€ Gao, l’état de grâce est bel et bien terminé pour le président malien, Ibrahim Boubacar Keà¯ta, à  peine élu. Les populations locales ne demandent plus seulement le renforcement des mesures de sécurité pour faire face à  certains jihadistes qui sont toujours à  la périphérie de la ville. Les revendications sont désormais aussi d’ordre social. Au cours de la manifestation qui a regroupé environ un millier de personnes, jeudi, l’autre thème débattu est la cherté de la vie. Localement, le panier de la ménagère est de plus en plus vide. Et l’à‰tat malien doit prendre ses responsabilités, a-t-on entendu. Une université, du boulot et l’électricité ! Les problèmes de l’éducation nationale ont été également évoqués au cours de ce rassemblement. Les jeunes de la ville veulent désormais la construction d’une université sur place. Ils réclament aussi un enseignement de qualité. à€ côté des étudiants, les jeunes chômeurs de la ville haussent également le ton : ils veulent du travail. Les habitants de la principale ville du nord du Mali réclament par ailleurs à  l’à‰tat malien une desserte suffisante en électricité. Et puis enfin, les populations locales exigent la nomination d’hommes neufs à  la tête de plusieurs services de l’à‰tat malien.

Egypte : la police prête à intervenir contre les pro-Morsi

Les Frères musulmans et leurs alliés ont répondu à  l’appel du ministère de l’Intérieur par le défi. Ils ont déclaré que les sit-in et les manifestations allaient se poursuivre comme si de rien n’était. Joignant l’action à  la parole, des centaines d’islamistes ont manifesté en fin de soirée dans plusieurs stations du métro du Caire. Malgré les appels au calme de la communauté internationale, la police égyptienne se prépare à  intervenir pour disperser les manifestants islamistes qui refusent de quitter deux places de la capitale. Ils ne quitteront pas la rue. Les islamistes partisans de l’ex-président Mohamed Morsi, chassé du pouvoir par l’armée le 3 juillet, ont refusé de répondre aux injonctions du pouvoir. « Nous allons poursuivre nos sit-in et nos manifestations pacifiques », a déclaré une de leur porte-paroles, Ala Mostafa. Affichant sa détermination, son mouvement appelle même à  une nouvelle mobilisation massive, vendredi 2 août, « contre le coup d’à‰tat ». La veille, le ministère de l’Intérieur avait appelé ces milliers de manifestants à  lever « rapidement » les sit-in qu’ils maintiennent depuis un mois sur deux places du Caire, Rabaa al-Adawiya et al-Nahda, leur garantissant une « sortie en toute sécurité ». Selon l’agence de presse officielle Mena, des hélicoptères militaires survolaient Rabaa al-Adawiya en fin de journée. Forte d’un « feu vert » du gouvernement pour intervenir, la police a indiqué que ses chefs s’étaient réunis pour mettre au point une stratégie en vue de mettre fin à  ces rassemblements. Guerre des nerfs Une nouvelle fois, donc, la situation est explosive au Caire. Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mounir Fakhry Abdelnour, a accusé les pro-Morsi d’être armés et dit espérer que l’intervention de la police se ferait « avec le moins de pertes humaines possibles », alors que 82 personnes ont péri le 27 juillet lors d’un rassemblement pro-Morsi. Une poursuite de la guerre des nerfs entre les Frères musulmans et le gouvernement intérimaire qui veut disperser ces sit-in qui, selon lui, portent atteinte à  l’ordre public. Jeudi 1er août, les hauts responsables du ministère de l’Intérieur ont tenu une réunion pour dresser la stratégie qui sera adoptée. Une des mesures proposées est d’assiéger les places de Rabaa al Adawiya et de l’université du Caire pour empêcher l’arrivée de vivres et de nouveaux manifestants. Une coupure d’eau et d’électricité a aussi été évoquée. Depuis fin juin, quelques jours avant la destitution de Mohamed Morsi, premier chef d’à‰tat égyptien élu démocratiquement, plus de 250 personnes – majoritairement des manifestants pro-Morsi – ont été tuées dans des affrontements entre forces de l’ordre et opposants au président déchu.

Egypte: 51 morts ce lundi, la tension augmente

51 morts, 435 blessées. C’est le lourd bilan, encore provisoire, des heurts qui se sont déroulés ce lundi matin. Un sit-in de partisans du président déchu Mohamed Morsi se déroulait devant le siège de la Garde républicaine au Caire,et selon les témoins des tirs à  balle réelle et des grenades lacrymogènes ont touchés les manifestants. La confrérie des Frères musulmans –dont est issu M. Morsi– accuse l’armée qui pointe du doigt des «terroristes armés». Ces derniers auraient attaqué le siège de la Garde républicaine, provoquant la mort d’un officier et laissant six conscrits dans un état critique, selon un communiqué militaire cité par le journal gouvernemental al-Ahram. l’armée égyptienne a appelé les partisans du président déchu Mohamed Morsi à  lever leurs sit-in, en assurant qu’elle ne tolèrerait aucune «menace à  la sécurité nationale». Dans les heures suivantes, le président par intérim, Adly Mansour, a ordonné l’ouverture d’une enquête sur ces violences. Le parti de la liberté et de la justice (PLJ), bras politique des Frères musulmans dont est issu M. Morsi, a appelé au «soulèvement du grand peuple d’Egypte contre ceux qui sont en train d’essayer de lui voler sa révolution avec des chars», et mis en garde contre «l’apparition d’une nouvelle Syrie». Quelques heures après cette déclaration, les autorités ont décidé de fermer le siège du PLJ au Caire en raison de la découverte «de liquides inflammables, de couteaux et d’armes», a annoncé un haut responsable de sécurité. Tractations en cours, Al-Nour quitte les négociations Les discussions pour désigner le nouveau premier ministre égyptien se poursuivent. Dimanche soir, un porte-parole de la présidence intérimaire avait pourtant affirmé que Ziad Bahaa Eldin, un technocrate qui a dirigé plusieurs institutions économiques égyptiennes, serait « très probablement » nommé à  la tête du gouvernement. Selon cette même source, Mohamed El-Baradei, qui avait été annoncé à  ce poste samedi dans une grande confusion, hériterait finalement de la vice-présidence. Mais le parti salafiste Al-Nour a annoncé lundi qu’il se retirait des discussions, dénonçant le « massacre » de partisans des Frères musulmans devant le siège de la garde républicaine au Caire. Quelques heures plus tôt, le parti avait par ailleurs déclaré qu’il s’opposait à  la nomination du social-démocrate Ziad Bahaa Eldin. Younis Makhyoun, qui dirige Al-Nour, a expliqué que son parti rejetait, en outre, la désignation de Mohamed El-Baradei, figure de proue du camp laà¯c, à  la vice-présidence, car les deux hommes sont tous les deux membres de la coalition d’opposants du Front de salut national (FSN).

