CAN 2019 : 10 joueurs à suivre

Du 21 juin au 19 juillet 2019, 24 équipes se disputeront la suprématie africaine lors de la CAN. De nombreuses stars sont attendues pour briller dans le ciel égyptien. Voici une liste de 10 joueurs à suivre.

Mohamed Salah (Égypte)

Vainqueur de la Ligue des champions 2019 avec son club, Liverpool, et auteur de 22 buts et de 8 passes décisives en Premier League cette saison, Mohamed Salah sera indéniablement l’une des attractions de cette CAN, qui plus est sur ses terres. À domicile, le Pharaon sera la grande star de la compétition. Devant son public, Mohamed Salah compte bien décrocher sa première Coupe d’Afrique des Nations, trophée qui manque à son palmarès. Après la finale perdue en 2017 face au Cameroun, les Pharaons sont en quête d’une 8ème consécration continentale et peuvent compter sur le double Ballon d’Or africain pour enfin y parvenir. Après un début de saison compliqué, l’attaquant de Liverpool s’est bien repris et devrait arriver en pleine possession de ses moyens à cette 32ème édition de la CAN.

Sadio Mané (Sénégal)

Formant un infernal trio avec Salah et Firminho à Liverpool, Sadio Mané sera très attendu sur le sol égyptien lors de cette CAN. Fer de lance de l’équipe sénégalaise, le numéro 10 est prêt à relever le défi en Égypte, d’autant plus qu’il sort d’une saison flamboyante en Europe, durant laquelle il a inscrit 22 buts en championnat, 4 en Ligue des champions et été sacré champion d’Europe avec les Reds. Indispensable à Liverpool, le natif de Sedhiou est aussi la pièce maîtresse des Lions de la Teranga et pourrait bien écrire l’histoire avec son pays, qui n’a jamais réussi à décrocher un titre de champion d’Afrique. Mané, qui avait raté le dernier penalty contre le Cameroun, synonyme d’élimination pour le Sénégal, lors des quarts de finale de la CAN 2017, aura à cœur de se rattraper auprès des fans sénégalais, qui ne jurent que par lui pour voir leur pays se hisser enfin sur le toit de l’Afrique.

Moussa Marega (Mali)

Aux commandes de l’armada offensive du Mali, Moussa Marega sera très attendu par le public. Sortant d’une saison prolifique (21 buts et 11 passes décisives en 47 matchs, toutes compétitions confondues), l’attaquant du FC Porto est au top de sa forme. L’imposant buteur malien espère continuer sur cette lancée et briller lors de cette Can en Égypte, même s’il n’a marqué qu’un seul but lors de la campagne éliminatoire. Quart de finaliste de la Ligue des Champions avec son club cette saison, avec à la clé un titre honorifique de troisième meilleur buteur de la compétition, les performances de « Pés de Tijolo » (pied de brique) avec les Aigles seront scrutées de près lors de cette compétition.

Hakim Ziyech (Maroc)

Révélation européenne de la saison, Hakim Ziyech est devenu le joueur marocain le plus en vogue du moment, avec une place indiscutable en sélection. Auteur de 21 buts et de 18 passes décisives sous les couleurs de l’Ajax Amsterdam, toutes compétitions confondues, le joueur de 26 ans participera en Égypte à sa première CAN avec les Lions de l’Atlas et aura tous les yeux rivés sur lui pour faire oublier son passage mitigé au Mondial 2018 en Russie. Le jeune prodige, qui avait choisi le Maroc et non les Pays-Bas il y a quelques années, brille par son aisance technique et ses qualités de passe et de frappe. Un temps en brouille avec Hervé Renard, le sélectionneur, il s’est réconcilié avec lui depuis et tout semble aller pour le mieux pour les Lions de l’Atlas. Sérieux prétendants au trophée final, les joueurs marocains pourront compter sur le « Maestro » Ziyech pour offrir une deuxième étoile au royaume chérifien.

