Kidal : les déclarations de Mara

ORTM : Bonsoir Monsieur le Premier Ministre, nous avons échangé avec vous aux environs de 16h 30 aujourd’hui vous étiez à  Kidal. Actuellement il est 20h25, ou êtes vous ? PM : Nous sommes actuellement au camp 1 de Kidal, le camp des forces armées et de sécurité du Mali. Nous sommes sous la protection des forces armées de notre pays. Aujourd’hui, à  l’heure o๠je vous parle, à  20h25, Il y a eu, comme vous l’avez dit depuis mon interview de 16h30, des évolutions que je peux considérer comme malheureuses. A 16h30 je vous ai donné l’interview du salon du gouverneur, donc J’étais au gouvernorat. Nous étions sous des coups de feu comme vous avez sans doute entendu. A la fin de cette réunion, nous avions prévu de repartir en hélicoptère à  Gao. Nous avons pris nos véhicules et nous nous sommes dirigés vers le camp 2 de Kidal qui est sous le contrôle de la MINUSMA. Mais arrivés au camp 2, il nous a été indiqué que les conditions météorologiques empêchaient l’hélicoptère de voler. Nous avons pris la résolution de revenir au camp 1 sous la protection des forces armées du Mali. Mais nous avons été surpris de constater au moment de notre retour que des groupes armés ont décidé d’intensifier les attaques sur le gouvernorat. Attaques qui leur ont permis d’occuper le gouvernorat et de prendre en otage un certain nombre de responsables qui y étaient, les forces armées et de sécurité n’étant plus là  et étant en direction du camp 1 de l’armée. Le gouvernorat était en situation normale comme C’’était le cas il y a une semaine, deux semaines, il y avait juste quelques éléments pour assurer la sécurité de routine. Ils ont profité de ce moment là , en violation de tous les accords possibles et imaginables, pour investir le gouvernorat et prendre en otage les agents qui y étaient. A l’heure o๠je vous parle il y a eu beaucoup de combats, nous attendons la conclusion de la situation pour faire le bilan. Mais nous n’avons pas d’élément sur le fait que le gouvernorat soit sous le contrôle de l’Etat. Par contre, ce qui est sûr, C’’est que les forces armées et de sécurité du Mali sont sur le terrain et s’emploieront très rapidement pour que le gouvernorat revienne sous le contrôle de l’Etat. C’’est aujourd’hui à  20h27 ce qui peut être noté. Ce qui se passe actuellement est militaire et sécuritaire certes, mais éminemment politique, et nous allons apporter les réponses politiques appropriées avec les hautes directions que nous indiquera le Chef de l’Etat, Inch Allah. Que simplement nos compatriotes gardent le calme et la sérénité. C’’est une situation dans laquelle nous devons être sereins, unis comme un seul homme et faire en sorte que l’Etat l’emporte. Que l’Etat étende sa souveraineté sur l’ensemble du territoire. Nous sommes en train d’y travailler et, Inch Allah, nous y arriverons. ORTM : Merci Monsieur le Premier Ministre

Mara de retour, des fonctionnaires assassinés à Kidal

Après Tombouctou, Kidal et Gao ce dimanche, le premier ministre Moussa Mara est arrivé aux environs de 20h30 à  Bamako à  bord d’un avion des Nations Unies. Sur le tarmac, il est accueilli par les autres membres du gouvernement. On le sent épuisé après cette nuit tendue à  Kidal. Les ministres qui l’accompagnaient ont aussi les traits tirés. Parmi eux, Zahabi Ould Sidi, ministre de la réconciliation, Sada Samaké, ministre de l’intérieur, Mahamane Baby, porte-parole du gouvernement, Sangaré Coumba Bah, ministre de la promotion féminine, Ousmane Sy, ministre de la décentralisation, parmi tant d’autres. Quelques uns d’entre eux, nous ont donné leurs sentiments au salon d’honneur de l’aéroport sur ce qu’ils ont vécu et le sens de cette visite : Mahamane Baby, ministre porte-parole du gouvernement : « C’’était une étape pleine d’émotions. Un acte plein de signification, à  caractère patriotique. On savait qu’il y avait un danger. Peut être qu’on avait pas imaginé que ce serait aussi grave. Pour nous, il fallait montrer à  l’opinion nationale et internationale que Kidal est bien une ville malienne. Et que l’administration pouvait s’y rendre. C’’a été difficile pour nous, nous étions tout le temps sous le bruit des balles, les tirs d’armes à  l’arme lourde. Nous déplorons des pertes en vie humaine et présentons toutes nos condoléances à  leurs familles. Nous sommes entrain de tout mettre en œuvre pour retrouver les otages ». Ousmane Sy, ministre de la décentralisation : « Je suis tenté de dire que ce voyage à  Kidal est un voyage normal. Kidal, C’’est le Mali ! Et nous sommes derrière le PM. Nous l’avons suivi à  Gao, à  Tombouctou, à  Kidal. Pour le redémarrage de l’administration. Dans tous les cas, on ne pouvait pas ne pas aller à  Kidal. On savait que ce voyage était pour le Mali. Il doit représenter un point de rupture parce que la situation ne pouvait plus durer et notre volonté était de faire de Kidal, une partie intégrante du Mali. Pour les otages, cela cessera. Car il faut définitivement réinstaller Kidal au C’œur du Mali. Sangaré Coumba Bah, ministre de la promotion féminine : Nous rendons grâce à  Dieu. Je suis heureuse d’être rentrée. à‡a été difficile, inquiétant. On a passé des heures angoissantes mais le Premier ministre est resté serein pendant tout le temps. Il disait qu’il fallait rester calme et que rien ne nous arriverait. Dieu merci, tout va bien. Cette visite a permis de lever un mythe. On a montré qu’on pouvait aller à  Kidal alors que ni la Minusma, ni serval n’y croyaient. Mais le PM y a cru. Et voilà . A sa sortie du salon d’honneur, le PM Mara n’a pas fait de déclaration à  la presse et s’est rendu directement chez le président de la République à  sa résidence de Sébénicoro. Des préfets assassinés à  Kidal A Kidal, o๠les combats ont opposé les forces armées maliennes aux rebelles et autres groupes armés, la situation n’est pas rose. Sur la trentaine de fonctionnaires retenus en otage par les rebelles à  l’intérieur du gouvernorat, 8 d’entre eux, selon les dernières infos ont été froidement exécutés. Il s’agirait des sous préfets de tinzawatène, de Tinessako, du sous préfet de Kidal et de Tessalit, et de deux civils informaticiens de leur état. Une information officiellement confirmée par le gouverneur Adama Kamissoko, après que leurs corps aient été ramenés. D’après une autre source, on aurait déjà  procédé à  l’enterrement de certains . La Minusma par la voix de son représentant Albert Koenders a condamné ces assassinats, tandis que le gouvernement malien promet de réagir avec la réponse appropriée à  ce qu’il considère comme une déclaration de guerre.

L’interview Live de Mara à Kidal avec l’ORTM ( I )

Premier ministre : Je suis bien assis dans le bureau du gouverneur de Kidal. C’’est vrai qu’il y a des tirs d’armes légères et d’armes lourdes mais cela n’est pas bien grave Le plus important est que l’ensemble de la délégation gouvernementale, tous les ministres et moi-même, nous sommes arrivés à  Kidal aux alentours de 12h30. Nous sommes allés d’abord au camp 1 de l’armée pour discuter avec les soldats maliens, et nous sommes là  actuellement au gouvernorat pour échanger avec l’administration régionale. Parce que comme je l’ai toujours dit, je l’ai dit hier à  Tombouctou, le but de notre visite n’est autre que de venir nous assurer que l’administration malienne fonctionne dans la ville malienne de Kidal. Que les maliens de Kidal bénéficient des mêmes services que les maliens de Kayes, de Sikasso et de Mopti. En tant que chef de l’administration, nous avons estimé normal et même obligatoire de venir à  Kidal pour nous assurer que les services fonctionnent. Vous entendez sans doute les bruits d’armes. C’est bien dommage mais C’’est cela la réalité ici et il faut que nous fassions en sorte que, dans les jours à  venir, les kidalois n’aient pas l’habitude des armes. Parce que personne ne doit avoir l’habitude des armes. Les armes, C’’est la destruction. Nous, nous voulons construire, nous voulons construire un Mali uni, nous voulons construire un Mali divers o๠le choix ne se fera pas en fonction de la peau, de la couleur ou de l’opinion politique, mais en fonction des compétences et des engagements pour la paix dans notre pays. Donc nous sommes venus humblement avoir ces discussions, et le gouverneur s’est exprimé, le personnel de l’administration s’est exprimé. Nous avons eu des échanges très fructueux, et nous repartons d’ici vraiment le C’œur léger et avec le sentiment d’avoir accompli un acte qui est normal mais un acte qu’on attendait depuis longtemps. l’Etat est à  Kidal. Kidal est et Kidal restera toujours, et comme cela a toujours été le cas, une ville malienne. ORTM : Nous savons que depuis un certain temps certains cadres ont rejoint leurs postes dans la région. Après l’échange que vous avez eu avec les cadres, êtes vous satisfait du niveau de présence de l’administration dans cette zone ? PM : Aujourd’hui nous sommes satisfaits du niveau de présence, mais ce niveau de présence doit être, sans doute, amélioré. Parce que, comme je l’ai dit, les conditions de sécurité ne sont pas optimales. Il faut que nous fassions en sorte que le niveau de présence soit amélioré que nous revenions à  ce qu’il était avant la crise. Que toutes les directions régionales, que toutes les administrations soient dotées d’effectifs comme il faut. Ce n’est déjà  pas mal ce qui est là  mais il y a encore des « mais ». Il y a aussi des difficultés en termes d’équipements, de matériels de transports, de matériels de bureau de meubles et nous avons souhaité que l’ensemble des administrations, comme on l’a dit à  Tombouctou, puisse remonter à  leurs ministères respectifs leurs besoins, leurs attentes, leurs insuffisances afin que dans les jours à  venir, l’on puisse corriger cela rapidement. Je pense que l’objectif doit être de doter toutes les administrations. ORTM : On note encore la présence de groupes armés dans la ville. Peut-on lier les manifestations d’aujourd’hui et les négociations que le Mali a engagées ? PM : Non, je pense que tout ce à  quoi nous assistons en termes d’échanges de tirs à  l’arme légère et lourde, ce n’est que la manifestation d’un désarroi. Certaines personnes ont profité de la singularité de Kidal, ont voulu singulariser Kidal depuis l’indépendance jusqu’à  aujourd’hui. Ces personnes voient un processus de retour à  la normale o๠Kidal ne sera pas plus différent que Kayes, Ségou ou ailleurs, o๠l’administration fonctionnera exactement de la même manière vis-à -vis des kidalois comme vis-à -vis des ségoviens ou autres. C’’est leur manifestation, C’’est leur désarroi, C’’est comme les derniers cris d’un mourant (…). Cela ne nous impressionne pas, cela ne nous impressionnera jamais. Le processus politique sera conduit exactement comme le Président de la République l’a dit. Parallèlement au processus politique, la montée en puissance des forces armées et de sécurité maliennes sera réelle. Parallèlement à  cela, nous entamerons les actions de réconciliation, les actions de retour des réfugiés, le retour de la confiance, recoudre le tissu social, relancer le développement. Car après tout C’’est le développement qui est le plus important aujourd’hui. Et le gouvernement sera présent sur tous ces segments sous sa direction du Chef de l’Etat, qui nous a donné des indications et nous allons les suivre. ORTM : Vous êtes avec combien de membres du gouvernement en ce moment à  Kidal ? PM : Je suis avec une dizaine de membres du gouvernement : les ministres de l’emploi, de l’énergie, de la décentralisation, de l’intérieur, de la femme et de l’enfant, de la justice, de la réconciliation nationale et de la reconstruction du nord… ORTM : Merci Monsieur le Premier Ministre.