Nouvelles violences à Conakry: au moins deux morts

« Trois de nos militants ont été tués par balles vendredi à  Conakry », a affirmé Cellou Dalein Diallo, un responsable de l’opposition, tandis qu’une source hospitalière a fait état de « deux corps de jeunes gens, tués par arme à  feu, déposés » dans un hôpital de la capitale. Deux des victimes sont des élèves âgés respectivement de 18 et 12 ans, a indiqué Cellou Dalein Diallo qui a dit s’être rendu « à  la morgue de l’hôpital de Donka », à  Conakry, « pour constater les décès ». La troisième victime annoncée par l’opposant guinéen n’a pas selon lui été identifiée. Son corps repose au centre médical « Mère et enfants » de Conakry, a-t-il précisé. Manifestation spontanée « Je confirme que deux corps de jeunes gens ont été déposés cet après-midi à  la morgue de l’hôpital Donka, tués par arme à  feu », a déclaré une source hospitalière qui s’est exprimée sous le sceau de l’anonymat. Un parent d’une des victimes, qui s’est présenté comme un témoin de l’incident, a indiqué que « deux jeunes gens tués l’ont été par des soldats à  moto dans le quartier de Bambéto », dans la banlieue de Conakry. L’incident est survenu lors de heurts spontanés vendredi à  Conakry entre des opposants et les forces de l’ordre après plusieurs manifestations ces derniers jours d’opposants protestant contre un décret fixant au 30 juin la date des élections législatives, qui ont dégénéré en violences meurtrières. L’opposition n’avait pas prévu de manifestation vendredi. Mort d’un policier Les heurts de vendredi ont eu lieu dans plusieurs quartiers de Conakry entre de jeunes opposants et les forces de l’ordre, faisant au moins huit blessés légers, avaient auparavant indiqué des sources hospitalières et policières. Le nouvel incident meurtrier de vendredi survient après l’annonce par le porte-parole de la gendarmerie nationale, Mamadou Alpha Barry, de la mort d’un policier grièvement blessé jeudi lors d’une violente manifestation d’opposants à  Conakry.Ce policier faisait partie des cinq membres des forces de l’ordre et de sécurité blessés lors de cette marche d’opposants. L’un d’eux avait été « poignardé », selon le gouvernement. Au moins 21 personnes ont été blessées pendant la manifestation et sa dispersion par les forces de l’ordre, selon le gouvernement, l’opposition parlant de « dizaines » de blessés.

Egypte: Place Tahrir bis!

Toute la nuit dernière et même aux premières heures de ce mercredi, des milliers de personnes se sont rassemblées sur la place Tahrir, haut lieu de la révolution qui a mené, il y a quelques mois, à  la chute du régime Moubarak. La police a tenté de contenir les manifestants qui ont scandé toute la journée des slogans hostiles au président Mohammed Morsi. Ce dernier a signé le 22 novembre un décret controversé par lequel il s’est autorisé à  prendre toute mesure jugée nécessaire pour « protéger la révolution ». Ce décret a provoqué la colère d’une grande partie du monde judiciaire et de la classe politique, en plaçant les décisions présidentielles à  l’abri de tout recours en justice. En plus de la manifestation de ce mardi au Caire, la plus importante depuis la chute du régime Moubarak, plusieurs autres se sont déroulées dans la plupart des 27 provinces du pays. Les affrontements avec la police ont causé la mort de trois personnes en une semaine. « La police nous tire dessus alors que nous n’avons lancé aucune pierre, J’en suis témoin ! Je le jure devant Dieu, à  l’instant même ils nous ont tiré dessus sans sommation » témoigne un manifestant à  Lemonde.fr. Non aux Frères Musulmans » Le mouvement des Frères musulmans, soutien du président Morsi, est également rejeté par les manifestants, qui craignent un effondrement du tout jeune processus démocratique égyptien. « Les Frères musulmans sont des menteurs », « Interdit aux Frères musulmans »pouvait-on lire sur les banderoles et autres pancartes brandies sur la place. En scandant « le peuple veut la chute du régime », un des slogans emblématiques de la révolte de l’an dernier qui mena à  la chute du régime de Hosni Moubarak, les manifestants entendent faire revenir Mr Morsi sur sa décision. Ils protestent contre ce qu’ils qualifient de « dérive dictatoriale » du nouveau pouvoir. « Nous resterons à  Tahrir tant que Morsi n’aura pas annulé sa déclaration », a déclaré Ahmed Fahmy, un chômeur de 34 ans qui campe sur cette place o๠un village de tentes a été érigé par les militants anti-Morsi. Ces accrochages étaient néanmoins dénoncés par de nombreux manifestants anti-Morsi présents à  Tahrir. Ces derniers sont désireux de garder un caractère pacifique à  leur manifestation. Pour les partisans de Mohamed Morsi, ces pouvoirs exceptionnels, loin de faire du régime une dictature, permettront au président d’engager des réformes indispensables pour le mieux-être du peuple égyptien. Ils précisent qu’ils cesseront avec l’adoption prévue dans quelques mois de la nouvelle Constitution. Dans son décret, le président a aussi demandé « de nouvelles enquêtes et jugements » »dans les affaires de meurtres de manifestants lors de la révolte de 2011. Il fait ainsi planer une menace sur certains hauts responsables militaires ou de la police, comme l’avait demandé l’opposition qui n’est pas satisfaite du traitement judiciaire des suites de la révolution de l’an dernier.