Nicolas Pépé (Côte d’Ivoire)

L’attaquant de 23 ans a connu une très belle saison au sein de son club, Lille, où il est l’auteur de 23 buts et de 11 passes décisives, toutes compétitions confondues en France. Cela lui a d’ailleurs valu le prestigieux Prix Marc-Vivien Foé du meilleur joueur africain évoluant en Ligue 1 cette saison. Cette CAN, à laquelle il participe pour la toute première fois, sera l’occasion pour lui de continuer à briller au plus haut niveau. L’ancien joueur d’Angers, rapide, vif, technique et adroit devant le but, sera très surveillé en Égypte. Il est sans aucun doute l’un des plus gros atouts offensifs des Éléphants dans la compétition. Pisté par les plus grands d’Europe, l’attaquant ivoirien est aujourd’hui l’une des valeurs sûres du football africain.

Riyad Mahrez (Algérie)

Grâce à ses qualités techniques, le Fennec s’est assuré une place dans l’équipe type de Djamel Belmadi, avec pour objectif un sacre très attendu par tout un peuple. Cette saison, le milieu de terrain, âgé de 28 ans, a réussi à inscrire 10 buts et à délivrer 7 passes décisives en 38 matchs, toutes compétitions confondues, avec Manchester City. Malgré l’élimination surprise de son équipe en quarts de finale de la Ligue des Champion, l’ancien de Leicester City aura à cœur de montrer qu’il est capable de grandes choses, notamment en sélection, avec ses coéquipiers. Dans une équipe d’Algérie très souvent considérée comme favorite mais toujours décevante à la CAN, Mahrez sera le détonateur des Fennecs pour renouer avec les sommets continentaux.

Naby Keita (Guinée)

Longtemps incertain pour la CAN 2019, après la blessure contractée avec Liverpool en demi-finale aller de la Ligue des Champions, face au FC Barcelone, Naby Keita fait bien partie des 23 joueurs retenus par Paul Put pour défendre les couleurs de la Guinée en Égypte. Métronome du jeu guinéen, le néo champion d’Europe sera l’un des joueurs qui régalera les amateurs du beau football lors de cette CAN. Première figure d’une équipe du Sily national très prometteuse et désireuse de jouer les trouble-fêtes face aux cadors du foot africain, le natif de Conakry aura à cœur de marquer les esprits.

Whabi Khazri (Tunisie)

13 buts et 6 passes décisives en Ligue 1 avec l’AS Saint-Étienne cette saison. Le joueur né à Ajaccio n’a jamais affiché de telles stats depuis qu’il est professionnel. 2018 – 2019 pourrait bien être la saison de tous les bonheurs pour Wahbi Khazri. Au sommet de sa forme à 28 ans, l’attaquant des Aigles de Carthage espère poursuivre sur sa lancée avec sa sélection. Après un gros passage à vide depuis sa victoire lors de la CAN 2004 à domicile, la Tunisie a entamé son retour vers les sommets du football en parvenant à se qualifier pour la Coupe du Monde en Russie. Avec 16 buts en 45 matchs depuis sa première sélection chez les Aigles de Carthage en décembre 2012, le Stéphanois est conscient que toute la Tunisie compte sur lui pour offrir une deuxième étoile, tant espérée, au pays.

Thomas Partey (Ghana)

Brillant avec l’Atlético Madrid, où il a réussi à se mettre Diego Simeone dans la poche, Thomas Partey a été récemment désigné meilleur joueur de l’année au Ghana, où il est devenu incontestablement l’une des pièces maitresses du dispositif de James Kwesi Appiah. Très présent dans l’entre-jeu, sa bonne saison du côté de l’Espagne pourrait l’aider à galvaniser les Black Stars, qui courent derrière un nouveau sacre continental depuis 1982. Partey sera-t-il le joueur qui offrira le précieux sésame au Ghana? Le Colchonero a toutes les chances de faire revivre de grandes émotions au peuple ghanéen, 35 ans après la dernière consécration des Black Stars.