Communiqué du Ministère de la Défense sur la situation à Kidal

Le ministre de la Défense et des anciens combattants informe l’opinion nationale et internationale que le samedi 17 mai 2014 les Forces Armées et de sécurité maliennes, dans l’accomplissement de leurs missions de sécurisation du séjour du Premier ministre et sa délégation à  Kidal, ont eu à  faire face à  des actes de violence et d’agression perpétrés par le MNLA appuyé par des éléments des groupes terroristes. Au cours des affrontements, les Forces armées maliennes ont enregistré huit (8) morts et vingt-cinq (25) blessés tandis que vingt-huit (28) morts et soixante et deux (62) blessés ont été dénombrés du côté des agresseurs. Le ministre présente les condoléances du gouvernement aux forces armées et de sécurité du Mali, ainsi qu’aux familles des disparus, et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Nos forces ont repris le contrôle de tous les bâtiments administratifs à  l’exception pour le moment du Gouvernorat o๠le MNLA et les terroristes détiennent une trentaine de fonctionnaires en otages. Le ministre rassure nos concitoyens que conformément aux instructions du président de la république, chef suprême des armées, toutes les mesures conséquentes seront prises pour garantir la sécurité des personnes et de leurs biens à  Kidal, consolider la souveraineté de l’Etat et protéger le processus de dialogue politique. Bamako le 18 mai 2014 Le ministre de la défense et des anciens combattants

Une très longue nuit à Kidal… pour Mara

C’’est à  la mi journée que l’hélicoptère du PM s’est posé à  Kidal, samedi 17 mai. La visite du Premier ministre malien dans le fief des rebelles touaregs avait été annoncée. Elle marquera certainement un tournant dans la balance entre les autorités maliennes et les groupes armés Nord qui occupent Kidal et ses environs et empêchent depuis plusieurs mois, le retour complet de l’administration dans cette zone. Que Serval et la Minusma y patrouillent n’a rien changé à  une situation de non droit à  Kidal, devenue le dernier bastion de la libération totale du Mali. « Mais l’armée opère une réelle montée en puissance dans la zone et montre de plus en plus son efficacité sur le terrain », déclarait ainsi un diplomate récemment. La veille, des heurts avaient opposé des manifestants hostiles à  sa visite, aux forces onusiennes et maliennes, des adolescents, des enfants une nouvelle fois = instrumentalisés par le MNLA sur le tarmac de l’aéroport de Kidal ; Bilan provisoire, une dizaine de blessés, une femme atteinte. La Minusma aurait tenté de s’interposer. Mais la force onusienne reste contestée. En dépit de cela, Mara est déterminé à  fouler ce sol aride, cet Adrar hostile des Ifoghas, « fief » des rebelles Touaregs et Azawad rêvé des autres groupes armés qui ont pris Kidal en otage, depuis les débuts de la rébellion de 2012 ; Kidal, C’’est le nœud de la souveraineté bafouée du Mali. Des troupes Minusma et serval y patrouillent, mais à  bonne distance. Le rôle trouble de la France y a été maintes fois décrié. Le Mali doit donc agir. Entrer dans la danse. Et gagner la bataille ultime. « Affronter Kidal » Samedi. 12h30. Arrivés à  bord d’un hélicoptère, le PM Mara et sa délégation composée d’une dizaine de ministres et accompagnée de journalistes se rendront au camp 1 base des FAMA o๠ils rencontreront les soldats maliens, tandis que d’autres sont aux prises avec les ennemis pour sécuriser cette visite très forte en symboles. « Je suis au Camp 1 en réunion avec les militaires maliens », peut-on lire sur le compte Twitter du PM. Aussitôt, la déclaration est reprise partout, sur les médias nationaux comme étrangers. l’euphorie est grande. Après l’échec de Tatam Ly en Novembre dernier, ce sont des cris de victoire ! On salue le courage du Premier ministre Mara. On crie à  la libération de Kidal ; On fustige les groupes armés et notamment le MNLA : «Maintenant, la communauté internationale devra être convaincue que ce groupe armé n’est animé d’aucune bonne intention », écrit Abdou sur sa page facebook. Puis direction le gouvernorat pour une séance de travail perturbée par des tirs au dehors. Repli au camp 1 dans la soirée. Les affrontements entre armée malienne et groupes armés se poursuivent et notamment autour du gouvernorat de Kidal: « Ils sont nombreux. Ils viennent de partout. Tous ceux qui étaient cachés sont sortis », confie un soldat de Serval. « Il est impressionnant d’entendre ces tirs alors qu’on se trouve à  l’intérieur du camp militaire », témoigne un journaliste français, qui suit la délégation du PM. Bilan temporaire dans la soirée, un morts et de nombreux blessés… l’attitude passive de la Minusma irrite aussi certains officiels : « Beaucoup ici sont énervés par cette attitude », informe notre source sur place. Depuis Bamako, difficile de réaliser la gravité de la situation, mais remarquable est la sérénité du PM, qui appelle les Maliens au calme sur les ondes de l’ORTM par deux fois. A 16h30 et à  20h. La délégation doit ensuite repartir, quitter Kidal assiégée, direction Gao en fin de soirée. Il n’en sera rien, puisqu’une tempête de sable, les contraint à  rester au Camp 1, tandis que le gouvernorat de Kidal continue d’essuyer des tirs. « Il est pris» ! l’édifice, il faut le préciser avait été complètement rénové, pour accueillir Adama Kamissoko, le gouverneur. A quoi ressemblera t-il lundi matin ? Du côté de Bamako, on a peur pour la délégation bloquée pour la nuit à  Kidal. Joint par téléphone, l’un de nos contacts déclare : « La délégation est prise en otage au Camp 1 ». « Exagéré, réplique un officiel, nous sommes protégés et le PM reste serein ». La Minusma aurait ensuite tenté de l’exfiltrer pour protéger sa vie. Mara refuse et préfère rester avec la délégation. La nuit sera donc très longue. « On entend les tirs au dehors, et cela est assez bizarre », témoigne notre source sur place, vers minuit. Mais on ne peut pas dire que l’armée malienne a repris le contrôle de Kidal », ajoute t-il. Après que la rumeur se soit étendue à  la toile. «Libérez Kidal!» Après le journal de 20h, l’ORTM diffuse un communiqué qui informe que « le gouvernement a pris acte de ce qu’il considère comme une déclaration de guerre, et y donnera une réponse appropriée » par la voix de son porte-parole Mahamane Baby. Dans les rues de Bamako, la fronde naà®t. Des manifestants, des jeunes déterminés à  se faire entendre, envahissent le boulevard de l’indépendance ; « Libérez Kidal ! », lit-on sur des pancartes. D’autres saluent la bravoure du PM et veulent la fin de la suprématie du MNLA à  Kidal. Ensuite, ces mêmes manifestants se dirigent vers 23h à  la télévision nationale et réclament la vérité sur Kidal. Négociations avec le DG, et finalement, vers 00h, ils quittent le siège de Bozola. Il faudra attendre la suite des évènements. Une fois de plus, les Maliens retiennent leur souffle. Qu’en sera-t-il du statut de Kidal. La visite de Mara marque t’elle le début de la fin des rebelles ? On veut y croire : « Nous vivons des heures cruciales à  Kidal. Minusma, Serval, oui, à  présent, l’armée malienne fait face à  un seul défi, celui de défendre son territoire », écrit Maria une internaute. Tous veulent y croire. Que la visite risquée de Mara à  Kidal sonne le glas de l’impunité des groupes armés au Nord reste relatif. Mais il n’en demeure pas moins que l’armée malienne a joué un grand rôle dans sa sécurité en affrontant les rebelles et autres djihadistes sortis de leur tanière. En outre, pour couronner le tout, les séparatistes Touaregs ont enlevé une trentaine de fonctionnaires : « Nos forces ont repris le contrôle de tous les bâtiments administratifs à  l’exception pour le moment du Gouvernorat o๠le MNLA et les terroristes détiennent une trentaine de fonctionnaires en otages », informe ainsi le Ministère de la défense. Vers 5h du matin. Le calme est de retour et la délégation se dirige vers le camp de la Minusma pour décoller vers Gao. A 6h passés, ils sont dans le ciel. Et la cité des Askias les a accueilli sains et saufs dans la matinée ! Côté bilan, après les affrontements de Kidal, il y aurait pour l’heure une vingtaine de blessés et 8 morts côté malien, toujours selon le communiqué du ministère de la défense. Mara doit faire une déclaration dans l’après midi à  Gao…

Mara à Kidal: « Je suis dans le camp 1 en réunion avec les militaires maliens »

pouvait-on lire sur la page Facebook du Premier ministre Moussa Mara après son arrivée à  Kidal en compagnie du ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maà¯ga et du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité le général Sada Samaké. En tournée dans les régions du nord depuis hier vendredi, l’étape de Kidal a été mouvementée. Des manifestants se sont opposés à  sa venue en tentant d’envahir l’aérodrome de Kidal hier. La bonne information est devenue une denrée rare. « Mali : coups de feu à  Kidal, visite du Premier ministre « très compromise »; Mali: le Premier ministre reporte sa visite à  Kidal après des tirs dans la ville » titrait l’Agence France Presse. Ce qui a fait dire à  une internaute qu’. Sur la toile chacun y va de son commentaire. Les Maliens se sont rappelés du pied de nez fait à  l’ancien Premier ministre, Oumar Tatam Ly, contraint d’annuler in extremis sa visite à  Kidal par les rebelles qui ont envahi le tarmac de l’aéroport en novembre 2013. Ils sont nombreux, les internautes à  commenter l’arrivée de Moussa Mara à  Kidal. écrit Assoumane Maiga. affirme Nouhoun Keita. Quant à  Diarra Diakité, il a souhaité . Pour Boubou Doucouré Dans un communiqué, la Minusma a condamné « fermement les actes de violence à  Kidal ». Elle

Conférence des donateurs: Moussa Mara demande des explications

La troisième réunion de suivi de la conférence des donateurs de Bruxelles se tient ce 15 Mars au Centre International de Conférence de Bamako. On se souvient qu’il y a un an, l’Union Européenne, avait engagé tout son poids et tous ses efforts pour aider le Mali à  recouvrer sa souveraineté, son unité et son intégrité territoriale et pour restaurer pleinement l’ordre constitutionnel. C’’était le 15 mai 2013, les autorités maliennes ont présenté à  la communauté internationale un plan pour la relance durable du Mali qui illustrait la détermination des autorités à  reformer en profondeur leur pays, s’attaquer aux causes de la crise. C’’est sur la base de ce plan que l’Union Européenne et de la France sont parvenues à  mobiliser un appui financier de 3, 3 milliards d’euros provenant de 55 bailleurs bilatéraux et multinationaux. 2/3 décaissés sans contrôle du Mali Depuis, des rencontres régulières permettent aux parties de cet accord en faveur du Mali de se retrouver pour faire le point. Ainsi, le Premier ministre Moussa Mara a présidé la cérémonie d’ouverture de cette troisième réunion. Il a saisi l’occasion pour remercier à  nouveau les généreux donateurs tout en attirant leur attention sur la gestion des fonds déjà  débloqués, environ 965 milliards de francs CFA. Le Premier ministre a tenu a rappelé que le montant annoncé est pour 25% composé de prêts et 75% sont des dons. Sur les fonds déjà  décaissés, a souligné M. Mara, seulement 193 milliards ont été directement encaissés par le trésor public utilisé. Soit 1/3, tandis que les 2/3 étaient utilisés sans l’implication des services maliens. Le Premier ministre déplore cette situation et a saisi l’occasion pour demander aux donateurs de bien vouloir communiquer sur l’usage fait des quelques 732 milliards qui ont été utilisés au nom du Mali. Du coté des donateurs le commissaire de l’Union Européenne a rappelé que suite à  la conférence de Bruxelles, la Commission Européenne avait en effet démontré sa capacité à  matérialiser rapidement son soutien et ses promesses de don. « Sur les 523,9 millions d’euros annoncés, 531,9 millions ont été engagés- et J’insiste 269 millions ont été payés à  ce jour » déclarera le commissaire de l’Union Européenne, Andris Piebalgs. Quant à  Mme Annick Girardin, secrétaire d’Etat français au développement et à  la francophonie, l’efficacité de l’aide doit en effet être mise au C’œur de nos préoccupations. « Efficacité par un meilleur travail en commun, mais efficacité aussi grâce à  la transparence sur les modalités de mise en œuvre de l’aide au développement » précise-t-elle. Puis elle a rassuré le premier ministre que les bailleurs resteront à  côté du Mali. « Mais la tâche qui nous attend collectivement demeure importante » a-t-elle conclu.