Violents heurts à Dakar

à‡a a chauffé aujourd’hui encore pour les dakarois qui se sont retrouvés bloqués sur plusieurs artères de la ville à  cause d’affrontements entre disciples de Bétio Thioune et la police. Les premiers exigent la libération du marabout marabout emprisonné depuis mi-avril 2012 pour un double meurtre. Plusieurs véhiculent ont été endommagés, des banques saccagées dans ce qui est le dernier épisode d’un bras de fer entre la justice et les leaders religieux, très puissants au Sénégal. Les « Thiantacounes » en colère Déjà  vendredi dernier, d’importants heurts avaient eu lieu occasionnant d’importants dégâts matériels dont neuf bus de la société Dakar Dem-Dik mis à  sac. « Ce sont des fous! », disaient plusieurs témoins des scènes de violences de ces derniers jours, en parlant des disciples de Cheikh Béthio Thioune, appelés Thiantacounes. Des manifestations ont également eu lieu devant la prison de Rebeuss à  Dakar, o๠le marabout a récemment été transféré après avoir été détenu dans la prison de Thiès, ville située à  70 km à  l’est de la capitale. Depuis le transfèrement de leur guide de la maison d’arrêt de Thiès à  la prison centrale de Rebeuss, C’’est la « guerre totale ». Selon son certificat médical, le marabout doit se rendre en France le 24 octobre 2012 pour « répondre à  son médecin traitant ». Inculpé pour meurtre Cheikh Béthio Thioune avait été arrêté le 23 avril et placé en garde à  vue à  Thiès, après la mort la veille de deux de ses talibés (disciples, ndlr). Ceux-ci, Bara Sow (37 ans) et Ababacar Diagne (40 ans), ont été tués lors d’une rixe à  Keur Samba Laobé, près de Thiès, puis inhumés en brousse. Le marabout est poursuivi pour complicité de meurtre, inhumation de cadavres sans autorisation, détention d’armes et association de malfaiteurs. Une bagarre au domicile du guide avait en effet éclaté la veille de cette découverte macabre entre deux groupes de Thiantacones et aurait alors fait deux morts. Le parquet de Thiès qui procède à  l’instruction du dossier reproche à  Béhio Thioune et ses 11 disciples des délits allant de la complicité d’homicide au recel et à  l’inhumation de cadavres sans autorisation, en passant par la détention d’armes sans autorisation et l’association de malfaiteurs. l’Etat fragile face aux religieux Dans un pays o๠les leaders religieux sont de vrais faiseurs de roi, enfermer ainsi un marabout est un acte de quasi bravoure de la part de l’Etat sénégalais. Le ministre de l’Intérieur du Sénégal, Mbaye Ndiaye a d’ailleurs déjà  été victime de la furie des Thiantacounes, vendredi dernier. Son cortège a été attaqué par une foule de disciples qui lui a jeté des projectiles. Pour l’heure, le ministre de la Justice Aminata Touré a décliné la position de l’Etat dans un communiqué. « Tous les êtres humains sont égaux devant la loi. Il n’y a au Sénégal, ni sujet, ni privilège de lieu de naissance, de personne ou de famille » et les faits qui impliquent Béthio Thioune ne sauraient faire l’objet de traitement particulier. Selon l’AFP, à  Paris, une quarantaine de personnes ont également manifesté devant l’ambassade du Sénégal pour réclamer la libération de ce chef religieux de la confrérie des mourides, Cheikh Béthio Thioune, provoquant de légers incidents.

Grosse manifestation à Bamako contre l’intervention de forces étrangères

Les manifestants – 300 à  400 personnes selon la police, 800 selon les organisateurs – ont marché jusqu’aux abord du ministère de la Défense, « pour soutenir l’armée malienne » souveraine, a déclaré le président de la COPAM, Younouss Hameye Dicko. Au son d’une musique militaire, les manifestants arboraient trois grandes banderoles sur lesquelles on pouvait lire « la COPAM soutient l’armée pour la libération du Nord » ou « l’arrivée de la Cédéao déclenchera la guerre civile au Mali ». La COPAM, réputée proche de l’ex-junte qui a mené le coup d’Etat militaire du 22 mars, rejette l’accord entre la Communauté des Etats de l?Afrique de l?Ouest (Cédéao) et le Mali, annoncé le 23 septembre. Cet accord prévoit le déploiement d’une force ouest-africaine pour « appuyer » l’armée malienne dans la reconquête du nord, occupé depuis six mois par des groupes islamistes armés liés à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique. Derrière un grand drapeau malien, les marcheurs scandaient: « à  bas la Cédéao, à  bas Blaise Compaoré (président burkinabè et médiateur), à  bas Yayi Boni (président du Bénin et de l’Union africaine), à  bas Alassane Ouattara (président de la Côte d’Ivoire et de la Cédéao) ». Ils accusaient le président malien de la transition, Dioncounda Traoré, d’avoir « bradé la dignité malienne » en ayant demandé à  l’ONU son feu vert pour le déploiement au Mali d’une « force militaire internationale ». « Amener des forces étrangères au Mali, nous sommes contre! Nous ne nous opposons pas à  un soutien international si cela répond aux besoins de l’armée malienne clairement exprimés – logistique, renseignement, formation, appui aérien – mais il faut s’en tenir à  ça », a déclaré à  l’AFP Nouhoum Keita, du parti Sadi (Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendane) dont le président, Oumar Mariko, était présent. Les manifestants exigeaient également que la Cédéao « libère les armes » de l’armée malienne bloquées dans différents ports ouest-africains depuis le coup d’Etat de mars qui avait renversé le régime du président Amadou Toumani Touré. A une délégation de manifestants, le secrétaire général du ministère de la Défense, le colonel Major Mamadou Idrissa Coulibaly, a assuré: « Des négociations au plus niveau sont entreprises pour libérer nos armes bloquées dans les ports de Conakry et de Dakar ». Ces armes, commandées par le régime du président « ATT », avaient été bloquées après le putsch, la Cédéao redoutant de les laisser aux mains des militaires maliens.