Samuel Chukwueze (Nigéria)

Certes, les statistiques du natif d’Ikwuano ne sont pas très impressionnantes, avec seulement 5 buts et 2 passes décisives en 26 matchs de Liga avec Villareal, mais il aura été l’un des artisans importants du maintien sur le fil du Sous-marin jaune après une saison difficile. À seulement 20 ans, celui qui évoluait avec la réserve du club de la Province de Castellón il y a deux ans sera forcément surveillé de près par bon nombre de scouts cet été et la bonne suite de sa jeune carrière passera par une bonne prestation avec les Super Eagles en terre égyptienne. Souvent comparé à Arjen Robben en Espagne, Chukwueze ne sera peut être pas assuré d’une place dans le onze type de Gernot Rohr. Mais une chose est sûre, il en a largement le potentiel.

CAN 2019 : Mali, coup d’éclat en vue ?

Il s’en est fallu de peu. Le Mali était à une demi-heure de la disqualification. Mais, heureusement, il n’en a rien été. Les Aigles participeront donc bien à cette première CAN à 24 sur les terres égyptiennes. Pour son entrée en lice, le Mali rencontrera un néophyte dans la course à ce trophée, la Mauritanie, le 24 juin, avant quatre jours plus tard de défier la Tunisie dans le match des jeunes générations et des Aigles (24 ans de moyenne d’âge pour les Aigles de Carthage contre 24,3 pour le Mali). La sélection clôtura sa phase de groupe par un dernier match à Ismaïlia face à l’Angola, sélection contre laquelle, neuf ans plus tôt, le Mali avait réussi une improbable remontada, revenant de 0 – 4 à 4 – 4 en 15 minutes.

Présentée par certains observateurs comme l’une des équipes avec le plus de potentiel, le Mali a impressionné lors des éliminatoires. En tête de son groupe de qualification avec 14 points pris sur 16 possibles, 0 défaite, 10 buts marqués et 2 encaissés, l’équipe entrainée par Mohamed Magassouba, également DTN, a fait montre d’une grande solidité défensive. Solidité qu’il lui serait bien indiqué de retrouver à quelques jours de son premier match à la CAN. À sa nomination, en 2017, Magassouba s’était fixé comme objectif de mettre fin à la « saignée défensive » de l’équipe, face à une sélection psychologiquement marquée par une lourde défaite (6 – 0) au Maroc. S’en sont suivi huit matchs où le Mali n’a encaissé que deux buts et concédé aucune défaite, juste avant de débuter sa préparation en vue de la CAN. Depuis, deux défaites (contre le Sénégal et l’Algérie), un match nul contre le Cameroun et surtout six buts encaissés lors de ces trois matchs. Est-ce pour autant la fin de l’état de grâce ? Pas si sûr. Si le timing de ses contre-performances est indéniablement fâcheux, le sélectionneur et les joueurs ont quelques jours pour mettre à profit les enseignements de ces matchs et rectifier le tir.

Meilleure gestion des périodes

Ces trois dernières rencontres du Mali auront mis en lumière un fait : la très mauvaise gestion des périodes. Les moments « clutch » comme on le dirait en NBA.  La trame de ces trois matchs a été la même : le Mali qui ouvre le score avant de se faire reprendre vers la toute fin d’une des deux périodes du match et de chuter. Un problème sur lequel il urge de se pencher selon Bréhima Diakité, journaliste sportif. « Le sélectionneur devrait vite corriger cela, car nos adversaires risquent de jouer là-dessus », conseille-t-il. Dimanche 16 juin, pour son dernier match de préparation contre l’Algérie, le Mali a mené deux fois au score, mais a fini par céder et par s’incliner 3 – 2, sur un but marqué dans les dix dernières minutes. À l’issue du match, le sélectionneur algérien s’est dit satisfait du résultat contre une « équipe qui a développé des automatismes et un jeu plaisant ». « Sur l’ensemble du match, nous avons été beaucoup plus dangereux et, en concrétisant quelques occasions, nous aurions pu finir avec un score plus large », a-t-il ajouté. La rencontre se disputant à huis clos et sans images, difficile d’apporter une contre-analyse. Toutefois, à en croire le sélectionneur algérien, les Aigles ont concédé plusieurs occasions. « Le sélectionneur est encore à la recherche de la bonne formule. Il a essayé différentes associations en défense centrale et je suis sûr qu’il trouvera la bonne avant le deuxième match à la CAN de la sélection », estime Soumaila Diarra, secrétaire général de l’Union nationale des anciens footballeurs du Mali et ancien international.  Face au Sénégal, c’est la paire Boubacar « Kiki » Kouyaté – Mamadou Fofana, qui avait été alignée. Contre les champions en titre camerounais, Fofana cédait sa place dans l’axe à Molla Wague et face aux Fennecs le dernier cité tenait la charnière avec Fofana.

