Doumbi Fakoly : défendre le monde noir à tout prix

l’Afrique, le monde noir, la jeunesse, Dieu, le racisme… La plume de Doumbi-Fakoly ne tarira jamais. En tout cas, tant qu’il existera sur cette terre des injustices infligées à  l’Afrique et au monde noir. « Morts pour la France » est le premier récit historique écrit par l’auteur en 1983. Il se penche sur l’apport des tirailleurs sénégalais et dénonce « l’hypocrisie » d’une France envers des hommes qui ont payé de leur sang une guerre qui se passait loin du continent africain. Un écrivain prolixe, mais controversé Après ce premier essai, le panafricaniste alterne romans et essais. Il a aujourd’hui à  son actif plus d’une trentaine d’ouvrages. Parmi lesquels, « La retraite anticipée du guide suprême, l’Harmattan 1984 », «Bilal le Prophète, Panafrica Plus, Ottawa 1992 », « Le Mali sous Alpha Oumar Konaré, Silexouvelles du Sud, Paris/Yaoundé 2002 », « La colonisation, l’autre crime contre l’Humanité, Menaibuc 2006 » etc. l’adepte du Kémitisme (la religion traditionnelle africaine qui tire ses origine dans l’Egypte Antique), s’est beaucoup investi dans des essais sur la religion. En 2004 il publie « l’Origine négro-africaine des religions dites révélées », puis en 2005, « l’origine biblique du racisme anti-noir ». Dans ces deux essais, Doumbi s’attaque à  la Bible et au Coran. Selon lui, ces livres Saints comporteraient des passages racistes. Il n’en reste pas là . Il sort plus tard, un autre essai qu’il appelle « La Bible en Procès ». Il propose d’introduire la Bible en procès pour les mêmes passages qu’il juge racistes. Dans son dernier livre intitulé « l’Islam est-il une religion pour les Noirs ? », Doumbi-Fakoly défend avec fermeté la religion négro-africaine. « Toujours imitée, mais jamais égalée, la vision Négro-africaine du monde est la plus aboutie », soutient-il en quatrième de page. Selon lui, l’Islam comme le Judaà¯sme et le Christianisme, sont des mauvais ersatz. C’’est pourquoi il invite les futures générations en ces termes : «Jeunesse du Monde Noir, la résurrection de ton peuple dépend de ta volonté à  opérer les remises en question essentielles et à  les assumer. Le retour à  la maison s’impose à  toi avec force ». A la recherche de l’identité noire… Dans sa conviction, l’auteur estime que le combat pour l’identité de l’Afrique et du Noir doit être celui des noirs du continent et de la diaspora. Il n’hésite pas à  dénoncer les injustices causées par les dirigeants africains à  leur peuple. C’’est ainsi qu’il a dénoncé la gestion du Pouvoir des deux présidents maliens après la chute du régime militaire. « J’étais venu en vacances au Mali. Tous les jours, je voyais les élèves retourner avant midi. J’ai demandé et on m’a dit qu’il y avait grève. Pendant tout le reste de mon séjour, les élèves n’ont pas étudié et J’ai constaté que l’école malienne était vraiment malade », s’indigne l’auteur quand il parle de l’éducation de son pays d’origine. C’’est ce constat qui lui a d’ailleurs inspiré « Le Mali sous Alpha Oumar Konaré ». Dans cet ouvrage, il fait une analyse critique de la gestion d’Alpha Oumar du pouvoir politique. Un observateur politique Il en fait de même après le premier mandat d’Amadou Toumani Touré. l’auteur dit avoir écrit ce livre à  mi-parcours, pour permettre à  l’actuel locataire de Koulouba de corriger sa politique au cours de son second mandat. A chaque fois que des questions se sont posées sur le plan politique, il a toujours apporté sa contribution à  travers les médias ou des conférences. Il est aussi bien sollicité dans les Caraà¯bes, qu’en Europe ou par la jeunesse africaine. Notamment à  Kati, ville de naissance en 1944 de ce panafricaniste convaincu et qui anime au moins deux fois par an des conférences-débats. Vivant en France, il est employé à  Paris. Et malgré son oeuvre prolifique, l’écriture reste un loisir pour lui.