Manifestation à Gao, le MNLA tire sur la foule (témoins)

Idrissa Oumarou , enseignant de profession et élu de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma) a été tué lundi tard dans la nuit par des hommes armés non identifiés. Selon les membres de sa famille, il est sorti à  moto de chez lui pour se rendre à  « un rendez-vous après avoir reçu un appel téléphonique ». « C’est en route que des hommes armés ont abattu notre parent », ajouté ce membre de la famille, qui s’est identifié comme Djibril. A l’hopital de Gao, on confirme avoir reçu la dépouille de l’élu. Un infirmier indique que l’homme a été tué par balles. « Ce sont des islamistes armés jouant le rôle de police la nuit qui ont amené le corps à  l’hôpital en disant qu’ils l’ont trouvé à  terre », a-t-il expliqué. Le MNLA, responsable ? A Gao depuis ce matin, il y a foule dans les rues pour dire «assez ». La manifestation, initiée par le Collectif « Nous Pas Bouger » qui refuse la partition du territoire, a mobilisé jeunes, femmes et enfants dans les rues de la ville. Les marcheurs ont occupé tous les coins de Gao en chantant à  tue-tête l’hymne national du Mali. Si aucne information officielle n’a été donné sur ce crime, pour les membres de « Nous Pas Bouger » les coupables sont connus. « C’’est le MNLA qui a tué M. Oumarou, nous déclare un membre du Collectif sous couvert de l’anonymat. Il a toujours été contre leur présence et contre la partition du Mali. C’’est pour ça qu’ils l’ont tué, parce qu’il n’était pas d’accord avec eux ». Toujours selon notre interlocuteur, les hommes du MNLA, acculés à  leu Quartier Général, auraient commencé à  tirer sur la foule des manifestants. Il y aurait eu au moins un mort et plusieurs blessés. Cette information n’a pas encore été confirmée, tous les appels vers la ville de Gao ne passant pas. « Nous ne voulons plus des gens du MNLA, ni du Mujao chez nous à  Gao. Il faut que l’armée malienne vienne rapidement pour nous aider à  chasser les bandits armés », a déclaré Moustapha Maà¯ga, un élu d’une localité proche de Gao à  l’AFP. C’est dans cette ville qu’en mai avait déjà  eu lieu la première manifestation de colère contre l’occupation de la ville par les groupes armés, en particulier islamistes. Des hommes armés avaient empêché des jeunes de jouer au football et de regarder la télévision, ce qui avait provoqué de violentes manifestations anti-islamistes, qui avaient été réprimées, faisant au moins cinq blessés.

Egypte: manifestations après le verdict Moubarak

Après la condamnation à  vie de Hosni Moubarak, l’ancien président égyptien, La place Tarhir, au centre du Caire, symbole des grandes manifestations de protestation contre l’ex-président et les militaires, s’est à  nouveau embrasée le week-end. Plusieurs centaines de manifestants y étaient toujours rassemblés dimanche 03 juin 2012 dans la journée, pour protester contre une partie des décisions des juges. Moubarak a été condamné à  la prison à  perpétuité, ainsi que son ministre de l’Intérieur, Habib el-Adli. Deuxième dirigeant emporté par la vague du printemps arabe (après le tunisien Ben Ali), l’ancien président risquait pourtant la peine de mort, d’ailleurs requise par le procureur. Mais Les deux fils de M. Moubarak, Alaa et Gamal, qui comparaissaient également, n’ont pas été condamnés, les faits de corruption qui leur étaient reprochés étant prescrits selon le président de la cour, le juge Ahmed Rifaat. Non condamnés aussi, 6 hauts membres du régime militaire. La nouvelle de l’acquittement de ces six anciens responsables de l’intérieur et le verdict, trop clément pour certains qui espéraient la peine de mort pour M. Moubarak, a provoqué la colère notamment de quelques centaines de personnes, tant dans la classe politique qu’au sein de l’opinion publique. Les Frères musulmans, première force politique d’Egypte, ont appelé à  descendre en masse dans la rue, selon une information donnée par l’agence Reuters. « Le verdict est une farce et il faut un nouveau procès avec les preuves nécessaires en vue d’une juste punition », a fait savoir Mohammed Morsi, le candidat des Frères Musulmans. Hosni Moubarak, 84 ans, qui était jusqu’à  présent en détention préventive dans un hôpital militaire non loin du Caire, a été transféré par hélicoptère dans la prison de Tora, au sud de la capitale. Selon une information rapportée par le journal Le Monde, l’ancien homme fort d’Egypte « pleurait » et ne « voulait pas descendre de son hélicoptère ». Fait marquant, il avait suivi tout son procès allongé sur une civière en raison d’un état de santé soudainement dégradé. Ces décisions et les manifestations qui vont avec dans les rues des grandes villes égyptiennes surviennent à  deux semaines du second tour de l’élection présidentielle qui doit se dérouler les 16 et 17 juin prochains. Il opposera Mohamed Morsi, le candidat des Frères musulmans arrivé avec une courte avance lors du premier tour (24,3% des suffrages), au général Ahmed Chafiq (23,3%), le dernier Premier ministre de Moubarak. Chafiq jouit d’une grande popularité chez les nostalgiques de l’ancien régime et chez les Coptes, inquiets d’une éventuelle victoire des islamistes. Morsi, qui peut compter sur l’organisation politique de la confrérie mais souffre d’un manque de charisme, est pour sa part soucieux de drainer les voix de tous les opposants à  Moubarak. Pour l’ex-président, les conditions de détentions dépendent aussi en grande partie de ces élections. Une victoire de ses proches, pourrait en effet lui permettre une fin moins dure. Par contre le passage des frères musulmans pourrait ne pas être une bonne nouvelle. Dans les deux cas, la fin ne peut être que terrible, pour quelqu’un qui a dirigé le pays pendant plus de trente années.

Ça suffit maintenant !