Abraham Bengaly, Directeur de cabinet du PM : compétence et modestie

Abraham Bengaly est en effet depuis le 06 mai 2014 le Directeur de cabinet du Premier ministre, Moussa Mara. La passation de charges entre son prédécesseur et lui s’est déroulée ce lundi 12 mai dans la salle de réunion de la Primature en présence de tous les membres du cabinet du Premier ministre. Jusqu’à  sa nomination à  ce poste important dans le fonctionnement de la Primature, le nouveau « DirCab » » travaillait dans un projet des Nations Unies relatif à  la promotion des droits humains. Né le 26 avril 1973 à  Ségou, M. Bengaly est titulaire d’un Doctorat d’Etat en Sciences juridiques de l’Université Cheikh Anta diop de Dakar (Sénégal), d’un MBA en administration de l’Institut Supérieur de Management de Dakar, ce jeune professeur d’enseignement supérieur a été pendant longtemps l’une des pièces maitresses du bureau du Médiateur de la République. Il y a occupé respectivement les postes de directeur de cabinet sous Feue Me M’Bam Diatigui Diarra et de secrétaire général pendant le mandat de Diango Cissoko. Homme d’actions et de dossiers, Dr Bengaly forge l’admiration et le respect par sa rigueur et son sérieux dans le travail. De l’Association malienne des droits de l’homme à  l’Observatoire des droits humains et de la paix, qu’il a porté sur les fonts baptismaux, Dr Bengaly s’est forgé une solide réputation qui dépasse les frontières nationales. Malgré sa compétence avérée partout il passe, il est reconnu être un homme modeste et sympathique. « J’ai de l’estime pour Bengaly qui est resté égal à  lui-même » déclare un de ses anciens collaborateurs chez le Médiateur. Abraham Bengaly est marié et père de trois enfants.

Avion présidentiel : à quand la fin de la polémique ?

Ce lundi matin encore, le quotidien l’Indépendant dans sa livraison du 12 mai, titre : « l’avion présidentiel continue encore à  faire des vagues ». Le Républicain, un autre quotidien malien, affirme avec force que « Le FMI exige la vente de cet avion présidentiel sous peine de suspendre sa coopération avec le Mali ». Ce qui visiblement est difficile à  avaler pour l’opinion nationale, C’’est l’achat injustifié, selon beaucoup de scribouillards de la République, de cet avion, un Boeing pour la somme faramineuse de 17 milliards. Euh… 20 milliards plutôt, comme l’aura énoncé le Premier ministre Moussa Mara, lors de sa DPG. Fissa, les journalistes ont sauté sur l’occasion, en soulignant cet écart entre le montant initial et cette nouvelle somme de 20 milliards. O๠sont passés les 3 milliards de différence, interrogent certains avec force. La rumeur enfle donc. . Il y a matière à  polémiquer encore et encore. On accuse IBK de caprice. D’avoir voulu rembourser ses dépenses de campagne. D’aimer le luxe alors que certains Maliens mangent à  peine trois fois par jour. Mieux, on compare le Malawi et le Mali, deux pays vus comme sous-développés. Alors qu’ici, un jet est vendu pour pallier la pauvreté dans ce pays d’Afrique australe, là , l’achat d’un Boeing au Mali désespère les détracteurs du pouvoir et leur donne matière à  critiquer le pouvoir. D’aucuns rêvent même de monter dans cet avion, dont le luxe intérieur, affirme t-on, dépasse toute description. Ailleurs, on instrumentalise cette affaire comme cette leader de la société civile qui déplore que « l’argent du Boeing aurait pu servir à  financer des projets de développement au Nord, ou encore le leader du parti FARE, qui estime que tout n’a pas été dit sur cet achat outrancier. Bref, l’achat d’un avion présidentiel est’il un affront si grave à  la nation? Que représente 20 milliards CFA dans le budget du Mali quand certaines dépenses encore plus faramineuses sont faà®tes à  l’insu de tous ? Valait-il mieux pour IBK continuer à  voler dans un appareil (celui de la transition), qui selon l’Indépendant, a appartenu à  l’ancien Premier ministre libanais assassiné Rafik Hariri. Il y a des superstitions que l’on ne peut lever. Du reste, si encore une fois, il y a eu manque d’explications avant l’achat de cet avion et manque de clarté dans la procédure d’achat, les Maliens sont désormais aux aguets et voilà  que la République devra s’en expliquer. « Nous leur posons des questions sur l’achat de cet avion, sur les procédures qui ont été suivies. Nous demandons aussi des explications sur un contrat d’armement passé avec le ministère de la Défense ». Un contrat qui s’élève à  108 milliards de francs CFA (plus de150 millions d’euros) », réagit le chef du FMI à  Bamako. D’un autre côté, cet avion ne fait-il pas la fierté du Mali post crise ? Il permet à  la première institution de la république de voler en toute sécurité aux quatre coins de la planète pour aller restaurer l’image de notre pays. Plus sérieusement, et si nous passions à  autre chose ? Aux actes concrets comme le pense Rokia, cette cadre malienne qui estime que la polémique a assez duré. Qui n’a pas envie de changer de voiture ? Oui, cet avion coûte cher, le moment était peut être mal choisi, mais il appartient au Mali. Il est un instrument du prestige en reconstruction du Mali. Si Barack Obama vole avec deux Air force one à  chaque déplacement, alors IBK traverse les nuages dans un Boeing aux couleurs du grand Mali avec le sourire… Nous l’avons aussi élu pour ce privilège…! Et ceux-ci coûtent cher…

Quand Mara ira à Kidal…

La partie n’est pas de tout repos pour le nouveau premier ministre Moussa Mara. Après la présentation et l’adoption la semaine dernière de sa Déclaration de politique générale(GPG), le premier ministre a multiplié les rencontres pour procéder à  l’exégèse de ce qu’on pourrait appeler le viatique de son séjour à  la Primature. Revoilà  Moussa Mara ce début de week-end. Hier lundi mai 2014, il était l’invité de l’émission Grand Dialogue du Studio Tamani. Face aux journalistes, le successeur de Oumar Tatam Ly a eu l’occasion de revenir sur les grandes lignes de son grand oral devant les députés. Comme devant les représentants du peuple le vendredi dernier, C’’est un Moussa Mara, calme et flegmatique, qui a disserté sur les mesures urgentes à  mettre en œuvre par son gouvernement. Au nombre de celles-ci, figure la hausse « remarquée », dans les tout prochains jours, des agents de l’Etat. De quoi faire bondir de joie ces sous-payés de la sous -région qui piaffaient d’impatience. Les fonctionnaires percevront-ils enfin un vrai salaire au lieu d’un perdiem comme aimaient à  dire les Maliens qui ont le sens de l’humour ? En route pour Kidal Pour rester en phase avec le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, qui a décrété 2014 année de la lutte contre la corruption, l’ancien maire de la commune IV du district de Bamako a annoncé l’accélération de la lutte contre la corruption, cette gangrène de l’Administration malienne. Autre révélation faite par M. Mara au Studio Tamani, C’’est le voyage qu’il compte entreprendre dans la région de Kidal dans le courant de ce mois de mai. Toujours sous le contrôle des rebelles touaregs, Kidal continue d’échapper à  l’exercice de la souveraineté du Mali. Les Maliens se rappellent le pied de nez fait à  l’ancien premier ministre, Oumar Tatam Ly, contraint d’annuler in extremis sa visite à  Kidal par les rebelles qui ont envahis le tarmac de l’aéroport. l’incident malheureux, du mois de novembre 2013, avait suscité un tollé général dans le pays. Pis, il avait contribué à  crisper les relations entre le Mali et la communauté internationale à  travers la Minusma avant de connaitre un dégel ces derniers temps. La prochaine visite de Moussa Mara permettra sans doute de savoir si les lignes ont bougé ou pas.

Les députés approuvent la Déclaration de politique générale du PM

Présenté le mardi 29 mars, les députés ont eu le temps de bien parcourir le document de 69 pages élaboré par le Premier ministre qui a fait l’objet de débats hier vendredi 2 mai pendant plusieurs heures, avant d’être soumis au vote. D’abord, il y a eu un premier passage des députés de dix heures à  midi et un second passage à  partir de 15 heures. Lors de cet exercice, les différents groupes parlementaires ont critiqué et commenté la Déclaration de politique générale(DPG). Pour le parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM) et ses alliés, la DPG cadre parfaitement avec la vision du président de la République. « Nous allons vous soutenir dans votre mission. La DPG est en parfaite harmonie avec le programme du président de la république » a déclaré Moussa Timbiné élu du RPM et premier secrétaire parlementaire. C’est le même avis par le président groupe parlementaire Alliance pour le Mali(APM), Zoumana Ntji Doumbia, élu de Bougouni. « Nous avons voté la DPG du Premier ministre parce qu’elle répond aux attentes du peuple malien ». Par contre l’opposition estime que la déclaration a été faite dans la précipitation et montre des caractères insuffisants pour être adoptée. «(…) Quand nous regardons en face de nous votre majorité qui n’a pas daigné vous applaudir une seule fois pendant les 2h 26 mn de votre discours; quand nous constatons le déséquilibre de cette majorité en votre défaveur; quand nous doutons que vous soyez le chef d’un gouvernement dans lequel vous n’avez aucun représentant de votre parti; et enfin vu les limites objectives de votre Déclaration de politique générale, le Groupe Vigilance Républicaine et Démocratique (VRD) ne peut vous accorder sa confiance et votera NON à  la DPG que vous avez présentée » a déclaré Mody N’Diaye, président du VRD. Des nouvelles de l’avion présidentiel Lors des débats, les députés sont revenus sur les grandes lignes de la DPG à  savoir l’éducation, la santé, la question du Nord, la réconciliation, la réforme de l’armée, etc. Parlant de la mauvaise gouvernance, le député Mamadou Gassama a accusé le gouvernement d’avoir acheté dans l’opacité un nouvel avion présidentiel à  17 milliards. En réponse, le PM a affirmé que le Boeing qui a coûté 20 milliards, a été acheté grâce à  un emprunt (payable sur 4 ans) dont le document sera soumis à  l’examen des élus très bientôt. M. Mara a indiqué que l’ancien appareil n’avait aucun document officiel et n’est pas digne d’un Etat souverain car c’est risqué de voyager à  bord et il peut être saisi à  tout moment. Pour ce qui concerne la situation de Kidal, le Premier ministre a répondu « la question de Kidal ne peut être résolue en trois ou quatre mois. Je vous assure que nous serons bientôt à  Kidal avec plusieurs ministres» Après le vote, le Premier ministre a exprimé sa gratitude et a renouvelé l’engagement du gouvernement à  travailler dur sous la supervision du Président de la République. Le Président de l’Assemblée Nationale, Issiaka Sidibé a pour sa part, a déclaré que son institution a un double rôle : accompagner le gouvernement et l’encadrer. La séance a pris fin vers 22h20.