Jeune génération, grandes ambitions

La génération dorée des Kanouté, Diarra « Djila », Keita, Sissoko… a cédé le terrain à une jeunesse dorée. Une jeunesse conquérante, pleine d’envie, de fougue et de talent. Rarement ces dernières années le Mali aura eu autant de talents dans sa sélection. Pour la plupart éléments clés dans leurs différents clubs, les Aigles avancent avec confiance et certitude. Celles d’avoir disputé de grandes compétitions, affronté les meilleurs, engrangé de l’expérience. Seul l’état de forme de Djigui Diarra, pourtant bon gardien, peut poser question. La faute à un manque de compétition dû à l’arrêt du championnat au Mali depuis deux ans. Même orpheline d’Yves Bissouma, qui a dû renoncer à la compétition pour cause de blessure à l’épaule, l’équipe compte en son sein de nombreux atouts. Indispensable élément de la formation messine championne de Ligue 2 française cette saison, Mamadou Fofana est une valeur sûre. Mais c’est au milieu et sur les ailes que la sélection est la mieux armée. L’ancien très bon duo des Red Bull de Salzbourg Diadié Samassekou et Amadou Haidara pourra exprimer sa complicité et sa science du jeu si le sélectionneur décidait de les aligner ensemble. Pour mieux faire étalage de son talent, la paire pourrait bénéficier de l’apport en sentinelle du très combattif Lassana Coulibaly, dont les qualités ont séduit son coach, Steven Gerrard. « Nous sommes une jeune équipe composée de bons joueurs. Le coach est en train de réaliser un bon travail. Lors de cette compétition, notre objectif sera d’aller le plus loin possible, en toute humilité. Ce ne sera pas facile, mais la CAN réserve toujours des surprises », a affirmé Samassekou. Sur les côtés, un problème de riche se pose à Magassouba. Moussa Doumbia, Moussa Djénepo, AdamaTraoré « Malouda » ou même Haidara, qui peut jouer sur une aile. Véloces et percutantes, les déflagrations sur les côtés devraient provoquer d’importantes secousses dans les défenses adverses. L’attaque sera, sauf grande surprise, conduite par Moussa Maréga. Décisif et très influent avec son club, l’attaquant peine encore à aligner les mêmes statistiques avec le Mali. Interrogé sur la question en mars 2019, le sélectionneur avançait l’état des pelouses africaines et des coéquipiers différents en sélection pour expliquer la panne du buteur. L’équation à résoudre rapidement reste à savoir qui peut être associé à Marega pour bonifier son jeu. Abdoulaye Diaby en second attaquant, l’excellent Sékou Koita en soutien ou encore AdamaTraoré « Noss » en numéro 10 pour essayer d’abreuver l’attaque en bons ballons.

Du talent, mais pas favori

Le Mali a des atouts, c’est indéniable, pour faire une belle CAN, mais l’équipe ne sera pas favorite. Le sélectionneur Magassouba, auprès de Cafonline, a assuré que parler d’un sacre en Égypte serait prématuré. Mais « on ne va pas à une compétition pour simplement faire de la figuration », a-t-il prévenu. « Les sélections qui ont de la grinta (envie) sont celles qui peuvent nous poser le plus de problèmes. Nous avons la technique et le physique, donc les moyens de rivaliser avec les équipes qui ont le même profil, mais les sélections avec de la hargne seront les plus compliquées pour les Aigles », analyse Soumaila Diarra. L’Égypte, sur ses terres, emmenée par Mohamed Salah, sera naturellement l’une des favorites de la compétition. Ce statut de grand favori, les Pharaons le partagent avec les Lions du Sénégal, première Nation africaine au classement FIFA et qui compte dans ses rangs Sadio Mané et Kalidou Koulibaly, entre autres.