«Le Mali ne mérite pas cela…», disait le chef du gouvernement ce lundi soir 21 mai en langue bambara à  la télévision nationale quelques heures après les violentes manifestations qui ont ébranlé la capitale. Cette indignation de Cheick Modibo Diarra, qui appelle à  la cessation de toute manifestation, témoigne sans doute de la situation grave que vit notre pays. Une marche organisée par des groupes de badauds, instrumentalisés par des hommes politiques, s’en sont pris au président de la République par intérim jusque dans son bureau à  Koulouba. Le pas est franchi, et le Mali a désormais sombré dans l’impunité. Un Premier ministre sans pouvoirs ! Comment des manifestants peuvent-ils faire irruption dans le bureau de Dioncounda Traoré jusqu’à  l’agresser ? Selon toute vraisemblance, il y a une complicité des services de sécurité de la présidence de la république. Et leur attitude donne raison à  la CEDEAO qui prévoyait d’envoyer des forces pour « sécuriser les institutions de la transition ». Sans doute, C’’est ce que le Premier minier devait dénoncer au cours de son intervention télévisée. l’Accord-cadre, sur la base duquel il est nommé, lui donne « pleins pouvoirs » dans la gestion de cette transition. Malheureusement, il faut le dire, Cheick Modibo Diarra peine à  retrouver ses pouvoirs. Au contraire, de nombreux observateurs dénoncent aujourd’hui une complicité avec le chef de la junte, le capitaine Amadou Yaha Sanogo. Le Premier ministre tient aujourd’hui l’exécutif, dont le ministère de la sécurité. Et il est inadmissible que ce lundi la plupart des principales rues de Bamako soient bloquées à  cause des manifestants. Le spectacle le plus révoltant est cette scène de comédie qui nous est offerte au « Rond-point de l’Indépendance », o๠les militants du Mouvement « Appel du Mali » ont bloqué le passage à  200 mètres. A côté, les policiers jouent les spectateurs. Les travailleurs qui se rendaient à  leurs services, étaient obligés de rebrousser chemin. Ce lundi 21 mai Bamako ressemblait à  la capitale d’un pays sans autorités ni loi. Il faut le dire, l’indifférence des forces armées et de sécurité face aux dérives des manifestants est la preuve d’une complicité avec la junte. Oui aux manifestations. Mais ce qui s’est passé hier était une dérive due au manque fermeté du gouvernement Cheick Modibo Diarra. Le capitaine Sanogo, qui est habitué au show devant les cameras de l’ORTM, avait également la responsabilité d’appeler ses partisans au calme après la signature dimanche de l’accord avec la CEDEAO. Lequel est déjà  considéré par de nombreux Maliens comme « une légitimation du coup d’Etat », avec les avantages colossaux dont il bénéficie avec son statut d’ancien chef d’Etat et l’amnistie totale accordée à  tous les auteurs des évènements du 21 et 22 mai derniers. La prime à  l’impunité est déjà  suffisante, et ça suffit maintenant !

Bamako, des manifestants s’en prennent à Dioncounda Traoré

Quelques heures après la signature d’un accord entre l’ex-junte et la CEDEAO censé sortir le pays de l’impasse institutionnelle dans laquelle il risquait de se trouver à  partir du 22 mai, des centaines voire des milliers de personnes ont battu le pavé dans la capitale malienne. La raison de leur colère, le maintien de Dioncounda Traoré, ex-président de l’Assemblée Nationale, président par intérim, au poste de président de la Transition. Selon l’«accord de principe» signé ce 20 mai, M. Traoré doit diriger le Mali pendant les 12 prochains mois avec pour mandats essentiels de gérer la crise du Nord et d’organiser des élections crédibles. Pour la convention nationale Mais pour les associations et mouvements proches de l’ex-junte, en l’occurrence, le COPAM, le MP22, l’Appel pour le Mali, il ne saurait en être question. Ce dernier a appelé ses membres à  tenir sit-in au Monument de l’Indépendance en plein centre-ville jusqu’au départ de Dioncounda Traoré. En attendant, ils se joints aux autres manifestants qui au départ réclamaient la tenue de la « convention nationale » annoncée la semaine dernière par le président du CNRDRE. « On ne veut pas de Dioncouda Traoré comme président de la transition, la CEDEAO doit nous respecter, capitaine Amadou Haya Sanogo est notre président » tels étaient en substance les propos des marcheurs. Ils ont tous simplement menacer de bloquer Bamako, ce qu’ils ont d’ailleurs réussi en coupant le pont Fahd et plusieurs grandes artères de la ville à  l’aide de barricades. « A bas Dioncounda et la CEDEAO » Mais cette manifestation s’est très vite transformée en une marche contre la CEDEAO et le président de la transition. Survoltés, les marcheurs ont quitté le Centre International de Conférences de Bamako pour se rendre à  la primature. Parmi eux, on pouvait voir Amion Guindo de la coordination des syndicats des travailleurs du Mali(CSTM), Pr Rokia Sanogo, la présidente du MP22. Ces derniers ont eu avec le Premier Ministre un entretien de 30 minutes. Après quoi, Cheick Modibo Diarra a appelé les marcheurs au calme. « Vos marches ont un impact négatif sur le Mali, et découragent les partenaires. Je sais, vous êtes en colère, prions pour que le Mali puisse sortir de l’impasse. Je transmettrai vos messages au président de la République» a-t-il déclaré. D’autres manifestants en colère, comme Mamadou Diakité, président cercle de réflexion des jeunes de Sikasso, menace littéralement Dioncounda : « nous ne voulons plus des corrompus à  la tête du pouvoir, il faut forcement un changement même s’il faut notre sang. Je suis spécialement venu de Sikasso pour prendre part à  cette marche de protestation. On ne comprend pas la décision de la CEDEAO qui nous impose ces loups à  crocs pointus » fulmine-t-il. «Je n’aime pas la tête de Dioncounda Traoré, il a cautionné la gestion calamiteuse d’ATT. Pire, ils ont forcé le capitaine à  se replier, à  accepter la décision de la CEDEAO » affirme une femme dans la foule. Dioncounda Traoré blessé Mais avant d’autres groupes sont partis à  Koulouba pour parler au président de la République. Là , ils auraient, selon une source proche de la Présidence, agressé Dioncounda Traoré qui est blessé. Toujours selon notre source, un manifestant a perdu la vie suite aux bousculades qui se sont déroulées sur les lieux. Aucune information officielle n’a été donnée suite aux événements de ce matin et à  Bamako, la tension est perceptible, plusieurs sociétés et commerces ont fermé.