Vote de confiance : les questions qui attendent le PM

Excepté le sport, presque tous les thèmes majeurs ont été abordés par le chef du gouvernement. Les députés aimeraient entendre les avis du premier ministre sur bien des questions en suspens. D’abord la sécurité à  l’orée du retrait définitif annoncé des forces Serval du Mali. Le pays confronté à  une crise historique depuis deux ans « ne sous traitera pas sa sécurité, il compte se doter d’une armée équipée, agile, rapide, flexible, réactive avec en sus un bon service de renseignements et des forces spéciales » soutient Moussa Mara pour qui « l’armée malienne formée pour faire face à  des ennemis conventionnés doit être reformatée d’o๠la nécessité pour l’Etat de débourser 65 milliards supplémentaires par an pour renforcer le budget de la défense ». Le Premier ministre doit toutefois dire d’o๠viendront ces fonds et quelles sont les stratégies retenues pour combler le départ des soldats français dans le nord ? A propos du nord, le Mali privilégie les accords politiques avec les groupes armés terroristes mais avec qui, avec quelles factions se feront les négociations dans une bande saharo-saharienne o๠chaque camp revendique sa suprématie ? Tirer le ver du fruit Le Premier ministre a par ailleurs dénoncé la corruption dont « l’état est certes critique mais pas impossible à  éradiquer ». Il dit préférer la répression aux actes cosmétiques. Cette position qui rejoint les menaces plusieurs fois réitérées du Chef de l’Etat s’explique par la commercialisation des documents administratifs maliens et ceci de l’avis de Moussa Mara est « une honte » à  corriger en deux ans. Alors, 2014 serait-elle l’année de l’augmentation des salaires au Mali ? Comment ? Selon quel calendrier ? Nous sommes à  la fin du premier semestre de 2014 alors à  quand la revalorisation des salaires et s’achemine –t-on vers une loi rectificative du budget pour mettre les fonctionnaires hors d’état de corruptibilité ? Avant que les forces syndicales ne prennent la rue, les députés doivent interpeller le Gouvernement sur ces annonces bien cosmétiques puisque « voir loin permet d’anticiper et le Mali a pendant longtemps été victime d’un manque de vision » de l’avis même du Premier ministre. Idem pour la dette intérieure qui sera apurée pour la rondelette somme de 66 milliards de francs CFA. Une bonne nouvelle pour les opérateurs économiques qui n’auront pas à  verser des pots de vin d’autant que « les intermédiaires véreux seront évincés du circuit » dixit le Chef du gouvernement. Autres promesses paradoxales de l’orateur du mardi, l’affaissement du tissu industriel et l’offensive de charme en direction de la presse. En avouant que le Mali compte peu d’unités industrielles comparées à  ses voisins sénégalais et ivoirien, est-ce à  dire que la traque entamée contre certains industriels sera stoppée pour encourager le patronat à  davantage investir et promouvoir l’emploi des jeunes ? Moussa Mara a-t-il voulu séduire les patrons de la presse privée en disant que « l’Etat compte les accompagner » ? Le Premier ministre était plus attendu sur la dépénalisation des délits de presse, le passage au numérique, la régulation, l’encadrement juridique de la presse en ligne et l’augmentation de la subvention à  la presse. Des zones d’ombre subsistent dans cette déclaration de politique générale et les joutes oratoires de ce vendredi devraient permettre aux députés d’inviter leur hôte à  clarifier les questions en suspens dont notamment le silence du Chef du gouvernement sur les suites à  réserver aux multiples détournements dans le domaine de la santé. Pour finir, l’engagement du Premier ministre à  évaluer semestriellement les ministres tenus à  un code de conduite est salutaire mais qui fera cette évaluation ? Quels sont les critères de performance d’un ministre ? Jusqu’o๠la confidentialité prendra le pas sur le devoir d’informer les citoyens et le besoin de communiquer du gouvernement ? Aux députés de poser les bonnes questions pour avoir des réponses dépouillées de « mousse cosmétique ».

DPG du PM : les députés apprécient

La DPG du Premier ministre doit être débattue en principe demain vendredi 2 mai. Si certains députés de la majorité pensent que C’’est la meilleure politique générale jamais présentée, l’opposition tire à  boulets rouges sur le document qu’elle qualifie de « fiction ». Certains élus eux préfèrent réserver leur avis, voulant auparavant voir le Premier ministre à  l’œuvre. AU RPM, parti au pouvoir, on est plus que satisfait du programme du Premier ministre Mara. « C’’est la meilleure de politique générale qui cadre parfaitement aux visions du président de la République pour un Mali o๠il fera bon à  vivre » affirme-ton. Alhousna Malick Touré élue du RPM à  Gao déclare ainsi « Moussa Mara peut être un bon Premier ministre, car sa vision pour un Mali émergent est sans nulle doute la meilleure. Je le soutiens » exprime-t-elle. Le groupe parlementaire Alliance pour le Mali (APM), par la voix de son président Zoumana N’Tji Doumbia élu du parti CDS à  Bougouni, pense que la déclaration de politique générale du premier ministre ne souffre d’aucun commentaire car elle répond à  l’attente des Maliens et aux promesses faites par le président de la République. « Nous nous inscrivons dans la ligne de cette politique générale qui nous donne satisfaction. Car elle est bien détaillée et bien développée » commente–t-il. Quant à  l’opposition, elle trouve que la DPG se limite à  de la littérature. Selon Bacary Fomba élu de l’Union pour la République et la Démocratie(URD), le texte manque de chiffres dans la plupart des secteurs évoqués hormis l’hydraulique, le désenclavement routier et l’éducation. Selon lui, une DPG doit avoir des objectifs chiffrés et s’inscrire dans le temps et dans l’espace. Cela est indispensable «pour rendre la déclaration de politique générale réalisable» affirme-t-il. C’est également l’avis de Amadou Cissé l’élu de l’URD à  Tenékou non moins 3ème vice-président de l’Assemblée nationale. D’après cette figure de l’opposition, M. Mara a donné l’impression que rien de bon n’avait été fait au Mali pendant les 50 dernières années ».

Déclaration de politique générale : les points saillants

Apres avoir rappelé la crise que notre pays a traversé à  cause d’un état défaillant, Moussa Mara a ensuite détaillé les grands axes que son gouvernement souhaite accomplir sous sa direction. Selon lui cette vision pour un Mali émergent, mettra définitivement le pays à  l’abri des soubresauts pour envisager l’avenir avec sérénité. En prélude, Mara a appelé ses concitoyens à  un sursaut national, dans un discours fleuve qui fera date dans les annales politiques. Priorités, celles énoncées par le Président de la république à  savoir le renforcement des institutions et l’approfondissement de la démocratie, la restauration de l’intégrité du territoire et la sécurisation des biens et des personnes, la réconciliation des maliens, le redressement de l’école, la construction d’une économie émergente et la mise en œuvre d’une politique active de développement social. Meilleure gouvernance publique Sur la corruption, le Premier ministre a précisé que le gouvernement intensifierait la lutte contre la mauvaise gouvernance et la délinquance financière avec la soumission du projet de loi sur l’enrichissement illicite qui est déjà  sur la table de l’assemblée nationale. Puis la réforme de l’administration. Selon Mara, il faut changement et une refondation institutionnelle : « Mon gouvernement redynamisera notre administration qui s’est affaissée depuis quelques décennies. La confiance entre l’administration et les usagers s’est amenuisée au fil du temps. Aujourd’hui, plus que jamais, l’opportunité nous est offerte de changer cela». Moderniser l’administration Mara met ainsi le doigt sur l’une des plaies de l’administration et son système d’identification des citoyens insuffisant : « Nous avons tous honte quand les passeports ou les cartes d’identité du Mali sont soupçonnées par les autorités d’autres pays. Nous avons tous honte que des personnes étrangères viennent acheter les documents administratifs maliens pour les utiliser à  d’autres fins » a t-il déploré. Nous allons mettre fin à  cette situation! En faisant en sorte que d’ici la fin de l’année 2015, le dispositif du RAVEC soit la base du système d’état civil en individualisant chaque citoyen et en assurant un seul recensement biométrique, donc infalsifiable, de chaque malien. Justice forte Le premier ministre est résolu a redonner à  la justice sa valeur d’impartialité. Pour lui, le pouvoir judiciaire a plus que jamais besoin de toute notre attention. « Aussi suis-je convaincu de la nécessité de réhabiliter l’institution judicaire afin de promouvoir et de garantir une justice forte, impartiale et de qualité au service du citoyen à  travers le renforcement du contrôle et de l’inspection du personnel judiciaire ». Autre axe important, la décentralisation. A ce niveau l’approfondissement de cette dynamique, au travers de la régionalisation, est apparu comme l’une des attentes les plus fortes des citoyens. « Les taux de participation aux élections communales étant toujours significatifs, ils constituent des indicateurs évidents de l’importance des élections communales pour nos compatriotes ». Politique étrangère La politique étrangère a pris une place importante dans la DPG. A cet égard, le gouvernement s’attellera au rayonnement du Mali sur la scène internationale, sous l’autorité et l’impulsion du président de la république. « Le Mali est de retour. Les sept dernier mois, le Mali est redevenu un pays fréquentable et fréquenté, qui est présent sur l’échiquier internationale et se fait entendre par tous et partout », se réjouit Mara. Energie Sur le domaine de l’Energie, une préoccupation majeure en cette période caniculaire, Moussa Mara et son gouvernement mettront un accent particulier sur la résorption des déficits de production estimés à  environ 111 MGW en 2013 : « Pour ce faire, il faut s’engager dans l’augmentation des capacités de production d’énergie électrique ». A+u titre de l’année 2014, le Gouvernement dotera EDM-SA d’une subvention de 30 milliards de FCFA (bientôt porté à  35 milliards de FCFA) auquel s’ajoutera la contribution de la CEDEAO à  hauteur de 15 milliards de FCFA pour lui permettre d’assurer un équilibre financier conséquent, réviser et louer des groupes, acheter de l’énergie électrique et réaliser des travaux d’urgence et de réhabilitation de ses installations. A ce niveau, on peut noter que le prix d’électricité ne sera pas augmenté. Sur d’autres sujets et non des moindres, Moussa Mara a ajouté que la presse publique et privée seront renforcées pour en faire une presse indépendante et dotée. Les domaines des mines, de la santé, de l’éducation ont été aussi développés dans la déclaration de politique générale. Nous reviendrons sur ces domaines dans nos prochains articles. La déclaration de politique générale sera votée vendredi par les députés de l’Assemblée nationale.

Edito : Quand Mara rencontre la communauté des Arts Urbains

Il est certain que Moussa Mara, notre nouveau PM, a pris le train en marche. Adepte des réseaux sociaux, son agenda quotidien est régulièrement publié sur facebook et les rencontres se multiplient pour celui qui a compris, qu’il est important de maintenir le lien avec la population. Surtout les jeunes, en manque de repères et sans perspectives d’emploi. Samedi soir donc, face au fleuve à  la primature, le PM Moussa Mara, a reçu les représentants de la communauté urbaine du Mali. Entendez là , les rappeurs, y compris ceux qui passent leur temps à  se clasher, les artistes, les vidéastes, les designers de mode comme Mariah Bocum, les mannequins, tous, en compagnie des nouveaux ministres de la culture et de la jeunesse. Faire place aux jeunes donc, C’’était l’objet de ce cocktail animé par l’indétrônable maà®tre de cérémonie Sangho, turban sur la tête : « Monsieur le Premier nous vous remercions pour cette manifestation d’intérêt à  notre égard. En plus d’être des prescripteurs de la culture, notre mouvement s’engage pour la bonne gouvernance, et nous espérons que c’est là  le début d’une articulation de l’action publique avec les acteurs de ce mouvement », a déclaré El Hadj Amadou DIOP, l’un des porte-hérauts de la communauté des arts urbains. En réponse, Mara, s’excusera auprès des jeunes, pour les mesures de sécurité renforcées en raison d’une alerte de sécurité. Décontracté, le PM fera une mention spéciale à  Alioune Ifra Ndiaye, l’une des chevilles ouvrières de la rencontre ; Une rencontre plutôt informelle, qui a pour but d’échanger avant tout, de se connaà®tre, précise Mara.  » Il est important de percevoir nos aspirations et de nous donner la main pour que la jeunesse soit plus impliquée dans les débats de développement ». Et de poursuivre : « Il s’agit avant tout d’instaurer un dialogue constructif en toute indépendance et que chacun puisse se parler. Nous souhaiterions passer par tous les canaux de communication possible pour sensibiliser les jeunes. On sait que les modes de communication comme Internet, l’audiovisuel et les arts urbains évoluent très vite. Donc passer par de tels canaux, et des vecteurs comme la jeunesse, est un bon moyen de mieux communiquer et toucher notre cible. Dans l’action étatique, il est difficile d’appréhender la population dans toute sa diversité ». En clair, Mara, se met à  l’écoute de ces jeunes. Il précise aussi, qu’il n’a aucune intention de caporaliser ou d’instrumentaliser cette jeunesse. Seul leitmotiv : travailler ensemble pour conduire l’action publique au service de tous. ATT Junior et Guimba Junior, deux humoristes de talent pimenteront la soirée en appelant la communauté à  l’union, et surtout les rappeurs à  plus de raison, en évitant la violence et les messages négatifs à  l’encontre des plus jeunes. Cette rencontre, n’est que le début d’une série d’échanges entre Moussa Mara et ses concitoyens. l’initiative est à  saluer, car elle démystifie d’un côté le pouvoir et ouvre un espace de dialogue entre les autorités et les Maliens de tout âge.

