Pénurie d’ eau à ATTbougou : La population excédée !

Construit depuis 5 ans aujourd’hui, ATTbougou est un bloc de logements sociaux initié par le président malien, Amadou Toumani Touré en 2004, année d’installation des premiers habitants. Depuis les débuts, la cité a rencontré des difficultés d’obtention d’eau et d’électricité avec des coupures incessantes. Tout avait été mis en œuvre pour mettre la population dans de bonnes conditions, mais les choses ne se passent pas comme prévues. Ces logements sont destinés aux personnes démunies, maliens de l’extérieur, veuves, enseignants, journalistes et même l’Ensemble Instrumental du Mali. Toutes les classes sociales s’y retrouvent donc. Cette année est la pire que la population d’ATTbougou aient passé. Lorsque l’on coupe l’eau à  6 h du matin, elle ne revient qu’entre 2h et 3h du matin suivant. Beaucoup sont obligés de rester éveillés la nuit afin de recueillir l’eau. Le paradoxe est que dans certaines habitations, il peut s’ écouler une dizaine de jours sans qu’une goûte ne tombe du robinet, et cela dure parfois deux semaines pour d’autres. Les plus chanceux sont ceux qui restent éveillés toute la nuit. Approvisionnement par les citernes d’eau Face à  ce déficit d’eau, deux citernes de l’Energie du Mali(EDM) et de la protection civile (sapeurs-pompiers) ont conjugué leurs efforts pour approvisionner presque chaque matin, la population en eau potable. On imagine donc aisément que la distribution se fait dans un tohu-bohu incroyable. Chacun voulant être servi le premier, la bousculade devient infernale. Cette initiative conjointe demeure insuffisante car les 1008 logements ne sont pas seuls, il existe d’autres logements sociaux dans la même zone : les 320, les 501, et 759 logements qui avec les 1008, constituent une vaste zone à  Bamako. Chaque jour, on assiste à  un défilé continu des habitants d’ATTbougou en quête d’eau dans les quartiers environnants comme Faladié ou Banakabougou. Les raisons de la coupure Elle se manifeste généralement en saison sèche. Le fleuve Niger, principale source d’approvisionnement en eau, voit son débit baisser. Et l’extension de la ville de Bamako limite les capacités d’action d’EDM, la demande étant nettement supérieure à  l’offre. Entre 2004 et 2007, il a été construit environ 2588 logements sociaux proches les uns des autres. Nouveaux quartiers donc avec plus d’un millier d’habitants, l’EDM n’a pas toujours les moyens pour subvenir aux besoins de tous. Un habitant du quartier, Mr Cissé, invite le gouvernement malien à  plus d’implication dans le problème que subit ATTbougou aujourd’hui. ‘’je ne peux pas comprendre que pour un quartier qui porte son nom, le président ATT reste aussi insensible à  notre situation. Nous sommes fatigués de courir le matin. Il est temps que cela cesse une bonne fois pour toute. » Ina, vendeuse de légumes au marché des 1008 déplore elle le manque de pragmatisme de la population : « Il faut conjuguer nos efforts pour sortir de cette crise. Nous ne devons pas toujours accuser le gouvernement, si chaque famille acceptait de cotiser 50 francs par mois, tous les matins, nous serions tous approvisionnés en eau, et cela éviterait à  certains de se déplacer dans les autres quartiers à  la recherche d’eau. Et les citernes viendraient tous les jours au lieu de trois à  quatre fois dans la semaine ». Etudiant à  la Faculté des Sciences juridiques de Bamako, Cheick Oumar estime que ce problème est l’affaire de tous ! l’Etat malien doit plus s’investir afin de pallier au besoin d’eau de la population Bamakoise. Et fort heureusement, la pénurie va s’atténuer, avec la saison des pluies proche.