Bourse du Travail : Affrontements entre pro-putschistes et anti-puschistes

Cela fait maintenant une semaine que le Mali vit dans les troubles depuis le coup d’état du 22 Mars à  travers les différentes marches des mouvances pour ou contre la junte. Et ce 29 Mars, des affrontements entre pro-putschistes soutenues par certains partis politiques et les anti-puschistes regroupés au sein du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie (FU ont eu lieu à  la Bourse du Travail. l’incident s’est produit vers 10 heures au moment o๠les jeunes et les femmes étaient réunis devant la bourse du travail en attendant les responsables du meeting. C’est alors qu’une pluie de pierres venant s’est abattue sur les manifestants, provoquant un mouvement de panique général. Les jeunes du FDR ont ensuite riposté contre leurs agresseurs. Durant une heure, des lancets de pierre ont émaillé la Bourse du travail et détourné l’objectif de la marche. Un jeune militant pro-putschiste est ensuite tombé dans les mains des jeunes du FUDR. Bilan de cet affrontement, des blessés légers. Au même moment, d’autres manifestants ont envahi l’aéroport de Bamako Sénou o๠était attendue une délégation de chefs d’états de la CEDEAO en visite au Mali, ce qui poussé à  l’annulation de la réunion. Le FUDR monte au créaneau La veille, les responsables du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie, (FU étaient face à  la presse à  la bourse du travail pour annoncer la marche de protestation des partis politiques et de la sociétés civiles regroupés au sein du FUDR en soutien à  la CEDEAO dont la mission a du pourtant être annulée. Selon Kassoum Tapo, porte-parole du FUDR, il s’agit d’exiger à  la junte le retour à  l’ordre constitutionnel. « Aujourd’hui la question est de défendre la démocratie remise en cause par le coup des jeunes militaires » précise Tièman Coulibaly, le président de l’UDD. D’autres responsabilités ont dénoncé l’inutilité d’un coup de force à  un mois des élections. De même qu’Iba Ndiaye, le premier vice président de l’Adema a dénoncé la situation extrêment tendue qui prévaut à  Bamako :  » Il serait regrettable que nous en arrivions à  autre chose ».

Syrie : Pas de trêve du Ramadan

De nombreuses manifestations ont eu lieu ce 05 aout, premier vendredi du mois de Ramadan dans tout le pays. Des dizaines de milliers de Syriens ont manifesté, demandant le départ de Bachar el-Assad et manifestant leur solidarité avec les habitants de Hama. La ville du centre de la Syrie, devenue le symbole de la répression brutale du régime du président syrien, a été bombardée par l’armée pour le sixième jour consécutif. Déjà  135 morts depuis dimanche sur une population d’environ 700.000 habitants. Alors qu’en Egypte les manifestants de la Place Tahrir ont levé le camp le temps de respecter le mois du Ramadan, les syriens eux durcissent leur mouvement, prêts désormais à  aller jusqu’au bout, jusqu’à  la chute du régime. «Nous ne voulons pas de Bachar!» scandaient les syriens, qui depuis des mois, tiennent tete à  Bachar Al Assad, au pouvoir depuis une dizaine d’années. Durant le ramadan « chaque jour est un vendredi », écrivent sur leur site les insurgés de « Syrian Revolution 2011 ». Les premières manifestations de la journée ont eu lieu selon elles dans la province orientale de Daà¯r az Zour, dans les plaines du Hauran au Sud, à  Homs, Djableh et dans plusieurs quartiers de Damas. L’armée a ouvert le feu sur les manifestants, tuant une personne à  Homs et sept à  Erbine, une banlieue de Damas, selon les Comités de coordination locale. «Nous n’avons pas peur, Dieu est avec nous», scandaient les manifestants, criant leur solidarité avec Hama et réclamant la démission du président. «Peuple syrien, lève tes mains, nous ne voulons pas de Bachar!», chantaient les manifestants sur un reportage en direct de la chaà®ne de télévision al-Jazira. Guerre des chiffres… Depuis le début de la crise en Syrie, les seules informations sur l’ampleur de la rébellion et les images qui sont diffusées dans les images proviennent des militants ou de l’agence de presse officielle, SANA, puisque la presse étrangère est interdite de séjour dans le pays. Les visas sont systématiquement refusés à  la presse. Ce qui pousse à  s’interroger sur la fiabilité des informations transmises. Pour Le Monde, le nombre de morts fait peu de doutes. « Pour la plupart, les ONG disposent de leurs noms », explique Ignace Leverrier, auteur d’un blog dédié à  la Syrie sur le site du quotidien français. Ce qui pose plus question par contre, C’’est l’ampleur de la rébellion. « l’image de la Syrie qui est proposée dans les médias occidentaux, image d’un pays en en plein chaos régulièrement ébranlé par des manifestations gigantesques rassemblant plusieurs centaines de milliers de personnes, ne correspond en aucun cas à  la réalité observable sur le terrain », explique Pierre Piccinin, un professeur belge sur un site internet, précisant que seule la ville de Hama, « quasiment en état de siège », poursuit une mobilisation de grande ampleur. Mais pas autant que le dit la presse, selon lui. « Le soir même, rentré dans ma chambre d’hôtel, quelle ne fut pas ma surprise de lire la dépêche de l’AFP, qui annonçait un million de manifestants à  travers la Syrie, ce 15 juillet, considéré comme la journée ayant connu la plus forte mobilisation depuis le début de la contestation, dont 500 000 à  Hama. A Hama, ils n’étaient, en réalité, pas 10 000 », écrit-il. Ce qui est en outre certain, C’’est que la répression est sanglante en Syrie. Et la communauté internationale semble avoir beaucoup de mal à  s’entendre pour faire face au régime Al Assad. En début de semaine, l’ONU, qui n’a pas ,non plus le droit de se rendre sur place a,enfin, condamné, du bout des lèvres, les violences contre le peuple syrien.

La démocratie du bâton?