Les recommandations d’IBK au gouvernement Mara

Face au premier ministre et à  l’ensemble de son équipe, Ibrahim Boubacar Kéita a rappelé tout d’abord les deux caps qu’il s’est fixé depuis son arrivée au pouvoir. Il s’agit du triptyque dialogue, paix et réconciliation d’un côté, et de l’autre côté, de l’ambition pour un « Mali émergent ». Le président de la République tient d’autant plus au maintien de ces deux caps qu’aucune adversité n’y doit être rédhibitoire. IBK s’est voulu direct vis-à -vis de son Premier ministre. En l’envoyant au charbon, il a tenu à  lui rappeler sa responsabilité devant le bilan de son team. Car, dixit IBK, « votre gouvernement doit être un gouvernement de résultats. Un gouvernement debout, et non un gouvernement assis tel un bureau d’études. Je veux des ministres sur le terrain. Je veux un Premier ministre sillonnant le territoire, touchant du doigt les problèmes de nos concitoyens, et me remontant en temps réel les préoccupations de la nation. De la performance pour chaque ministre ! Encore plus de performance de la part du gouvernement ! Toujours plus de performance pour le bien-être de notre peuple! Il vous appartient conséquemment, en tant que chef du gouvernement, de faire en sorte que cette condition soit satisfaite, dans la cohésion et la solidarité ; La discrétion et la retenue devant caractériser une équipe consciente des défis de l’heure. », a-t-il professé. Des résultats Obligation de résultat rime avec des garanties. Le président semble bien le comprendre et s’engage du coup à  Â‘’protéger » son PM : « Vous êtes chef d’équipe. Vos prérogatives resteront les vôtres. Elles seront respectées : la constitution vous limite certes, mais elle vous confère également des droits que je ne laisserai pas transgresser et que je ne transgresserai pas(…) ». Toutes choses censées aboutir à  l’image d’un Mali plus sûr, voire sécurisé sur toute l’étendue de son territoire, un peuple qui peut regarder l’avenir avec confiance parce que sa qualité et son cadre de vie sont en constante amélioration, une jeunesse fière de ses écoles, sûre de ses compétences et de sa compétitivité et un Mali pays aux opportunités accrues, créant de l’emploi, soucieux de justice sociale, d’équité et de solidarité envers ses citoyens, en particulier sa jeunesse et ses femmes, donc sa majorité démographique. Pour donner un coup d’accélérateur aux travaux, Ibrahim Boubacar Kéita a instruit à  Moussa Mara d’élaborer une Déclaration de politique générale (DPG) à  valider très vite par l’Assemblée nationale. Une DPG que le président veut comme le prélude à  un travail profond de réflexion stratégique, permettant, au-delà  de la relance de l’économie, de produire et faire valider le business-plan du Mali émergent. Et le chef de l’Etat de préciser : « Ce plan, qui sera celui de la présente mandature, reposera sur le socle de la régionalisation, étape majeure d’une politique de décentralisation qui, face aux frémissements du pays, n’est pas un luxe mais un impératif. Dans ce cadre, Monsieur le Premier ministre, J’instruis que soit immédiatement créée dans chacune de nos régions, une agence de développement régional, avec un portefeuille d’actions, des ressources identifiées et des partenaires stratégiques. Et que dans un délai de 6 mois, les états de lieu soient faits, les opportunités identifiées, et les plans régionaux horizon 2025 ficelés. Je veux dès janvier 2015, que le Mali soit en chantiers perceptibles et visibles partout, de Kayes à  Kidal et de Labezanga à  Niono. Le développement humain et harmonieux dans tous les coins et recoins du Mali, tel doit être notre dédicace ! ». Résorber les délestages de courant Face au nouveau premier ministre et son équipe, le chef de l’Etat a également rappelé ce qu’il appelle les urgences nationales. Il s’agit selon lui , de la paix, la sécurité et la stabilité dans le septentrion de notre pays comme priorité numéro 1, la loi de programmation militaire, la résorption des délestages de courant en cette période de grandes chaleurs à  travers la présentation dans un trimestre d’un plan complet permettant d’éviter désormais ces désagréments, l’amélioration des conditions de vie des populations maliennes et la lutte contre la corruption et l’impunité dans toutes les sphères de l’Etat. Concernant le nord, IBK démontre encore une fois sa bonne foi et sa propension pour le dialogue et la paix dans le pays. Ainsi, il s’engage très prochainement à  confier à  « une personnalité dont le sens de l’Etat et de la Patrie, la probité et le courage politique sont de notoriété avérée, la lourde charge de conduire, sous mon autorité directe, les pourparlers, avec les groupes en rébellion certes, mais aussi, comme le stipule l’article 21 de l’Accord de Ouagadougou, avec l’ensemble des communautés du Nord, pour obtenir une paix durable conforme aux intérêts et aspiration de notre peuple. »

Mahamadou Camara, des médias à la politique…

Dans un contexte malien o๠il faut gravir les échelons un à  un pour se hisser au sommet de l’état, l’ascension politique de Mahamadou Camara apparaà®t fulgurante. Après un bac économique, il se tourne vers les études et obtient un DESS en gestion et commerce international à  la Sorbonne. Puis il fréquente HEC, la prestigieuse école des hautes études commerciales de Paris qui le prépare à  devenir un grand patron. Suivront des stages de qualification dans divers domaines. Mais C’’est au Groupe Jeune Afrique que Mahamadou Camara acquiert une expérience professionnelle dans la gestion, le journalisme, la communication et l’édition. En 2003, il devient Directeur adjoint de la publication Ecofinance du groupe de presse, puis Chef de cabinet de Béchir Ben Yahmed (BBY), magnat du groupe Jeune Afrique. Très vite, Mahamadou Camara sait gagner de la confiance de BBY, qui lui confie les rênes de titres phares comme The Africa Report, et plusieurs hors séries sur l’économie, un domaine pour lequel il se passionne. De fréquents allers retours au Mali, l’emmèneront ensuite à  s’installer à  Bamako, o๠il lance en 2009 le Journaldumali.com, un site d’actualité et d’information en ligne. l’entrepreneur touche aussi à  l’édition avec les Editions Princes du Sahel, la communication et la régie publicitaire à  travers plusieurs sociétés de droit malien. Les perspectives sont là  mais aussi les bonnes rencontres. Résultat, rigueur et amour du travail bien fait, sont les leitmotivs d’un homme à  qui ses collaborateurs ont du mal à  arracher un compliment mais qui lorsqu’il arrive, surprend toujours. « C’’est un homme sympathique, de prime abord, mais qui a des qualités indéniables de communicant et est très professionnel », commente un collaborateur. Des médias à  la politique Des affaires à  la politique, il n’y a qu’un pas. Une rencontre va modifier le destin de Mahamadou Camara. Elle a eu lieu pendant « les années Jeune Afrique », mais C’’est à  partir de 2009 qu’un rapport de confiance et d’affection s’établit avec Ibrahim Boubacar Keita. Le jeune entrepreneur deviendra l’assistant, le conseiller, puis le Directeur de cabinet du Président du Rassemblement pour le Mali (RPM) en 2011, à  une époque o๠ce dernier est dans le creux de la vague. Au moment o๠le parti des Tisserands s’apprête à  reconquérir Koulouba pour la présidentielle 2012, Camara a toutes les cartes en main pour relancer la communication de la machine RPM. Mais le coup d’état du 22 Mars 2012 ralentit les ambitions du parti et celles de toute la classe politique malienne aux abois. Il faut prendre son mal en patience. 2013 est l’année de tous les succès. Mahamadou Camara à  la veille de la présidentielle de sortie de crise, va participer au plus haut niveau à  la campagne du candidat IBK. « Il fait partie de ceux qui ont véritablement conçu le programme de cette campagne de bout en bout, et a joué un rôle clé en tant que porte-parole », confie un de ses proches. La campagne a été basée sur des slogans forts, comme « l’honneur du Mali, et le bonheur des Maliens », avec un accent sur la personnalité d’IBK. Les Maliens sont séduits. Le 11 août 2013, le succès sera total après la victoire éclatante d’IBK plébiscité à  78% des suffrages au second tour. Camara est nommé Directeur de Cabinet du chef de l’état, avec rang de ministre, en septembre 2013. Du Cabinet au ministère A la faveur du remaniement d’avril 2014, Mahamadou Camara, qui jouit de toute la confiance du président, se voit confier le portefeuille de l’économie numérique, de l’information et de la communication, un département, dont il n’avait pas souhaité prendre la charge en septembre 2013. Cette fois ci, nanti d’une expérience au plus haut niveau de l’Etat, il n’a pas hésité, conscient qu’il devra s’attaquer à  la réforme de l’audiovisuel. Il ambitionne aussi de faire aboutir le chantier de création d’une grande école de journalisme au Mali, dans un contexte o๠la profession est très peu réglementée et régie par les organisations faitières de la presse. Pour lui, les «technologies de l’information et de la communication sont un moyen d’accélérer le développement, à  travers la numérisation de l’administration et la démocratisation de l’Internet ». Gageons que le jeune ministre qui connait bien le secteur saura s’en tirer avec brio, sans oublier qu’il aura aussi pour mission d’optimiser la communication du gouvernement Mara. Mahamadou Camara est marié et père d’une fille. Il pratique le basket-ball et le tennis et parle Anglais, Malinké et Espagnol.

Edito : Gouvernement Mara, la parité attendra…

A part quelques nouveaux et un gouvernement qui donne l’impression de faire place à  la jeunesse, une seule femme s’ajoute à  cette équipe, que l’on avait annoncé resserrée, mais qui au final caracole à  31 ministres. Notons qu’il était illusoire d’espérer un gouvernement de combat à  une vingtaine de membres. Et dans un pays qui sort de la crise, réduire le train de vie de l’état et les portefeuilles ministériels, aurait pu être un bon signal envers une population confrontée à  la vie chère et au chômage des jeunes. Sortants et Entrants D’emblée, ce nouvel attelage est expurgé des deux généraux proches de l’ex junte et qui ont accompli leur mission. Le ministre Moussa Sinko Coulibaly qui avait survécu à  la transition, après avoir organisé la présidentielle et les législatives et le Général Abdoulaye Koumaré, ex bras financier de la junte, sont désormais out, mais pas à  l’abri d’une convocation devant le juge Karembé. Autres départs dans un souci de réajuster, Cheick Oumar Diarrah, ministre de la réconciliation, dont il faut saluer le courage physique et mental, laisse sa place à  Zahabi Ould Sidi Mohamed, un nordiste qui connaà®t bien les rebelles, après avoir testé la diplomatie internationale. Jean Marie Idrissa Sangaré, un ingénieur, qui n’a pas convaincu en six mois, cède le département stratégique de la communication à  Mahamadou Camara, précédemment directeur de cabinet du Président Keita. Un jeune ministre que l’on juge à  la bonne place et qui devra s’enhardir à  réduire la fracture numérique au Mali. Côté environnement, Oumane Ag Rhissa cède son portefeuille à  un autre proche d’IBK, Abdoulaye Idrissa Maiga. Et à  la diplomatie, entre un diplomate, Abdoulaye DIOP, ex ambassadeur du Mali aux Etats-Unis. Bonne surprise pour un homme qui maà®trise le domaine. Du côté du budget, Madani Touré proche de Tatam Ly s’en va, sans avoir pu exploiter toutes ses possibilités à  la finance publique. Figures politiques Pour créer la petite surprise, un mastodonte, Maà®tre Mountaga Tall, du CNID, terrassé aux dernières législatives à  Ségou, retrouve le sourire au département de l’enseignement supérieur, après une longue traversée du désert. Il est talonné par l’excellent Ousmane Sy, de l’Adema, ex ministre d’Alpha, qui après avoir occupé le poste de Secrétaire général de la présidence sous la transition, hérite de la décentralisation, un domaine qu’il connaà®t très bien pour avoir longtemps travaillé dessus et produit des ouvrages sur le sujet. On voit dans cette nomination la main secrète de Dioncounda, mais l’homme pratique la décentralisation depuis des décennies. Son ouvrage « Reconstruire l’Afrique » en est une belle illustration. Autre nouveau. Housseini Amion Guindo, dit Poulo, président du parti CODEM fait une entrée remarquée dans ce gouvernement, sans doute un clin d’œil de Moussa Mara à  la coalition PUR qui avait réuni les deux hommes avant la présidentielle de 2012. Il s’occupera donc du département du Sport, séparé désormais de la jeunesse. Pour le reste, les portefeuilles régaliens comme la Défense, l’Intérieur, la Justice, l’Economie et Finances, demeurent inchangés : Fily Bouaré Sissoko, Boubèye Maiga, Sada Samaké, Mohamed Ali Bathily restent à  bon port. Idem pour Boubou Cissé aux Mines, Moustapha Ben Barka qui passe de ministre délégué à  ministre plein, en charge des Investissements. Mamadou Gaoussou Diarra, en plus de la Jeunesse, hérite de l’Action citoyenne, un département qu’a souhaité la société civile malienne. Parité à  la traà®ne s’il y a bien une chose à  déplorer dans ce gouvernement, C’’est le quota de femmes. 5 en tout. Mme Jacqueline Togola Nana conserve l’éducation nationale, et Sangaré Oumou Bah se bat pour la promotion féminine. Aissata Bengaly garde l’artisanat et Fily Bouaré Sissoko s’impose à  l’Economie et aux finances. Une seule, Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo, ex égérie de campagne d’IBK, fait enfin son entrée au gouvernement à  la Culture. Dotée de charme, militante politique active, Rama Diallo, fille de l’ancienne ministre Lalla Sy, est aussi patronne d’une agence de communication à  Bamako. Cinq femmes sur 31 ministres donc, la parité attendra et attendra. l’époque o๠une femme pouvait rêver d’un ministère régalien comme les affaires étrangères fait date, quand Mme Sy Kadiatou Sow en avait hérité. La seule d’ailleurs qui fut aussi Gouverneur du district de Bamako. Au Mali, on reste bien deçà  des parités à  la sénégalaise, o๠une femme, Aminata Touré est Premier ministre ou au Rwanda, o๠la moitié du parlement est constitué de femmes. D’évidence, les pesanteurs socioculturelles jouent comme la faible représentativité des femmes dans les partis politiques. En conclusion, s’il faut saluer la nomination du Premier ministre Mara, il reste à  nous autres observateurs, à  garder un œil vigilant sur la nouvelle action gouvernementale et les nouveaux ministres. Même si enfin de compte, il y a eu beaucoup de bruit pour rien…Much ado about nothing !, pour paraphraser cette fameuse pièce de Shakespeare…

Première prise de contact pour le gouvernement Mara

Derniers réglages, test de micro, tout était passé au peigne fin lorsque que le nouveau ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Me Mountaga Tall vêtu de boubou blanc apparaà®t à  9h42 dans la salle de conférence de la primature située au quatrième étage. Trois minutes plus tard, son collègue du travail, de la fonction publique et des relations avec les institutions, Bocar Moussa Diarra également en boubou blanc, fait son entrée. Accolade, poignée de main chaleureuse entre les deux membres de l’exécutif. Les autres membres se suivent, tout sourire, ils se félicitent. à‡a bouillonne un peu ! « Félicitations! Félicitations ! » pouvait-on entendre. Habillés en traditionnel ou en costume-cravate, certains cherchent leur place, les flash crépitent, d’autres se prêtent au jeu des photographes… La liste de présence circule ainsi que des documents leurs sont distribués. On peut lire sur l’un des documents « Quelques principes clés devant encadrer l’action gouvernementale ». 10h10 : tout le monde se lève, C’’est le Premier ministre Moussa mara, qui fait son entrée. Il salue les membres de son équipe avant de les inviter à  s’asseoir. Quelques minutes plus tard, la presse est priée de sortir, le 1er conseil de cabinet commence. La séance prend fin vers 12h40. Des réactions… Mahamane Baby, ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, porte-parole du gouvernement Mahamadou Camara, ministre de l’économie numérique, de l’information et de la communication Quant à  son arrivée dans la nouvelle équipe gouvernementale, l’ancien directeur de cabinet du président de la République explique que C’’est une proposition qui a été faite en septembre 2013 au moment de la formation du premier gouvernement. Pour le ministre, il s’agit de faire en sorte que tout le Mali ait accès à  l’internet qui n’est plus un luxe. Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la culture : Peut-on avoir une idée de votre programme?: Housseà¯ni Amion Guindo, ministre des sports : Ousmane Sy, ministre de la décentralisation et de la ville :

Liste du gouvernement Mara

Liste des membres du gouvernement du Mali 1- Ministre Justice des droits de l’homme, garde des sceaux : Mohamed Ali Bathily 2- Ministre Défense et des anciens combattants : Soumeylou Boubeye Maà¯ga 3- Ministre de l’intérieur et de la sécurité : Général Sada Samaké 4- Ministre de l’économie et des finances : Bouaré Fily Sissoko 5- Ministre de la réconciliation nationale : Zahabi Sidi Ould Mohamed 6- Ministre des affaires étrangères de l’intégration africaine et de la coopération internationale : Abdoulaye Diop 7- Ministre du développement rural : Bocary Trereta 8- Ministre de la solidarité et de l’action humanitaire et de la reconstruction du nord : Hamadoun Konaté 9- Ministre de l’équipement des transports et du désenclavement : Mamadou Hachim Koumaré 10- Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique : Me Mountaga Tall 11- Ministre de la planification et de l’aménagement du territoire et de la population : Cheickna Hamady Seydi Diawara 12- Ministre des domaines de l’état des affaires foncières et du patrimoine : Tiéman Hubert Coulibaly 13- Ministre du travail de la fonction publique et des relations avec les institutions : Bocar Moussa Diarra 14- Ministre du commerce : Abdel Karim Konaté 15- Ministre de l’assainissement de l’environnement et de l’eau : Abdoulaye Idrissa Maà¯ga 16- Ministre de la décentralisation et de la ville : Ousmane Sy 17- Ministre de l’urbanisme et de l’habitat : Mahamadou Diarra 18- Ministre de la santé et de l’hygiène publique : Ousmane Koné 19- Ministre de l’éducation nationale : Togola Jacquelline Marie Nana 20- Ministre de l’économie numérique de l’information et de la communication : Mahamadou Camara 21- Ministre de l’énergie : Mamady Frankaly Keà¯ta 22- Ministre des mines : Boubou Cissé 23- Ministre de l’industrie et de la promotion de l’investissement : Moustapha Ben Barka 24- Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle porte parole du gouvernement : Mahamane Baby 25- Ministre de la femme de l’enfant et de la famille : Sangaré Oumou Bah 26- Ministre des maliens de l’extérieur : Abdourahamane Sylla 27- Ministre de la jeunesse et de la construction citoyenne : Maitre Mamadou Gaoussou Diarra 28- Ministre des sports : Housseiny Amion Guindo 29- Ministre de l’artisanat et du tourisme : Berthé Aà¯ssata Bengaly 30- Ministre de la culture : N’Diaye Ramatoulaye Diallo 31- Ministre des affaires religieuses et du culte : Thierno Hamady Oumar Hass Diallo

Nouveau gouvernement : imminent !

Après la nomination surprise de Moussa Mara au poste de premier ministre le samedi dernier, les Maliens attendent impatiemment la liste du nouveau gouvernement. Les mêmes sources tablent sur un gouvernement réduit qui n’observera pas de round d’observateur comme le diraient les commentateurs des matches de football. Mais un gouvernement qui ira illico presto à  l’assaut des priorités de l’heure regroupées, comme indiqué par Moussa Mara, en six axes. Il s’agit de la Mise en place d’institutions fortes et crédibles, la Restauration de la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national, la Mise en œuvre d’une politique active de réconciliation nationale, la Reconstruction de l’école malienne, la Construction d’une économie émergente, la Mise en œuvre d’une politique active de développement social. Il n’en fallait pas plus pour que les journalistes annoncent déjà  certains ministres sur le départ, et prédisent le maintien d’autres. Vraies ou fausses, ces prédictions sont prises au sérieux. Ainsi les ministres estampillés ex-junte, en l’occurrence le ministre de l’Administration territoriale, le Gal Moussa Sinko Coulibaly et le ministre de l’Equipement et des Transports, le Gal Abdoulaye Koumaré. Après de bons et loyaux services rendus à  la nation, les deux généraux pourraient faire face à  l’imperturbable juge Karembé dans l’affaire des Bérets rouges. Beaucoup de permutations sont annoncées à  divers postes. Les ministres de tendance RPM doivent pour la plupart rester tout en changeant de portefeuilles. D’autres pourraient faire leur entrée à  l’image de Rama Diallo qui a été particulièrement active pendant la campagne du président de la République. Tout comme certains gros portefeuilles comme la Défense ou l’intérieur resteront inchangés.

Après OTL, quelles erreurs à ne pas commettre pour Mara

Tout le monde est unanime sur les compétences du banquier que reste Oumar tatam Ly. Si son profil de cadre réputé de la BCEAO rassurait les bailleurs, la veine populaire de Moussa Mara, ajouté à  son brillant intellect, devrait l’aider dans sa nouvelle tâche de premier ministre. Mara aurait encore pu affuter ses armes au gouvernement en tant que ministre pour quelques mois de plus. Mais l’histoire politique a pris un tour que personne n’attendait, et qui ne surprend pas ceux qui connaissent bien Oumar Tatam Ly qui sort digne de cette expérience, au combien risquée, de Premier Ministre en terre africaine du Mandé. OTL, C’’était un bosseur, un adepte de la rigueur, du travail bien fait, sans familiarité, ni connivences. Dans un pays, o๠tout ou presque se gère dans le social, il faut mettre beaucoup d’eau dans son vin. Voire tirer celui-ci et le boire. Avec OTL, C’’était du tout ou rien. Le sacerdoce du résultat. Car l’homme voulait du résultat, remuer cette administration exsangue qui se relève d’une crise, en renflouant les caisses. Hélas, OTL n’aura pas pu remplir le coffre fort du Budget national comme il l’aurait souhaité. s’il était la caution morale des bailleurs internationaux, une combinaison difficile avec ses pairs du département des finances, n’aura pas aidé le plan à  devenir effectif. OTL aurait’il alors fait un bon ministre des finances, plutôt qu’un PM effacé et sans marge de manœuvre, la question mérite d’être posée. Bon casting Pour son successeur Moussa Mara, comptable de profession, la question devient politique à  200%. Comment rassurer les bailleurs, en calmant l’arène politique, en courtisant les barons du RPM, en s’inscrivant dans la continuité du programme du Président. Le tout avec un soupçon de zèle, mais une loyauté sans failles au premier magistrat du pays. Car en politique, il faut savoir composer. Apprendre à  patienter et à  avaler des couleuvres, sous le regard en biais des adversaires, qui n’attendent que votre chute. Il faut savoir caresser le chien qui aboie et amadouer le chat qui se faufile entre vos pattes. C’’est tout l’art du caméléon qui n’hésitera pas à  se jeter dans un marigot politique en perpétuelle ébullition. Mara, C’’est aussi l’homme des religieux. Il est intéressant de constater que dans son agenda quotidien, qu’il met volontiers à  la disposition de ses amis sur les réseaux sociaux, il y prévoit des visites régulières aux autorités religieuses et sans qui on ne peut contenir, des foules prêtes à  crier au scandale, à  la moindre incartade. Qui peut oublier l’épisode fatidique du code de la famille o๠ATT recula devant un stade du 26 Mars plein à  craquer. Avec Mara, IBK prend un nouveau pari, pas sans risques, celui de pouvoir continuer à  restaurer ce Mali encore fragile, ce Mali o๠tout est à  faire, ce Mali, o๠la confiance doit à  nouveau régner. Ce Mali, o๠la dignité, l’honneur et la vraie solidarité, redeviendront des valeurs ancestrales et non des cohésions de façade. Parions donc sur cette nouvelle équipe gouvernementale, le premier attelage ayant comporté quelques maillons faibles, il serait souhaitable de pouvoir s’en référer à  un casting de choc, pour relancer l’honneur du Mali et cela pour le bonheur des Maliens… N’est ce pas pour cela que Kankélétigui a été élu ?