Il y a un phénomène très récurrent dans notre pays, aussi révoltant que condamnable : la violation systématique de la liberté de manifester. Le parti politique MODEM en a fait les frais ce mardi 19 juillet au cours de sa marche contre le chômage des jeunes. En regroupement de protestation devant l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi, ANPE, ce parti, aussi légal que le PDES qui soutient ATT, a eu droit à  une sévère répression de la police nationale. Les manifestants ont été violemment tabassés, puis dispersés par les forces de l’ordre ayant eu consigne de «nettoyer les lieux». Cet exemple n’est pas un cas isolé. En 2006, des femmes agricultrices à  l’Office du Niger avaient été expropriées de leurs terres, parcelles remises ensuite à  des fonctionnaires pour exploitation. La manifestation des pauvres dames a été sanctionnée par une violente répression et des vagues d’emprisonnements, à  l’image de celui de l’actuelle députée de Niono Mme Oumou Coulibaly, en son temps présidente de l’association des femmes exploitantes. En 2008, les membres d’une association féminine de la commune II, voulant marcher sur la Primature contre la vie chère (en pleine crise céréalière), ont été violemment brutalisées par des forces de l’ordre. Des gestes barbares d’une autre époque ont été perpétrées sur des vieilles femmes, dont le tort a été de vouloir exprimer un point (bien réel) au nom de la démocratie. La même année, les responsables du regroupement de jeunes «Mouvement des Sans-Voix » en ont eu pour leur compte. En organisant une marche (également contre la vie chère), son président Tahirou Bâh a été interpellé par le Commissariat du 1er arrondissement o๠il est resté pendant de nombreuses heures avant l’intervention de militants de droits de l’homme. En attendant sa sortie du commissariat, il sera insulté, menacé d’emprisonnement à  la prochaine tentative d’organiser une marche. En 2009, le président du Cercle de réflexion et d’action des jeunes (CRAJ), Mahamane Mariko, a eu la sécurité d’Etat sur le dos. Son tort a été de dénoncer, à  travers son association, « la passivité du gouvernement malien » dans la gestion de la rébellion du Nord, tenue par le terrible Ibrahim Ag Bahagan. Le leader associatif sera soumis à  un long interrogatoire réservé aux chefs de gangs. Son passage dans les locaux des services de renseignement avait défrayé la chronique, et hante encore les esprits de tous ceux qui tentent de dire «non» au régime. l’autre exemple de violation du principe démocratique au Mali, C’’est aussi le refus fait à  l’Association malienne des expulsés (AME) d’organiser une marche sur l’Ambassade de France pour « exiger justice » après la mort de notre compatriote Mahamadou Maregua. Le jeune malien de 30 ans avait été tabassé par des policiers français suite à  une interpellation pour un contrôle de papiers. Le gouvernement, qui ne s’est pas exprimé sur le sujet (pas même à  travers un message de condoléances adressé à  la famille du défunt), a décidé d’interdire toute manifestation liée à  l’affaire. A présent, on s’interroge sur les circonstances réelles de la mort de ce Malien de la diaspora. Des exemples du genre, il en existe beaucoup. Et les nombreuses dénonciations des défenseurs des droits de l’homme, sont tombées dans l’oreille du sourd. Difficile aujourd’hui d’avoir, sous ATT, le droit de manifester. Pour avoir «l’autorisation» de marcher à  Bamako ou à  l’intérieur du Mali, il faut vouloir soutenir le programme du président Amadou Toumani Touré, ou encore exprimer son soutien à  un membre du gouvernement. Et dire que le Mali est cité comme « exemple de démocratie » en Afrique, il y a véritablement de quoi s’interroger.

Egypte : Un million d’égyptiens dans les rues

L’annonce lundi d’un nouveau gouvernement renouvelé de moitié, et l’annonce du vice-président Omar Souleimane de l’ouverture immédiate d’un dialogue avec l’opposition, n’a pas entamé la détermination des manifestants. La place Tahrir au Caire est noire de monde (environ un million de personnes, selon les sources) en ce 1er février. Les manifestants sont sortis pour la « marche du million », à  l’appel du mouvement de contestation qui réclame depuis une semaine le départ du président Hosni Moubarak. Malgré la répression qui a fair depuis le début du mouvement, le 25 janvier, 300 morts selon le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Navi Pillay. Hier, l’armée égyptienne, l’un des deux piliers du régime avec la police, a hier soir que les revendications du peuple étaient « légitimes » et s’est engagée à  ne pas faire usage de la force. Mais les manifestations de ce mardi se passent sous haute sécurité. Des hélicoptères survolent régulièrement le centre du Caire, et l’armée a fermé ce matin les accès à  la capitale et à  d’autres villes.Une autre manifestation géante était prévue à  Alexandrie. Moubarak qui ne semble pas prêt à  la défection mais fait des concessions à  la contestation. Lundi, dans la soirée, le vice-président Omar Souleimane a annoncé lors d’une brève allocution télévisée avoir été chargé par le président d’ouvrir un dialogue immédiat avec l’opposition, « autour de toutes les questions liées aux réformes constitutionnelles et législatives ». Dans la journée, M. Moubarak avait annoncé un important remaniement. Le ministre de l’Intérieur Habib el-Adli, dont les manifestants réclamaient le départ, a été remplacé par un haut responsable de la police, Mahmoud Wagdi. Et il n’y a plus de ministre issu du monde des affaires, considéré comme proche de Gamal Moubarak, fils d’Hosni et lui aussi conspué par les manifestants. Les Frères musulmans, force d’opposition la plus influente du pays, ont très vite rejeté ce nouveau cabinet, et appelé à  « des manifestations massives partout en Egypte afin que tout le régime — président, parti, ministres et Parlement — quitte le pouvoir ». Les manifestants répondent aux appels d’organisations pro-démocratie issues de la société civile, soutenues par des personnalités comme le prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, par une partie de l’opposition laà¯que et par les Frères musulmans, la force d’opposition la plus influente du pays. M. ElBaradei a prévenu que si le président « veut vraiment sauver sa peau, il ferait mieux de partir ». Il a donné jusqu’au vendredi au président pour quitter le pouvoir. 50 organisations égyptiennes de défense des droits l’homme ont appelé le président Moubarak à  « se retirer » du pouvoir pour « éviter un bain de sang ». l’un des faits marquants de cette révolution en Egypte, C’’est la place considérable des technologies de l’information. Internet est coupé depuis 6 jours maintenant et les égyptiens se sont rabattus sur le téléphone portable, lui-même brièvement interrompu la semaine dernière. Les mots d’ordre pour les manifestations circulent grâce aux sms et au bouche à  oreille.

Cote-Ivoire: une trentaine de tués (sources concordantes)

Au moins six personnes ont été tuées selon un bilan provisoire officiel et au moins huit blessées dans des affrontements en Côte d’Ivoire jeudi entre partisans des deux concurrents pour la présidence Laurent Gbagbo et Alassanne Ouatarra. Mais des sources concordantes font état d’une trentaine de victimes. Des combats à  l’arme automatique et à  l’arme lourde ont eu lieu dans la capitale économique Abidjan et dans la capitale politique Yamoussoukro. Selon des journalistes de l’AFP et des témoins, quatre personnes ont été tuées par balles à  Abidjan au moment o๠les forces de l’ordre, fidèles à  Laurent Gbagbo, ont dispersé des partisans d’Alassane Ouattara qui marchaient sur la télévision d’Etat ivoirienne. Dans le quartier populaire d’Adjamé (nord), un photographe de l’AFP a vu les corps de trois personnes tuées par balles. Dans un autre quartier populaire, Koumassi (sud), un journaliste de l’AFP a vu la Croix-Rouge emporter le corps d’une victime également tuée par balle. Le siège de la RTI, située dans le quartier chic de Cocody, était totalement bouclé par les forces de l’ordre fidèles à  Laurent Gbagbo, a constaté l’AFP. Les Forces nouvelles (FN) qui protègent M. Ouattara retranché dans l’hôtel du Golf, à  Cocody, qui lui sert de « présidence », ont fait état de deux tués dans leurs rangs, et d’un blessé. Pendant plusieurs heures, les deux camps se sont affrontés à  l’arme lourde et à  la mitraillette autour de l’hôtel. Les FN ont tenté de dégager la seule route qui passe devant l’hôtel, barrée par des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS, pro-Gbagbo), afin de se diriger vers la télévision d’Etat RTI. A la mi-journée, les tirs avaient cessé et les FDS, qui avaient reçu des renforts, tenaient toujours le barrage, a constaté un journaliste de l’AFP. A Yamoussoukro (centre), sept personnes ont été blessées par balles lorsque les forces de l’ordre fidèles à  M. Gbagbo ont dispersé une manifestation de partisans de M. Ouattara, ont indiqué des témoins. Selon un témoin, « plusieurs centaines de jeunes » ont tenté de marcher, « les (éléments) FDS sont venus, ils ont commencé à  tirer sur les gens ». « On peut compter au moins sept blessés, des blessés par balles », a-t-il indiqué. Mercredi, plusieurs personnes avaient déjà  été blessées par balles à  Yamoussoukro lorsque les FDS avaient dispersé une marche pro-Ouattara, selon des sources concordantes. La communauté internationale a quasi-unanimement reconnu la victoire de M. Ouattara au scrutin présidentiel du 28 novembre et appelé M. Gbagbo à  céder le pouvoir. Ce dernier a prêté serment après avoir été proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel ivoirien.

Tchad : la population exposée à la faim !

Le gouvernement tchadien a interdit l’usage du charbon de bois, afin de lutter contre l’abattage des arbres et la désertification. Mais ce combustible est la seule source d’énergie domestique pour 99% de la population. Le gouvernement a interdit l’acheminement du charbon de bois à  N’Djamena, et confisqué tout le charbon de la ville, créant une pénurie en ville. Lorsqu’on parvient à  s’en procurer, le sac qui se vendait auparavant à  6 000 francs CFA (12 dollars) coûte désormais quatre fois cette somme sur le marché noir. l’interdiction imposée par le gouvernement sur l’utilisation du charbon de bois à  N’Djamena, capitale du Tchad, a créé des conditions qualifiées d’explosives. « A l’heure o๠je vous parle, des femmes et des enfants se trouvent à  la périphérie de N’Djamena, et fouillent partout pour trouver des branches mortes, de la bouse de vache ou, éventuellement, des petits morceaux de charbon. Les gens ne peuvent plus cuisiner », a expliqué M. Merlin Totinon Nguébétan, représentant de la branche tchadienne du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-HABITAT). «Les femmes qui accouchent ne trouvent même pas un seul morceau de charbon pour pouvoir chauffer de l’eau pour se laver», s’est indignée Céline Narmadji, de l’Association des femmes pour le Développement du Tchad. La faute au gouvernement Selon les syndicats et autres organismes de la société civile, le gouvernement n’a pas préparé la population. Encore moins mis d’autres sources d’énergie domestique à  la disposition des citoyens. Pour les représentants du gouvernement, l’interdiction imposée sur l’utilisation du charbon de bois permet d’empêcher l’abattage des arbres pour la fabrication de combustible. « Les Tchadiens doivent chercher d’autres formules pour faire la cuisine et oublier le charbon de bois et le bois de chauffe. Faire la cuisine est une nécessité fondamentale pour chaque foyer. D’un autre côté, avec le changement climatique, chaque citoyen doit protéger son environnement», a récemment déclaré Ali Souleymane Dabye, Ministre de l’Environnement, à  la presse. Selon les autorités, l’interdiction porte uniquement sur le charbon de bois fabriqué à  partir de bois vert, et non de bois mort. Pourtant, l’acheminement du bois et du charbon de bois à  N’Djamena a été totalement interdit pour les habitants. Réprésailles Le 14 janvier, les soldats de l’armée et la police ont dispersé la foule qui s’était réunie dans la capitale pour protester contre les mesures prises par le gouvernement, et plus généralement, contre le coût élevé de la vie. « Ils ont frappé des manifestants, principalement des femmes », a indiqué Mme Narmadji, de l’association de femmes, qui faisait partie des manifestants. « Tant que le gouvernement ne changera pas les choses, nous ne renoncerons pas. Mieux vaut mourir rapidement et en masse, plutôt que continuer à  succomber d’une mort lente, comme nous le faisons actuellement », a-t-elle déclaré. Bibiane Djayou source : Jeune Afrique ContreInfo,