Première déclaration pour le Premier Ministre Mara

Après sa nomination, qui est intervenue le samedi 5 avril 2014, suite à  la démission d’Oumar Tatam Ly, le Nouveau Premier Ministre du Mali a fait sa première déclaration ce mercredi 9 avril 2014. La cérémonie officielle a eu lieu à  la primature en présence des médias nationaux et internationaux ainsi que son cabinet. Au cours de cette déclaration, Moussa MARA a tenu à  informer la presse de son engagement pour la réalisation du Programme d’Actions du Gouvernement (PAG), pour la période 2013-2018, qui est élaboré sur la base des orientations du Président de la République, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA, Chef de l’Etat. Ce Programme d’Actions du Gouvernement(PAG) est élaboré selon un processus impliquant l’ensemble des ministères, et s’articule autour de six axes qui sont entre autres : La Mise en place d’institutions fortes et crédibles, la Restauration de la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national, la Mise en œuvre d’une politique active de réconciliation nationale, la Reconstruction de l’école malienne , la Construction d’une économie émergente, la Mise en œuvre d’une politique active de développement social. La formation du gouvernement est attendue elle pour la fin de la semaine.

Politique : Vers un gouvernement resserré ?

La tentation de s’inspirer de l’exemple Valls en France est forte. Pour répondre à  la demande sociale et pallier à  la déroute de la gauche aux municipales françaises, le nouveau premier ministre français Manuel Valls a choisi un gouvernement très resserré, de 16 membres, avec autant de femmes que d’hommes. Au Mali, la formation d’un gouvernement prend du temps. C’’est une affaire de liens, mais aussi de rapports de force entre le Président, son parti et ses affinités politiques. Constitué de 34 membres, l’actuel attelage qu’a dirigé Oumar Tatam Ly pendant un peu plus de six mois, gagnerait selon beaucoup d’observateurs, à  être réduit, tout comme la fusion de certains ministères, permettrait de baisser le train de vie de l’état et le coût de fonctionnement des ministres, dont les émoluments s’accompagnent d’une batterie d’avantages et de primes. Il va sans dire que Moussa Mara, réputé pour sa rigueur gestionnaire et son programme politique en tant que président de parti, ne serait pas gêné par cela. Les cadres du RPM ont tenu une réunion, o๠ils ont pris « acte de la nomination de Moussa Mara » en marge des consultations pour la formation du gouvernement. Le choix de Mara semble encore une fois les laisser perplexe, ce qui laisse présager une petite guérilla à  l’encontre du nouveau PM qui a pris les devant en allant rencontrer mardi après midi le bureau exécutif du RPM. Mais le choix du président IBK va dans le sens d’un programme clairement orienté vers une gestion rigoureuse et transparente du pouvoir, la restauration de la confiance des bailleurs en notre pays, mais aussi, celle des institutions internationales, et le règlement de la question du nord et la stabilisation en cours, d’o๠cet intense ballet diplomatique… Faut-il s’attendre à  un gouvernement réduit ? Moussa Mara peut-il imposer ses hommes au risque de se voir lancer des flèches par le parti présidentiel. Parviendra t’il à  imposer une feuille de route claire et aura t-il la marge de manœuvre nécessaire pour l’appliquer ? Son parcours politique fait de lui, un candidat sérieux. Habitué aux joutes politiques, il aura eu à  se battre pour la fauteuil de maire de la commune IV, contre les barons de l’ancien régime. En dépit du fait que beaucoup préviennent qu’il est encore trop jeune pour le poste. Soit, fort d’un plébiscite des jeunes qui voient en lui un modèle, Mara devra avant tout être en phase avec son Président d’abord. Tout comme le Président devra lui « accorder la pleine confiance », qu’il n’a pas su offrir à  un Oumar Tatam Ly que l’on disait découragé, quelques jours avant sa démission. Pour Mara, former un gouvernement compétent, mais aussi paritaire, qui prenne également en compte de sérieux cadres du RPM, lui ferait gagner quelques longueurs d’avances sur les critiques malhabiles. Pour l’heure, il consulte.

Primature : 2è round !

Tatam Ly est parti comme il est venu : sobre, discret et ferme. Le banquier a rassuré, il a tenté d’assainir, il s’est évertué à  imposer le respect des procédures pour une gouvernance vertueuse. Les bailleurs l’ont suivi et l’audience que le président de la république a dernièrement accordée au directeur des opérations de la Banque Mondiale au Mali suffisait à  comprendre l’imminence du départ de Tatam Ly qui en réalité n’arrangeait pas les politiciens tout comme l’arrivée de Moussa Mara fait grincer des dents dans les rangs du parti présidentiel. Seulement, les proches du président doivent comprendre que leur mentor a sorti le grand jeu. Mara à  la primature C’’est l’élimination d’un candidat sérieux à  la tête de la commune 4 et l’implosion du parti Yéléma o๠les cadres avaient du mal à  brandir leurs ambitions. Mara à  la primature, C’’est l’élimination prématurée d’un jeune loup qui croit en son destin présidentiel. Mara à  la primature, C’’est pour rassurer le peuple, détourner les supputations et interprétations malencontreuses liées aux incendies répétées des marchés, à  l’attaque du domicile de Alpha Omar Konaré, aux lenteurs des procédures judiciaires sur les dossiers de certains barons écroués mais également un signal à  tous ceux qui comptaient sur le malaise social pour ébranler le pouvoir. Mara à  la primature C’’est pour refiler la patate chaude à  un prétentieux jeune politicien le temps qu’il chauffe le siège aux cadres du RPM en attendant la fin des joutes locales. Mara à  la primature? C’’est le coup du sombréro pour IBK qui montre qu’il est à  la fois un homme politique et un homme d’Etat. Le premier pense à  la prochaine élection et le second à  la prochaine génération. Qu’est ce à  dire ? Six mois, C’’est peu pour faire des preuves alors Mara deviendra le concentré des frustrations et mécontentements. Il se verra obliger de jeter l’éponge au lendemain des municipales avec un score faible de Yéléma. Son avenir sera alors dans son passé et obligation lui sera faite de retourner à  la tête de son école de gestion dont les déménagements récurrents sont assimilés à  un problème de management du tout nouveau premier ministre. Par ailleurs, il urge de se pencher sur les relations entre Moussa Mara et certains ténors du régime IBK comme Soumeylou Boubèye Maiga ! Est-ce que l’autorité de statut de PM permettra à  Mara de diriger ces ténors ? Une autorité de compétence n’a jamais suffi en politique et Tatam Ly l’a déjà  vécu. Somme toute, IBK vient de rendre un grand service à  son parti, tout en donnant l’impression d’amadouer les partisans de l’Um/Rda et de Yéléma. Mara n’étant autre que l’homonyme du président Moussa Traoré.

Edito : Moussa Mara, une marche après l’autre…

Pour les partisans de Mara, cette nouvelle est à  saluer au regard du parcours de l’homme. Le remaniement tant attendu par les Maliens vient de prendre la forme d’une nomination impromptue, au moment o๠le pays fait face à  de nombreuses urgences. C’’est donc aux environs de 23h que l’annonce a été faite par le secrétaire général de la présidence ce samedi 5 avril 2014. Pour tous ceux qui attendaient impatiemment ce réaménagement la surprise a été totale. Mais déjà , les réactions sont unanimes et sur les réseaux sociaux, une internaute se félicite qu’IBK ait fait appel à  son ex adversaire politique à  la présidentielle de Juillet 2013, mais qui le soutiendra au 2è tour. On ne peut aussi s’empêcher de faire une corrélation avec la nomination récente de Manuel Valls au poste premier ministre en France ; Hasard du calendrier ? La seule différence, est que la nomination de Valls vient répondre à  la déroute de la gauche française aux municipales françaises, tandis que celle soudaine de Moussa Mara questionne. Pourquoi maintenant ? Que s’est-il passé pour Tatam Ly, un technocrate réputé rigoureux et rompu à  la tâche ? La lettre de démission du PM qui circule sur les réseaux sociaux, elle donne quelques éléments de réponse quant à  des dysfonctionnements au sein du gouvernement. Pour Moussa Mara, qui était jusqu’alors ministre de la politique de la ville être un jeune PM ne sera pas plus simple. Contrairement à  son prédécesseur, le profil politique de Mara doit convenir aux urgences de l’heure. Un schéma post crise dominé par des négociations qui patinent avec les groupes armés du nord, le dialogue inter-malien à  ses débuts, la situation sécuritaire toujours fragile à  Kidal ; mais aussi les urgences sociales, la vie chère, la crise de l’emploi, sans oublier la menace Ebola qui fait trembler le Mali et l’affaire du Monde o๠le président de la République doit s’affranchir d’une accusation bien mal à  propos. Autant dire qu’IBK, en choisissant Moussa Mara, tente de redonner un nouveau souffle au front politique jugé fragile. Si on reprochait à  Tatam Ly sa froideur, Mara devra être moins éloigné du peuple. Et cela à  la veille, de la première session ordinaire de la législature à  l’Assemblée Nationale. Va-t-il très vite énoncer sa DPG ? Pour l’heure, il consulte et devrait annoncer le nouvel attelage gouvernemental d’ici la fin de la semaine. Certains espèrent ainsi voir un gouvernement plus équilibré, plus jeune et o๠la parité aura son mot à  dire. Mara, une irrésistible ascension politique Avec cette nomination à  un poste aussi sensible que Premier ministre, Moussa Mara ajoute une nouvelle corde à  son expérience politique. Conscient des enjeux, il déclarait il y a quelque temps que le Mali ne s’appartenait plus. Sur tweeter, il poste cette réponse aux nombreux messages de félicitations : « Merci à  tous, le plus dur commence… ». C’’est donc un homme averti qui va à  la tâche. Mara, sera-t-il en accord parfait avec IBK, son aà®né, lorsqu’on sait le parcours politique de l’un et de l’autre et la forte personnalité des deux hommes qui ont tracé leur chemin politique avec endurance. Etrange ironie de l’histoire, C’’est ce même Moussa Mara, candidat à  la mairie de la commune IV, qui avait mis en ballotage la liste RPM, aux municipales 2009. Mais en 2013, éliminé dès le premier tour de la présidentielle, avec 1,5% des suffrages, il choisira de soutenir le RPM au deuxième tour ce qui lui vaudra sans doute d’être nommé ministre de la ville, sous le gouvernement Tatam Ly. Autre bon point, le fait qu’il ait déclaré publiquement ses biens rassure quant à  ses qualités intègres pour instaurer une bonne gouvernance dans les affaires publiques. Impatient de faire bouger les choses, Moussa Mara nous confiait lors du passage du Roi du Maroc, après la signature des conventions de coopération Mali-Maroc « Nous pouvons faire beaucoup et mieux ». Et huit mois seulement, après avoir occupé le portefeuille de l’urbanisme, un domaine pour lequel, on le jugeait compétent, en raison de ses preuves en tant que maire, Moussa Mara à  travers la primature, devra poser des actes forts et conduire une politique claire et ferme car l’exécutif n’est pas chose aisée dans un contexte post-crise. Fera t-il mieux que Tatam Ly jugé trop effacé et dont on attendait la déclaration de politique générale jusqu’à  sa démission? Comptable de profession, auteur brillant de deux tomes épiques sur «l’Etat au Mali », et président du parti Yelema, qui signifie le « changement », plus rien ne semble arrêter, l’enfant de Dar Salam, qui après la fougue qui l’avait caractérisé en 2009, cultive désormais une force tranquille, qui le mènera petit à  petit vers le sommet. Après la primature, une seule marche sépare désormais, le nouveau Premier ministre de la magistrature suprême, et qui ne le nions pas, représente l’une des valeurs sûres de la classe politique malienne. Bon vent Monsieur le Premier ministre !

Moussa Mara, nouveau Premier Ministre du Mali

Celui que tout le monde a connu comme le jeune maire visionnaire de la commune 4 du District de Bamako est né le 02 Mars 1975. Le quadragénaire a, malgré son jeune âge, un long parcours dans sa profession, expert comptable, mais aussi dans le monde associatif. Entré en politique, il y a à  peine une dizaine d’année, il est depuis ce 05 avril, Premier Ministre de la République du Mali. Expert comptable à  25 ans Après un BAC série SE (Sciences exactes) obtenu en 1992, il part en France o๠il ambitionne de faire des études de sciences économiques. Il doit attendre quelques mois avant de rentrer à  l’université, il s’inscrit donc en BTS de comptabilité. Ainsi nait sa passion pour la chose comptable. Au rythme de deux examens par an, il obtient son DESCF (diplôme d’études supérieures comptables et financières) en fin 1996. Il n’est âgé que de 25 ans! De retour à  Bamako en 1997, il entre comme stagiaire au sein de la société d’expertise comptable DIARRA. Il y fait rapidement ses preuves. Ses mérites sont également reconnus par ses pairs qui l’élisent secrétaire général de l’ordre des experts comptables du Mali, un poste qu’il occupera 5 ans. De 2004 à  2009, il dirige une école de gestion en association avec une quinzaine de professionnelles comptables, juridiques et financiers. Engagement en politique Depuis le Lycée, Moussa Mara s’intéresse à  la chose publique. C’’est donc plutôt logiquement qu’il décide d’en devenir un acteur de premier plan. “Il a choisi un travail de fond à  la base, dans son quartier et dans sa commune. Il agit auprès des populations et avec elles en soutenant les activités de développement avec ses moyens personnels” peut-on lire dans sa biographie publiée sur le site internet de son parti politique. Fort d’un capital sympathie énorme et de l’appui des populations de la commune qui l’ont vu à  l’œuvre, il se lance dans la bataille pour la tête de la commune 4 du District de Bamako en 2004. Malheureusement pour le jeune politicien, dans les milieu politiques, on lui reproche “son ambition prématurée de déloger les vieux loups de la commune” se rappelle un de ses partisans de la première heure. “Il est trop jeune, qu’il attende son tour”, voilà  ce que les gens nous disaient quand on parlait du désir de Mara de prendre la tête de la commune” se souvient-il. Yéléma pour le changement En 2004, il présente une liste indépendante de jeunes aux élections communales dans la commune IV de Bamako mais elle est invalidée par le tribunal administratif car aucun candidat n’est inscrit sur la liste électorale. En 2007, Moussa Mara se présente à  nouveau avec une liste indépendante et met en ballottage la liste d’Ibrahim Boubacar Keà¯ta, président du Rassemblement pour le Mali. Il est battu au second tour en obtenant 48,5 % des voix. Elu finalement en 2009, il voit son mandat écourté par une décision de justice qui annule les élections communales du 26 avril. Le 7 mars 2011, il est réélu maire de la commune IV par le conseil municipal. En juillet 2010, Moussa Mara créé son parti politique, dénommé Yéléma qui signifie « changement » en bambara. Il en sera le candidat pour la présidentielle prévue en 2012. Avec la banière jaune et verte, il présente son projet présidentiel autour de la solidarité. Lors de la crise que traverse le Mali en 2012-2013, il prendra plusieurs fois la parole, d’abord pour condamne l’agression du Mali, puis promettant, s’il était élu, d’envoyer des milliers de soldats au front pour libérer le nord du pays. l’élection reportée sera finalement organisée en 2013. Moussa Mara sera éliminé au premier tour. Au second tour, il apporte son soutien à  Ibrahim Boubacar Kéita, qui remporte le scrutin et devient en septembre 2013, Président du Mali. Il est depuis fin 2013, ministre en charge de la politique de la Ville. Une fonction qu’il quitte ce 05 avril 2014 pour la Primature. Il y remplace Oumar Tatam Ly. Moussa Mara est marié et père de deux enfants.

Transhumance : et si on suivait la proposition de Moussa Mara !

Les promesses électorales sont faites pour ceux qui y croient disait un homme politique dont nous tairons le nom. Il avait raison au vu des retournements de veste qui rythment le quotidien du parlement depuis la fin des élections législatives. Ancien député, Me Mountaga Tall dénonce « Le comportement de certains hommes politiques à  travers les trahisons, les retournements spectaculaires de veste, les invectives, les coups bas, et les scissions politiques qui ont fortement altéré l’image des hommes politiques et jeté un discrédit sur la politique ». Un constat courageux qui nécessite selon le patron du Yéléma « la fixation d’un niveau minimal pour occuper des fonctions électives et l’amélioration du dispositif d’agrément et de supervision des acteurs politiques ». Ibrahim Boubacar Keita, alors candidat soutenait que « le rôle du pouvoir législatif est insuffisant et en conséquence, il urge de renforcer les compétences techniques des élus et des structures pérennes du parlement ». l’ancien président de l’hémicycle propose même la création d’une bibliothèque, d’un centre de documentation et d’information, le développement des T.I.C et le lancement d’un site web du parlement. Perdre le mandat en cas de transhumance En cette année de lutte contre la corruption, les citoyens ont du mal à  s’expliquer le comportement honteux de députés nouvellement élus qui migrent vers le parti présidentiel et ou monnayent leur écharpe. Ils sapent les efforts et autres promesses de rupture attendues d’une classe politique ayant payé de sa chair les conséquences de la crise de mars 2012. Aujourd’hui, Soumaila Cissé s’érige en leader naturel de l’opposition avec comme souhait de voir « la future Cour des comptes et le Bureau du Vérificateur Général assister le Parlement dans le contrôle de l’action gouvernementale ». Ce vœu du ténor de l’URD exige avant tout une moralisation de la politique ; moralisation qui passe selon Moussa Mara par « le bannissement de la transhumance politique autrement dit qu’en cas de changement de parti, la perte du mandat devient automatique ». Moussa Mara prône le renforcement des pouvoirs de l’Assemblée Nationale et la suppression du poste de Premier ministre. Le débat est posé et pour peu qu’ils se veulent honorables, les députés doivent revoir leur copie d’autant que selon Me Mountaga Tall « il est de la responsabilité des politiques de travailler patiemment à  réhabiliter la politique et à  lui conférer à  nouveau ses lettres de noblesse ».

Dépotoir de Lafiabougou: une montagne d’ordures en plein coeur de Bamako

Quartier résidentiel et cité des affaires, l’ACI 2000 peine à  panser sa plaie : un dépotoir d’ordures en pleine ville et de surcroit contigu au cimetière de Lafiabougou. Silencieusement, les morts doivent s’interroger sur ce manque de respect des vivants et Jules Koné vendeur de médicaments traditionnels le dit bien « mourir et être enterré dans ce cimetière C’’est mourir deux fois. Les autorités n’ont aucun respect pour nos morts, voyez vous-même, les mauvaises odeurs vous asphyxient ». Ces dires de Koné sont corroborés par un petit garçon freluquet qui fouille les décombres avec des mains nues envahies par des plaies de toutes sortes et une poitrine bourdonnante. Il dit travailler dans le dépotoir à  l’instar de sa mère qui récupère des objets jetés pour les recycler et les vendre afin de subvenir aux besoins de la famille. Effectivement, des voix de femmes attirent notre attention. Il faut se boucher les narines pour enjamber les monticules d’ordures et rejoindre ce groupe de récupératrices. Elles achètent les chargements des charrettes qui collectent les ordures ménagères. Selon la provenance, elles savent si le chargement contient des ordures importantes, bien triées, commercialisables et donc rentables ou des ordures de pauvres. Kouttoum, la trentaine révolue, le visage rabougri par des années de bêche avoue « faire ce travail pour subvenir aux besoins de la famille. Je ne peux ni voler ni me prostituer alors je viens ici à  l’aube pour avoir des objets recyclables. Je rentre à  la mi-journée pour tout rincer et mes enfants se chargent de la commercialisation». 36 millions pour un bout de route pavée Monsieur Nimaga, gérant de cybercafé rencontré sur place nous a confié, dépité « je travaille ici depuis plus de six ans et chaque jour nous nous posons des questions sur ce monticule d’ordures. Au début C’’était un dépôt transitoire et face à  l’inertie des autorités, cela a pris des proportions incommensurables. IBK a été député de la commune 4 et président de l’Assemblée mais il ne s’est jamais intéressé à  cette plaie de l’ACI 2000 or les quartiers de Koda, Djikoroni, Lafiabougou, Sébénikoro, ACI 2000 et une partie de Hamdallaye viennent enterrer leurs morts ici. Avec l’élection de Moussa Mara à  la tête de l’institution municipale, nous pensions qu’il allait prendre le problème à  bras le corps mais rien ». Un propriétaire de salon couture ayant pignon sur rue non loin du dépotoir enfonce le clou « Moussa Mara a bien travaillé hein, il a mobilisé, tenez-vous bien, 36 millions pour faire sur trois ans ce petit bout de route pavée qui sépare le cimetière et le dépotoir. Il a clôturé le site et nous a refilé le monstre avant d’aller se réfugier au gouvernement ». Joint au téléphone sur conseils des riverains, un libyen logeant autrefois en face du dépotoir explique « avoir déménagé suite à  des maladies pulmonaires, aux odeurs pestilentielles, à  la misère ambiante, à  l’insécurité grandissante et à  cette cohabitation cynique entre les morts, les miséreux et la bourgeoisie nouvelle de l’ACI 2000 ». Le ressortissant libyen espère que « le ministre solutionnera ce problème qui le suit et qui en réalité entre dans ses prérogatives de ministre de la ville ». Pourquoi pas une conférence interministérielle ? Justement, nous nous sommes rendus une seconde fois sur les lieux mais cette fois nuitamment pour vérifier les arguments des autorités municipales qui disent « vouloir en finir avec le dépotoir ». Effectivement, à  partir de vingt et une heures, près de douze camions-benne en file indienne viennent enlever grâce à  une pelleteuse les ordures. l’opération entamée il y a plusieurs semaines ne donne pas encore les résultats escomptés d’autant que les tonnes d’ordures évacuées vers Samaya sont remplacées le matin par d’autres. Babel Thiam, tailleur ayant son atelier de couture à  un jet d’encre du dépotoir clôt le débat « si le président IBK et le ministre Moussa Mara respectent les morts et veulent prouver qu’ils pensent au bonheur des Maliens, ils ont l’occasion de le faire avec la fermeture pure et simple de ce dépotoir dont on dit, je n’en suis pas sûr et il est difficile de le vérifier, que le terrain appartiendrait à  l’actuelle première dame. La commune 4 qui a porté au pouvoir trois présidents ne mérite pas d’héberger un site aussi répugnant ». Affirmatif quand on sait que les morts méritent plus de respect et à  ce titre les ministres de la santé, de l’assainissement, de l’environnement, de la sécurité et des affaires religieuses doivent se pencher sur la question pour en finir avec ces déchets solides qui minent la vie des riverains. Quoi dire de plus ? Ce dépotoir qui pose des problèmes de santé publique, d’insécurité, de morale et de respect des normes urbaines doit disparaà®tre de la carte de la commune IV. C’’est une bombe sociale latente et les autorités le savent bien puisqu’il est déconseillé de s’aventurer seul aux abords du cimetière à  certaines heures de la nuit. Emoussant et non marrant, ce dépotoir doit être déporté, n’est–ce pas Moussa Mara!

Urbanisme: vers la validation de la politique de la ville au Mali

Présidé par le ministre de l’urbanisme et de la politique de la ville Moussa Mara, cet atelier a pour objectif d’échanger sur la vision du gouvernement en matière d’urbanisme et de politique de la ville, avec les différents acteurs, afin de mettre en place une politique partagée sur le développement urbain durable. Spécifiquement, il s’agira d’informer les acteurs urbains des nouvelles orientations du gouvernement en matière de gestion urbaine et par la suite, valider les objectifs et les actions du projet de politique nationale de la ville. Ce projet intervient après la grave crise institutionnelle et sécuritaire que le Mali a connue en 2012, notamment l’occupation des 2/3 du territoire national par des rebelles indépendantistes et des groupes armés islamistes. Cette situation politico-sécuritaire a aggravé les difficultés que connaissent les villes du Mali. « Nos villes connaissent, en outre, des problèmes de divers ordres, tels que le délitement du tissu social, l’incivisme croissant, la faible capacité d’autofinancement, les insuffisances dans la gouvernance, le faible niveau d’assainissement et le manque d’infrastructure de base » a indiqué le ministre. C’est pour faire face à  tous ces enjeux et concrétiser les espoirs soulevés par l’urbanisation, notamment contribuer à  l’amélioration des conditions de vie des populations ciblées et assurer un développement durable des centres urbains que le gouvernement a initié l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique Nationale de la ville. « Ainsi à  travers ladite politique, il s’agira de faire de la ville malienne un espace harmonieux et de convivialité, moteur de son développement et celui de son hinterland » a poursuivi M. Mara. Par ailleurs, il a ajouté que la ville doit être le cadre d’expressions socioculturelles diverses et le levier à  une citoyenneté et une démocratie locale réelle.